ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME II -
LE TEMPS EST PROCHE
ÉTUDE
I
LES
TEMPS ET SAISONS DIVINEMENT ETABLIS
Les temps et les saisons sont divinement établis. — Pourquoi ne sont-ils
pas plus clairement indiqués ? — Ils sont révélés au temps convenable. —
Un ardent désir de connaître les temps et les saisons recommandable. —
Erreurs des adventistes. — Le but réel des prophéties concernant les
temps. — Notre position actuelle. — Le but des chapitres suivants.
DE
LA MEME MANIERE que nous nous sommes efforcés de démontrer dans le Plan
des Ages les contours saillants du divin arrangement pour le salut de
l'homme, sous un jour purement scriptural, de même nous voulons montrer
dans ce volume, par la même autorité (la Bible) que les temps et saisons
des différents traits de ce plan sont établis d'une manière définitive ;
que depuis son commencement, chacun des points successifs de ce plan
s'est accompli exactement en son temps ; et que le moment de son apogée,
moment où toutes les familles de la terre seront bénies, est maintenant
tout proche. —
Genèse 28 : 14 ;
Galates 3 : 16.
Pendant les longs siècles de l'âge de l'Evangile, l'Eglise, ainsi qu'elle
avait été enseignée par son Seigneur, a prié disant : “Que ton règne vienne
; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.” Mais, semblables à
des enfants qui, trouvant le temps long, se sont assoupis, beaucoup ont
presque complètement oublié l'importance de ces mots qui semblent maintenant
mourir sur leurs lèvres. A tous ceux-là, dont les cœurs sont cependant
loyaux envers le Seigneur, nous rappelons la parole de l'apôtre Paul :
“C'est l'heure [[2]] de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le
salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est fort
avancée et le jour (millénaire) s'est approché” (Romains
13 : 11,12). Oui, il est même imminent. Le royaume des cieux est
maintenant venu; non pas simplement dans son état embryonnaire ou naissant,
comme au premier avènement de notre Seigneur (Matthieu
3 : 2), mais tel que l'Ecriture déclare qu'il doit encore venir,
“en puissance et grande gloire.” —
Jean 18 : 36,37.
Toutefois, ceux-là seuls qui auront fait une étude attentive du Plan des
Ages seront préparés à apprécier l'enseignement de ce volume concernant
les temps et les saisons divinement établis pour le développement des
diverses phases de ce plan jusqu'à sa consommation finale. Il faut
espérer, par conséquent, que personne n'entreprendra cette étude avant
d'avoir parfaitement compris les enseignements du volume précédent.
Autrement cela ne sera pas pour eux de la nourriture au temps convenable.
La Vérité n'est de la nourriture au temps convenable que lorsque nous
sommes préparés à la recevoir. Un enfant n'est pas capable de résoudre
un problème de mathématique avant d'avoir été instruit sur l'emploi des
chiffres et de la langue. Il en est de même de la vérité divine. Elle
est graduelle, édifiée degré par degré et, pour arriver à la comprendre,
il faut que nous l'étudions très soigneusement au moyen des degrés qui
nous sont fournis, en prouvant toujours par les Ecritures chaque pas en
avant que nous faisons, mais sans crainte d'avancer quand nous trouvons
que le terrain est sûr. Il n'y a que ceux qui ont une foi entière en
Dieu, pour lesquels les mots “Ainsi a dit l'Eternel” mettent fin à tout
doute et toute controverse, qui pourront être dirigés par l'Esprit de
Dieu dans la Vérité présente, au fur et à mesure qu'elle est révélée.
Ceux-là seuls pourront être conduits dans les choses [[3]] nouvelles
aussi bien qu'affermis dans les anciennes, prouvées véritables par la
même autorité. Ce sont eux seuls que Dieu veut ainsi diriger. A la fin
de cet âge, qui est le temps de la moisson, une grande partie de la
Vérité est destinée à être découverte ; vérité que Dieu n'a pas fait
connaître dans les temps passés, même à ses enfants les plus fidèles et
les plus dévoués. Le prophète
Habakuk (2 : 3) déclara qu'au temps de la fin la vision,
concernant la glorieuse consommation du plan de Dieu, parlerait et ne
mentirait pas, qu'elle parlerait si clairement à certains enfants de
Dieu qu'ils seraient capables de l'écrire sur des tablettes pour que
d'autres puissent la lire couramment. Daniel, lui aussi (12
: 4, 9, 10), déclara qu'alors la connaissance serait
augmentée, et que les intelligents comprendraient la vision (par la foi).
Notre but en écrivant ces lignes n'est pas de prophétiser au gré d'une
fertile imagination humaine, ni en aucun sens d'être sages au delà de ce
qui est écrit dans les saintes Ecritures. C'est pourquoi nous nous
tenons près de la source de la vérité divine, en écartant toute
invention humaine, nous efforçant d'étudier la prophétie à la lumière de
la prophétie et de son accomplissement manifeste. Nous cherchons
également à rendre clairement sur des tablettes (papier) les choses que
Dieu avait scellées et qui, de ce fait, ne pouvaient être comprises
avant ce temps de la fin, mais desquelles il nous donna l'assurance
qu'alors elles seraient comprises.
Dans ce volume nous présentons toute une chaîne de témoignages sur le
sujet des temps et des saisons établis par Dieu, de laquelle chaque
chaînon est scripturalement solide, et dont l'ensemble, toutes parties
harmonieusement reliées, offre la preuve d'un plan si grand et si
étendu, d'un dessein si profond et d'une harmonie si parfaite, que cela
démontre clairement au chercheur [[4]] studieux et respectueux que le
dit plan dépasse la largeur et la profondeur de la pensée humaine et,
par conséquent, ne peut être d'origine humaine.
Nous
trouvons que la fin de l'âge évangélique, semblable à la fin de l'âge
judaïque, est appelée une moisson (Matthieu
9 : 37 ;
13 : 24, 30, 39) ; que, comme cette dernière, elle est une
période de quarante ans. Nous trouvons en outre que les rayons des
témoignages prophétiques sont spécialement concentrés sur les moissons des
âges et particulièrement sur la moisson de cet âge-ci où, à cause de son
caractère typique, toute la lumière judaïque converge en un glorieux foyer.
A cette lumière, nous pouvons maintenant voir distinctement la marche de
notre Dieu, non seulement dans la longue perspective des âges écoulés, mais
aussi dans l'exécution actuelle de ce plan. Mieux encore, selon sa promesse
de nous montrer les choses à venir (Jean
16 : 13), nous voyons avec une merveilleuse clarté de
discernement son arrangement si sage pour la bénédiction de tous dans l'âge
millénaire imminent, et même jusqu'à sa glorieuse consommation qui aboutira
au rétablissement de toutes choses. Nous trouvons que beaucoup de grands et
merveilleux événements se concentrent dans cette moisson ; c'est en elle que
se produit le grand temps de détresse, le jour de Jéhovah ; la ruine finale
et complète de l'Antichrist et la chute de Babylone la Grande ; le
commencement du retour de la faveur divine aux Juifs ; la seconde venue de
nôtre Seigneur et l'établissement de son royaume ; la résurrection et la
récompense des saints.
Nous
trouvons que la prophétie indique clairement le commencement et la fin de
cette période de moisson et les événements qui doivent s'y passer. Le but de
ce volume est, en substance, d'attirer l'attention sur ces événements et de
poursuivre les différentes lignes des temps prophétiques qui s'y rapportent.
Pour [[5]] recevoir son témoignage, le lecteur a besoin d'avoir des
“oreilles pour entendre” (Apocalypse
2 : 7 ;
Matthieu 11 : 15) ; il doit s'attendre, dans une humble
attitude, à se débarrasser de maintes opinions préconçues, au fur et à
mesure qu'il s'apercevra que celles-ci ne sont pas en harmonie avec la
Parole de Dieu. Nous ne doutons pas que ce volume sera en grande bénédiction
à ceux qui seront ainsi disposés et qui en poursuivront l'étude avec
patience, avec soin, et dans l'ordre de son arrangement. Si ses
enseignements sont reçus dans des cœurs honnêtes et bons, ils seront une
puissance pour les séparer du monde et pour les mûrir comme froment pour le
grenier. Vivifier, mûrir et séparer les saints, dans ce temps de moisson,
comme le blé est séparé d'avec l'ivraie, tel est, nous le comprenons, le but
pour lequel notre Seigneur donna ces prophéties qui sont révélées
maintenant.
Ceux
à qui Dieu permit d'examiner et de comprendre la carte des âges qui trace si
clairement l'arrangement méthodique, le profond dessein et le but
merveilleux du plan divin, tel qu'il a été donné dans le volume précédent,
devraient être soucieux de découvrir tout ce que Dieu a bien voulu révéler,
concernant les temps et les saisons de ce plan. Leur intérêt pour ces choses
devrait être infiniment plus grand que celui de tous les chercheurs des âges
passés qui ne voyaient pas les grandes bénédictions tenues en réserve pour
tous les fidèles enfants de Dieu désireront vivement connaître le moment où
le Roi de gloire viendra et où le prince des ténèbres sera lié ; le moment
où les enfants de lumière luiront comme le soleil et où les ténèbres seront
dissipées ; le moment où les saints seront reçus dans la pleine filiation
divine et où la création gémissante sera délivrée de la servitude de la
corruption ; le moment où le caractère glorieux de notre Père céleste sera
pleinement révélé au monde étonné, inclinant les [[6]] cœurs de tous ceux
qui aiment la justice, à l'adoration, à l'amour et à l'obéissance.
Etre
dépourvu d'un tel désir indiquerait un manque d'intérêt et d'appréciation
pour les desseins de Dieu. Les apôtres, les prophètes et les anges ont tous
désiré “et cherché instamment à connaître quel temps l'esprit de Dieu
indiquait par les prophètes. Un tel intérêt de la part de ses enfants est
toujours agréable à Dieu. Bien que jusqu'ici, il n'ait jamais exaucé dans
une large mesure un tel désir, parce que le temps marqué n'était pas encore
venu, il n'a jamais non plus censuré un tel intérêt. Au contraire, il appela
l'investigateur Daniel “le bien-aimé”, et répondit à son investigation
autant que cela était compatible avec son plan.
Une
telle recherche ne doit pas être regardée non plus comme une intrusion dans
les secrets de Dieu. Le Créateur désire que nous manifestions pour ses
desseins un intérêt qui nous conduira à “sonder les Ecritures” et à “prêter
attention à la parole prophétique”, afin que nous soyons dans cette attitude
d'expectative convenable qui discernera promptement la vérité aussitôt
qu'elle arrive à échéance. Les choses cachées appartiennent à Dieu, mais les
choses révélées sont à nous et à nos enfants à toujours (Deutéronome
29 : 29). C'est pourquoi, si nous nous en tenons à la Parole de
Dieu et fuyons toute vaine spéculation, nous sommes sur un terrain solide.
Si le plan de Dieu, ses temps et ses saisons ne sont pas rapportés dans les
Ecritures, personne ne pourra les y trouver ; d'autre part, Dieu n'a
certainement rien fait dire par ses apôtres et par ses prophètes qu'il
désire garder secret pour toujours. Au temps voulu et dans l'ordre désigné,
chacun des traits du plan divin, de ses temps et de ses saisons, rapportés
dans les Ecritures, est dévoilé à ceux qui veillent ; mais l'esquisse
entière du plan, en même temps que les détails de ses temps, ne pouvait être
vue et comprise [[7]] avant la période désignée, avant “le temps de la fin”
(Daniel
12 : 9, 10). N'oublions pas que jusqu'au moment où Dieu se
propose de révéler ses secrets, aucune science ni piété ne peut les
découvrir. Bien que les prophéties aient été placées pendant des siècles
devant les yeux de tous, elles ne pouvaient pas être descellées et leurs
secrets ne pouvaient être révélés avant que le temps marqué fût venu.
Lorsque quelques-uns des disciples vinrent à notre Seigneur et s'enquirent
concernant le temps où le Royaume de Dieu serait établi, avant que ce soit
le moment pour qu'il soit révélé, il leur répondit : “Ce n'est pas à vous
de connaître les temps ou les saisons que le Père a fixés de sa propre
autorité” (Actes
1:7). Dans une autre occasion, il dit, concernant le même sujet
: “Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les
anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. Prenez garde, veillez et
priez, car vous ne savez quand ce temps viendra... Ce que je vous dis, je le
dis à tous : Veillez”. —
Marc 13 : 32, 33, 37.
Nous
ne devons pas comprendre que par ces paroles notre Seigneur ait voulu dire
que personne, si ce n'est le Père, ne connaîtrait jamais les temps et les
saisons ; elles ne prouvent nullement, non plus, que nous ne puissions
connaître ces temps et saisons maintenant, et que notre Seigneur lui-même ne
puisse les connaître. Le fait même que toute l'esquisse du plan de notre
Père, de même que ses temps et saisons se discernent clairement à l'heure
actuelle, est une preuve évidente que nous vivons dans le temps de la fin de
la présente domination du mal et à l'aurore du Jour millénaire, où la
connaissance doit augmenter et où les sages doivent comprendre (Daniel
12 : 4,10). Si la prophétie ne devait jamais être comprise, il
n'eût pas été raisonnable de la donner.
Ces
expressions du Maître indiquent que Dieu n'exécute pas [[8]] les différentes
parties de son plan par pur hasard, mais qu'il a fixé et défini des temps et
des saisons pour chaque trait de son œuvre grandiose. Sa puissance et sa
sagesse infinies nous sont d'ailleurs une garantie qu'il ne peut y avoir là
ni insuccès ni délai.
Ces
paroles marquent aussi l'idée qu'avant ce moment-là le Père n'avait révélé à
personne, pas même à notre Seigneur Jésus, les temps et les saisons en
rapport avec son plan. Ainsi, loin d'appuyer la supposition générale que
notre Seigneur ait voulu blâmer la recherche et l'intérêt concernant les
temps et les saisons et que par ses paroles il défendît un semblable examen,
nous voyons que c'est juste le contraire qui a lieu. Les paroles de Jésus
montrent clairement que s'il ne leur était pas encore donné de connaître les
temps et les saisons, il viendrait un temps où ceux-ci seraient très
importants et qu'ils seraient alors révélés à ceux qui veilleraient. En
raison du fait qu'ils seraient descellés un Jour et qu'alors ils seraient
très importants, il exhorta ses disciples à “ prendre garde ”, à ne pas se
laisser surprendre par l'indifférence, mais à “ veiller ”- continuellement,
afin qu'ils puissent savoir quand le temps marqué serait là.
Si
ceux qui veillèrent durant tout l'âge de l'Evangile ne virent pas tout ce
qu'ils attendaient, ils en furent néanmoins grandement bénis et tenus
séparés du monde ; ainsi ceux qui vivront au “ temps marqué ”, et qui “
veilleront ” avec soumission, sauront, verront, “ comprendront ”, et ne
seront pas dans l'ignorance au milieu des événements grandioses de la “
moisson ” de cet âge. En tout temps, ceux qui négligent de veiller perdent
une bénédiction à laquelle le Maître attachait une grande importance. Ils
prouvent par cela même qu'ils sont aveuglés par les préjugés du dieu de ce
monde, ou surchargés par les affaires de cette vie et par leurs intérêts
présents, en sorte qu'ils oublient leur [[9]] vœu d'entière consécration au
Seigneur qui est de chercher premièrement le Royaume et la vie à venir. Les
apôtres Pierre et Paul attirent l'attention sur ce sujet des “ temps et
saisons ”. Pierre déclare (2
Pierre 1 : 16) que nous ne suivons pas des fables habilement
conçues ; qu'il vit en figure la gloire du royaume futur de Christ sur la
montagne de la transfiguration, lorsqu'il contempla la glorieuse "vision” de
Moïse, d'Elie et de Jésus en vêtements éclatants. Moïse symbolisait les
Anciens Dignes (Hébreux
11 : 38-40) qui seront les représentants terrestres du Royaume
céleste ; Elie représentait les “vainqueurs” de cet âge de l'Evangile, et la
scène dans son ensemble représentait “la gloire qui doit suivre”, après que
les souffrances pour la cause de la justice auront achevé l'élection qui est
faite selon la faveur divine. Tout en nous relatant cette vision, Pierre
nous renvoie cependant au témoignage prophétique, en disant : “Nous avons la
parole prophétique plus ferme, à laquelle vous faites bien d'être attentifs
comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour ait
commencé à luire” (2
Pierre 1 : 19 D.). Il savait bien que toutes les prophéties ne
pouvaient être pleinement comprises alors par personne ; c'est pourquoi il
exhorta les saints à être dans une attitude vigilante, non pas à observer le
ciel, mais à attendre en veillant l'accomplissement de tout ce que Dieu a
annoncé par les saints prophètes concernant le rétablissement et les “temps
de rétablissement” qui forment une si grande et si importante partie de leur
témoignage. Il nous assure que les prophéties nous apporteront de nouvelles
et importantes vérités tout le long du chemin, jusqu'à l'aurore du Jour.
L'apôtre Paul déclare : “Au sujet des temps et des saisons, frères, vous
n'avez pas besoin qu'on vous en écrive. Car vous savez très bien vous-mêmes
que le Jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit.
[[10]]
Il
viendra silencieusement, à la dérobée, et une fois venu, beaucoup ne sauront
pas, pendant un • certain temps, qu'ils sont déjà dans ce jour]. Car
lorsqu'ils diront : Paix et sûreté ! alors une ruine subite viendra sur eux
[soudaine et rapide en comparaison du lent acheminement des six mille ans
écoulés, de même que notre temps est appelé l'époque rapide de la vapeur et
de l'électricité ; non pas soudainement comme l'éclair, mais soudaine],
comme les douleurs de l'enfantement sur celle qui est enceinte. Mais vous,
frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne
comme un voleur” —
1 Thessaloniciens 5 : 1-4. — Version de Lausanne.
Les
frères ont tous la lampe, la ferme parole prophétique mentionnée par Pierre,
comme une lumière dans un lieu obscur. Pendant qu'ils seront dans l'attitude
convenable et humble de “frères”, étant des étudiants de la Parole fidèles,
humbles, se laissant enseigner, ils ne seront jamais dans les ténèbres ; la
vérité leur sera toujours donnée comme nourriture au temps convenable.
Jamais ceux qui ont ainsi vécu en harmonie avec Dieu n'ont été dans
l'ignorance des vérités nécessaires, au point d'être obligés de marcher à
tâtons dans les ténèbres avec le monde. Abraham et Lot connurent d'avance la
destruction de Sodome, Dieu ayant dit : “Cacherai-je à Abraham ce que je
vais faire ?” (Genèse
18 : 17). Noé sut que le déluge devait venir assez à temps pour
construire l'arche et il fut informé du jour même où il devait y entrer. Au
premier avènement également, Siméon, Anne et les sages de l'Orient surent
attendre le Messie ; de fait, l'attente était alors générale (Luc
2 : 25-38 ;
Matthieu 2 : 2 ;
Luc 3 : 15). Si Dieu agit ainsi avec la maison des serviteurs,
fera-t-il moins pour la maison des fils ? Notre Seigneur et Chef a dit : “Je
ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que
fait [[11]] son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai
fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père”. Notre Seigneur devra
certainement connaître les temps et les saisons en leur propre temps,
puisqu'il doit exécuter le plan ; et, à moins qu'il n'ait changé, il fera
connaître ses desseins à ceux qui sont près de lui et associés à son œuvre,
— ses amis, ses saints.
La
raison nous enseigne alors, qu'aussi vrai qu'il est écrit : “Le Seigneur,
l'Eternel, ne fera rien, sans qu'il ne révèle son secret à ses serviteurs
les prophètes” (Amos
3 : 7), et que la plus grande partie de ce qu'il leur révélait
n'était pas pour eux-mêmes, mais pour nous, l'Eglise de l'Evangile (1
Pierre 1 : 12), aussi sûrement les fidèles ne seront pas laissés
dans les ténèbres, incapables de discerner quand le jour du Seigneur sera
venu. Il ne viendra pas sur eux comme un voleur et un filet, à l'improviste,
parce qu'ils veilleront et qu'ils auront la lumière promise, lumière
appropriée sur le sujet.
L'apôtre donne la raison pour laquelle il déclare positivement que les
frères ne seront pas dans les ténèbres et connaîtront exactement les temps
et les saisons quand le moment sera venu, lorsqu'il dit (vers.
5) : “Vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour”.
Ceux-là sont engendrés par la vérité qui les développe de plus en plus
jusqu'à ce que le jour auquel ils appartiennent soit dans sa perfection. —
Jacques 1 : 18 ;
Jean 17 : 17, 19.
Remarquons avec quel soin dans ces passages-ci de l'Ecriture et dans
d'autres, les pronoms vous, ils et eux font la distinction
entre les saints et le monde, suivant la classe à laquelle il est fait
allusion. La connaissance que les saints posséderont dans le jour du
Seigneur sur la signification et la tendance des événements qui sont en
cours, est mise en contraste avec l'ignorance du monde. “Vous n'avez pas
besoin qu'on vous en écrive”. [[12]] — “Car lorsque diront : Paix et sûreté
! alors une ruine subite viendra sur eux... et ils n'échapperont point. Mais
vous, frères vous n'êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous
surprenne comme un voleur, vous êtes tous fils de la lumière”. “Prenez garde
à vous-mêmes”, dit notre Seigneur, “de peur que vos cœurs ne
s'appesantissent par les excès du manger et du boire et par les soucis de la
vie, et que ce Jour ne vienne sur vous a. l'improviste ; car il viendra
comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre.
Veillez donc [veillez sur vous-mêmes et aussi sur la parole prophétique], et
priez en tout temps, afin que vous soyez estimés dignes d'échapper à toutes
ces choses qui arriveront et de vous tenir devant le Fils de l'homme”. —
Luc 21 : 34-36.
Il
s'ensuit donc que si un enfant de Dieu, vivant dans le jour du Seigneur,
demeure dans les ténèbres et dans l'ignorance au sujet de ce fait, c'est
qu'il est, ou bien excédé par les choses de cette vie et intoxiqué par
l'esprit du monde, ou bien surchargé par les soucis de cette vie et que dans
l'un et l'autre cas il est indifférent et néglige de veiller, en ayant sa
lampe en bon état, allumée et avec de l'huile dans son vase, c'est-à-dire
avec la Parole de Dieu dans le cœur et dans l'esprit et avec l'Esprit de
vérité en lui-même.
Quoiqu'une grande partie de ce qui concerne les temps et les saisons, ainsi
que les détails du plan, ait été prédite par les prophètes, ils confessèrent
l'ignorance dans laquelle ils se trouvaient concernant l'importance des
prophéties qu'ils prononcèrent (Voyez
Daniel 12 : 8 ;
Ezéchiel 20 : 49 ;
Matthieu 13 : 17 ;
1 Pierre 1 : 10-12). Ces prophéties étaient formulées en langage
obscur et symbolique et, reliées avec des événements encore futurs à ce
moment-là, il leur était impossible de les comprendre. Ainsi, bien qu'ayant
été données autrefois comme un témoignage de la prescience et de
l'arrangement divins, [[13]] elles étaient cependant pour l'instruction de
ceux qui vivraient au temps marqué pour leur accomplissement et non pour
ceux qui les avaient énoncées (Romains
15 : 4). Les prophètes attendaient l'accomplissement de
différents traits, unis entre eux, du plan divin et de l'histoire humaine
qui, selon l'arrangement de Dieu décèleraient ces prophéties et
enrichiraient l'enfant de Dieu, patient et chercheur de “nourriture au temps
convenable”, pour l'heure de l'épreuve et du besoin dans le “mauvais jour” ;
le jour de détresse par lequel cet âge se termine, au cours duquel aussi se
lève la nouvelle dispensation.
Un
dispositif moderne qui peut servir à illustrer l'arrangement divin des
prophéties de temps est ce qu'on appelle “la serrure à combinaisons par
mouvement d'horlogerie de temps” et qui est employée par quelques grandes
banques. La clef ou la poignée reste constamment sur la serrure, comme c'est
le cas pour d'autres serrures à combinaisons ; il faut, pour l'ouvrir,
certain mouvement connu seulement de ceux qui sont initiés au secret, tandis
que le plus léger mouvement contraire occasionne des complications. La
serrure à combinaisons par mouvement d'horlogerie — de temps a encore ceci
de particulier : c'est que grâce à un système d'horlogerie établi à
l'intérieur des caves de la banque, les portes fermées pour la nuit le sont
si bien qu'elles ne peuvent être ouvertes par personne jusqu'à une certaine
heure fixée pour le matin suivant ; alors seulement elles peuvent l'être en
se servant de la même combinaison sur laquelle la serrure a été fermée.
De
même, notre Père céleste a caché et scellé de nombreux traits de son plan
durant la nuit avec sa grande serrure du temps, posée de façon à empêcher
qu'ils ne soient ouverts avant le “temps fixé”, au matin du grand jour du
rétablissement. Alors l'Oint de Jéhovah, “celui qui a la clef” et qui
connaît la combinaison [[14]] sur laquelle elle repose, “ouvre et personne
ne ferme” (Apocalypse
3 : 7). Il ouvre en nous donnant les indications nécessaires
pour que ceux qui désirent trouver les trésors de sagesse infinie, sachent
se servir de la clef de la prophétie. Nous pouvons ouvrir les trésors de la
sagesse divine maintenant, parce que le matin est venu, bien qu'il soit
encore de bonne heure et qu'il ne fasse pas encore clair pour le monde.
Toutefois ils ne s'ouvriront à nous que si nous écoutons soigneusement les
instructions et si nous appliquons la clef à la combinaison établie par le
grand Inventeur.
En
vérité, cette illustration s'adapte au plan de Dieu tout entier et dans
toutes ses parties. Chaque trait de la vérité et chaque prophétie n'est
qu'une partie de l'unique grande combinaison qui peut être ouverte
maintenant, parce que c'est le matin et que les verrous de la grande serrure
du temps sont retirés. Cette grande combinaison, une fois ouverte, met
complètement à jour de façon merveilleuse les trésors infinis de la sagesse,
de la justice, de l'amour et de la puissance de notre Dieu. Celui qui ouvre
connaîtra vraiment Dieu comme jamais il ne l'avait connu auparavant.
Examinons donc les Ecritures avec un esprit respectueux, afin que nous
puissions apprendre ce qu'il plaît à Dieu de nous montrer en ce qui concerne
ses temps et ses saisons. Puisque tout récemment, II nous a fait voir si
clairement la grande esquisse de son plan, nous pouvons raisonnablement nous
attendre à ce que son temps est venu pour nous conduire dans la connaissance
des détails de ce temps. Les temps et les saisons furent sagement cachés
dans le passé ; et les saints furent ainsi sauvés du découragement parce que
le temps de l'accomplissement était éloigné. Maintenant que le plan approche
de sa glorieuse consommation, les saints ont le privilège de le connaître,
afin qu'ils puissent lever la tête et se réjouir, sachant que leur
délivrance approche [[15]] (Luc
21 : 28). La révélation des temps dans le “temps de la fin” sera
aussi profitable et stimulante pour les saints qu'une révélation prématurée
leur eût été sans profit et une cause de découragement.
Evidemment notre Dieu est un Dieu d'ordre. Tout ce qu'il fait est en
parfaite harmonie avec un plan définitivement arrangé d'avance. Les temps et
les saisons qu'il a fixés ne sont donc pas une partie insignifiante ou sans
importance de son plan. Remarquons que Jésus naquit au temps voulu. “Lorsque
les temps ont été accomplis. Dieu a envoyé son Fils unique” (Galates
4 : 4) ; non avant, ni après, mais exactement lorsque le temps
fut accompli. La première prédication de notre Seigneur se rapportait au
temps : “II vint, prêchant et disant : Le temps est accompli...
Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle” (Marc
1 : 15). “Christ, au temps marqué, est mort” (Romains
5 : 6). “II ressuscita le troisième jour [au temps fixé] selon
les Ecritures” (1
Corinthiens 15 : 4). Au cours de son ministère, ses ennemis
cherchèrent souvent à se saisir de lui, mais il nous est dit qu'ils ne le
purent pas, “parce que son heure n'était pas encore venue”. —
Jean 7 : 30.
Les
prophéties de temps ne furent pas données pour satisfaire une simple
curiosité, mais pour que ceux qui étudient la Parole de Dieu puissent
reconnaître les événements prédits lorsque le moment serait là. Par exemple
: Bien que les prophéties marquassent le temps du premier avènement et la
manière dont il devait s'accomplir, elles ne furent pas comprises avant la
venue de Christ ; et alors elles aidèrent ceux qui étudiaient soigneusement
les Ecritures à reconnaître l'homme Jésus comme le Christ envoyé de Dieu,
selon ce qui avait été fixé et prophétisé. De même aussi les prophéties qui
indiquent le temps du second avènement et la manière dont il se fera,
peuvent être comprises vers le temps où cet événement doit se produire, afin
que nous puissions [[16]] reconnaître son jour lorsqu'il sera venu, ainsi
que le cours des événements et nos devoirs du moment. Personne ne peut lire
l'Ancien Testament avec réflexion sans remarquer la prééminence donnée aux
dates et la grande précision avec laquelle quelques-unes sont indiquées,
même à un jour près, bien que fréquemment elles soient rattachées à ce qui
semble être des événements insignifiants. Mais l'étudiant assidu trouvera
que ces différentes dates et références chronologiques sont les anneaux
d'une merveilleuse chaîne de preuves qui indiquent d'une manière bien nette
deux événements des plus notables et des plus significatifs de l'histoire du
monde : le premier et le second avènements du Rédempteur et Seigneur du
monde et les choses importantes qui leur sont associées.
Le
fait que la majorité des chrétiens est indifférente à ces choses, n'est pas
une raison pour que ceux qui aiment son avènement et qui désirent être
approuvés par lui, tombent dans une semblable condition de tiédeur.
Nous
devons nous souvenir qu'Israël charnel, à l'exception des “amis” de Dieu,
avait trébuché et n'avait pas connu le temps de sa Visitation (Luc
19 : 44), et que le prophète a prédit que les deux maisons
d'Israël, la maison nominale juive et la maison nominale chrétienne,
trébucheraient (Esaïe
8 : 14). Dans la moisson, ou fin, de chaque dispensation, “un
reste” seul est préparé à recevoir et à apprécier les vérités qui doivent
être comprises alors, et à entrer ainsi dans les privilèges et bénédictions
spéciaux de la nouvelle dispensation qui commence. Il incombe à chaque
chrétien individuellement, dans la période de la fin de cet âge-ci, de faire
en sorte qu'il soit au nombre de ce “reste” et non de la masse des tièdes,
des indifférents et des insouciants de l'Eglise chrétienne nominale, qui
sûrement trébuchera, comme cela a été prédit par le prophète, par le
Seigneur et par les apôtres et comme cela [[17]] a aussi été figuré d'avance
par l'attitude d'Israël selon la chair, qui est une figure ou un type
d'Israël selon l'esprit.
Mais
si les prophéties de temps sont d'un grand avantage en leur propre temps en
ce qu'elles montrent les divers traits du plan de Dieu concernant la
moisson, etc., il n'est pas moins vrai qu'une connaissance de la manière de
la venue et de l'apparition de notre Seigneur est nécessaire ; aussi une
attention soigneuse est requise en temps et lieu. La sainteté et l'humilité
doivent se trouver à la base de toute cette connaissance; elles doivent
préparer le chemin pour la recevoir en rendant les enfants de Dieu capables
d'éloigner les préjugés de leur cœur et de chercher diligemment à
reconnaître ce qui a été révélé. Il en fut ainsi au premier avènement :
seuls les consacrés humbles et sincères discernèrent le temps et la manière
de cet avènement. Les mondains, ceux qui sont surchargés ou rassasiés, ne
discerneront ni les prophéties, ni les signes des temps qui les
accompliront, jusqu'à ce que la moisson soit passée et que l'été de faveur
spéciale soit terminé.
A la
fin de la “moisson” de l'âge judaïque, les “vrais Israélites” qui étaient
véritablement humbles et zélés, se trouvaient dans une condition d'attente
qui différait grandement de celle des orgueilleux, des mondains et de ceux
qui se croyaient justes. En conséquence, ils étaient non seulement disposés
à accepter le plan de Dieu tel qu'il l'a arrangé, mais ils étaient mieux
préparés à écouter et à examiner la vérité lorsqu'ils se trouvèrent en
contact avec elle. Tandis qu'il renvoyait avec des réponses obscures ou
évasives les pharisiens critiques et satisfaits d'eux-mêmes, notre Seigneur
prenait le temps et la peine d'expliquer clairement et ouvertement la vérité
aux chercheurs humbles et sérieux (Matthieu
13 : 10-17 ;
16 : 1-4 ;
Marc 7 : 1-23 ;
Luc 18 : 18-30 ;
Jean 1 : 45-51 ;
Luc 24 : 13-32 et 33-49 ;
Jean 20 : 24-28 ;
21 : 1-12).
[[18]]
Les
orgueilleux, les rassasiés et tous ceux qui les suivaient, trébuchaient (Matthieu
15 : 14), tandis que les humbles, les affamés de vérité,
s'enquéraient avec empressement de celle-ci (Matthieu
13 : 36 ;
Marc 4 : 10). A ces derniers le Seigneur expliqua les paraboles
en disant : “C'est à vous qu'il a été donné de connaître le mystère du
royaume de Dieu ; mais pour ceux du dehors [qui ne sont pas de “véritables
Israélites”] tout se fait en paraboles, afin qu'en voyant, ils voient et
n'aperçoivent point, et qu'en entendant ils entendent et ne comprennent
point”.
Il en
est de même à la fin de cet âge. Ici comme là, la vérité sépare ceux qui
sont humbles et sincères et les fait progresser dans la connaissance qui
leur convient maintenant, qui les fortifie et les éclaire, afin qu'ils ne
bronchent pas avec la masse des chrétiens nominaux. Les tièdes et ceux qui
sont satisfaits d'eux-mêmes rejettent les vérités propres à être entendues
actuellement, parce qu'ils sont aveuglés par l'état mauvais de leur propre
cœur ; par conséquent, ils seront rejetés par le Seigneur comme indignes de
devenir son épouse. —
Ephésiens 4 : 1 ;
1 Corinthiens 9 : 27.
Une
erreur sérieuse, dans laquelle beaucoup tombent, consiste à croire que la
connaissance des agissements et des plans de Dieu est de peu d'importance ;
que les grâces du caractère chrétien sont tout ce que Dieu demande et que
celles-ci se conservent mieux par l'ignorance. Combien les Ecritures
présentent la chose d'une manière différente ! Elles nous conseillent, non
seulement de cultiver les grâces du caractère chrétien, mais de garder
constamment la condition du cœur qui nous rend capables de discerner la
vérité, surtout cette vérité de la présence du Seigneur quand elle est du
temps marqué et quand les changements de dispensations se produisent. La
connaissance de la vérité est tout aussi importante à la fin de cet âge
qu'elle le fut à la fin de l'âge judaïque. Ceux qui, à ce moment-là, ne
discernèrent pas la vérité, ne reçurent pas les faveurs qui en découlaient.
Il en est exactement de même à la fin de cet âge : Ceux qui, étant aveuglés
par l'incrédulité et la mondanité, ne peuvent pas discerner la vérité
présente, ne peuvent pas non plus recevoir les faveurs spéciales qui doivent
être accordées présentement. Ils ne sont pas des vainqueurs et sont par
conséquent impropres à devenir l'épouse de Christ et à entrer dans le
glorieux héritage des saints,' comme ses cohéritiers. La vérité, au milieu
des circonstances contraires à sa réception durant cet âge, devient une
épreuve de notre fidélité à Dieu ; par conséquent, elle remplit les
fonctions de faucille, pour séparer ceux qui sont aptes de ceux qui ne le
sont pas, — le froment d'avec l'ivraie.
On
attache une sorte de blâme à l'étude des prophéties de temps, à cause des
mauvaises applications qui en ont été faites précédemment par les “seconds
adventistes” et d'autres et parce que, comme conséquence de ces applications
erronées, les événements qu'on attendait en des temps déterminés ne se sont
pas produit. Nous voyons toutefois que cela même fait partie du plan de
Dieu, pour obscurcir le sujet aux yeux de tous, excepté de ceux à qui il
était destiné. Dieu permit que le mépris et le ridicule s'attachassent ainsi
à l'étude des prophéties de temps pour empêcher les sages et les
intelligents selon le monde de les comprendre (Matthieu
11 : 25). Nous ne doutons pas que cela fit autant partie du plan
divin que l'envoi de Jésus à Nazareth, une place méprisée, “afin qu'il fût
appelé Nazaréen” (Matthieu
2 : 23), quoiqu'on réalité il naquît dans l'honorable ville de
Bethléhem. De même que les sages et les intelligents du temps de Jésus
disaient : “Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ?” ainsi
aujourd'hui lorsqu'on parle des temps prophétiques [[20]] ou de quelque
chose se rapportant au second avènement du Seigneur, beaucoup crient :
“Adventistes !” comme pour dire : “Peut-il venir quelque chose de bon de
l'adventisme ? ” Et pourtant ils admettent que plusieurs prophéties parlant
des temps ne sont pas encore accomplies et que la seconde venue du Seigneur
est le sujet le plus important des Ecritures.
Nous
avons une grande sympathie pour les Premiers adventistes les Juifs, ainsi
que pour les Seconds, quoiqu'un petit nombre seulement d'entre eux aient
admis les vérités qu'ils étaient presque sur le point de comprendre, mais
qu'ils ne purent saisir parce que les uns et les autres étaient aveugles par
de fausses espérances.
Nos
amis adventistes n'ont pas compris la manière et le but du retour du
Seigneur, tels qu'ils sont enseignés dans les Ecritures ; en conséquence,
ils ont attendu Jésus tel qu'il était et non pas “tel qu'il est”. Ils
considèrent l'objet de sa venue comme quelque chose qui remplira tous les
cœurs, excepté ceux des saints, d'épouvanté et de terreur ; que son but est
de rassembler les élus, de détruire tout le reste de l'humanité et de brûler
le monde. Avec de telles idées, ils se sont servis des prophéties de temps
comme d'un fouet pour fouetter le monde et le conduire à Dieu. Mais le monde
les regarda froidement en les traitant d'enthousiastes dénués de raison et
en disant que s'il y a un Dieu, il est certainement plus raisonnable et plus
juste que cela.
Comme
les adventistes prédirent à différentes reprises la destruction de la
matière et l'anéantissement du monde, mais que leurs prédictions réitérées
ne se réalisèrent jamais, le dédain du monde s'accrut au point
qu'aujourd'hui la seule mention des temps prophétiques est reçue
généralement avec un sourire incrédule ou avec un mépris ouvert, même par
les chrétiens qui savent très bien que la prophétie et la chronologie
constituent une grande partie de la révélation de Dieu.
[[21]]
Mais béni est celui
“Qui fait front, impassible, au dur regard du monde
Et ne s'arrête pas
au rire contempteur ;
Qui ne chavire pas sur la “ mer ” furibonde,
Ni ne craint de Satan l'art
(1) le plus séducteur”.
(1) mis pour artifice.
Cependant Dieu n'a pas donné les prophéties de temps dans un tel but, et il
n'a pas non plus essayé de convertir le monde d'une telle manière, car il
cherche pour l'adorer ceux qui “l'adorent en esprit et en vérité” (Jean
4 : 23). S'il avait voulu amener les hommes à l'obéissance par
la terreur, il aurait pu concevoir une méthode plus efficace que la
proclamation du temps — comme nos amis adventistes l'ont prouvé. Les temps
prophétiques furent donnés, non pour alarmer le monde — ni en aucun sens
pour le monde — mais pour éclairer, fortifier, réconforter, encourager et
guider l'Eglise dans les temps troublés de la fin de l'Age. C'est pourquoi
il est écrit qu'aucun des méchants ne comprendra, mais que seuls les sages
comprendront (Daniel
12 : 10). Pour ceux-ci ces temps prophétiques deviennent une
nourriture au temps convenable laquelle, avec d'autres aliments, fortifie
ceux qui en usent, en sorte qu'ils ne “pourront résister dans le mauvais
jour ”, le jour de détresse par lequel se termine cet âge. Ces prophéties
leur permettent de comprendre les événements qui se passent autour d'eux ;
ainsi ils ne peuvent être ni consumés par la crainte et l'épouvante, ni
engloutis par les idées et les fausses théories d'une science faussement
ainsi nommée qui abondent en ces jours-ci. De plus, dans le feu dévorant [la
détresse], ils peuvent être des témoins pour Dieu et pour son plan et
instruire le peuple en montrant le glorieux résultat du plan de Jéhovah, et
en élevant un étendard pour le peuple. —
Esaïe 62 : 10.
Tel
est le but des prophéties de temps. Combien elles sont importantes et
indispensables pour que l'homme de [[22]] Dieu soit accompli et parfaitement
instruit dans ce temps-ci. Sans les preuves que nous donnent ces temps
prophétiques, nous pourrions voir les événements de ce jour du Seigneur sans
les connaître et sans connaître nos devoirs et nos privilèges. Qu'aucun des
vrais consacrés se garde de sous-estimer ces preuves qui nous sont données
par les temps prophétiques. Celles-ci ont été données dans le but de guider
nos paroles et nos actions dans l'aube matinale du Jour millénaire, avant le
lever du soleil, pendant que le monde et l'église nominale sont endormis,
ignorants et insouciants du changement de dispensation qui a lieu
maintenant. Ces preuves données par les temps prophétiques, furent le grand
moyen dont Dieu se servit pour attirer l'attention de l'auteur d'une façon
plus complète et soigneuse sur d'autres traits du plan divin. Le chercheur
qui y prêtera attention en retirera un profit durable, non seulement en ce
qu'il sera informé de la “vérité présente”, mais encore que les prophéties
de temps donneront aussi de la force et une réalité vitale à toutes les
vérités scripturales, en prouvant que tous les plans de Dieu concourent,
dans leur temps aussi bien que dans leur nature, au développement de ses
glorieux desseins.
L'insuccès des Adventistes qui, dans leurs prédictions, avaient essayé de
fixer un temps pour la destruction du monde par le feu, etc., se rapporte
davantage au caractère des événements attendus qu'au temps. A l'exemple des
Juifs, ils se trompèrent en attendant des choses fausses au bon moment. Ceci
ne fut cependant que la cause secondaire pour laquelle ils ne purent saisir
clairement la vérité. La cause première fut le fait que le temps n'était pas
encore arrivé pour avoir une plus claire révélation. Pourtant le temps était
venu de pousser les saints à attendre l'apparition du Seigneur, pour que
ceux-ci aillent à la rencontre de l'Epoux et éprouvent un désappointement
avant sa venue réelle.
[[23]]
Tout
cela avait été indiqué par notre Seigneur dans sa parabole des dix vierges
dont nous expliquerons les détails dans la suite. Comme cela a été montré
dans le volume précédent, le feu qui doit dévorer la terre au Jour du
Seigneur est symbolique et non littéral. Dans les chapitres suivants nous
montrerons que les applications de quelques prophéties de temps, qui ont été
écartées par les Adventistes comme manquées, ne l'étaient pas, mais étaient
correctes et marquaient clairement le feu symbolique de ce temps, qui déjà
fait son œuvre.
Les
Adventistes qui avaient à lutter contre la difficulté provenant du fait
qu'ils s'attendaient à ce que la terre soit consumée littéralement,
essayèrent de forcer toutes les périodes prophétiques, de manière à les
faire aboutir à un seul jour, un jour de vingt-quatre heures.
Ils
firent ainsi violence à quelques prophéties pour les faire concorder avec
d'autres et se terminer à la même date. Une vue plus claire du plan divin
révèle maintenant la parfaite harmonie des différentes prophéties de temps
et il n'est pas nécessaire d'en tordre aucune ni d'y faire violence pour les
faire s'accorder avec les autres. Si dans les chapitres suivants nous
examinons les principales prophéties, nous ne formerons cependant pas une
théorie pour nous efforcer ensuite d'y plier toutes les périodes
prophétiques, mais nous suivrons soigneusement chaque période jusqu'à sa
fin, puis nous tresserons ensemble la théorie ou le plan indiqué ainsi par
le grand Révélateur des secrets. On trouvera que l'ordre et l'harmonie du
plan de Dieu sont tout aussi manifestes dans ses temps et ses saisons que
dans les glorieux trait de ce plan que nous avons tracé, dans le volume
précédent, et dessiné sur la Carte des Ages. Lorsque la grande horloge des
âges sonne les heures indiquées sur le cadran prophétique, les événements
prédits suivent aussi sûrement que Dieu les a prédits.