ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
II - LE
TEMPS EST PROCHE
ÉTUDE
II
CHRONOLOGIE
DE LA BIBLE
De la nécessité de la chronologie pour comprendre les prophéties. —
Données indispensables fournies par la Bible. — De la création d'Adam
jusqu'à 1873 après J.-C. il y a 6.000 ans. — Un tableau de la
chronologie de la Bible en grandes périodes. — Son examen en détail. —
Depuis la création jusqu'au jour où les eaux du déluge furent
desséchées. — Jusqu'à l'Alliance abrahamique. — Jusqu'à la promulgation
de la Loi. — Jusqu'à la division de Canaan entre les tribus. — La
période des Juges. La période des Rois. — La période de la désolation.
— De celle-ci à 1873 apr. J.-C. — En quoi cette chronologie diffère de
celle de l' “évêque Usher”, indiquée dans les Bibles anglaises et
françaises. — La date exacte de la naissance de notre Seigneur.
DANS ce chapitre, nous présentons la preuve biblique indiquant que 6000
ans se sont écoulés depuis la création d'Adam jusqu'en l'an 1872 de
l'ère chrétienne, et que par conséquent, depuis 1872, nous sommes
chronologiquement entrés dans le septième millénaire, ou le Millénium, —
au commencement duquel le “Jour du Seigneur”, le “Jour de la détresse”,
sera témoin de la mise en pièces des royaumes de ce monde et de
l'établissement du Royaume de Dieu sous tous les cieux.
La
chronologie est nécessaire aussi pour servir de base à l'examen des périodes
prophétiques. Il nous faut avant tout bien déterminer où nous en sommes dans
le cours des temps. Pour cela, il nous faut des dates dignes de confiance
pour en faire le calcul ; nous commençons donc par une étude de la
chronologie. Une chronologie complète de l'histoire humaine doit
nécessairement commencer avec la création de l'homme.
[[25]]
Chronologie de la Bible
La
durée du temps qui s'est écoulé depuis la création de l'homme est estimée de
diverses manières. Parmi ceux qui acceptent le récit biblique tel qu'il est,
il ne peut y avoir qu'une petite différence d'opinion ; mais parmi ceux qui
le rejettent les différences sont énormes, variant pour cette période depuis
des dizaines jusqu'à des centaines de milliers d'années. Ces suppositions
sont appuyées sur des faits n'offrant qu'une base bien faible pour des
conclusions aussi extravagantes et téméraires. Par exemple, la présence de
pointes de flèches en silex à une profondeur considérable au-dessous de la
surface des marais de tourbe de la Suisse et de l'Irlande est considérée
comme une preuve que le niveau où on les trouve en était autrefois la
surface, que la tourbe à crû graduellement autour et au-dessus d'eux, et le
temps nécessaire pour une telle augmentation est calculé d'après le taux de
leur accroissement actuel, qui est très faible. Si ce qu'ils avancent était
vrai, cela prouverait naturellement que l'homme vivait il y a des centaines
de milliers d'années ; mais d'autres géologues démontrent, avec de bonnes
raisons, que ces marais tourbeux étaient autrefois tellement mous qu'une
pointe de flèche en silex pouvait aisément s'y enfoncer graduellement à une
grande profondeur en peu de siècles.
Citons un autre exemple : En sondant dans la terre vaseuse de la vallée du
Nil, deux briques cuites y furent découvertes, l'une à une profondeur de
vingt et l'autre de vingt-quatre yards (*) ; si nous estimons que
l'épaisseur du dépôt formé par le fleuve atteint huit pouces (**) en un
siècle, nous devons conclure que la première de ces briques a 12.000 ans et
la seconde 14.000. Par le moyen de calculs analogues, Burmeiser (géologue
célèbre) suppose que 72.000 ans se sont écoulés depuis la première
apparition de l'homme sur le sol
(*) 1 yard = 0,914
m.
(**) 1 pouce = 2,5 cm. environ.
[[26]]
de
l'Egypte, et Draper (géologue également renommé), attribue à l'Européen qui
fut témoin de la dernière époque glaciaire une antiquité de plus de 250.000
ans !*
Il est clair que “si nous calculons” de la même manière que ces grands
hommes, nous arriverons à ces mêmes grandes conclusions. Mais
quelques-uns parmi nous sont assez peu scientifiques pour se demander
s'il n'est pas plus probable que les dépôts formés par le limon du Nil
ont été très irréguliers, comme c'est le cas pour d'autres fleuves qui
changent quelquefois leur lit en emportant leurs bords d'une manière
frappante, par un simple courant. Nous nous rappelons aussi le déluge du
jour de Noé, événement qui non seulement est mentionné d'une façon
spéciale dans la Bible, mais dont les plus vieilles traditions païennes
ont aussi conservé le souvenir, et nous nous demandons combien de limon
et de débris furent ainsi déposés en sus et au-dessus des huit pouces
par siècle. Nous nous demandons aussi, comment il ne s'est pas présenté
à ces grands esprits, comme cela se présente naturellement à l'esprit de
quelques-uns qui ne sont pas trop grands, qu'il est naturel que deux
briques jetées dans ce “sol vaseux” au moment où il était de consistance
très molle et recouvert d'eau, aient pu s'y enfoncer à une grande
profondeur par leur propre poids, étant beaucoup plus pesante que le sol
vaseux. Quant à la différence de profondeur entre les deux briques, il
apparaît beaucoup plus raisonnable à un esprit peu scientifique
d'admettre que l'une d'elles a dû tomber sur le côté ou sur un coin, et
que l'autre étant tombée à plat, a dû s'enfoncer par ce fait même plus
lentement, que de supposer que des hommes vivants à deux mille ans
d'intervalle aient fait deux briques exactement semblables.
(*) Prof. N. Joly dans son
ouvrage “L'Homme avant les Métaux”, ouvrage en anglais, p. 183.
Chronologie de la Bible 27
II y
a quelques années, le squelette d'un homme fut trouvé dans un ancien lit du
Mississippi. Quelques géologues se mirent à calculer combien de milliers
d'années pouvaient être indiqués par le nombre de pieds de boue, vase, etc.
qui recouvraient le squelette ; ils s'imaginèrent avoir trouvé un spécimen
de l'homme préhistorique ayant une grande valeur. Plus tard on trouva à
quelques pieds au-dessous du squelette une partie d'un “bateau plat”,
semblable aux bateaux qui étaient en usage sur le Mississippi il y a
cinquante ans à peine ; cette découverte renversa complètement les calculs
et délivra le genre humain d'une autre preuve que le monde est plus vieux de
centaines de milliers d'années que la Bible ne l'enseigne.
Laissant de côté les conjectures discordantes et tout à fait indignes de
confiance de quelques géologues sur ce sujet de la chronologie, et ayant
recours aux renseignements que peut nous donner l'histoire humaine, que
trouvons-nous ? L'histoire des plus anciennes nations païennes ne peut être
retracée clairement et distinctement que jusqu'à 3000 ans en arrière. Plus
en arrière, ce ne sont que des traditions indignes de confiance ; tout y est
obscur, incertain, mythique et fabuleux. L'histoire des Romains ne remonte
pas aussi loin puisqu'il n'y a que 27 siècles que Rome a été fondée ; ses
premiers siècles sont de plus enveloppés dans d'incertaines traditions. Au
delà de 3000 ans en arrière dans l'histoire des Babyloniens, des Syriens et
des Egyptiens, nous arrivons à une période où cette histoire est
fragmentaire et enveloppée d'une grande obscurité. Dans l'histoire de la
Chine, nous sommes amenés, avec cette même période en arrière, à la dynastie
des Tchou, depuis laquelle les événements de l'histoire chinoise commencent
à être plus dignes de confiance. Chez les Grecs, remarqués par leur
érudition dans les 3.000 ans passés et chez qui nous pourrions espérer
[[28]] trouver l'histoire plus exacte que chez toutes les autres nations,
que trouvons-nous ? Nous trouvons ses dates précises pendant les derniers
2600 ans, mais pas au delà. Nous arrivons alors dans ce qu'on a appelé
“l'âge fabuleux, mythique ou préhistorique de la Grèce”. Le seul exposé
raisonnable connu des 3000 premières années de l'homme sur la terre se
trouve dans la Bible. Ce fait est en parfaite harmonie avec ses prétentions
d'origine, de direction et de préservation divines.
Il en
est des dates comme de l'histoire : le monde n'a aucun moyen, en dehors de
la Bible, pour suivre les traces de sa chronologie au delà de l'année 776
av. J.-C. A ce sujet, nous citons le professeur Fisher du Yale Collège qui
dit : “On arriva lentement à une méthode exacte pour l'établissement des
dates ; l'invention d'époques, ou ères, fut indispensable pour arriver à ce
but. Le temps défini le plus éloigné pour dater les événements fut arrêté à
Babylone. C'est l'ère de Nabonassar, 747 av. J.-C. Les Grecs (à partir
d'environ 300 ans avant Jésus-Christ), ont daté les événements à partir de
la première victoire remportée dans les jeux olympiques en 776 av. J.-C. Ces
jeux avaient lieu tous les quatre ans. Chaque olympiade avait donc une durée
de quatre années. Ce n'est que quelques siècles après la fondation de Rome
que les Romains commencèrent à dater (leur histoire — trad.) et à partir de
cet événement c.-à-d. à partir de 753 av. J.-C.”
L'article suivant, tiré de “L'Encyclopédie Américaine”, sous le titre
Chronologie, nous offre une preuve de plus que les nombreuses prétendues
histoires des temps reculés abondent en traditions bizarres et mythiques qui
les rendent sans valeur et entièrement indignes de confiance : “L'histoire
des nations anciennes, excepté celle des Hébreux, remonte à des périodes
mythiques de milliers ou de millions d'années ; même après que les récits
Chronologie de la Bible [[29]] commencent à prendre un aspect historique,
les différences sont très grandes... Les inscriptions assyriennes,
babyloniennes et égyptiennes sont en langues mortes et en caractères hors
d'usage depuis longtemps. Les dates grecques et romaines sont généralement
authentiques jusqu'à la première olympiade en 776 av. J.-C. et à
l'établissement du Consulat en 510 av. J.-C. Antérieurement à ces dates
elles sont... légendaires. Hérodote n'a de valeur que pour les événements
qui regardent son époque — environ 450 av. J.-C., et pour ceux d'un ou des
deux siècles qui l'avaient précédée”.
Clinton dans son ouvrage sur la Chronologie de la Grèce (page 283) dit :
“L'histoire contenue dans les Ecritures hébraïques présente... un contraste
avec les récits primitifs des Grecs. Dans ces derniers, nous avons beaucoup
de peine à suivre quelques faits obscurs qui nous ont été conservés par les
poètes, qui nous ont transmis avec tous les embellissements de la poésie et
de la fable ce qu'ils avaient reçu par tradition orale.
Dans
les annales de la nation hébraïque nous avons des narrations authentiques,
écrites par des contemporains guidés par l'inspiration. Ce qu'ils nous ont
transmis nous arrive par conséquent avec une double sanction. Ils étaient
aidés par l'inspiration divine dans ce qu'ils rapportaient comme simples
témoins humains, ces choses étant déjà dignes de foi”. La Bible, qui est
l'histoire fournie par Dieu des trois premiers mille ans, est la seule œuvre
dans le monde qui fournisse une histoire claire et continue jusqu'à la
période où l'authenticité de l'histoire séculaire est bien prouvée. Elle
commence par Adam, le premier homme mentionné dans l'histoire, les monuments
ou les inscriptions. Son nom, l'époque de sa création et sa mort nous y sont
rapportés ; nous pouvons y suivre sa descendance avec le nom et l'âge de
chacun pendant une période de près de 4000 ans.
[[30]]
Comme
nous le verrons, les indications de la Bible vont jusqu'à la première année
de Cyrus, 536 av. J.-C., date qui est bien établie et généralement acceptée.
C'est là que cesse le fil de la chronologie biblique, à une date à partir de
laquelle l'histoire profane est digne de confiance. Dieu a ainsi procuré à
ses enfants une claire indication chronologique qui s'étend jusqu'à nos
jours. Par ses prophéties, la Bible complète même l'histoire jusqu'à la
consommation du “rétablissement de toutes choses”, à la fin du septième
millénaire, lorsque se lèvera l'ère nouvelle d'éternelle félicité. La Bible
est par conséquent le seul récit existant dans le monde, qui nous fournisse
une vue d'ensemble de toute l'histoire humaine. Elle nous transporte du
paradis perdu de la Genèse au paradis restauré de l'Apocalypse, poursuivant
ainsi le sentier de l'humanité jusque dans l'éternité. Prises dans leur
ensemble, l'histoire et la prophétie de la Bible offrent une vue panoramique
de tout le cours des événements, depuis la création et la chute de l'homme,
jusqu'à sa réconciliation et son rétablissement. La Bible est donc la charte
de toute l'histoire. Comme on l'a très bien dit, sans elle l'histoire serait
“semblable à des rivières coulant de sources inconnues vers des mers
inconnues”, mais sous sa direction nous pouvons tracer le cours de ces
rivières jusqu'à leurs sources, bien plus, les suivre jusqu'à leur glorieux
épanchement dans l'océan de l'éternité.
C'est
donc dans la Bible seule que nous pouvons espérer trouver un récit qui
coordonnera les irrégularités de la chronologie et le désaccord des périodes
qui semblent exister à première vue dans les annales de l'histoire humaine
pour les harmoniser entre elles et avec celles de la nature.
En
commençant par poser la question : combien de temps s'est-il écoulé depuis
la création de l'homme ? nous devons être convaincus, — et nous le sommes,
[[31]] que Celui qui a donné les prophéties, en disant qu'elles seraient
comprises dans le temps de la fin, a aussi pourvu dans sa Parole aux données
nécessaires, afin que nous soyons capables de localiser exactement ces
prophéties. Toutefois, tous ceux qui s'attendent à trouver ces choses assez
clairement écrites pour pouvoir convaincre le lecteur superficiel ou le
sceptique peu sincère, seront désappointés. Les temps et saisons de Dieu
sont donnés de telle manière qu'ils ne sont convaincants, dans ces temps-ci,
que pour ceux qui, par la connaissance de Dieu, sont capables de reconnaître
ses méthodes caractéristiques. La preuve est donnée que “ l'homme de Dieu
peut être parfaitement accompli ” (2
Timothée 3 : 17). Ces hommes de Dieu savent bien que dans tous
les sentiers par lesquels leur Père les conduit, ils doivent marcher par la
foi et non par la vue. A tous ceux qui sont préparés à marcher de cette
manière, nous espérons pouvoir montrer à chaque pas de solides déclarations
de la Parole de Dieu, un sûr fondement d'une foi raisonnable.
Nous
ne voulons pas discuter ici le mérite de la version des Septante et des
versions hébraïques des Ecritures de l'Ancien Testament, leurs différences
quant aux données chronologiques, etc., mais nous voulons nous contenter, et
le lecteur aussi, nous l'espérons, de remarquer que la traduction des
Septante a été faite par des Egyptiens, tandis que la version hébraïque est
le récit original hébreu. Ces faits, mis en connexion avec la vénération
presque superstitieuse avec laquelle les Hébreux gardaient chaque point et
chaque iota de ces écritures sacrées, sont une forte preuve en faveur de la
grande confiance qu'on peut avoir dans cette version. Son acceptation par
les savants érudits est tout à fait générale et dans ce volume nous
acceptons ses dates, etc.
[[32]]
Nous
fournissons ici la preuve qu'il s'est écoulé six mille ans depuis la
création d'Adam jusqu'à 1873 ap. J.-C. Bien que la Bible ne contienne aucune
déclaration directe que le septième millénaire sera l'époque du règne de
Christ, le grand jour sabbatique de rétablissement pour le monde, toutefois
la vénérable tradition n'est pas non plus sans fondement raisonnable. La loi
donnée à Israël, le peuple-type, prescrivant que six jours de travail et de
fatigue devaient être suivis par un jour de repos de leurs œuvres, semble
très bien illustrer les six mille ans pendant lesquels la création tout
entière est en travail et gémit sous la servitude du péché et de la mort (Romains
8 : 22), cherchant en vain à s'en libérer elle-même, et le Grand
Jour Millénaire pendant lequel les fatigués et les chargés pourront venir à
Jésus-Christ, le berger et l'évêque de leurs âmes et par lui, trouver repos,
rafraîchissement et rétablissement — le jour dans lequel, grâce au mérite de
son précieux sang, ils pourront trouver repentance et rémission des péchés.
Au septième jour type, Jésus ayant demandé à l'homme impotent : “Veux-tu
être guéri ?” celui-ci, en réponse à sa foi et a son obéissance, reçut la
force de prendre son lit et de marcher (voy.
Jean 5 : 6-9 ; également
Matthieu 12 : 10, 13 ;
Jean 7 : 23 ;
Luc 13 : 11-16 ;
14 : 15); Ainsi de même, durant le sabbat antitype, le
Millénium, il sera déclaré à tout le monde que “quiconque veut”, peut avoir
la vie et la santé éternelles s'il veut marcher dans la foi et dans
l'obéissance.
Ne
perdons pas de vue le fait déjà indiqué (vol. I, chap. 8), que le terme jour
est indéfini et signifie simplement une période de temps, qu'elle soit de
longue ou de courte durée. L'apôtre Pierre donna à entendre que la période
du septième millénaire de l'histoire du monde serait le septième jour selon
l'évaluation de Dieu, en disant : “Mais il est une chose, bien-aimés, que
vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un [[33]]
jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour... Le jour du
Seigneur viendra”, etc. —
2 Pierre 3: 8, 10.
Dès
lors, si la période du septième millénaire de l'histoire de la terre est une
époque spécialement indiquée comme étant la période du règne de Christ, nous
prouvons que nous y sommes déjà en démontrant qu'elle commença en 1873 apr.
J.-C. Ceci nous rappelle ce que nous avons déjà indiqué dans le volume
précédent, que les Ecritures enseignent que l'aurore du Millénium, ou Jour
du Seigneur, sera un temps sombre, orageux, plein de détresse pour le monde
et l'Eglise nominale, bien que son aube, sa toute première lumière, soit un
sujet de réjouissance et de réconfort pour les saints qui tirent leur
consolation et leur paix de l'espérance qui est placée devant eux dans
l'Evangile. Cette espérance pénètre comme une ancre au delà du temps de
détresse et s'attache aux précieuses promesses du soleil levant et de la
gloire millénaires ; ils voient, au delà du temps de détresse, le règne
glorieux et les bénédictions promises.
La
condition générale du monde de nos jours et le développement rapide depuis
1873 du socialisme, du nihilisme et du communisme qui ont pour but notoire
le renversement des autorités qui existent et une nouvelle répartition de la
richesse du monde, ne sont certainement pas en désaccord avec ce que nous
attendons, même si à certains égards ces choses peuvent être blâmées par
ceux qui aiment la loi, l'ordre et la paix. Ceux-là seulement qui voient
dans l'avènement de l'anarchie et de la détresse les moyens dont Dieu se
sert pour faciliter l'établissement d'une loi et d'un ordre plus complets,
et d'une paix plus durable, peuvent être délivrés des craintes qui
pourraient les assaillir lorsqu'ils passeront à travers ces événements.
[[34]]
Cette
indication de la septième époque, ou Millénium, n'est pas la seule chose qui
donne de la valeur à la chronologie ; car tandis que nous présenterons
plusieurs lignes de prophétie entièrement indépendantes de la chronologie,
elle est néanmoins la mesure par laquelle plusieurs chaînes prophétiques
sont établies. L'accord parfait entre ces deux catégories d'enseignements
prophétiques, l'une dépendant de la chronologie, tandis que l'autre en est
complètement indépendante, est une très forte preuve, non seulement de la
justesse de ces applications, mais aussi de l'exactitude de la chronologie
qui montre cette harmonie, en partant de ce principe qu'une clef qui ouvre
une cassette difficile à ouvrir est évidemment la bonne clef. La chronologie
qui suit harmonise les différentes déclarations prophétiques concernant le
Royaume de Christ, en mettant en lumière ce qui est relatif au temps et à
l'ordre de son établissement. La chronologie est la tige ou poignée par
laquelle tous les preuves de temps prophétiques, comme les ergots du
panneton de la clef, épousent les gorges des diaphragmes de la serrure et
agissent sur le pêne.
EXPOSÉ CONDENSÉ DE LA CHRONOLOGIE
JUSQU'EN L'AN 6000 DU MONDE
L'exposé condensé suivant des périodes chronologiques peut, à juste
titre, être appelé chronologie de la Bible, parce que seul le récit
biblique y est suivi jusqu'à la première année de Cyrus en 536 av.
J.-C., date authentique et généralement acceptée par les savants. Ici le
fil de la chronologie de la Bible cesse, quelque peu au delà de la
période où l'histoire séculaire commence à être digne de confiance. Ce
fait est en lui-même une marque évidente d'une direction et d'une
surveillance divines. Dieu ne nous vient en aide que lorsque nous sommes
impuissants à nous aider nous-mêmes.
[[35]]
DE
LA CRÉATION D'ADAM
Jusqu'à
la fin du déluge.
|
1656 ans
|
Depuis
ce temps jusqu'à l'alliance avec Abraham.
|
427 ans
|
Depuis
ce temps jusqu'à l'Exode et à la promulgation de la Loi.
|
430 ans
|
Depuis
ce temps jusqu'au partage de Canaan.
|
46 ans
|
Période
des Juges.
|
450 ans
|
Période
des Rois.
|
513 ans
|
Période
de la désolation du pays.
|
70 ans
|
Depuis
ce temps jusqu'à l'an 1 de notre ère.
|
536 ans
|
Depuis
ce temps jusqu'en 1873.
|
1872
ans
|
Total
:
|
6000 ans
|
Lorsque nous considérons chacune de ces périodes en particulier, nous
aimerions que le lecteur calcule par lui-même, afin qu'il voie quel
ferme fondement pour notre foi est déposé dans la Parole de Dieu. Nous
remarquons deux Interruptions dans l'histoire de l'Ancien Testament ;
mais lorsque nous trouvons, dans le Nouveau, que Dieu a fourni des ponts
pour relier ces deux lacunes, ceci devrait augmenter la confiance que
nous avons que Dieu a arrangé tout le compte-rendu de l'histoire
biblique de telle manière que ses temps et ses saisons restent cachés
jusqu'à ce que le temps marqué pour les révéler soit arrivé — ainsi
qu'il l'a fait pour d'autres vérités déjà indiquées.
Nous
examinerons maintenant séparément les périodes ci-dessus et dans l'ordre
mentionné jusqu'au règne de Cyrus. Que chaque lecteur prenne sa Bible et
vérifie toutes les citations, afin qu'il puisse recevoir ceci, non comme une
parole d'homme, mais comme la Parole de Dieu.
[[36]]
CHRONOLOGIE
DE LA PÉRIODE COMPRISE
ENTRE LA CRÉATION D'ADAM ET LE JOUR
OU LA TERRE FUT DE NOUVEAU SÈCHE
“ Adam vécut 130 ans et engendra un fils et appela son nom Seth
”. Gen. 5 : 3
|
130 ans
|
“ Seth vécut loi 105 ans et engendra Enosh
”. Gen. 5 : 6
|
105 ans
|
“
Enosh vécut 90 ans et engendra Kénan
”. Gen. 5 : 9
|
90 ans
|
“ Kénan vécut 70 ans et engendra Mahalaleël
”. Gen. 5 : 12
|
70 ans
|
“ Mahalaleël vécut 65 ans et engendra Jéred
”. Gen. 5 : 15
|
65 ans
|
“ Jéred vécut 162 ans et engendra Hénoc
”. Gen. 5 : 18
|
162 ans
|
“ Hénoc vécut 65 ans et engendra Méthushélah
”. Gen. 5 : 21
|
65 ans
|
“ Méthushélah
vécut 187 ans et engendra Lémec ”. Gen. 5 : 25
|
187 ans
|
“ Lémec
vécut 182 ans et engendra Noé ”. Gen. 5 : 28
|
182 ans
|
“ Noé
avait 600 ans lorsque le déluge vint sur la terre ”. Gen. 7 :
6
|
600 ans
|
Total
depuis la création d'Adam jusqu'au jour où les eaux furent séchées
de dessus la terre. Gen. 8 : 13
|
1656 ans
|
On
ne peut rien demander de plus simple et de plus exact que cela.
Examinons maintenant la période suivante.
DU
DÉLUGE, JUSQU'À L'ALLIANCE AVEC ABRAHAM,
A LA MORT DE TERACH SON PÈRE
“
Sem engendra Arpacshad 2 ans après le déluge ”. Gen. 11 :
10
|
2
ans
|
“ Arpacshad vécut 35 ans et engendra Shélakh
”. Gen. 11 : 12
|
35 ans
|
“ Shélakh vécut 30 ans et engendra Héber
”. Gen. 11 : 14
|
30 ans
|
“ Héber vécut 34 ans et engendra Péleg ”. Gen. 11 : 16
|
34 ans
|
“ Péleg vécut 30 ans et engendra Rehu ”. Gen. 11 : 18
|
30 ans
|
“ Rehu vécut 32 ans et engendra Serug ”. Gen. 11 : 20
|
32 ans
|
“ Serug
vécut 30 ans et engendra Nakhor ”. Gen. 11 : 22
|
30 ans
|
“ Nakhor vécut 29 ans et engendra Térakh ”. Gen. 11 : 24
|
29 ans
|
Les
jours de Térakh furent de 205 ans ; et Térach mourut à Charan ”. Gen. 11 : 32
|
205 ans
|
Total
:
|
427
ans
|
Ceci aussi est très simple et exact. Mais la période suivante n'est pas
si aisée à retracer, parce que la ligne directe de la chronologie est
interrompu jusqu'après la sortie du peuple d'Israël hors d'Egypte. Par
conséquent, il nous serait tout à fait impossible de continuer, si Paul
et Etienne, comme porte-parole de l'Esprit, ne nous avaient fourni le
chaînon qui nous manquait.
LA
PÉRIODE DEPUIS L'ALLIANCE AVEC ABRAHAM,
JUSQU'À LA PROMULGATION DE LA LOI
Paul déclare que la durée de cette période fut de 430 ans (Galates
3 : 17). L'alliance comprenait la promesse de la possession
éternelle du pays de Canaan. Bien qu'elle fût souvent confirmée à
Abraham, Isaac et Jacob, c'était toujours la même alliance (voy.
Genèse 12:7,8 ;
13 : 14-18 ;
26 : 3, 4 ;
35 : 9-12 ;
46 : 2-4 ;
50 : 24). Comme cela nous est montré en comparant [[38]]
Genèse 12 : 1-5 ,7 et
Actes 7 : 2-5, l'alliance fut faite (selon la promesse
antérieure) aussitôt qu'Abraham eut pleinement accompli les conditions à
la suite desquelles il devait la recevoir ; cela eut lieu aussitôt qu'il
entra en Canaan, immédiatement après la mort de son père qui mourut à
Charan, sur le chemin de Canaan. La date de l'alliance, — juste après la
mort de Térach, — étant ainsi établie par la déclaration d'Etienne, et
possédant la déclaration de Paul que la loi fut donnée 430 ans après
l'alliance, l'interruption de la chronologie de l'Ancien Testament est
ainsi raccordée par le Nouveau Testament. Lisons-en le compte-rendu avec
soin et notons les particularités avec lesquelles le pont a été
construit :
“Et
l'Eternel avait dit à Abraham [avant qu'il quittât la Mésopotamie ou Ur des
Chaldéens] : Va-t'en de ton pays et de ta parenté et de la maison de ton
père [de tes frères etc.], dans le pays que je te montrerai ; et [si tu fais
ainsi] je te ferai devenir une grande nation” (Genèse
12 : 1, 2, D. ; comp.
Actes 7 : 2). Ceci indique que Dieu avait proposé l'alliance à
Abraham avant la mort de Térach, son père, et avant qu'il aille demeurer à
Charan. Mais il y avait une stipulation qui exigeait d'Abraham un acte de
foi et d'obéissance avant que l'alliance fût réellement faite. Cette
stipulation était qu'il lui fallait manifester la foi en la promesse qu'une
telle alliance serait traitée avec lui, en quittant le pays de sa naissance
et sa parenté, pour aller au pays où il était envoyé. C'est ce qu'Abraham
fit, et comme sa femme, son neveu Lot et son père âgé partageaient sa foi et
désiraient partager sa bonne fortune avec lui, cela leur fut permis, et ils
partirent tous les quatre pour la terre promise. Son père Térach étant mort
en chemin à Charan, Abraham entra alors en Canaan afin d'y assurer
l'alliance et de l'affermir, comme Etienne le déclara aux Juifs : “Après la
mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez
maintenant”.
[[39]]
“Ainsi Abraham s'en alla [de Charan], comme l'Eternel le lui avait dit” (Actes
7 : 4 ;
Genèse 12 : 4). L'alliance fut faite aussitôt qu'il fut entré
dans le pays (voy.
Genèse 12 : 5-7). Ainsi, la date de l'alliance et le
commencement des 430 ans sont fixés comme faisant Immédiatement suite à la
mort de Térach, et la chaîne de la chronologie est complète jusqu'à la
promulgation de la Loi. Le premier trait de la Loi fut la Pâque qui fut
instituée le jour même où Israël sortit d'Egypte. —
Exode 12 : 41-43, 47, 50, 51.
En
harmonie avec cela nous lisons : “Et l'habitation des fils d'Israël qui
avaient habité en Egypte, fut de 430 ans. Et il arriva, au bout de 430 ans,
il arriva, en ce même jour que toutes les armées de l'Eternel sortirent du
pays d'Egypte”. —
Exode 12 : 40-42,51, D.
On
pourrait croire que les déclarations de Moïse et de Paul (Exode
12 : 40-42et
Galates 3 : 17) ne concordent pas, le premier affirmant que le
séjour d'Israël fut de 430 ans, l'autre que de l'alliance avec Abraham à la
promulgation de la Loi, il y avait 430 ans, en se disant que s'il ne s'était
écoulé que 430 ans depuis la venue d'Abraham en Canaan jusqu'à la
promulgation de la Loi, la durée du séjour des enfants d'Israël en Egypte
devait avoir été beaucoup plus courte. Mais il faut remarquer que l'Ecriture
ne dit pas qu'Israël séjourna en Egypte 430 ans, mais que la durée complète
du séjour de ce peuple qui vécut un certain temps en Egypte fut de 430 ans.
“Et l'habitation des fils d'Israël qui avaient habité en Egypte, fut de 430
ans”. Le séjour dont il est question ici avait commencé à partir du moment
où Abraham vint à Canaan (Hébreux
11:8, 9). Israël habitait en Abraham, en Isaac et en Jacob, de
même que Lévi paya la dîme à Melchisédek quand il était encore dans les
reins de son père. —
Hébreux 7 : 9, 10 ; voy. la trad. Stapfer.
[[40]]
L'alliance avec Abraham entra en vigueur au moment où, parti de Charan, il
mit le pied en Canaan, la terre promise. A partir de ce moment, lui et tout
Israël en lui, bien qu'il ne fût pas encore né, devinrent héritiers des
choses promises et étrangers (sojoumers — étrangers de passage —
trad.) ou pèlerins, attendant de Dieu l'accomplissement de la promesse. Ce
séjour avait duré exactement 430 ans lorsqu'Israël quitta l'Egypte et qu'il
reçut le premier trait de la Loi, l'institution de la Pâque. Par conséquent,
les déclarations de Moïse et de Paul parlent précisément de la même période
et donnent ainsi la preuve la plus positive que le temps qui s'était écoulé
entre l'alliance avec Abraham et la promulgation de la Loi avait été de 430
ans. Paul appuie spécialement sur le fait que la Pâque devait être regardée
comme le commencement de la Loi (ce que Moïse montre aussi en
Exode 12 : 42, 43, 47, 50), et Moïse spécifia à un jour près la
durée de la période.
Notre
troisième période est donc ainsi établie. Lorsque nous remarquons avec quels
soins minutieux, à un jour près, le Seigneur nous fournit ce maillon de la
chaîne de la chronologie, cela nous donne une entière confiance, surtout
lorsque nous considérons qu'une telle particularité n'était probablement pas
d'un intérêt spécial pour l'Eglise dans le passé, et ne fut donnée que pour
notre temps et notre usage.
PÉRIODE
ALLANT DE L'EXODE
AU PARTAGE DE CANAAN ENTRE LES TRIBUS
“Le
jour de la tentation” d'Israël dans le désert fut de quarante ans (Deutéronome
8 : 2 ;
Psaume 95 : 8-10 ;
Hébreux 3 : 8, 9) ; cette période fut Suivie par 6 ans de
guerre en Canaan, pendant lesquels le pays fut partagé entre les tribus.
Un an, un mois et cinq jours s'écoulèrent entre le moment de leur sortie
d'Egypte et celui de leur départ du Sinaï pour Paran [[41]] (Nombres
33 : 3 ;
10 : 11-13). Ce fut alors de Kadès-Baméa, dans le désert de
Paran que les espions furent envoyés (Nombres
13 : 3-26 ;
32:8-13). L'un de ceux-ci, Caleb, lorsqu'il demanda sa
portion à la division du pays (Josué
11: 23 ;
10 : 42), dit : “J'étais âgé de quarante ans lorsque Moïse,
serviteur de l'Eternel, m'envoya de Kadès-Barnéa pour explorer le pays
et je lui fis un rapport... Maintenant voici, l'Eternel m'a fait vivre,
comme il l'a dit, ces quarante-cinq ans depuis que l'Eternel a dit cette
parole à Moïse, lorsqu'Israël errait dans le désert ; et maintenant
voici, je suis aujourd'hui âgé de quatre-vingt-cinq ans” (Josué
14 : 7, 10). On peut voir ainsi que quarante-cinq ans
s'écoulèrent entre l'espionnage du pays et son partage entre les tribus,
selon que Josué l'affirme, et un peu plus d'un an entre l'exode et
l'envoi des espions, ce qui fait quarante-six ans entiers, plus une
fraction * entre l'exode et le partage du pays. Comme les premiers
quarante ans de cette période se sont passés dans le désert, ainsi que
nous le montrent de nombreux passages de l'Ecriture, notamment
Actes 7 : 36 et
Hébreux 3 : 9, les six qui restent jusqu'à la division du
pays se sont passés en Canaan, pour la conquête et la prise de
possession de la terre promise.
*
Nous ne comptons que les années complètes, un calcul plus exact étant
impossible. Quelquefois, comme ci-dessus les années sont d'une fraction plus
longue et quelquefois plus courte, comme dans le cas du règne de Sédécias.
Il est dit que Sédécias a régné onze ans (2
Chroniques 36 : 11 ;
Jérémie 52 : 1) ; cependant par les
versets 4 à 7 de Jérémie 52, il est clair que la durée de son règne
ne fut que de dix ans, 4 mois et 9 jours. — Nous croyons que ces fractions
se compensent les unes les autres et nous avons confiance que le Seigneur a
ainsi dirigé et arrangé les choses. Cette confiance est basée sur les
résultats qu'on peut en déduire et par l'exactitude à un jour près, que nous
avons déjà remarquée, même lorsqu'il s'agit de longues périodes. Pour
illustrer le soin de Dieu quant aux particularités de cette nature, voyez
Genèse 7 : 11 ;
7 : 13 ;
Exode 12 : 40, 41.
[[43]]
LA
PÉRIODE DES JUGES
Nous arrivons maintenant à la partie la plus difficile de la
chronologie, la période qui va du partage du pays à l'onction de Saül
comme roi. Bien que les juges n'aient pas rempli leur charge d'une
manière continue, elle est cependant connue ordinairement sous le nom de
période des Juges. Dans le livre des Juges et dans 1 Samuel nous
trouvons mentionnées dix-neuf périodes, formant approximativement un
total de quatre cent cinquante ans ; mais ces périodes sont
interrompues, discontinues; elles se chevauchent et s'entremêlent de
telle sorte que nous ne pourrions en tirer aucune conclusion définitive,
et nous serions obligés de dire, comme d'autres l'ont fait, que nous ne
pouvons rien connaître de positif sur ce sujet, si le Nouveau Testament
n'avait suppléé à cette difficulté. Paul dit qu'après que Dieu eut
partagé le pays entre eux par le sort : “Après cela, [durant]* environ
450 ans, il leur donna des Juges jusqu'à Samuel le prophète ; ensuite,
ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis”. —
Actes 13 : 19-21.
Le
mot grec hos rendu par environ dans presque toutes les traductions
françaises de la Bible, a la signification de durant ou pendant. Voyez
Luc 34 : 32 ;
Actes 1 : 10 ;
10 : 17, où le même auteur emploie ce mot dans ce sens. Ce
passage serait mieux traduit comme suit : “II leur donna des Juges durant
l'espace de quatre cent cinquante ans.” La version syriaque le rend ainsi :
“Et pendant quatre cent cinquante ans, il leur donna des Juges jusqu'à
Samuel le prophète”, le dernier des “Juges”.
[[43]]
Nous
acceptons comme une solution spécialement voulue de ce problème cette
déclaration de l'apôtre sur la durée de la période des Juges. Dans deux cas
seulement, savoir les 430 ans entre l'alliance et la Loi, et cette période
des Juges, il y a une notable incertitude dans la chronologie de l'Ancien
Testament, mais l'un et l'autre sont clairement stipulés dans le Nouveau
Testament. Pouvons-nous supposer que les choses soient simplement arrivés
ainsi par hasard ? Il est plus raisonnable de supposer que Dieu cacha
d'abord la chose en laissant incomplets les récits de l'Ancien Testament et
que plus tard, il compléta ce qui manquait dans le Nouveau, afin qu'au temps
convenable, lorsque l'attention y serait attirée, ceux qui auraient
suffisamment intérêt à comparer les récits puissent trouver les chaînons qui
manquent, ceux-ci ayant été fournis de manière à enseigner la dépendance où
nous sommes à l'égard de Celui qui règle le temps.
LA
PÉRIODE DES ROIS
Le règne de Saül eut lieu pendant l'espace de quarante ans, à partir du
dernier Juge jusqu'au moment où David fut oint roi, comme cela est
montré ci-dessus; après lui, les périodes des rois de la lignée de
David sont facilement retracées dans les Chroniques, savoir :
Le
“ pendant ” de Saül..........
|
Actes 13 : 21
|
40
ans
|
Règne
de David
|
1
Chron. 29 : 27
|
40
ans
|
Règne de Salomon
|
2 Chron.
09 : 30
|
40 ans
|
Règne de Roboam
|
2 Chron.
12 : 13
|
17 ans
|
Règne de Abija
|
2 Chron.
13 : 2
|
3 ans
|
Règne de Asa
|
2 Chron.
16 : 13
|
41 ans
|
Règne de Josaphat
|
2 Chron.
20 : 31
|
25 ans
|
Règne de Joram
|
2 Chron.
21 : 20
|
8 ans
|
Règne de Achazia
|
2 Chron.
22 : 2
|
1 ans
|
Règne de
Athalie
|
2 Chron.
22 : 12
|
6 ans (1)
|
Règne de Joas
|
2 Chron.
24 : 1
|
40 ans
|
Règne de Amatsia
|
2 Chron.
25 : 1
|
29 ans
|
Règne de Ozias
|
2 Chron.
26 : 3
|
52 ans
|
Règne de
Jotham
|
2 Chron.
27 : 1
|
16 ans
|
Règne de Achaz
|
2 Chron.
28 : 1
|
16 ans
|
Règne de Ezéchias
|
2 Chron.
29 : 1
|
29 ans
|
Règne de Manassé
|
2 Chron.
33 : 1
|
55 ans
|
Règne de Amon
|
2 Chron.
33 : 21
|
2 ans
|
Règne de Josias
|
2 Chron.
34 : 1
|
31 ans
|
Règne de Jojakim
|
2 Chron.
36 : 5
|
11 ans
|
Règne de Sédécias
|
2 Chron.
36 : 11
|
11 ans
(2)
|
|
Total
:
|
513
ans
|
(1) [7
ans selon
2 Chron. 22:12 ;
23:1 ;
24:1 voir P' 40, pp. 182, 183 — en anglais].
(2) [10 ans ½ selon
2 Chron. 36 et
Jér. 52 : 4-9,30].
LES
70 ANNÉES DE DÉSOLATION
Ceci nous conduit à la période de désolation du pays, qui dura 70 ans et
se termina lorsque le peuple revint de Babylone dans la première année
de Cyrus, 536 av. J.-C. (voy.
2 Chroniques 36 : 20, 23). Cette date est bien établie dans
l'histoire profane et la chronologie de la Bible ne se prolonge pas au
delà.
PÉRIODE
ALLANT DU RETOUR DES JUIFS
JUSQU'A 1873 AP. J.-C.
La
période depuis le retour des Juifs de la captivité de Babylone, dans la
première année de Cyrus, à la fin des 70 années de désolation de leur
pays, jusqu'à la date connue comme l'an 1 ap. J.-C. n'est pas indiquée
dans l'histoire de la Bible; mais, comme nous l'avons dit précédemment,
elle est bien établie par l'histoire profane, comme ayant duré 536 ans.
Ptolémée, un savant gréco-égyptien, géomètre et astronome, a bien fixé
ces chiffres. Ils sont généralement acceptés par les érudits et connus
sous le nom de canon de Ptolémée.
Nous avons donc ainsi établi une ligne de chronologie claire et continue
allant de la création à l'ère chrétienne, [[45]] formant en tout une période
de quatre mille cent vingt-huit (4128) ans. En ajoutant ceux-ci aux 1872 ans
de l'ère chrétienne, nous obtenons une période de 6000 ans, allant de la
création à l'an 1873 ap. J.-C.
COMPARAISON
ENTRE CETTE CHRONOLOGIE
ET DE CELLE D'USHER
II
est intéressant pour le lecteur de connaître en quoi cette chronologie
diffère de celle qui est inscrite en marge de la version commune de la
Bible anglaise (1) et connue sous le nom de chronologie d'Usher. Cette
différence va jusqu'à la période des 70 ans de désolation et elle est de
124 ans; c'est la somme de quatre périodes de 18, 4, 2 et 100 années,
échelonnées de la façon suivante:
Usher
fait commencer les 70 ans de désolation dix-huit ans plus tôt que nous ne
l'indiquons ci-dessus, c'est-à-dire dix-huit ans avant le détrônement de
Sédécias, le dernier roi de Juda, parce que le roi de Babylone emmena
beaucoup d'Israélites captifs à ce moment là. (2
Chroniques 36 : 9, 10, 17, 21 ;
2 Rois 24 : 8-16). Il commet évidemment l'erreur assez générale
de regarder ces 70 ans comme la période de captivité, tandis que l'Eternel
déclare expressément qu'ils sont 70 ans de désolation du pays, — que le pays
serait désole et sans habitant. Tel ne fut pas le cas avant le détrônement
de Sédécias (2
Rois 24 : 14). Mais la désolation qui suivit le renversement de
Sédécias fut complète; car bien que quelques pauvres du pays aient été
laissés comme cultivateurs et vignerons (2
Rois 25 : 12), bientôt ceux-ci même, “tout le peuple depuis le
plus petit jusqu'au plus grand” (v.
26), fuirent en Egypte par peur des Chaldéens.
(1)
Vers. frse Segond, éd. 1901 ; Darby — trad. — Notez cependant que cette
captivité partielle se produisit onze ans et non dix-huit avant le
détrônement du Roi Sédécias.
[[46]]
Il ne
peut y avoir de doute sur cela; par conséquent en calculant le temps jusqu'à
la désolation du pays, toutes les périodes jusqu'à la fin du règne de
Sédécias devraient y être comprises, comme nous l'avons fait.
La
différence de quatre ans se trouve dans le règne de Joram. Usher dit que ce
règne a été de 4 ans, tandis que la Bible dit qu'il fut de 8 ans. —
2 Chroniques 21 : 5 ;
2 Rois 8 : 17.
Quant
à la différence de deux ans, une de ces années se trouve à la fin du règne
d'Achaz, auquel Usher assigne une durée de 15 et la Bible une de 16 ans (2
Chroniques 28 : 1 ;
2 Rois 16 : 2); l'autre dans la durée du règne de Joas, pour
lequel Usher compte 39 ans, tandis que la Bible en compte 40. —
2 Rois 12 : 1;
2 Chroniques 24 : 1.
Nous
ne pouvons expliquer ces différences qu'en supposant qu'Usher a suivi, ou
essayé de suivre l'historien Josèphe dont les dates chronologiques sont,
d'une manière générale, reconnues maintenant téméraires et erronées. Pour
nous, nous nous reposons uniquement sur la Bible, croyant que Dieu est son
propre interprète.
En
plus de ces 24 ans de différence dans la période des Rois, il y en a une
autre de cent ans, entre la chronologie précédente de la Bible et celle d'Usher.
Cette différence se trouve dans la période des Juges. Ici, Usher est égaré
par l'erreur évidente de
1 Rois 6 : 1 où il est dit que la quatrième année du règne de
Salomon fut la quatre cent quatre-vingtième de la sortie d'Egypte. Il est
fort possible qu'il y ait là une erreur de transcription et il faudrait
évidemment lire la cinq cent quatre-vingtième année. En effet, si aux 4 ans
de Salomon nous ajoutons les 40 ans de David, l'espace de 40 ans de Saül et
les 46 ans qui s'écoulèrent de la sortie d'Egypte au partage du pays, nous
avons 130 ans, lesquels, déduits de 480 ans ne donneraient que 350 ans.
[[47]]
pour
la période des Juges, au lieu de quatre cent cinquante ans mentionnés dans
le Livre des Juges, et par Paul, comme nous l'avons déjà indiqué. Le
caractère hébreu “daleth” (4) ressemble beaucoup au caractère “hay” (5), et
l'on suppose que c'est ainsi que l'erreur s'est produite, par la faute d'un
copiste. Nous devons donc lire cinq cent quatre-vingts en
1 Rois 6 : 1, et ainsi tout est en parfaite harmonie avec les
autres déclarations.
C'est
ainsi que la Parole de Dieu corrige elle-même les quelques petites erreurs
qui s'y sont glissées d'une manière ou d'une autre*. Rappelons-nous que ces
lacunes se trouvent dans la période efficacement reliée par le témoignage
inspiré du Nouveau Testament.
* On remarquera un écart similaire en comparant
2 Chroniques 36 : 9 avec
2 Rois 24 : 8, l'un donnant dix-huit ans et l'autre, évidemment
faux, huit ans seulement pour l'âge de Jehoïakin qui régna trois mois,
fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel et fut puni par la captivité,
etc. Une telle erreur pouvait facilement se produire, mais Dieu a si
bien gardé sa Parole que la moindre erreur élémentaire faite par des
copistes se manifeste très clairement, et la pleine harmonie de sa
Parole donne un sûr fondement pour la foi.
Donc, lorsque Usher donne l'année 1 de l'ère chrétienne comme étant
l'année 4005 depuis la création d'Adam, c'était en réalité, comme nous
l'avons montré, l'année 4129 selon la Bible. Cela montre ainsi que
l'année 1872 est l'an 6000 du monde, et 1873 le commencement de la
période du septième millier d'années, le septième millénium, ou jour de
mille ans, de l'histoire de la terre.
Ainsi
la chronologie prise dans la Bible seule, depuis la création Jusqu'à
l'histoire séculaire bien authentique, est claire et ferme; elle porte en
outre l'évidence des méthodes particulières de la providence divine dans son
récit, dans son secret et dans son dévoilement graduel au temps marqué.
L'ensemble de tout ceci, avec les [[48]] dates bien prouvées de l'ère
chrétienne et des quelques siècles qui l'ont précédée nous permet de fixer
exactement où nous en sommes dans le cours du temps. C'est pleins d'espoir
que nous commençons à lever la tête et à nous réjouir en nous rendant compte
que nous entrons rapidement dans l'âge glorieux du septième millénaire,
quoique nous reconnaissions que son début doit être sombre et plein de
troubles, tel qu'il a été prédit par les prophètes, et que les nuages
orageux s'amoncellent et deviennent toujours plus menaçants.
LA
DATE DE LA NAISSANCE DE NOTRE SEIGNEUR
Au
VIème siècle, l'Eglise commença à calculer le temps à partir de la
connaissance de notre Seigneur et fixa la date A.D.* comme elle l'est
encore maintenant, c'est-à-dire 536 ans après la première année de
Cyrus, roi de Perse**. Que cette date ainsi placée soit exacte ou non,
cela n'influe en rien sur la chronologie qui montre que les 6000 ans
depuis la création d'Adam prirent fin en 1872, parce que jusqu'à 1873 ap.
J.-C., il s'est écoulé 1872 ans depuis l'année A.D. et que la première
année de Cyrus commença 536 ans avant cette année (A.D.), qu'elle soit
l'année de la naissance du Seigneur ou non.
* A. D. veut dire “Anno Domini”, l'année du Seigneur.
** L'année de notre Seigneur fut fixée ainsi dès le VIème siècle par
Dionysius Exiguus et d'autres savants de cette époque, mais elle ne
devint d'un usage général que deux siècles plus tard.
Nous ne pourrions peut-être mieux expliquer ceci que par la figure
ci-dessous, c'est-à-dire une ligne sur laquelle se trouve un astérisque.
av.
J.-C. ---------------------*--------------------- ap. J.-C.
[[49]]
Supposons que cette ligne représente les 6000 ans de l'histoire de la terre
depuis la création d'Adam jusqu'à 1873, et l'astérisque l'année de la
naissance de Jésus, le Sauveur. En déplaçant cet astérisque pour l'éloigner
de l'une ou de l'autre extrémité, nous ne changeons rien à la longueur de la
période entière, nous changeons seulement le nom des années. Si nous
déplaçons le point d'une année en arrière, la période avant Jésus-Christ
sera d'une année plus courte et l'autre période d'une année plus longue,
mais la somme d'années de la ligne entière sera toujours la même, car le
nombre enlevé à l'une est toujours ajouté à l'autre. Examinons néanmoins
brièvement la date de la naissance de notre Seigneur, puisque cette date
nous sera utile dans nos études subséquentes.
Il
est devenu d'usage parmi les savants de concéder que la date de la naissance
de Jésus, ordinairement acceptée, n'est pas correcte, qu'il y a une erreur
de 4 ans, notre Seigneur étant né, selon eux, 4 ans avant l'an 1 de l'ère
chrétienne. Cette théorie a été suivie par les éditeurs de la version
commune de la Bible anglaise, de même que de l'ancienne Bible Segond et de
la version de Darby. Nous ne pouvons admettre que la vraie date de la
naissance de notre Seigneur soit l'an 4 av. J.-C.
Nous
trouvons au contraire qu'il naquit un an et trois mois seulement avant notre
ère commune, savoir en octobre de l'an 2 av. J.-C.
La
principale raison de la plupart de ceux qui prétendent que l'an 1 de notre
ère aurait dû être placé 4 années plus en arrière pour indiquer la vraie
date de la naissance du Sauveur, est le désir d'harmoniser cette date avec
certains exposés de l'historien juif Josèphe, relatifs à la longueur du
règne d'Hérode le Grand. Suivant l'un de ses exposés, il paraîtrait
qu'Hérode mourut trois ans avant l'an 1 de l'ère chrétienne. S'il en était
ainsi, nous aurions là une preuve certaine que notre [[50]] Seigneur naquit
en l'an 4 av. J.-C., car ce fut Hérode qui promulgua le décret du massacre
des enfants de Bethléhem duquel l'enfant Jésus fut délivré (Matthieu
2 : 14-16). Mais cet exposé de Josèphe est-il digne de confiance
? Est-il vrai qu'Hérode mourut 4 ans avant l'an 1 de notre ère ? Nous
répondons : Non. Josèphe n'est pas à lui seul une autorité suffisante pour
une telle décision, d'autant moins que son inexactitude dans son exposé des
dates est connue et admise.
Cependant cette idée a prévalu: la date de l'an 4 av.J.-C. a été
généralement acceptée et les dates et les événements historiques ont été
quelque peu forcés afin de s'adapter à cette théorie et de la soutenir.
Entre autres preuves supposées qui ont servi à appuyer cette théorie que 4
ans av. J.-C. était la vraie date, nous trouvons celle d'une éclipse de
lune, indiquée par Josèphe, comme ayant eu lieu peu avant la mort d'Hérode.
Ce qui est connu de cette éclipse se réduit à ceci: Hérode avait placé un
grand aigle d'or au-dessus de la porte du temple. Deux Juifs notables,
nommés Matthias et Judas, persuadèrent quelques jeunes gens de le jeter par
terre, ce qu'ils firent; pour ce fait, ils furent arrêtés et exécutés. Pour
que la chose soit plus claire, Josèphe relate qu'il existait dans ce
temps-là un autre Matthias, grand prêtre qui ne fut pas compris dans la
sédition. Il ajoute ensuite: “Hérode dépouilla ce Matthias de sa grande
prêtrise et brûla vif avec ses compagnons l'autre Matthias qui avait soulevé
la sédition; la même nuit il y eut une éclipse de lune.” Ce fait est
rapporté comme étant l'un des derniers actes remarquables d'Hérode. Josèphe
lui donne une date qui correspondrait assez avec l'an 4 av. J.-C. et il la
marque par l'éclipse mentionnée.
[[51]]
Mais
comme il arrive parfois que jusqu'à quatre éclipses de lune ont lieu dans la
même année, il est évident qu'à moins de circonstances très particulières,
le récit d'un tel événement ne prouve absolument rien.
Un
tel récit, par contre, a une grande valeur pour la fixation de dates,
lorsque l'heure de la nuit, l'époque de l'année et la durée de l'éclipse
sont toutes mentionnées, comme cela a été fait dans quelques autres cas;
mais dans celui qui nous occupe, il n'y a rien de tout cela, et, partant, ce
récit ne prouve rien en ce qui concerne la chronologie. Josèphe mentionne
aussi un jeûne qui aurait été observé avant l'événement, mais il ne dit pas
quel fut ce jeûne, ou combien de temps avant il eut lieu.
Il
arriva qu'il n'y eut qu'une éclipse de lune en l'an 4 av. J.-C., tandis
qu'il y en eut trois en l'an 1 av. J.-C. Celle de l'an 4 av. J.-C. ne fut
que partielle (six “doigts” (*) soit les 6/12 du diamètre de la lune, ou la
moitié seulement de la lune étant obscurcie), tandis que dans l'an 1, toutes
les trois furent des éclipses totales; la lune toute entière fut obscurcie,
naturellement pendant un plus long espace de temps, de sorte qu'elles furent
beaucoup plus remarquées. Si donc la théorie de l'éclipse avait quelque
importance, ce ne serait certainement pas en faveur de l'an 4 av. J.-C.
La
date de la mort d'Hérode n'est malheureusement pas donnée par un historien
digne de confiance. Josèphe cite quelques périodes importantes de son
histoire et les dates de quelques événements qui s'y passèrent, mais ces
dates ne sont pas dignes de confiance; quelques-unes tendraient à montrer
qu'Hérode mourut en l'an 4 av. J.-C., mais d'autres ne s'accorderaient pas
avec cette date. Il est dit, par exemple, qu'il mourut à l'âge de 70 ans. Il
avait été nommé gouverneur de la Galilée en l'an 47 av. J.-C. et Josèphe dit
qu'à ce moment-là il avait 25 ans (Ant. 149 : 2). Cela porterait sa
naissance à l'an 72 av. J.-C. (47 plus 25), et sa mort à 70 ans aurait alors
eu lieu l'an 2 au lieu de l'an 4 av. J.-C.
(*) doigt :
mesure astronomique représentant 1/12" du diamètre du soleil ou de la lune.
— Trad.
[[52]]
En
rapport avec cela, il est bon de remarquer le conflit d'opinions qui existe
entre les savants relativement à la date exacte de la mort d'Hérode; par
cela, tous pourront comprendre qu'il n'y a aucune raison bien fondée pour
accepter l'an 4 comme la seule date en harmonie avec
Matthieu 2 : 14-16. La Bible Encyclopédique de Faussett dit
qu'Hérode était âgé de 20 ans lorsqu'il fut nommé gouverneur, ce qui
porterait sa mort, à l'âge de 70 ans, en l'an 2 ap. J.-C. L'Encyclopédie de
Chambers et le Dictionnaire de la Bible de Smith, disent qu'il avait 15 ans,
ce qui placerait sa mort à l'an 7 ap. J.-C. L'Encyclopédie d'Appleton, à
l'article “chronologie”, dit : “Josèphe donne aussi des dates, mais il est
vraiment trop négligent pour être pris en considération.”
Nous
montrerons maintenant quelle est la preuve scripturale sur ce sujet, preuve
qui se rapproche davantage de l'ère habituelle et qui indique que la
naissance de notre Seigneur eut lieu un an et trois mois seulement avant
janvier 1 de l'ère chrétienne. La voici : Le ministère de notre Seigneur
dura trois ans et demi. Les 69 semaines symboliques d'années (Daniel
9 : 24-27) allèrent jusqu'au moment de son baptême et de son
onction comme Messie; c'est alors que commença la dernière ou 70 ème semaine
(sept ans) de faveur envers Israël. C'est au milieu de cette 70ème semaine,
— trois ans et demi après le commencement de son ministère — qu'il fut
retranché (dans la mort). Or nous savons qu'il fut crucifié au moment de la
Pâque, vers le 1er avril, quelle qu'en soit l'année. Ces trois ans et demi
de son ministère qui se termina en avril, devraient par conséquent avoir
commencé vers octobre, quelle qu'en soit l'année. Donc octobre d'une année
quelconque doit avoir été le véritable mois de sa naissance, puisqu'il ne
tarda pas à commencer son ministère sitôt qu'il eut 30 ans et qu'il ne
pouvait pas le commencer avant, pour se conformer à la Loi (sous laquelle il
était né et à laquelle il obéissait). [[53]] C'est pourquoi nous lisons: “Et
Jésus lui-même commençait d'avoir environ trente ans.” (Luc
3 : 23 — D.)
Jean-Baptiste avait six mois de plus que notre Seigneur (Luc
1 : 26, 36); il était donc majeur (trente ans selon la loi;
Nombres 4 : 3;
Luc 3 : 23, etc.) et commença à prêcher six mois avant que notre
Seigneur ne fût majeur et commençât son ministère. La date du commencement
du ministère de Jean est clairement établie. Ce fut “la 15e année du règne
de Tibère César”, le troisième empereur de Rome (Luc
3 : 1). Il y a là une date clairement fixée, sur laquelle il ne
saurait y avoir un doute raisonnable. Tibère devint empereur à la mort de
César Auguste, en l'an 767 de Rome, qui était l'année 14 ap. J.-C.
Ceux
qui sont égarés par les déclarations inexactes de Josèphe concernant Hérode
et qui placent la naissance de Jésus en l'an 4 av. J.-C., se heurtent à une
nouvelle difficulté en voulant s'accorder avec lui. Pour harmoniser la
déclaration si claire de Luc avec leur an 4 av. J.-C., ils prétendent que
Tibère commença à exercer l'autorité trois ou quatre ans avant la mort
d'Auguste, avant d'être pleinement empereur ; ils prétendent qu'il est
possible que son autorité ait été reconnue dès ce moment-là.
Une
telle supposition est sans fondement pour quiconque voudrait sonder la chose
dans les pages de l'histoire. Il est vrai que Tibère fut élevé à une très
importante position par Auguste, mais ce ne fut pas quatre ans avant que
celui-ci mourût, comme leur théorie l'exigerait, mais dix ans avant, en l'an
4 ap. J.-C. Le pouvoir qui lui fut alors conféré fut seulement semblable à
celui que d'autres possédèrent avant lui. Ce n'était en aucun sens du mot un
pouvoir impérial, et on ne peut nullement dire que son “ règne ” commença à
ce moment-là ; il n'était que l'héritier présomptif du trône. Même en se
servant de la manière de parler la plus exagérée, [[54]] il ne pourrait être
dit que son “règne” commença vivant la mort d'Auguste et avant sa propre
investiture au pouvoir par le Sénat de Rome en l'an 14 ap. J.-C.
L'histoire dit : “L'empereur vieillissant et son âge nécessitant qu'il prît
un associé, il adopta alors Tibère en l'an 4 ap. J.-C., en lui renouvelant
son mandat de tribun” — Rees Cyclopœdia, art. TIBÈRE.
“Il
[Auguste] se détermina en conséquence à lui conférer [à Tibère] une part du
gouvernement... Cette investiture formelle le plaça dans la même position
que celle qui fut occupée par le vétéran Agrippa pendant ses dernières
années; il n'est pas douteux que cela ait été universellement regardé comme
une introduction à la première place de l'empire... Le programme de la
succession était ainsi clairement tracé : Tibère avait un mandat qui lui
permettait de prendre sa place comme chef du Sénat, du peuple et de
l'armée...”* L'adoption, qui eut lieu en même temps, est datée du 27 juin de
l'année 4 ap. J.-C., ou en l'an 757 de Rome.*
* Histoire
des Romains, par Mérivale, vol. 4, p. 220, 221
Ainsi, nous avons là une preuve concluante que la première année du
règne de Tibère César ne fut pas trois ou quatre ans avant la mort
d'Auguste ; les honneurs qui sont rapportés comme lui ayant été
conférés pendant le règne d'Auguste, l'avaient été dix ans et non
quatre ans avant la mort de celui-ci; en outre, ce n'était en aucun sens
des honneurs impériaux.
Nous
pouvons donc considérer la date de
Luc 3 : 1, non seulement comme la seule date fournie par le
Nouveau Testament, mais comme la seule pour laquelle il n'y ait pas
d'équivoque. Il ne peut y avoir aucun doute à cet égard dans l'esprit de
quiconque a approfondi ces choses. Tibère commença à régner en l'an 14 ap.
J.-C. ; la 15e année de son règne a donc été l'année [[55]] 29 ap. J.-C.,
année dans laquelle, comme
Luc (3 : 1-3) le rapporte, Jean commença son ministère. Puisque
Jésus avait 30 ans en octobre, quand il commença son ministère, et que Jean
commença à prêcher au printemps, vers avril, aussitôt qu'il eut atteint la
majorité — car les plans de Dieu s'exécutent toujours exactement au moment
fixé — Jean, par conséquent, était âgé de 30 ans vers le 1er avril de l'an
29 ap. J.-C., et naquit Vers le 1 avril de l'an 2 av. J.-C. La naissance de
Jésus, six mois plus tard, dut avoir lieu vers le 1er octobre de l'an 2 av.
J.-C.*
De
plus, la preuve est claire et évidente que Jésus fut crucifié le vendredi 3
avril de l'an 33 ap. J.-C. Le fait que sa crucifixion eut lieu à la fin du
14' jour du mois de Nisan, date qui tombe rarement un vendredi, mais qui eut
lieu ainsi l'année 33 ap. J.-C., établit si parfaitement cette date que même
Usher, qui adopta l'an 4 av. J.-C. comme la date de la naissance de Jésus,
fut forcé d'admettre que sa crucifixion eut lieu en l'an 33 ap. J.-C.
Comparez les dates qu'Usher indique en marge de la Bible anglaise, version
commune, dans
Luc 2 : 21 et
Matthieu 2 : 1, avec
Matthieu 27 et
Luc 23. La date de la crucifixion étant l'an 33 ap. J.-C., il
s'ensuit que si Jésus était né en l'an 4 av. J.-C. il eût été âgé de 36 ans
à sa mort, et son ministère aurait ainsi duré six ans. Mais il est clair que
le ministère de notre Seigneur ne fut que de trois ans et demi. Ce fait
généralement accepté est prouvé par la prophétie de Daniel concernant le
retranchement du Messie au milieu de la 70e semaine de la faveur d'Israël.
*Pour aider le lecteur qui ne
serait pas bien habitué à calculer les dates, nous attirons son attention
sur le fait qu'au commencement de l'an 29, seulement 28 années complètes
étaient écoulées ; la 29e était seulement commencée.
[[56]]
Ainsi, il est de nouveau prouvé que la naissance de Jésus eut lieu environ
un an et trois mois avant l'an 1 de notre ère commune, car son ministère se
termina lorsqu'il fut âgé de 33 ans et demi, le 3 avril de l'an 33 ap. J.-C.
Le jour de sa naissance peut être promptement trouvé en recherchant la date
qui est de 33 ans et demi antérieure au 3 avril de l'an 33 ap. J.-C.
Trente-deux ans et trois mois avant avril 33 nous conduiraient au 3 janvier
de l'an 1 de notre ère, et un an et trois mois plus en arrière nous
amèneraient au 3 octobre de l'an 2 av. J.-C., comme étant la date de la
naissance de notre Seigneur à Bethléhem. La différence entre le temps
lunaire employé chez les Juifs et le temps solaire que nous employons
maintenant est de quelques jours, de sorte que nous ne pouvons pas être sûrs
que le jour exact n'ait pas été vers le 27 septembre; mais le 1 octobre de
l'an 2 av. J.-C. est à peu près exact.
Neuf
mois en arrière de cette date nous amènerait vers Noël de l'an 3 av. J.-C.
comme étant la date à laquelle le Seigneur déposa la gloire qu'il avait
auprès du Père avant que le monde fût [créé] et où le changement à la nature
humaine commença. Il est fort probable que la célébration du jour de Noël,
le 25 décembre, vient de là. Certains écrivains de l'histoire de l'Eglise
prétendent même que le jour de Noël fut célébré à l'origine comme la date de
l’Annonciation par Gabriel à la vierge Marie (Luc
1 : 26). Il est certain qu'une telle date, au cœur de l'hiver,
ne s'accorde guère avec la déclaration de l'Ecriture qu'au temps de la
naissance du Seigneur les bergers étaient dans les champs avec leurs
troupeaux.