ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
II - LE
TEMPS EST PROCHE
ÉTUDE
VII
LES
DISPENSATIONS PARALLÈLES
L'âge judaïque, type de l'âge évangélique. — Parallélisme ou
correspondance remarquable entre les deux dispensations. — Elles sont
distinctes. — Supériorité de l'époque chrétienne, l'antitype. — L'Israël
charnel et l'Israël spirituel contrastés. — Examen des parallèles les
plus remarquables. — Les parallèles de temps spécialement examinés. —
Période de faveur de l'Israël charnel. — Epoque du retrait de cette
faveur. — La prophétie montre que la période de défaveur est égale à la
période de faveur. — Témoignage apostolique montrant que leur temps de
défaveur est la période pour le haut-appel de l'Israël spirituel. — La
durée de l'âge de l'Evangile est ainsi indiquée indirectement, mais
clairement. — L'harmonie de la chronologie de la Bible, du témoignage du
Jubilé, des temps des nations et d'autres prophéties, avec les leçons de
ces parallèles est irréfutable, décisive et satisfaisante.
DANS
les chapitres précédents, nous avons signalé le fait du caractère typique
des relations de Dieu avec la nation d'Israël ; bien peu cependant ont une
conception exacte de ce fait. Beaucoup ont observé sans doute que les
apôtres, et particulièrement Paul, en instruisant l'église chrétienne,
faisaient fréquemment certaines allusions à des traits frappants des types
et antitypes dans les dispensations juive et chrétienne.
Mais
en étudiant attentivement les enseignements de l'apôtre, nous montrerons
qu'il ne se sert pas seulement de quelques illustrations de l'économie
judaïque, mais que dans sa grande dialectique (laissant de côté les
“traditions des anciens” qui n'appartenaient pas à ce système), il évoque le
système judaïque tout entier, comme étant d'institution divine et montre que
dans [[2l6]] tous ses détails il fut un type de la dispensation chrétienne
alors naissante, il trace très clairement la marche de l'église chrétienne
pendant l'âge de l'Evangile, en même temps que son œuvre glorieuse durant
l'âge millénaire.
Beaucoup présument que l'âge judaïque et l'âge chrétien ne font qu'un et que
le Seigneur a commencé l'élection de l'église chrétienne dès le début de
l'existence humaine. C'est une sérieuse erreur qui voile plusieurs vérités
et empêche d'en avoir une compréhension claire et exacte. Jésus fut la tête
et le précurseur de l'Eglise chrétienne qui est son corps (Ephésiens
5 : 23 ;
Colossiens 1 : 24) ; par conséquent, personne ne l'a précédé
comme membre de l'Eglise. Car si quelqu'un l'avait précédé, il ne pourrait
pas en être appelé le précurseur. L'appel céleste” pour devenir co-sacrificateurs
et cohéritiers avec lui n'avait pas été publié dans les autres âges (Ephésiens
3 : 2, 5, 6). Les hommes de bien qui ont vécu et sont morts
avant le dépôt de notre rançon par le précieux sang ne savaient rien de ce
“haut appel”. Et puisque les dons et les appels de Dieu sont des faveurs
imméritées, Il n'a été fait aucune injustice à ceux des âges passés, en ne
leur offrant pas la même faveur. L'appel et la faveur pour ceux des âges
passés, comme pour ceux de l'âge à venir, étaient et seront les honneurs et
la gloire terrestres, et la vie éternelle comme êtres [humains] terrestres;
tandis que l'appel et la faveur de l'âge de l'Evangile sont pour les
honneurs et la gloire célestes, pour un changement de nature, de l'humaine à
la divine, et pour la puissance, l'honneur et la domination au ciel et sur
la terre... comme cohéritiers et co-ouvriers de Christ. Comme l'Eglise ainsi
appelée, séparée du monde et développée durant cet âge-ci, sera durant l'âge
à venir l'agent de Jéhovah pour l'exécution pleine et entière de son grand
plan des âges — lequel ne concerne pas seulement les [[217]] intérêts de
l'humanité, mais aussi de toutes les créatures dans les cieux et sur la
terre, — les préparations faites dans les âges passés pour son éducation et
son instruction ont été merveilleuses. Non moins merveilleux a été le soin
avec lequel ces membres, appelés à être héritiers de la gloire divine, ont
été durant cet âge instruits, disciplinés, guidés et protégés à travers le
long, étroit et difficile chemin, ouvert premièrement par leur Seigneur et
précurseur, dont ils doivent suivre les traces d'après l'exemple qu'il leur
laissa. —
1 Pierre 2 : 21.
Notre
Seigneur employa les trois ans et demi de son ministère à rassembler hors
d'Israël, à instruire et enseigner le petit nombre de disciples qui devaient
former le noyau de l'église chrétienne. Quand il fut sur le point de les
laisser seuls dans le monde, il leur promit le saint Esprit qui devait,
durant l'âge tout entier, guider l'Eglise dans toute la vérité, lui montrer
les choses à venir et lui rappeler à la mémoire ce qu'il leur avait
enseigné; cette promesse commença à se réaliser à la Pentecôte. Il est aussi
écrit que les anges sont des esprits envoyés pour exercer un ministère en
faveur de ceux qui doivent hériter de ce grand salut Hébreux 1 ; 14) et pour
qui notre Seigneur a un soin tout spécial jusqu'à la fin de cet âge
(Matthieu 28 : 20). Tous les écrits des apôtres sont adressés à l'Eglise,
non pas au monde, comme beaucoup semblent le croire, et sont remplis
d'enseignements spéciaux, d'encouragements et d'exhortations nécessaires
seulement aux saints qui, durant cet âge, marchent dans le chemin étroit. Il
en est de même pour l'Apocalypse que Dieu donna à notre Seigneur après son
entrée dans la gloire et qu'il a envoyée et signifiée [signifiée — annoncée
par des signes, des symboles, etc.] à son Eglise par Jean son serviteur
(Apocalypse 1:1). Nous sommes aussi informés que les prophéties, données
autrefois par les saints [[218]] hommes de Dieu, ne l'étaient pas pour
eux-mêmes, ni pour d'autres de leur temps, mais exclusivement pour
l'instruction de l'église chrétienne. —
1 Pierre 1 : 12.
Nous
nous proposons de montrer, dans ce chapitre, que durant l'âge judaïque
entier toute la nation juive fut engagée, sans le savoir, sous la direction
de Dieu, pour fournir en vue de notre instruction, une vue typique du plan
de salut dans toutes ses opérations; de la même manière que nous venons de
voir ses jubilés indiquer la consommation finale de ce plan par la
bénédiction de toutes les familles de la terre. C'est en puisant à ces
provisions de vérités, dont Dieu a si abondamment et si spécialement pourvu
l'Eglise, que nous sommes nourris par l'Esprit de Dieu et conduits
graduellement à une compréhension de plus en plus grande de son plan, aussi
rapidement que cette connaissance nous devient nécessaire. Dans ce temps de
“moisson”, à la consommation de cet âge, Dieu tire abondamment de ces
grandes provisions la lumière et la nourriture spéciales qui nous sont
nécessaires. Combien cette connaissance doit être importante pour nous aux
yeux de Dieu et avec quelle ardeur devrions-nous en profiter en considérant
que les soins de Dieu et ses abondantes provisions ont été pour l'église
chrétienne avant tout autre peuple des âges passés et à venir !
Nous
ne pouvons entrer ici dans un examen détaillé des traits typiques des
relations de Dieu avec Israël, tels qu'ils sont renfermés dans le
tabernacle, le temple, les ordonnances, les sacrifices, etc., nous voulons
maintenant attirer l'attention spéciale sur quelques-unes des premières et
principales esquisses de correspondance entre les dispensations judaïque et
chrétienne comme type et antitype ; car tout ce dont l'église chrétienne
fait actuellement l'expérience et ce qu'elle accomplit, l'église judaïque
l'a préfiguré. Et beaucoup de ces traits de correspondance sont parallèles
[[219]] non seulement dans leur caractère, mais aussi quant au temps
pertinent de l'événement. Nous trouvons même des correspondances indiquées
par les Ecritures tant dans leur histoire nationale que dans l'histoire
particulière de nombreuses personnalités de cette nation. Il y a longtemps
que des penseurs chrétiens en ont remarqué quelques-unes, tandis que
d'autres ont été entièrement négligées. Un champ magnifique et fertile
d'études et de pensées s'ouvre ici devant nous.
Paul
appelle l'église judaïque “Israël selon la chair” et l'église chrétienne
l'Israël de Dieu (1
Corinthiens 10 : 18 ;
Galates 6 : 16). Nous pouvons donc les désigner en toute justice
par les noms d'Israël charnel et d'Israël spirituel. Le plan plus élevé de
la maison spirituelle est aussi indiqué par l'apôtre, lorsqu'il parle
d'Israël charnel comme d'une maison (famille) de serviteurs et d'Israël
spirituel comme d'une maison de fils (Hébreux
3 : 5, 6 ;
Romains 8 : 14). La maison charnelle fut les serviteurs honorés
de la maison spirituelle, de plusieurs manières, mais surtout en ce que,
selon l'arrangement de Dieu, ils fournirent inconsciemment par leurs actes
des illustrations vivantes des choses spirituelles qui bénissent et
éclairent grandement si elles sont étudiées et observées soigneusement.
Il y
eut dans les deux cas, aux yeux de Dieu, un Israël nominal et un Israël
réel, même s'ils apparaissaient n'être qu'un seul aux yeux des hommes; la
distinction entre le nominal et le réel ne put être faite clairement qu'à la
fin du temps de moisson de leurs âges respectifs, lorsque la vérité, propre
à être mise en évidence, les manifesta et accomplit la séparation de ceux
qui sont d'Israël réel d'avec ceux d'Israël nominal. Paul dit en parlant de
la maison charnelle : “TOUS ceux qui sont [nominalement parlant] d'Israël ne
sont pas Israël” (Romains
9 : 6) ; notre Seigneur reconnut le même fait, lorsqu'il dit de
Nathanaël : “Voici un [[220]] véritable Israélite en qui il n'y a point de
fraude”. De même lorsqu'au temps de la moisson il sépara le réel du nominal
et appela le premier du blé précieux et l'autre de la simple balle — bien
que le blé ne fut qu'une poignée, comparativement à la balle qui comprenait
à peu près toute la nation. Les membres nominaux, et les membres réels
d'Israël spirituel de l'âge de l'Evangile sont indiqués par une figure
semblable et dans une proportion similaire; et leur séparation aussi se fait
au temps de la moisson, à la fin de l'âge évangélique. Alors seulement le
blé, en nombre comparativement restreint, un “petit troupeau” — sera séparé
des masses d'Israël spirituel, nominal, tandis que la grande majorité étant
de l'ivraie et non du blé réel, sera rejetée comme étant indigne de la
principale faveur à laquelle elle avait été appelée, et ne sera pas comptée
parmi les joyaux du Seigneur —
Romains 9 : 27 ;
11 : 5 ;
Luc 12 : 32 ;
Matthieu 3 : 12 ;
13 : 24-40.
Le
chef de la maison charnelle fut Jacob, surnommé Israël, prince de Dieu. Par
ses douze fils, il fonda la maison qui porte son nom, la maison de Jacob, la
maison d'Israël. La maison spirituelle fut fondée de la même manière; son
fondateur Christ l'établit par les douze apôtres, et cette maison porte
aussi le nom de son fondateur, — l'Eglise de Christ. Au point de vue du
temps ce fut Israël selon la chair qui fut appelé le premier ; mais au point
de vue de la faveur et du moment de la réalisation, Israël spirituel vient
en première ligne. Ainsi les premiers seront les derniers et les derniers
seront les premiers (Luc
13 : 30). Les Ecritures indiquent clairement ces deux maisons
d'Israël comme étant la semence charnelle d'Abraham et la semence
spirituelle de Jéhovah — le Père céleste typifié par Abraham.
Quelques-uns sont aveuglés concernant d'importantes vérités en supposant que
l'expression, “les deux [[221]] maisons d'Israël” se rapporte aux parties
d'Israël charnel, après le schisme, dans les jours de Roboam, fils de
Salomon. Il suffit de rappeler à ceux-là qu'après leur captivité à Babylone
jusqu'à leur rétablissement en Palestine tous les Israélites de toutes les
tribus qui étaient captives dans le domaine universel des Médo-Perses, y
compris l'Assyrie et Babylone, eurent la liberté de retourner dans leur pays
s'ils le désiraient (Esdras
1 : 1-4). Beaucoup d'Israélites fidèles de toutes les tribus,
qui avaient foi dans les promesses de Dieu, relatives à la terre sainte et à
la ville sainte, retournèrent dans les différentes villes de la Palestine.
La tribu de Juda, la principale, à laquelle était dévolu l'office royal et
dans le territoire de laquelle se trouvait Jérusalem, la ville principale,
prit naturellement la plus grande part à sa reconstruction. Après ce retour
de Babylone, Israël ne fut plus une nation divisée, mais les deux portions
habitèrent ensemble, formant un seul peuple, comme auparavant, et furent
connues sous le nom originel d'Israël. — Voy.
Néhémie 11 : 1, 20 ;
Esdras 2 : 70.
Cet
état de choses est encore exprimé avec plus de force dans le Nouveau
Testament. Le Seigneur et les apôtres parlent d'Israël selon la chair comme
d'un seul peuple. Paul dit que ce qu'Israël recherchait il ne l'a pas
obtenu, mais qu'un “reste” seulement a été trouvé digne (Romains
10 : 1-3 ;
9 : 27 ;
11 : 5-12, 20-25 ;
Actes 26 : 7). Notre Seigneur dit qu'il était “envoyé vers
[toutes] les brebis perdues de l'[unique] maison d'Israël” ; mais alors
qu'il ne permettait pas à ses disciples de sortir de la Palestine pour les
rechercher (Matthieu
10 : 5, 6 ;
15 : 24), il est évident que ceux qui vivaient en Palestine
représentaient tout Israël. Pierre aussi parle d'Israël selon la chair comme
d'une seule maison et, en s'adressant aux habitants de Jérusalem, il dit :
“Que toute la maison d'Israël sache”, etc.
[[222]]
Jacques, également, parle des douze tribus comme d'un seul peuple. (Actes
2 : 36 ;
Jacq. 1 : 1). Un grand nombre de toutes les tribus habitèrent la
Palestine et beaucoup demeurèrent au milieu des autres nations avoisinantes.
Ainsi Paul rencontra des Israélites et leur prêcha dans presque toutes les
villes qu'il visita en Asie Mineure et en Italie, mais ils étaient toujours
reconnus comme une nation, Israël spirituel étant le seul autre Israël. Dieu
a fait des alliances ou promesses spéciales à ces deux maisons d'Israël ;
les promesses faites à la maison charnelle étaient toutes terrestres, tandis
que celles faites à la maison spirituelle étaient toutes célestes. Bien que
les promesses à la maison charnelle aient été (et soient toujours) grandes
et précieuses, celles qui ont été faites à la maison spirituelle sont
caractérisées comme étant de “meilleures promesses” et de “très grandes et
précieuses promesses” (Hébreux
8 : 6. ;
2 Pierre 1 : 4). Il fut dit à la maison charnelle : “Si vous
écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous
m'appartiendrez en propre d'entre tous les peuples, car toute la terre est à
moi ; et vous, me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte.”
Et quoique tout Israël ait répondu : “Tout ce que l'Eternel a dit, nous le
ferons” (Exode
19 : 5-8) et qu'ils n'aient pas gardé leur alliance, cependant
les fidèles parmi eux qui s'efforcèrent de la garder dans leur faiblesse,
seront “princes dans toute la terre durant l'âge millénaire, comme membres
de la partie terrestre du royaume de Dieu. — Voy. vol. I, chapitre XIV. A la
maison spirituelle, au contraire, il est dit : “Vous êtes édifiés une maison
spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices agréables
à Dieu par Jésus-Christ...* Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal,
[[223]] une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les
vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son adorable lumière,
vous, qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes LE PEUPLE
DE DIEU.” — 1 Pierre 2 : 5,9,10
*Le mot spirituels placé après
sacrifices dans ce texte (v. 5), est omis dans le plus ancien manuscrit
grec, celui du Sinaï. L'exactitude de cette omission est évidente, lorsque
nous réfléchissons que ce ne sont pas des choses spirituelles qui sont
sacrifiées, mais des droits et privilèges terrestres ou humains.
Israël selon la chair avait par ordre de Dieu un tabernacle fait de main
d'homme, qui était un type en lui-même et en tous ses services (Hébreux
9 : 1, 2, 9, 10). Mais Israël spirituel a “le vrai tabernacle
[antitype] que le Seigneur a dressé et non pas l'homme” (Hébreux
8 : 2). Une sacrificature-type, dont Aaron était le chef, avait
été organisée pour le service du tabernacle-type ; elle offrait des
sacrifices-types pour les péchés d'un peuple-type, accomplissant ainsi une
purification ou justification-type chaque année. De même, le
tabernacle-antitype a une sacrificature, qui offre de plus excellents
sacrifices (Hébreux
9 : 23) qui abolissent réellement et pour toujours les péchés du
monde entier. Notre Seigneur Jésus est le souverain sacrificateur de cette
sacrificature — le souverain sacrificateur de notre profession [ou ordre] —
l'Eglise qui est son corps, étant les sous-sacrificateurs. Ce n'est pas
l'église nominale qui est cette sacrificature, mais la vraie Eglise, les
fidèles dans le Christ Jésus, ceux qui suivent les traces de notre grand
souverain sacrificateur dans le sacrifice.
Un
autre trait frappant de cette correspondance entre le type et l'antitype,
trait qui est marqué dans les Ecritures, c'est que les deux maisons d'Israël
(la charnelle et la spirituelle), ont toutes les deux été emmenées captives
à Babylone. Nous le verrons plus clairement dans un des chapitres suivants,
lorsque nous montrerons “Babylone la grande, la mère des prostituées”
[[224]] (Apocalypse
17 : 5, 6). Nous ne faisons qu'indiquer ici cette
correspondance. Israël charnel fut emmené captif à Babylone littérale, qui
était bâtie sur le fleuve littéral, l'Euphrate, tandis que dans l'âge
évangélique, Babylone mystique qui emmena en captivité Israël spirituel, est
dépeinte comme étant assise sur le mystique Euphrate. Dans le type, les
ustensiles d'or du temple furent transportés à Babylone et y furent profanés
; dans l'antitype, les précieuses et divines vérités [que l'or symbolise],
appartenant au service du vrai temple, l’Eglise (1
Corinthiens 3 : 16, 17 ;
Apocalypse 3 : 12, furent transportées loin de leur place,
perverties et profanées par Babylone mystique. Babylone littérale étant
bâtie sur le fleuve Euphrate qui contribuait matériellement à sa richesse et
à ses ressources, son renversement fut amené par le détournement du cours de
ses eaux. De même, Babylone mystique est assise sur de grandes eaux
(peuples, nations) et supportée par elles ; et sa chute est prédite par le
détournement de ses soutiens et supports, le peuple. —
Apocalypse 16 : 12.
TEMPS
PARALLÈLES
qui mesurent
L'OMBRE ET LA SUBSTANCE
LE TYPE ET L'ANTITYPE
Nous en venons maintenant à considérer ce plus merveilleux des traits de
cette correspondance typique ; c'est-à-dire l'élément temps qui, dans
chaque exemple soutient et corrobore les dates indiquées par les
jubilés, la chronologie et la fin prédite des temps des nations.
C'est
particulièrement dans cette intention que ce sujet est introduit ici, afin
que la force de ce merveilleux parallélisme puisse augmenter et confirmer la
foi des enfants de Dieu en l'élément temps de son plan comme celui-ci devait
évidemment le faire. —
Hébreux 9 : 9, 23 ;
10 : 1.
[[225]]
Parmi
les prophéties et les preuves chronologiques il n'en est pas de plus
frappante et de plus convaincante que celle-ci. La leçon qu'elle renferme
est étonnante à cause de sa simplicité et apporte la conviction dans le cœur
des humbles. Non seulement Israël charnel avec ses cérémonies-types fut un
type, mais l'âge judaïque lui-même fut un type de l’âge de l'Evangile. Ils
ont la même longueur et correspondent l'un à l'autre ; de sorte qu'en
étudiant et en comprenant l'âge judaïque, sa longueur, les particularités de
sa moisson ou fin, nous pouvons connaître la longueur exacte de l'âge de
l'Evangile, son antitype, et comprendre ce qu'il faut attendre de la moisson
de l'âge évangélique et quel en sera le moment. Procédons maintenant à cette
démonstration ; car quoique nous puissions en être persuadés sur la base des
principes généraux et dire que comme les différents traits du système
judaïque correspondent à ceux de l'âge de l'Evangile, le temps devrait
correspondre de la même manière, pourtant Dieu ne nous a pas laissés le
supposer, mais il nous a clairement, bien qu'indirectement dit qu'il en
était ainsi.
Paul nous dit que Dieu a rejeté la maison charnelle de sa faveur durant
le temps de sélection de la maison spirituelle, et que lorsque la maison
spirituelle aura été choisie, la faveur divine retournera à la maison
charnelle. Il dit : “Je ne veux pas, frères [de l'Eglise, ou Israël
spirituel], que vous ignoriez ce mystère-ci, afin que vous ne soyez pas
sages à vos propres yeux, c'est qu'un endurcissement ou aveuglement]
partiel est arrivé à Israël [selon la chair] jusqu'à ce que la plénitude
des nations soit entrée,* selon qu'il est écrit : “Le [[226]] Libérateur
[le Sauveur promis, le Christ — notre Seigneur, la Tête et le “reste” ou
résidu, le petit nombre de fidèles des deux maisons nominales d'Israël
qui doit composer son corps, l'Eglise] viendra de Sion, et détournera de
Jacob les impiétés. Et ainsi tout Israël sera sauvé (et c'est là
l'alliance de ma part pour eux), lorsque j'ôterai leurs péchés. En ce
qui concerne l'Evangile [le haut appel], ils sont ennemis [rejetés] à
cause de vous [pour que vous puissiez avoir la préférence et que vous
héritiez les parties spirituelles de choix des promesses] ; mais quant à
l'élection [par laquelle ils furent choisis pour recevoir les faveurs
terrestres et spéciales de Dieu, promises au père Abraham et à sa
semence légitime], ils sont bien-aimés à cause des pères ; car les dons
de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir” (Romains
11 : 25-29). Ce que Dieu a promis aura son sûr
accomplissement. Jéhovah connaissant la fin dès le commencement n'a
jamais fait une alliance qu'il lui faudrait ou qu'il voudrait rompre.
*Personne ne devrait confondre ces mots : “plénitude [tirée] des nations”,
avec les “temps des nations” déjà mentionnés. Comme nous l'avons montrée les
“temps des nations” sont la période de temps pendant laquelle Dieu permit
aux nations de gouverner le monde, tandis que la “plénitude des nations”
s'applique au nombre total choisi parmi la gentilité pour compléter l'église
de l'Evangile, ce qui avec le “reste” choisi parmi les Israélites (dans
lesquels sont compris les apôtres), constituera l'Eglise de Christ, la
nation sainte, la sacrificature royale, le Royaume de Dieu, auquel sera
donné le royaume et la domination de la terre.
Dans cette prophétie, l'apôtre donne une idée de la longueur de l'âge de
l'Evangile, en montrant qu'il commença avec le rejet d'Israël charnel et
qu'il doit finir au moment de sa rentrée en faveur. Les paroles de Paul
et celles de Pierre (Romains
11 : 27 et
Actes 3 : 19, 20), mises ensemble, nous disent que le temps
où la faveur divine retournera à Israël sera au commencement des temps
du rétablissement de toutes choses, au second avènement de notre
Seigneur. Paul dit que le retour de la faveur à ce peuple aura lieu
lorsque Dieu [[227]] ôtera leurs péchés, ce qui arrivera, dit Pierre,
dans les temps de rafraîchissement ou de rétablissement, qui viendront
lorsque le Seigneur viendra pour la seconde fois, les cieux ne pouvant
le retenir plus longtemps.
Nous
avons déjà montré que le second avènement de notre Seigneur et l'aurore des
temps du rétablissement commencent en 1874 ap. J.-C. Nous devrions donc
espérer voir quelques signes du retour des faveurs de Dieu à Israël après
cette date de 1874, comme étant un des premiers éléments de l'œuvre du
rétablissement. Nous voyons d'une manière assez sûre que les faveurs
commencent à leur revenir. Chaque nouvelle évidence de la suppression de
l'aveuglement d'Israël et du retour de la faveur divine à ce peuple est,
mesurée aux paroles de l'apôtre, une nouvelle preuve que l'âge de l'Evangile
se termine et que le “petit troupeau” est presque au complet. Mais nous
avons encore une autre preuve qui nous fournit la date exacte du retour de
la faveur divine à Israël. Jusqu'ici nous avons vu simplement que la mesure
de la condition de rejet d'Israël charnel est la mesure du temps de faveur
spéciale, l'appel d'autres gens, les Gentils, à être cohéritiers de Christ,
lequel appel se termine dans le commencement des temps du rétablissement,
mais non pas cependant (d'autres prophéties le montrent) tout au
commencement de ces temps.
Arrêtons-nous un instant, afin qu'il n'y ait aucun malentendu : Lorsque
l'appel pour le haut privilège de devenir membres de l'Eglise, l'épouse
de Christ et ses cohéritiers cesse, cela ne signifie nullement que tous
ceux qui sont déjà appelés sont sûrs d'être estimés dignes et par
conséquent d'être choisis, car “beaucoup sont appelés, mais peu sont
élus”, vu qu'un petit nombre d'appelés seulement remplissent les
conditions de l'appel. Cela n'implique pas non plus qu'il ne sera pas
offert d'autres faveurs à ceux qui depuis lors ne sont [[228]] plus
appelés à cet “appel céleste”*. Le fait est que lorsque “l'appel
céleste” cesse, c'est que le grand Architecte du plan des âges, a
presque terminé cette partie de son plan qui devait s'accomplir durant
l'âge de l'évangile, savoir, la sélection de l'église de l'évangile,
l'épouse de Christ. Tous ne furent pas appelés à cet honneur suprême.
Nous sommes spécialement informés que le dessein de Dieu était de
choisir seulement un nombre limité, “un petit troupeau”, comparativement
à la masse du genre humain. Lorsqu'il y aura assez d'appelés, que le
temps pour l'appel sera fini et qu'il n'y aura plus lieu de retendre à
d'autres, il sera toujours possible à ceux qui ont été déjà appelés et
qui ont accepté l'appel, d'affermir leur appel et leur élection par la
fidélité à leur alliance de consécration à Dieu jusqu'à la mort ; de
même qu'il leur sera toujours possible de ne pas le faire. Cet appel,
qui doit se terminer lorsqu'il y aura eu assez d'invités pour compléter
le “petit troupeau” favorisé, le corps de Christ, est loin d'être la
limite de l'amour de Dieu, de son appel et de ses faveurs. Son
achèvement met fin à l'appel céleste ou haut-appel. Car quand cet appel
cesse, quand cette porte d'opportunité et de faveur se clôt, une autre
porte commence à s'ouvrir, — la porte de l'occasion de prendre le grand
chemin de la sainteté et le gravir, non pour atteindre la nature divine,
à laquelle l'Eglise a été appelée, mais la vie éternelle et la
perfection comme êtres humains. — Voy. vol. I, chap. X et XI.
* Comparer avec vol. 1, p. 240,
ligne 14 bas (éd. 1950 et vol. 6, p. 40, col. 2, § 4 et p. 41, col. 1 haut —
Trad.
Quant à la date exacte du retour de la faveur divine à Israël qui marque
la fin exacte de l'appel céleste (date dès laquelle Israël commencera
graduellement à voir et à avoir preuves sur preuves du retour de la
faveur divine, et à partir de laquelle l'appel de Dieu pour les honneurs
célestes cessera aussi, et ceux-là seule [[229]] ment qui ont déjà été
appelés, auront le privilège de remporter ce prix, par la fidélité
jusqu'à la fin de leur vie : Israël charnel fut appelé de Dieu, de même
que l'Israël spirituel, pour être son peuple particulier, un trésor
particulier lui appartenant en propre, au-dessus de tout autre peuple
(l'un son trésor terrestre et type de l'autre qui est un trésor
céleste). Séparés du monde, les Israélites furent les bénéficiaires de
la faveur spéciale de Dieu pendant 1845 ans. Cette période commença au
début de leur vie nationale, à la mort de Jacob, le dernier des
patriarches, lorsqu'ils furent reconnus pour Sa première fois comme
nation et appelés les “douze tribus d'Israël”, un nom national (voy.
Genèse 49 : 28 ;
46 : 3 ;
Deutéronome 26 : 5). Ces 1845 ans de vie et de faveur
nationales finirent au moment où ils rejetèrent le Messie, l'an 33 ap.
J.-C., quand, cinq jours avant sa crucifixion, il se présenta à eux
comme leur roi, et que n'ayant pas été reçu, il leur déclara : “Votre
maison vous est laissée déserte” (Matthieu
23 : 38).
Cette
fin de leur faveur fut le point de départ de leur chute qui se continua
pendant 36 ans ½ * jusqu'en 69 ap. J.-C. par la destruction de leur
politique nationale, de leur temple, etc. On remarquera cependant qu'après
le rejet de la nation, Dieu continua sa faveur aux individus de cette
nation, car l'appel fut limité à ceux-ci encore pendant les trois ans et
demi qui suivirent la Pentecôte. — après la mort de Christ — et ne parvint
pas à Corneille, le premier Gentil qui ait été ainsi favorisé (Actes
10), avant ce temps-là. Les Soixante-dix semaines de faveur
promises par Daniel se terminèrent à ce moment-là, ainsi qu'il est écrit :
“Il confirmera l'alliance avec plusieurs pendant [[230]] une semaine”. Cette
soixante-dixième semaine d'années commença au baptême de notre Seigneur ;
selon qu'il l'avait prédit, sa croix en marqua le milieu, et la faveur fut
réservée à Israël charnel jusqu'à la fin.
Durant leur longue période (1845 ans) de faveur nationale, pendant laquelle
les autres nations furent laissées de côté, Israël eut des bénédictions et
des châtiments combinés. Mais même les châtiments pour leurs péchés étaient
des preuves et des éléments de la faveur de Dieu et de ses soins paternels
envers eux. Lorsqu'ils l'oubliaient et lui désobéissaient, il leur envoyait
l'affliction et permettait qu'ils fussent fréquemment emmenés en captivité ;
puis lorsqu'ils se repentaient et criaient à l'Eternel, il les exauçait
toujours et les délivrait. L'histoire de ce peuple, telle qu'elle est
rapportée dans l'Exode, Josué, les Juges, Samuel et les Chroniques, atteste
le fait que jusqu'au jour où leur demeure fut laissée déserte, Dieu ne cacha
pas sa face d'eux bien longtemps et que son oreille fut toujours ouverte à
leurs cris repentants. Et même en ce jour-là, Dieu leur pardonna plus que
jamais, et leur envoya le Messie promis depuis si longtemps, le Libérateur,
dans la personne de son Fils, notre Seigneur. L'incapacité de cette nation
d'être plus longtemps Son trésor spécial, ou, en quelque mesure de
représenter le Royaume de Dieu sur la terre fut manifestée par son rejet du
saint, innocent, sans souillure et leur désir d'un meurtrier en échange.
* Voir correction apportée par fr.
Russell : Reprints. 3389 (W. T. 1er Juillet 1904) — Trad.
Ainsi, à cause de leur inaptitude, le jour de leur plus grande faveur
devint le jour de leur rejet de la faveur. Et cette grande faveur de
devenir cohéritiers du Messie, qu'Israël, excepté le fidèle reste, se
vit enlever à cause de son aveuglement et de l'endurcissement de son
cœur (Esaïe
1 : 9 ;
10 : 22, 23 ;
Romains 9 : 28, 29 ;
11 : 5), fut offerte aux croyants parmi les Gentils : non
pas aux nations des Gentils, mais aux [[231]] croyants justifiés de
toute nation, bien que tout d'abord la faveur ait été réservée
exclusivement pendant trois ans et demi aux croyants de la nation
d'Israël. Aveuglés comme peuple par des préjugés nationaux, ils furent
jugés indignes ; le grand prix qui leur avait été offert en premier alla
à une nation sainte, à un peuple particulier, composé d'un digne reste
de leur nation et d'autres appelés d'entre les nations des Gentils,
qu'ils avaient autrefois, dans leur orgueil, méprisés comme des
“chiens”. Et la faveur promise de Dieu ne leur reviendra pas comme
peuple, pour enlever leur aveuglement et les conduire comme des
“prémices” des nations dans les bénédictions terrestres, jusqu'à ce que
le nombre total du “peuple particulier” ait été appelé d'entre les
Gentils, — jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée dans
cette faveur suprême.
Ainsi, comme Paul le déclare (Romains
11 : 7), les Israélites charnels n'obtinrent pas ce qu'ils
cherchaient, savoir, la principale faveur. Ils supposaient que les
bénédictions terrestres constituaient la principale faveur ; ils
prétendaient, dans l'orgueil de leur cœur, que cette bénédiction principale
leur revenait par droit d'aînesse et, en plus, par le mérite de leurs œuvres
; leur aveuglement les fit broncher et ils la rejetèrent comme une faveur
par Christ. Comme David l'avait dit, leur table, si abondamment pourvue avec
les promesses et les bénédictions qui leur avaient été offertes par Christ,
leur devint “un piège, un filet, une occasion de chute, et une rétribution”
à cause de la dureté de leur cœur (Romains
11 : 9, 10 ;
Psaume 69 : 23-29). Christ, venu pour les racheter et pour les
élever à une position de gloire au-dessus de tout ce qu'ils pouvaient
désirer ou imaginer, leur fut, à cause de leur orgueil, “une pierre
d'achoppement, un rocher de scandale”. —
Romains 9 : 32, 33 ;
Esaie 8 : 14.
[[232]]
Cependant l'aveuglement d'Israël ne fut qu'un “aveuglement partiel” et non
une perte totale de la vue. Car le témoignage de la loi, des prophètes et
des apôtres était ouvert à tous, tant aux Juifs qu'aux Gentils ; et durant
l'âge de l'Evangile, tout Juif qui voulut rejeter résolument le voile des
préjugés et de l'orgueil et accepter humblement et avec reconnaissance la
faveur de Dieu avec son frère gentil, put le faire. Peu cependant en furent
capables, et aucune faveur ne sera accordée et aucun effort spécial pour les
convaincre de la vérité en tant que nation, ou pour renverser leurs
préjugés, ne sera mis en action, jusqu'à ce que la plénitude des Gentils
soit entrée, jusqu'à ce qu'Israël spirituel soit au complet.
Depuis leur rejet du Messie, depuis que leur maison leur fut laissée
déserte, Israël n'a eu aucune marque de la faveur de Dieu. Les Juifs
eux-mêmes sont forcés d'admettre que leurs pleurs, leurs gémissements et
leurs prières sont restés sans réponse ; et, comme cela avait été prédit par
leurs prophètes, ils ont été un objet d'opprobre et de risée (Ps.
44 : 13 — D.) parmi toutes les nations. Si auparavant Dieu
exauça leurs prières, remarqua leurs gémissements et les fit retourner dans
leur pays en les favorisant continuellement, depuis lors il ne fait aucune
attention à eux et ne leur montre plus aucune faveur. Depuis qu'ils dirent :
“Que son sang soit sur nous et sur nos enfants”, ils ont été sous un
châtiment continuel : comme cela avait été prédit, ils ont été dispersés et
persécutés parmi toutes les nations. Tels sont les faits, comme tous peuvent
les lire dans les pages de l'histoire. Tournons-nous maintenant vers les
prophètes et voyons comment ces mêmes faits avaient été tout
particulièrement prédits et ce qu'ils dirent concernant leur avenir.
Après
avoir montré à Israël par le prophète Jérémie (chap. XVI), comment ils
l'avaient abandonné, [[233]] Dieu dit : “[C'est pourquoi] je vous jetterai
de ce pays dans un pays que vous n'avez pas connu, ni vous, ni vos pères ;
et vous servirez là d'autres dieux, jour et nuit, parce que je ne vous
témoignerai aucune faveur” (vers.
9-13). Ces jours vinrent lorsqu'ils rejetèrent le Messie. Tous
peuvent se rendre compte combien ces menaces ont été littéralement
accomplies et sont tenus eux-mêmes de l'admettre. Cette prophétie ne peut se
rapporter à aucune de leurs précédentes captivités chez les nations
avoisinantes — l'Assyrie, Babylone, etc.
Une
telle conclusion serait contraire à l'expression : “dans un pays que vous
n'avez pas connu, ni vous, ni vos pères”. Abraham venait d'Ur des Chaldéens
— Babylonie — et Jacob de la Syrie (Deutéronome
26 : 5).
La
dispersion d'Israël parmi toutes les nations — et aucune autre de leurs
captivités, depuis la clôture de leurs 1845 ans de faveur — s'adapte à cette
expression directe : un pays que vous et vos pères n'avez pas connu.
Ce
fait donc, joint à celui qu'aucune faveur ne leur fut témoignée, indique
positivement que cette prophétie concerne la présente dispersion d'Israël
parmi toutes les nations.
Mais
bien que Dieu les ait rejetés de toute faveur pour un temps, il ne les
rejettera pas pour toujours, car il dit (Jérémie
16 : 14-15) : “Voici, des jours viennent, dit l'Eternel, où on
ne dira plus : L'Eternel est vivant, qui a fait monter les fils d'Israël du
pays d'Egypte ; mais : L'Eternel est vivant, qui a fait monter les fils
d'Israël du pays du nord [de la Russie, où près de la moitié de la race des
Hébreux résident], et de tous les pays où il les avait chassés. Et je les
ramènerai dans leur terre, que j'ai donnée à leurs pères.” Nous pourrions
multiplier les citations des prophètes et des apôtres concernant le retour
final de la faveur de Dieu à Jacob, ou Israël selon la chair, après la
sélection du nombre total “du corps de Christ” d'entre [[234]] les Gentils;
mais le chercheur pourra le faire en se servant d'une concordance ou d'une
Bible à renvois. Parmi les plus claires références du Nouveau Testament sur
le sujet du retour de la faveur divine à Israël, se trouvent celles données
par Jacques,
Actes 15 : 14-16, et par Paul,
Romains 11 : 26. Mais il faut auparavant qu'ils boivent jusqu'à
la dernière lie de leur châtiment; cela est ainsi exprimé dans cette
remarquable prophétie (verset
18) : “Et je rendrai premièrement [avant que la faveur vienne]
le double de leur iniquité et de leur péché.” Le mot hébreu rendu ici par
“double” est mishneh ; il signifie une seconde portion, une
répétition. Ainsi comprise, la déclaration du prophète est que le temps
depuis le moment de leur rejet hors de toute faveur jusqu'à celui de leur
retour à la faveur sera une répétition, une duplication du temps de leur
histoire précédente, pendant lequel ils avaient joui de la faveur divine.
Comme
cela est montré dans le diagramme ci-contre, la période de leur faveur, du
commencement de leur existence nationale, lors de la mort de Jacob, jusqu'à
la fin de cette faveur, lors de la mort de Christ, en l'an 33, fut de 1845
ans et, à cette date commença leur “double” (mishneh) — la répétition
ou duplication de la même longueur de temps — 1845 ans, sans faveur. Ces
1845 ans depuis l'an 33 apr. J.-C. nous amènent à 1878 comme fin de leur
période de défaveur. — 33+1845 = 1878 ap. J.-C.
Tous
ces points prophétiques du passé sont clairement marqués et nous devrions
nous attendre à voir quelques preuves du retour de la faveur de Dieu à
Israël charnel (“Jacob”), en 1878 ou aux environs de cette date. Nous les
trouvons en effet dans le fait que les privilèges qui leur avaient été
refusés pendant des siècles sont maintenant accordés aux Juifs en Palestine.
Oui, ce fut dans cette année même de 1878, où leur
[[235]]
[[236]]
“double” fut achevé, et où la faveur de Dieu devait retourner à ce peuple,
qu'eut lieu le “Congrès des Nations de Berlin” dont Lord Beaconsfield, un
Juif, alors Premier Ministre d'Angleterre, fut le personnage le plus
important et auquel il prit une part prépondérante. Ce fut là que
l'Angleterre assuma le protectorat général sur les provinces asiatiques de
la Turquie, parmi lesquelles se trouve la Palestine et que le gouvernement
turc amenda ses lois concernant les étrangers, ce qui améliora la condition
des Juifs résidant alors en Palestine et ouvrit en partie la porte pour
permettre à d'autres d'y habiter, avec le privilège d'acheter du terrain et
d'y devenir propriétaires. Antérieurement, le gouvernement mahométan abusait
du Juif, le considérant comme un “chien”, bon tout au plus à être battu; il
lui refusait les privilèges les plus élémentaires de l'existence dans la
terre qui était sacrée pour lui à cause du passé et des promesses concernant
l'avenir.
Dans
le même temps où la porte de la Palestine leur était ainsi ouverte, une
cruelle persécution s'élevait contre eux en Roumanie, en Galicie et tout
spécialement en Russie, où elle continue toujours en s'aggravant. Par
différents décrets successifs ils furent dépouillés par ces gouvernements de
leurs droits et privilèges et tourmentés par leurs voisins, jusqu'à ce
qu'ils aient été contraints de partir en grand nombre. Mais il n'y a pas de
doute que cette persécution ait été pour eux aussi une faveur, en ce sens
qu'elle les obligera et les a déjà obligés à regarder vers Jérusalem et vers
les alliances, et à se rappeler qu'ils sont héritiers de certaines et riches
promesses terrestres. Mais nous devons nous rappeler que l'année 1878 fut
seulement le point tournant du retour de la faveur à Israël selon la chair.
Nous avons déjà appris par notre étude des “Temps des Nations” : que jusqu'à
ce que les “temps des nations” soient accomplis”, Jérusalem [[237]] et son
peuple continueraient d'être foulés aux pieds — gouvernés et opprimés par
les nations ; et, par conséquent, bien que la faveur ait dû commencer en
1878 et ait en réalité commencé alors, les Juifs ne pourront rentrer dans la
pleine faveur qu'après 1914.
Ainsi
donc leur retour à la faveur sera graduel, comme le fut leur chute. Il est
remarquable que ces deux périodes de leur chute et de leur élévation soient
exactement de la même longueur; la chute fut graduelle, avec une gravité
croissante pendant trente-six ans et demi, depuis l'an 33 ap. J.-C., où leur
faveur nationale cessa, jusqu'à l'an 69 ap. J.-C., où leur existence,
nationale commença à s'éteindre, où le pays fut rendu désert et où Jérusalem
fut entièrement détruite. L'histoire nous fait connaître le commencement et
la fin de leur chute, tandis que les prophéties indiquent à la fois le
commencement et la fin de leur élévation — 1878 et 1914 montrant un
parallèle exact de trente-six ans et demi. Ceci est une autre partie de leur
mishneh, double, mentionné par le prophète.
Bien
que les points tournants des âges judaïque et évangélique soient ainsi
clairement indiqués pour 33 et 1878 ap. J.-C. respectivement par le rejet
d'Israël et le retour de la faveur sur eux, cependant le travail de chacun
de ces Ages se fait un certain temps ensemble en chevauchant sur celui qui
lui succède. Ainsi, lorsque le point tournant de l'Age judaïque fut atteint,
cet âge fut chevauché par l'Age de l'Evangile qui s'ouvrait, de même que le
retour de la faveur qui est l'un des premiers signes de l'Age millénaire,
chevaucha sur la fin ou moisson de l'Age de l'Evangile. Pendant trente-six
ans et demi (de l'an 33, fin de leur faveur nationale, à l'an 69, leur
renversement), Israël, excepté le reste fidèle, tomba et les croyants des
nations s'élevèrent — l'Age Judaïque était fini et l'Age évangélique
commençait. Et pendant trente-six ans et demi, (de 1878 à 1914), [[238]]
l'âge de l'évangile marche à sa fin, les maux commencent et viennent sur la
Chrétienté, excepté sur le reste fidèle, tandis que l'œuvre de
rétablissement pour Israël et pour tous les hommes se prépare. C'est-à-dire
que les dates 33 et 1878 indiquent le moment où l'œuvre de chacun des
nouveaux âges commença, quoique l'œuvre de moissonnage de l'âge précédent et
de destruction du rebut doive se continuer dans les deux cas pendant
trente-six ans et demi dans le nouvel âge. Ainsi le chevauchement des
périodes aussi bien que l'indication de leurs limites, sont clairement
définis.
Un
double travail appartient à chacune de ces périodes qui chevauchent : la
démolition de l'ancien arrangement et l'établissement du nouveau. Et comme
l'âge judaïque et les Juifs furent seulement des types ou figures, il nous
faut nous attendre à ce que les résultats soient maintenant de bien plus
grande étendue qu'alors; et c'est ce que nous trouverons. Ce double travail
est montré dans les paroles du prophète Esaïe. (1°) “Car le jour de la
vengeance est dans mon cœur et (2°) l'année de mes rachetés est venue.” —
Esaïe 63 : 4.
Ceci
n'est pas non plus une correspondance habilement inventée et arrangée pour
répondre aux faits, vu que nombre de ces parallèles et d'autres vérités
furent vus dans la prophétie et prêches tels qu'ils sont enseignés ici,
plusieurs années avant l'an 1878, cette année-là étant annoncée comme celle
du retour à la faveur d'Israël avant qu'elle soit arrivée et avant qu'un
événement quelconque l'ait indiquée. L'auteur de ce volume avait publié ces
conclusions, tirées des Ecritures, sous forme de brochure, au printemps de
1877.
Le
témoignage ne pouvait être plus puissant et en même temps être tenu secret
jusqu'au propre temps où la connaissance doit augmenter et où le sage [en
enseignement céleste] [[239]] doit comprendre. Nous connaissons l'année
exacte du rejet d'Israël; nous en connaissons même le jour; le prophète
déclare explicitement qu'ils devaient avoir un mishneh ou "double” ; et nous
pensons avoir clairement démontré que cette période parallèle a une longueur
de 1845 ans et qu'elle s'est terminée en 1878; c'est de plus un fait
indiscutable que 1878 fut marqué par le retour de la faveur divine.
Remarquez aussi que c'est depuis la fin de leur “double” que le prof.
Delitzsch a publié sa traduction du Nouveau Testament en hébreu, traduction
qui est déjà entre les mains de milliers de Juifs et suscite beaucoup
d'intérêt.
Rappelez-vous en outre que le plus grand mouvement chrétien parmi les Juifs
depuis les jours des apôtres, conduit par Rabinowitsch et d'autres, fait des
progrès en Russie. Il eut un point de départ après 1878 où finit le double
d'Israël, dans un laps de temps à peu près aussi long que celui du réveil
parmi les Gentils après le rejet d'Israël en l'an 33 ap. J.-C.
Rappelez maintenant à votre mémoire les paroles de l'apôtre qui montrent
clairement qu'ils ne furent rejetés de la faveur divine et des alliances
terrestres qui sont toujours leurs que jusqu'à ce que la plénitude ou le
nombre complet des Gentils soit entrée — que jusqu'à la fin de l'appel de
l'Evangile, et vous verrez alors que 1878 est une date marquante, d'un
intérêt profond, tant pour Israël spirituel que pour Israël charnel.
Toutefois comme personne d'autre que notre Seigneur Jésus ne connaissait
l'importance de la fin de l'âge de la loi et du commencement de l'Age de
l'Evangile (les apôtres eux-mêmes ne connurent qu'en partie et virent
obscurément jusqu'après la Pentecôte), de même nous pouvons nous attendre
maintenant à ce que seul le corps de Christ, oint du même Esprit, voie
clairement la consommation de l'Age de l'Evangile et sa [[240]] grande
portée. Les pauvres Juifs, et beaucoup de chrétiens professants ne savent
encore rien du grand changement de dispensation qui eut lieu au premier
avènement, la fin de l'Age Judaïque et l'ouverture de l'Age evangélique. De
même, maintenant, peu connaissent ou arriveront à la connaissance que nous
sommes à la fin ou “moisson” de l'Age de l'Evangile et que 1878 marqua un
point aussi important, jusqu'à ce que les preuves extérieures l'aient prouvé
à leur vue naturelle. Ce n'était d'ailleurs pas prévu qu'en dehors du petit
nombre de fidèles d'autres puissent voir et connaître, et qu'ils ne soient
pas dans les ténèbres avec le monde, car le Seigneur a dit : “C'est à vous
qu'il est donné de connaître.”
Il en
est qui pourraient peut-être dire : Bien que Jérémie ait été un prophète de
Dieu, et que son témoignage au sujet du “mishneh” ou duplication des
expériences d'Israël doive être respecté, nous considérerions la preuve
comme plus positive si un autre prophète avait mentionné la même chose. A
ceux-là nous dirons que le rapport d'un prophète digne de confiance est un
fondement bon et suffisant pour la foi et que beaucoup des preuves notables
du premier avènement ne furent prédites que par un seul prophète ;
néanmoins, Dieu qui est riche en miséricorde et très compatissant, et qui
connaissait notre faible foi, a répondu à l'avance à la prière de nos cœurs
en pourvoyant à plus d'un témoignage.
Prenez la prophétie de
Zacharie (9 : 9-12, D.). En vision prophétique, il marche à côté
de Jésus comme celui-ci monte à Jérusalem en l'an 33, cinq jours avant sa
crucifixion (Jean
12 : 1-12), et le prophète crie au peuple : “Réjouis-toi avec
transports, fille de Sion ; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem !
Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté
sur un âne”. Remarquez l'accomplissement de [[241]] ces paroles (Matthieu
21 : 4-9,43 ;
Jean 12 : 12-13 ;
Luc 19 : 40-42). Chaque trait fut accompli, même jusqu'aux
acclamations. Quand le peuple cria : “Hosanna !” les pharisiens dirent à
Jésus de le reprendre, mais il refusa et dit : S'ils se taisent, les pierres
vont immédiatement crier. Pourquoi ? Parce qu'il avait été prophétisé que
des cris devaient être poussés et que chaque trait de la prophétie doit
nécessairement avoir son accomplissement. Que cette particularité de détail
dans l'accomplissement prophétique puisse augmenter notre confiance dans les
exposés ultérieurs de ces prophètes et d'autres.
Après avoir brièvement indiqué les conséquences néfastes qui suivraient le
rejet de leur roi (Zacharie
9 : 10), le prophète, parlant au nom de Jéhovah, s'adresse à eux
en ces termes (verset
12) : “Revenez à la place forte [Christ] prisonniers de
l'espérance ! Aujourd'hui même, je le déclare : Je te rendrai le double”. Le
mot “double” est ici le même mot employé par Jérémie — “mishneh” — une
répétition ou une autre portion égale. Les Israélites avaient été pendant
des années sous le joug des Romains ; mais ils étaient “prisonniers de
l'espérance”, attendant la venue d'un roi qui les délivrerait et les
élèverait à la domination promise de la terre. Maintenant leur roi, leur
forte tour, était venu, mais si doux et si humble que dans leur orgueil, ils
ne purent le reconnaître comme un libérateur. En plus, ils étaient
prisonniers du péché et ce Libérateur voulait également leur apporter cette
plus grande délivrance. Notre Seigneur avait été trois ans et demi avec eux,
accomplissant au milieu d'eux les Ecritures, et maintenant venait pour eux
la dernière et finale épreuve : Le recevraient-ils, lui, l'Oint de
l'Eternel, comme leur roi ?
La prescience de Dieu qu'ils
rejetteraient le Messie apparaît dans la déclaration du prophète :
“Aujourd'hui même, je le déclare, je te rendrai le double”.
[[242]]
Non
seulement cette prophétie ne laisse aucun doute qu'il y a là un double — une
duplication de châtiment ajoutée à l'expérience d'Israël, à cause de son
rejet du Messie — mais elle marque aussi le jour exact où il commence et
établit d'une manière doublement forte, exacte et claire, les conclusions
tirées de la prophétie de Jérémie et fixées par les paroles de notre
Seigneur : “Votre maison vous est laissée déserte”.
Rappelez-vous les paroles de notre Seigneur à ce moment-là et en rapport
avec cela : “Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides
ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes
enfants, comme une poule rassemble les poussins sous ses ailes, et vous ne
l'avez pas voulu ! Voici, votre maison vous est laissée déserte ; car je
vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez :
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !” (Matthieu
23 : 37-39). Et, au dernier jour de leur épreuve lorsqu'il fut
proche, voyant la ville, il pleura sur elle, et dit : “Oh ! si du moins en
ce jour qui est à toi, tu eusses connu, toi aussi, les choses qui regardent
ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux”... (Luc
19 : 41,42 L.). Dieu soit béni maintenant que leur double est
complet, de ce que nous puissions voir que leur aveuglement commence à
passer. Cela réjouit aussi les saints pour eux-mêmes, parce qu'ils
comprennent que la glorification du corps de Christ approche.
Mais
notre Père, plein d'amour, qui souhaite évidemment que nos cœurs soient
fixés au-delà de tout doute sur un petit point qui détermine et prouve une
si grande chose, nous a envoyé par un autre de Ses plus honorés serviteurs —
le prophète Esaïe — une parole concernant le “double” d'Israël.
Ce prophète se place à notre temps de la fin, en 1978, au moment où le
“double” (mishneh) a été accompli ; [[243]] et s'adressant à nous,
qui vivons maintenant, il nous donne le message de Dieu en disant :
“Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem
et criez-lui que son temps marqué est accompli, que son iniquité est
acquittée ; qu'elle a reçu de la main de l'Eternel le DOUBLE * pour tous ses
péchés”.
Esaïe 40 : 1, 2 — Martin).
* Le mot hébreu ici traduit par
“double” est kephel ; il signifie double dans le sens de quelque chose qui a
été pliée par le milieu.
Celui
qui étudie les prophéties devrait remarquer que les prophètes se placent à
divers points de vue, parlant quelquefois de choses à venir comme étant
futures et quelquefois, se plaçant dans un temps futur, ils parlent des
choses comme ayant lieu au moment où ils vivent ; comme, par exemple, Esaïe
parlant de la naissance de Jésus, se place au moment où le petit enfant est
couché dans la crèche, lorsqu'il dit : “Un enfant nous est né, un fils nous
est donné et le gouvernement sera sur son épaule”, etc. (Esaïe
9 : 5). Le livre des Psaumes ne peut être lu intelligemment à
moins que ce principe ne soit reconnu. Il ne peut être donné aucune
meilleure illustration de ce principe des différents points de vue
prophétiques que les trois prophéties concernant le “double” d'Israël, déjà
indiquées. Jérémie prédit que les jours viendraient où Dieu les disperserait
parmi toutes les nations ; et que lorsqu'ils auraient reçu le “DOUBLE”, il
les rassemblerait de nouveau par un plus grand déploiement de puissance en
leur faveur que lorsqu'ils sortirent de la servitude d'Egypte. Zacharie
parle comme s'il vivait au temps où Christ s'offrit lui-même à Israël comme
leur roi et il nous dit que là, à ce jour même, leur “double” avait commencé
à compter. Esaïe se place à côté de nous, en 1878, et attire notre attention
sur le fait que Dieu avait un temps fixé ou établi, arrangé d'avance, pour
favoriser Israël, [[244]] et que ce temps fixé était un “double”, ou la
contrepartie de leur faveur précédente ; et il nous dit que nous devrions
maintenant donner à Israël le réconfortant message que son double est
complet, — son temps marqué accompli. Il serait en vérité difficile de dire
laquelle de ces trois prophéties est la plus forte et la plus importante.
Chacune d'elles est importante et chacune serait forte à elle seule ; mais
combinées ensemble, elles forment une corde à trois torons d'une force
merveilleuse pour l'enfant de Dieu humble, studieux et confiant.
La
force de ces paroles prophétiques s'accroît lorsque nous nous souvenons que
ces prophètes vivaient et écrivaient ces choses à des centaines d'années de
distance, et qu'ils écrivaient des choses tout à fait contraires à l'attente
judaïque. Ceux qui ne peuvent voir dans cet harmonieux témoignage le doigt
et les procédés de Dieu, sont certainement sans foi et lents de cœur à
croire tout ce que Dieu a annoncé par les prophètes.
Si
quelqu'un objectait que le Congrès de Berlin et ses actes ne constituèrent
pas un début suffisamment marqué du retour de la faveur de Dieu à Israël,
nous répondrions qu'ils furent un retour de faveur beaucoup plus marqué que
ne fut une marque de défaveur l'acte de notre Seigneur entrant à Jérusalem,
monté sur un âne. Ni l'un ni l'autre de ces événements ne fut reconnu comme
un accomplissement de la prophétie au moment où ils arrivèrent. Aujourd'hui,
il y a des milliers de plus de gens qui ont connaissance de
l'accomplissement du double, qu'il n'y en avait avant la Pentecôte ayant
connaissance que le double commençait à ce moment-là. Ainsi, nous voyons que
l'enfant dont Siméon dit qu'il est mis pour la chute et le relèvement de
plusieurs en Israël (Luc
2 : 34), a bien été la chute ou la pierre d'achoppement d'Israël
selon la chair comme nation. Nous avons vu comment, en tant que Chef et
Prince d'Israël spirituel, il doit être le Libérateur de la maison
charnelle, pour la [[245]] relever et pour rétablir toutes choses lorsque le
“temps marqué”, leur “double” sera complet. Nous voyons maintenant ce
“double” complet et la faveur commencer à Israël. — En remarquant ces
accomplissements de la parole de Dieu, nos cœurs peuvent chanter :
Quel ferme
fondement, pour vous, saints du Seigneur,
Est posé pour la foi dans la Sainte Ecriture.
Tout en considérant ainsi la chute d'Israël de la faveur, la perte qui
en fut la conséquence et la cause de tout ceci, n'oublions pas qu'en
cela aussi, il préfigurait Israël spirituel nominal et que les mêmes
prophètes avaient prédit l'achoppement, la chute des deux maisons
d'Israël. — “Il sera une pierre d'achoppement et un rocher de scandale
pour les deux maisons d'Israël. —
Esaïe 8 : 14.
Il
est tout aussi vrai, et pour les mêmes raisons, que comme il y eut un rejet
et une chute d'Israël charnel nominal, comme nous l'avons vu, il doit y
avoir un rejet, une chute d'Israël spirituel nominal, l'Eglise nominale de
l'Evangile. Le rejet et la chute de l'un sont tout aussi vivement dépeints
dans les Ecritures que ceux de l'autre. Et de même qu'un reste d'Israël
selon la chair fut sauvé de l'aveuglement et de la chute par l'humilité et
par la foi, aussi sûrement un reste semblable d'Israël nominal spirituel
sera sauvé de l'aveuglement et de la chute de la masse nominale dans la
“moisson” ou clôture de cet âge. Ainsi, les derniers membres de la véritable
Eglise, le corps de Christ, doivent être séparés de l'église nominale pour
être joints au Chef glorifié.
Le
reste choisi d'Israël charnel à sa chute et le petit nombre de fidèles de
l'Age de l'Evangile, y compris le reste vivant à sa clôture constituent
seuls le véritable Israël de Dieu. Ceux-ci sont les élus, justifiés par la
foi dans l'œuvre rédemptrice de Christ, appelés à participer au sacrifice, à
être cohéritiers de Christ, choisis dans la [[246]] sanctification de
l'Esprit et la croyance de la vérité et fidèles jusqu'à la mort. Avec
l'achèvement de la sélection de cette classe dans la moisson de cet âge, on
peut s'attendre à une véritable commotion parmi le blé et l'ivraie ; car
beaucoup de faveurs divines, accordées tout spécialement à cause du petit
nombre des fidèles, seront retirées à la masse nominale, lorsque le petit
troupeau pour le développement duquel elles avaient été accordées, sera
complet.
Nous
devrions nous attendre à ce qu'ici, comme lors de la moisson judaïque
typique, la règle soit un travail de séparation, accomplissant les paroles
du prophète : “Rassemblez-moi mes fidèles, qui ont fait alliance avec moi
par le sacrifice” (Psaume
50 : 5). De même que l'an 33 ap. J.-C. marqua le moment où la
maison nominale judaïque fut livrée à la défaveur, à la dissolution et au
renversement comme système, ainsi la date 1878 qui y correspond, marqua
aussi le commencement de la défaveur, de la dissolution et du renversement
d'Israël spirituel nominal, duquel nous parlerons davantage dans les
chapitres suivants.
DÉMONSTRATION
MATHÉMATIQUE
En
supposant que la preuve précédente est concluante et satisfaisante, nous
continuerons maintenant en démontrant chronologiquement : Premièrement,
que l'Age judaïque eut une longueur de 1845 ans, à partir de la mort de
Jacob jusqu'au moment où leur maison fut laissée déserte, lorsque leur
double ou seconde partie commença à compter; et secondement, que le
double s'est terminé en 1878 ap. J.-C. et que l'échéance de leur faveur
devait commencer — ce qui est en même temps la preuve de la clôture des
faveurs de l'âge évangélique.
Le
second point n'a besoin d'aucune démonstration ; par le fait que notre
Seigneur mourut en l'an 33, il est facile d'ajouter 1845 ans à 33, pour
trouver 1878 — [[247]] indiquant l'année où devait commencer la faveur pour
Israël, pourvu que nous puissions prouver notre première affirmation, que la
période pendant laquelle Israël attendit l'accomplissement des promesses de
Dieu sous sa faveur fut de 1845 ans.
La
longueur de cette période est exposée dans le chapitre traitant de la
chronologie, excepté un seul point, c'est-à-dire la période allant de la
mort de Jacob à la sortie d'Egypte. Cette période fut cachée ou gardée
secrète, d'une manière assez particulière jusqu'à ces derniers temps ;
jusqu'à ce qu'il fût remarqué que la longueur de l'âge judaïque n'était pas
connue ; et sans elle son double n'eût pu être mesuré, même si les
prophéties concernant ce double avaient été remarquées et comprises. La
chronologie est facile à tracer jusqu'à la mort de Jacob, mais de cette date
à la sortie d'Egypte, il n'y a pas d'archives complètes. Différents
fragments nous ont bien été donnés ça et là, mais aucun fil suivi qui puisse
nous fournir une certitude. C'est pour cette raison qu'à ce point-là de la
table chronologique nous fûmes obligés de chercher dans le Nouveau Testament
Là nous reçûmes l'aide de l'apôtre inspiré qui nous donna le maillon
d'assemblage, savoir : que de l'Alliance traitée avec Abraham à la mort de
Térach, son père, jusqu'à l'exode d'Israël hors d'Egypte, il y eut quatre
cent trente (430) ans.
Nous
trouvons la période cachée entre la mort de Jacob et la sortie d'Egypte en
calculant tout d'abord la période qui sépare la mort de Térach de celle de
Jacob et en retranchant ensuite ce nombre d'années des 430 ans qui forment
la période entre la mort de Térach et la sortie d'Egypte.
Abraham avait 75 ans lorsque l'alliance fut traitée avec lui à la mort de
Térach (Genèse
12 : 4) ; et Isaac naquit 25 ans après (Genèse
21 : 5). Il y a donc :
[[248]]
De
l'Alliance à la naissance d'Isaac.
|
25
ans
|
De
la naissance d'Isaac à celle de Jacob (Genèse 25 : 26).
|
60
ans
|
De
la naissance de Jacob à la mort (Genèse 47 : 28).
|
147
ans
|
Total
des années allant de l'Alliance abrahamique à la mort de Jacob.
|
232
ans
|
De
l'alliance jusqu'au jour où Israël quitta l'Égypte (Exode 12 :
41), lors de la Pâque.
|
430
ans
|
Si
l'on retranche la période entre l'alliance et la mort de Jacob.
|
232
ans
|
La
période entre la mort de Jacob et la sortie d'Égypte fut donc
de.
|
198
ans
|
Ainsi toute difficulté relative à la longueur de l'existence nationale
d'Israël est supprimée. Il n'y a aucun doute que la période voilée entre
la mort de Jacob et l'Exode ne l'ait été jusqu'à ce que le temps propre
vînt pour qu'elle soit découverte. Ajoutons maintenant les périodes
présentées dans la table chronologique comme suit :
Période
de la mort de Jacob à l'exode.
|
198
ans
|
Israël
dans le désert.
|
40
ans
|
Jusqu'à
la division de Canaan.
|
6
ans
|
Période
des Juges.
|
450
ans
|
Période
des Rois.
|
513
ans
|
Période
de la désolation.
|
70
ans
|
De
la 1re année de Cyrus à l'an 1.
|
536
ans
|
Total
des années de la mort de Jacob jusqu'à l'an 1 de l'ère chrétienne.
|
1813
ans
|
De
l'an 1 à la crucifixion, à Pâque, au printemps de l'an 33 ap.
J.-C.
— années complètes, temps ecclésiastique judaïque *
|
32
ans
|
Total
de la période de l'attente du royaume par Israël sous la faveur
divine et la reconnaissance par Dieu.
|
1845
ans
|
[[249]]
Pour
trouver la mesure du double, lorsque la faveur devait échoir et revint à
Israël et, par conséquent, lorsqu'elle commença à abandonner l'Israël
spirituel nominal, nous comptons 1845 ans à partir du printemps de l'an 33
ap. J.-C. et obtenons la date de ]a Pâque 1878. Leur relèvement, de 1878 à
1914 (année qui termine les temps des nations), sous la faveur du Roi qu'ils
rejetèrent, mais qu'ils reconnaîtront à ce moment-là, correspond en longueur
avec leurs trente-six ans et demi de chute, depuis le jour où leur maison
leur fut laissée déserte, en l'an 33 ap. J.-C., jusqu'au point de départ de
leur renversement comme peuple l'an 69 ap. J.-C.
Nous avons déjà examiné plusieurs parallèles frappants entre l'Age judaïque,
figure ou type de l'Age évangélique, substance ou antitype, et voilà que
nous venons justement d'en démontrer un autre : La longueur des deux Ages
correspond exactement, l'église évangélique étant appelée durant le “mishneh”
ou double de défaveur d'Israël. Si d'autres correspondances sont frappantes,
celles se rapportant aux traits terminant les deux. Ages le sont
spécialement, — leurs “moissons”, leurs moissonneurs, leur travail et le
temps qui leur est dévolu, tout sert à nous donner de claires esquisses de
l' œuvre finale qui doit s'accomplir dans la moisson qui .est la fin de cet
âge. Notez soigneusement les correspondances de ces deux moissons que nous
allons récapituler brièvement :
* L'année ecclésiastique juive
commençait au printemps, et la Pâque avait lieu le 15e jour du premier mois
de chaque nouvelle année (ecclésiastique).
[[250]]
REVUE
DE PARALLÈLES DE LA MOISSON
L'Age judaïque se termina par une “moisson”, dont notre Seigneur et les
apôtres récoltèrent le fruit mûr, dont la semence avait été semée par
Moïse et les prophètes. “Levez vos yeux (dit Jésus), et regardez les
campagnes car elles sont déjà blanchies pour la moisson”. — “Je vous ai
envoyés moissonner, ce que vous n'avez pas travaillé : d'autres ont
travaillé et vous, vous êtes entrés dans leur travail” (Jean
4 : 35-38). La fin de l'Age de l'Evangile est aussi appelée
une moisson. — “La moisson est la fin du monde” (âge) — “Dans le temps
de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord l'ivraie et
liez-la en gerbes..., mais amassez le blé dans mon grenier”. —
Matthieu 13 : 39.
Jean
prédit le travail de la moisson judaïque et son résultat en disant (Matthieu
3 : 12 : “Il a son van à la main; il nettoiera entièrement son
aire, et il assemblera son froment [les véritables Israélites] dans le
grenier [l'église chrétienne], mais il brûlera la balle [le rebut de la
nation] au feu inextinguible” (une détresse qui les consuma comme nation).
Durant les trente-six ans et demi qui suivirent leur rejet, il y eut le
baptême du saint Esprit et de feu — le saint Esprit qui vint sur les “vrais
Israélites” à la Pentecôte et le feu de détresse qui vint sur tous les
autres (Matthieu
3 : 11). Dans cette détresse, Israël fut détruit comme nation,
mais non pas comme individus. L'Auteur de l'Apocalypse parle du moissonnage
de cet âge avec la faucille [de vérité], car l'heure de moissonner est venue
et il montre qu'un double travail doit se faire, dont une partie concerne la
vigne de la terre, pour la distinguer de la vraie vigne plantée par le Père,
Christ Jésus et ses membres ou sarments (Jean
15 : 1-6). Il nous est dit que la moisson de cet Age se [[251]]
composera de froment et d'ivraie (Matthieu
13 : 24-30, 36-39)” tandis que celle de l'Age judaïque était de
froment et de balle. Et comme ici la balle y prédomina largement, l'analogie
et le parallélisme, si marqués dans tous les autres traits, impliquent que
l'ivraie sera aussi beaucoup plus abondante que le froment dans cette
moisson-ci.
La
moisson judaïque, qui comprit une période de quarante ans, commença au
ministère de notre Seigneur et se termina au début du renversement d'Israël
nominal et de la destruction de leur ville par les Romains, en l'an 69. La
moisson de cet Age-ci commença à la présence de notre Seigneur, au début du
grand jubilé de la terre, en 1874, comme cela est montré dans le chap. VI et
se termine au [début] du renversement du pouvoir des nations en 1914,
période de quarante ans, ce qui constitue un autre merveilleux parallèle des
deux Ages.
Mais
tandis que la moisson judaïque commença avec le ministère de notre Seigneur,
que la faveur de Dieu fut retirée à leur système nominal trois ans et demi
après et que cet acte fut suivi par trente-six ans et demi de détresse sur
ce système, la faveur continua cependant pour les individus de cette nation,
auxquels l'appel pour la haute position de cohéritiers de Christ fut
exclusivement réservé pendant trois ans et demi, après que notre Seigneur
eut été rejeté par eux et qu'il les eut rejetés — confirmant ainsi la
promesse faite à Daniel (Daniel
9 : 27), que la faveur demeurerait sur son peuple jusqu'à la fin
de la soixante-dixième semaine, au milieu de laquelle le Messie fut
retranché. Cette promesse fut accomplie pour tout le blé, tandis que le
système qui contenait ce blé fut condamné et rejeté au milieu de la semaine.
La moisson du blé de l'Age Judaïque, qui commença avec le ministère de notre
Seigneur, dura plusieurs années, bien que toute la faveur spéciale eût cessé
trois ans et [[252]] demi après la mort de Christ. [Le feu de] la détresse
commença de bonne heure à s'allumer sur cette nation, mais n'atteignit sa
terrible fureur que lorsque tout le blé en eut été rassemblé dans le
grenier.
Des
périodes identiques sont marquées dans la moisson de l'Age qui se termine
maintenant, correspondant aux traits de cette moisson-là. L'automne de 1874,
où les cycles du jubilé indiquent que le temps de la présence de notre
Seigneur était venu, correspond au temps de son baptême et de son onction
par le saint Esprit, lorsqu'il devint le Messie, le prince (Daniel
9 : 25), et qu'il commença son travail de moissonneur de la
moisson judaïque. Le printemps de 1878, trois ans et demi après, correspond
à la date où notre Seigneur, monté sur un âne, assuma la charge de roi,
purifia ! e temple de ses changeurs, pleura sur la ville, et abandonna à la
désolation cette église ou royaume nominal. C'est à cette date de 1878 que
le système de l'église nominale fut vomi (rejeté —
Apocalypse 3 : 16) date à partir de laquelle il n'est plus le
porte-parole de Dieu, ni reconnu par lui à aucun degré. Les trois ans et
demi ayant commencé au printemps de 1878 et se terminant en octobre 1881,
correspondent aux trois ans et demi durant lesquels la faveur fut continuée
aux Juifs individuellement pendant la dernière moitié de leur
soixante-dixième semaine de faveur. De même que dans le type, cette date —
trois ans et demi après la mort de Christ — marquait la fin de toute faveur
spéciale pour les Juifs et le commencement de la faveur pour les nations,
nous considérons aussi l'année 1881 comme marquant la clôture de toute
faveur spéciale pour les nations — la clôture du haut-appel, ou invitation
aux bénédictions particulières à cet âge, pour devenir cohéritiers de Christ
et participants de la nature divine. Comme nous l'avons vu, cette date
marque un grand mouvement parmi le peuple juif vers le christianisme, connu
sous le nom de “mouvement [[253]] Kichinev”. Maintenant la détresse est
imminente pour la chrétienté nominale, mais l'orage est retenu jusqu'à ce
que le froment soit rassemblé dans le grenier, jusqu'à ce que les messagers
de Dieu aient scellé ses serviteurs au front (dans leur intelligence) avec
la vérité. —
Apocalypse 7 : 3.
Les
traits de cette moisson correspondant à ceux de la moisson judaïque ont été
aussi très remarquables en ce qui concerne la prédication qui en fut faite.
Dans les premiers trois ans et demi de la moisson judaïque, le Seigneur et
les disciples eurent pour texte spécial le temps et la présence du Messie.
Leur proclamation fut : “Le temps est accompli”, le Libérateur est venu (Marc
1 : 15 ;
Matthieu 10 : 7). Il en fut de même aussi dans cette moisson-ci:
jusqu'à 1878, notre message, en substance tel qu'il est présenté ici,
quoique moins clairement, fut les prophéties de temps et le fait de la
présence du Seigneur. Depuis lors, le travail s'est élargi et la
connaissance d'autres vérités est devenue plus lumineuse et plus claire ;
mais les mêmes faits et les mêmes passages des Ecritures indiquant le même
temps et la même présence demeurent incontestés et incontestables.
De
même que la faveur qui se continua pour chaque individu d'Israël, après que
toute faveur eut été retirée à leur maison nominale, n'eut pas pour but de
convertir et de réformer leur système nominal d'église, ni de leur donner
aucune espérance de changement de leur balle en blé, mais simplement de
permettre la séparation et la récolte de tout grain de blé mûr; ainsi le but
de la faveur abondante et continue de la vérité, dans cette moisson-ci,
n'est pas de convertir des sectes entières ou d'opérer des réformes
nationales, mais au contraire de séparer complètement la classe du blé de
celle de l'ivraie. Ils ont crû ensemble, côte à côte, pendant des siècles,
et une secte pure, tout blé ne s'est pas trouvée; mais maintenant, dans la
moisson, la séparation doit venir [[254]] inéluctable et l'épreuve sera
terrible. Elle exigera en maintes circonstances la suppression d'amitiés
terrestres et la rupture des liens les plus tendres ; c'est la vérité qui
fera la séparation. La prédiction du Seigneur se réalisera pour la moisson
présente comme elle s'est réalisée pour la moisson à son premier avènement (Matthieu
10 : 35-38 ;
Luc 12 : 51-53). Comme alors la vérité mit la division entre le
père et le fils, la fille et la mère la belle-mère et la belle-fille, etc.,
ainsi maintenant l'homme a souvent pour ennemis les gens de sa maison. Cela
ne peut être évité. Ceux qui aiment la paix plus que la vérité seront
éprouvés; ceux qui aiment la vérité au-dessus de tout feront acceptés et
approuvés comme vainqueurs comme dans la “moisson” judaïque. Dans la moisson
judaïque, les messagers choisis et envoyés comme hérauts du Roi et de son
royaume prochain étaient des hommes humbles, sans titres ; et ceux qui
s'opposaient au message étaient les chefs des prêtres, les scribes, les
pharisiens et les docteurs en théologie. Comme nous devions nous y attendre,
nous trouvons ici la même chose : les plus aveugles sont les conducteurs
d'aveugles qui, semblables à leurs types juifs, ne connaissent pas le temps
de leur Visitation. —
Luc 19 : 44.
La
présence fut l'une de leurs principales épreuves, la croix fut l'autre.
Jean-Baptiste leur criait : “Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous
ne connaissez pas.” Cependant les véritables Israélites seuls furent
capables de saisir le fait de la présence du Messie ; et de ceux-là beaucoup
bronchèrent contre la croix ; car bien qu'ils fussent disposés à accepter le
Messie comme un Libérateur, leur orgueil les empêcha de le recevoir aussi
comme Rédempteur. De même, ici, la présence de Christ, la “moisson” qui s'en
va progressant et le rejet de la masse nominale des professants en font
broncher beaucoup et ceux qui ont prié pour la venue du grand Libérateur
[[255]] et le Royaume, à l'exemple des Juifs, ne sont pas préparés pour le
reconnaître. Ces paroles : “Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne
connaissez pas”, sont encore vraies. Et de nouveau la croix de Christ
devient une pierre de touche et une pierre d'achoppement ou épreuve comme
personne ne l'aurait imaginé ; un grand nombre trébuchent maintenant sur
elle, disant : Nous voulons accepter Christ comme notre Libérateur, mais
nous le rejetions comme notre Rédempteur ou celui qui a payé notre rançon.
Assurément, tous ceux qui considèrent soigneusement cette question doivent
reconnaître que l'évidence de la présence actuelle de notre Seigneur (un
être spirituel et par cela invisible) est plus grande et plus claire que
celle qu'avaient les Juifs de sa présence dans la chair à son premier
avènement. Et non seulement les preuves prophétiques de la présence du
Seigneur sont maintenant plus complètes et plus nombreuses, mais partout
autour de nous, les signes des temps montrent à ceux dont les yeux sont
oints (Apocalypse
3 : 18) les progrès de l'œuvre de la moisson bien plus apparents
et convaincants que l'étaient les circonstances au premier avènement,
lorsque notre Seigneur Jésus, avec une poignée de disciples, au milieu de
beaucoup d'opposition et dans les conditions les plus défavorables,
annonçait : le temps est accompli ; repentez-vous et croyez à la bonne
nouvelle, le Messie est venu, le Messager du grand Jéhovah pour accomplir
pour vous les promesses faites aux pères. Quoi d'étonnant que seuls les
humbles d'esprit aient pu accepter l'humble Nazaréen comme le grand
Libérateur, ou les hommes humbles et sans titres qui étaient avec lui comme
membres de son cabinet, choisi comme ceux qui devaient être des princes sous
Lui. Seul le petit nombre put voir dans celui qui était monté sur un âne et
qui pleura sur Jérusalem le grand [[256]] Roi, duquel Zacharie avait
prophétisé qu'il serait reçu comme Roi par Sion avec des cris de joie. A son
premier avènement, il s'abaissa lui-même pour prendre la forme et la nature
de l'homme (Hébreux
2 : 9, 14), et par ce moyen accomplir notre rédemption en se
donnant lui-même comme prix de notre rançon. Il est maintenant hautement
exalté et ne meurt plus ; et, à son second avènement, revêtu de tout pouvoir
(Philippiens
2 : 9), il exaltera son “corps” et dispensera, alors au monde la
bénédiction du rétablissement qu'il acheta pour eux avec son propre précieux
sang, à son premier avènement. Souvenons-nous qu'il n'est plus dans la
chair, mais qu'il est un être spirituel et que, sous peu, il changera et
glorifiera comme ses membres et cohéritiers tous ceux qui l'auront
fidèlement suivi.
Jésus
se présenta à la maison judaïque sous trois personnages : comme Epoux (Jean
3 : 29), comme Moissonneur (Jean
4 : 35, 38) et comme Roi (Matthieu
21 : 3, 9, 4). Il se présente à la maison chrétienne sous les
trois mêmes personnages (2
Corinthiens 11 : 2 ;
Apocalypse 14 : 14,15 ;
17 : 14). Il vint pour la maison judaïque comme Epoux et
Moissonneur au commencement de leur moisson (le commencement de son
ministère); et juste avant sa crucifixion il se présenta comme leur Roi,
exerçant l'autorité royale, en prononçant le jugement sur eux, en laissant
leur maison déserte et dans l'acte typique de la purification du temple (Luc
19 : 41-46 ;
Marc 11 : 15-17). Il en a été exactement de même dans cette
moisson : La présence de notre Seigneur comme Epoux et Moissonneur fut
reconnue dans les premiers trois ans et demi de 1874 à 1878. Depuis ce
moment, il a été clairement manifeste que le temps était venu en 1878, où le
Jugement royal devait commencer par la maison de Dieu. C'est ici que
s'appliquent les paroles
d'Apocalypse 14 : 14-20, où notre Seigneur apparaît comme le
Moissonneur couronné. L'année 1878 ap. J.-C. étant le [[257]] parallèle de
sa prise de possession du pouvoir et de l'autorité dans le type, marque le
temps où le pouvoir comme Roi des rois est réellement assumé par notre
Seigneur, spirituel, invisible, mais présent, — le temps où il prend son
grand pouvoir pour régner, ce qui, dans la prophétie, est intimement associé
avec la résurrection de ses fidèles et avec le commencement de la détresse
et de la colère sur les nations (Apocalypse
11 : 17, 18).
Ici,
comme dans le type, le jugement commence par l'église nominale en condamnant
à la destruction les systèmes, non le peuple, qui représentent
extérieurement la véritable Eglise, le corps. Ici aussi se place la
purification du vrai temple, l'Eglise, le corps de Christ, la classe
consacrée (1
Corinthiens 3 : 16 ;
Apocalypse 3 : 12). Cette classe consacrée, ou classe du temple,
est apparentée à l'église nominale en bloc, comme le temple au sens littéral
l'était avec la ville sainte de Jérusalem, dans son ensemble. Après que la
ville fut rejetée, le temple fut purifié. Ainsi, maintenant, la classe du
temple doit être purifiée : toute pensée égoïste, charnelle et toute
mondanité doivent en être rejetées, afin que le temple puisse être pur, le
lieu où habite le saint Esprit de Dieu, le temple du Dieu vivant. Depuis
1878, le travail spécial a été la proclamation du commandement du Roi:
“Sortez du milieu d'elle [de Babylone], mon peuple, afin que vous ne
participiez pas à ses péchés, et que vous ne receviez pas de ses plaies” (Apocalypse
18 : 4). “Partez, partez; sortez de là; ne touchez pas à ce qui
est impur ! Sortez du milieu d'elle, soyez purs, vous [la sacrificature
royale] qui portez les vases de l'Eternel.” —
Esaïe 52 : 11
Un
autre point de ressemblance entre le premier et le second avènement est le
sentiment prédominant du besoin d'un libérateur et l'impression très
répandue parmi les nations que d'une façon ou d'une autre il faut qu'une
délivrance arrive bientôt : les idées de quelques-uns [[258]] s'approchant
même de la vérité de la chose. Dans chaque cas, il n'y a qu'un petit nombre
qui soient capables de reconnaître le Libérateur et de s'enrôler sous sa
bannière au service de la vérité. Dans la moisson judaïque, beaucoup
sortirent au-devant du Seigneur quand tout le peuple était dans l'attente
(de lui) (Luc
3 : 15), à l'époque de sa naissance trente ans avant son onction
comme Messie au commencement de son ministère. Ainsi, il y eut une attente
et un mouvement correspondant de la part de beaucoup (appelés plus tard
Adventistes) dirigés par un frère baptiste nommé William Miller, par Mr.
Wolf et d'autres en Europe et en Asie. Ceci atteignit son apogée en l'année
1844, juste trente ans avant 1874, l'année dans laquelle Christ, l'Epoux et
le Moissonneur vint réellement, comme l'enseignement sur le jubilé l'a
démontré. Nous trouvons en cela un autre parallèle de temps frappant entre
ces âges ; car ces trente ans correspondent aux trente ans allant de la
naissance de l'enfant Jésus jusqu'au Messie, l'Oint baptisé et présenté
comme Epoux et Moissonneur à l'âge de trente ans. —
Matthieu 3 : 11 ;
Jean 3 : 29
Il y
eut dans les deux cas un désappointement et une période d'attente de trente
ans pendant laquelle tous sommeillèrent; et il n'y eut dans chaque cas qu'un
petit nombre qui s'éveillèrent au propre temps à la réalité de la présence
du Messie. La grande masse nominale dans les deux maisons manqua de
reconnaître le temps de la Visitation, parce qu'elle était surchargée et
tiède, négligeant le commandement de faire attention et de veiller. Ainsi
sera accomplie la prédiction du prophète : — “sera une pierre d'achoppement
et un rocher de scandale aux deux maisons d'Israël” (Esaïe
8 : 14). La maison charnelle trébucha parce qu'elle avait rendue
vaine la loi de Dieu pour suivre les traditions (Marc
7: 9, 13) et n'eut par conséquent pas une conception appropriée
de la [[259]] manière et du but du premier avènement. C'est pour cette
raison qu'elle ne fut pas préparée à le recevoir tel qu'il était lorsqu'il
vint et qu'elle trébucha sur lui et son sacrifice. C'est sur le même rocher
et pour la même raison que la masse d'Israël spirituel nominal trébuche
maintenant. Elle est aveuglée par les traditions des hommes et les préjugés
sectaires qui l'empêchent d'être convenablement éclairée par la Parole de
Dieu, et n'a pas une conception convenable de la manière ou du but du second
avènement du Seigneur. Ici aussi, la croix de Christ, la doctrine de la
rançon, devient une épreuve pour tous. Il est bon, également, de remarquer
soigneusement que ni l'une ni l'autre des deux maisons ne pouvait prendre
occasion de chute d'un rocher qui n'aurait pas été présent. Le Rocher est
maintenant présent, et les systèmes nominaux trébuchent, tombent et sont
réduits en pièces, tandis que, comme au premier avènement, les véritables
Israélites reconnaissent et acceptent chacun individuellement le Rocher ; et
en grimpant sur cette vérité, ils sont élevés fort au-dessus des masses qui
y achoppent et la rejettent.
Ceux
qui ont les yeux de leur entendement éclairés ne bronchent pas, mais en
gravissant le Rocher et de ce point élevé, ils voient beaucoup plus
clairement ce qui est passé et ce qui est à venir du plan divin. Ils voient
des choses impossibles à exprimer relatives à la gloire future de l'Eglise
et du jour de fête de la terre. Ceux qui mettent leur confiance dans le
Seigneur ne seront jamais confus.
On ne
peut saisir toute la force de ce parallélisme que si l'on a pris soin de
noter que les cycles du jubilé et les temps des nations marquent les
périodes qui correspondent si exactement avec celles des parallèles
Judaïques. Les apôtres et les prophètes témoignant de la correspondance des
âges judaïque et chrétien comme [[260]] type et antitype, il n'y a donc là
aucune imagination. Nous ne nous basons pas non plus simplement sur les
parallèles pour prouver que le travail de la moisson de la dispensation
chrétienne est en voie d'exécution : comme nous l'avons déjà montré, le
commencement et la fin de cette moisson sont encore indiqués en d'autres
manières. Les cycles du Jubilé prouvent que le temps de la présence de notre
Seigneur Jésus et le commencement de son œuvre de rétablissement devaient
avoir lieu en automne 1874. Et le parallélisme dont nous avons parlé
ci-dessus montre que cette date (1874) correspond exactement avec l'onction
de Jésus comme Messie, au commencement de la moisson judaïque lors du
premier avènement. Les temps des nations prouvent que tous les gouvernements
actuels doivent* être renversés vers octobre 1914, et le parallélisme
ci-dessus montre que cette période correspond exactement avec l'an 69 qui
fut témoin du point de départ de la chute de la politique judaïque. En
présence de tout cela, une question raisonnable se pose : Ces
correspondances de temps sont-elles simplement accidentelles ou sont-elles
du même ordre divin qui, nous l'avons vu, organisa les autres affaires de la
maison charnelle, comme des figures des réalités, de cette dispensation-ci ?
*
[Commencer à] — Edit. 1937.
Non,
elles ne sont pas accidentelles. Il est hors de doute que le même Tout Sage
qui nous enseigna par la chronologie que six mille ans depuis la création
d'Adam finirent en 1872 et que le septième millier d'années, l'âge
millénaire, commença alors, qui nous enseigna par les cycles du jubilé que
la présence du Seigneur et les temps du rétablissement ont commencé en
automne 1874 et qui nous montra aussi, par les temps des nations, qu'il ne
faut pas s'attendre à ce que ces choses se fassent tout d'un coup, mais
qu'elles se feront d'une manière naturelle dans un espace de quarante ans,
nous a [[261]] aussi donné la preuve dans ces dispensations parallèles,
marquées par le double d'Israël, que non seulement il enseigne clairement en
lui-même la présence du Seigneur, la moisson et le rétablissement commençant
avec la faveur envers Israël selon la chair, mais qu'en même temps il nous
fournit une preuve de l'exactitude des autres témoignages prophétiques et de
la chronologie. Que l'on remarque bien que si une année seulement était
changée dans la chronologie ou dans l'une quelconque de ces périodes de
temps, la beauté et la force de ce parallélisme seraient détruites. Si par
exemple, la chronologie était altérée d'une année en plus ou en moins, — si
nous ajoutions une année à la période des Rois ou des Juges, ou si nous en
retranchions une année, nous nuirions au parallélisme. Si nous ajoutions une
année, cela donnerait à la première période d'Israël une longueur de 1846
ans et le double, ou l'autre moitié, serait retardé d'une année, tandis
qu'au contraire, par un tel changement de la chronologie, les cycles du
jubilé se termineraient une année plus tôt, c'est-à-dire en 1873, ce qui
ferait finir les 6000 ans en 1871, mais cela n'affecterait aucunement les
temps des nations. Comme tous peuvent le voir, l'harmonie ou le parallélisme
serait ainsi entièrement détruit. Ou alors, si on retranchait une année à la
chronologie, la confusion serait tout aussi grande les changements apportés
aux diverses périodes étant dans la direction opposée. Ainsi, chacune de ces
diverses prophéties de temps corrobore l'autre, tandis que le parallélisme
des deux dispensations resserre leur témoignage.
Ceux
qui sont tant soit peu familiers avec les calculs faits généralement par les
Seconds Adventistes et par d'autres concernant les périodes prophétiques,
etc., ont pu remarquer que cette méthode-ci de traiter ces sujets est très
différente des leurs. Ils essaient habituellement de faire terminer toutes
les prophéties à une certaine date.
[[262]]
Leurs
attentes erronées les y conduisent. Ils s'attendent à voir se dérouler le
programme tout entier en peu d'instants, tandis que sa réalisation — la
venue du Seigneur, la résurrection et le jugement du monde — exigera en
réalité mille ans. Ils croient que ce court laps de temps se terminera par
la destruction du monde par le feu. Pour saisir et accepter les prophéties
qui indiquent les différentes dates et les diverses étapes du grand plan de
Dieu, ils auraient besoin de comprendre premièrement le Plan des Ages et la
vraie manière du second avènement du Seigneur. Mais la plupart sont trop
aveuglés par leurs théories et leurs préjugés pour le faire. Les essais
qu'ils font pour appliquer les prophéties à leurs fausses attentes les ont
souvent conduits à les tordre, à les violenter ou à en retrancher pour les
faire accorder aux nécessités du cas, avec l'espoir d'arriver à faire que
toutes les prophéties se terminent à une date unique quelconque. Ces amis
devraient reconnaître leur erreur dans cette direction, car leurs attentes
ont failli les unes après les autres ; ils savent aussi bien que nous que
quelques-unes des prophéties employées par eux et qu'ils ont abandonnées, ne
peuvent plus être étendues au futur, mais qu'elles appartiennent au passé.
Elles se sont accomplies, mais d'une manière différente de ce qu'ils
attendaient, et ils ne le savent pas.
Au
contraire, les prophéties qui sont présentées ici, aussi bien que celles
encore à considérer, sont toutes naturelles et n'ont été ni tordues ni
détériorées. Nous les présentons simplement comme nous les trouvons dans la
Parole de Dieu et il est facile pour ceux qui ont une vue correcte du grand
Plan des Ages de Dieu de remarquer comment les différentes chaînes
prophétiques s'y adaptent et le mesurent. Ils le remarquent, les uns sur un
point important, d'autres sur un autre ; et pour ceux-là, à mesure qu'ils le
voient bien, ce parallélisme des dispensations judaïque et évangélique
montre et prouve d'une manière incontestable l'exactitude de tous les
autres.
L'aperçu des périodes de temps du plan de Dieu, fourni dans les prophéties,
est très semblable au devis d'un architecte ; et les parallèles de la
dispensation juive ressemblent aux esquisses de ses dessins. Supposons que
nous ayons le devis d'un architecte pour la construction d'une maison, mais
sans aucun plan et que nous soyons tout d'abord obligés d'en faire
nous-mêmes, le dessin d'après les indications du devis ; et qu'ensuite cet
architecte nous envoie son propre plan ; — si en le comparant avec
l'esquisse que nous avons faite, nous trouvons que tous les angles et toutes
les mesures sont rigoureusement semblables, nous serons assurés que nous
avons bien compris le devis. Il en est de même ici : le dessin, le type ou
plutôt la figure de l'Age de l'Evangile qui nous est fournie par l'Age
Judaïque, et la correspondance des prophéties et dès événements avec ces
ombres nous donnent, au sujet de l'exactitude de nos conclusions, une
assurance aussi forte que nous pourrions la désirer, pendant que nous
“marchons [toujours] par la foi et non par la vue”.
D'autres témoignages prophétiques qui sont encore à examiner seront aussi
trouvés en accord parfait avec ces parallèles. L'un d'entre eux, les jours
de Daniel, indique une grande bénédiction pour les consacrés qui vivront en
1874 et après — bénédiction qui s'est sûrement accomplie dans le grand
développement des vérités de la Parole de Dieu depuis ce moment-là. A Lui
qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière en soit toute la
gloire !
Rappelons-nous que la moisson judaïque de quarante ans se termina en Octobre
69 ap. J.-C. et fut suivie du complet renversement de cette nation ; que, de
même, les quarante années de la moisson de l'Age de l'Evangile finiront en
Octobre 1914, suivies immédiatement à leur tour par le renversement de la
soi-disant “chrétienté”. “En une seule heure” le jugement viendra sur elle.
—
Apocalypse 18 : 10, 16, 19.
Nous
attirons l'attention du lecteur sur la table de correspondances pages 264 et
265 ; il sera amplement récompensé d'en faire une sérieuse étude.
[[264]]
“LES DEUX MAISONS D'ISRAËL”
CORRESPONDANCES DES DISPENSATIONS MOSAÏQUE ET
CHRETIENNE