ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
II - LE
TEMPS EST PROCHE
ÉTUDE
VIII
ÉLIE
DOIT VENIR PREMIÈREMENT
Comment cette importante prophétie se rapporte au second avènement. — Un
accomplissement partiel et typique en Jean-Baptiste. — L'accomplissement
réel. — La vision sur la montagne sainte. — Ressemblances remarquables
entre Elie le type et Elie l'antitype. — Le temps est proche. — Les
perspectives. — Elisée, successeur d'Elie.
“Voici, je vais vous envoyer Elie le prophète avant que le jour grand et
redoutable de l'Eternel vienne. Il convertira le cœur des pères envers
les enfants et le cœur des enfants envers leurs pères ; de peur que je
ne vienne et que je ne frappe la terre à la façon de l'interdit”. —
Malachie 4 : 5,6, Ost.
EN
considérant les preuves que le temps de l'établissement du royaume du Messie
sur la terre est venu, cette prophétie montrant qu'Elie doit venir
premièrement ne doit pas être négligée.
C'est
une expression toute particulière que celle de notre texte. La pensée semble
être que l'oeuvre d'Elie consistera à ramener [convertir] les parents à
l'humble condition d'enfants ; qu'après les avoir rendus dociles comme de
petits enfants, il détournera leurs cœurs de l'erreur, du péché et de
l'incrédulité et les ramènera en harmonie avec leurs “pères” — nom donné par
les Hébreux à leurs fidèles patriarches et prophètes.
La
prophétie de Malachie, le dernier message envoyé par Jéhovah à Israël,
paraît les avoir profondément impressionnés, spécialement les deux derniers
chapitres qui parlent particulièrement de la venue du Messie et des épreuves
spéciales que le jour de la présence du Seigneur apportera avec lui (voy.
Malachie 3 : 1-3, 13-18 ;
4 : 1-6).
[[268]]
Déduisant de cela que l'épreuve serait particulière, ils tirèrent une
consolation des derniers versets mentionnés ci-dessus qui promirent qu'Elie,
le prophète, qui autrefois convertit la nation entière du culte de Baal au
culte de Dieu, reviendrait auparavant pour les préparer avant ce sévère
temps d'épreuves que la venue du Messie apportera. Cette prophétie ne
s'accomplit pas lors du premier avènement de notre Seigneur ; pas plus la
partie qui concerne le Messie que celle qui parle de la venue d'Elie. La
prophétie concerne évidemment le second avènement, la venue du “Messager de
l'Alliance” en gloire et puissance, ainsi que l'épreuve et la grande
détresse du jour de l'Eternel dans ce temps-là. Toutefois, la présentation
de Christ à Israël type et la grande détresse qui fondit sur ce peuple,
comme nation, quand il le rejeta, furent, ainsi que Dieu l'avait prévu et
projeté, une autre figure pour illustrer plus fortement dans nombre de
détails les choses présentées dans cette prophétie. Jean-Baptiste fit, dans
l'esprit d'Elie et pour Israël, une œuvre semblable à celle de l'Elie promis
mais il ne réussit pas ; et le résultat qui suivit fut des troubles (une
malédiction) sur cette nation. L'Elie réel dont parle le prophète devra
faire un grand travail sur la “terre” entière pour préparer toute l'humanité
au second avènement ; il échouera aussi pour un temps et le résultat qui
suivra sera un grand temps de détresse, la malédiction, qui frappera le
monde entier. La venue d'Elie est mentionnée par le prophète comme devant
avoir lieu “avant” ce grand et terrible jour de Jéhovah.* Puisque,
comme nous l'avons montré, le grand jour de Jéhovah commença en 1874,
continuera pendant quarante ans et finira à l'expiration des temps des
nations par le renversement complet de la domination mondaine et satanique
de la terre et par [[269]] l'investiture complète d'Emmanuel — Christ Jésus
et ses saints — avec toute puissance et domination, il est important pour
nous de démontrer ici qu'Elie est venu. Il échoua dans Sa mission de
convertir le cœur des hommes à la condition d'enfants et à la sagesse des
justes ; aussi le grand temps de détresse vient-il comme Dieu l'avait prévu
et prédit. Dans ce temps Dieu instruira l'humanité par de sévères et amères
expériences des leçons qu'elle aura à bien apprendre, pour préparer les
hommes à accepter avec reconnaissance le Christ, le Messager de Jéhovah de
la Nouvelle Alliance avec tous les justes arrangements, lois, etc., de cette
alliance.
* Voir volume
I, chapitre XV.
Comme
nous l'avons vu, beaucoup des promesses et des projets de Dieu
s'accomplirent sur une petite échelle chez une nation, Israël, lors du
premier avènement, comme une illustration des réalités supérieures, plus
grandioses, qui s'accompliraient à la seconde venue de Christ. De même que
les miracles, les guérisons, etc., typifiaient les plus grandes œuvres de
l'Age millénaire ; que l'entrée de notre Seigneur comme Roi monté sur un âne
représentait Jésus assumant une plus grande puissance, une majesté et un
honneur plus grands à son second avènement comme Roi des rois et Seigneur
des seigneurs ; ainsi, “l'homme Christ Jésus” et sa petite troupe de
disciples représentaient le Seigneur de gloire hautement exalté, associé
avec les saints, son épouse et ses cohéritiers à son Second avènement.
Ainsi Jean-Baptiste et ses disciples, engagés dans la même œuvre avec
lui et sous sa direction en essayant de convertir Israël et de le préparer à
recevoir le Messie, représentaient l'Elie réel (l'Eglise chrétienne)
dont le travail a été d'essayer de convertir le monde avant la venue
du Messie, le Seigneur Spirituel de gloire, et Roi des rois. Jean-Baptiste,
dans l'esprit et le pouvoir d'Elie, ne réussit pas à réformer Israël [[270]]
et, comme conséquence (Matthieu
17 : 12), celui-ci rejeta Jésus dans la chair et attira sur
lui-même un grand “jour de vengeance”, de détresse et de colère (Luc
21 : 22). De même, seulement sur une plus vaste échelle, le
réel et plus grand Elie ne réussit pas à convertir le monde et à le
préparer à recevoir le Roi de gloire ; et maintenant, en conséquence, il
faut que le grand Jour de colère vienne sur le monde pour fondre, amollir,
humilier et préparer tous les hommes à crier du fond de leur cœur : “Hosanna
! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !”
Nous
voyons ainsi que l'Eglise dans la chair (le Christ dans la chair,
tête et corps) est l'Elie ou le précurseur de l'Eglise dans la gloire,
l'Oint de Jéhovah. Non pas l'église nominale, mais la véritable Eglise
consacrée qui, de l'autre côté de la tombe, sera le grand Libérateur, oint
c'est elle qui constitue l'Elie. Sa mission est de réprouver l'erreur et le
péché et de montrer le royaume de gloire qui vient. Jésus et les apôtres et
après eux tous les fidèles en Christ Jésus font partie, de ce grand Elie
antitype, prophète ou instructeur, la même classe (tête et corps) qui sous
peu composera le Roi de gloire. Le travail, dans lequel l'Eglise est engagée
maintenant, est préliminaire à son travail futur, aussi loin que cela
concerne la réformation du monde. Dans ses fonctions royales, l'Eglise
accomplira pour le monde ce qu'elle ne réussit pas à faire en tant qu'Elie
instructeur. Qu'on nous comprenne bien : nous avons jusqu'ici montré que le
plan de Dieu ne s'étend pas à la conversion du monde pendant l'âge de
l'Evangile ; Dieu ne s'était pas proposé cela, mais il voulut, pour cet
âge-ci, simplement l'élection et l'épreuve de l'Eglise, réservant la,
bénédiction du monde par l'Eglise, le Christ, pour un âge après celui-ci.
Nous ne contredisons pas cela lorsque nous disons que l'Elie, Christ dans la
chair, a essayé de convertir le monde et n'a réussi qu'à apporter des
réformes peu importantes et partielles, car bien que Dieu prédit que notre
mission envers le monde n'aboutirait qu'en partie et ne servirait qu'à la
sélection d'un petit troupeau de choix, mais sachant que l'effort réagirait
favorablement sur nous-mêmes, il nous donna mission par le moyen de notre
Seigneur d'essayer de convertir le monde lorsqu'il dit : Allez par
tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute créature”. Voyant que
Dieu avait prédit notre échec présent, comme aussi notre succès futur
lorsqu'il nous aura glorifiés et revêtus de puissance divine, nous pouvons
alors nous réjouir, considérant l'insuccès des dix-huit siècles passés, en
nous rendant compte que le travail de la classe du véritable Elie n'a pas
été vain, mais a servi le dessein divin en préparant la véritable Eglise,
tout en rendant témoignage devant le monde, lequel en profitera au temps
convenable.
Jean-Baptiste n'était pas réellement Elie revenu sur la terre ; l'Eglise ne
l'est pas davantage. Mais comme il fut vrai de Jean qu'il fit un travail
d'Elie en Israël (Luc
1 : 17) pour le préparer et introduire le Seigneur dans la
chair, ainsi cela est-il vrai de l'Eglise : elle fait pour le monde le
travail prédit d'Elie, dans l'esprit et la puissance d'Elie, et annonce le
second avènement de notre Seigneur, se servant à peu près des mêmes paroles
dont Jean se servit au premier avènement : “Au milieu de vous, il y en a un
que vous ne connaissez pas ; c'est celui qui vient après moi, qui m'est
préféré” [est au-dessus de moi ou m'est supérieur]. —
Jean 1 : 26,27. Ost.
Tous
ne reçurent pas le témoignage de Jean et ne comprirent pas qu'il était le
précurseur de Jésus dans la chair. S'ils avaient reconnu cela, ils auraient
été préparés à recevoir Jésus comme leur Messie. Pour tous ceux d'entre eux
qui purent accepter et acceptèrent ce : [[272]] message de Jean et reçurent
Christ, Jean fit le travail d'Elie. Comme le Seigneur le leur dit en
parlant de Jean (Matthieu
11 : 14) : “Si vous voulez recevoir ceci [ce message],
celui-ci est [typifié] l'Elie qui devait venir” et quoique Jean et son œuvre
n'aient pas complété, il s'en faut de beaucoup, la prédiction concernant
Elie, de même notre Seigneur dans la chair n'accomplit pas tout ce
qui était prédit du Messie. Il fut pour tous ceux qui purent le recevoir
l'Oint de Jéhovah, même avant d'avoir terminé son sacrifice, d'avoir été
glorifié ou d'être revenu dans l'exercice de la charge de Messie ou
Libérateur. Lors du premier avènement, Jean avait comme achevé dans une
certaine mesure le type commencé dans la personne et le travail d'Elie ; et
cette œuvre de Jean au premier avènement préfigurait l'oeuvre finale de
l'Eglise au second avènement. Les membres de celle-ci, les pieds de Christ
dans la chair — les pieds d'Elie, — annoncent le royaume (Esaïe
52 : 7). A tous ceux qui “peuvent le recevoir”, nous
annonçons le règne de Christ glorifié comme étant tout proche, de même que
nous avons indiqué à ceux qui peuvent le recevoir qui est
l'Elie-antitype prédit. Plusieurs, sans doute, ne le recevront pas, mais
seront toujours dans l'attente d'un certain homme qui accomplira les
prédictions de Malachie ; ils ne reconnaîtront pas le temps de leur
visitation jusqu'au jour où le grand temps de détresse brûlera comme un
four. On verra alors que la non-réussite à convertir et restaurer le monde
par Elie, le Christ dans la chair, fut tout aussi bien un résultat prévu que
le fut l'échec de Jean à convertir Israël ! Néanmoins, ce sera la même
classe d'Elie, mais glorifiée et remplie de puissance qui, pendant l'âge
millénaire, bénira et enseignera le monde et restaurera toutes choses comme
cela a été promis par la bouche de tous les saints prophètes (Actes
3 : 19-21). Ce n'est que de nom et comme ressemblance [[273]]
que l'Elie-type cesse avec notre carrière terrestre. En harmonie avec cela,
nous avons la réponse que fit le Seigneur à l'interrogation de ses disciples
: “Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne
premièrement ?” Notre Seigneur, en leur répondant, n'entreprend pas de leur
expliquer pleinement comment Elie était un type, ni comment Jean en était la
continuation, en même temps que l'accomplissement au sens figuré, etc.,
choses que les disciples n'étaient pas alors préparés à comprendre et qui
d'ailleurs n'étaient pas propres à être comprises à ce moment-là ; aussi,
tout en indiquant l'insuccès de Jean comme un accomplissement partiel
de la prophétie, notre Seigneur ajoute : “Oui, Elie doit venir * et
rétablir toutes choses” (Matth.
17 : 11). Il pensait évidemment à sa propre œuvre glorieuse de
l'âge à venir, lorsqu'il serait associé avec son corps glorifié que l'âge de
l'évangile devait rassembler et éprouver. Il regardait au delà du voile dans
l'âge millénaire et voyait ceux de la classe d'Elie ravis dans les chariots
de feu en puissance et grande gloire — dans l'exaltation spirituelle. La
figure qui est employée lorsqu'il est question de l'Eglise seule, séparée de
son Seigneur et chef est celle d'une femme ; séparée et distincte de
son Seigneur, l'Epoux, elle est une vierge fiancée. Mais dans le cas qui
nous occupe, c'est la figure d'un homme, Elie, qui est employée, parce que
l'œuvre préfigurée n'est pas l'œuvre de l'Eglise séparée de Jésus, mais le
travail de tous deux ensemble. Notre Seigneur était le chef et précurseur de
l'Eglise dans la chair (l'Elie), tout domine il est le chef de l'Eglise
triomphante, le Christ. Il y a d'autres exemples dans lesquels un homme est
employé comme figure pour symboliser l'œuvre commune de Christ
Jésus et de son corps, l'Eglise. Par [[274]] exemple, Aaron et tous ses
successeurs dans la charge de souverain sacrificateur représentaient le
Seigneur, et les sous-prêtres, les membres de Son corps ; Melchisédek
représentait d'une manière semblable de corps entier en gloire ; il
en est ainsi de Moïse, de David et de Salomon. Ainsi l'emploi d'Elie comme
une figure pour représenter une œuvre unie de Christ et de l'Eglise
est en harmonie avec les usages de l'Ecriture. En raison de la classe
représentée par Elie, combien puissamment éloquente fut la “vision”
que le Seigneur montra aux trois disciples sur la montagne de la
transfiguration (Matthieu
17 : 1-9) ! Pierre nous dit que ce fut une vision du royaume à
venir (2
Pierre 1 : 16-18). Jésus transfiguré apparut rayonnant de clarté
à leurs yeux, tandis qu'une figure de Moïse représentait la dispensation
mosaïque ou de la loi, et une figure d'Elie, la dispensation chrétienne ou
de l'évangile. Ces deux dispensations attendent et indiquent les souffrances
de Christ et la gloire qui doit suivre et en parlent.
* Les plus anciens manuscrits
omettent “premièrement”. Voy. les traductions Stapfer, Segond et Crampon.
Avant
de quitter ce sujet, nous voulons indiquer certains traits et incidents de
la vie du prophète Elie, le type, les comparant avec l'histoire de l'Eglise,
l'Elie antitype. Ces comparaisons étonneront certainement tous ceux qui ne
les ont pas déjà remarquées ; et pour qu'elles puissent être vues plus
facilement, nous les plaçons en colonnes parallèles (voyez page suivante).
Ces
coïncidences sont remarquables et ne sont pas accidentelles. Le fait qu'Elie
devait venir avant le grand jour et que maintenant nous trouvons que
l'Eglise est l'Elie-antitype prédit par Malachie le prophète et typifié en
outre par Jean-Baptiste, devrait être regardé comme une autre épreuve que le
temps est proche, que le grand jour de l'Eternel est proche. Mais il y a en
outre dans ce type des suggestions appuyées par d'autres passages et qui
sont destinées à guider, à fortifier et préparer les saints, pour bien
accomplir leur part dans le jour orageux qui est devant nous.
[[275]]
ELIE |
L'EGLISE |
Elie fut
persécuté à cause de sa
fidélité à la vérité et à la justice. |
L'Eglise fut persécutée à cause de sa
fidélité à la vérité et à la justice. |
Son principal
persécuteur fut Jésabel,
la méchante reine d'Israël, qui est mentionnée par son nom,
comme type
de l'ennemi des saints.
—
Apocalypse 2 : 20. |
Son principal persécuteur fut l'Eglise
apostate de Rome,
qui prétend gouverner
“en reine” sur l'Israël spirituel.
—
Apocalypse 18 : 7. |
La puissance
persécutrice de Jésabel s'exerça par le moyen de son mari,
le roi Achab |
La puissance persécutrice de la papauté s'exerça par le moyen de
l'empire
romain avec qui elle s'était alliée. |
Elie s'enfuit
de devant Jésabel et Achab dans le désert, en un lieu préparé
par Dieu, où il fut miraculeusement nourri.
—
1 Rois 17 : 3-9. |
La vraie Eglise s'enfuit dans le désert symbolique (dans la
solitude), en son lieu préparé par Dieu où elle fut soutenue.
Apocalypse 12 : 6, 16. |
Elie fut
“trois ans et six mois”
dans le désert ; il ne plut pas
pendant ce temps et une
grande famine régna dans le pays.
—
Jacques 5 : 17 ;
1 Rois 17 : 7 ;
18 : 2. |
L'Eglise fut 3 ans ½ symboliques
(un jour pour un an — 1260 ans littéraux)
dans la condition de l'isolement ; pendant ce temps une famine
spirituelle sévit à cause du manque de la vérité, l'eau
vivifiante.
— Comp.
Apocalypse 12 : 6 ;
11 : 3 ;
Amos 8 : 11. |
Après les 3
ans ½, ou 1260 jours,
quand Elie revint du désert,
les erreurs des prêtres de
Jésabel furent manifestes,
le vrai Dieu fut honoré
et il y eut une forte pluie.
—
1 Rois 18 : 41-45. |
A
la fin des 1260 ans (en 1799)
la puissance de la vérité et de
ses témoins fut manifestée ;
depuis lors, la Vérité
s'est répandue sous forme de millions
de Bibles qui chaque année vont
rafraîchir le monde et porter des fruits. |
Tout d'abord
le roi et le peuple
se réjouirent et Elie et son
Dieu furent honorés ; mais l'esprit
de Jésabel ne changea pas ;
elle chercha encore à ôter
la vie à Elie, qui fut de nouveau
obligé de se retirer dans le désert.
—
1 Rois 18 : 40,45,46 ;
19 : 1-4. |
La Bible a apporté de telles
bénédictions que les gouvernements
terrestres y reconnaissent la main
de l'Eternel. Mais les principes
de la papauté — Jésabel — se retrouvent
dans les soi-disant sectes protestantes,
ce qui oblige les saints à se retirer
à nouveau dans la condition de l'isolement. |
La carrière
d'Elie se termina
par son enlèvement. |
Les saints seront changés de la condition terrestre à la
condition céleste. |
[[276]]
Nous
ne désirons pas dresser devant l'esprit un sombre tableau : nous
préférerions penser à la gloire qui doit suivre le grand jour de la colère
et aux joies du jour millénaire qui s'introduit, plutôt qu'aux afflictions
et aux découragements de l'avenir très prochain, précédant le lever complet
du soleil. Mais il est nécessaire que les saints soient, au moins dans une
certaine mesure, avertis des événements imminents, afin que lorsqu'ils se
produiront, ils ne soient pas alarmés ou découragés ; mais qu'étant
prémunis, ils sachent comment y faire face et puissent aussi apprécier
d'autant mieux les bénédictions du présent, pour travailler diligemment
pendant qu'il est jour ; la nuit [un temps beaucoup plus sombre en
comparaison du temps présent appelé jour] vient, où personne ne PEUT
TRAVAILLER.
Le
court temps actuel, avant que les nuées de tempêtes éclatent sur le monde,
est un temps des plus favorables pour le travail de la classe d'Elie ; il
correspond aux jours heureux d'Elie et de Jean. Il est favorable pour que,
personnellement, chacun puisse croître en grâce et en connaissance, et aussi
pour propager la vérité — le temps le plus favorable qu'on ait jamais connu.
Combien se seraient réjouis ceux qui les premiers, ont cherché à sonder la
vérité, ceux de Béree, par exemple, s'ils avaient eu les moyens d étude que
nous possédons aujourd'hui ! - Bibles imprimées complètes avec renvois ;
concordances, histoires ; encyclopédies dictionnaires et différents autres
précieux ouvrages de références dont les prix sont accessibles à tous et
qu'on peut même consulter gratuitement dans les bibliothèques publiques
jusque dans les villes de moyenne Importance. Ajoutez à tout cela
l'accroissement de la lumière de l'aurore du jour millénaire ainsi que la
[[277]] faculté qu'ont toutes les classes de lire et de penser
intelligemment pour elles-mêmes. Avec de tels aides, on peut apprendre plus
de la Parole de Dieu et de son plan en un jour que ne l'auraient pu faire en
une année ceux des temps moins favorisés. Il n'y a même jamais eu un temps
aussi favorable pour l'effort des chrétiens, ou qui ait poussé davantage à
l'action et au zèle que ce temps du message de la moisson de la présence du
Seigneur et de la bonne nouvelle du royaume qui approche.
Si
nous voulons voyager d'un lieu à un autre pour nous rencontrer avec d'autres
frères en la foi, nous pouvons faire autant et plus de route en une semaine
que Paul ne pouvait en faire en un mois ou plus et avec beaucoup plus de
confort. Si nous voulons parler en public, nous pouvons le faire sans être
molestés ou terrorisés par qui que ce soit. Nous vivons dans un temps où les
masses du peuple savent lire et écrire, ce qui n'était le partage que d'un
très petit nombre dans les temps passés ; nous vivons à une époque où on
peut se procurer facilement et à bas prix l'Evangile imprimé, qui a souvent
plus d'effet que des sermons oraux. Les cœurs de bonne volonté peuvent faire
beaucoup plus maintenant qu'Aquilas et Priscille ne le purent de leurs jours
avec la même somme d'efforts. Nous pouvons prêcher par le moyen des imprimés
et des journaux, nous servant du système merveilleux des postes établi de
nos jours pour les faire parvenir presque sans frais à nos amis et aux
étrangers dans le monde entier.
Mais
l'apôtre, parlant de l'église nominale dans les derniers jours, assure qu'il
viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine” (2
Timothée 4 : 3). Si cette parole est vraie maintenant, dans le
même sens que pendant des siècles, elle aura dans l'avenir un
accomplissement plus clair et plus puissant.
[[278]]
Il
est certain que l'église nominale ne supportera pas maintenant ceux qui,
ignorant ses credo, “prêchent la Parole”, — “tout le conseil [le plan] de
Dieu” ; ils ont par contre des oreilles qui leur démangent, ils aiment les
spéculations sur l'évolution et les philosophies faussement ainsi nommées,
plutôt que la Parole de Dieu. Cependant, comme ils ne peuvent pas
l'empêcher, ils supportent jusqu'à un certain point la saine doctrine ; plus
que Rome dans ses jours de gloire ne la supportait. Immédiatement avant les
paroles que nous venons de citer, l'apôtre parle directement des temps
difficiles des “derniers jours de cet âge” (2
Timothée 3 : 1-13) en indiquant que l'esprit hautain, l'amour
des plaisirs, la haine du bien, seront les caractéristiques de l'époque,
avec son formalisme, sa convoitise, son orgueil et son ingratitude. Il
déclare que dans l'Eglise des hommes méchants et des imposteurs iront en
empirant, séduisant les autres et étant séduits eux-mêmes par leurs propres
sophismes. Du moment que l'apôtre a pensé et écrit pour ce qui regarde
spécialement les derniers jours, et non concernant le moyen âge, nous sommes
mûrement en plein droit de nous demander si nous ne sommes pas au seuil de
cette saison, dans ces derniers jours où la saine doctrine ne sera plus
supportée ni permise en aucune manière.
Quoiqu'il soit vrai que, d'une manière générale, il n'est plus permis
maintenant à personne d'acheter ou de vendre [trafiquer de la vérité] dans
les marchés ou synagogues ordinaires, sinon à ceux qui ont la marque de la
bête ou le nombre de son nom (Apocalypse
13 : 17), ceux pourtant qui sont pleinement consacrés ont appris
que les magnifiques temples modernes, appelés églises, ne sont pas plus
nécessaires maintenant qu'ils ne l'étaient du temps des apôtres et que les
grandes orgues et les chœurs bien organisés ne sont pas des accompagnements
indispensables pour attirer l'attention [[279]] du peuple ; car aujourd'hui,
comme aux premiers jours, le peuple écoute l'Evangile avec plaisir aux coins
des rues et dans les places publiques, par la voie de la poste, par les
journaux et par les livres. Une question se pose à nous : Cette déclaration
de l'Apocalypse ne pourrait-elle signifier davantage que ce que nous avons
vu jusqu'à présent ? La déclaration de Paul ne pourrait-elle impliquer qu'un
temps viendrait, dans les derniers jours, où la saine doctrine ne serait
plus du tout supportée ? Notre cas ne pourrait-il à cet égard, être en
quelque manière semblable à l'expérience que fit Jean Baptiste le type,
lorsqu'il fut mis en prison ? En d'autres termes, que pouvons-nous espérer
entre le temps présent, relativement favorable, quoiqu'il ne soit pas sans
ses difficultés, et le temps béni à venir où rien n'entravera la Justice ?
Continuera-t-il à être un temps aussi favorable que le présent pour
travailler dans !a vigne ? Le sera-t-il davantage ou le sera-t-il moins ?
Etudions ce que ces types indiquent ; car puisque le Seigneur a dirigé notre
attention sur eux, tout ce que nous trouvons dans la vie et dans les
expériences d'Elie ou de Jean qui semble se rapporter de façon appropriée
aux expériences de l'Eglise et au témoignage concernant sa course terrestre
future, nous sommes justifiés à le reconnaître comme typique.
Elie
fut séparé de la scène terrestre par un chariot de feu, figure de la gloire
spirituelle et de l'exaltation qui attendent, à la fin de la course
terrestre, ceux de l'Eglise qui vivent et restent dans les derniers jours.
Mais nous devrions aussi nous rappeler que ce fut dans un tourbillon ou une
tempête qu'il fut enlevé ; une tempête est le symbole de détresse, aussi
bien que le chariot de feu est une figure de victoire et d'échappement
glorieux hors de ce trouble.
La
fin des expériences de Jean-Baptiste fut marquée bien plus clairement encore
par des traits d'affliction.
[[280]]
Quoique le peuple ne l'eût pas suivi (Matthieu17 : 12) Il le reconnut
pendant un espace de temps très court comme un serviteur de Dieu et un
prophète (Jean
5 : 35) cependant lorsqu'il annonça la présence du Messie son
influence commença bientôt à diminuer ainsi qu'il l'avait déclaré en disant
de Christ : “Il faut qu'il croisse et que je diminue”. Il doit en être de
même à la fin de cet âge-ci ; le travail de la classe de Jean (la classe
d'Elie), se termine par l’annonce que le royaume des cieux est proche et que
le Roi est présent C'est ce qui a lieu maintenant ; et les paroles du
témoignage de Jean s'appliquent avec une égale force à ce temps du second
avènement du Seigneur : “Au milieu de vous se tient [est présent] quelqu'un
que vous ne connaissez pas” ; “Il a son van à la main et il nettoiera
parfaitement son aire ; il amassera son blé dans le grenier, mais brûlera la
paille au feu inextinguible”, le grand temps de détresse (Jean
1 : 26 ;
Matthieu 3 : 12).
De la
même manière que Jean est allé en décroissant son œuvre spéciale étant
accomplie lorsque son message fut délivré - ainsi l'Eglise dans la chair
doit décroître lorsque son message sera donné, jusqu’à ce que le dernier
membre ait déposé sa vie consacrée et soit passé de l'autre côté du voile
dans la gloire pour être désormais un membre du glorieux Christ régnant. De
même que Jean dit que Jésus devait croître, ainsi, maintenant que le royaume
réel est sur le point d'être établi, nous pouvons avec confiance dire que le
Roi est présent et que son royaume doit croître jusqu'à ce qu'il remplisse
toute la terre. Ce que Jean annonçait de l’œuvre de la “moisson” - le
rassemblement du froment et la détresse venant sur la balle, trouve aussi
son parallèle dans le temps présent.
La
liberté de Jean fut restreinte peu après qu'il eut délivré son message
annonçant celui qui était présent et l'œuvre qu'il allait faire ; il fut
Jeté en prison parce [[281]] qu'il avait réprouvé le roi dans son union
impropre avec une femme (Matthieu
14 : 4). Bien que les fidèles enfants de Dieu aient souvent
indiqué que l'union entre l'Eglise et le pouvoir civil est illicite et
appelée dans les Ecritures une prostitution (Apocalypse
17 : 5), et bien que le monde se soit en grande partie retiré
des églises, l'union existe toujours et les Ecritures semblent indiquer que
dans le temps de détresse qui approche, les églises nominales, les
soi-disant vierges de Christ, seront du côté des rois de la terre et unies à
ceux-ci, tandis que la véritable Eglise, comme son type Jean-Baptiste, sera
impopulaire et se verra privée de sa liberté à cause de sa fidélité à
s'opposer à l'erreur et à la condamner.
Dans
le cas de Jean, aussi bien que dans celui d'Elie, ce fut une femme qui
persécuta, un roi agissant comme son agent et son instrument. Pour la vraie
Eglise il en était ainsi dans le passé et il en sera sans doute ainsi dans
l'avenir, l'église nominale représentée par une femme et le gouvernement
civil par un roi. Non seulement la prophétie indique une union plus intime
entre ceux-ci que celle qui existe maintenant, mais tout observateur sérieux
peut voir que le levier principal par 'lequel l'aristocratie royale gouverne
les masses est la croyance superstitieuse que Dieu a nommé ces grands hommes
souvent faibles et vicieux pour régner sur eux; et que se rebeller contre la
tyrannie et l'injustice pour réclamer la justice, la liberté et l'égalité
des droits, c'est s'opposer à la volonté de Dieu. Ainsi la tendance des
gouvernements et des églises est vers une union ouverte ou secrète en vue de
leur bien être commun dans l'orage qui vient.
Non
seulement cela, mais le conflit qui s'approche entre l'aristocratie et les
masses de chaque pays civilisé sera si particulier et si différent de toutes
les expériences précédentes que les gens modérés et conservateurs, de
tendance religieuse, craignant le naufrage total de la [[282]] société dans
le chaos et l'anarchie, préféreront naturellement la monarchie, l'oppression
et la servitude à toute autre chose qui sera certainement pire. Voilà
pourquoi ceux-là s'associeront avec l'église et l'état, avec l'opulence et
l'aristocratie dans l'effort général pour réprimer et prévenir ce conflit
irrépressible, “la bataille du grand jour du Dieu Tout-Puissant”.
Eventuellement peut-être les seules exceptions à cette alternative, parmi
ceux qui aiment la paix et la vraie religion, seront ceux auxquels le Roi
des rois daigne révéler ses plans au moyen de sa Parole (Jean
16 : 13) et qui ont une entière confiance en sa sagesse, son
amour, aussi bien qu'en sa puissance de faire que toutes choses s'exécutent
selon ses promesses. Parmi le peuple conservateur, aimant l'ordre, ceux qui
voient la part que la révolution sociale à venir doit jouer dans le plan de
Dieu, en déplaçant les systèmes stériles dont le temps est passé et en
préparant le monde par un processus de nivellement pour le règne millénaire
de justice, seront capables de comprendre la situation et d'agir en
conséquence. Mais ceux-là ne seront pas compris, leurs efforts pour indiquer
le véritable état des choses et le réel et seul remède, seront probablement
contrariés et empêchés par ceux qui n'en voient pas le grand résultat et
qui, n'aimant pas abandonner leur propre volonté, leurs idées et leurs
plans, sont incapables de voir les plans de Dieu. Quand des mesures
répressives, restrictives et coercitives seront jugées nécessaires, elles
comprendront non seulement les organisations ouvrières et les publications
qui soutiendront leurs droits et leurs torts, mais aussi ceux qui
enseigneront le plan de Dieu, la cause réelle de la grande détresse des
nations et le seul remède à y apporter. Oui, le temps est très rapproché où
des mesures répressives seront peut-être employées contre tous les efforts
des Saints pour propager la bonne nouvelle du royaume qui vient, avec
l'allégation que les intérêts généraux et le bien-être public exigent un tel
procédé.
C'est
de cette manière que s'accompliraient les prédictions du
Psaume 2, même avec plus de violence peut-être à la fin que nous
ne pouvons l'imaginer maintenant, bien qu'elles aient été déjà accomplies
partiellement sur la Tête du corps. —
Actes 4 : 25-29.
La
même nécessité de restreindre la liberté sur les questions politiques et
sociales sera probablement encore étendue à la libre expression sur des
questions religieuses qui sont en réalité à la base de toute liberté. Il ne
serait donc pas surprenant si, un beau jour, un “gouvernement fort” ou une
monarchie, remplaçait la grande république de l'Amérique du Nord. Une chose
est en tout cas tout à fait probable, c'est qu'une confession de foi commune
sera jugée utile et sera promulguée. Enseigner quelque chose en dehors de ce
dogme général sera traité et puni comme une offense politique. Une telle
persécution ne fournirait pas seulement à la fin, ou à la moisson de cet
âge, un autre parallèle à la moisson de l'âge judaïque (Actes
4 : 10-13, 23-30 ;
5 : 29-41 ;
11 : 19) mais donnerait aussi une signification plus large et
plus profonde aux paroles des apôtres Paul et Jean (2
Timothée 4 : 3 ;
Apocalypse 13 : 17) et aux illustrations types se rapportant à
la fin de la carrière terrestre de la véritable Eglise, représentée par le
départ d'Elie dans un tourbillon et par l'emprisonnement et la décapitation
de Jean-Baptiste.
Les
futurs développements prouveront si nous avons déchiffré correctement ou
incorrectement le témoignage prophétique. Au moins pouvons-nous en tirer
pour notre profit deux leçons : Premièrement, nous devrions être préparés,
armés et si parfaitement équipés de l'invincible vérité que les persécutions
ne feraient qu'augmenter notre zèle plutôt que de nous faire abaisser ou
abandonner notre étendard par surprise où par crainte, lorsque [[284]] les
rois de la terre se lèveront et qu'avec les dirigeants religieux du peuple
ils seront ligués contre nous et contre les vérités desquelles Dieu nous a
accordé le privilège de rendre témoignage, comme ses serviteurs et
ambassadeurs (1
Jean 3 : 11). Deuxièmement de telles réflexions concernant
l'avenir, contrastant avec les privilèges du présent, devraient stimuler
chaque enfant de Dieu consacré pour qu'il use diligemment des privilèges et
des facilités qui sont à sa portée, se souvenant que “celui qui moissonne
reçoit un salaire”, aussi bien que celui qui a planté et arrosé ; et que
c'est maintenant un temps comme jamais d'amasser du fruit pour la vie
éternelle. La tranquillité relative dont nous jouissons actuellement, avec
ses plus grandes libertés et ses avantages dans tous les domaines, est
voulue de Dieu et est destinée à sceller au front (intellectuellement par la
vérité) les vrais serviteurs de Dieu. — Voy.
Apocalypse 7 : 3.
“Que le “peu de temps”
intermédiaire
“soit vu par tous dans toute sa lumière”
Le
Maître a dit : “Travaillez pendant qu'il est jour, la nuit vient où personne
ne peut travailler”. “Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais
pour celle qui subsiste pour la vie éternelle”. Nous voyons dans le propre
temps présent qu'Elie, le prophète, vint comme il avait été prédit, avant le
grand et remarquable jour de l'Eternel. Nous entendons son dernier
témoignage, semblable à celui de Jean, disant : “Au milieu de vous se tient
quelqu'un que vous ne connaissez pas” ; il a son van à la main, il nettoiera
parfaitement son aire et il amassera son blé dans le grenier, mais il
brûlera l'ivraie [comme ivraie, non pas comme hommes] au feu inextinguible
dans le temps de détresse, de malédiction qui doit nécessairement venir pour
préparer le chemin du Roi des rois. Il faut qu'il croisse et qu'Elie
diminue, jusqu'à ce qu'il soit [[285]] complètement arrêté dans son travail.
Non seulement nous entendons maintenant ce témoignage de la bouche de
quelques-uns de la classe d'Elie, mais avant longtemps ce message sera
proclamé par tous ceux qui sont de cette classe et qui seront ainsi engagés
dans le travail d'Elie. Ceux seuls qui seront ainsi fidèles, feront partie
de l'Elie glorifié et pourront participer à l'œuvre du rétablissement de
toutes choses qui, durant le Millenium, aura un grand succès. Une profonde
signification se trouve dans le nom d'Elie ; il signifie Dieu [le puissant]
de Jéhovah [ou mon Dieu est Jéhovah]. C'est un nom très approprié pour
l'Oint de l'Eternel dont l'œuvre sera de rétablir toutes choses desquelles
Dieu a parlé par la bouche de tous ses saints prophètes dès le commencement
du monde.
En
terminant ce sujet, nous remarquerons encore brièvement le fait que le
prophète Elie, à la fin de sa carrière appela Elisée qui, après avoir offert
un sacrifice, quitta tout, le suivit et devint son successeur comme
prophète, lorsqu'Elie fut emporté dans un tourbillon — recevant son manteau
d'autorité et une part de son esprit et de son pouvoir (1
Rois 19 : 16). Puisque Elie représentait le corps de Christ dans
la chair, l'Eglise victorieuse, une troupe, un certain nombre, nous devrions
en conclure, cela n'est que raisonnable, qu'Elisée représentait aussi une
classe ; une classe qui éprouvera une profonde sympathie pour la classe
d'Elie et suivra les procédés du Seigneur à son égard, sans s'attendre
cependant à être glorifiée. Elle sera séparée de la classe d'Elie par le
“tourbillon” de troubles. Elle conservera néanmoins un intérêt et recevra
une bénédiction. Après qu'Elie fut parti, Elisée devint courageux et
puissant de .telle sorte que les théologiens de cette époque (“les fils des
prophètes”) purent dire : L'esprit d'Elie repose maintenant sur Elisée !
La
signification du nom d'Elisée est : “Puissant [[286]] libérateur”, [ou, mon
Dieu Sauve] et la carrière d'Elisée fut un travail de rétablissement. Cela
préfigure sans doute le travail d'une classe dont les membres seront dans
l'avenir les agents actifs parmi les hommes pour exécuter l'œuvre de
rétablissement dans la puissance de l'Eglise alors glorifiée. Parmi d'autres
œuvres merveilleuses d'Elisée nous remarquons qu'il rendit les eaux saines,
de sorte qu'après cela elles ne causèrent plus la mort, ou ne rendirent plus
la terre stérile ; il augmenta l'huile de la pauvre veuve pour qu'elle pût
payer ses dettes ; il ressuscita le fils de la Sunamite et lorsqu'il y eut
une famine dans le pays et qu'il fut reconnu que la marmite de potage des
théologiens, les fils des prophètes, était empoisonnée à tel point que
personne ne pouvait en manger, Elisée rendit ce potage sain et propre à la
consommation. Il multiplia le pain de sorte qu'il y en eut une quantité plus
que suffisante pour un plus grand nombre. Il guérit Naaman le lépreux. Il
fut l'agent de Dieu pour oindre Jéhu au moyen duquel, selon la parole de
l'Eternel donnée à Elle, la famille royale d'Achab, y compris Jésabel et
tous ses prêtres, fut entièrement exterminée. —
2 Rois 2 : 19-22 ;
4 : 1-7, 18-44 ;
5 : 1-10 ;
9 : 1-37 ;
10 : 28
Il
n'est pas difficile de trouver dans ces œuvres d'Elisée une ressemblance
frappante avec le travail de rétablissement qui peut être attendu avant
qu'il soit longtemps. Alors, les eaux de vérité ne seront plus saumâtres par
l'erreur, étant purifiées à la source même, par une plus claire
compréhension de la Parole de Dieu ; alors le pauvre sera aidé pour recevoir
l'huile de joie en échange d'un esprit abattu ; alors les morts seront
restaurés ; au milieu de la famine, la nourriture (vérité) sera rendue saine
et abondante ; et les pouvoirs et les systèmes représentés par Achab et
Jésabel, avec tous ceux qui sont unis à eux contre l'Eternel, seront
totalement et définitivement renversés.