343
ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
III - QUE
TON RÈGNE VIENNE
PREFACE A L'ETUDE X
Un commentaire bienveillant sur ce
chapitre, quand il était en manuscrit, de la plume de l'estime professeur
c. Piazzi Smyth, f. R. S. E., f. R. A. S., ex-astronome royal pour l'Ecosse.
Apprenant que ce chapitre sur la
Grande Pyramide était rédigé, frère William M. Wright demanda s'il pouvait
le lire avant son impression, en raison de la connaissance déjà grande qu'il
avait de la Pyramide. Nous y consentîmes avec plaisir en l'assurant de notre
désir d'en avoir toute la critique possible. Après lecture du manuscrit,
frère Wright décida que, puisque nous en désirions la critique, plus
celle-ci ferait autorité, mieux cela vaudrait. En conséquence, il fit une
copie dactylographiée du M.S. et, avec notre assentiment, l'envoya au
Professeur C. Piazzi Smyth, qui est réputé avoir de la construction et des
mesures de la Grande Pyramide une connaissance supérieure à celle d'aucune
autre personnalité du monde, le priant d'en faire un examen attentif et
d'indiquer dans le texte toute critique qu'il pourrait avoir à présenter
dans l'intérêt de la vérité. La réponse du Professeur à cette lettre, avec
le MS. communiqué lequel porte ses notes de critique, fut envoyée à l'auteur
dès sa réception. Nous remercions frère Wright et le professeur Smyth pour
leur obligeance, et nous avons profité des corrections indiquées,
lesquelles, au nombre de trois au total, n'étaient pas, nous nous en
réjouissons, d'importance spéciale. Une seule de ces critiques portait sur
des mesures et révélait une différence d'un pouce seulement que nous avons
rectifiée avec plaisir.
Croyant qu'elle pourrait présenter
un intérêt pour nos lecteurs, nous reproduisons ci-après la :
344
LETTRE DU PROFESSEUR
C. PIAZZI SMYTH
Clova, Ripon, Angleterre, le 21
décembre 1890.
William M. Wright, Esq.,
Cher Monsieur : Je me suis attardé
plus longtemps que je ne le pensais à étudier le manuscrit de votre ami, C.T.
Russell, d’Allegheny (Pie), mais je l'ai examiné à fond, mot à mot ; c'est
ce que j'avais de mieux à faire, puisque vous aviez pris un si grand soin en
m'envoyant ce manuscrit sous pli cartonné et recommandé, chaque page étant
dactylographiée.
Les seules choses qui me
frappèrent d’abord furent les fautes du dactylographe ; cependant, au fur et
à mesure que j'avançais dans cette lecture, l'érudition et l'originalité de
l'auteur ressortirent magnifiquement et j'aurais été heureux de relever
nombre de passages pour les faire figurer avec le nom de l'auteur dans la
plus prochaine édition de mon propre ouvrage sur la Pyramide. Je n'en ai
naturellement rien fait ; j'attendrai avec patience et avec reconnaissance,
le moment où l'auteur des Etudes dans les Ecritures publiera cet ouvrage qui
renferme beaucoup de choses, excellentes et nouvelles : sur la chronologie
des diverses parties de la Pyramide, notamment le Premier Passage Ascendant
et son bouchon de granit, la Grande Galerie, illustrant la vie du Seigneur ;
sur les parallélismes entre la Chambre du Roi et son granit et le Tabernacle
et son or ; et généralement sur les confirmations et les concordances
précises entre les Ecritures et la Grande Pyramide.
En attendant, je vous suis
grandement redevable de m'avoir fait cadeau, il y a longtemps déjà, des deux
premiers volumes des Etudes dans les Ecritures. A ce moment-là, je m’étais
borné à lire la première moitié du premier volume, le sujet ne me paraissant
pas aussi nouveau que je l’avais supposé tout d'abord. A présent que j'ai
retiré un si grand bénéfice de la lecture du chapitre ajouté au troisième
volume et traitant de la Grande Pyramide, je vais étudier à nouveau les deux
premiers volumes.
Je vais retourner ce manuscrit
dans son emballage, sous pli recommandé. Tous mes remerciements les plus
sincères avec mes respectueuses salutations.
C. Piazzi-Smyth.
345
Préface -
ÉTUDE
X
LE
TEMOIGNAGE DIVIN DU TEMOIN
ET PROPHÈTE DE PIERRE,
LA GRANDE PYRAMIDE D'EGYPTE
* * *
Description générale de la
Grande Pyramide. — Pourquoi la Grande Pyramide présente-t-elle un
intérêt particulier pour les chrétiens ? — Elle est une réserve de
vérités scientifiques, historiques et prophétiques. — Allusions de la
Bible à la Grande Pyramide. — Pourquoi, quand, et par qui fut-elle
construite ? — Importance de sa situation. — Ses enseignements
scientifiques. — Son témoignage relatif au plan de rédemption, le plan
des Ages. — La mort et la résurrection de Christ y sont montrées. — La
marche descendante du monde se termine par un grand temps de détresse. —
Nature de cette détresse. — Le grand mouvement de la réformation y est
indiqué. — La Grande pyramide montre la durée de l’Age judaïque. — Elle
indique le “ haut-appel ” de l’Eglise. — La marche de l’Eglise dans sa
consécration. — La fin du haut appel et la date de la seconde venue de
Christ. — Les bénédictions du rétablissement y sont montrées. — La
marche du monde pendant l’Age millénaire. — La fin de cet Age. —
Différence entre la nature humaine et la nature spirituelle. — La
Pyramide réfute l’athéisme, l’incrédulité et toutes les théories de
l‘évolution ; elle confirme le plan de la Bible et ses temps et saisons
fixés.
***
“En ce jour-là, il y aura un autel
élevé à l’Eternel au milieu du pays d’Egypte, et à la frontière même, une
colonne dédiée à l’Eternel, et ce sera un signe et un témoignage à
l’Eternel des armées dans le pays d'Egypte”.
— Es. 19 : 19,20.
Les anciens considéraient la
grande Pyramide de Gizeh comme la première des sept merveilles du monde.
Elle est située en Egypte, non loin de la ville actuelle du Caire. Aucun
autre édifice dans le monde ne l'égale en dimensions. L’un des principaux
entrepreneurs carriers des Etats-Unis, qui la visita personnellement déclara
: “Certains blocs de pierre de la Pyramide sont trois ou quatre fois plus
lourds que l'un des obélisques. J’en ai vu un dont le poids est estimé à 880
tonnes. Il y a là des pierres de trente pieds (9,15 m) de long, si
exactement ajustées, qu'on peut promener une lame de canif sur leur surface
sans découvrir le joint qui les sépare. Elles ne sont pas assemblées au
mortier. De nos jours, nous n'avons aucune machine perfectionnée qui puisse
faire deux surfaces de trente pieds de long s'assemblant aussi parfaitement
que les pierres de la Grande Pyramide”. Elle couvre un espace de treize
acres (5,2607 ha environ). Sa hauteur est de 486 pieds (148 m.) et le côté
de sa base mesure 764 pieds (232,9 m.). On estime que la Grande Pyramide
pèse six millions de tonnes ; il faudrait six mille locomotives à vapeur,
tirant chacune mille tonnes pour la transporter. La richesse de l'Egypte ne
suffirait pas pour payer les ouvriers chargés de la démolir. Il résulte de
ce fait que son architecte, quel qu'il fût, avait en vue de construire un
monument durable.
346
La Grande Pyramide est
certainement à tous points de vue, la construction la plus remarquable du
monde, mais à la lumière des recherches faites au cours des trente-deux
dernières années [1890], elle est devenue l'objet d'un intérêt grandissant
pour chaque chrétien avancé dans l'étude de la Parole de Dieu ; car elle
semble nous donner d'une façon remarquable, et d'accord avec tous les
prophètes, un aperçu du plan de Dieu dans le passé, le présent et le futur.
Outre la Grande Pyramide dont il
est ici question, il y en a d'autres plus petites, les unes en pierre, les
autres en brique, mais toutes ne sont que des imitations et lui sont très
inférieures par leur grandeur, leur exactitude et leurs dispositions
intérieures. Il a été également démontré qu'à l'inverse de la Grande
Pyramide, elles ne contiennent aucun détail symbolique, mais furent
manifestement destinées à servir de tombeaux aux familles royales de
l'Egypte.
347
La Grande Pyramide, cependant, se
prouve être un précieux dépôt de vérités importantes — scientifiques,
historiques et prophétiques — et son témoignage est en parfaite harmonie
avec la Bible dont elle exprime par de magnifiques symboles bien appropriés,
les éléments saillants de ses vérités. Elle n'est aucunement une adjonction
à la révélation écrite : cette révélation est complète et parfaite, n'ayant
besoin d'aucun supplément. Mais elle est un puissant témoignage corroboratif
du plan de Dieu. La plupart de ceux qui l'étudient soigneusement, remarquant
l'harmonie de son témoignage avec celui de la Parole écrite, ne peuvent
manquer d'avoir le sentiment que la construction de la Grande Pyramide fut
projetée et dirigée par la même sagesse divine et qu’elle est bien la “
colonne ” de témoignage dont parle le prophète dans la citation ci-dessus.
Si la Pyramide a été construite
sous la direction de Dieu pour lui servir de témoin devant les hommes, nous
pouvons avec raison présumer que certaines allusions y sont faites dans la
Parole de Dieu. Et cependant, puisque ce fut évidemment une partie des
desseins de Dieu de tenir secrets jusqu'au Temps de la Fin les éléments du
plan duquel elle donne témoignage, nous devrions nous attendre à ce que
toute mention de ce monument faite dans les Ecritures soit voilée pour
n'être comprise qu'au temps convenable seulement.
Esaïe, cité plus haut, parle d'un
autel et d'une colonne qui “sera un signe et un témoignage à l'Eternel
des armées dans le pays d'Egypte”. Le contexte montre que ce sera un
témoignage au jour où le grand Sauveur et Libérateur viendra pour briser les
chaînes de l'oppression et mettre en liberté les captifs du péché — toutes
choses que le Seigneur Jésus a annoncées à son premier avènement (Luc 4 :
18). La portée de cette prophétie reste néanmoins obscure, tant que nous
n'avons pas reconnu l’Egypte comme un symbole ou type du genre humain avec
ses vaines philosophies, lesquelles ne font qu'obscurcir les intelligences,
mais empêchent de voir la véritable lumière. De même qu'Israël était un type
du monde qui sera délivré de l'esclavage du péché par le grand antitype de
Moïse, et dont l'offrande pour le péché a été donnée par l'antitype d'Aaron,
ainsi l'Egypte représente l'empire du péché, la domination de la mort (Héb.
2 : 14) laquelle, pendant si longtemps, a retenu dans les chaînes de
l'esclavage un si grand nombre d'êtres, qui seront joyeux de sortir de cet
état pour servir l'Eternel sous la conduite du prophète semblable à Moïse,
mais plus grand que lui (Actes 3 : 22, 23).
348
Le caractère symbolique de
l'Egypte est indiqué dans de nombreux passages des Ecritures ; par exemple,
dans Osée 11 : 1 et Matth. 2 : 13-15. Indépendamment du fait que notre
Seigneur enfant séjourna effectivement un moment en Egypte, de même
qu'Israël le fit, il y a évidemment ici en outre une signification typique.
Le Fils de Dieu vint un temps déterminé dans le monde, à cause de ceux qu'il
devait racheter et délivrer ; mais il fut appelé hors de celui-ci, —
l’Egypte — à la condition la plus élevée, la nature divine. Il en est de
même de ceux qui sont appelés à devenir ses frères et cohéritiers, les
“membres de son corps”, le véritable Israël de Dieu. Ils sont aussi appelés
hors d’Egypte, comme les paroles du Maître le certifient : “Ils ne sont pas
du monde, comme moi je ne suis pas du monde”.
349
Esaïe (31 : 1, 3) faisant allusion
à la grande détresse imminente dit : “Malheur à ceux qui descendent en
Egypte [dans le monde] pour avoir du secours [par les idées,
plans et conseils du monde, afin de pouvoir remédier à la crise de ce grand
jour], qui s'appuient sur des chevaux [qui s'efforcent encore de
chevaucher les vieux et faux dadas doctrinaux] et se fient à des chars
[des organisations du monde] et à des cavaliers [les conducteurs des
fausses doctrines], parce qu'ils sont très forts, et qui ne regardent pas
au Saint d'Israël et ne recherchent pas l'Eternel [car la sécurité et la
victoire dans ce jour de détresse ne seront pas du côté de la multitude]...
les Egyptiens sont des hommes et non pas Dieu, et leurs chevaux sont chair
et non pas esprit ; et l'Eternel étendra sa main [sa puissance, — la
puissance de la vérité et d'autres modes d'actions — ce qu'il fera dans peu
de temps], celui qui aide trébuchera, et celui qui est aidé [par les
pouvoirs de l’Egypte — les idées du monde] tombera, et tous ensemble ils
périssent”.
C'est après l'échec de tous les
projets et de tous les desseins humains, et quand les hommes auront appris
leur propre condition de péché et d'impuissance qu'ils commenceront à
invoquer le secours de l'Eternel. Jéhovah se révélera alors comme un grand
Sauveur, et il a déjà préparé la Grande Pyramide comme un des moyens
employés par Lui pour convaincre le monde de sa sagesse, de sa prescience et
de sa grâce. “Ce sera un signe et un témoignage [un témoignage de sa
prescience et de son gracieux plan d'amour pour le salut, comme nous allons
le voir] à l'Eternel des armées dans le pays d'Egypte, car ils [les
Egyptiens, — le pauvre monde pendant le temps de détresse qui vient]
crieront à l'Eternel à cause des oppresseurs, et il leur enverra un Sauveur
et un défenseur, et il les délivrera. Et l'Eternel se fera connaître des
Egyptiens [le monde] et les Egyptiens connaîtront l’Eternel en ce
jour-là [dans le jour millénaire — à la fin du temps de détresse] ;
et ils serviront avec un sacrifice et une offrande et ils voueront un vœu à
l'Eternel et l'accompliront. Et l'Eternel frappera l'Egypte [le monde
dans le grand temps de détresse qui commence] ; il frappera, et il
guérira ; et ils se tourneront vers l'Eternel, et il leur sera propice et
les guérira” (Es. 19 : 19-22).
350
Cette preuve supplémentaire donnée
par la Grande Pyramide qui vient confirmer la Parole écrite de Dieu sera un
sujet de grande joie pour les saints, mais il est évident que son témoignage
est surtout destiné aux humains durant l'Age millénaire. Les déclarations
de ce témoin particulier et remarquable permettront à l’humanité d'avoir une
base nouvelle solide pour la foi, l'amour et le zèle, lorsqu'au temps
marqué, les cœurs seront préparés à recevoir la vérité. Il est remarquable
aussi que (semblable en cela au Plan des Ages contenu dans la Parole écrite)
cette pierre “témoin” ait gardé le silence jusqu'à maintenant, alors que son
témoignage sera donné sous peu au monde (Egypte). Mais les saints, les amis
de Dieu auxquels le Père ne cachera rien, ont le privilège d'entendre ce
témoignage actuellement, avant que l'esprit mondain puisse lui-même
l'apprécier. Ce n'est que lorsqu'on est disposé à obéir à l'Eternel que l'on
peut apprécier ses témoins.
Jérémie (32 : 20), parlant des
oeuvres puissantes de Dieu, déclare qu'il a “fait des signes et des
prodiges, jusqu'à ce jour dans le pays d’Egypte”. Dieu fit des signes et
des prodiges en Egypte quand il en fit sortir triomphalement Israël ; mais
il a aussi “fait des signes et des prodiges” qui subsistent jusqu'à ce jour
[nos jours]”. La Grande Pyramide est, croyons-nous, le principal de ces
signes et prodiges mêmes. Elle commence maintenant à parler aux savants dans
leur propre langage, et, par eux à tous les hommes.
351
Les questions et les déclarations
que l'Eternel adresse à Job (38 : 3-7) au sujet de la terre, s’éclairent
d'une façon remarquable par la Grande Pyramide, que l'on croit être par sa
structure et par ses dimensions une représentation de la terre et du Plan de
Dieu qui s'y rapporte. La figure est celle de la description d'un édifice
qui, d'après nous, ne peut être autre chose qu'une pyramide. Ce langage,
bien que désignant en premier lieu la terre se rapporte à la figure qu'en
donne la Grande Pyramide. D'abord, la préparation de la base ou roc sur
lequel elle est construite y est mentionnée ; il est parlé ensuite de la
disposition de ses dimensions, élément essentiel de la Grande Pyramide qui
contient un grand nombre de mesures significatives. “Qui a étendu sur elle
le cordeau ?” La forme parfaite de la Grande Pyramide et son exactitude à
tous égards prouvent que sa construction fut dirigée par un architecte de
première force. “Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ?” La Grande
Pyramide possède quatre pierres angulaires qui s'enfoncent dans le roc
ferme. “Ou qui en a posé la pierre angulaire ?” Une pyramide possède cinq
pierres angulaires, mais celle dont il est question ici est une pierre
d'angle particulière, la pierre du sommet. Les quatre autres pierres
angulaires de base qui pénètrent dans le roc ont déjà été mentionnées ; et
celle qui reste est la pierre d'angle du sommet. Cette dernière est la plus
remarquable de tout l'édifice, étant elle-même une pyramide parfaite dont
les arêtes sont dans le prolongement de celles de la pyramide entière. La
question posée au sujet de cette pierre est en conséquence significative ;
elle attire notre attention sur la forme spéciale de cette pierre, sur la
sagesse et l'habileté qui présidèrent à sa préparation et la placèrent comme
pierre du sommet.
Cet antique édifice auquel il est
fait allusion à maintes reprises dans les Ecritures nous donne la certitude
que si ce “témoin” de l'Eternel dans le pays d’Egypte est interrogé, il
rendra un témoignage tout à l'honneur de Jéhovah et confirmera en tous
points sa Parole écrite. Nous avons ainsi voulu présenter ce “témoin”, parce
que l’inspiration de son témoignage sera sans doute aussi contestée que
celle des Ecritures par le prince des ténèbres, le dieu de ce monde, et par
ceux qu'il a aveuglés afin qu'ils ne vissent pas la vérité.
352
Pourquoi, quand et par qui, la grande pyramide
a-t-elle été édifiée ?
Durant ces dernières années, cette
question a été très discutée au point de vue scientifique et au point de vue
scriptural. Pendant des milliers d'années, elle demeura insoluble. La
vieille théorie, selon laquelle elle serait le caveau ou le tombeau d'un roi
égyptien, est indigne de confiance ; car, ainsi que nous le verrons, il
fallait plus que la sagesse humaine actuelle, sans parler de celle de
l’Egypte d’il y a quatre mille ans pour concevoir un tel monument. Ce
monument ne contient d'ailleurs ni sarcophages, ni momies, ni inscriptions.
Tout resta obscur jusqu'à l'époque appelée par Daniel le “temps de la fin”,
période pendant laquelle la connaissance devait augmenter et les sages
devaient comprendre le Plan de Dieu (Dan. 12 : 4, 9, 10). On commença alors
à pénétrer les secrets de la Grande Pyramide et nos questions posées
commencèrent à recevoir une réponse raisonnable.
Le premier ouvrage important sur ce
sujet, démontrant que la Grande Pyramide renfermait des données
scientifiques, parut en 1859. Son auteur est un Anglais M. John Taylor.
Depuis, l'attention de nombre de personnes très qualifiées s'est portée sur
l'étude plus approfondie du témoignage de ce merveilleux “Témoin”. Le
professeur Piazzi Smyth, astronome du roi pour l'Ecosse la visita, et
pendant plusieurs mois, il étudia ses particularités et présenta au monde
les caractères principaux de sa construction et de ses dimensions et les
conclusions qui s'en dégageaient pour lui. Nous sommes redevables à son
ouvrage d'érudition scientifique “Notre Héritage dans la Grande Pyramide”,
des données et informations fournies dans le présent chapitre. Nous avons
reproduit quelques-uns des vingt-cinq clichés qui ornent la dernière édition
de cet ouvrage.
353
C'est quelques années après le
retour du Professeur P. Smyth, que l'on émit l'idée selon laquelle la Grande
Pyramide est le “ Témoin ” de Jéhovah dont le témoignage est aussi important
à la vérité divine qu'à la science pure. Cette pensée était nouvelle pour le
professeur Smyth comme pour d'autres. Ce fut un jeune Ecossais, Robert
Menzies, qui, en étudiant les enseignements scientifiques de la Grande
Pyramide, découvrit qu'elle renfermait à la fois des enseignements
prophétiques et chronologiques.
On comprit alors rapidement que le
but de sa construction avait été, de renfermer en elle un récit du divin
plan de salut, ainsi qu'un témoignage de la sagesse divine manifestée dans
les domaines astronomique, chronologique, géométrique et d'autres vérités
importantes. Ces messieurs cependant, n'avaient pas discerné toute la portée
et la grandeur du plan de salut révélé dans les Ecritures et ne purent
saisir les caractères les plus merveilleux et les plus beaux du témoignage
de la Grande Pyramide dans ce domaine. Nous voyons maintenant que ce
témoignage est la corroboration la plus parfaite et la plus totale du Plan
des Ages et des temps et saisons tels qu'ils nous sont révélés dans la
Parole de Dieu et présentés dans ce volume et dans les volumes précédents
des “ETUDES DANS LES ECRITURES”. Nous voyons en outre que cette source de
connaissance, semblable en cela à la plus grande partie de celle de la
Bible, resta scellée à dessein jusqu'au moment où son témoignage fut
nécessaire et put être apprécié. Cela ne signifie-t-il pas que son grand
Architecte savait qu'un temps viendrait où son témoignage serait nécessaire,
en d'autres termes qu'un temps viendrait où la Parole écrite de Dieu serait
peu considérée et son authenticité même contestée, alors que la philosophie
humaine, sous le nom de science, serait exaltée, jugeant et examinant toutes
choses ? Dieu a-t-il décidé de se manifester et de montrer sa sagesse par
ces preuves mêmes ? Nous pensons qu’il en est ainsi. Cet édifice confondra
encore la sagesse des sages “ en ce jour ” qui a commencé, car c'est un
“Témoin” pour l'Eternel des armées.
354
Le professeur Smyth a conclu que
la Grande Pyramide fut construite en l'an 2170 avant J.-C. Il arriva à cette
conclusion d'abord par des observations astronomiques. Constatant que les
angles du passage à la partie supérieure correspondaient à un télescope et
que le “Passage d'Entrée” correspondait au “chercheur” [petite lunette
auxiliaire du télescope — Trad.] de l'astronome, il rechercha quelle était
l'étoile sur laquelle ce dernier avait pu être dirigé dans le passé. Ses
calculs montrèrent que l'étoile Alpha de la constellation du “Dragon”, se
trouvait à minuit de l'équinoxe d'automne en 2170 av. J.-C., dans une
position telle que son rayon plongeait directement dans le “Passage
d'Entrée”. Se considérant ensuite lui-même comme un astronome qui, à cette
époque, aurait eu son chercheur dirigé sur Alpha du Dragon, et admettant que
les passages ascendants fussent un télescope auquel ils ressemblent
beaucoup, il calcula quelle était la constellation ou l'étoile importante
qui, à la même date, était visée par le télescope et il constata que c'était
la constellation des Pléiades qui occupait cette position particulière. Une
coïncidence si merveilleuse le convainquit que la date de la construction de
la Grande Pyramide était ainsi bien indiquée, car, l'étoile Alpha du Dragon
n'est rien moins qu'un symbole du péché et de Satan, et les Pléiades un
symbole de Dieu et du centre de l'univers. La Grande Pyramide indique ainsi
que son Architecte connaissait la prépondérance du mal et son influence
dominante sur la marche dégradante de l'humanité ; elle indique également ce
qui existe au-delà de toute perception humaine, savoir que l'unique
espérance pour la race se trouve en Jéhovah.
355
Cette conclusion du professeur Smyth relativement, à la date
de la construction de la Grande Pyramide fut abondamment confirmée plus tard
par certaines mesures au moyen desquelles elle indique sa propre date de
construction. Le fait de se rendre compte que la Grande Pyramide révèle une
sagesse que les Egyptiens ne pouvaient avoir possédée — une sagesse divine
qui doit avoir été utilisée sous la direction de quelque serviteur inspiré
de Dieu — a conduit à l'hypothèse que Melchisédech fut son constructeur. Il
était “roi de Salem [c'est-à-dire, roi de paix] et sacrificateur du Dieu
Très-Haut”, et occupait comme personne et comme type, une position si
élevée, qu’il bénit Abraham et reçut de lui la dîme. Nous savons peu de
chose de ce grand personnage, sauf qu'il fut un grand roi pacifique, qu'il
vivait en ce temps-là et non loin de la région de la Grande Pyramide.
Quoique Melchisédech ne fût pas un Egyptien, on suppose
qu'il employa néanmoins des ouvriers égyptiens pour la construction de la
Grande Pyramide, et dans une certaine mesure les traditions de l'Egypte
soutiennent ce point de vue. Elles révèlent le fait que l’Egypte subit, vers
cette époque-là, l'étrange invasion d'un peuple que la tradition dénomme
simplement Hyksos (ou rois pasteurs, rois pacifiques). Ces envahisseurs ne
paraissent pas avoir tenté de troubler l'organisation gouvernementale de
l’Egypte. Après avoir séjourné un certain temps dans ce pays, dans un but
que la tradition ne mentionne pas, ils le quittèrent aussi paisiblement
qu’ils y étaient venus. On présume que Melchisédech fut un de ces Hyksos ou
rois pacifiques qui construisirent, croit-on, la Grande Pyramide, “l’autel”
et “Témoin” à l'Eternel dans le pays d’Egypte.
357
L'historien Josèphe et d'autres rapportent ainsi les paroles
de Manethon, prêtre et scribe égyptien : “Nous avions autrefois un roi dont
le nom était Timaus. Pendant son règne, il arriva, je ne sais pourquoi, que
la divinité fut irritée contre nous ; et il vint de l'est, d'une manière
étrange, des hommes d'une race inférieure [ils n'étaient pas des guerriers],
les Hyksos, qui eurent le courage confiant d'envahir notre pays et le
soumirent aisément sans bataille, par leur propre force. Une fois maîtres du
pays, ils démolirent les temples des dieux”.
SON EMPLACEMENT PARTICULIER
La Grande Pyramide est située
non loin de la ville du Caire (Egypte), sur une plaine élevée et
rocailleuse dominant le Nil. Il y a une relation géographique
remarquable entre la position de ce monument et le delta du Nil ; ce
dernier est limité au nord par la mer, il a la forme d'un quart de
cercle ayant pour centre la Grande Pyramide.
Cette relation particulière de la
Grande Pyramide avec la côte fut découverte par M. Henry Mitchell, ingénieur
hydrographe, chef du service topographique des côtes aux Etats-Unis, qui
visita l’Egypte en 1868 pour constater les progrès des travaux du canal de
Suez. C'est alors qu'il remarqua la courbure régulière de la côte nord de
l'Egypte et il rechercha quel pouvait être le point central de son origine
physique : il constata que ce centre était exactement occupé par la Grande
Pyramide. Son étonnement fut profond et il s'exclama : “Ce monument occupe
une situation physique plus importante que toute autre construction érigée
par l'homme”.
358
Une ligne tirée depuis le passage
d'entrée, dans la direction nord, passerait par le point le plus
septentrional de la côte d'Egypte ; si on prolongeait les diagonales
nord-est et nord-ouest de l'édifice elles limiteraient le delta de chaque
côté, renfermant ainsi entre elles le pays disposé en éventail de la
Basse-Egypte (voir planche page 356). La pyramide est construite sur
l'extrême point nord des rochers de Gizeh et semble contempler le secteur ou
le pays en forme d'éventail de la Basse-Egypte. On peut réellement dire
qu’elle est à la frontière même de la Basse-Egypte aussi bien qu'à son
centre comme l'a déclaré le prophète Esaïe : “En ce même temps il y aura un
autel à l'Eternel au milieu du pays d'Egypte et sur la frontière, une
colonne [pyramide] à l'Eternel. Ce sera pour l'Eternel des armées un signe
et un témoignage dans le pays d'Egypte”. La Grande Pyramide jouit encore
d'une autre propriété digne d'être notée : elle est située au centre
géographique de la surface des continents, y compris les deux Amériques qui
restèrent encore longtemps inconnues après la construction de la Grande
Pyramide.
359
SES LEÇONS SCIENTIFIQUES
La Grande Pyramide nous parle, non
au moyen de hiéroglyphes ou de dessins, mais simplement par sa position, par
sa structure et par ses dimensions. Les seules marques ou figures originales
qui furent trouvées étaient dans les “chambres de construction”, étagées
au-dessus de la “Chambre du Roi”. Aucune inscription de quelque nature que
ce soit n’a été retrouvée dans les passages et les chambres de la Pyramide
proprement dite. Nous laissons de côté, faute de place, les leçons
scientifiques à tirer de ce monument parce que pas un lecteur moyen sur cent
ne comprendrait les termes scientifiques de façon à apprécier les
démonstrations, et spécialement parce qu'elles ne feraient pas partie de
notre mission qui est d'annoncer l'Evangile. Il nous suffira donc de
suggérer comment la Grande Pyramide apporte des enseignements aux savants.
Par exemple : le périmètre de la base, mesuré au niveau des “pierres
angulaires de base”, contient autant de coudées pyramidales qu'il y a de
jours dans quatre années plus la fraction, y compris la fraction de l’année
bissextile. La somme des deux diagonales de base mesurées avec le pouce
pyramidal est égale au nombre d’années contenues dans le cycle de la
précession des équinoxes. Selon les astronomes, la durée de ce cycle est de
25.827 ans et la Grande Pyramide confirme leur conclusion. La distance de la
terre au soleil est aussi indiquée, déclare-t-on, par la hauteur et l'angle
de la Grande Pyramide qui est de 148 mètres, la distance des deux astres
étant de 148 millions de kilomètres, chiffres correspondant presque
exactement avec les derniers trouvés par les astronomes. Jusqu'à récemment,
ces derniers avaient calculé que cette distance était de 144 à 154 millions
de kilomètres et leur dernière estimation est de 148 millions. La Grande
Pyramide a aussi une manière à elle d’indiquer l’étalon le plus exact de
tous les poids et mesures basés sur les dimensions et le poids de la terre
que ce monument donne aussi, déclare-t-on.
Le révérend Joseph Seiss, D.D.
commentant le témoignage et l'emplacement scientifiques de ce “Témoin”
majestueux, suggère :
360
“Une pensée plus élevée encore se
dégage de ce monument merveilleux. L'un de ses cinq sommets d'une importance
spéciale est celui vers lequel convergent toutes ses faces et arêtes
extérieures. C’est la pierre angulaire du sommet qui dirige solennellement
son index vers le soleil à midi, et qui par sa distance à la base, nous
donne la distance moyenne du soleil à la terre. Si nous nous reportons à la
date que la Pyramide donne elle-même et que nous cherchons vers quoi se
dirigeait cet index à minuit, nous trouvons là une indication plus sublime
encore. La science a fini par découvrir que le soleil n'est pas un centre
mort, stationnaire, autour duquel tournent des planètes. Il est maintenant
prouvé que le soleil lui-même est en mouvement autour d'un autre centre
d'attraction considérablement plus puissant, entraînant avec lui dans
l'espace toute sa suite splendide de comètes et de planètes avec leurs
satellites. Les astronomes ne sont pas encore tout à fait d'accord sur ce
qu'est ce centre d'attraction et sur sa position dans l'espace. Néanmoins
quelques-uns d'entre eux croient avoir trouvé la direction de ce centre, qui
serait les Pléiades et particulièrement Alcyon, l'étoile centrale de cette
fameuse constellation. L'honneur d'avoir fait cette découverte revient au
distingué astronome allemand, le professeur J. H. Maedler. Alcyon donc, pour
autant que la science a été capable de le voir, semblerait être “le trône de
minuit” qui comprendrait le siège central de tout le système de gravitation
et duquel le Tout-Puissant gouvernerait son univers. A ceci correspond un
fait merveilleux, celui qu'à la date de la construction de la Grande
Pyramide, à minuit de l'équinoxe d'automne, date marquant le vrai
commencement de l'année (*) [Le commencement de l'année judaïque dix jours
avant le Jour de Réconciliation, comme le montre le vol.II des “Etudes dans
les Ecritures”.], tel qu'il est toujours conservé dans les traditions de
beaucoup de nations, les Pléiades se trouvaient sur le méridien de cette
Pyramide avec Alcyon (n Taureau) précisément sur cette ligne. Il y a donc là
une indication d'un caractère le plus sublime et le plus élevé auquel la
simple science humaine a tout au plus fait allusion, et qui semblerait
insuffler une signification insoupçonnée et puissante aux paroles de Dieu
lorsqu'il demandait à Job : “Noues-tu les liens des Pléiades ?”.
361SON TÉMOIGNAGE RELATIF AU
PLAN DE RÉDEMPTION
Si chaque trait de
l'enseignement de la Grande Pyramide est important et présente un
intérêt, notre plus grand intérêt se concentre sur son symbolisme
silencieux, mais éloquent du plan de Dieu, le Plan des Ages. Il serait
pourtant impossible de comprendre le Plan de Dieu tel qu'il est illustré
par elle, si nous n'avions pas d'abord découvert ce plan dans la Bible.
Mais l'ayant décrit dans la Bible, cela fortifie notre foi de le voir de
nouveau esquissé ici, et de noter, en outre, que les vérités de la
Nature et les vérités de la Révélation appartiennent au même Grand
Auteur de ce merveilleux “ Témoin ” de pierre et sont certifié
authentiques par Lui.
Au point de vue de l'enseignement
qu'elle donne, la Grande Pyramide, vue de l'extérieur, a une belle
signification et représente le plan achevé de Dieu, tel qu'il sera réalisé à
la fin de l'Age millénaire. Le couronnement sera Christ, la Tête (ou Chef)
reconnue de tous. Les autres pierres seront parfaitement disposées à leurs
places respectives dans cet édifice glorieux, complet et parfait. La taille,
le polissage et l'ajustement de chaque pierre seront alors achevés. Toutes
les pierres seront liées et cimentées ensemble, les unes aux autres et à
leur Tête, par l'amour. Si dans son ensemble, la Grande Pyramide représente
le plan de Dieu complet, sa pierre angulaire du sommet devrait représenter
Christ que Dieu a souverainement élevé pour être le Chef de tous. Le fait
que cette dernière représente bien Christ est indiqué, non seulement par sa
perfection comme symbole de Christ (*) [Voir Vol. 1, Chap. V. ainsi que la
Carte des Ages, Vol. 1. x, y, z, w. ], mais aussi par le fait que les
prophètes, les apôtres et notre Seigneur Jésus lui-même ont fréquemment
mentionné le symbole.
362
Esaïe, prophétisant de Christ, dit
: “La précieuse pierre de coin” (Es. 28 : 16) ; Zacharie parlant de
la mise en place de cette pierre au sommet de l'édifice achevé, au milieu de
grandes réjouissances, dit : “Il fera sortir la pierre du faîte avec des
acclamations : Grâce, Grâce sur elle” (Zach. 4 : 7). Sans doute, il y eut
une grande joie parmi les constructeurs de la Grande Pyramide quand la
pierre du faîte fut posée ; et pour tous ceux qui s'y intéressaient de voir
le couronnement de l’œuvre achevée. Job aussi (38 : 6, 7) parle des
réjouissances qui eurent lieu lorsque la principale pierre de l'angle fut
posée et il spécifie la tête, ou la pierre du couronnement, en parlant
d'abord des quatre autres pierres 'angle de la base, disant : “ Sur quoi ses
bases sont-elles assises ? Ou qui a placé sa pierre angulaire, quand les
étoiles du matin chantaient ensemble et que tous les fils de Dieu éclataient
de joie ?” Le prophète David, aussi, parlant de notre Seigneur, se sert
d'une figure de langage qui correspond parfaitement à celle de ce “ Témoin ”
de pierre d'Egypte. Parlant des temps futurs, il dit prophétiquement :
“La pierre que ceux qui bâtissaient avaient rejetée, est devenue la tête de
l'angle [Voir note Darby — Trad.]. Ceci a été de par l'Eternel ;
c'est une chose merveilleuse à nos yeux. C'est ici le jour [le jour
millénaire et la gloire de Christ comme Tête et Souverain du monde] que
l'Eternel a fait ; égayons nous et réjouissons-nous en lui !” (Ps. 118 :
22-24). Israël selon la chair refusa d'accepter Christ comme sa pierre du
sommet ; c'est pourquoi il fut privé de former la maison spéciale de Dieu —
Israël spirituel le remplaçant pour être édifié en Christ, la Tête. Nous
nous souvenons que le Seigneur appliqua cette prophétie même à lui-même,
montrant qu'il était la pierre rejetée et que c'était Israël, par ses
constructeurs, les sacrificateurs et les pharisiens, qui la repoussait (Matth.
21 : 42, 44 ; Act. 4 : 11).
363
La pierre angulaire du sommet de
la Grande Pyramide est une parfaite illustration de cela. Une fois achevée,
elle devait servir de modèle pour tout l'édifice dont tous les angles et les
proportions devaient être conformes au modèle. Nous concevons aisément
comment cette pierre du sommet fut rejetée, méprisée par ceux qui
construisaient, avant d'être reconnue comme le modèle de tout l'édifice.
Quelques-uns d'entre-eux pensèrent sans doute qu'il n'y avait aucune place
convenable pour elle, ses cinq faces, ses cinq sommets et ses seize angles
la rendant impropre à la construction jusqu'au moment où la pierre même du
sommet devait être utilisée, aucune autre ne pouvant la remplacer. Pendant
les années au cours desquelles les travaux de construction progressaient
cette pierre principale de l'angle fut “une pierre d'achoppement” et un
“rocher de scandale” pour ceux qui ne connaissaient ni son usage ni sa
place. C'est exactement ce qui a lieu avec Christ pour beaucoup et ce qui
continuera à subsister jusqu’à ce qu'ils l’aient vu exalté comme la pierre
d'angle ou Tête du sommet du plan de Dieu.
La forme de la Pyramide représente
la perfection et la plénitude et nous parle en symboles du plan de Dieu,
montrant que “dans l'administration de la plénitude des temps
[savoir] de réunir en un [en une seule famille harmonieuse, bien que
sur différents plans d'existence] toutes choses dans le Christ, les
choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre en lui”,
tous ceux n'y étant pas conformes étant retranchés (Eph. 1 : 10 ; 2 : 20-22
— Diaglott).
364
COMMENT LA CONFORMATION INTÉRIEURE
DE LA GRANDE PYRAMIDE ESQUISSE LE PLAN DE RÉDEMPTION
Si le témoignage de
l'extérieur de ce grand édifice est ainsi complet et en accord avec la
Parole écrite de Dieu, la conformation intérieure en est plus
merveilleuse encore. Alors que la structure extérieure illustre les
résultats définitifs du Plan de Rédemption de Dieu (*) [Voir la Carte
des Ages, dans le Vol. 1.], la construction intérieure trace et illustre
chaque point saillant de ce plan, tel qu'il s'est développé au cours des
âges jusqu'à sa consommation glorieuse et complète. Ici les pierres des
différents niveaux représentent la perfection de tous ceux qui, sous
Christ Jésus notre Tête ou Chef, se seront conformés à la volonté
parfaite de Dieu, ainsi que le témoignage des Ecritures nous l'a déjà
montré. Certains seront rendus parfaits sur le plan humain, d'autres sur
les plans spirituel et divin. Le sol de la “Chambre du Roi” est décrit
comme étant au niveau de la cinquantième assise de la maçonnerie, celui
de la “Chambre de la reine” est au niveau de la vingt-cinquième assise,
et l'extrémité inférieure du “Premier Passage Ascendant”, s'il était
prolongé au travers du “Bouchon” de granit, comme nous allons le
montrer, descendrait jusqu'à la ligne de fuite (“basal line”) de la
Pyramide. Ainsi de la base au sommet, la Grande Pyramide paraît se
dresser comme un emblème du Plan de salut de Dieu, ou l'affranchissement
de l'humanité du péché et de la mort, préparé pour tous les humains. La
ligne de fuite de la pyramide correspond ainsi avec la date de la
confirmation de la promesse de Dieu faite à Israël-type le commencement
du processus de relèvement ou de délivrance.
365
Nous suggérons une étude attentive
du diagramme de la p. 367, montrant les dispositions intérieures de ce
monument merveilleux. La Grande Pyramide ne possède qu'une seule entrée
proprement dite. Le passage est régulier mais bas et incliné ; il conduit à
une petite pièce taillée dans le roc, la “Chambre Souterraine”. La
construction de cette pièce est particulière, le plafond étant bien achevé,
tandis que les parois sont à peine ébauchées et le sol bosselé et inachevé.
Cette chambre a suggéré à certains esprits l'idée d'un “abîme sans fond”,
expression employée dans les Ecritures pour symboliser le désastre, l'oubli
et l'anéantissement. Ce “Passage d'Entrée” représente très bien la course
descendante actuelle de l'humanité vers la destruction. La “Chambre
Souterraine”, par sa construction particulière (ou étrange — Trad.) est une
image de la grande détresse, du désastre, de la destruction, du “salaire du
péché”, auxquels conduit la course descendante.
Le “Premier Passage Ascendant” a
environ la même grandeur que le “Passage d'Entrée” duquel il bifurque. Il
est petit, bas et difficile à gravir, mais il débouche à son extrémité
supérieure dans un vestibule élégant et spacieux, appelé la “Grande
Galerie”, dont la hauteur est sept fois plus grande que celle des passages
qui y conduisent. Le “Passage Ascendant” peu élevé est supposé représenter
la dispensation de la Loi et la nation d'Israël depuis sa sortie d’Egypte.
Dès ce moment, les Israélites se séparèrent des nations du monde,
renoncèrent à marcher dans leur dégradation pour devenir la nation sainte de
Dieu assujettie à sa loi et se proposant de suivre une voie montante et plus
difficile que celle suivie par le monde païen : d’observer la Loi. On
identifie la “Grande Galerie” à la période de l'appel de l'Evangile —
montante encore et difficile à gravir, mais sans obstacles comme l'autre
passage ascendant. La grande hauteur et la largeur spacieuse de ce couloir
symbolisent bien les plus grandes espérances et les plus grandes libertés de
la dispensation chrétienne.
366
Au niveau du sol de la “Grande
Galerie” et à son extrémité inférieure, un “Passage Horizontal” prend
naissance et conduit à une petite salle généralement appelée “Chambre de la
Reine”. A l'extrémité supérieure de la “Grande Galerie”, il y a un autre
couloir bas conduisant dans une petite salle appelée “l’Antichambre”, dont
la construction très particulière fait penser à une école — à un lieu
d'instruction et d'épreuve.
Mais la salle principale de la
Grande Pyramide, tant par ses dimensions, que par l'importance de sa
position, fait encore suite à “l'Antichambre” dont elle est séparée par un
autre couloir peu élevé. Cette pièce est connue sous le nom de “Chambre du
Roi”. Au-dessus de cette chambre se trouvent de petites pièces étagées,
appelées “Chambres de Construction”. La signification de ces chambres, si
elles en ont une, n'a trait ni à l'homme, ni à d'autres créatures qui
marchent, mais à des êtres spirituels. Le diagramme montre que si l'on
remarque des parois et un plafond dressés à l'équerre et achevés, les
chambres ne comportent aucun sol à surface régulière et plane. La “Chambre
du Roi” contient un “Coffre” ou boite en pierre, le seul meuble trouvé dans
la Grande Pyramide. Deux canaux à air, laissés à dessein par les
constructeurs, pourvoient à la ventilation de la “Chambre du Roi”. Ils
partent de deux parois opposées et vont au travers de la maçonnerie jusqu'à
la surface extérieure. D'aucuns ont pensé qu'il existait d'autres chambres
et d'autres passages encore inconnus, mais nous ne partageons pas cette
opinion. Nous pensons que les passages et les chambres connues actuellement
servent entièrement le dessein intentionnel de Dieu, en confirmant le Plan
entier de Dieu.
368
Du côté ouest de l'extrémité
inférieure ou extrémité nord de la “Grande Galerie” et ne dirigeant vers le
bas, se trouve un passage tortueux appelé le “Puits” conduisant au “Passage
d'Entrée” incliné. Son tracé traverse une “Grotte” dans le roc naturel. Le
point de jonction entre le “Puits” et la “Grande Galerie” est très
bouleversé. Il semblerait qu'à l'origine, le couloir conduisant à la
“Chambre de la Reine” avait été masqué, recouvert par des dalles formant le
sol de la “Grande Galerie” et qu'une dalle recouvrait aussi l'orifice du
“Puits”. Mais maintenant, toute la partie inférieure de la “Grande Galerie”
semble avoir été violemment arrachée et enlevée, laissant à découvert le
passage conduisant à la “Chambre de la Reine” et démasquant aussi
l'ouverture du “Puits”. Ceux, qui sont allés sur place et l’ont examiné
disent que le “Puits” semble avoir été ouvert comme par une explosion venue
du bas. Notre opinion cependant, est qu’une telle explosion n'a jamais eu
lieu, mais que les choses furent laissées ainsi à dessein par les
constructeurs, afin de montrer la même chose que ce qu’aurait indiqué une
semblable explosion, à laquelle nous ferons allusion plus loin. En tout cas,
aucune pierre n’est visible nulle part et il aurait été très difficile de
les transporter.
A l'extrémité supérieure ou sud de
la “Grande Galerie” le sol de “l’Antichambre” et de la “Chambre du Roi” se
prolonge jusque dans la “Grande Galerie”, et y forme une sorte de barrière
abrupte ou de gradin élevé qui s'avance de soixante et un pouces à
l'intérieur de la Galerie, à son extrémité supérieure. Cette paroi sud
présente une particularité : elle n'est pas verticale, mais inclinée dans la
direction du nord, à vingt et un pouces [20 d'après Dr. J. Edgar] au sommet.
A son sommet même, se trouve un orifice ou passage qui conduit aux “Chambres
de Construction” situées au-dessus de la “Chambre du Roi”.
369
Les couloirs et les sols (“floors”)
de la Pyramide comme d'ailleurs la construction entière, sont en pierre
calcaire, à l'exception de la “Chambre du Roi”, de “l'Antichambre” et du
passage qui les relie, dont les sols et les plafonds sont en granit.
L'unique pièce de granit qui se trouve ailleurs dans l’édifice est le
“Bouchon” de granit qui obstrue solidement la partie inférieure du “Premier
Passage Ascendant”. Les constructeurs avaient laissé le “Premier Passage
Ascendant” scellé à sa partie inférieure par une pierre angulaire s'adaptant
exactement à l'endroit où elle rejoint le “Passage d'Entrée”, et ce travail
était si bien fait que le “Premier Passage Ascendant” resta inconnu jusqu'au
“Temps marqué”, où la pierre tomba. Près de l'extrémité inférieure du
“Premier Passage Ascendant” et immédiatement derrière cette pierre, se
trouvait le “Bouchon” de granit. Façonné légèrement en forme de coin, il fut
placé dans cette position, dans le but évident de demeurer là et il a
effectivement résisté à tous les efforts faits pour l'enlever.
Selon les historiens, le “Passage
d'entrée” était bien connu des anciens. Cependant, Al Mamoun, le calife
arabe, ignorait de toute évidence sa position exacte, bien que la tradition
indiquât qu'il aboutirait à la face nord de la Pyramide. C'est avec beaucoup
de peine et de travail, qu'en l'an 825 de notre ère, il força un passage
d'entrée, comme nous le montre le croquis, dans l'espoir de trouver de
merveilleux trésors. Mais bien que la Pyramide contînt de grands trésors
d'ordre intellectuel, appréciés maintenant, elle ne renfermait rien de ce
que les Arabes cherchaient. Leur travail, cependant, ne fut pas tout à fait
inutile, car pendant qu'ils étaient à l’œuvre, la pierre qui scellait le
“Passage Ascendant” se déplaça de sa position et tomba dans le “ Passage
d'Entrée ”. Les Arabes supposèrent avoir enfin découvert le chemin du trésor
caché, et impuissants à déplacer le “ Bouchon ” de granit, ils pratiquèrent
un passage le long de celui-ci, en enlevant le calcaire beaucoup plus tendre
et plus facile à détacher.
370
LE TÉMOIGNAGE DE LA GRANDE PYRAMIDE
RELATIF AU PLAN DES AGES
M. Robert Menzies, le jeune
Ecossais qui, le premier, suggéra l'idée que la Grande Pyramide renfermait
des enseignements religieux ou messianiques, déclara dans une lettre
adressée au professeur Smyth :
“De l'extrémité nord de la Grande
Galerie, en montant la rampe, nous trouvons l'indication des années de la
vie de notre Sauveur, exprimées à raison d’un pouce par année et
trente-trois pouces nous amènent exactement à l'orifice du “Puits”.
Oui, ce “Puits” est, pour ainsi
dire, la clef de toute l'histoire. Il représente, non seulement la mort et
la mise au tombeau du Seigneur, mais aussi sa résurrection. Cette dernière
est indiquée par le fait, déjà noté, que l'orifice du “Puits” et ses abords
immédiats semblent avoir été mis dans l'état où ils se trouvent comme par
une explosion qui se serait produite de bas en haut. C'est de la même
manière que notre Seigneur a rompu les liens de la mort et a mis en évidence
la vie et l'immortalité, ouvrant ainsi un nouveau chemin à la vie (Hébr. 10
: 20). Il n'était pas possible qu'il fût rivé à la mort (Act. 2 : 24), tel
est le langage que semblent nous tenir les rocs déchiquetés entourant la
partie supérieure de ce “Puits”. De même que le “Puits” était le seul chemin
d’accès à l'un quelconque des passages supérieurs de la Grande Pyramide,
ainsi en est-il de la mort et de la résurrection de Christ qui sont le seul
chemin de la race déchue pour parvenir à la vie sur un plan quelconque. Il y
avait bien le “Premier Passage Ascendant”, mais il était infranchissable, à
l'image de l'Alliance de la Loi judaïque, qui semblait être un chemin vers
la vie ou une offre de vie, mais était un chemin inutilisable et
infranchissable pour avoir la vie : aucun membre de la race humaine déchue
ne put jamais parvenir à la vie et ne l'obtint pas en suivant ses
prescriptions, “car nulle chair ne sera justifiée devant lui par les oeuvres
de la loi” (Rom. 3 : 20). La rançon qui est symbolisée par le “Puits” est le
seul chemin par lequel un membre de la race condamnée peut parvenir à la
grande provision du Plan de Dieu, la vie éternelle.
372
Des années avant la suggestion que
la “Grande Galerie” représente la dispensation chrétienne, le professeur
Smyth avait, par l'observation astronomique, fixé la date de la construction
de la Grande Pyramide à l'an 2170 avant J.-C. Lorsque M. Menzies suggéra
l'idée que les pouces mesurés le long de la rampe de la “Grande Galerie”
représentent des années, quelqu'un pensa : Si cette théorie était vraie, le
mesurage de la rampe, à partir de l'extrémité inférieure de la “Grande
Galerie”, en descendant le “Passage Ascendant”, jusqu'à son intersection
avec le “Passage d'Entrée” et de là en remontant vers l'entrée de la
Pyramide devrait révéler quelque marque ou indication démontrant
l'exactitude de la date de la construction de la Pyramide et de la théorie
du pouce année. Cette idée assez raisonnable constituait une épreuve
décisive. Un ingénieur civil fut chargé de mesurer très exactement les
passages, les chambres, etc., de la Pyramide. C’était en 1872. L’expertise
de cet ingénieur vint confirmer cette idée au suprême degré ; les mesures
prises le long de la rampe montrèrent que le parcours ci-dessus indiqué
était de 2170 ½ pouces jusqu’à une ligne finement tracée à la règle dans les
parois du “ Passage d'Entrée ”
(*) [Du point de départ marquant
Octobre de l'an 2 avant J.C.. ce mesurage indique avril 2172 après J.C.;
mais ce point de départ marque le printemps de l'an 33 ap. J.C.] (Remarque
faites dans l'édition de fr. P. S. L. J., d'après les ouvrages des fr.
Edgar. ¾ Voir note complémentaire à la fin de ce chapitre. — Trad.) ]. La
date de sa construction est ainsi doublement attestée, tandis que les
longueurs de ses passages constituent des documents (“scrolls”) d'histoire
et de chronologie que l'on recevra encore généralement comme “un Témoignage
pour l’Eternel au milieu du pays d’Egypte”.
373
Grâce aux mesurages très précis de
tous les passages, fournis par le professeur Smyth, nous sommes rendus
capables de discerner les traits les plus intéressants du témoignage
jusqu'ici révélé de ce “Témoin”.
Lorsque pour la première fois nous
en vînmes à apprécier ce que nous avons déjà mentionné du témoignage de la
Grande Pyramide, nous dîmes de suite : Si ce témoignage prouve quelle est
une Bible de pierre, s'il est un compte-rendu authentique des plans secrets
du Grand Architecte de l’univers, manifestant sa prescience et sa sagesse,
il devrait être et sera en harmonie parfaite avec sa Parole écrite. Le fait
que les secrets de la Pyramide ont été gardés jusqu'au terme des six mille
ans de l'histoire du monde, mais qu'elle commence à rendre son témoignage
maintenant que l'aube millénaire apparaît, est parfaitement d'accord avec la
Parole écrite, dont le témoignage abondant relatif au plan glorieux de Dieu
a de la même manière été tenu caché depuis la fondation du monde et commence
maintenant seulement à resplendir dans toute sa gloire et sa plénitude.
Nous avons déjà exposé, dans de
précédents ouvrages, et dans les chapitres précédents du présent volume le
témoignage clair de la Parole écrite, montrant que nous sommes au seuil d'un
nouvel âge, que l'aube du jour millénaire pointe déjà avec son changement de
gouvernement, de la domination exercée par le “prince de ce monde” et par
ses fidèles, en un contrôle exercé par Celui “à qui appartient le droit”
(par rachat) et par ses saints fidèles. Nous avons vu que quoique le
résultat de ce changement sera une grande bénédiction, néanmoins la période
du transfert pendant laquelle le prince actuel, “l’homme fort” sera lié et
sa maison dépouillée de tout pouvoir (Matth. 12 : 29 ; Apoc. 20 : 2), sera
un temps de grande détresse. Les preuves scripturales chronologiques que
nous avons examinées montrent que cette détresse devait commencer dès le
moment de la seconde venue de Christ (octobre 1874), lorsque commencerait le
jugement des nations, sous les influences génératrices de lumière du Jour de
l'Eternel. La Grande Pyramide illustre ce fait de la manière suivante :
374
Le “Passage Descendant” qui va de
l'entrée de la Grande Pyramide à la “Fosse” ou “Chambre Souterraine”
représente la voie suivie par le monde en général (sous la direction du
prince de ce monde), jusqu'au temps de grande détresse (la “Fosse”) pendant
lequel se terminera le mal. Le mesurage de cette période et la détermination
du moment où la fosse de la détresse sera atteinte sont assez faciles à
obtenir, si nous avons dans la Pyramide une date définie, un point de
départ. Cette borne-date, nous l'avons à la jonction du “Premier Passage
Ascendant” avec la “Grande Galerie”. Ce point marque la naissance (*)
[d'après Edgar : mort] de Jésus, comme le “Puits” 33 [25] (*) [Tous les
chiffres entre crochets sont les mesures des fr. Edgar] (Voir remarque
précédente. — Trad. page 373).] pouces plus loin indique sa mort. Ainsi, si
nous mesurons en arrière vers le bas le “Premier Passage Ascendant” jusqu'à
sa jonction avec le “Passage d'Entrée”, nous aurons une date fixe à marquer
sur le “Passage descendant”. Cette mesure est de 1542 [5] pouces et indique
l'an 1542 [?] av. J.-C. comme la date marquée par ce point. Mesurant ensuite
le “Passage d'Entrée” en partant de ce point, vers le bas, pour trouver la
distance jusqu'à l'entrée de la “Fosse”, représentant la détresse et la
destruction par lesquelles cet âge-ci doit se terminer, quand le mal sera
déchu de son pouvoir, nous trouvons qu’elle est de 3.457 [3.388,5] pouces,
symbolisant 3.457 [3.388,5] années depuis la date ci-dessus 1.542 [?] av.
J.-C. Ce calcul montre 1915 ap. J.-C. comme marquant le point de départ de
la période de détresse, car 1542 [?] av. J.-C. plus 1915 ans ap. J.-C.
égalent 3.457 [en réalité 3.388,5] ans. Ainsi la Pyramide témoigne
qu'octobre 1914 sera le point de départ du temps de détresse, tel qu'il n'y
en a pas eu depuis qu'il existe une nation et qu'il n'y en aura jamais plus
dans l'avenir. On remarquera, en conséquence, que ce “témoin” corrobore
totalement le témoignage de la Bible à ce sujet, comme cela a été démontré
par les Dispensations parallèles du Vol. II, Ch.VII des ETUDES DANS LES
ECRITURES.
375
Personne ne devrait mettre en
doute le fait que les quarante années de “moisson” commencèrent à l'automne
de 1874, même si la détresse n'a pas encore atteint un point culminant et
critique, et si ce temps de “moisson” a été, à certains égards, depuis cette
date, une période pendant laquelle la connaissance a augmenté
considérablement. Rappelons-nous que les chiffres et les illustrations de la
Grande Pyramide, y compris le diagramme de la “Fosse”, ont été tirés par le
professeur Smyth, sans aucune référence à cette application.
376
Nous devrions en outre nous
souvenir que la Parole de Dieu nous montre clairement que les jugements de
ce temps de détresse commenceront par l'église nominale et seront le prélude
de sa destruction, au milieu des conflits d’égoïsme entre le capital et le
travail, les deux partis s'organisant maintenant en vue du moment où la
détresse sera la plus violente.
La forme et le degré d'achèvement
de cette pièce basse ou “Fosse” sont très significatifs. Alors que le
plafond et une partie des parois sont réguliers, elle n'a pas de sol uni ;
le sol est bosselé, inachevé et descend de plus en plus profondément vers la
paroi est, justifiant ainsi le nom “d’Abîme sans fond”, appliqué parfois à
cette pièce. Cette pièce nous parle de liberté, de délivrance, aussi bien
que de détresse, d'élévation, aussi bien que de dégradation, car, lorsque le
visiteur y arrive péniblement et fatigué par la position accroupie qu'oblige
l’exiguïté du “Passage d'Entrée”, il y trouve non seulement une marche pour
descendre beaucoup plus bas sur “un sol bouleversé”, chaotique ; mais il
voit aussi une grande élévation du plafond, une partie de cette pièce étant
beaucoup plus haute que la voie d'accès qui y mène. Ceci suggère une place
plus vaste pour son organisme mental.
Combien cela est aussi conforme
aux faits ? Ne voyons-nous pas déjà l'esprit de liberté se répandre
aujourd'hui au sein des masses des nations civilisées ? Nous ne nous
arrêterons pas ici pour considérer les compatibilités et les
incompatibilités des libertés ressenties et réclamées par les masses — les
deux choses sont suggérées dans cette pièce par l'élévation du plafond et la
dépression du sol ; nous notons simplement le fait que la lumière de notre
époque — le Jour de l'Eternel — fait naître l'esprit de liberté ; et
celui-ci, venant en contact avec l'orgueil, la richesse et la puissance de
ceux qui tiennent toujours la direction sera la cause de la détresse que les
Ecritures nous assurent devoir être très grande. Bien qu’elle soit à peine
commencée, rois, empereurs, hommes d'Etat, financiers et tous les hommes, la
voient venir et “rendent l'âme de peur et à cause de l'attente des choses
qui viennent” ; car les puissances des cieux sont ébranlées et finalement
disparaîtront. Les systèmes mauvais — civils, sociaux et religieux — du
“présent monde mauvais” sombreront dans l'oubli iront à la destruction, ce
que symbolise aussi la “Fosse” ou “Chambre Souterraine”. La “Fosse” est pour
nous, non seulement un symbole de la détresse irrésistible qui submergera et
détruira le présent ordre de choses (parce qu'il est incompatible avec
l'ordre de choses meilleur qui sera établi sous le royaume de Dieu), mais
également un symbole de la mort de tout être qui continuera à suivre la
mauvaise voie descendante et qui, dans la pleine lumière de l'âge
millénaire, refusera d'abandonner ses péchés et de marcher selon la justice.
* * *
377
Notons un autre détail en rapport
avec ce qui précède : l'inclinaison du “Passage d'Entrée” est régulière
jusque dans le voisinage de la “Fosse”, puis le passage cesse de s'incliner
et devient horizontal. En mesurant vers l'arrière depuis l'entrée de la
Chambre Souterraine ou “Fosse” jusqu'à la jonction de l'horizontale avec la
partie faisant angle du passage, nous trouvons que la distance est de 324
pouces ; en conséquence, le commencement de la partie nivelée du passage
marque une date de 324 [351] ans antérieurs à 1915, autrement dit, 1590 [?].
Ceci semble dire qu'à cette date (1591 apr. J.-C.), quelque chose se passa
qui eut une grande influence sur le cours de la civilisation, et qui, dans
une certaine mesure, arrêta sa tendance à décliner. Que se passa-t-il à
cette date ? Quel grand mouvement marqué par cette date a eu une telle
influence ? Nous ne trouvons pas, malheureusement, de mesures exactes de
cette partie de ce passage descendant et nous sommes convaincus que les
diagrammes du professeur Smyth ne sont pas précis pour justifier la
confiance dans les “mesures relevées par le calcul sur le papier” basées sur
eux. Un mesurage non confirmé donne 324 pouces pyr., lequel, effectué en
arrière indiquerait approximativement l'an 1590 ou “jour de Shakespeare”.
Toutefois, nous n’attachons aucune importance à cette suggestion (*) [Voir
Appendice Note VII].
378
Une chose est certaine, le couloir
étroit et incliné représente la marche du monde, tandis que les passages
ascendants représentent la course de l'Eglise “appelée”. Le changement subi
par un passage descendant qui devient horizontal, semblerait par suite
impliquer l'apparition de lumière morale ou politique ou un freinage
favorable de la marche descendante.
La Réformation protestante du
seizième siècle fit certainement beaucoup à tous égards et indirectement,
pour le relèvement des peuples ; elle débarrassa l'atmosphère morale de
beaucoup d'ignorance et de superstition. Les protestants et nombre de
catholiques admettent que la Réformation a marqué le commencement d’une ère
nouvelle dans le progrès universel.
Nous ne prétendons certes pas,
comme certains le font, que de nos jours, tout aille dans le sens de
l'élévation morale plutôt que vers la dégradation Au contraire, il y a
beaucoup de choses de nos jours que nous ne pouvons pas approuver, qui ne
sont en harmonie ni avec la civilisation, ni surtout avec la volonté divine.
Nous constatons simplement dans le monde un esprit plus “humanitaire”,
encore bien loin de la religion de notre Seigneur Jésus, mais bien
préférable aux superstitions ignorantes du passé.
A la vérité, c'est cette
amélioration sociale du monde qui a donné naissance à la “Théorie de
l’évolution” et a amené nombre de gens à conclure que le monde évoluait
rapidement vers la perfection, qu’un Sauveur était inutile et son oeuvre
rédemptrice sans objet, qu'on n'avait besoin ni d’un royaume à venir, ni
d'un rétablissement de toutes choses. Le pauvre monde se rendra compte, dans
peu de temps, qu’un relèvement basé sur un pur égoïsme ne peut qu'augmenter
le mécontentement et même conduire éventuellement à l'anarchie. Seuls les
enfants de Dieu, guidés par sa Parole, peuvent voir ces choses sous leur
jour véritable.
379
Mais tandis que les mesurages
indiqués ci-dessus rendaient leur témoignage harmonieux, un autre mesurage
paraissait être en désaccord avec la Bible ; savoir celui du “Premier
Passage Ascendant” qui, comme on l'avait présumé, représentait la période
commençant avec l’exode du peuple d'Israël sortant d’Egypte et se terminant
avec la naissance du Seigneur Jésus (*). [Cette période n'est pas la même
que celle indiquée dans le Volume 2, chap. VII, que nous avons nommés et
décrite comme étant l'Age judaïque. Cette dernière commença 198 ans avant
l'exode, à la mort de Jacob et ne se termina qu'au moment où le Seigneur
qu'ils avaient rejeté, laissa leur maison déserte, cinq jours avant sa
crucifixion ]. Les périodes bibliques déjà présentée dans le Vol. 2 (**)
[Voir Vol. 2. pp. 246-249 (édition 1953).] sont exactes, nous en avons la
certitude, car nous en avons démontré l'exactitude de nombreuses manières.
Nous avons vu que depuis l’Exode du pays d’Egypte jusqu'en l'an 1 de l'ère
chrétienne, il y avait exactement 1614 années, alors que la longueur de la
rampe du “Premier Passage Ascendant” mesure seulement 1542 pouces. De plus,
nous savions, sans l'ombre d'un doute, d'après les paroles du Seigneur et
des prophètes que l'Age de la Loi et la “faveur” à Israël selon la chair ne
se terminèrent pas à la naissance de Jésus mais trois ans et demi après sa
mort, à la fin des soixante-dix semaines de faveur d'Israël, soit en l'an 36
de notre ère (*). [Voir Vol. 2 ch. VII.] La longueur de la période de
l’Exode à la fin du temps de faveur serait donc de 1650 ans (1614 + 36), et
quoique dans un sens, la grandeur et la bénédiction de la nouvelle
dispensation commencèrent à la naissance de Jésus (Luc 2 : 10-14 ; 25-38),
cependant la Grande Pyramide devrait, de quelque manière, indiquer la
longueur totale de la faveur d'Israël. Nous avons finalement constaté que
celle-ci était très ingénieusement montrée. La longueur du “Bouchon” de
granit est exactement celle qu'il faut ajouter pour compléter cette période
jusqu'à sa limite extrême. Nous comprenons donc pourquoi ce “Bouchon” était
si solidement fixé que personne ne parvint à le déplacer ; il fut placé là
par le Grand Constructeur dans le but évident d'y demeurer afin
qu'aujourd'hui nous puissions entendre son témoignage qui vient corroborer
la Bible quant à son plan aussi bien qu'à sa chronologie.
380
En mesurant ce passage avec son
“Bouchon”, nous devrions le considérer comme s'il était un télescope, le
“Bouchon” étant sorti jusqu'à ce que l'extrémité supérieure occupe la
position originellement marquée par son extrémité inférieure. La distance
depuis l'entrée nord de la “Grande Galerie” jusqu'à l'extrémité inférieure
du “Bouchon” est de 1470 pouces. Si maintenant on y ajoute la longueur du
“Bouchon”, 179 pouces, nous obtenons un total de 1649 pouces, représentant
1649 ans. La différence d'un pouce-année entre cette donnée et celle de la
chronologie de la Bible pour cette période se comprend facilement si nous
nous souvenons que le “Bouchon” a été considérablement taillé par ceux qui
s'efforcèrent de l'enlever de sa position fixée dans le couloir.
Ainsi ce “Témoin” de pierre
corrobore exactement le témoignage de la Bible et montre bien que la période
de l'exode d'Israël hors d'Egypte jusqu’au terme de leur faveur nationale
(*) [Voir Vol. Il. Chap. 3.] en l'an 36 de notre ère fut de 1650 ans. Mais
que personne ne confonde cette période avec la période indiquée dans les
parallèles des dispensations judaïque et chrétienne montrant que les deux
âges sont de 1845 ans chacun, l'un allant de la mort de Jacob à l'an 33 de
notre ère, et l'autre de 33 ap. J.-C. à 1878.
381
C'était non seulement une manière
ingénieuse de cacher, tout en la donnant, la durée de la période allant de
l'Exode à la naissance de notre Seigneur (pour être, au temps marqué, une
corroboration du témoignage de la Bible), mais le lecteur attentif verra
promptement que la chose n'aurait pu se faire que de cette seule manière, et
cela pour deux raisons : premièrement, parce que la faveur et la
dispensation judaïques non seulement commencèrent à la mort de Jacob avant
l'exode d'Egypte, mais également pénétrèrent dans la dispensation
chrétienne, parallèlement avec elle, pendant les trente-trois années de la
vie terrestre de notre Seigneur Jésus. Secondement, si on avait construit le
“Premier Passage Ascendant” de manière à ce que sa longueur mesurée en
pouces pyramidaux représentât exactement la longueur de l'Age judaïque, on
aurait dû faire la Pyramide plus grande, ce qui alors aurait détruit ses
aspects et ses leçons scientifiques.
Examinons maintenant la “Grande
Galerie” qui fait suite au “Premier Passage Ascendant” et relevons également
son témoignage symbolique. Elle est sept fois la hauteur du “Premier Passage
Ascendant”. Ses parois sont formées de sept assises de pierres superposées
d'un calcaire lisse au toucher, finement poli et autrefois beau et couleur
crème. Elle a vingt-huit pieds de haut [un pied = 30 cm. environ Trad.] ;
mais elle est très étroite ; sa largeur maximum est de six pieds seulement,
mais au niveau du sol, elle est rétrécie et n'a plus que trois pieds de
large ; à son sommet, elle est encore plus étroite. Le professeur Greaves,
d'Oxford, vivant au quinzième siècle, la décrit comme suit
382
“C'est un chef-d’œuvre imposant,
qui ne le cède en rien aux constructions les plus magnifiques et les plus
somptueuses par ses curiosités artistiques et la richesse de ses matériaux.
Cette galerie, ou corridor, ou quelque soit le nom que je puisse lui donner,
est construite en marbre (calcaire) blanc et poli, taillé très régulièrement
en grands panneaux carrés. Le plafond, les parois et la rampe sont
construits avec des matériaux identiques. Les joints des blocs de pierre,
sont si bien faits qu'il est presque impossible à l’œil curieux de les
distinguer ; et ce qui ajoute un charme à toute la construction, quoique le
passage soit rendu plus glissant et plus difficile, c'est la pente de la
rampe. Dans l'arrangement et la disposition des blocs de marbre (calcaire)
des parois de chaque côté, il y a un détail d'architecture, à mon jugement
très élégant, et c'est que toutes les assises “ou rangées qui ne sont que de
sept (tellement ces pierres sont grandes) sont posées de telle façon que
chacune surplombe de trois pouces environ la rangée inférieure et cela
jusqu'au sommet.”
Le professeur Smyth déclare qu'il
est impossible de la représenter fidèlement par le dessin :
“Le cadre dépasse les possibilités
des prises de vue habituelles par suite de la largeur trop étroite, de la
hauteur de la voûte et de l’inclinaison de l’angle du sol, un sol qui, vu de
sa partie extrême nord vers le sud, s'élève, s'élève à travers l'obscurité,
apparemment sans fin, et avec une telle pente rapide qu'aucune vue prise par
un artiste, et rapportée sur un plan vertical ne pourrait jamais en
représenter plus qu'une toute petite partie s'élevant dans la masse et se
perdant au sommet. Tandis que si vous regardez de l'extrémité sud vers le
nord de la Galerie, vous perdez instantanément le sol de vue, et voyez au
niveau de vos yeux, à distance, une portion du plafond qui fuit vers le bas.
Ailleurs, ce sont les chevauchements solennels des hautes et sombres
murailles qui vous flanquent de chaque côté ; mais le tout est en pente
abrupte, parlant de peine d'un côté, de l'autre de dangers, et partout une
montagne invincible.”
383
La “Grande Galerie” est bien un
symbole admirable de la marche de la véritable Eglise chrétienne, du sentier
du “Petit Troupeau” des vainqueurs, pendant la longue période de l'Age de
l'Evangile. Ses parois et le plafond de teinte blanc-crème, jadis
admirables, faits de pierres superposées et régulières et toutes en pente ne
nous racontent pas l'histoire de l'église nominale, comme certains l'ont
supposé — sinon ils n'auraient pas cette forme régulière et ascendante —
mais elles nous parlent de la grande faveur de Dieu accordée pendant l'Age
de l'Evangile, le “haut appel” à des libertés et à des privilèges spéciaux
offerts sous conditions aux justifiés de l'Age de l'Evangile et ouverts par
“le puits”, la rançon.
La grande hauteur de cette “Grande
Galerie” — qui est sept fois la hauteur du passage représentant la
dispensation judaïque, (sept étant un symbole de perfection et de plénitude)
— représente cette plénitude de bénédiction renfermée dans la promesse
abrahamique qui est effectivement offerte à l'église de l'Age évangélique.
La “Chambre du Roi”, qui fait suite à la “Grande Galerie”, représente la fin
de la course proposée à tous les fidèles par le “haut appel”. Comme nous
allons le voir, cette “Chambre du Roi” est un symbole des plus approprié de
la destinée finale de l'Eglise. Le “puits” (qui représente la rançon), à
l’entrée même de cette Galerie et que doivent reconnaître tous ceux qui
s'engagent sur cette voie, symbolise admirablement notre justification.
Ainsi la Grande Pyramide nous dit qu' “il n'y a donc maintenant aucune
condamnation pour ceux qui sont en Christ Jésus”.
384
La longueur de la “Grande Galerie”,
qui semble interminable, montre combien l'Age de l'Evangile a paru long aux
membres individuels de l'Eglise, tandis que son étroitesse représente bien
le “chemin étroit qui mène à la vie”. La raideur de la rampe indique les
difficultés qu'éprouvent ceux qui gravissent ce sentier et le danger qu'ils
courent constamment de glisser en arrière s'ils ne veillent pas suffisamment
à leurs pas. Cependant, entre ces murs ou parois de la faveur divine, il y a
le salut et la sécurité de tous ceux qui persévèrent à bien faire, à croître
en grâce, à gravir le chemin difficile, à “marcher non selon la chair, mais
selon Esprit”.
En levant les yeux, nous
constatons que la “Grande Galerie” a une fin aussi bien qu'un commencement.
Cela nous indique qu'il y aura un temps où les privilèges extrêmement grands
et précieux offerts pendant l'Age de l'Evangile cesseront ¾ le merveilleux
haut-appel à devenir cohéritier avec Christ comme son “épouse” prendra fin,
lorsqu'un nombre suffisant pour compléter le “petit troupeau” aura accepté
l'appel. Ce que cette pierre — “témoin” nous indique ainsi en illustration,
la Parole écrite nous l'expose très clairement montrant, ainsi que nous
l'avons vu, que le privilège de courir pour le grand prix du “haut appel”
est réservé exclusivement à l'Age de l'Evangile. Cet appel ne fut jamais
présenté à personne auparavant, notre capitaine, Jésus, étant le premier à
qui il fut offert, le premier à en accepter ses conditions de sacrifice, et
le premier à en recevoir la récompense. L'extrémité sud de la “Grande
Galerie” marque aussi positivement la fin ou la limite de l'appel à la
nature divine que l'extrémité nord marque le commencement de cette grande
faveur.
385
Mais puisque la “Grande Galerie”
représente notre “haut-appel” de Dieu, voyons plus loin et notons à quoi cet
appel conduit chacun de ceux qui l'acceptent. Nous avons déjà vu dans les
Ecritures que nous sommes appelés à souffrir avec Christ, à mourir avec lui,
et plus tard à entrer dans sa gloire. Et nous trouvons tout cela symbolisé
d'une façon frappante, par la manière étrange, particulière dont on accède à
la “Chambre du Roi”, à l'extrémité de la “Grande Galerie”. Le chemin, par
lequel ceux qui acceptent le “haut-appel” peuvent entrer dans la gloire
céleste, figurée par la “Chambre du Roi”, n'est pas direct. Ils doivent
d'abord être éprouvés en tous points et être trouvés obéissants à la volonté
de Dieu ; autrement ils ne pourraient entrer dans le repos qui reste. Ceci,
l'enseignement des Ecritures et l'expérience de tous ceux qui courent pour
le grand prix, sont ainsi fortement illustrés dans la Grande Pyramide. De
même que l'appel conduit à la consécration et aux leçons de sacrifice, ainsi
la “Grande Galerie” conduit à certains passages bas qui symbolisent ces
choses. Ayant atteint son extrémité supérieure, le voyageur doit se baisser
très fortement pour franchir le passage conduisant à l'“Antichambre”. Cette
flexion symbolise la consécration ou la mort de la volonté humaine, le
commencement du sacrifice de soi-même, auxquels tous ceux qui voudront
parvenir à la nature divine sont appelés. Seuls, ceux qui ont accepté
l'appel et qui ont réellement renoncé à la volonté humaine savent ce que
veut dire ce sacrifice de soi-même.
Après avoir franchi ce passage
bas, qui représente la consécration, nous arrivons dans une petite pièce
appelée l'“Antichambre”. Ici le sol n'est plus en calcaire, car, à partir de
l'entrée, on marche sur un granit solide, ce qui peut être interprété comme
une nouvelle condition, une position de “nouvelles-créatures”. Mais lorsque
nous posons le pied sur le sol de granit pour entrer dans la nouvelle
condition de “nouvelles créatures”, un obstacle énorme se présente : c'est
la “Plaque de Granit”. Cette dernière a l'air d'être une sorte de trappe qui
ferme en partie la voie, il ne reste plus qu'un passage très bas, semblable
à celui qui vient d'être passé et ayant 44 pouces (1 m. 10) de hauteur, de
sorte que, pour pouvoir jouir entièrement des privilèges représentés dans
l’“Antichambre”, nous devons nous incliner et nous abaisser de nouveau.
Cette “Plaque de Granit” est le symbole de la volonté divine ; elle semble
dire à celui qui vient de franchir le premier passage bas représentant
l'abandon de sa volonté : “Ce n'est pas suffisant d'avoir sacrifié votre
volonté, vos plans et vos projets ; vous pourriez faire tout cela et
accepter ensuite la volonté et le plan d'un autre ; vous devez non seulement
renoncer à votre volonté personnelle, mais vous devez vous plier à la
volonté divine, l'accepter à la place de la vôtre et devenir actif au
service de Dieu, avant de pouvoir être considéré comme une Nouvelle-Créature
et héritier de la nature divine”.
386
Lorsque nous avons passé sous la
“Plaque de Granit” (voir la figure), là, nous ne sommes plus gênés, nous
pouvons rester debout, librement sur le sol de granit de “l'Antichambre”.
Cette pièce est particulière ; ses parois diffèrent les unes des autres ;
certaines parties apparaissent comme si elles étaient lambrissées ; d'autres
parois portent en outre de profondes rainures taillées. Elle semble contenir
certainement beaucoup d'enseignements qui n'ont pas encore été complètement
déchiffrés. Cependant, ceux qui l'ont visitée suggèrent qu’elle ressemble à
une salle d'école, ce qui semble être en parfaite harmonie avec la
destination symbolique de cette chambre qui nous enseigne les épreuves et
expériences de ces sanctifiés, engendrés par la Vérité. Cette “Antichambre”
symbolise l'école de Christ et la discipline ¾ les épreuves de foi, de
patience, d'endurance, etc., auxquelles sont soumis tous ceux qui se sont
entièrement consacrés à la volonté de Dieu. Ces épreuves constituent pour
eux les opportunités offertes pour vaincre et prouver qu'ils sont dignes
d'avoir, comme vainqueurs, une place auprès de Christ, dans son prochain
règne de gloire. Si nous n'avons pas reçu ces leçons et épreuves, nous ne
sommes pas des fils et des héritiers sur ce plan divin (Hébr. 12 : 8). C'est
pendant cette vie, après que nous nous sommes consacrés à son service, que
Dieu nous instruit et nous discipline, et par ces moyens, il éprouve notre
fidélité à notre alliance, et nous apprend aussi à compatir aux épreuves et
aux difficultés des autres sur lesquels Il veut, dans peu de temps, nous
établir gouverneurs et juges (1 Cor. 6 : 2, 3).
387
Avant d'entrer pleinement et
effectivement dans les conditions de notre “nouvel” état, la “nature
divine”, nous devons non seulement passer par la mort de notre volonté, mais
aussi par la mort réelle. Le “Témoin” de pierre nous montre aussi cela, car,
à l'autre extrémité de l'“Antichambre” se trouve un couloir très bas qui
donne accès à la “Chambre du Roi”. Ainsi la “Chambre du Roi”, la salle la
plus grande et la plus élevée de la Pyramide, devient le symbole de la
perfection de la nature divine qui sera obtenue par le “Petit Troupeau”, les
quelques vainqueurs élus parmi les “nombreux appelés” (dont l'appel est
symbolisé par la “Grande Galerie”). Ces élus passent par le sacrifice de
soi-même et par les épreuves (symbolisés par l'“Antichambre” et les bas
couloirs d'entrée et de sortie). L’appel à la “nature divine” fut adressé
d'abord à notre Seigneur Jésus, dont la mission sur la terre avait un double
but : (1) Sauver les pécheurs en fournissant la rançon pour Adam et tous
ceux qui étaient en lui : (2) Faire la preuve, par son obéissance jusqu'à la
mort, qu'il était digne d'hériter la nature et la gloire divines. Il résulte
de ceci que la “Grande Galerie” est montrée comme commençant à la mort de
notre Seigneur. Elle symbolise le haut-appel de l’Eglise qui commença
lorsque Jésus eut mis fin à l'Age de la Loi par son sacrifice sur la croix à
l'âge de trente-trois ans ; elle symbolise le haut-appel ou appel céleste
(par le sacrifice) à la nature divine, la “Chambre du Roi”. Notre Seigneur
Jésus fut dans un sens, appelé dès le moment de sa naissance ; mais à partir
de la Pentecôte, tous les croyants justifiés sont appelés au même grand
privilège ; peu d'entre eux cependant acceptent l'appel en sacrifice, et peu
cependant affermissent leur appel et leur élection, par une soumission
sincère aux conditions, en marchant sur les traces du Maître. La durée de ce
“haut-appel” à la nature divine et la date de son terme sont indiquées comme
nous l'avons déjà dit, par la longueur et la fin de cette “Grande Galerie”.
388
La “Chambre du Roi” qu'on ne peut
atteindre qu'en passant par la “Grande Galerie” et par l'“Antichambre” est à
tous égards la pièce la plus haute et la plus magnifique de la Grande
Pyramide. Elle est bien un symbole approprié de la nature divine. M. Henri
F. Gordon la décrit comme suit :
“C'est une chambre splendide de 34
pieds de longueur sur 17 de largeur et 19 de hauteur, entièrement construite
en granit rouge poli. Les murs, le plancher et le plafond sont formés par
des blocs taillés à angle droit et si habilement travaillés qu'aucun
monarque des temps modernes ne pourrait désirer une oeuvre plus splendide et
Plus Parfaite. Le seul objet que contient cette chambre est un coffre vide
[en granit], sans couvercle. Ce coffre, remarquons-le avec intérêt,
correspond en capacité à l'arche sacrée du Tabernacle de Moïse.”
390
Le granit dans la Grande Pyramide,
comme l'or dans le tabernacle et dans le temple-types, représente les choses
divines, la nature divine. Les deux couloirs bas dont l'un conduit dans
l'“Antichambre” et l'autre dans la “Chambre du Roi” correspondent aux deux
voiles devant le Saint et le Très-Saint. Le coffre de granit, l'unique
meuble de la “Chambre du Roi” correspond à l'Arche de l'Alliance, le seul
meuble du Très-Saint du Tabernacle et du Temple. Ce qui dans l'un était
d'or, dans l'autre est de granit, et tous deux ont la même signification
symbolique.
Mais ce n'est pas tout : nous
trouvons que les mêmes grandes vérités qui étaient symbolisées par les deux
pièces du Tabernacle et du Temple, le Saint et le Très-Saint, ainsi que
leurs voiles de séparation, ont leur contrepartie exacte dans la Grande
Pyramide, par les enseignements que donnent les deux pièces,
l'“Antichambre”, la “Chambre du Roi” avec leurs passages bas de séparation.
L'“Antichambre”, comme le Saint du Tabernacle, représente la condition de
parenté avec Dieu de tous ceux que le Père céleste considère comme de
nouvelles-créatures et cohéritiers de Christ devant participer à la nature
et à la gloire divines, condition que le croyant hérite lorsqu'après avoir
accepté le pardon des péchés et la réconciliation avec Dieu par la rançon,
il offre sa personne justifiée en sacrifice vivant au service de Dieu. Comme
le premier voile du Tabernacle représentait la consécration ou le
renoncement, ou la mort de notre propre volonté et notre entière soumission
à la volonté de Dieu, ainsi l'entrée basse de l'“Antichambre” symbolise ce
même grand acte qui commence la nouveauté de vie chez tous ceux qui voudront
devenir des membres de la sacrificature royale.
391
Cette épreuve qui consiste à
déposer notre tout sur l'autel ayant été passée, le croyant n'est plus
considéré par Dieu comme un être humain, mais comme une “nouvelle-créature”,
un “participant de la nature divine”. Il est vrai qu'en réalité il ne
participera pas effectivement à la nature divine jusqu'à ce qu’il ait appris
fidèlement la leçon dans les expériences actuelles, les sacrifices
quotidiens et les enseignements de la vie présente, (représentés par la
construction particulière des parois de l' “Antichambre”, et par la Table
des Pains de Proposition, le Chandelier d'Or et l'Autel des Parfums du Saint
du Tabernacle) jusqu’à ce qu'il ait passé par la mort elle-même (représentée
par le second voile du Tabernacle et par le second passage bas conduisant à
la “Chambre du Roi” de la Pyramide), et jusqu'à ce qu'ayant eu part à la
première résurrection, il soit entré avec Christ dans la plénitude de la
nature et de la gloire divines promises ¾ sa part d'héritage éternel
symbolisé dans la “chambre du Roi”.
Ainsi la Grande Pyramide atteste,
non seulement la marche dégradante de l'homme dans le péché, mais aussi les
diverses étapes successives du plan de Dieu qui sont consacrées à la
délivrance complète de la chute, par le chemin de vie ouvert par la mort et
la résurrection de notre Seigneur Jésus.
On remarquera sur la gravure que
le sol de granit n'arrive pas tout à fait jusqu'à l'entrée de
l'“Antichambre”, tandis que le plafond de granit couvre la longueur totale
de la chambre. Ce fait semble enseigner une leçon en harmonie avec ce que
nous savons être un trait du plan divin relatif aux appelés qui s'efforcent
d'avoir part à la nature divine. Le premier passage bas figure la
consécration de la volonté humaine du croyant, qui obtient réellement
l'accès dans le “Saint” ou la condition sanctifié, en perspective héritier
de la gloire et de l'immortalité, représentée par l'“Antichambre” dont le
plafond de granit le recouvre maintenant ; néanmoins il n'est pas considéré
comme participant pleinement à la nouvelle nature, tant qu’il n'a pas été
“vivifié” à l'activité et à la nouveauté de vie. Cette épreuve est
symbolisée par la “Plaque de Granit” qui, par sa position particulière,
semble suspendue, prête à tomber ou à empêcher toute marche en avant ; elle
semble dire : “Pèlerin, bien que tu sois venu jusqu'ici, que tu te sois
consacré à Dieu, tu n'auras aucun droit véritable à la nature divine à
laquelle tu as été appelé, si tu n'es pas vivifié par l'esprit de la vérité
pour l'activité au service de Dieu”. Les trois étapes par lesquelles les
appelés de cet âge doivent passer pour entrer dans la gloire de leur
Seigneur sont ainsi indiquées dans la Grande Pyramide comme dans les
Ecritures. Il y a d'abord (1) La consécration ou engendrement de l'esprit
par la parole de la vérité, symbolisée par le passage bas qui conduit dans
l'“Antichambre”, ensuite (2) La vivification au service actif et au
sacrifice par la sanctification de l'esprit et par la croyance de la vérité,
symbolisée par le passage bas sous la “Plaque de Granit” ; (3) La naissance
de l'esprit à la ressemblance parfaite de notre Seigneur, une participation
à la première résurrection, figurée par le passage bas qui conduit dans la
“Chambre du Roi”.
392
LA NATURE HUMAINE ET LA NATURE SPIRITUELLE
Y SONT FIGURÉES
En se reportant à la figure de la
page 367, on remarquera qu'une ligne imaginaire tirée dans l'axe vertical de
la Grande Pyramide laisse la “Chambre de la Reine”, et son “Passage
Horizontal”, le “Passage d'Entrée”, le “Premier Passage Ascendant” et la
“Grande Galerie” entièrement du côté nord de cette ligne ou axe, et seules,
l'“Antichambre” et la “Chambre du Roi” du côté sud ; ainsi, l'architecte
(Jéhovah) de la Grande Pyramide a marqué par là la distinction des natures
indiquées dans le Vol. 1, chap. 10.
393
La “Chambre de la Reine”
représentant la perfection de l'humanité après que l'Age millénaire aura
ramené ceux qui seront obéissants et dignes à la ressemblance morale du
Créateur, enseigne — du fait que sa paroi arrière ou la plus éloignée se
trouve sur l'axe de la Pyramide — qu'ainsi rétablie à l’image et à la
ressemblance de Dieu, quoique toujours humaine, l'humanité sera rapprochée
de la nature divine, aussi rapprochée qu'une nature peut l’être d'une autre
dont elle est l’image. Tous les passages ascendants conduisant dans la
direction de cet axe enseignent que les désirs et les efforts des membres du
peuple de Dieu doivent tous être tendus vers la perfection humaine, tandis
que ceux de l'Eglise appelée de l'Age de l'Evangile vont au-delà de la
perfection humaine. Comme cohéritiers de Christ, ceux-ci doivent entrer dans
la plénitude de la nature divine.
Le fait que la “Chambre
Souterraine” ou “Fosse” symbolisant la détresse et la mort, ne se trouve pas
toute entière du même côté de l'axe vertical que la “Chambre de la Reine” et
son passage, n'est pas opposé à cette interprétation, car en définitive,
elle ne fait pas du tout partie de l'édifice de la Pyramide. Elle est située
sous la Pyramide, beaucoup plus bas que le niveau de la ligne de base. Mais
il est possible que cette pièce nous enseigne autre chose ; nous voyons en
effet qu'une ligne verticale, tirée depuis sa paroi la plus éloignée
passerait exactement le long de la paroi la plus éloignée de l'“Antichambre”
; ce fait correspond sans doute à l'avertissement des Ecritures montrant
qu’il est possible qu'une personne entrée déjà dans le “Saint” ou condition
sanctifiée (ayant été engendrée par la parole de vérité et vivifiée par
elle) commette le péché qui mène à la mort ¾ à la seconde mort.
394
La situation de la “Fosse” par
rapport à l'axe, si elle a quelque signification intéressant l'arrangement
de la Pyramide située au-dessus d'elle, semblerait donc indiquer que la
seconde mort ¾ sans fin, la destruction sans espoir de retour ¾ sera le
châtiment, non seulement du péché volontaire des hommes qui, pendant l'Age
millénaire d'opportunité bénie, refuseront de marcher vers la perfection
humaine, mais également de quiconque parmi les sanctifiés de l'Age de
l'Evangile qui, volontairement auront rejeté la robe de justice imputée de
Christ qui leur avait été offerte et qu'ils avaient d'abord acceptée.
Il y a encore une autre réflexion
digne de remarque relativement à l'axe vertical de la Grande Pyramide,
au-dessus de la ligne de base : la première venue de notre Seigneur et sa
mort représentées par l'orifice du “Puits” sont indiquées du côté de l'axe
de la Pyramide qui représente la nature humaine. Il est aussi intéressant de
constater sa position sur le même niveau que le passage conduisant à la
“Chambre de la Reine” qui symbolise la perfection humaine. La Grande
Pyramide semble ainsi nous dire : “Il a été fait chair” “l'homme Christ
Jésus, s'est donné lui-même en rançon pour tous”. Cependant, il ne connut
pas le péché, il était saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs
et il n'eut aucune part quelconque à la marche descendante et pécheresse de
la race d'Adam (symbolisée par le passage conduisant à la “Fosse”). En outre
la position de la “Grotte” et le fait qu’elle est naturelle et non taillée
dans le roc ont une signification. Cette grotte symbolise clairement la mort
de notre Seigneur Jésus. Le fait qu’elle fut naturelle montre que le
sacrifice du Seigneur ne fut pas un expédient, mais un événement ordonné et
disposé d'avance dans le plan de Jéhovah, avant que la mise à exécution du
plan symbolisé par la Pyramide commençât. Cette grotte est aussi située
au-dessus du niveau de la ligne de base de l'édifice et non en-dessous, ce
qui semble nous enseigner une autre leçon en accord avec les Ecritures que,
si notre Seigneur Jésus mourut en rançon pour les pécheurs, il ne descendit
pas dans le péché et la dégradation, mais même dans la mort, il resta dans
les limites et les bornes du plan divin tel qu'il est symbolisé par la
structure de la Pyramide située au-dessus de la ligne de base.
396
Et maintenant se pose une question
d'un grand intérêt : le témoignage de la Grande Pyramide viendra-t-il
corroborer le témoignage des Ecritures relativement au temps de la fin du
haut-appel ? L’extrémité sud de la “Grande Galerie” nous indiquera-t-elle la
date exacte donnée par les Ecriture comme étant la fin de l'appel de Dieu à
participer à cette faveur ? Ou contredira-t-elle ce que nous avons appris et
montrera-t-elle une période plus longue ou plus courte du haut-appel à la
nature divine ?
Ceci sera une autre “épreuve
cruciale” non pas cependant de la Parole de Dieu et de son témoignage
sublime qui est supérieur à tout autre, mais une épreuve de ce “Témoin” de
pierre. Ce “Témoin” viendra-il en outre prouver sa divine architecture en
confirmant le témoignage de l’Ecriture ? Ou accusera-t-il une divergence
plus ou moins grande ? S'il corroborait le récit de la Bible dans les
détails et avec minutie, il mériterait bien en vérité le nom que lui a donné
le Dr Seiss : “Un Miracle de pierre”. Légende
Section verticale (face ouest) de
la chambre du roi, avec l'antichambre, l'extrémité sud de la grande galerie,
les chambres de construction, au-dessus de la chambre du roi.
Eh bien ! nous ne pouvons rien dire
de moins, car son témoignage s’accorde pleinement et dans les moindres
détails avec le plan de Dieu tout entier tel que nous avons appris à le
connaître dans les Ecritures. Sa concordance merveilleuse avec la Bible ne
laisse place à aucun doute que l'Inspirateur divin des prophètes et des
apôtres a inspiré également ce “Témoin”. Examinons spécialement
quelques-unes de ces concordances :
397
Rappelons que, selon les Ecritures,
la fin complète du pouvoir des nations dans le monde et du temps de détresse
qui amènera son écroulement suivra la fin de l'année 1914 et que quelque
temps après (*) [Edit. 1914 ; “avant” correction en W.T. Mars 1915
(Reprints, p. 5649, col. 1) : près de, vers “ near ”.] cette date, l'Eglise
de Christ sera “changée”, glorifiée. Souvenons nous aussi que les Ecritures
nous ont prouvé de différentes manières, par les cycles jubilaires, par les
1.335 jours de Daniel, par les dispensations parallèles, etc., que la
“moisson” ou fin de cet Age devait commencer en octobre 1874, date à
laquelle le grand Chef moissonneur devait être présent ; que sept ans plus
tard — en oct. 1881 — le “haut-appel” prenait fin, bien qu'après cette date,
sans qu'un appel général soit lancé, d'autres seront admis aux mêmes faveurs
pour remplacer certains appelés qui dans leur épreuve seront trouvés
indignes. Reportons-nous maintenant au “Témoin” de pierre, et regardons de
quelle manière il indique ces mêmes dates et comment il enseigne les mêmes
leçons. Ainsi :
La longueur de la rampe de la
“Grande Galerie”, de la paroi nord à la paroi sud, a été mesurée deux fois
très soigneusement dans ces dernières années, et on a obtenu trois séries
distinctes de mesures : (a) une première mesure a été faite de la paroi nord
à la “Marche” de la “Grande Galerie”, puis, laissant de côté la hauteur
verticale de celle-ci, on a continué à mesurer sa surface supérieure sur
laquelle on marche ; (b) une autre mesure donne la longueur de la rampe de
la “Grande Galerie”, mais prolongée au travers de la “marche” comme si
celle-ci n’existait pas ; (c) une troisième mesure donne la surface totale
de la rampe de la “Grande Galerie” y compris la hauteur de la “Marche” et la
longueur de sa surface supérieure. Le prof. Smyth qui, le premier, fit les
mesurages trouva pour (a) : 1874 pouces pyramidaux ; pour (b) : 1881 pouces
pyramidaux, et pour (c) : 1910 pouces pyramidaux. M. Flinders Pétries trouva
de son côté ces mesures 8/10 de pouce plus longues. Une estimation
raisonnable, en conséquence et indubitablement très proche de la mesure
exacte serait de compter pour (a) : 1875 pouces, pour (b) : 1882, et pour
(c) 1911 pouces pyramidaux.
398
Posons maintenant la question
suivante : Si chaque pouce de longueur de ces divers passages représente une
année comme le disent et l'admettent tous ceux qui ont étudié la Pyramide,
quelle date ces différentes mesures indiqueraient-elles, comme étant la fin
du haut-appel à la nature divine symbolisé par la “Grande Galerie” ? A cette
question, nous répondons : En appliquant ces pouces-années à notre présent
calcul du temps, il nous faut tenir compte que l'an 1 de notre ère est de
une année et trois mois en retard sur la date réelle, ainsi que nous l'avons
démontré dans le Vol. 2 pp. 48-56 (édit. 1953). Alors que cela ne serait
d'aucune importance s'il s'agissait de calculer une période à partir d'une
date fixe avant notre ère, ou à partir d'une date fixe de notre ère, ici au
contraire il est nécessaire d'en tenir compte. Là où le même événement, la
naissance de Jésus, est le point de départ, l'erreur de notre date ap. J.-C.
doit être rectifiée pour obtenir des résultats exacts. Pour simplifier, nous
prendrons comme point de départ la date erronée de notre ère, et nous
reporterons à partir de ce point les chiffres de la Pyramide, puis nous
déduirons de chacun d'eux un pouce et quart de façon à les faire
correspondre avec notre manière habituelle de compter le temps. Ainsi
réduits ils donneraient (a) : 1875 ¾ 1 ¼ = 1873 ¾ ; (b) : 1882 ¾ 1 ¼ = 1880
¾ ; (c) : 1911 ¾ 1 ¼ = 1909 ¾ , soit les dates pour (a) octobre 1874, pour
(b) : octobre 1881 et pour (c) : octobre 1910 de notre ère.
* * *
399
Ces trois dates différentes
indiquant la fin sont d'accord avec celles que nous avons trouvé enseignées
dans les Ecritures, à savoir que la “moisson ou fin de l'âge” commença en
octobre 1874 et que l'“appel” proprement dit se termina réellement en
octobre 1881. Quoique l'appel général eût cessé en 1881, les mêmes
privilèges seraient encore offerts pendant un certain temps à quelques
personnes qui en seraient dignes, ces dernières prenant la place d'autres
précédemment appelées qui, pendant leur épreuve, auraient été jugées
indignes des couronnes qui leur avaient été réservées lorsqu'elles
acceptèrent l'appel. Pour autant que nous l'avons vu jusqu'ici, la Bible
n'indique pas combien de temps durera le criblage des consacrés durant
lequel certains recevront les couronnes de ceux jugés indignes et auront
leurs noms écrits au lieu de ceux des premiers qui seront effacés (Apoc. 3 :
5, 11) ; mais, la date de 1910, indiquée par la Pyramide semble bien
s’harmoniser avec celles données par la Bible. Cette date arrive quatre (*)
[… “quelques années seulement avant la fin complète des Temps des Nations”.
(Edit. anglaise 1937 - Trad.)] années seulement avant la fin complète du
temps de détresse qui met fin au temps des Nations. Quand nous nous
rappelons les paroles du Seigneur, savoir que les vainqueurs seront estimés
dignes d'échapper à la partie la plus critique de la détresse qui vient sur
le monde, nous pouvons comprendre que la référence concerne le trouble
anarchique postérieur à 1914, mais on peut s’attendre à un trouble
particulier pour l'Eglise vers 1910.
400
N'y a-t-il pas ici un accord des
plus remarquable entre ce “Témoin” de pierre et la Bible ? Les dates
d'octobre 1914 et octobre 1881 sont exactes, tandis que celle de 1910,
quoique non fournie par la Bible, parait être plus qu'une date raisonnable
pour quelque important événement dans l’expérience et l'épreuve dernière de
l'Eglise, alors que 1914 est apparemment bien définie pour sa fin, après
laquelle doit survenir la plus grande détresse du monde dans laquelle
certains des membres de la “ Grande Foule ” pourront avoir une part. A ce
sujet, rappelons-nous que cette date limite, 1914, peut (*) [“ doit ” (édit.
1914) — “peut” (correction parue dans W.T. précitée) — Trad.] non seulement
être témoin de l'achèvement de la sélection, de l'épreuve et de la
glorification du corps entier de Christ, mais aussi de la purification de
certains de cette plus nombreuse compagnie de croyants consacrés qui, par
crainte et par manque de courage, ont manqué d'offrir des sacrifices
agréables à Dieu et se sont, de ce fait, plus ou moins souillés avec les
idées et les voies du monde. Certains d'entre eux pourront sortir de la
grande tribulation avant la fin de cette période (Apoc. 7 : 14). Beaucoup
d'entre eux sont encore intimement liés avec les diverses gerbes d'ivraie et
doivent être “brûlés” et ce ne sera pas avant que la détresse ardente de
l'extrême fin de la périodes de la moisson ait consumé les liens qui les
retiennent dans l'esclavage de Babylone qu'ils seront capables de
s'échapper, sauvés “comme au travers du feu”. Ils devront assister à la
destruction complète de la Grande Babylone et ils auront une certaine part à
ses fléaux (Apoc. 18 : 4). Les quatre années de 1910 à la fin de 1914 ainsi
indiqué dans la Grande Pyramide seront sans doute un temps d' “épreuve
ardente” pour l’Eglise (1 Cor. 3 : 15), précédant l'anarchie du monde,
laquelle ne peut durer longtemps ; — “Si ces jours n'étaient abrégés, nulle
chair ne serait sauvée” — (Matth. 24 : 22).
401
Le merveilleux symbolisme de la
Grande Pyramide ne s'arrête pas là. Son harmonie extraordinaire avec le plan
de Dieu est encore manifestée par un autre trait remarquable. Il est, en
effet, logique d'espérer que les deux grands événements en rapport avec la
fin de notre Age, c'est-à-dire : (1) la seconde venue de notre Seigneur et
(2) le commencement de la moisson, soient indiqués d'une certaine manière à
l'extrémité supérieure de la “Grande Galerie” de même que sa mort et sa
résurrection le sont à son extrémité inférieure par le “Puits”. Et nous ne
sommes pas déçus à cet égard. Il existe une ouverture à l'extrémité sud ou
supérieure de la paroi est de la galerie, à sa partie la plus élevée,
au-dessus de la “Marche” ; cet orifice communique avec l'espace inachevé
situé au-dessus de la “Chambre du Roi”, comme le montre le diagramme. Dans
le langage symbolique de la Pyramide cette ouverture nous dit : “Un être
céleste, qui n'a pas besoin du sol pour y poser le pied est entré là, car Il
peut aller et venir comme le vent”. Les mesurages de la paroi sud de la
“Grande Galerie” faits avec soin par le professeur Smyth nous indiquent que
cette dernière n'est pas exactement perpendiculaire et qu’à sa parti
supérieure, elle surplombe de sept pouces l'arête de sa base (*) [Rapport du
Prof. Piazzi Smyth.]. La Pyramide nous dit ainsi que “sept ans avant la fin
du haut-appel [avant octobre 1881], le grand être céleste fera son entrée”.
Elle nous dit en outre que, à partir de ce moment — octobre 1874 ¾
graduellement, ainsi que l'indique l'inclinaison de la paroi sud, l'appel
tirerait à sa fin et se terminerait complètement en octobre 1881. Cela, on
le remarquera est en parfait accord avec le témoignage de la Bible relevé
dans ce volume et dans les volumes précédents des ETUDES DANS LES ECRITURES.
402
Rappelons-nous aussi que
nous-mêmes, qui avions compris le témoignage de la Bible relatif aux temps
et saisons, nous n'avons pris aucune part aux mesurages de la Grande
Pyramide, et que ceux qui prirent les mesures ignoraient totalement
l'application que nous faisions de la prophétie au moment où ils les
relevèrent, qu'ils l'ignorent encore, pour autant que nous le sachions. Dans
de telles conditions, faut-il admettre qu'il y ait une simple coïncidence,
due au hasard, dans l'exactitude de sujets portant sur six mille ans
d'histoire d'une part et des milliers de pouces des mesurages de la Grande
Pyramide d'autre part ? Non ; mais vraiment la vérité est plus étrange et
plus merveilleuse que le roman : “Ceci a été de par l’Eternel : c'est une
chose merveilleuse devant nos yeux” (Ps. 118 : 23).
En outre, il semblerait qu'à la
fin de la faveur spéciale de l'appel général de l'Age de l'Evangile (octobre
1881), la bénédiction sur le monde dût commencer. Le “Puits” dont
l'extrémité supérieure indique la rançon qui assure la bénédiction qui vient
devrait, semble-t-il, montrer à son extrémité inférieure (qui débouche dans
le “passage descendant”), la date à laquelle les bénédictions du
rétablissement commenceront à être répandues sur le monde. Il semble nous
dire : Ici les bienfaits de la rançon commenceront à bénir toutes les
familles de la terre, lorsque les élections ou sélections de l'Age Judaïque
et de l'Age de l’Evangile auront été achevées.
Si, maintenant nous adoptons la
date de 1881, fin clairement marquée de l'appel spécial de l'Age de
l'Evangile comme date à partir de laquelle les bénédictions du
rétablissement devaient commencer, et si nous regardons l'extrémité
inférieure du “Puits” comme marquant cette date de 1881, nous trouvons
quelque chose d'intéressant en mesurant en arrière le long du Passage
d'Entrée, jusqu'à l'entrée primitive de la Pyramide. Cette longueur est de
3.826 pouces pyramidaux, représentant ainsi 3.826 années. Si notre
supposition est bien fondée, 3.826 ans avant l'année 1881 doivent indiquer
la date de quelque grand événement. En cherchant dans les faits historiques
relatés par la Parole de Dieu, nous trouvons une confirmation remarquable de
notre hypothèse : en effet, 3.826 ans avant 1881, c'est-à-dire en 1945 av.
J.-C., Isaac, la semence-type selon la promesse, devint héritier de la
fortune de son père Abraham ; il put dès lors bénir tous ses frères : le
fils d'Agar, Ismaël (type d'Israël selon la chair) et les nombreux fils et
filles de Kétura, la seconde épouse d'Abraham (types du monde en général).
403
Ainsi le “Passage d'Entrée”, depuis
le bord extérieur de l'entrée de la Pyramide jusqu’au bord le plus rapproché
de l'orifice inférieur du passage relié au “Puits”, mesuré en pouces
pyramidaux, indique en pouces-années la période comprise entre le jour où
Isaac-type (sur lequel reposait typiquement la promesse de bénir le monde)
devint l'héritier de tous les biens, 1945 ans av. J.-C. et le jour, 1881 ap.
J.-C., où Christ, Isaac-antitype, héritier de toutes choses (Gal. 3 : 16,
29) pouvait réellement commencer à bénir le monde.
Nous mesurons comme suit la
période entre le moment où Isaac hérita et obtint le privilège de pouvoir
bénir ses frères et 1881 après J.-C. : Isaac prit possession de son héritage
à la mort de son père Abraham qui eut lieu 100 ans après que l'alliance
abrahamique fut conclue (car Abraham avait 75 ans quand l'Alliance fut
conclue et il mourut à l'âge de 175 ans). De la date de l'Alliance jusqu'à
la mort de Jacob, fils d'Isaac, il y eut 232 ans (*) [Vol. 2, pp. 248. 249.]
; et depuis le moment où Isaac prit possession de son héritage (100 ans
après que l'alliance fut conclue) jusqu'à la mort de Jacob, il y a donc 132
ans (232 - 100 = 132). A ce nombre, ajoutons les 1.813 années écoulées
depuis la mort de Jacob jusqu'au commencement de notre ère : nous obtenons
ainsi l'année 1945 av. J.-C. comme date à laquelle Isaac, l'héritier-type
prit possession de tous les biens de son père (Gen. 25 : 5). Ces 1.945
années avant J.-C., ajoutées aux 1.881 années après J.-C., donnent les 3.826
années indiquées par les pouces pyramidaux comme étant la longueur de la
période qui doit s'écouler entre le moment où la semence-type Isaac apporte
des bénédictions-types à ses frères et le moment où le Christ, l'Isaac
Antitype, bénit le monde entier.
404
On se demandera peut-être ce qui
marque le commencement de l’œuvre du rétablissement en octobre 1881. A cela
nous répondons : Rien ne se produisit que le monde aurait pu discerner. Nous
marchons aujourd'hui encore par la foi et non par la vue. Depuis la date
1881, toutes les étapes préparatoires en vue du grand travail du
rétablissement doivent être considérées comme des gouttelettes de la grande
pluie de bénédictions qui rafraîchira avant peu toute la terre. L’œil de la
foi seul put discerner, à la lumière de la Parole de Dieu, les événements
qui survinrent en 1874 et en 1881. Cette dernière date indiquait la fin du
haut-appel, et par suite, le commencement de la proclamation du
rétablissement ¾ la trompette du Jubilé. Vers cette date, l'auteur, et pour
autant qu'il le sache, personne d'autre, n'avait remarqué la différence
entre l'appel à la nature divine, ouvert durant l'Age de l'Evangile, et
l'opportunité du rétablissement à la perfection humaine et à tout ce qui fut
perdu en Adam, échéant à la fin du haut-appel de l'Evangile (*). [Quoique
nous n'eussions pas pensé à la coïncidence jusqu'à l'heure où nous écrivons
ce chapitre, il est fort remarquable de constater que ce fut dans les six
derniers mois de l'année 1881 que parut en anglais un ouvrage de 166 pages
intitulé : Food for Thinking Christians [Nourriture pour les Chrétiens qui
réfléchissent]. Ce volume publié à un million quatre cent mille exemplaires
fut distribué à travers les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Il est bon de remarquer trois
particularités spéciales de ce livre : (1) Aucun livre n'a peut-être jamais
été aussi largement répandu dans un laps de temps si court par les mêmes
méthodes. Il fut distribué gratuitement par les messagers du service des
messageries de district à la sortie des églises des principales villes des
Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, pendent trois dimanches consécutifs.
Dans les villes moins importantes, il fut distribué par le service postal
régulier. (2) Les dépenses faites à cette occasion (42.000 dollars à
l'époque) furent couvertes par des dons volontaires sans qu’aucune
sollicitation ait été faite. (3) A notre connaissance, cet ouvrage est le
premier publié qui indiquait la différence entre le haut-appel de l'Eglise
de l'Evangile et les bénédictions du Rétablissement pour le monde en
général, et qui indiquait octobre 1881 comme la date de la fin de ce
haut-appel.
405
Un autre point à remarquer est le
chemin sur lequel le monde sera invité à venir pour recevoir la vie
éternelle pendant l'Age millénaire.
De même que la chambre supérieure
ou “Chambre du Roi” représente la nature divine et que la “Grande Galerie”
représente l'appel à en devenir participant, ainsi la “Chambre de la Reine”,
située au-dessous de la “Chambre du Roi”, représente la nature humaine
parfaite et le chemin qui y mène est une image du chemin conduisant à la
vie, dans lequel le monde devra marcher durant l'Age millénaire pour
atteindre la perfection humaine. Ces deux chemins et leurs conséquences
finales furent ouverts et rendus accessibles par le sacrifice de la rançon
que le Médiateur offrit pour tous. Tout cela est puissamment indiqué par l'
“explosion apparente” qui ouvrit l'orifice du “Puits” donnant ainsi accès
aux deux passages (symbolisant, d'une part, l'appel actuel de l’Eglise
conduisant à la nature divine, et d'autre part, l'appel du monde pendant
l'Age millénaire, appel conduisant au rétablissement à la perfection
humaine).
406
Ainsi la Grande Pyramide, en
harmonie avec la Bible, déclare que “Christ a mis en évidence la vie
[par le rétablissement à la vie humaine parfaite représentée par la Chambre
de la Reine] et l’immortalité [la nature divine, représentée par la
Chambre du Roi] par l'Evangile”, la bonne nouvelle de la Rédemption
(2 Tim. 1 : 10).
Le “Puits” était l'unique entrée
pour pénétrer dans la “Chambre de la Reine”, le “Premier Passage Ascendant”
ayant, à l'origine, été obstrué par le “Bouchon” de granit. Ainsi le
“Témoin” de pierre atteste que par l'appel ou Alliance de la Loi, nul membre
de la race déchue ne pouvait arriver à la vie (la vie humaine) ou à
l'immortalité (la nature divine). Bien que le “Premier Passage Ascendant”
était un chemin, personne ne pouvait y marcher. De même, l'Alliance de la
Loi était un chemin allant à la vie, mais à cause de la faiblesse de la
chair, personne ne put y marcher pour gagner la vie offerte (Rom. 3 : 20).
La croix, la rançon, est ainsi spécialement mise en évidence dans ce
“Témoin” de pierre, comme dans les Ecritures ; elle occupe une place plus
importante qu'aucune autre disposition du plan : “Nul ne vient au Père
que par moi” a dit Jésus ; “Je vous ai enseigné avant tout, comme je
l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés”, dit Paul (1
Cor. 15 : 3). “Le “Puits” [qui symbolise le sacrifice et la résurrection de
Christ] est le seul chemin qui conduit à la vie et à l'immortalité”, dit la
Grande Pyramide.
Le passage qui conduit à la
“Chambre de la Reine” est bas et le voyageur doit incliner humblement sa
tête à ses exigences. Le sentier de la conduite droite a toujours été un
chemin d'humilité. Il en sera de même dans l'Age millénaire où tous devront
s'incliner rigoureusement sous les lois strictes du Royaume de Dieu. Il
gouvernera avec une verge de fer (Apoc. 2 : 27). Il fera alors de la
droiture une règle, et de la justice un niveau ; toute langue devra
confesser sa grandeur et sa puissance, et tout genou devra fléchir sous sa
loi et sous son gouvernement ; de sorte qu'en ce jour-là, seuls les humbles
et les justes fleuriront (Es. 28 : 17 ; Rom. 14 : 11 ; Ps. 92 : 12, 13).
407
La “Chambre de la Reine” symbolise
la fin du travail de rétablissement, — la perfection humaine — puisqu'elle a
sept faces en comptant le sol et les deux versants du plafond, ainsi que le
montre le diagramme. Le sentier qui y conduit raconte la même histoire du
nombre sept, ou de perfection, car sur un septième de sa longueur le sol est
abaissé. Et non seulement le nombre sept est un symbole général de
perfection et d'achèvement, mais il est spécialement suggestif sous ce
rapport, puisque l'Age millénaire est le septième millier d'années de
l'histoire de la terre et celui dans lequel la perfection sera atteinte par
les humains de bonne volonté et obéissants.
Le professeur Smyth remarque la
particularité du sol de cette “Chambre de la Reine” et le passage qui y
conduit, lequel est rugueux et complètement inachevé, ce qui le différencie
de celui des autres passages, à l'origine très unis et probablement polis.
Ceci, suggère-t-il, peut indiquer que son sol n'est pas propre au mesurage
en pouces-années comme celui des autres passages — comme si la Pyramide par
son inégalité de surface disait : “Les mesures de temps ne sont pas gravées
ici”.
Mais si le pouce-année de la
Pyramide n'est pas noté dans le passage vers la “Chambre de la Reine”, ni
dans son sol, une autre chose doit y être nécessairement montrée, à savoir
la voie du rétablissement à la vie parfaite et au parfait organisme de
l'homme. La perfection de la nature humaine étant symbolisée par la “Chambre
de la Reine”, le chemin qui y donne accès représente les sept mille ans
d'expérience et de discipline par lesquels l'humanité déchue doit passer
avant d'être entièrement rétablie à la perfection. Considérant que les
premiers six septièmes du passage y conduisant sont extrêmement bas, ils
représentent les six mille ans écoulés et l'extrême difficulté et l'humilité
nécessaire pour vivre une vie justifiée de la part de ceux qui cherchaient à
marcher dans ce chemin. Nous citerons les patriarches, les prophètes et
d'autres justifiés par la foi pendant les six mille ans du règne, du péché
et de la mort. Au contraire, le dernier septième du passage représente l'Age
millénaire, dont l'aube commence à rayonner sur les hommes. Sa hauteur,
étant presque deux fois plus grande que celle de la première partie, nous
montre que les hommes auront beaucoup de facilité et d'aisance pour
progresser vers la perfection pendant les prochains mille ans de grâce et de
paix sur la terre.
408
Peut-être nous demandera-t-on si
quelques hommes ont marché sur ce chemin pendant les six mille ans passés ?
Certes oui, plusieurs y ont marché
par la foi. C'est le chemin de la justification de la nature humaine, bien
qu'entièrement différent du chemin et de l'appel de l'Eglise de l'Evangile,
lequel, tout en passant par la justification, conduit à la nature nouvelle,
à la nature divine. Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes fidèles
marchèrent sur ce chemin ; ils y pénétrèrent par le “Puits” — par la foi
dans le sacrifice de la rançon de Christ. Pour eux, ce sacrifice était
représenté par les sacrifices-types qui précédèrent la mort de Jésus, avant
que le “Témoin” l'indiquât ; car, dans le dessein et la révélation de Dieu,
Christ fut l'Agneau expiatoire immolé dès avant la fondation du monde.
409
Ce passage qui conduit à la
“Chambre de la Reine” confirme parfaitement le témoignage de la Bible
relatif au chemin qui, pendant l'Age millénaire, amènera le monde à la
nature humaine et à la vie parfaites. Le temps nécessaire pour parvenir à la
perfection différera selon les individus ; il sera plus ou moins long, selon
la promptitude ou la lenteur de l'individu à soumettre son cœur et sa vie
aux conditions de la Nouvelle Alliance. Ce ne sera plus un combat pour
s'élever vers le bien, continuellement entravé par des influences
déprimantes intérieures ou extérieures, comme ce fut le cas durant les
dispensations de la Loi et de l'Evangile, mais ce sera un chemin où tout
favorisera le voyageur, et facilitera ses progrès rapides vers la perfection
complète de la vie restaurée avec toutes bénédictions qui en découlent.
De même que la “Chambre du Roi”,
par ses canaux de ventilation, symbolise une demeure permanente, une
condition éternelle, ainsi la “Chambre de la Reine”, qui est aussi pourvue
de canaux de ventilation ou passages d'aération semblables, symbolise le
fait que la condition de la perfection humaine, une fois réalisée, pourra
devenir une condition, un état éternel. Dans le premier cas, nous pouvons
dire qu'elle symbolise une condition permanente et dans le second cas, une
condition qui peut être rendue permanente ou éternelle, puisque le fait est
ainsi confirmé par la Bible et par le témoignage du “Témoin” de pierre. Les
Ecritures déclarent que ceux qui parviennent à la condition représentée par
la “Chambre du Roi” participent à la nature divine et sont immortels ou
inattaquables par la mort — qu'ils ne pourront plus mourir. La Bible dit
aussi que les autres qui parviendront au rétablissement complet et qui
subiront victorieusement la dernière épreuve de fidélité, à la fin de l'Age
millénaire, recevront la vie éternelle selon les dispositions prises par le
Grand Architecte du plan de salut ; cependant ils ne posséderont pas
l'immortalité qui est essentiellement un attribut de la nature divine seule.
Ils vivront à toujours, à la condition de rester en harmonie avec Dieu et
d'obéir à sa volonté.
411
La “Grande Pyramide” nous enseigne
les mêmes vérités. C’est ainsi que les canaux de ventilation de la “Chambre
du Roi” étaient ouverts, tandis que ceux de la “Chambre de la Reine” étaient
originellement bouchés, mais d'une manière spéciale ; ils existaient
entièrement achevés depuis la surface extérieure de la Grande Pyramide
jusqu'à environ cinq pouces de la surface intérieure des parois de la
“Chambre de la Reine” ; les pierres de chacune des parois de celle-ci
avaient été sculptées à l'exception des pierres recouvrant les orifices des
canaux, la chose ayant été faite à dessein par le Grand Architecte de la
Pyramide ainsi que les autres détails le montrent. M. Waynman Dixon
découvrit cette particularité en examinant les murs de la “Chambre de la
Reine”. Il remarqua que, la muraille sonnait creux à un certain endroit ; il
perfora le mur et trouva un canal de ventilation. Par le même procédé, il
découvrit l'extrémité de l'autre canal dans le mur opposé. La Pyramide nous
déclare ainsi, en parfaite harmonie avec la Bible, que d'amples dispositions
ont été prises par lesquelles la condition de la perfection humaine
représentée par la “Chambre de la Reine” peut devenir une condition
éternelle pour tous ceux qui se conformeront à ses ordonnances et ses lois.
Et maintenant l'ayant entendu
parler, que penserons-nous de ce “Témoin” de pierre et de son témoignage ?
En vérité, un tel témoignage serait déjà étrange et frappant même si nous
n'avions trouvé aucun passage des Ecritures se rapportant aux divers sujets
examinés, mais quand les Ecritures nous ont déjà annoncé clairement et
positivement ces mêmes circonstances et dates, avant que le témoignage de la
Pyramide eût été entendu, l'accord merveilleux de ces deux témoignages,
ainsi que leurs confirmations, sont doublement significatifs et frappants.
L’attestation de ce “Témoin” de pierre venant confirmer la Bible est
vraiment stupéfiante, surtout qu'au même moment les sages de ce monde
rejettent la Parole de Dieu comme “démodée” et “contraire à la science”.
Entendre le témoignage de la Pyramide relatif à la chute de l'homme, au
moment même où les sages et les philosophes de ce monde prétendent que
jamais l'homme ne fut parfait, que jamais il ne fut créé à l'image de Dieu,
et que, par conséquent, il ne perdit jamais cette ressemblance, n'est-ce pas
remarquable ? Il est certainement agréable d'apprendre par un tel témoignage
que personne ne pouvait avoir accès au haut-appel de l'Evangile conduisant à
la nature divine, ou encore à la vie humaine justifiée par le moyen de son
passage de l'Alliance de la Loi ; cela est vraiment remarquable à une époque
où tant de gens prêchent que la Loi de Moïse est la seule voie d'accès à la
vie. Il est certain que dans la Grande Pyramide “les choses [plans]
invisibles de Dieu, depuis la fondation du monde se discernent par le moyen
de l'intelligence, par les choses qui sont faites” (Rom. 1 : 20).
412
Certains, peuvent se moquer du
témoignage de cette pierre “Témoin”, comme ils se moquent également de la
Parole écrite de Dieu. A leurs sarcasmes, nous répondons : “Expliquez-nous
cette étrange exactitude des choses, ou bien essayez vous-mêmes de
prophétiser l'avenir, et voyez comment vos prophéties s'accompliront.
Prouvez-nous qu'il n'est besoin d’aucune inspiration pour prédire des
événements futurs. Montrez-nous un échantillon de la sagesse du monde :
“Produisez votre cause, dit l'Eternel ; apportez ici vos arguments, dit le
roi de Jacob. Qu'ils les apportent et qu'ils nous déclarent ce qui arrivera.
Déclarez les premières choses (les choses passées — Darby — Note — Trad.),
ce qu'elles sont, afin que nous y fassions attention et que nous en
connaissions le résultat ; ou faites-nous savoir celles qui viendront ;
déclarez les choses qui doivent arriver dans la suite et nous saurons que
vous êtes des dieux [des puissants]” (Es. 41 : 21-23).
413
Non seulement la Grande Pyramide
couvre de confusion les savants athées, mais en outre elle réfute
complètement leur théorie moderne et antiscripturale de l'“Evolution”, au
sujet de laquelle nous ne pouvons faire mieux que de citer les paroles
suivantes du Dr Joseph Seiss, extraites de son excellent traité sur la
Grande Pyramide intitulé : “Un Miracle de pierre”. Il déclare :
“Si l'homme primitif n'était qu'un
simple gorille ou un troglodyte, comment dans ces temps préhistoriques, les
constructeurs de ce monument gigantesque pouvaient-ils connaître ce que nos
savants, les plus érudits n'ont découvert qu'imparfaitement après une
vingtaine de siècles d'observations et d'expériences ? Comment pouvaient-ils
connaître même la fabrication et le maniement des outils, des machines et
des matériaux nécessaires à la construction d'un aussi énorme édifice, bâti
avec des matériaux aussi massifs, d'une telle hauteur, d'une telle
perfection d'exécution qu'il est, actuellement encore, sans rival sur la
terre ? Comment ces constructeurs pouvaient-ils connaître la sphéricité, la
rotation, le diamètre, la densité, la latitude, les pôles, la distribution
géographique des continents, la température ou les rapports astronomiques de
la terre dans l'espace ? Comment pouvaient-ils résoudre le problème de la
quadrature du cercle, calculer les proportions où déterminer les quatre
points cardinaux ? Comment pouvaient-ils établir des graphiques de
l'histoire et des dispensations, exacts dans tous les détails et couvrant
une période de quatre mille ans après leur époque jusqu'à la consommation
finale ? Comment pouvaient-ils connaître la date à laquelle la dispensation
mosaïque devait commencer, sa durée totale et la manière dont elle devait se
terminer ? Comment pouvaient-ils savoir la date à laquelle le christianisme
devait être inauguré, quels étaient les grands événements et les faits
saillants dont il devait être marqué, quels devaient être les
caractéristiques, la carrière et l'achèvement final de l'Eglise de Christ ?
Comment pouvaient-ils connaître le cycle de précession des équinoxes, sa
durée complète, le nombre exact de jours de l'année normale, la distance
moyenne de la terre au soleil et les positions exactes des étoiles au moment
où la Grande Pyramide fut bâtie ? Comment pouvaient-ils inventer un système
et des unités de poids et de mesures si merveilleusement adapté les unes aux
autres, si admirablement conformes aux besoins ordinaires de l'homme, et
s'harmonisant si parfaitement avec tous les faits de la nature ? Comment
pouvaient-ils inventer le moyen de transcrire toutes ces choses dans un seul
monument de maçonnerie, sans aucune inscription de lettres ou de dessins, à
l'épreuve des ravages et des changements du temps et qui pussent être
déchiffrées et comprises en totalité ?
414
“Les hommes peuvent ricaner, mais
ils ne peuvent se moquer de cette majestueuse construction, ni railler ses
angles, ses proportions, ses mesures, ses références à la nature et ses
correspondances sacrées que lui donna son Constructeur. Ces choses sont là
dans toute leur signification expressive, d'une éloquence inflexible et
invincible, triomphant de toute puissance qui voudrait les supprimer.”
La voix de ce “Témoin” merveilleux
nous rappelle avec force les paroles de notre Seigneur, lors de son entrée
mémorable et triomphale à Jérusalem lorsque, sous une forme typique, il se
présenta à Israël comme son roi, au milieu des acclamations de la multitude
de ses disciples, tous louant Dieu à haute voix pour les oeuvres puissantes
qui avaient été accomplies et disant “Béni soit le Roi qui vient au nom
du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire dans les lieux très hauts !”
Lorsque les pharisiens demandèrent à Jésus de reprendre la foule, il
répondit : “Je vous dis que si ceux-ci se taisent, les pierres crieront”
(Luc 19 : 37-40). Il en est de même aujourd'hui : le Roi de gloire est
maintenant venu et tandis que la grande majorité de ceux qui prétendent être
ses témoins vivants et devraient donc se réjouir et dire : “Béni soit le
Roi qui vient au nom du Seigneur !”, sont muets, certains par crainte
d'être chassés de la synagogue, d'autres parce qu'ils sont assoupis,
intoxiqués par l'esprit du monde qui les empêche de connaître le temps de
leur visitation, voici que les pierres mêmes de cette Grande Pyramide du
Témoignage crient avec force. Chaque parcelle de cette construction massive
proclame éloquemment la sagesse, la puissance et la grâce de notre Dieu. (*)
[Maspero. — Histoire Ancienne des Peuples de l'Orient. p. 67. “Quand le
spectateur, placé à quelque point de vue favorable arrive à se faire une
idée distincte de l'immensité du monument, aucune parole ne peut décrire le
sentiment d'écrasement qui s'abat sur son esprit”. — Voir pp. 67 - 69 ;
171 - 179 ; 261. — Trad.]
415
Profondément fixés dans ce solide
monument de pierre, à l'abri des orages naturels ou de la main sans pitié du
destructeur, les grandes lignes du grand plan de Dieu ont pendant quatre
mille ans résisté, prêts à rendre leur témoignage au temps marqué, en
confirmation de celui de la sûre Parole prophétique, cachée pendant des âges
et révélée d'une manière analogue. Le témoignage de ce “Témoin de l'Eternel
au pays d’Egypte”, comme celui de la Parole écrite, annonce avec une
précision parfaite et solennelle l'effondrement final de l'ancien ordre de
choses dans la “Fosse” de l'oubli et l'établissement glorieux du nouvel
ordre de choses sous Christ Jésus, la Pierre Principale de l'Angle de
l'édifice éternel de Dieu, en conformité avec les glorieux traits de
caractère desquels toutes les choses dignes de l'existence éternelle seront
édifiés sous Lui. Amen ! Amen ! Que ton règne vienne Que ta volonté soit
faite sur la terre comme au ciel (*).
[Alors que sur la base des
mesurages des frères Edgar, certaines suggestions contenues dans ce chapitre
se sont montrées incorrectes, elles ont, par d’autres applications, démontré
beaucoup plus de corroborations que celles qui sont suggérées dans ce
chapitre. Voir leur ouvrage The Great Pyramid Passages].
Dieu met un mystère troublant
Autour de son ouvrage.
Ses pas marquent le flot tremblant,
Il chevauche l'orage.
Du fond de l'insondable sein
De son art infaillible,
Il sort dessein après dessein
Et tout lui est possible.
Ses plans voient le jour arriver,
De leur fin graduelle ;
Si le bouton âcre est trouvé,
La fleur sera plus belle.
L'impie est sûr d'égarement,
Devant Son œuvre il erre
Dieu est son propre truchement,
Lui seul la rendra claire.
* * *
Rien ne s'interpose plus. — Le
travail de l'établissement du Royaume de Christ progresse actuellement. — Le
témoignage des prophètes concorde. — Les âges de ce monde voient beaucoup de
choses. — Les saints veillants voient plus distinctement. — II est important
pour tous d'ouvrir les yeux dans la bonne direction.
* * *
Le temps de l'établissement du
Royaume du Rédempteur est venu. Tel est le témoignage unanime des chapitres
qui précèdent. Rien ne s'y oppose. Nous vivons déjà dans le septième
millénium depuis octobre 1872. Le bail de pouvoir des royaumes des nations
doit prendre fin avec l'année 1914. Le grand jubilé-antitype, le temps du
rétablissement de toutes choses, eut son commencement en 1874, lorsqu'
arriva le moment ou la présence du grand Restaurateur devait avoir lieu. La
manière dont il revient, comme la nature de son œuvre jusqu'aux temps
présents correspondent exactement avec les détails donnés par les prophéties
qui y ont trait. Les derniers traits de cette dispensation, visibles
maintenant, sont en parfait accord avec ceux de son type judaïque. L'Elie
est venu et fut reçu comme il avait été annoncé à l'avance ; et la
malédiction prédite, le temps de détresse et à la porte. L'homme du péché a
été révélé dans toute sa laideur et a presque achevé sa carrière prédite.
L'établissement du Royaume du Messie, promis depuis si longtemps, est par
conséquent le grand événement imminent. Non seulement cela, mais il est déjà
en train de s'établir. Les coups de sape et le renversement nécessaire des
royaumes de ce monde qui sont sous le prince des ténèbres, le prince de ce
monde, sont maintenant visibles dans une certaine mesure, même aux yeux
naturels des enfants de ce monde ; combien plus clairement le sont-ils aux
yeux qui considèrent les événements arrivant avec les lunettes d'approche
des Ecritures, lesquelles, bien ajustées, rapprochent les choses éloignées
et rendent les enfants de Dieu capables de reconnaître les plus petits
détails que les yeux naturels ne peuvent discerner, comme aussi les
principaux traits que les hommes d'Etat et les philosophes n'entrevoient que
vaguement. Les sages de ce monde eux-mêmes peuvent discerner les troubles
sociaux qui se fomentent parce que l'ignorance cède la place à une plus
grande connaissance générale et à une indépendance personnelle. S'ils
espèrent vainement un retour favorable, inconnu et inattendu des affaires,
ils n'en sont pas moins, comme il est écrit, “rendant l'âme de terreur dans
l'attente de ce qui surviendra sur la terre”, parce qu'ils voient les cieux
symboliques fortement ébranlés et qu'ils s'aperçoivent qu'avec un semblable
ébranlement, un tel renversement de la puissance de l'erreur et des
contraintes religieuses, des superstitions, avec lesquelles les masses du
peuple étaient jusqu'ici enchaînées, il ne peut résulter que la violence et
l'anarchie.
Mais pour les veillants de la
famille de la foi qui ont le privilège de considérer les choses au point de
vue de Dieu, non seulement la sévérité de la détresse est plus distincte,
mais aussi les résultats bénis qu'elle apportera, grâce à la Providence, par
l'introduction du Royaume Millénaire. Cela est une grande consolation et
compensera bien au-delà toutes les tribulations que nous ou nos bien-aimés
pourront avoir à goûter.
Ces prophéties de temps ont été
données, d'une part, pour notre consolation et pour que nous ne restions pas
dans la crainte et le doute ; mais aussi, d'autre part, pour que, en tant
que représentants de ce royaume parmi les hommes, nous soyons instruits du
grand changement de dispensation qui a lieu et que nous soyons capables de
donner le témoignage au monde de tout ce qui concerne le plan de Dieu, etc.,
qui, quoiqu'il ne soit pas écouté maintenant, lui profitera grandement petit
à petit et l'aidera à reconnaître d'autant plus vite la présence du Seigneur
dans le grand jour de la colère qui s'approche. Un autre but de ces
prophéties est que les fidèles ainsi équipés et fortifiés par la Parole de
Dieu puissent demeurer fermes quand beaucoup tomberont dans l'incrédulité et
dans diverses autres erreurs décevantes qui bientôt submergeront la
chrétienté. Une autre raison est encore celle de donner plus de force au
Plan des Ages et de mieux l'indiquer; car c'est une expérience générale que,
tandis que le premier coup d'œil dans le bon et sublime plan de Dieu de
bénir le monde entier par l'Eglise durant l'âge millénaire, remplit et fait
exulter les cœurs de ses fidèles enfants et les engage à montrer beaucoup de
zèle, cependant lorsque leurs efforts pour éclairer les autres sont
froidement reçus et qu'ils trouvent qu'à la fin il y en aura comparativement
bien peu qui auront eu des “oreilles pour entendre”, ils auraient la
tendance à se mettre à leur aise et à jouir tranquillement des précieuses
connaissances acquises, de façon à subir le moins possible d'opprobre et
d'opposition.
Voyant cela, qui est une faiblesse
innée de l'homme le Seigneur a voulu par ces temps prophétiques nous donner
un stimulant pour nous réveiller pleinement et nous garder actifs à son
service. Comme nous sommes déjà dans le “temps de la moisson”, les
serviteurs du Seigneur doivent, à l'exemple des disciples au premier
avènement, faire l’œuvre de moissonneurs et sont appelés à donner leur
temps, leur Service et leurs pensées au travail de la moisson (Jean 4 :
35-38). Cherchons, chacun de nous, à faire tout ce que nos mains trouvent à
faire, en obéissant aux instructions du grand Moissonneur en chef. Mais pour
ce qui concerne plus particulièrement les temps et l'ordre des événements
dans cette “moisson” nous renvoyons le lecteur au volume suivant de cette
série, dans lequel les conclusions de ce qui précède et d'autres temps
prophétiques sont définitivement éclairés, où les différents signes prédits
et les témoignages qui affirment la présence du Maître et la marche de son
travail sont indiqués. Ce Volume III prouve que le “Temps de la Fin” est
venu ; que les Jours d'Attente du Royaume sont accomplis ; que la
purification du sanctuaire est achevée ; que le grand travail de la moisson
est en voie d'exécution ; que le rassemblement d'Israël est apparent ; que
la Bataille du Grand jour du Dieu Tout-Puissant est imminente ; et que
l'établissement complet du glorieux Royaume de Dieu, au temps fixé de la fin
des nations, est une certitude incontestable. Il montre aussi l’œuvre des
saints durant la moisson, indique la clôture du “haut appel” et le
changement des saints qui sont vivants et qui restent. Il montre encore que
la grande Pyramide d'Egypte est un des témoins de Dieu (Esaïe 19 : 19, 20)
dont le merveilleux message corrobore pleinement et complètement le grand
plan des âges de Dieu avec ses temps et ses saisons.
* * *