ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
III - QUE
TON RÈGNE VIENNE
ÉTUDE
V
LE
TEMPS DE LA MOISSON
Situation chronologique de la
moisson. — Son but et sa grande importance. — Le point convergent des temps
prophétiques. — Les préparatifs de la moisson. — Signification de la
convergence du témoignage prophétique. — La présence du Seigneur. — Réponse
à quelques objections raisonnables. — L'entrée dans les joies de notre
Seigneur.
“La Moisson est la fin de l'âge”
Matth. 13 : 39
* * *
Le chercheur studieux aura observé
que la période appelée le “Temps de la Fin” mérite bien ce nom, puisque non
seulement l'Age de l'Evangile prend fin pendant cette période, mais aussi en
elle toutes les prophéties relatives à la fin de cet âge se terminent en
s'accomplissant. On aura déjà remarqué aussi l'importance spéciale des 40
dernières années (de 1874 à 1914) du Temps de la Fin dont la durée totale
est de 115 ans et que l'on appelle “la Fin” ou “Moisson”.
Cette courte période est la plus
importante, est la plus riche en événements de tout l'Age, car c'est pendant
son cours que tous les fruits de l'Age doivent être rassemblés et utilisés,
et que le champ qui est le monde (Matth. 13 : 38), doit être nettoyé,
labouré et préparé pour d'autres semailles et une autre moisson — l'Age
Millénaire. On ne saurait trop apprécier l'importance des événements de ce
temps de moisson ; néanmoins, le monde ne les connaîtra pas avant le moment
où les agents puissants bien qu'ignorés auront achevé le travail qui leur a
été fixé. En vérité, il est bon de se rappeler que cette moisson n'est pas
celle du monde entier, mais celle de l'Eglise chrétienne. Les mahométans,
les brahmanes, les bouddhistes, etc., n'y participent pas, mais seulement la
véritable Eglise de Christ et tous ceux qui ont plus ou moins de rapports
avec elle sous le nom de “chrétienté”.
120
Mais si durant la période entière,
le monde en ignorera totalement le caractère, bien qu'il craigne et redoute
l'issue finale de ses événements étranges (Es. 28 : 21), le petit troupeau
de disciples consacrés du Seigneur qui vivent maintenant jouissent de
lumières beaucoup plus grandes que tous leurs prédécesseurs, car c'est
pendant cette période que les rayons du témoignage prophétique se
concentrent sur un grand foyer, illuminant aux yeux de la foi le plan de
Dieu dans tous ses développements passés, présents et futurs.
Depuis le commencement (1799) du
Temps de la Fin, Dieu a préparé son “peuple saint” consacré, son
“Sanctuaire”, en vue des grandes bénédictions qu'Il a projeté de déverser
sur cette classe de personnes pendant ces quarante années de moisson. Ces
bénédictions sont destinées aussi à préparer ces fidèles à entrer dans la
joie avec Christ, comme ses cohéritiers, comme son épouse. Au “temps marqué”
exact, en 1799, terme des 1260 jours, le pouvoir de l'Homme de Péché, du
grand persécuteur de l'Eglise, fut brisé et sa domination lui fut enlevée.
D'un seul geste de Sa puissante main, Dieu brisa les fers de Sion et libéra
les opprimés. C'est alors que les fidèles, formant le “Sanctuaire”,
sortirent et sortent encore, le “peuple saint”, faible, hésitant, infirme,
presque nu et aveugle hors du cachot d'obscurité, de corruption et de misère
de l'esclavage papal. Pauvres âmes ! Elles s'étaient efforcées de servir
fidèlement Dieu au milieu même des flammes dévorantes de la persécution ;
elles s'étaient fortement attachées à la croix de Christ, à une époque où
presque toute autre vérité avait été emportée, et courageusement elles
s'étaient efforcées de délivrer les “deux témoins” de Dieu (l'Ancien et le
Nouveau Testaments) qui avaient été si longtemps enchaînés, et n'avaient pu
prophétiser que revêtus du sac des langues mortes - Apoc. 11 : 3.
121
Dans sa sagesse, Dieu ne les
accabla pas par un flot de lumière aussi intense que celui qui éclaire
aujourd'hui les saints. Doucement, Dieu les conduisit pas à pas. Il les
purifia d'abord des souillures papales qui restaient encore attachées à eux.
Comme Dieu les attirait ainsi, la classe du Sanctuaire suivit, reconnaissant
la voix du Bon Berger, dans les accents de vérité qui démasquaient les
anciennes erreurs, jusqu'en 1846, date à laquelle, selon la prophétie, un
noyau du “peuple saint”, le “Sanctuaire”, serait délivré des erreurs
papales, purifié des souillures, et préparé à remplacer les théories impures
des hommes par les purs et admirables principes de vérité, sur lesquels le
Seigneur et ses apôtres avaient fondé l'Eglise. Graduellement, ces fidèles
furent conduits à attendre la grande apogée de la bénédiction, lorsque le
Seigneur lui-même viendrait, dans la moisson de l'Age. Leur étude diligente
de la Parole de Dieu, ainsi que leur désir recommandable de connaître les
choses dans lesquelles même les anges désiraient plonger leurs regards (1
Pi. 1 : 12), furent grandement bénis, bien que leurs désirs n'eussent pas
été pleinement satisfaits.
De cette manière, quelques fidèles
furent instruits dans la Parole de vérité, remplis de son esprit, purifiés,
et plus complètement séparés du monde, débarrassés de l'orgueil et amenés à
s'appuyer toujours plus humblement sur Dieu, grâce aux leçons apportées par
la déception de 1844. L'Epoux qui tardait, selon l'indication prophétique,
et qui ne vint que trente ans plus tard, mit ainsi à l'épreuve ses
disciples, il développa leur patience, leur humilité, leur soumission dans
l'amour jusqu'au moment où ceux qui veillaient à la fin des “1335 jours”,
(1874, temps de la Moisson), reçurent le joyeux message et furent envoyés
pour le proclamer à toute la classe, du Sanctuaire : “Voici l'Epoux !” Tous
ceux de cette classe qui entendent, quand ils en reconnaissent l'importance,
élèvent aussi la voix disant : “Voici l’Epoux !”. Ce message de la moisson
aux saints, continue et retentira jusqu'au moment où il aura atteint tous
les consacrés et fidèles. Cette nouvelle n'est pas pour le monde, mais
seulement pour l'Epouse en perspective de Christ. Notre Seigneur n'est
l'Epoux d'aucune autre classe. Le monde connaîtra sa présence plus tard et
d'une autre manière. Seuls, les consacrés, la classe du “Sanctuaire”, sont
préparés à recevoir cette vérité. Pour l'“armée” des chrétiens de nom, aussi
bien que pour le monde, tout cela est de la folie ; ils ne se sentiront pas
non plus les dispositions nécessaires pour vérifier et examiner les preuves
énoncées dans les volumes de ces séries d'Etudes.
122
Le Seigneur a non seulement
préparé les cœurs de ses enfants et les a conduits par des voies qu'ils
ignoraient, mais dans cette période spéciale de besoin Il leur a donné des
guides merveilleux pour étudier la Bible sous forme de concordances, de
traductions des Ecritures de haute valeur, ainsi que d'étonnantes facilités
pour imprimer, publier et expédier la vérité, avec les avantages
d'instruction générale de sorte que tous peuvent lire, étudier pour
eux-mêmes et vérifier par eux-mêmes toutes les doctrines énoncées et tout
cela dans des conditions de paix, de telle sorte que nul ne peut les
molester ou leur faire craindre d'exercer, ce faisant, une totale liberté de
conscience.
Après une lecture attentive des
chapitres précédents du présent Volume et du précédent, le lecteur réfléchi
constatera que tandis que chacune des prophéties de temps accomplit un
dessein séparé et distinct, l'objet central de leur témoignage unanime et
harmonieux a été de marquer avec justesse et précision, soit par la preuve
directe, soit par la preuve indirecte, ou par le témoignage corroboratif, la
date du second avènement de notre Seigneur et de l'établissement de son
Royaume sur la terre, et également de marquer les diverses phases et les
moyens de son établissement, durant la période de moisson.
123
Pour comprendre la puissance de ces
diverses lignes de prophétie relativement à leur convergence sur ces vérités
centrales, rassemblons-les en un foyer et examinons les rayons lumineux de
leurs témoignages respectifs. Nous voyons que tous ces rayons de témoignage,
harmonieusement unis, nous révèlent clairement le fait béni, non pas que
notre Seigneur vient ou qu'Il viendra bientôt, mais qu'Il est venu, présent,
qu'Il est maintenant un Roi spirituel ; il établit un royaume spirituel
pendant la moisson ou fin de l'Age de l'Evangile lequel empiète sur l'Age
millénaire qui, maintenant, point. Nous avons vu qu'il viendra des “Temps de
Rétablissement de toutes choses”, “des Temps de Rafraîchissement” (Actes 3 :
19) ; nous avons vu aussi que l’Eternel, Jéhovah, “a fixé un jour” [l'Age
millénaire] dans lequel Il jugera le monde selon la justice, par l'homme
qu'Il a désigné, ce dont Il a donné à tous une preuve certaine, “en le
ressuscitant des morts ” (Actes 17 : 31) Nous avons vu que l'Age de
l'Evangile a été le jour du jugement ou temps d'épreuve de l'Eglise, et
qu'il se termine par une moisson et par la glorification de ceux qui doivent
vivre et régner mille ans avec Christ — pendant le jour du jugement du
monde, les Temps de Rétablissement. Nous avons vu aussi que les royaumes de
ce monde, dirigés par le prince de ce monde, Satan, doivent faire place au
Royaume de Dieu, gouverné par le Roi de gloire. Tous ces événements
considérables doivent être retenus jusqu'au second avènement de notre
Seigneur, le Roi, l'Epoux et le Moissonneur qui, par sa présence et son
oeuvre, les accomplira comme prédit.
124
Les cycles du Jubilé-type
indiquaient 1874 ap. J.- C. comme étant la date du retour de notre Seigneur;
cependant cette date était si bien dissimulée qu'elle ne put être découverte
avant le “Temps de la Fin”. Deux preuves vinrent confirmer ce témoignage, la
Loi et les Prophètes, chacun étant indépendant de l'autre et pourtant
également clair et convaincant.
Le merveilleux parallélisme des
dispensations judaïque et évangélique nous enseigna cette même vérité avec
des détails complémentaires. Le second avènement de notre Seigneur à la fin
ou moisson de l'Age de l'Evangile qui commença à l'automne de 1874 est un
point chronologique exactement parallèle à la date du premier avènement, à
la fin de l'Age judaïque (Voir la Table des Correspondances du Vol. II,
pages 264-265). Chaque événement saillant de la dispensation de l'Evangile a
son parallèle dans cette dispensation-type, aussi trouvons-nous que le
mémorable événement annoncé par le jubilé a son parallèle correspondant.
Dans les deux dispensations, nous voyons la présence de notre Seigneur comme
Epoux, Moissonneur et Roi. Même le mouvement des vierges qui allèrent à la
rencontre de l'Epoux, leur déception aussi, et le retard de trente ans de
l'Epoux trouvent leur parallèle à la fois dans le temps et dans les
circonstances. Le parallélisme continue jusqu'à la fin complète de la
moisson de cette dispensation, jusqu'au [point de départ du*](*)[ Edition
fr. Paul S. L. Johnson.] renversement des royaumes soi-disant chrétiens, en
réalité des “royaumes de ce monde”, jusqu'à l'établissement complet
(*)[Edition fr. Johnson … “et le lever du Royaume de Dieu”.] du Royaume de
Dieu sur la terre après 1914, terme du Temps des Nations (Voir Vol. II,
chap. 4). [Des parties de] cette détresse et de ce renversement ont eu, nous
l'avons vu, leurs parallèles dans la destruction de Jérusalem et le
renversement complet de la politique judaïque, en l'an 70 ap. J.-C. autre
parallèle , correspondant à la fois dans le temps et dans les circonstances.
125
Nous avons encore trouvé que le
second avènement de notre Seigneur fut indiqué dans Daniel 12 : 1, mais
d'une manière voilée, car la prophétie ne devait être comprise qu'après
l'accomplissement des événements qui précédaient cette venue ; c'est alors
que nous avons été amenés à voir que celui qui était voilé sous le nom de
Micaël est en vérité le Représentant de Dieu (telle est la signification du
terme Micaël), le “Grand Chef”. Oui, nous le reconnaissons bien : “le Prince
de l'Alliance”, “le Dieu puissant”, [souverain], “le Père Eternel
[Dispensateur de vie]” (Dan. 11 : 22 ; Es. 9 : 6), celui qui “se lève” avec
puissance et autorité, pour accomplir le grand rétablissement de toutes
choses et offrir la vie éternelle aux millions d'humains, morts et mourants,
rachetés par son propre sang précieux. Ayant suivi les 1335 jours de Daniel
XII jusqu'à leur fin à cette même date, nous pouvons maintenant comprendre
pourquoi l’ange qui indiquait ainsi la date en question s'exprimait en des
termes exubérants : “Bienheureux celui qui attend [qui est dans une
attitude d'attente ou de vigilance] et qui parvient à mille trois cent
trente-cinq jours” à 1874 (**)[L'année, selon le comput juif commence en
octobre ; en conséquence, octobre 1874 était réellement le commencement de
1875.]
En calculant les temps symboliques
ici donnés, nous nous sommes, servi de la clef fournie par les indications
annonçant la manière dont se ferait le premier avènement : un jour
symbolique représentant une année littérale. Par cette méthode, nous avons
clairement trouvé que le second avènement de notre Seigneur eut lieu en
1874, au mois d'octobre (Vol. II, chap. 6).
126
Mais ce n'est pas tout. Certains
obstacles raisonnables à la foi dans la présence de Christ pourraient encore
apparaître même aux esprits d'étudiants réfléchis, et notre désir est de les
voir tous disparaître. Par ex : on pourrait raisonnablement demander :
Comment se fait-il que la Chronologie exacte de la Bible indique octobre
1872 comme point de départ du septième millier d'années, ou Millénium,
tandis que les Cycles du Jubilé marquent octobre 1874, comme date du retour
de notre Seigneur et le commencement des Temps du Rétablissement ?
Ce désaccord apparent entre la
date du second avènement et celle indiquant le commencement de la septième
période de mille ans semblait à première vue, comme quelque chose qui cloche
[angl. “screw loose”: un écrou qui “foire” - terme de mécanique (*)[V.
Larousse, au mot foirer.] - Trad.] dans le calcul chronologique. Toute cette
question fut reprise et examinée à fond, mais le résultat fut toujours le
même ; toutefois en y réfléchissant davantage encore on a la preuve que Dieu
est un chronométreur précis et que ce point n'est pas une exception à sa
précision mathématique. On doit se rappeler que le calcul de la chronologie
remonte à la création d'Adam et qu'il s'écoula quelque temps avant qu'Adam
et Ève eussent transgressé la loi divine. Quelle fut la durée exacte de
cette période, nous ne le savons pas, mais il est fort possible que ce soit
deux ans. Avant qu'Ève fut créée, Adam avait déjà vécu assez longtemps pour
comprendre(**)(Angl. to realize : se rendre compte - Trad.) qu'il lui
manquait un compagnon (Gen. 2 : 20). Il avait fait la connaissance de tous
les animaux et leur avait donné des noms ; il avait appris à connaître les
divers arbres et plantes d'Eden. Ève fut alors créée et le premier couple
humain vécut certainement un certain temps dans la jouissance de toutes les
merveilles dont il était entouré avant que la malédiction du péché fît son
apparition.
127
En songeant à toutes ces
circonstances, il est très raisonnable d'admettre que deux ans s'écoulèrent
dans l'innocence parfaite, loin du péché, l'intervalle entre le terme des
six premiers mille ans et le commencement des temps du rétablissement, nous
porte à croire que la période comprise entre la création d'Adam et l'entrée
du péché dans le monde, ne fait pas partie des six jours millénaires du
règne du mal, car, pendant cette période du début, le Royaume de Dieu
existait effectivement dans le monde, représenté en Adam. Les six mille ans,
pendant lesquels Dieu a permis le règne du mal avant le début du septième
grand millénaire ou sabbat, ou Temps du Rétablissement, commencèrent lors de
l'entrée du péché dans le monde. Les Temps du Rétablissement de toutes
choses ayant commencé en octobre 1874, cette date doit marquer la fin du
règne de six mille ans du péché. Ainsi le laps de temps qui sépare cette
date d'avec les six mille ans écoulés depuis la création d'Adam, selon la
chronologie, représente la période de l'innocence en Eden qui appartient
réellement au règne de la justice.
Une autre différence pourrait
encore apparaître, à première vue, à savoir que le Seigneur serait présent à
la fin de 1874 et que le Temps des Nations ne se terminerait pas avant 1914,
mais cet écart se trouve, au contraire, être en accord parfait et absolu
avec les développements du Plan de Dieu pour la campagne de la Bataille du
Grand Jour, exactement, comme le prédit Daniel (2 : 44) qui déclara :
“Dans les jours de ces rois, le Dieu des cieux établira un Royaume, .... ;
Il [le royaume - Trad.] broiera et détruira tous ces royaumes”.
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Il faut (must, sens de nécessité,
d'obligation - Trad.) donc que ce soit exactement comme nous l'avons trouvé
: notre Seigneur doit (sens de falloir -Trad.) nécessairement être présent,
doit nécessairement mettre à l'épreuve les membres vivants de son Eglise ;
Il doit nécessairement les exalter, les glorifier et les associer avec Lui à
la puissance et à l'autorité qui doivent être exercées pendant le règne
millénaire (Apoc. 5 : 10 ; 20 : 6) ; il faut que notre Seigneur mette en
branle tous les facteurs et agents qui (bien qu'inconsciemment) exécuteront
ses ordres — en jouant ainsi leur rôle dans la “bataille du Grand Jour du
Dieu Tout-Puissant” — sapant et enfin renversant toutes les prétendues
“nations chrétiennes” actuelles. Les “royaumes de ce monde” même pendant
qu'ils seront broyés par le Royaume de Dieu, ignoreront complètement la
véritable cause de leur chute, jusqu'au moment où, à la fin de ce “jour de
la colère”, les yeux de leur compréhension s'ouvriront de sorte qu'ils
verront alors qu'une nouvelle dispensation a commencé et ils apprendront
qu'Emmanuel a pris son grand pouvoir et qu'Il a commencé son règne glorieux
et juste.
Tandis que les prophéties de temps
indiquent ainsi 1874 et s'harmonisent avec cette date comme étant celle de
la date de la seconde présence de notre Seigneur, nous assurant du fait avec
une exactitude mathématique, nous nous trouvons nous-mêmes submergés par des
preuves d'une autre sorte ; car certains signes particuliers, prédits par le
Seigneur, les apôtres et les prophètes, lesquels devaient précéder sa venue
sont maintenant clairement reconnus comme accomplis réellement. Nous voyons
que l'Elie promis est venu effectivement, que ses enseignements ont été
rejetés, comme la chose avait été prédite, et que, dès lors, il faut que le
temps de détresse suive. l'Homme de Péché, l'Antichrist, dont la venue était
annoncée est également déjà venu ; son règne a été long et terrible et, au
“temps marqué” (en 1799), sa domination lui a été enlevée. La purification
du Sanctuaire fut aussi accomplie selon la prophétie et suffisamment avant
1874 pour permettre de tenir prêt “un peuple préparé pour le Seigneur” ; un
peuple en attente pieuse de Sa venue, exactement comme ce fut le cas au
premier avènement, où un peuple avait été préparé pour le recevoir.
129
Nous constatons que la date de 1874
s'harmonise aussi avec la prophétie (Daniel 12 : 1), qui fixe la venue de
“Micaël” au “Temps de la Fin”, c'est-à-dire quelque part entre 1799 et 1914
et comme cause et précurseur du temps de détresse. Lorsque soixante-quinze
ans de ce “Jour de préparation” eurent amené toutes choses au point pour
commencer son grand travail, alors le Maître se présenta sur la scène du
monde — “tranquillement, sans manifestation extérieure”, “de la même
manière” qu'Il s'en était allé. Les quarante dernières années de ce “Jour de
la préparation”, dont seize (*)[Ecrit en 1890 - Trad.] sont déjà dans le
passé, accompliront l'établissement de son Royaume en puissance et en grande
gloire.
Le point de convergence de la
prophétie de temps relative à la moisson et aux sujets en rapport avec la
présence de notre Seigneur et à l'établissement du Royaume sera mieux saisi
par l'intelligence en étudiant avec soin les deux diagrammes qui suivent.
L'un d'entre eux montre le parallélisme ou la correspondance des Ages
judaïque le type, et évangélique, et comment les divers événements
principaux de la moisson sont marqués par les grandes prophéties. Le
deuxième diagramme montre en quelques traits, l'histoire du monde dans ses
rapports avec les Eglises-type et réelle de Dieu (judaïque et de l'Evangile)
ainsi que les mesures prophétiques qui y sont relatives.
130
Ainsi tous les rayons de la
prophétie convergent sur le “Temps de la Fin” dont le point focal est la
“Moisson” — le temps de la présence de notre Seigneur et de l'établissement
de son règne promis depuis si longtemps. Lorsque nous considérons la grande
importance de ces événements, les prodigieux changements de dispensation
qu'ils amènent, lorsque nous examinons la valeur et le caractère du
témoignage prophétique qui les marque, lorsque nous voyons avec quel soin
nous avons été instruits au sujet du caractère et de la nature de sa
manifestation de telle sorte qu'aucune pierre d'achoppement n'existe pour
notre foi en la présence du Maître, nous sentons nos cœurs déborder d'une
joie inexprimable. Nous avons un témoignage dix fois plus grand affirmant la
seconde présence de notre Seigneur, que celui qu'il avait accordé aux
premiers disciples, lors du premier avènement, bien qu'à ce moment-là ce
témoignage ait été tout à fait suffisant pour les “véritables Israélites”
qui attendaient la consolation d'Israël.
Pendant près de deux mille ans,
les consacrés, persécutés, souffrants, se sacrifiant eux-mêmes, ont attendu
avec ardeur la venue du Maître. De fidèles Pauls, de bouillants Pierres,
d'affectueux Jeans, de dévoués Etiennes, de douces Maries, de tendres et
généreuses Marthes, toute une lignée de braves confesseurs de la vérité au
péril de leur vie, en bravant les tortures et en subissant le martyre, et
outre ceux-là, quelques-uns des pères, des mères, des frères et des sœurs
fidèles en Israël qui marchèrent humblement avec Dieu dans d'autres temps
moins agités, n'ayant ni honte, ni crainte de confesser Christ, de porter
son opprobre et d'être associés à ceux qui étaient frappés pour la cause de
la vérité (Héb. 10 : 33), — tous ceux-là ont combattu jusqu'au bout le bon
combat de la foi, puis ont déposé leur armure pour attendre la récompense
promise, lors de l'apparition du Maître — 2 Tim. 4 : 8.
133
Et maintenant, Il est venu ! Le
Seigneur est vraiment présent ! Le temps de l'établissement de son Royaume
est imminent. Il va bientôt élever et glorifier son Epouse fidèle. Les jours
d'attente de Sa présence sont désormais passés, et la félicité promise
depuis longtemps à ceux qui ont attendu est maintenant nôtre. La présence de
notre Seigneur est aujourd'hui révélés aux yeux de la foi par la lampe
prophétique (2 Pi. 1 : 19). Bientôt, avant que la moisson soit complètement
achevée (*) [La “fin” de la moisson comprendra probablement la destruction
de l'ivraie par le feu.] notre foi et les joies présentes de cette foi
feront place à la complète félicité de la pleine réalisation de nos
espérances, lorsque ceux qui auront été jugés dignes d'être élus seront
devenus semblables à Lui et le verront tel qu'il est, face à face.
Comme l'indique la parabole
illustrant cela (Matth . 25 : 14-30), la première tâche de notre Seigneur, à
son retour, est d'appeler ses serviteurs et de régler les comptes avec eux.
Certains serviteurs ont été fidèles dans l'emploi des talents qui leur
avaient été confiés ; ils se sont efforcés de connaître et d'exécuter la
volonté du Maître, aussi ce dernier, après les avoir examinés et éprouvés,
leur dit d'“entrer dans la joie de leur Seigneur”, avant qu'il reçoive la
domination promise. Nous voyons maintenant l'accomplissement, de cette
parabole, et cela avant que nous ayons eu une part dans le règne qui
commence. Avant même que les ennemis soient vaincus, chaque fidèle disciple
peut avoir une vue claire et nette du Royaume glorieux qui vient et de la
grande oeuvre du jour millénaire qui commence à poindre. Cette vue du grand
Rétablissement de toutes choses, pour les hommes que Christ et son Eglise
glorifiée auront le privilège d'accomplir, est la joie du Seigneur, dans
laquelle ses serviteurs peuvent entrer.
Tandis que nous nous tenons ainsi,
sur les hauteurs du Pisgah pour ainsi dire et contemplons cette grande
perspective, nos cœurs débordent, se réjouissent d'une joie indicible en
voyant le grand plan de Dieu. Nous savons cependant que l'Eglise est
toujours dans le désert de son humiliation, et que l'heure de son triomphe
effectif n'a pas encore complètement sonné ; néanmoins, nous la voyons
rapidement approcher ; nous discernons déjà par la foi la présence de
l’Epoux, nous levons nos têtes, nous nous réjouissons, sachant que notre
délivrance approche. Oh ! quelle plénitude de bénédictions, et quelle cause
de joie et de reconnaissance cette vérité contient ! En vérité, le Seigneur
a mis un cantique nouveau dans nos bouches, C'est la grande hymne dont les
anges chantèrent la première note à la naissance de Jésus : “Voici, Je vous
apporte une bonne nouvelle de GRANDE JOIE qui sera pour tout le peuple”.
Grâce à Dieu, les accords harmonieux de cette hymne rempliront bientôt le
ciel et la terre de leur éternelle mélodie, au fur et à mesure que l’œuvre
bénie du salut, — le Rétablissement — qu'il vient pour accomplir progressera
vers son achèvement glorieux.
“Joie au monde ! le Seigneur vient
!
Reçois ton Roi, ô terre !
Il vient ! chaque cœur le
contient,
L'adore et le révère.
Son règne est grâce et vérité.
Les nations heureuses
Eprouveront son équité,
Ses bontés merveilleuses”.