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ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
III - QUE
TON RÈGNE VIENNE
ÉTUDE
VI
L'ŒUVRE
DE LA MOISSON
* * *
Caractère de l’œuvre de la moisson. — Rassemblement du froment.
Rassemblement de l'ivraie. Sa mise en gerbes pour la brûler. — Provenance de
l'ivraie, sa croissance prolifique. — Elle fut brûlée comme la paille lors
de la moisson judaïque. — Parallélisme chronologique des deux moissons. — Le
rejet, la chute graduelle et la destruction finale de Babylone. — Les
serviteurs de Dieu marqués du sceau avant que les plaies descendent sur
Babylone. — Le jugement ou épreuve frappe les individus et les systèmes ou
organisations. — L'épreuve du système judaïque fut un type. — L'épreuve et
le criblage du froment. — Séparation des Vierges sages d'avec les Vierges
folles. L'entrée au festin. — “Et la porte fut fermée”. — Second examen et
rejet de certains. — Pourquoi et comment ? — Fin du Haut-Appel. — Le temps
est court. — “Que personne ne prenne ta couronne”. — Les serviteurs et
vainqueurs de la onzième heure.
* * *
Le terme “moisson” donne une
idée générale du genre d’œuvre dont on devait attendre l'accomplissement
entre 1874 et 1914. C'est une période pendant laquelle on récolte plutôt
qu'on ne sème, un temps d’épreuve, d'estimation, de fixation et de
rétribution. La moisson de l'Age judaïque étant un type de celle de cet
Age, en observant et en comparant les diverses phases de la moisson
judaïque, nous aurons des idées plus claires sur l’œuvre qui doit être
accomplie pendant la moisson actuelle. Dans la première, notre Seigneur
donna des instructions spéciales pour rassembler le froment,
c'est-à-dire ceux qui en étaient déjà, puis séparer la balle de la
nation juive d'avec le froment. Les doctrines du Maître devinrent aussi
les semences de la nouvelle dispensation, qui commença (peu de temps
après le rejet d'Israël) à la Pentecôte.
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Lorsque, pendant son ministère, le
Seigneur envoya ses disciples auprès de la nation-église juive, il leur
adressa les paroles suivantes que nous devons retenir avec soin car elles
fournissent la preuve que le travail spécial des disciples était alors de
moissonner et non de semer : “Levez vos yeux et regardez les campagnes,
elles sont déjà blanches pour la moisson : celui qui moissonne reçoit un
salaire et assemble du fruit en vie éternelle” (Jean 4 : 35, 36).
Lui-même était le Chef-moissonneur de cette moisson-là (comme il l'est aussi
dans la moisson actuelle) ; il dit à ceux qui moissonnaient sous ses ordres
: “Moi, je vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé ;
d’autres [ les patriarches, les prophètes et d'autres saints hommes
d'autrefois ] ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail”,
pour moissonner les fruits de ces siècles de labeur et pour éprouver ce
peuple par le message: “Le Royaume des Cieux est proche”, et le Roi
est présent : “Voici, ton Roi vient à toi”. Matth. 10 : 7 ; Jean 12 :
15 ; Zach. 9 : 9.
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Pendant la moisson judaïque, le
Seigneur ne chercha pas à transformer les boucs en brebis, il chercha les
brebis perdues et aveuglées d’Israël, et appela toutes celles qui étaient
déjà ses brebis afin qu'elles pussent entendre sa voix et le suivre. En
observant le type, nous y trouvons des indications sur le caractère de
l’œuvre qui doit s'accomplir pendant le temps actuel de la moisson ou
moissonnage (“reaping” fauchage. Trad.). D'autres semailles beaucoup plus
grandes auront bientôt lieu dans les conditions bien meilleures de l'Age
millénaire et du Royaume. Nous pourrions même dire que les semences de la
vérité relatives au Rétablissement, etc., semences destinées à produire la
récolte millénaire, sont déjà déposées çà-et-là dans les cœurs avides de
vérité. Mais ce dernier travail est seulement accidentel maintenant, car à
l'image du type judaïque, la moisson actuelle est un temps pour moissonner
la prétendue église (de celle qui s'intitule la Chrétienté), afin que les
vrais saints, recueillis du milieu d'elle, soient exaltés et associés avec
leur Seigneur, non seulement pour prêcher la vérité, mais aussi pour
commencer l’œuvre considérable du rétablissement pour le monde.
Pendant cette moisson, le froment
et l'ivraie doivent être séparés, mais avant la séparation, ces deux classes
forment l'Eglise nominale. Le froment est formé des véritables enfants du
Royaume, des véritables consacrés, des héritiers, tandis que l'ivraie est
formée par l'Eglise nominale qui n'est pas véritablement l'Eglise, de Christ
ou future Epouse. L'ivraie renferme la classe de chrétiens dont parle Jésus
dans Luc 6 : 46 ; ceux-ci disent “Seigneur, Seigneur”, mais ils ne lui
obéissent pas. Extérieurement, les deux classes se ressemblent quelque peu
et il faut les observer de près pour les distinguer. Le “monde chrétien” ou
“chrétienté”, comme on l'appelle parfois, forme ce que la parabole désigne
par l'expression “le champ, c'est le monde” ; c'est, en un mot, le froment
et l'ivraie réunis (l'ivraie étant beaucoup plus nombreuse). L'ivraie est
formée par des personnes fréquentant plus ou moins régulièrement les
services religieux ; elles s'appellent des chrétiens, elles pratiquent
certains rites et cérémonies ; elles font partie plus ou moins directement
de quelque système religieux ; cette ivraie ressemble à des enfants
consacrés de Dieu qui passent parfois pour être tels. Dans les prétendus
“pays chrétiens”, tous sont considérés comme des chrétiens à l'exception des
Juifs et des incrédules. Le nombre total de ces chrétiens (y compris les
quelques véritables consacrés, les saints) se monte approximativement à 180
millions de catholiques romains et grecs et 120 millions de protestants.
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Notre Seigneur avait indiqué que,
pendant l'Age de l'Evangile, il ne fallait pas essayer de séparer les
véritables enfants du Royaume d'avec ce qui n'était que de l’imitation ; car
une séparation complète provoquerait un bouleversement général du monde (le
“champ”), ainsi que le désarroi, aussi bien dans le froment que dans
l'ivraie. Il avait donc dit : “Laissez-les croître ensemble jusqu'à la
moisson”. Mais il avait ajouté : “Au temps de la moisson, je dirai
aux moissonneurs [anges messagers] Cueillez d'abord l'ivraie et
mettez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon
grenier” (Matth. 13 : 30). Par suite, au temps de la moisson, nous
devons nous attendre à une oeuvre générale de séparation, oeuvre qui avait
été interdite auparavant. Les personnes symbolisées par le froment sont
encouragées à demeurer fermes dans la liberté par laquelle Christ les a
affranchies ; elles doivent éviter de s'associer d'une manière quelconque
avec les transgresseurs délibérés ou avec les loups en habits de brebis ;
cependant, elles n'ont pas à tracer elles-mêmes la ligne de démarcation
entre les véritables consacrés (le froment, les saints) et l'ivraie qui, à
un certain degré, se réclame du nom et des doctrines de Christ, permet dans
une certaine mesure à ces doctrines d'influencer sa conduite extérieure,
mais dont les aspirations du cœur sont éloignées du Seigneur et de son
service. Juger les cœurs et les mobiles du cœur est une oeuvre qui ne nous
appartient pas et que le Seigneur nous a recommandé de laisser entièrement
de côté ; c'est pourtant cela même que les sectes se sont continuellement
efforcées de faire essayant de séparer, de déceler le froment et d'éliminer
comme ivraie ou hérétiques par de rigoureux credo de fabrication humaine,
tous ceux se réclamant du christianisme et dont la foi ne cadrait pas
exactement avec leurs diverses et fausses unités de mesure. Cependant,
quelle faillite fut celle de toutes ces sectes ! Elles ont instauré des
règles et des doctrines fausses et antiscripturales qui ont développé, en
réalité beaucoup d'ivraie et étouffé et isolé le froment, entre autres la
doctrine du tourment éternel pour tous ceux qui ne sont pas membres de
l'Eglise. Bien que grandement modifiée aujourd'hui, à la lumière croissante
de nos jours, quelle multitude d'ivraie cette doctrine, n'a-t-elle pas
produite, et combien elle a étouffé, aveuglé et empêché le froment d'obtenir
une connaissance convenable du caractère et du plan de Dieu ? Aujourd'hui,
nous voyons quelle erreur commirent les différentes sectes en ne suivant pas
le conseil du Seigneur de laisser croître ensemble le froment et l'ivraie,
les saints et ceux qui prétendaient l'être, sans essayer de faire une
séparation. Dans toutes les sectes, des cœurs honnêtes admettront que leur
confrérie renferme beaucoup d'ivraie, de chrétiens de nom qui ne sont pas
des saints et qu'en dehors de leur secte il y a beaucoup de saints. C'est
ainsi qu'aujourd'hui, aucune secte ne peut prétendre ou ne prétend que tous
ses membres sont du froment et qu'elle ne renferme point d'ivraie. Aucune
organisation terrestre (à l'exception des Mormons et des Christadelphiens)
n'oserait encore moins prétendre qu'elle renferme tout le froment. Dès lors,
pourquoi donc toutes ces organisations, toutes ces barrières théologiques ?
Aucune excuse n'existe de les établir. Elles n'arrivent pas à séparer le bon
grain d'avec l'ivraie, et rien ne peut accomplir complètement et entièrement
cette séparation des cœurs, si ce n'est par le moyen que le Seigneur a
choisi pour être employé au temps de la moisson. Ceci nous montre qu'il est
nécessaire de savoir quand le temps est proche, et quand doit commencer le
moment propre à l’œuvre de séparation de la moisson. Jésus, fidèle à sa
promesse, ne nous a pas laissés dans les ténèbres, mais il nous donne la
connaissance propre au temps actuel, à tous ceux, du moins, dont le cœur est
prêt à la recevoir : “Vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres [ni
endormis] pour que ce jour vous surprenne comme un voleur”. — 1 Thess. 5 :
4.
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La vérité du temps convenable
actuel est la faucille de cette moisson ; elle est analogue à celle qui fut
employée dans la moisson judaïque. Les moissonneurs, les anges(*)(*) [ Le
mot “ange” signifie messager.] ou messagers, sont aujourd'hui les disciples
du Seigneur au temps de la moisson judaïque, les moissonneurs étaient une
classe exactement identique. Tout au long de l'Age de l'Evangile, il fut dit
à d'autres de ne pas essayer de séparer le froment d'avec l'ivraie ;
maintenant, ceux qui sont prêts, obéissants et dignes, reçoivent du Seigneur
la connaissance de Son plan et de Son arrangement d'une manière si claire
qu'ils reconnaissent sa voix qui dit au temps de la moisson : “Lancez la
faucille” de la vérité présente et “assemblez-moi mes saints qui ont fait
alliance avec moi par [un] sacrifice”. “Ils seront à moi, mon trésor
particulier, dit l'Eternel des armées, au jour que je ferai” (Ps. 50 : 5
; Mal. 3 : 17).
Non seulement ce temps de la
moisson est pour le rassemblement des saints par la vérité (dans l'unité
avec leur Seigneur et avec leurs frères, évitant toute communion avec les
chrétiens de nom, l'ivraie), mais c'est aussi le temps de nettoyer le champ
en brûlant l'ivraie, la balle, les mauvaises herbes, etc., en prévision des
nouvelles semailles. Dans un sens, le “ froment ” est rassemblé du milieu de
l'ivraie — parce que l'ivraie est beaucoup plus nombreuse — comme quand le
Seigneur, dit : “Sortez du milieu d'elle, mon peuple”. Cependant, dans un
autre sens, la séparation est fort bien représentée par l'ivraie éliminée du
froment. En réalité, c'est le froment qui a droit à toute la place dans le
champ ; ce dernier est un champ de froment et non un champ d'ivraie (le
monde ou l'humanité est le sol hors duquel sortent et croissent le froment
et l'ivraie), de sorte que l'ivraie n'est pas à sa place dans ce champ et
doit en être enlevée. Le Seigneur mit en culture et ensemença le champ avec
du froment, et le froment représente les Fils du Royaume (Matth. 13 : 38).
Or le champ ou le monde doit leur être donné et leur appartient déjà par la
promesse ; c'est pour cela que, selon la parabole, c'est l'ivraie qui est
rassemblée, sortie du champ pour être brûlée, abandonnant au froment le
champ et tout ce qu'il renferme. L'ivraie retourne dans le sol (le monde),
d'où elle était sortie, et les prémices du froment sont rassemblées dans le
grenier, afin que la terre soit préparée pour une autre récolte.
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Le froment ne devait pas être
bottelé : au début les grains avaient été plantés, séparés et indépendants
les uns des autres pour être associés seulement comme une seule espèce dans
des conditions semblables. Mais la parabole nous dit que l'un des résultats
de la moisson consistera à rassembler l'ivraie, à la lier en bottes, avant
de la jeter dans le feu ou “temps de détresse”. Cette oeuvre se poursuit
tout autour de nous ; de toutes parts, nous voyons surgir des syndicats
ouvriers, des trusts capitalistes, des associations pour la défense des
intérêts de toute sorte.
Le monde civilisé est le “champ”
de la parabole. Pendant la Réformation, ce champ fut le théâtre de disputes
religieuses, en tous pays rassemblant pêle-mêle le froment et l'ivraie dans
de grandes associations ou confessions religieuses qui poussèrent les uns
dans une direction doctrinale, les autres dans une autre. Ceci assembla
pêle-mêle froment et ivraie et fit disparaître en grande partie la
personnalité des individus. Les tempêtes doctrinales sont passées depuis
longtemps, mais les divisions subsistèrent par la force de l'habitude, et çà
et là seulement, une tête de froment a essayé de s'élever elle-même vers la
droiture malgré le poids de la masse.
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Mais au temps de la moisson, le
froment s'affranchit graduellement du fardeau et des entraves de l'ivraie.
La faucille de la vérité prépare cette classe à la liberté par laquelle tous
avaient été affranchis par Christ au début, alors que cette même faucille
produit un effet opposé sur l'ivraie. L'esprit de cette dernière pousse ceux
qui la forment à rechercher la grandeur et l'ostentation sectaires plutôt
que l'obéissance et la fidélité individuelles à Dieu. En conséquence, les
vérités présentes dont elles découvrent de suite la tendance à condamner
tout sectarisme et à éprouver chaque individu, sont énergiquement rejetées
et combattues par elles. Et, bien que disposés à s’unir les unes aux autres,
toutes les sectes font bloc contre les tendances désagrégeantes de la vérité
présente, à telle enseigne qu'elles mettent leur emprise lentement, avec
précaution, mais avec force autour de toute pensée et étude individuelle sur
des sujets religieux, par crainte que leurs organisations ne tombent en
ruine et que tout le froment s'échappa ne laissant plus que l'ivraie.
Chaque membre de la classe de
l'ivraie est plus ou moins conscient que, s'il subissait un examen
personnel, il n'obtiendrait aucune part dans l'héritage du Royaume promis
aux vrais disciples de l'Agneau. Ceux qui constituent l'ivraie préféreraient
voir les sectes jugées comme autant de groupements et en comparaison de
l'une avec l'autre, espérant ainsi pouvoir se faufiler dans la gloire du
Royaume d'après les mérites du froment avec lequel ils sont associés.
Cependant, ceci ne saurait avoir lieu, car l'épreuve qui déterminera si nous
sommes dignes des honneurs du Royaume sera individuelle : c'est une épreuve
de fidélité individuelle envers Dieu et envers sa vérité et non pas une
épreuve de sectes pour savoir laquelle est la vraie. A la lumière plus
intense d'aujourd'hui qui dissipe les brumes du fanatisme et de la
superstition, chaque secte semble discerner que les autres sectes ont autant
(et aussi peu) de droits qu'elle-même de se proclamer la seule véritable
Eglise. Ayant dû admettre ceci, elles ont cherché à persuader chacun qu'il
était essentiel pour être sauvé de se joindre à l'une d'elles, peu importe
laquelle. C'est ainsi qu'elles combinent la notion de responsabilité
individuelle avec l'esclavage sectaire.
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Voici un exemple d'un de ces liens
populaires récemment serré par le sectarisme autour de ses adeptes. Nous
voulons parler des Leçons de l'Ecole du Dimanche Internationale, lesquelles
laissent l'impression d'une coopération non sectaire à l'étude de la Bible
parmi tous les chrétiens. Elles paraissent ainsi comme étant un grand pas en
avant sur les anciennes méthodes d'enseignement des catéchismes des sectes.
Ces leçons uniformes ont l'apparence d'abandonner le sectarisme et de réunir
tous les chrétiens pour étudier la Bible à sa propre lumière ce qui est,
comme tous le reconnaissent la seule véritable manière d'étudier la Bible,
mais que toutes les sectes refusent de faire d'une manière effective ; car,
notons-le ces Leçons de l'Ecole du Dimanche Internationale ont un caractère
non sectaire, seulement en apparence ; c'est en apparence seulement qu'elles
ont l'air de donner toute liberté à l'étude de la Bible. En réalité, chaque
dénomination commente à sa manière les passages bibliques contenus dans les
leçons. Le comité qui choisit ces leçons ayant pour but l'union et
l'harmonie apparentes et extérieures des sectes, ne choisit que les passages
bibliques où il n'y a guère de divergences d'opinions. Les passages et
doctrines sur lesquels elles sont en désaccord, les seuls ayant le plus
besoin d'être discutés afin que les erreurs et les vérités de chaque secte
puissent être manifestées et qu'une véritable union puisse se faire sur la
base “d'un seul Seigneur, d'une seule foi et d'un seul baptême”, tout cela
est ignoré dans les leçons, mais toujours fermement soutenu comme avant, par
chaque secte.
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L'effet de ces leçons et d'autres
méthodes similaires d'union est de rendre le Protestantisme plus imposant en
apparence, et de dire aux gens, en fait sinon en paroles : il faut que vous
fassiez partie d'une de ces sectes, à défaut de quoi vous ne pourrez pas
être un enfant de Dieu. Dans la réalité, il ne s'agit pas d'une union en une
seule église, mais d'une combinaison d'organisations séparées et distinctes
dont chacune est aussi préoccupée de garder sa propre organisation comme
secte ou gerbe, mais chacune désireuse de s'allier avec les autres pour
présenter aux yeux du monde une apparence plus grande et plus imposante.
Cela ressemble à l'empilage des gerbes dans une meule. Chaque gerbe conserve
son propre lien ou organisation ; l'enchaînement devient encore plus étroit
lorsque la gerbe est fixée, solidement réunie aux autres, pour former une
grosse et imposante meule.
Le système des Leçons
Internationales, ainsi que les méthodes modernes de “diriger” les Ecoles du
Dimanche, contribuent grandement au développement de l'esprit de secte en
empêchant toute croissance dans la connaissance de la vérité d'une manière
différente. Une leçon, présentée en liaison avec les “exercices” de l'école,
est si générale qu'il reste trop peu de temps pour examiner les questions
réservées imprimées avec des réponses toutes préparées ; et aucun moment
n'est laissé pour l'étudiant de la Bible affamé de vérité ou le moniteur
zélé occasionnel pour soulever d'autres questions, de plus grande importance
et renfermant de la nourriture pour l'esprit et la discussion fructueuse.
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Autrefois, des classes d'études de
la Bible avaient lieu pour approfondir certaines questions, elles n'étaient
entravées que par les liens de leurs propres préjugés et superstitions ; les
chercheurs studieux et sincères pouvaient toujours faire quelques progrès
dans la vérité. Mais à présent, alors que la lumière augmente de toutes
parts, éclairant tous les sujets, dissipant les brumes de la superstition et
des préjugés, ce sont précisément les Leçons Internationales elles-mêmes qui
l'empêchent de briller sur l'étudiant de la Bible tout en prétendant
l'aider. Son temps réservé à l'étude biblique est habilement dirigé de
manière qu'il ne puisse obtenir de nouvelles idées, mais qu'il soit si
continuellement occupé à utiliser “le lait de la Parole” (copieusement dilué
dans les traditions des hommes) qu'il en perde tout appétit pour la
“nourriture solide” de la vérité plus avancée (Héb. 5 : 14). Dans ces
classes, tout le temps et l'occasion de goûter, d'apprendre à apprécier la
nourriture substantielle sont sacrifiés par l'obéissance à ces paroles : “Il
faut nous en tenir à notre leçon, car l'heure va bientôt sonner”. Pour
comprendre la valeur des doctrines de Dieu, si nécessaires à notre
croissance dans la grâce, dans la connaissance et dans l'amour de Dieu,
combien il est nécessaire, selon le prophète et l'apôtre, de laisser de côté
les premiers rudiments et de progresser vers la perfection après avoir été
“sevrés du lait, ôtés de la mamelle” — Héb. 6 : 1 ; Es. 28 : 9.
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Récemment, il est vrai, on a
amélioré les méthodes des Ecoles du Dimanche, mais elles laissent encore
beaucoup à désirer. Il y a dans ces milieux quelques enfants de Dieu et des
plus dignes, qui s'efforcent de servir Jésus et sont plus ou moins perplexes
devant le déploiement du nombre et de l'apparence de “l’œuvre pour le
Seigneur”. Nous concédons que quelque bien est accompli, mais il a ses
compensations. Les personnes sincères sont détournées de leurs propres
devoirs, empêchées de progresser, parce qu'elles font ce que Dieu avait
chargé les parents de faire ; la négligence de ces devoirs fait du tort aux
parents comme aux enfants. Quant aux personnes moins développées, elles
trouvent que les courtes réunions et les “exercices” sont plus agréables que
l'étude de la BIble. Elles en viennent à trouver qu'elles ont accompli un
devoir elles se dédommagent d'ailleurs du sacrifice, de quelques moments en
s'occupant de bavardages mondains et du changement qu'ils procurent. Quant
aux enfants, ils aiment mieux aussi, les “exercices”, les cantiques et mieux
encore, les livres de contes, les pique-nique, les fêtes et les parties de
plaisir. Les enfants, comme les mamans, éprouvent aussi une grande
compensation à la peine qu'ils ont prise de s'habiller en ayant ainsi
l'occasion de pouvoir étaler aux yeux de chacun leurs beaux habits. La
responsabilité des parents dans l'éducation religieuse de leurs enfants à la
maison est très généralement abandonnée en faveur de l'instruction fausse et
mécanique de l’Ecole du Dimanche. On a donné avec raison à l'Ecole du
Dimanche le nom de garderie d'enfants de l'église, et les petits ainsi
élevés dans l'éducation et les conseils de l'esprit du monde sont les jeunes
pousses pour l'abondante récolte d'ivraie qui infeste complètement la grande
Babylone.
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Partout, ici et là, où existe une
réunion d'études bibliques pour adultes, si celui qui enseigne est assez
sincère et indépendant pour s'écarter des leçons prescrites et s'occuper de
sujets plus importants, propres à faire luire la vérité qu'elle soit ou non
favorable à la confession de la secte, il est certain que son pasteur ou son
supérieur immédiat, le considérera comme un moniteur indigne de confiance.
Il est vrai que ceux qui enseignent ainsi sont dangereux pour l'élément
sectaire et bientôt on leur retire le droit d'enseigner. Il est certain que,
s'il y avait beaucoup de personnes enseignant en toute indépendance et
proclamant les vérités qu'elles ont reconnues, elles ne tarderaient pas à
couper les liens des gerbes sectaires et à disperser ces dernières. C'est
pourquoi elles deviennent bientôt indésirables. On préfère en choisir
d'autres capables de tenir en bride les pensées et les tendances des
assemblées qu'ils dirigent. On les prive de la “nourriture solide”, on les
maintient à l'état de petits enfants non sevrés, trop faibles pour marcher
seuls, obligés de se lier aux systèmes qu'ils ont appris à aimer, et croyant
qu'ils seraient perdus s'ils n'étaient pas rattachés à eux. La véritable
place de celui qui enseigne fidèlement, la place du véritable étudiant de la
Bible est en dehors de tous les liens humains, là où l'on est libre
d'examiner la bonne Parole de Dieu et de se nourrir de tout ce qu'elle
contient, là où l'on est libre aussi de suivre l'Agneau partout où il va.
Jean 8 : 36 ; Gal. 5 : 1.
Alors qu'on doit prendre en
apparence la liberté individuelle en considération, comme jamais auparavant,
nous voyons que jamais, à aucun moment, les liens n'ont été plus fortement
serrés dans le but de lier ensemble le froment et l'ivraie dans les
nombreuses gerbes. Jamais auparavant on n'avait mieux réussi qu'aujourd'hui
à entraver et limiter les libertés individuelles. Chaque heure de loisir
d'un sectaire zélé est consacrée à l'une des nombreuses réunions ou des
nombreux projets de sorte qu'il ne reste aucun moment pour penser et pour
étudier la Bible en toute liberté. Le but principal de ces réunions,
distractions etc., est de développer et de fortifier l'esprit sectaire ; le
résultat final est d'amener l'asservissement dont nous avons parlé et qui
empêche le véritable développement des enfants consacrés de Dieu, le
froment. Ces liens deviennent de plus en plus forts, comme le prophète
l'avait annoncé (Es. 28 : 22). Les gerbes sont formées par un peu de froment
et beaucoup d'ivraie et chaque jour, il devient plus difficile d'en sortir.
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Du fait que nous avons vu la
petite quantité de froment vraiment consacré par opposition à la grande
masse des “baptisés de profession” (suivant la description de la classe de
l'ivraie qu'en avait donnée avec force un évêque Méthodiste) il est évident
que l'embrasement de l'ivraie sera un événement d'importance. Beaucoup de
personnes supposent que l'ivraie sera brûlée dans une fournaise ardente où
il y aura des pleurs et des grincements de dents (Matth. 13 : 42). C'est une
erreur complète de croire qu'il s'agit d'un feu littéral, ou d'une détresse
qui se prolongera au-delà de la vie présente. La parabole tout entière
s'accomplit pendant l'âge présent. Non seulement ce feu est un symbole tout
comme le froment et l'ivraie, mais il symbolise la destruction de l'ivraie,
pendant le grand temps de détresse qui termine l'âge actuel et de laquelle,
la classe du froment a la promesse d'être épargnée (Mal. 3 : 17 ; Luc 21 :
36). La fournaise ardente symbolise le “grand temps de la détresse” qui, à
la fin de cette moisson, vient sur la classe indigne de l'ivraie de la
Chrétienté.
La destruction de l'ivraie ne
signifie pas non plus qu'il y aura une destruction individuelle présente ou
future de ceux qui composent cette classe. Ce sera plutôt la destruction des
fausses prétentions de cette classe. Ces gens prétendent être chrétiens
alors qu'ils sont toujours des enfants de ce monde. Quand ils seront brûlés
ou détruits comme l'ivraie, ils seront reconnus sous leur vrai caractère,
comme des gens du monde et ils n'imiteront plus désormais les chrétiens
comme membres nominaux de l'Eglise de Christ.
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Notre Seigneur explique que
lui-même a semé la bonne semence du Royaume, la vérité, de laquelle sort
toute la classe du vrai froment après avoir été engendrée par l'esprit de
vérité. Par la suite, pendant la nuit, les âges de ténèbres, Satan sema
l'ivraie. L'ivraie fut certainement semée de la même manière que l'a été le
froment. Ceux qui la forment sont les fruits de l'erreur.
Nous avons déjà vu comment
l'adversaire, Satan, et ses serviteurs aveuglés souillèrent grandement le
“sanctuaire” et “l'armée” et comment les précieux vases (doctrines) furent
profanés et faussement utilisés par la Papauté, et ceci n'est qu'une autre
démonstration de la même chose. Les fausses doctrines engendrèrent de
fausses ambitions et aspirations dans le champ de blé de Dieu ; de ce fait
beaucoup entrèrent au service de Satan pour semer des erreurs de doctrine et
de pratique qui ont fait surgir l'ivraie en abondance.
Le champ paraît être splendide et
florissant à beaucoup car ils dénombrent les centaines de millions de
prétendus chrétiens qui le composent. En réalité, il y a bien peu de
froment, et pour ce blé qui a été étouffé et grandement entravé dans son
développement par l'ivraie, il eût été préférable que l'ivraie animée de
l'esprit du monde ne fût pas entrée dans l'Eglise, mais fût restée à sa
place dans le monde en laissant les consacrés du “Petit Troupeau” comme
seuls représentants de l’esprit et de la doctrine de Christ dans le champ.
Alors il se serait bientôt manifesté une différence marquée entre l'Eglise
et le monde et la croissance de l'Eglise, en apparence moins rapide, aurait
été plus saine. Le grand succès apparent que manifestent le nombre, la
richesse et la position sociale, desquels se glorifient un si grand nombre,
cause en réalité un grand préjudice à l'Eglise et n'est en aucun sens une
bénédiction ni pour elle, ni pour le monde.
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En examinant ce sujet, nous
trouvons que beaucoup d'éléments de cette ivraie ne sont pas entièrement
responsables de leur fausse situation d'imitation du froment. Beaucoup
d'entre eux ne savent pas que l'ivraie n'est pas la véritable Eglise ; car
ils considèrent le Petit Troupeau des consacrés comme des extrémistes et des
fanatiques. Si l'on compare la grande masse de l'ivraie avec notre Seigneur
et les apôtres et tout le froment, certainement ces derniers paraissent être
des extrémistes, des fanatiques, si la majorité, l'ivraie a raison.
On a si souvent et si parfaitement
affirmé à ceux qui constituent l'ivraie qu'ils sont des chrétiens que tous
sont des chrétiens sauf les Juifs, les incrédules, et les païens — qu'il
serait difficile d'attendre d'eux qu'ils sachent que le contraire est la
vérité. Les fausses doctrines leur ont enseigné qu'il n'y a que deux
classes, et que tous ceux qui échappent au tourment éternel doivent être des
cohéritiers avec Christ. Dans tous les services funèbres, sauf dans le cas
d'individus notoirement débauchés ou malfaisants, on certifie aux amis et
parents du défunt que ce dernier est entré dans la jouissance de la paix, de
la joie et de la gloire célestes. Pour prouver la chose, on se sert de
citations bibliques lesquels, d'après le contexte, ne s'appliquent qu'aux
véritables consacrés, aux saints.
151
Naturellement enclins à se blâmer,
niant consciemment être des saints et ne prétendant pas aux riches promesses
des Ecritures faites à ces derniers, ils sont persuadés de les revendiquer
par leurs compagnons ivraie, à la fois dans les chaires et sur les bancs.
Ils ont conscience — et sont même certains — de n'avoir rien fait qui puisse
les envoyer au tourment éternel leur foi dans les fausses doctrines de la
“chrétienté” les conduit à espérer et à prétendre qu'eux-mêmes et tous les
gens moraux sont des membres de l’Eglise auxquels appartiennent toutes les
riches promesses. Ainsi sont-ils de l'ivraie par le fait des fausses
doctrines et non seulement leur situation spirituelle est fausse mais ils
rabaissent le véritable idéal noble et élevé de la sainteté. Illusionnés par
cette erreur, ils éprouvent un certain sentiment de sécurité et de
satisfaction ; car en comparant leur conduite et leur vie avec celles de la
grande majorité des membres de l'Eglise nominale, de leurs amis défunts dont
on a dit tant de bien lors de leurs funérailles, ils sont persuadés qu'ils
sont dans la bonne moyenne, peut-être même supérieure à celle de plus d'un
prétendu chrétien. Cependant tous ont conscience de n'avoir jamais fait une
véritable consécration de leur cœur, leur vie, leur temps, leurs moyens,
leurs talents, leurs ambitions à Dieu et à son service.
Mais comme la classe de la “balle”
de la nation juive fut consumée au terme de la moisson judaïque (Luc 3 :
17), il en sera de même de cette classe de l'“ivraie” à la fin de la moisson
actuelle. Comme la balle perdit toute prétention à la faveur divine comme
Royaume de Dieu triomphant avant que cette moisson se fût terminée dans le
grand feu des disputes religieuses et politiques qui consuma ce système,
ainsi en sera-t-il de la classe de l'ivraie de la prétendue “Chrétienté”.
Ils seront consumés ; ils cesseront d'être de l'ivraie ; ils cesseront de se
tromper sur eux-mêmes les autres ; ils cesseront de s'approprier les très
grandes et très précieuses promesses qui n'appartiennent qu'aux saints
vainqueurs. Lorsque leurs divers royaumes dits chrétiens et leurs diverses
organisations religieuses, déchirés par les discordes produites par la
lumière croissante de la vérité, seront consumés par le feu déjà allumé, “le
feu de la jalousie de Dieu” (le temps de détresse qui termine l'âge actuel -
Soph. 3 : 8, ils cesseront de revendiquer pour leurs systèmes mondains, le
nom de “chrétienté”.
152
Après avoir parlé de la
destruction de l'ivraie par le feu, la parabole poursuit : “Alors les justes
[le froment] luiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père”. [Quel
meilleur témoignage que celui-ci pourrions-nous avoir, que la véritable
Eglise n'a pas encore été établie en puissance comme Royaume de Dieu, et
qu'elle ne sera pas élevée ainsi à la gloire avant l'achèvement de la
moisson ?] Alors se lèvera le soleil de justice (dont Christ-Jésus sera
toujours le glorieux point central), portant la santé dans ses rayons, pour
bénir, rétablir, purifier et nettoyer du péché et de l'erreur toute
l'humanité, les pêcheurs incorrigibles étant détruits dans la seconde mort.
Rappelons-nous que dans la moisson
judaïque-type, les véritables Israélites ainsi que les Israélites de nom
formaient ensemble la maison juive ou charnelle d'Israël. Seuls, les
véritables Israélites furent choisis et rassemblés dans le grenier de la
dispensation évangélique ; seuls, ils eurent l'honneur de recevoir les
vérités appartenant à l'Age de l'Evangile. Tous les autres membres de cette
nation (la “balle”) ne furent pas littéralement et physiquement détruits
(bien qu'il y eût beaucoup de tués lors de leur détresse), mais ils furent
dépouillés de toutes les faveurs du Royaume auxquelles ils avaient cru avoir
droit antérieurement, et dont ils s'étaient même vantés. Nous pouvons dès
lors délimiter l'événement parallèle et correspondant de la moisson actuelle
et comprendre ce que sera le traitement de “l'ivraie” dans le temps brûlant
actuel.
153
Dans la “moisson” actuelle, le
Seigneur nous a non seulement montré les événements qui doivent survenir et
comment nous devions y participer en nous séparant du monde et en employant
comme des “moissonneurs” la faucille de la vérité pour aider les autres à
arriver à la liberté en Christ et à se séparer aussi des faux systèmes et
des liens humains, mais afin de nous rendre doublement sûrs que nous sommes
du bon côté et que le temps de séparation est arrivé, il nous a fourni des
preuves sur l'année où commença l’œuvre de la moisson, sur sa durée et sur
le moment de sa fin. Ces preuves, déjà examinées, montrent que la fin de
1874 marqua le commencement, comme la fin de 1914 marquera la clôture de ces
40 ans de moisson, tandis que toutes les particularités relatives à l'ordre
et au travail de cette moisson furent décrites dans celle de l'Age judaïque,
son type. Nous allons examiner maintenant quelques détails remarquables
relatifs au temps de cette moisson-type, et prendrons note des leçons qu'ils
enseignent, actuellement applicables, et que notre Seigneur prépara
évidemment dans ce dessein afin que nous ne puissions être ni dans le doute
ni dans l'incertitude, mais que nous puissions connaître son plan et être
capables d'agir en conséquence, avec force, comme co-ouvriers avec lui dans
l'exécution de sa volonté révélée.
Tous les détails de temps se
rattachant à la moisson judaïque (bien qu'ils aient parfois trait
indirectement aux fidèles) concernaient directement la grande masse des
Israélites de nom ; ils marquaient la durée du temps d'épreuve des Juifs,
leur rejet, leur renversement et leur destruction en tant que système ou
nation-église. Ainsi, en l'an 29 de notre ère, le Seigneur vint comme Epoux
et moissonneur, non seulement vers les véritables Israélites, mais aussi
vers toute la masse de la nation (Jean 1 : 11). A ce moment-là, les progrès
réalisés dans l’œuvre de la moisson montrèrent qu'il y avait peu de grains
de froment mûrs pour le grenier (la dispensation évangélique) et que la
grande masse n'avait que l'apparence du froment, c'était en réalité de la
“balle” seulement, ne contenant en elle aucun des véritables principes du
froment. Lorsque, en l'an 33, soit trois ans et demi plus tard, notre
Seigneur assuma la charge de Roi et permit au peuple (chose qu'il avait
défendue auparavant, Jean 6 : 15) de l'installer sur un âne et de l'acclamer
comme roi, cet événement servit à marquer, dans la moisson
actuelle-antitype, un événement beaucoup plus important que celui du type.
Comme nous l'avons vu, le parallèle de celui-ci montre que 1874 est le temps
de la seconde présence de notre Seigneur comme Epoux et Moissonneur, et
qu'avril 1878 est celui où il commença à exercer en fait Sa charge de Roi
des rois et Seigneur des seigneurs, cette fois comme Roi spirituel, présent
dans toute sa puissance, quoique invisible aux hommes.
154
Les actes accomplis par notre
Seigneur, pendant les quelques heures où Il agit typiquement comme Roi
d'Israël, ont une profonde signification pour nous, préfigurant
incontestablement les événements correspondants actuels. Lorsque Jésus entra
comme Roi à Jérusalem, monté sur le petit d'une ânesse, le peuple le vit
chasser du temple avec un fouet, les changeurs d'argent. Cet acte pour nous
est le type d'un événement correspondant actuel qui s'accomplit sur une
échelle beaucoup plus grande, bien que le Roi, le fouet de cordes et la
proclamation de son autorité royale soient manifestés maintenant d'une
manière très différente, et aux yeux de la foi seulement. Mais le type
judaïque sert à attirer notre attention sur cet accomplissement,
qu'autrement nous n'aurions pas été capables d'apprécier. La première oeuvre
du roi-type fut de rejeter toute la nation-église d'Israël comme indigne de
former son Royaume et d'être considéré plus longtemps comme son héritage
spécial. Tout cela était contenu dans les paroles du Maître : “Jérusalem,
Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble
ses poussins sous ses ailes et vous ne l'avez pas voulu ! Voici, votre
maison vous est laissée déserte” ! — Matth. 23 : 37-39.
155
Ceci, lorsqu'on l'applique à la
moisson actuelle, enseigne que, de même qu'en l'an 33 ap. J. C., après avoir
été reconnu par Dieu comme son peuple pendant 1845 ans, par des faveurs, des
châtiments, etc., Israël type fut rejeté par le Roi parce que trouvé indigne
après avoir été mis à l'épreuve et jugé pendant 3 ans 1/2, ainsi dans la
moisson actuelle, après un examen correspondant de 3 ans 1/2 , au terme
d'une période de 1845 années de faveur et de châtiment, la chrétienté
nominale serait rejetée par le Roi comme indigne de recevoir de Lui d'autres
faveurs ou d'être reconnue par Lui, d'une manière quelconque.
Comme le rejet d'Israël nominal
selon la chair n'impliqua pas le rejet individuel des “véritables
Israélites” en qui il n'y avait point de fraude, mais plutôt une faveur plus
grande encore pour ces derniers (qui furent délivrés de leurs “conducteurs
aveugles” et reçurent des enseignements directs et parfaits par les nouveaux
canaux spirituels de Dieu — les apôtres), c’est ce à quoi nous devons nous
attendre de nos jours. Les faveurs spirituelles, accordées autrefois par
Dieu aux masses nominales appartiennent désormais aux seuls fidèles et
obéissants. Désormais, la lumière venant au temps marqué, “la nourriture au
temps convenable pour la maison de la foi”, doit être attendue non plus des
anciens canaux à un degré quelconque, mais par des individus fidèles
n'appartenant à aucun des systèmes déchus et rejetés.
156
Pendant son ministère et jusqu'au
moment où, en sa qualité de Roi, il rejeta le système judaïque, notre
Seigneur reconnut les scribes et les pharisiens comme les instructeurs
légitimes du peuple, malgré les sévères réprimandes qu'il adressa à ces
hypocrites qui trompaient le peuple. Nous en voyons la preuve dans les
paroles du Seigneur en Matth. 23 : 2 : “Les scribes et les pharisiens se
sont assis dans la chaire de Moïse. Toutes les choses donc qu'ils vous
diront, faites-les et observez-les”. Nous voyons aussi que, pendant quelque
temps, les hauts dirigeants religieux de la chrétienté nominale, dans leurs
synodes, leurs conférences, leurs conciles, etc., se sont assis dans une
certaine mesure, dans la chaire de Christ, comme instructeurs du peuple
comme jadis le Sanhédrin juif occupait la chaire de Moïse. Mais de même
qu'après l'an 33, le Seigneur ne reconnut plus les scribes et les pharisiens
comme ses serviteurs à un titre quelconque et que les véritables Israélites
ne furent plus, dès lors, instruits et enseignés par eux, mais par Dieu
lui-même, qui se servit d'autres instruments plus dignes, plus humbles et
sans titres, qui furent choisis dans le peuple et spécialement enseignés de
Dieu, ainsi c'est une chose analogue que nous devons attendre et que nous
devons trouver aujourd'hui, dans la moisson parallèle actuelle.
La prise en charge de l'office
royal par notre Seigneur, en l'an 33 et son premier acte officiel, le rejet
de l'Eglise nationale d'Israël selon la chair considérés en rapport avec
tous les parallèles frappants des deux âges, indiquent très clairement qu'au
point parallèle de temps de la moisson présente, 1878, la Babylone mystique,
autrement nommée Chrétienté, l'antitype du judaïsme, fut rejetée ; dès ce
moment-là retentit le message : “Elle est tombée, elle est tombée, Babylone
la grande et elle est devenue la demeure de démons, et le repaire de tout
esprit immonde et le repaire de tout oiseau immonde et exécrable”. — Apoc.
18 : 2.
157
La chute, les plaies, la
destruction, etc., de la Babylone mystique telles qu'elles avaient été
annoncées, furent préfigurées par les grands bouleversements et la
destruction nationale du peuple d'Israël selon la chair, événements qui
finirent par la ruine complète de cette nation en l'an 70 [69-73(*)].
(*)Voir Introduction du volume II, page III. - Trad. La période de la chute
correspond aussi, car depuis le moment où le Seigneur proclama que sa
demeure serait laissée déserte, en l'an 33 jusqu'en l'an 70 [69 (*)] il
s'écoula 36 ans 1/2 ainsi, depuis [avril] 1878 jusqu'à la fin en [octobre]
1914, il y a 36 ans ½. Et à la fin de [en octobre] 1914, ce que Dieu appelle
Babylone, que les hommes appellent chrétienté aura disparu, [commencera à
disparaître] comme la prophétie l'a déjà montré.
Le judaïsme était un type établi
par Dieu du Royaume millénaire de Christ qui dirigera, ordonnera et
surveillera toutes choses ; en conséquence le judaïsme était légitimement
une union de l'Eglise et de l'Etat, d'un gouvernement religieux et d'un
gouvernement civil. Mais, comme nous l'avons déjà montré, l'Eglise de
l'Evangile ne devait rien avoir de commun avec les gouvernements de ce
monde, ni s'associer à eux jusqu'à ce que son Seigneur, le Roi des rois,
vienne prendre en main les rênes du pouvoir, élève son Eglise comme épouse
pour lui faire partager ce règne de la justice. Le grand système appelé
Chrétienté, négligeant, les avertissements du Seigneur, se conforma à la
sagesse, aux théories et aux plans des hommes, comprit tous les
gouvernements, toutes les confessions prétendant être de Christ (mais
n'étant qu'une misérable contrefaçon du véritable Royaume de Christ), fut
organisé avant le temps, sans le Seigneur, et avec des éléments tout à fait
impropres. La chute de Babylone comme système impropre d'Etat- Eglise, et le
rassemblement du bon grain correspond donc admirablement bien à la chute du
judaïsme qui lui sert de type.
158
Primitivement, le terme Babylone
signifiait portail de Dieu ; plus tard, par dérision, sa signification
changea et désigna un mélange ou une confusion. Dans le livre de
l'Apocalypse ce terme s'applique spécifiquement à l'Eglise nominale,
laquelle, de portail à la gloire, devint un portail à l'erreur et à la
confusion, à un pitoyable mélange renfermant surtout de l'ivraie, des
hypocrites, une masse confuse de gens du monde dans laquelle sont ensevelis
les joyaux du Seigneur, et cachés leur véritable beauté et leur éclat. Dans
la prophétie symbolique, le terme Babylone désigne parfois seulement
l'Eglise romaine, appelée “Babylone la Grande, la Mère des Impudiques”.
Pendant des siècles, ce nom s'appliqua à l'Eglise romaine seule, car elle
était alors le seul système de confusion existant qui n'en tolérait pas
d'autres autour de lui. Dans la suite, d'autres systèmes ecclésiastiques qui
ne furent pas aussi grands que la “mère”, ni aussi mauvais, ni aussi
radicalement faux surgirent de son sein à la suite de divers essais de
réformes imparfaites. Les erreurs, l'ivraie et l'esprit du monde finirent
également par y prédominer largement, c'est pourquoi le nom de Babylone est
employé comme un terme général ou nom de famille pour désigner non seulement
l'Eglise romaine mais les sectes protestantes. La Papauté étant le
système-mère, obligation nous est faite de considérer les divers systèmes
protestants qui sortirent d'elle, comme ses filles — fait très généralement
admis par les protestants, et parfois avec orgueil.
159
Antérieurement au temps de la
moisson, nombre d'enfants de Dieu dans la Grande Babylone découvrirent que
son caractère prédominant était grossièrement antichrétien (notamment les
Vaudois, les Huguenots et les réformateurs du seizième siècle). Ils
attirèrent l'attention sur ce fait, puis ils se séparèrent du système-mère
en entraînant avec eux beaucoup d'autres personnes qui étaient en grande
partie de l'ivraie, ainsi que l'avait prédit le prophète disant que
“plusieurs se joindraient à eux par des flatteries” (Dan. 11 : 34). Il y eut
les divisions provenant des tempêtes politiques et doctrinales avant le
temps de la moisson. Au milieu de ces tempêtes, l'ivraie toujours
prédominante, forma de nouveaux systèmes babyloniens quoique d'un caractère
moins critiquable.
Ainsi le froment, en essayant de
temps à autre de s'affranchir de l'incube de l'ivraie (et spécialement de se
libérer des plus grossières erreurs qui engendraient l'ivraie et la
faisaient prospérer) fut béni par ces efforts, mais il continua à subir
l'influence de l'ivraie, à rester mêlé, l'élément ivraie prédominant.
Cependant, grâce à ce froment, la faveur de Dieu se répandit même sur ces
gerbes mélangées ou systèmes babyloniens. Ce ne fut qu'au temps marqué par
Dieu — au temps de la moisson, en 1878 — qu'intervint une séparation
complète et finale de tous ces systèmes complètement rejetés de toute faveur
et condamnés à une destruction rapide, et que tous les enfants de Dieu
furent explicitement et impérativement invités à sortir de ces systèmes. Au
commencement même de l'Age de l'Evangile, le peuple de Dieu fut mis en garde
contre les séductions de l'Antichrist ; il lui fut recommandé de se séparer
de ce système. Cependant, dans le dessein d'éprouver ses enfants, de les
mettre à l'essai, Dieu permit qu'ils fussent plus ou moins trompés par lui
et plus ou moins mélangés avec lui. Chaque réveil à la constatation de
principes, doctrines et actes antichrétiens conduisait à des mesures de
réforme, mit à l'épreuve et établit la classe du froment, et aida ses
membres à se purifier de plus en plus des souillures de l'Antichrist. Mais
ce dernier appel positif d'épreuve, associé au rejet final de ces systèmes
ne recevant plus la faveur divine (comme ils la recevaient à cause du
froment qui se trouvait en eux), a pour objet de séparer définitivement la
classe du froment de tous les systèmes et principes antichrétiens. Toutes
les vérités que possédaient autrefois ces systèmes en sont emportées
rapidement, étant remplacées par des théories des hommes, subversives de
tout élément de la vérité divine ; la piété vivante et l'amour des choses
divines s'évanouissent rapidement aussi et font place à l'amour des plaisirs
et à l'esprit du monde.
160
En même temps que la déclaration
de la chute de Babylone, tous les enfants de Dieu, qui sont encore en elle,
reçoivent aussi l'ordre d'en sortir : “J'entendis du ciel une autre voix qui
disait : Sortez du milieu d'elle , mon peuple, afin que vous ne participiez
pas à ses péchés, et que vous ne receviez pas de ses plaies” (Apoc. 18 : 4).
Dans l'expression : “Elle est tombée, Babylone... Sortez du milieu d'elle
mon peuple”, il y a deux pensées distinctes dont il faut se rappeler. On
voit tout d'abord qu'à un moment donné Babylone n’était pas tombée, déchue
de la faveur divine, car, pendant un certain temps, elle conserva une mesure
de faveur, malgré son caractère de mélange ; que, malgré mélange la grande
proportion d'erreur qu'elle renfermait malgré le peu d'esprit de Christ
qu'elle possédait, elle n'était pas encore totalement rejetée loin de la
faveur divine, car la séparation complète ne devait avoir lieu qu'au temps
de la moisson. La proclamation indique qu'à un moment donné Babylone serait
soudainement et entièrement rejetée quand toute faveur divine lui serait à
jamais retirée, quand les jugements suivraient leur cours accomplissant le
rejet qui eut lieu, comme nous l'avons vu, au temps marqué, en 1878. Elle
montre également qu'au moment du rejet de Babylone, cette dernière
renfermerait beaucoup d'enfants de Dieu encore associés avec elle, car c'est
après le rejet de Babylone, après qu'elle est tombée, déchue de la faveur
que ceux-ci sont appelés par ces mots : “Sortez du milieu d'elle, mon
peuple”.
161
Il y a lieu de discerner
clairement le contraste existant entre les nombreux mouvements de réforme
graduelle des quatre derniers siècles et la séparation finale d'aujourd'hui
: ces mouvements furent des tentatives de réformer Babylone, tandis que
cette dernière montre que tout espoir de réformer Babylone est perdu :
“Babylone a été une coupe d'or dans la main de l'Eternel, enivrant toute la
terre”. Les nations ont bu de son vin, c'est pourquoi les nations sont
devenues insensées [intoxiquées par ses erreurs]. Subitement Babylone est
tombée, et elle a été brisée : “Hurlez sur elle, prenez du baume pour sa
douleur ; peut-être qu'elle guérira ! Nous avons traité Babylone mais elle
n'est pas guérie ; abandonnez-la, et allons-nous-en, chacun dans son pays
[la vraie Eglise ou le monde, suivant le cas, selon que chacun se prouve
être du froment ou de l'ivraie] car son jugement atteint aux cieux et s'est
élevé jusqu'aux nues” Jér. 51 : 7-9 ; comparez avec Apoc. 17 : 4 ; 14 : 8 ;
18 : 2, 3, 5, 19.
Babylone incurable est maintenant
condamnée à la destruction : le système tout entier, système de systèmes,
est rejeté, et tous les enfants de Dieu qui ne peuvent accepter ses fausses
doctrines et pratiques sont maintenant invités à se séparer d'elle. Le
prophète indique pourquoi Babylone est rejetée et il montre que certains
manqueront de le comprendre. Il dit : (*) Jérémie 8 : 7.
162
“Même la cigogne dans les cieux
connaît sa saison et la tourterelle et l'hirondelle, grue, prennent garde au
temps où elles doivent venir, mais mon peuple ne connaît pas le jugement de
l'Eternel. [On ne reconnaît pas qu'un temps de moisson, de séparation
complète et totale du froment d'avec l'ivraie doit venir. En ceci, les
hommes montrent moins de discernement que les oiseaux migrateurs]. Comment
dites vous : Nous sommes sages et la loi de l'Eternel est avec nous [quand
vous êtes incapables de discerner le temps de la moisson et le changement de
dispensations maintenant à échéance] ? Mais voici, la plume menteuse des
scribes [en] a fait une fausseté [parce que la Parole de l'Eternel par ses
prophètes et ses apôtres est rendue nulle, mise de côté négligemment, et que
les confessions de foi des “âges des ténèbres” sont les lanternes sans
lumière de ceux qui marchent dans les ténèbres]. Les sages (?) [savants]
sont couverts de honte, ils ont peur [par suite de la faillite de leurs
plans humains favoris] et sont pris ; voici, ils ont méprisé la Parole de
l'Eternel, et quelle sagesse ont-ils [aujourd'hui] ? [Comparer avec Esaïe 29
: 10]. C'est pourquoi je donnerai leurs femmes [leurs églises] à d'autres,
et leurs champs [de travail] à ceux qui les posséderont ; car depuis le
petit jusqu'au grand [d'entre eux], ils sont tous adonnés au gain déshonnête
; depuis le prophète [l'orateur] jusqu'au sacrificateur [au ministre], tous
usent de fausseté [Comparez Esaïe 56 : 10-12 ; 28 : 14-20]. Et ils ont pansé
la plaie de la fille de mon peuple [Sion nominale, Babylone] légèrement,
disant : “Paix, Paix ! et il n'y avait point de paix [quand son système tout
entier est malade et a besoin d'être nettoyé à fond avec le remède de la
Parole de Dieu, la vérité]. Avaient-ils honte, parce qu'ils avaient commis
l'abomination ? Ils n'ont eu même aucune honte, et ils ne savent pas ce que
c'est que d'être confus ; c'est pourquoi ils [ceux qui enseignent] tomberont
avec ceux qui tombent ; au temps de leur visitation [ou inspection, au temps
de la “moisson”], ils trébucheront, dit l'Eternel Je les ôterai entièrement,
dit l'Eternel Il n'y aura plus de raisins à la vigne, ni de figues au
figuier et les feuilles se flétriront ; ce que je leur avais donné [ tous
les privilèges et faveurs] leur échappera” — Jér. 8 : 7 -12, D. et 13 -S.
163
Le verset suivant montre que
beaucoup de ceux qui ont été rejetés se rendront compte des bouleversements
qui s'approchent, cependant ils resteront aveuglés quant à leur cause
réelle. Ils diront : Assemblons-nous et entrons dans les villes fortes
[gouvernements], et là, nous garderons le silence. Ils comprendront quelque
peu que ni la raison ni l'Ecriture ne soutiennent leurs fausses doctrines,
et que la méthode la plus sage est de garder le silence, à l'ombre des
vieilles superstitions et sous la protection des prétendus gouvernements
chrétiens. Ils sont représentés ici comme disant très opportunément.
“L'Eternel nous a réduits au silence et nous a fait boire de l'eau de
fiel.”. Le seul rafraîchissement qu'ils puissent avoir est la coupe dans
laquelle ils ont fait le mélange (du poison de l'erreur amère, la “doctrine
des démons”, avec l'eau pure de la vie, la vérité de la Parole de Dieu).
Ceux qui appartiennent à Babylone, qui l'aiment et ne désirent pas obéir au
commandement : “Sortez du milieu d'elle”, ne seront-ils pas obligés de boire
la coupe qu'ils ont eux-mêmes préparée ? Ne seront-ils pas obligés
d'admettre la fausseté de leurs doctrines ? Assurément, et ils en seront
eux-mêmes profondément écœurés. Le verset suivant parle de la ruine de leurs
espérances qui étaient que leurs doctrines amères (eau empoisonnée) auraient
converti le monde et amené le millénium. Ils disent : “On attend la paix, et
il n'y a rien de bon, — le temps de la guérison et voici l'épouvante !” — La
maladie de la Sion nominale empirera rapidement dès le temps de sa
visitation et de son rejet, lorsque les “véritables Israélites”, obéissant à
l'appel divin, commenceront à sortir des systèmes nominaux.
164
Certains se demandent pourquoi le
Seigneur n'inaugure pas une réforme d'une plus grande envergure que toutes
celles du passé qui eurent des résultats assez maigres et de peu de durée.
Ils demandent : Pourquoi Dieu n'accorde -t- il pas une bénédiction à toutes
les grandes sectes et ne les fusionne-t-il pas en une seule, ou encore
pourquoi ne purifie-t-il pas l'une d'entre elles de toutes ses scories et
n'attire-t-il pas toutes les autres dans celle-là. Mais demandons-nous :
Pourquoi ne pas amalgamer tous les royaumes de la terre en un seul et le
purifier ?
Quant à tous les enfants de Dieu,
il doit leur suffire de savoir qu'un tel programme n'est pas celui que Dieu
a révélé comme étant Son Plan. Un peu plus de réflexion nous montre combien
une telle suggestion serait peu sensée, peu conforme à la Parole de Dieu.
Considérez le nombre des adhérents de l'Eglise soi-disant chrétienne (400
millions) et demandez-vous : Combien y a-t-il parmi eux de véritables
consacrés, corps et âme au Seigneur et au service de son Plan ? A votre
constatation personnelle vous arriverez à la conclusion qu'en séparant le
froment d'avec l'ivraie en enlevant celle-ci, il ne resterait dans la
plupart des cas que bien peu de fidèles, même dans les plus vastes
cathédrales ou temples.
165
Dieu ne veut pas purifier les
systèmes nominaux parce qu'aucune purification ne pourrait amener la masse
des non-consacrés de la Chrétienté ainsi que leurs organisations civiles et
ecclésiastiques à être utilisés dans l’œuvre du Seigneur qui va bientôt
commencer sur la terre. Pendant les dix-huit siècles écoulés, Dieu a choisi
les véritables consacrés, ceux qui étaient jugés dignes, et, tout ce qui
reste à faire maintenant est de choisir, parmi les vivants, ceux de la même
classe — et ils sont peu nombreux — car seuls quelques-uns manquent pour
compléter le nombre préordonné des membres du corps de Christ.
Dieu met donc de côté toutes les
organisations humaines, et ne réforme même pas les moins mauvaises pour y
faire entrer les membres des autres systèmes. La raison de ce mode d'action
est indiquée par la ligne de conduite observée par le Seigneur à l'égard des
diverses sectes juives pendant la moisson qui termina leur dispensation ;
alors, comme aujourd'hui, toutes furent rejetées, et les “véritables
Israélites” furent appelés à en sortir pour aller à la liberté et pour être
instruits sur la volonté et le Plan de Dieu par divers vases choisis par
Dieu lui-même.
Illustrant ce sujet aux Juifs par
deux paraboles, Jésus expliqua la sagesse de sa manière de faire : (1) qu'un
morceau d'étoffe neuf pour réparer un très vieux vêtement ferait seulement
ressortir davantage l'usure de ce dernier et amènerait une déchirure plus
grande ; (2) qu'en versant du bon vin nouveau dans de vieilles outres qui
n'ont plus ni force ni élasticité, il en résulterait un dommage plutôt qu'un
avantage, car non seulement les vieilles outres ne tarderaient pas à se
rompre, à être détruites, mais il résulterait la perte du précieux vin
nouveau.
Les nouvelles doctrines de notre
Seigneur étaient le vin nouveau, tandis que les sectes juives étaient les
vieilles outres. Que serait-il arrivé si notre Seigneur s'était associé à
l'une de ces sectes et avait commencé à la réformer ? Il est certain que les
nouvelles vérités, si elles avaient été acceptées, auraient démoli
complètement cette secte. La force de son organisation reposant en grande
partie sur l'orgueil sectaire, cimenté par des erreurs, des superstitions et
des traditions humaines, se serait effondrée et les nouvelles doctrines
auraient été délaissées, considérablement entravées par les vieilles erreurs
et traditions de cette secte, et tenues par le monde en général pour
responsables des faits connus du passé de cette secte.
166
Pour les mêmes raisons, dans la
moisson actuelle, en présentant la lumière plus grande de la vérité, à
l'aube de l’Age millénaire, le Seigneur ne veut pas rapiécer aucun des vieux
systèmes, ni mettre du vin nouveau dans de vieilles outres. En premier lieu,
aucun de ces systèmes n'est en mesure d'être rapiécé ou de recevoir de
nouvelles doctrines ; en second lieu, si ces systèmes avaient reçu les
nouvelles vérités, ces dernières auraient commencé leur œuvre et auraient
développé une force qui aurait disloqué et brisé toutes les sectes, si
parfaitement organisées et enchaînées qu'elles fussent. Si l'on mettait à
l'essai toutes les sectes, les unes après les autres, le résultat serait le
même et en définitive le vin nouveau (doctrines) ne trouverait plus un
récipient ou secte qui pût le contenir et le conserver.
La meilleure ligne de conduite qui
convînt fut celle que suivit notre Seigneur à sa première venue. Il fit un
vêtement entièrement neuf avec de la nouvelle étoffe et Il mit le vin
nouveau dans de nouvelles outres, c'est-à-dire qu'Il appela à Lui les
véritables Israélites (non sectaires) et Il leur confia la vérité du temps
marqué. Ainsi en est-il : ceux qui ont faim de vérité sont aussi appelés par
Lui à sortir d'Israël spirituel nominal et ils sont heureux d'accepter la
vérité selon les voies du Seigneur, heureux de collaborer de tout cœur avec
Lui dans l'exécution de son Plan, sans s'inquiéter de savoir lesquelles, ou
combien, des anciennes outres (sectes) sont laissées de côté et rejetées
comme étant indignes de contenir le vin nouveau. Réjouissez-vous, plutôt,
d'avoir été jugés dignes de recevoir le témoignage de ce vin nouveau de la
vérité présente, et dès qu'il est reconnu authentique, acceptez-le et
agissez joyeusement d'après lui.
167
A la première venue, ceux qui
attendirent de connaître l'opinion des principaux des sectes d'alors et qui
demandèrent : “Aucun d'entre les chefs ou d'entre les pharisiens a-t-il cru
en lui ?”, ne reçurent pas la vérité parce qu'ils suivaient les hommes
plutôt que Dieu. Les membres les plus considérés des sectes d'alors
n'acceptèrent pas les enseignements de Christ, et aujourd'hui comme alors et
depuis, ceux de cette même classe sont les pires aveugles des conducteurs
d'aveugles. Au lieu d'accepter la vérité et d'en être bénis, ils “ tombent ”
au moment de leur épreuve. Le vieil habit et les vieilles outres sont
tellement hors d'état qu'ils sont complètement impropres à tout usage futur.
Puisque c'est le Seigneur qui
appelle son peuple à sortir de Babylone, nous ne pouvons douter que tous
ceux qui en sont vraiment entendront son appel, quels que soient les moyens
employés pour le faire retentir. Cet appel est pour eux une première épreuve
non seulement de leur obéissance, mais également de leur amour pour Babylone
et ses erreurs. S'ils approuvent ses doctrines, ses méthodes, etc., au point
de regretter de la quitter, ils montreront qu'ils sont indignes de la vérité
présente et ils mériteront d'avoir part à ses fléaux futurs. Mais les termes
de l'appel indiquent que les membres du vrai peuple de Dieu dans Babylone ne
doivent pas être considérés comme impliqués dans les péchés d'esprit du
monde de cette dernière, ainsi qu'à son ignorance de la vérité jusqu'au
moment où ils apprendront que Babylone est tombée, a été rejetée. Dès ce
moment, s'ils restent en elle, ils sont considérés comme lui appartenant,
dans le sens qu'ils approuvent ses méfaits et ses fausses doctrines du passé
et du présent. Ils seront considérés comme participant à ses péchés et
mériteront, de ce fait, d'avoir part à son châtiment, aux fléaux qui
viennent sur elle. — Voir Apoc. 18 : 4.
168
Combien est forte l'expression :
“Elle est devenue la demeure de démons, et le repaire de tout esprit
immonde, et le repaire de tout oiseau immonde et exécrable”. Comme cela est
vrai que les plus exécrables de la société recherche et arborent les dehors
de la profession et du cérémonial chrétiens dans certaines des différentes
divisions ou sectes de Babylone. Chaque principe et chaque doctrine impurs
sont plus ou moins représentés en elle. Elle est une “cage” qui retient bien
enfermés non seulement les douces et affectueuses colombes du Seigneur, mais
aussi un grand nombre d'oiseaux impurs et odieux. Parmi tous ces
transgresseurs et séducteurs d'hommes et de femmes combien sont de prétendus
membres de l'Eglise de Christ ! Combien d'entre eux se servent même du titre
de chrétien comme d'un manteau sous lequel ils poursuivent de mauvaises
intrigues ! Il est bien connu que la majorité même des criminels les plus
endurcis que l'on exécute meurent dans la communion catholique romaine.
Babylone a renfermé, à la fois, le
meilleur et le pire, la fleur et la lie de la population du monde civilisé.
La fleur est le petit nombre des vraiment consacrés tristement mélangé à la
grande masse des prétendus chrétiens et de la lie des souillés, des
criminels. Mais pendant la moisson actuelle, dans des conditions favorables,
la classe, la fleur, sera séparée du reste, afin d'être préparée pour sa
glorification.
169
Pour se rendre compte de la
proportion des oiseaux impurs et odieux qui sont dans et hors de Babylone,
examinons le rapport officiel qui suit sur l'état de la société dans une
partie du champ de blé où l'orthodoxie s'est vantée, pendant des siècles, de
posséder un froment d'une qualité et d'une pureté supérieures et peu
d'ivraie, et où “l'Eglise” — ainsi appelée — a été associée au gouvernement
pour élaborer les lois et gouverner le peuple :
ÉTAT
DE LA SOCIÉTÉ EN ANGLETERRE
ET AU PAYS DE GALLES
Rapport présenté au Parlement en 1873
CONFESSIONS
RELIGIEUSES
|
POPULATION
|
CRIMINELS EN PRISON
|
Catholiques
romains
|
1.500.000
|
37.300
|
Anglicans
|
6.933.935
|
96.600
|
Dissidents
(Protestants
autres
que les Épiscopaux
|
7.234.158
|
10.800
|
Incrédules
|
7.000.000
|
350
|
Juifs
|
57.000
|
0
|
TOTAUX
|
22.725.093
|
145.050
|
|
NOMBRE
DE CRIMINELS PAR
100.000 ÂMES |
PROPORTION
DES CRIMINELS
|
Catholiques
romains
|
2.500
|
1 sur 40
|
Anglicans
|
1.400
|
1 sur 72
|
Dissidents
|
150
|
1 sur 666
|
Incrédules
|
5
|
1 sur 20.000
|
Juifs
|
0
|
|
|
170
La Parole indique la cause d'un
pareil état de choses en déclarant : “Babylone a abreuvé tous les peuples du
vin [esprit, influence] de sa prostitution” — de son association avec le
monde (Apoc. 18 : 3). De faux enseignements sur le caractère et la mission
de l'Eglise et la prétention que le temps de son élévation et de son règne
en puissance était venu (spécialement après ses prodigieux succès temporels
et mondains au temps de Constantin quand elle prétendit être le Royaume de
Dieu établi pour régner en puissance et en gloire), amenèrent dans Babylone
beaucoup de personnes qui n’y seraient jamais entrées si elle avait continué
à suivre le chemin étroit du sacrifice. L'orgueil et l'ambition amenèrent
l'Eglise primitive à s'emparer de la puissance mondaine. Pour arriver au
pouvoir il était nécessaire d'avoir le nombre et les influences du monde.
Pour obtenir le nombre, lequel n'aurait pas été attiré dans les conditions
présentés par la vérité, de fausses doctrines furent fabriquées qui,
finalement, prirent l'ascendance sur toutes les autres, et même les vérités
retenues furent défigurées et tordues. Le nombre augmenta, il atteignit même
des centaines de millions, et la véritable Eglise, le froment qui n'était
toujours qu'un “petit troupeau”, fut cachée au milieu de ces millions
d'individus formant l'ivraie. Dans un tel milieu, comme, des brebis parmi
les loups dévorants, le véritable Royaume de Dieu en formation souffrit la
violence ; les violents le prirent de force. A l'image de leur Sauveur dont
ils suivaient les traces, les vrais disciples furent méprisés, rejetés des
hommes, hommes de douleur habitués à la souffrance.
Mais aujourd'hui, aux premiers
rayons du Matin millénaire, les erreurs doctrinales de la sombre nuit du
passé sont dévoilées, les véritables joyaux de la vérité sont mis en
lumière, c'est pourquoi une séparation complète doit intervenir entre le
froment et l'ivraie. Et comme de fausses doctrines produisirent le
développement anormal et impropre, ainsi le développement de la vérité dans
la lumière de la moisson produira la séparation. Toute l'ivraie et
quelques-uns du froment sont cependant dans l'appréhension. Il leur semble
que l’écroulement de Babylone va amener le renversement de l’œuvre de Dieu,
la faillite de sa cause. Il n'en est rien ; jamais l'ivraie ne fut du
froment, et Dieu ne veut pas l'accepter comme tel. Il permit simplement au
froment et à l'ivraie de croître ensemble jusqu'à la moisson. C'est de la
“cage” des oiseaux impurs de Babylone que les enfants de Dieu sont appelés à
sortir, afin de jouir à la fois de la liberté et d'avoir part à la lumière
et à l’œuvre de la moisson, et de montrer qu'ils sont complètement
affranchis des erreurs de doctrine et de pratique et d’échapper ainsi à
Babylone, à ses châtiments — aux fléaux qui vont s'abattre sur tous ceux qui
demeurent en elle.
171
Ces fléaux, ou troubles,
préfigurés par ceux qui s'abattirent sur la maison juive rejetée, sont
dépeints dans le livre de l'Apocalypse par des symboles tellement sombres
que beaucoup de chercheurs se sont fait des idées très exagérées et
désordonnées à ce sujet et, par suite, ne sont pas préparés pour les
réalités tout à fait imminentes actuellement. Ils interprètent souvent à la
lettre les symboles et, de ce fait, ne sont pas à même de les voir
s'accomplir comme ils le seront, par des mouvements, controverses,
soulèvements, réactions, révolutions, etc., religieux, sociaux et
politiques.
Mais un autre détail se présente
ci. Entre le rejet et la déchéance de Babylone, en 1878, jusqu'au moment où
les fléaux ou troubles descendront sur ce système, il y a un bref intervalle
pendant lequel les fidèles enfants de Dieu sont tous informés à ce sujet et
rassemblés hors de Babylone. Ceci est clairement indiqué dans le même
verset, car, avec le message “Babylone est tombée”, est lié l'appel :
“Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que... vous n'ayez point de part
à ses fléaux [qui viennent]”. Il est aussi parlé en symbole dans Apoc. 7 : 3
de ce même laps de temps et de cette même oeuvre qui doit s'accomplir
pendant sa durée. Le messager de la colère reçoit l'ordre suivant : “Ne
nuisez point à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous
ayons SCELLE au front les esclaves de notre Dieu”. La marque du sceau sur le
front indique que cette empreinte ou ce sceau est une compréhension mentale
de la vérité qui séparera et distinguera les serviteurs de Dieu d'avec les
serviteurs et les adorateurs de Babylone. Ceci est d'accord avec le
témoignage de Daniel disant : “Aucun des méchants [infidèles à leur
alliance] ne comprendra, mais les sages [de ton peuple] comprendront” (Dan.
12 : 10). Ainsi, les classes d'individus doivent être marquées et séparées
avant que les fléaux s'abattent sur Babylone, rejetée, déchue.
172
Cette connaissance est à la fois
un instrument de scellement et de séparation comme cela est clairement
impliqué dans le verset précédemment considéré, car il y est dit tout
d'abord : “Babylone est tombée”, et certains fléaux ou châtiments viennent
sur elle avant qu'il soit attendu des enfants de Dieu qu'ils obéissent au
commandement : “Sortez du milieu d'elle”, basé sur cette connaissance. Nous
savons en effet que tous doivent être bien “marqués au front” — avoir été
informés intelligemment du Plan de Dieu — avant d'apprécier exactement ce
commandement et d'y obéir.
N'est-il pas apparent que cette
oeuvre même consistant à sceller les serviteurs de Dieu progresse rapidement
? N'avons-nous pas la marque du sceau sur nos fronts et cela également au
propre temps ? Ne sommes-nous pas conduits pas à pas, par la propre main de
Dieu — par sa Parole — à une appréciation de la vérité et des choses en
général, selon sa manière de voir, changeant nos anciennes opinions et idées
de provenances diverses sur maints sujets ? N'est-il pas vrai que ce
scellement ne provient pas des enseignements des sectes ou confessions de
Babylone qui nous ont entravés, et ont retardé son plus rapide
accomplissement ? N'en voyons-nous pas la convenance et celle de la
déclaration du Seigneur qu'une séparation du froment et de l'ivraie, doit
s'accomplir pendant la moisson ? Ne voyons-nous pas que son plan est de
révéler toutes ces choses à ses fidèles, et alors de s'attendre à les voir
démontrer leur ardente sympathie pour ce plan en y obéissant promptement ?
Qu'importe si, pour obéir et sortir nous devons perdre la considération des
hommes, un salaire important, des appuis financiers dans nos affaires, notre
paix domestique et d'autres choses encore ? Que craindrions-nous donc ?
Celui qui nous dit : “Viens !” est le même qui dit à Pierre “Viens !” quand
il marchait sur la mer. En obéissant à cet ordre, Pierre aurait sombré si le
bras du Seigneur ne l'avait retenu ; or, c'est ce même bras qui maintenant
soutient tous ceux qui, à son ordre, sortent de Babylone. Ne regardons pas à
la mer agitée des difficultés mais regardons directement au Seigneur et
ayons bon courage.
173
Le commandement est, viens, et non
pas, va parce qu'en sortant de notre esclavage aux traditions, aux credo,
aux systèmes et aux erreurs des hommes, nous venons directement à notre
Seigneur pour être enseignés et nourris par Lui, pour être fortifiés et
façonnés afin de faire toute sa volonté, et pour rester debout et pour ne
pas tomber avec Babylone.
174
La Parole de Dieu montre que
l'Eglise nominale, après être tombée et déchue de la faveur et de son rôle
de porte-parole (Apoc. 3 : 16), tombera graduellement dans une condition
d'incrédulité ; en fait, la Bible finira par être mise entièrement de côté
bien que nominalement on la conservera toujours ; et les spéculations
philosophiques de toute nature deviendront les véritables articles de foi.
Seuls les fidèles marqués du sceau échapperont à une telle chute, car ils
seront “estimés dignes d'échapper à toutes ces choses qui doivent arriver,
et de tenir” — de ne pas tomber au temps de la présence du Seigneur (Luc 21
: 36). Il est certain que beaucoup de personnes sont déjà dans une triste
situation spirituelle ; elles ont conservé quelque forme d'un culte
superficiel, une certaine foi en un Créateur et en une vie future, mais
elles considèrent toutes ces choses principalement au travers de
philosophies et de théories humaines personnelles ou autres et ne voient pas
que la Bible est l'instructeur infaillible des desseins de Dieu. Tout en
conservant la Bible, elles ne croient plus à ses récits, et spécialement à
celui d'Eden et de la chute. Ces gens s'attachent encore au nom de Jésus,
elles l'appellent le Christ et le Sauveur, mais elles le considèrent
simplement comme un homme exemplaire, excellent mais non infaillible, et
rejettent totalement son sacrifice pour notre rançon — sa croix. Soutenant
que la paternité de Dieu s'étend aux pécheurs, elles repoussent à la fois la
malédiction et le Rédempteur.
On a, d'une manière générale, omis
d'observer qu'au premier avènement, le ministère de Jésus, durant trois ans
et demi, jusqu'au rejet de la nation judaïque (leur Eglise et leur nation
étant une) fut une épreuve ou un test de cet Etat ou système dans son
ensemble plutôt que de ses membres individuels. La classe ecclésiastique des
sacrificateurs, pharisiens et scribes, représentait l'ensemble de ce
système. Eux-mêmes prétendaient ainsi représenter le judaïsme (Jean 7 : 48,
49), et le peuple admettait la chose ; aussi comprenons-nous toute la force
de la question suivante : “Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des pharisiens
qui ait cru en lui ?” Notre Seigneur les reconnaissait ainsi. Il réprimanda
rarement le commun peuple de ne pas l'accepter, mais à maintes reprises, il
en rejeta la responsabilité sur les “conducteurs aveugles” qui ne voulaient
ni entrer dans le Royaume, ni permettre non plus au peuple, qui, autrement,
aurait accepté Jésus comme Messie et comme Roi, de le faire.
175
Notre Seigneur chercha constamment
à éviter la publicité ; il ne voulait pas que ses miracles et ses
enseignements soulevassent le peuple, de peur qu'il ne le prît de force et
ne le fît roi (Jean 6 : 15). Toutefois c'est au clergé juif que Jésus
présenta constamment les témoignages ou preuves de son autorité et de sa
qualité de Messie, jusqu'au moment où leur mise à l'épreuve, comme
nation-église étant terminée, leur maison — ou système — fut rejetée,
“laissée déserte”. A partir de ce moment-là, sous sa direction et sous les
enseignements des apôtres, tous les efforts se portèrent vers le peuple
individuellement, et le système église rejeté et ses chefs furent, comme
tels, totalement ignorés.
Comme preuve que, durant son
ministère et jusqu'à ce que leur système fût rejeté, les docteurs de la loi
et les sacrificateurs le représentaient, remarquons l'attitude du Seigneur
vis-à-vis du lépreux purifié, telle que la définit Matthieu 8 : 4. Jésus lui
dit : “Prends grade de ne le dire à personne mais va, montre-toi au
sacrificateur et offre le don que Moïse a ordonné, pour qu'il LEUR serve de
témoignage.” La preuve, ou témoignage, devait être cachée un certain temps
au peuple ; par contre, elle devait être donnée de suite à leurs “chefs” qui
représentaient l'Eglise judaïque dans l'épreuve en cours.
176
Nous devons noter spécialement le
but et les résultats de l'épreuve de l'Eglise juive en tant que système, à
cause de leur répercussion comme types sur l'épreuve actuelle de l'Eglise de
l'Evangile, et de leur apparentement avec tout le plan de Dieu. Conformément
aux promesses de Dieu, les Juifs prétendaient être le peuple prépare pour
recevoir le Messie, peuple qu'il organiserait, auquel il donnerait le
pouvoir, le dirigerait et dont il se servirait comme son “propre peuple”
pour bénir toutes les autres nations de la terre en les amenant toutes à une
pleine connaissance de Dieu et à ses possibilités de rentrer en harmonie
avec ses justes lois. Dieu savait d'avance qu'Israël selon la chair ne
serait pas digne de la haute position offerte dans cette grande oeuvre.
Néanmoins, Dieu leur accorda toutes les occasions et tous les avantages
comme s'Il avait ignoré les résultats. Dans l'intervalle, Il révéla sa
prescience dans des exposés prophétiques qu'ils ne pouvaient pas comprendre,
de peur que nous supposions qu'il avait échoué dans ses transactions avec le
peuple juif.
Aussi longtemps qu'Israël, comme
nation-église, prétendit être prêt et désireux d'accomplir sa part dans le
programme divin, il n'était que juste qu'il fût mis à l'épreuve avant que
l'étape subséquente du plan de Dieu prenne effet. Lorsque la postérité
charnelle d'Abraham eût échoué dans son épreuve perdant le principal honneur
qui lui avait été promis et qu'elle recherchait, alors commença la partie
suivante du plan de Dieu, celle de l'élection ou sélection, pendant l'Age de
l'Evangile, de quelques individus dignes du grand honneur d'être la
postérité promise d'Abraham et cohéritiers avec le Messie dans le Royaume
promis, dont l’œuvre serait de régénérer et de bénir toutes les familles de
la terre. — Gal. 3 : 16, 27-29,14.
177
Les “soixante-dix semaines” (490
ans) de faveur divine promises au peuple juif devaient s'accomplir ; c'est
pourquoi, ni Gentils, ni même Samaritains, ne pouvaient être invités à
devenir des disciples, ni à être associés en aucune façon au Royaume que
Christ et les apôtres prêchaient (Act. 3 : 26). “C'est à vous
premièrement qu'il fallait annoncer la Parole de Dieu [ou invitation
d'avoir part au Royaume]”, déclara Paul aux Juifs (Act. 13 : 46). Le Maître
avait déjà dit lorsqu'Il envoya ses disciples : “Ne vous en allez pas sur
le chemin des nations et n'entrez dans aucune ville de Samaritains ; mais
allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël !” Et encore
: “Je ne suis envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël”. —
Matth. 10 : 5 ; 15 : 24.
Christ mourut au milieu de la
“soixante-dixième semaine” de sept ans qui commença avec le début de son
ministère et se termina le jour où Pierre fut envoyé prêcher à Corneille, le
premier Gentil converti. Cette semaine avait été spécialement disposée dans
l'arrangement de Dieu pour l'épreuve d'Israël. Mais au lieu d'éprouver la
nation dans son ensemble (comme nation-église) pendant ces sept ans,
l'épreuve fut “abrégée en justice”, autrement dit, non à leur désavantage,
mais à leur avantage. Il est certain, en effet, qu'aux yeux de Dieu et des
hommes, ce furent les pharisiens, les sacrificateurs et les scribes qui, non
seulement rejetèrent Jésus, mais finirent même par le haïr et cherchèrent à
le faire mourir ; c'est pourquoi, quand le temps fut venu pour Jésus de se
présenter publiquement comme Roi, s'avançant vers eux sur le petit d'une
ânesse, il ne fut pas accepté par les représentants de la nation-église ;
alors le Roi désavoua vite ce système, bien que le commun peuple L'eût
accepté avec joie, voulant Le reconnaître comme Roi (Marc 12 : 37). C'est
donc à ce moment-là que le Seigneur abrégea la première épreuve, devenue
inutile, afin que le reste de la “soixante-dixième semaine” fût consacré
spécialement et exclusivement à l'épreuve du peuple, des individus de ce
système rejeté, avant que les ministres de la nouvelle dispensation
puissent aller porter l'Evangile aux nations. Et il en fut ainsi, car après
sa résurrection, notre Seigneur avait déclaré à ses disciples que leurs
efforts ne seraient plus désormais limités aux Juifs seuls, mais seraient
exercés au bénéfice de “toutes les nations”, ajoutant particulièrement “en
commençant par Jérusalem” (Luc 24 : 47). Il savait bien que les conceptions
juives de ses disciples les empêcheraient d'aller vers d'autres que les
Juifs, avant qu'il eût ouvert la voie, au temps marqué, comme Il le fit à la
fin de leur faveur par l'envoi de Pierre vers Corneille. Depuis ce
moment-là, les Juifs et les païens ont eu à titre individuel, le privilège
d'avoir une part égale à la faveur de Dieu, étant devenus, les uns et les
autres, acceptables par Dieu en et par Christ ; car, dans le présent appel,
il n'y a pour Dieu “aucune différence”, la différence défavorable au Juif
étant son propre préjugé contre l'acceptation, comme un don par Christ, des
bénédictions qui lui avaient été offertes autrefois à la condition d'obéir
réellement à l'esprit et à la lettre de la loi de Dieu, ce qu'aucun humain
déchu ne pouvait faire.
178
Cette “soixante-dixième semaine”,
avec toutes les particularités de l'épreuve d'Israël selon la chair, servit
non seulement à éprouver ce système, mais aussi et spécialement à nous
donner une représentation typique d'une épreuve analogue de l'Eglise
nominale de l'Age de l'Evangile, ou Israël selon l'esprit appelé la
“chrétienté” et “Babylone” pendant sept années correspondantes qui
commencèrent la moisson de l'Age de l'Evangile, période allant d'octobre
1874 à octobre 1881. La “Chrétienté” ou “Babylone” prétend connaître la
faillite de son prototype, Israël selon la chair. Elle prétend être la
véritable semence spirituelle d'Abraham, être prête et désireuse de
convertir le monde païen, de gouverner selon la justice, d'enseigner toutes
les nations et de les bénir, toutes choses que le système judaïque
prétendait aussi faire. L'âge actuel est semblable à l'âge typique,
également, dans le fait que les conducteurs d'alors avaient en général, fini
par considérer les promesses de la venue d'un Messie comme des expressions
figurées ; seule la partie la plus commune du peuple attendait un Messie
personnel. Les gens instruits parmi eux ne croyaient pas à un Messie
individuel ; ils espéraient que leur nation-église triompherait des autres,
grâce à ses lois supérieures, et ils croyaient que, de cette manière,
pourrait s'accomplir tout ce que le commun peuple pensait devoir être
accompli par un Messie personnel. (Ce point de vue est encore celui des
Juifs “cultivés” d'aujourd'hui ; les éducateurs juifs, ou rabbins,
interprètent les prophéties messianiques en les appliquant à leur
nation-église, et non à un Sauveur individuel du monde. Ils croient même que
les prophéties qui ont trait aux souffrances de Christ s'appliquent en
réalité à leurs propres souffrances comme peuple). Mettant à exécution leur
théorie, les Juifs envoyèrent des missionnaires dans le monde pour le
convertir à la loi de Moïse ; c'est ainsi qu'ils croyaient arriver à “bénir
toutes les familles de la terre”, sans le secours d'un Messie personnel. Ils
étaient allés si loin dans ce domaine que notre, Seigneur leur en fit la
remarque disant : Vous parcourez la mer et la terre pour faire un
prosélyte”.
180
Aujourd'hui, la théorie de la
“chrétienté” nominale est analogue à celle des Juifs. Lorsqu'on attire
l'attention des gens du peuple sur le fait que notre Seigneur a promis de
revenir et que les apôtres et les prophètes ont prédit que le Millénium ou
Temps du Rétablissement de toutes choses (Act. 3 : 19-21), serait le
résultat de la Seconde venue du Seigneur, ils sont tout disposés à accepter
la vérité et à s'en réjouir, exactement comme le fit une classe similaire à
la première venue. Mais, aujourd'hui, comme il y a dix-huit siècles, les
conducteurs spirituels et les dirigeants du peuple ont des idées plus
avancées (?). Ils prétendent que les promesses de félicité millénaire, de
paix sur la terre et de bonne volonté parmi les hommes, peuvent être et
seront réalisées par leurs efforts, leurs missions, etc., sans la venue
personnelle du Seigneur Jésus ; et ainsi annulent-ils les promesses du
second avènement et du Royaume qui vient.
Les principaux prêtres et
conducteurs spirituels d'aujourd'hui, le “clergé” de la “chrétienté” se
trompent eux-mêmes et trompent le peuple ; ils prétendent et, en apparence,
croient que les efforts de leurs missions sont sur le point de réussir et
qu'ainsi, sans le Seigneur, ils ne tarderont pas à apporter dans le monde
toutes les bénédictions millénaires dépeintes dans les Ecritures.
Le fondement de cette chimère
repose en partie sur le fait que l'augmentation de la connaissance et le “
courir ” çà et là sur la terre qui accompagnent le “Jour de Sa préparation”
ont favorisé tout spécialement le commerce des nations civilisées et accru
la prospérité du monde. Babylone s'attribue froidement le mérite de ces
progrès, déclarant qu'ils proviennent de ses influences christianisantes et
vivifiantes. Babylone montre avec fierté la “nation chrétienne de
Grande-Bretagne” et elle déclare que sa richesse et sa prospérité sont dues
à ses principes chrétiens. Mais quels sont les faits ? Tous les progrès
accomplis par cette nation ou par n'importe quelle autre nation, l'ont été
dans la mesure où elles se sont efforcées de rejeter le joug de l'oppression
de Babylone. Plus la Grande-Bretagne s'est débarrassée des chaînes de
l'asservissement papal et plus elle a prospéré ; et dans la mesure où elle
continua à soutenir et à être influencée par elles, les doctrines papales de
l'union de l'Egidius et de l'Etat, de l'autorité oppressive divinement
instituée du roi et du clergé, et de se soumettre à la tyrannie de l'égoïsme
et de la rapacité, dans cette mesure, elle se dégrada.
181
La soif de l'or, l'ambition de la
puissance amenèrent par force l'ouverture à regret des ports des pays païens
au commerce des nations soi-disant chrétiennes. L'Angleterre et l'Allemagne
purent ainsi exporter leur rhum et leur opium et les Américains leur whisky
et leur tabac. L'amour de Dieu et la bénédiction des nations païennes ne
tenaient aucune place dans ces efforts. Voici à cet égard un petit fait
d'histoire courante qui devrait réveiller la conscience des prétendues
nations chrétiennes, si toutefois elles en ont une. L'Emir mahométan de
Nupé, dans l'Afrique occidentale, a envoyé récemment le message qui suit à
l'évêque Crowther, de la mission du Niger :
“Ce que j'ai à dire est court ; il
s'agit du barasa [rhum]. Le rhum, le rhum, le rhum ! Il a ruiné notre pays,
il a beaucoup ruiné nos gens, il les a rendus fous. Je vous en supplie,
Malam Kip n'oubliez pas ce message, car nous vous en prions, qu'il
[Crowther] demande aux grands prêtres [ le Comité de la Société des Missions
de l'Eglise anglicane ] de prier la reine d'Angleterre [qui est le chef de
l'Eglise anglicane] d'interdire l'introduction du barasa dans ce pays.
182
“Pour l'amour de Dieu, pour
l'amour du prophète ! Au nom de Dieu et du prophète qui est son messager, il
doit nous aider dans une telle situation, dans cette question du barasa !
Dites-lui que Dieu le bénisse dans son oeuvre ! Voilà le message qui sort de
la bouche de Maliké, Emir de Nupé.”
Commentant ceci un journal
baptiste remarque :
“Cet humble monarque nègre
manifeste dans sa lettre qu'il porte à ses sujets un intérêt tel que n'en
ont jamais porté des monarques et des gouvernements chrétiens. En effet,
aucun chef d'Etats européen et chrétien, aucun président des Etats-Unis,
n'ont jamais adressé un appel aussi émouvant en faveur de leur peuple. Dans
tous les discours d'ouverture des Parlements, dans tous les messages
présidentiels, on n'a jamais rien trouvé de semblable. Nos dirigeants
chrétiens devraient en être honteux ! Le lucre, la maudite soif de l'or,
voilà la loi des exportateurs, et ces derniers sont les favoris et les
maîtres des gouvernements.”
Nous nous demandons alors :
Pourquoi ces gouvernements se disent-ils chrétiens ? La gouvernement des
Etats-Unis ne fait d'ailleurs pas exception à cette règle bien que tant de
gens persistent à le dénommer gouvernement chrétien alors que, avec raison,
il ne reconnaisse pas ce titre immérité, malgré que des sectaires zélés
l'engagent à le faire. On exporte continuellement de Boston d'énormes
cargaisons du rhum pour l'Afrique ; le gouvernement ne s'y oppose nullement,
il le permet entièrement ; n'accorde-t-il pas d'ailleurs à des milliers de
personnes des licences pour fabriquer et vendre à ses propres citoyens
eux-mêmes la terrible “eau de feu” rendue doublement nuisible et séduisante
par ce qu'on appelle la rectification, c'est-à-dire par son mélange légal
avec les poisons les plus violents ? Ces choses et beaucoup d'autres sont
approuvées et autorisées par des hommes d'Etat “chrétiens” et par des
monarques de nations prétendues chrétiennes dans le but d'obtenir des
revenus, car c'est une des méthodes les plus aisées pour faire contribuer le
peuple aux dépenses nécessaires du gouvernement. Une telle manière d'agir
est certainement une prostitution du degré le plus bas et le plus vil. Tout
homme qui réfléchit doit comprendre combien le terme chrétien est déplacé
lorsqu'on l'applique même au meilleur des gouvernements actuels. Le fait
d'avoir voulu appliquer le nom de chrétien aux caractères des “royaumes de
ce monde” dirigés par le “prince de ce monde”, par Satan, et imprégnés de
“l'esprit du monde”, a rendu perplexes tous les vrais cœurs chrétiens, par
l'erreur de supposer que les gouvernements actuels du monde sont à un titre
quelconque le Royaume de Christ.
183
Voici ce que nous lisons dans la
Contemporary Review, sous la signature du chanoine Farrar :
“La rapacité de la traite des
esclaves d'autrefois a été suivie par la rapacité plus avide et plus
ruineuse du vendeur d’alcool. Nos pères avaient délivré l'Afrique du joug du
fouet nous, nous avons soumis les races nègres un à joug de scorpions. Nous
avons ouvert au commerce les fleuves de l'Afrique uniquement pour y déverser
des torrents d'alcool dévastateur et aucun des fleuves de l'enfer n'est
davantage teinté de sang ou maudit. La conscience de la nation est-elle
morte ?”
Non ! répondons-nous. La nation ne
fut jamais chrétienne et, par conséquent n'eut jamais une conscience
chrétienne ou un esprit chrétien. Le plus que l'on peut dire, c'est que la
lumière des véritables enfants consacrés de Dieu a éclairé, affiné le
sentiment publie des nations dans lesquelles ils “brillent comme des
flambeaux” et cela a conduit à une certaine mesure de réforme morale.
184
D'une manière analogue, on a vu
les mêmes gouvernements chrétiens (?) imposer à la Chine et au Japon un
hideux trafic analogue, malgré les protestations de ces derniers. En 1840,
la Grande-Bretagne entreprit une guerre appelée “Guerre de l'opium”, avec la
Chine pour obliger le gouvernement chinois qui souhaitait protéger son
peuple de ce terrible fléau, à recevoir cet article. Le résultat de la
guerre fut favorable au parti de Satan dans cette affaire. Les navires de
guerre britanniques détruisirent des milliers de vies et de maisons, et
obligèrent les hommes d'Etat de la Chine païenne à ouvrir leur empire à la
mort lente de l'opium — le poison toxique de la Chine. Le revenu net de
cette drogue pour le gouvernement britannique, déduction faite des gros
frais de recouvrement, totalisait, d'après les rapports officiels publiés en
1872 plus de 37.000.000 de dollars (185.000.000 de francs d'alors) pour
l'année précédente. Ces 37.000.000 de dollars annuels étaient la cause
inspiratrice de cette guerre, le contraire même de l'amour du bien-être
présent ou futur des Chinois. La clause du traité prévoyant la protection
des missions chrétiennes n'était qu'un morceau habilement jeté pour apaiser
les consciences des gens amis De la justice — pour faire paraître un grand
crime comme une grâce obligeamment accordée. Le traité signé à la fin de la
guerre ouvrit librement certains ports au commerce britannique ; des traités
semblables avec d'autres nations suivirent, et certains effets bénéfiques en
découlèrent. L'un de ceux-ci fut l'ouverture de la Chine aux influences de
la civilisation. Mais si quelques véritables chrétiens vinrent enseigner aux
Chinois certains principes de justice, il ne faut pas imputer ce fait au
crédit de la nation britannique qui n'avait qu'un objectif, le commerce, et
qui, par amour de l'or, et non pour le bien des Chinois ou pour la gloire de
Dieu, avait entrepris une guerre injuste et impie contre un peuple moins
habile dans l'art diabolique.
185
En même temps que d'autres vices,
la “chrétienté” a enseigné aux païens les pires formes de l'idolâtrie de
soi-même, l'idolâtrie de la richesse et de la puissance pour lesquelles des
hommes et des nations se prétendant chrétiens n'hésitent pas à se dépouiller
les uns les autres, à se nuire, et même à s'entre-tuer. La chrétienté a
aussi, dans toutes les langues, appris aux païens le blasphème et le
sacrilège, car chaque équipage de navire de toutes les nations dites
chrétiennes, blasphème le nom de Christ. Cependant, si telle a été
l'influence des prétendues nations chrétiennes, de leur sein sont sortis de
nobles missionnaires de la croix, certains de vrais serviteurs de Dieu, et
aussi d'autres moins nobles, en petit nombre, il est vrai, serviteurs des
hommes pour annoncer Christ aux païens et leur montrer la véritable
civilisation.
Ce ne sont pas les véritables
missionnaires mais plutôt les chefs optimistes des sociétés missionnaires
résidant en Europe qui n'ont souvent qu'une faible idée de la véritable
situation en pays étrangers, qui ne s'en intéressent souvent que bien peu et
dont les opinions sont basées surtout sur le chiffre des grandes sommes
collectées et dépensées annuellement. Ils pensent que le monde païen est
près d'être convertir et que leurs efforts vont finir par amener les
bénédictions millénaires promises, sans la seconde venue du Seigneur. Les
missionnaires qui sont allés dans le champ même montrent souvent un grand
découragement, sauf ceux qui conservent opiniâtrement une espérance hors de
toute proportion avec les résultats acquis et avec le sobre sens. Ainsi, un
de ces derniers — Le Rév. J. C. R. Ewing, D.D. qui avait travaillé neuf ans
comme missionnaire aux Indes, reconnut au cours d'un discours à
l'Association chrétienne de Jeunes Gens de Pittsburg (Pie.) qu'actuellement
la civilisation et le travail missionnaire non seulement abattaient les
religions païennes mais détruisaient aussi toute foi religieuse,
transformant les païens en incrédules. Mais ce missionnaire espérait
fortement que la prochaine étape amènerait les incrédules au christianisme.
Cette espérance est certainement déraisonnable, comme nous le voyons par la
longue expérience acquise ici dans les pays civilisés. Voici un extrait de
son discours tiré de la presse ; (*) (*)Cet extrait n'a pas été traduit dans
les éditions françaises antérieures. Trad.
186
“L'Inde doit plus aux influences
directes et indirectes du christianisme qu'à toute autre chose. Ce dernier a
fait beaucoup pour détrôner la vieille idée de dieux matériels, et pour
édifier à la place l'idée d'un seul Dieu suprême, telle que l'ont les
peuples de l'Occident [Europe et Amérique]. [Cet exposé serait plus exact en
déclarant qu'ils reçoivent l'idée, commune à l'athéisme, que la Nature est
le seul Dieu suprême].”
“Parmi les 263.000.000 de gens de
ce pays, il y a 10.000.000 de jeunes gens qui parlent la langue anglaise et
sont instruits dans les idées qui nous sont enseignées en Occident. Ceux de
la caste la plus élevée sont tout à fait experts dans la littérature, la
religion et les sciences qui sont la base de la culture des gens de ce pays.
La vieille idée d'un Dieu vengeur qu'il faut apaiser par de nombreux dons et
beaucoup de prières, a fait place à l'esprit moderne d'incrédulité. Les
hommes instruits de l'Orient ne croient plus dans les dieux de leurs pères.
Ils les ont abandonnés pour toujours, et les ont remplacés par les
enseignements du colonel Robert G.Ingersoll, de Paine, de Voltaire, de
radlaugh et de tous autres instructeurs athées et panthéistes. Cet âge
sceptique disparaîtra bientôt, et de même que l'Occident a donné à l'Inde
ses idées, il lui donnera sa religion du Dieu chrétien.”
187
“Les jeunes gens de l'Inde sont
bien instruits, observateurs sagaces, intelligents, bien informés dans
toutes les affaires des autres nations, et, aussi étrange que cela puisse
paraître, bien au courant de notre Bible. En vérité, ils la connaissent si
bien que seul un homme parfaitement versé dans ses enseignements et avec la
théologie chrétienne peut espérer répondre avec succès à toutes les
objections qu'ils lui opposent. L'idée populaire qu'un missionnaire est
assis à l'ombre d'un arbre et enseigne des sauvages nus, rassemblés autour
de lui est passée de mode. Dans l'Inde le missionnaire rencontre des gens
intelligents et instruits, et il doit être bien compétent pour les
influencer. Outre leur intelligence, ils sont beaux, aimables, courtois,
distingués, et traitent tous les étrangers avec la plus grande considération
et le plus grand respect.”
Les faits constants que ce
monsieur cite n'autorisent certainement pas ses espérances déraisonnables.
Il est certain que l'expérience a prouvé que les arguments embrouillés des
sectes dont les erreurs défigurent et vicient toute vérité qu'elles
possèdent ont rarement converti les sceptiques honnêtes ou railleurs. Il n'y
a que des aveugles qui ne peuvent voir sûrement que si le milliard de païens
de la terre était converti à la condition des quatre cent millions (*)
d'âmes de la prétendue chrétienté, la question resterait ouverte comme elle
l'était à la fin de l'âge judaïque (Matth. 23 : 15), à savoir s'ils ne
seraient pas deux fois plus propres à la destruction qu'ils ne l'étaient
dans leurs superstitions païennes primitives. Aucune personne saine d'esprit
ne pourrait sûrement prétendre que la conversion du monde à la condition de
la chrétienté répondrait à la description faite de la paix et de la bonne
volonté prédites par les prophètes pour le Millénium et brièvement résumées
dans la prière “Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre
comme au ciel”. Luc 11 : 2. (*) De ces 400 millions, les catholiques romains
et grecs en revendiquent 280, tandis que les protestants en revendiquent
pour eux 120.
188
Il ne faut donc pas être surpris
que le Seigneur ait désavoué cette masse de quatre cent millions
d'individus, qui prétendent constituer l'Eglise de Christ, qui disent être
son Royaume ou la “chrétienté”, laquelle est appelée par le Seigneur du nom
plus approprié de Babylone (mélange, confusion). Il n'est pas étonnant non
plus qu'avec leurs conceptions du Royaume de Christ, sur le mode de son
établissement et sur les effets qu'il aura sur le monde, ce dernier ne soit
pas préparé pour le véritable Royaume, soit mal disposé, peu désireux de
recevoir le nouveau Roi ; c'est pour des raisons analogues que les
dirigeants de la maison type ne furent pas préparés à la première venue. On
ne peut non plus douter que ces empereurs, ces rois et ces princes qui
actuellement emploient leur influence et leur pouvoir pour leur gloire
personnelle et qui équipent et maintiennent des millions d'hommes armés pour
se protéger et se permettre de continuer leurs extravagances impérialistes
et conserver leurs positions seigneuriales préféreraient voir massacrer des
millions d'individus, voir d'autres millions de femmes et d'enfants devenir
respectivement veuves et orphelins plutôt que de renoncer à leurs avantages
et à leurs privilèges actuels. Il n'est donc pas étonnant que tout ce
monde-là ne désire pas, n'attend pas le Royaume, tel qu'il est promis dans
les Ecritures ; ils n'y croient pas ; comment peuvent-ils admettre un
Royaume dans lequel les grands, les orgueilleux, les puissants seront
abaissés et les humbles élevés jusqu'au niveau général convenable assigné
aux humains dans ce Royaume ? Il n'y a rien d'étonnant que ceux qui ont une
sympathie quelconque pour l'oppression sous toutes ses formes, politique,
capitaliste, patronale ou socialiste soient lents à croire à un Royaume de
justice, dans lequel toute injustice et tout abus seront interdits, car ces
gens espèrent conserver et obtenir encore d'injustes avantages et privilèges
sur leurs semblables. Pouvons-nous donc être étonnés si tous ceux-là sont
lents à croire au Royaume qui est proche, à nos portes ?
189
Est-il surprenant que les grands,
les principaux prêtres et les conducteurs de la “chrétienté”, qui tous dans
leur secte ou quartier respectif cherchent à satisfaire leur intérêt (Esaïe
56 : 11), ne reconnaissent pas le présent Roi spirituel et le rejettent
comme le firent les instructeurs de la maison d'Israël selon la chair. Le
Seigneur rejeta alors Israël selon la chair, lui enleva sa faveur, jeta dans
un feu de détresse la plupart des “branches naturelles” de l'olivier, ne
conservant comme branches que les seuls véritables Israélites. Ne
voyons-nous pas dans la moisson de l’age actuel, la même sagesse mettre à
l'épreuve “les branches sauvages” (Rom. 11 : 21, 22), et retrancher de sa
faveur et de la graisse de la racine [la promesse abrahamique] la grande
masse de branches nominales dont le caractère, les aspirations et les
dispositions sont étrangers à Dieu, sauvages même, n'ayant rien de commun
avec la promesse et le Plan de Dieu représentés par la racine ?
Il n'est pas étrange que, dans la
moisson actuelle, se produise la séparation entre les véritables et les
prétendus chrétiens, comme cela eut lieu dans la moisson judaïque lorsque
les vrais Israélites furent séparés des Israélites de nom seulement. C'est
bien cela, et cela seulement que nous pouvions raisonnablement voir
s'accomplir, même s'il n'y avait eu aucune révélation de Dieu pour nous dans
Sa Parole exposant le fait du rejet de la masse comme Babylone. — Comparer
Rom. 11 : 20-22 et Apoc. 3 : 16 ; 18 : 4.
Le rejet de Babylone (la
“chrétienté”), en 1878, fut le rejet de la masse des prétendus chrétiens —
de “l'armée”, selon l'expression de Daniel, qui les différencie ainsi d'avec
le sanctuaire ou classe du temple. La classe du sanctuaire ne sera pas
abandonnée, ni laissée déserte. Non, grâces soient rendues à Dieu, le
sanctuaire sera glorifié ; la gloire de l'Eternel est de remplir son temple,
lorsque sa dernière pierre vivante aura été polie, acceptée et mise en place
(1 Pi. 2 : 5, 6). Nous avons vu comment une telle classe du sanctuaire a
existé pendant tout l'âge, comment elle fut souillée, ses vases précieux
(doctrines) profanés, et comment elle fut purifiée graduellement de
l'erreur. C'est cette classe qui avait toujours été la véritable Eglise même
lorsque, dans une certaine mesure, les systèmes nominaux étaient encore
reconnus et utilisés quelque peu. Après le rejet des systèmes nominaux,
cependant, maintenant comme dans la moisson judaïque, la véritable Eglise ou
classe du sanctuaire est seule reconnue et utilisée par Dieu pour être son
porte-parole. Caïphe, un souverain sacrificateur d'Israël selon la chair,
fut employé par Dieu pour enseigner aux Juifs une grande leçon qui était
aussi une prophétie, quelques jours seulement avant le rejet de ce système
(voir Jean 11 : 50, 51, 55 ; 18 : 14). Par contre les Ecritures ne disent
nullement qu'après son rejet, Dieu se servit encore de cette nation-église,
de ses dirigeants et représentants, ni qu'Il les reconnut. Il en est de même
à l'égard de Babylone. Elle a été “vomie de la bouche” du Seigneur, et ni la
voix de l'Epoux, ni celle de l'épouse ne seront plus jamais entendues chez
elle. — Apoc. 18 : 23.
190
C'est en vain que certaines
personnes essaient de plaider la bonne cause de leur quartier (ou secte) de
Babylone, et tout en admettant l'exactitude de la description de Babylone
dans ses grandes lignes, elles prétendent que leur secte ou leur assemblée
particulière fait exception au caractère général de Babylone ; et que, par
suite, il n'est pas possible que l'Eternel puisse les inviter à en sortir
formellement et publiquement, comme elles y étaient entrées autrefois.
191
Que ceux-là considèrent que nous
sommes aujourd'hui au temps de la moisson, ou de la séparation, et se
souviennent que notre Seigneur nous dit expressément de sortir de Babylone
“afin que vous ne participiez point à ses péchés”. Considérez, encore,
pourquoi Babylone est ainsi nommée : évidemment, à cause de ses nombreuses
erreurs de doctrine lesquelles, mélangées à quelques éléments de vérité
divine ont amené une grande confusion, et à cause du mélange des adeptes
attirés par ce mélange de vérités et d'erreurs. Du fait qu'ils retiennent
les erreurs au prix du sacrifice de la vérité, cette dernière est rendue
vaine et sans signification. Ce péché, consistant à garder et à enseigner
l'erreur en sacrifiant la vérité, est commun à toutes les sectes de l'Eglise
nominale ; elles en sont toutes coupables sans exception. Où est la secte
qui vous aidera à sonder diligemment les Ecritures pour croître par elles en
grâce et en connaissance de la vérité ? Où est la secte qui ne gênera pas
votre croissance, et par ses doctrines et par ses pratiques ? Où est la
secte dans laquelle vous pouvez obéir aux paroles du Maître et laisser
briller votre lumière ? Nous n'en connaissons point.
Si certains enfants de Dieu qui
sont dans ces systèmes religieux ne s'aperçoivent pas des liens qui les
emprisonnent, c'est parce qu'ils n'essaient pas de faire usage de leur
liberté, parce qu'ils sont endormis à leur poste du devoir, au lieu d'être
des intendants actifs et des sentinelles fidèles (1 Thess. 5 : 5, 6). Qu'ils
s' éveillent et essayent de se servir de la liberté qu'ils croient posséder
; qu'ils montrent aux autres membres de leur secte les points de leurs
doctrines contraires au divin plan ; qu'ils leur montrent comment
Jésus-Christ, par la grâce de Dieu, goûta la mort pour tous, comment ce fait
et les bénédictions qui en découlent seront donnés en témoignage à tout
homme “au temps marqué”, comment, aux “temps de rafraîchissement”, les
bénédictions du rétablissement seront déversées sur toute la race humaine ;
qu'ils montrent également le haut-appel de l'Eglise de l'Evangile, les
conditions rigides imposées pour faire partie de ce corps, qu'ils montrent
la mission spéciale de l'Age de l'Evangile qui devait permettre à Dieu de se
choisir un peuple particulier “qui portât son nom” afin qu'au temps marqué
il soit glorifié et règne avec Christ. Ceux qui essaieront ainsi de se
servir de leur liberté pour prêcher cette bonne nouvelle de l'Evangile dans
les synagogues de notre époque, ou bien convertiront des assemblées
entières, ou bien soulèveront une tempête d'opposition. Ils vous chasseront
sûrement de leurs synagogues, vous élimineront de leur société et diront
faussement de vous toute sorte de mal à cause de Christ. Ce faisant,
beaucoup d'entre eux croiront rendre service à Dieu. Mais si vous êtes
fidèles, vous serez réconfortés au-delà de toute expression par les
précieuses promesses d'Esaïe 66 : 5 et Luc 6 : 22 : “Ecoutez la Parole de
l'Eternel, vous qui tremblez à sa Parole : vos frères qui. vous haïssaient,
qui vous rejetaient à cause de mon nom, disaient : Que l'Eternel soit
glorifié [par nos actes en son honneur] ! Mais il apparaîtra à votre
joie et eux seront confus”. “Heureux serez-vous quand les hommes vous
haïront et quand ils vous chasseront et qu'ils vous insulteront,
rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du Fils de l'homme !
Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, car voici votre
récompense est grande dans le ciel ; car leurs pères ont fait de même aux
prophètes”. Mais, “malheur à vous, lorsque tous les hommes diront du bien
de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes !”
193
Si ceux qui se réunissent avec vous
pour le culte sont des saints, si tous sont du froment, s'il n'y a point
d'ivraie parmi eux, vous avez là une assemblée remarquable, qui acceptera
avec joie les vérités de la moisson. Si tel n'est pas le cas, vous devez
vous attendre à ce que la vérité présente sépare l'ivraie d'avec le froment,
et de plus, vous avez le devoir de présenter ces vérités mêmes qui
accompliront la séparation.
Si vous voulez devenir un des
saints qui vaincront, vous devez être maintenant un des “moissonneurs” qui
lancent la faucille de la vérité. Si vous êtes fidèles au Seigneur, si vous
êtes dignes de posséder la vérité, dignes d'avoir part à l'héritage avec lui
dans la gloire, vous serez heureux de travailler avec le Chef moissonneur
dans la moisson présente — même si, par nature, vous êtes enclins à vous
laisser vivre à votre aise dans le monde.
Si, dans l'assemblée dont vous
faites partie, il y a de l'ivraie, comme c'est toujours le cas, la situation
dépendra de la majorité. Si le froment est plus nombreux, la vérité
présentée avec amour et sagesse plaira à tous ceux qui en font partie et
l'ivraie finira assez rapidement par s'en aller. Mais si la majorité de
l'assemblée est formée par l'ivraie — comme le sont généralement les neuf
dixièmes ou même davantage la présentation la plus soignée et la plus
bienveillante de la vérité de la moisson soulèvera néanmoins de l'amertume
et une forte opposition. Si vous persistez à annoncer la bonne nouvelle à
dévoiler les erreurs depuis longtemps établies, vous serez bientôt
“rejetés”, mis à la porte pour le bien de la cause sectaire, ou bien vos
libertés seront si entravées, que vous ne pourrez pas faire luire votre
lumière dans cette assemblée. Dans ce cas, votre devoir est clair et net :
Donnez pleinement votre témoignage d'amour, montrant la bonté et la sagesse
du Seigneur manifestées dans son grand plan des âges, puis retirez-vous
d'eux publiquement en exposant vos motifs avec sobre bon-sens et avec
humilité.
194
Les diverses sectes de Babylone (de
la chrétienté) sont asservies à des degrés divers. Certains de ceux qui
repousseraient avec indignation l'esclavage absolu de la conscience et de la
raison individuelles dans l'Eglise romaine sont tout à fait disposés à se
laisser enchaîner par les confessions de foi et les dogmes de l'une ou
l'autre des sectes protestantes et désireuses d'amener d'autres personnes
dans ces mêmes liens. Il est vrai que leurs chaînes sont moins lourdes et
moins longues que celles de Rome et des âges des ténèbres ; c'est déjà un
progrès — une réformation en vérité — un pas de plus vers la pleine liberté,
vers la condition de l'Eglise du temps des apôtres. Mais pourquoi porter
encore des chaînes ? Pourquoi lier et limiter nos consciences ? Pourquoi ne
pas demeurer fermes dans la pleine liberté par laquelle Christ nous
affranchit ? Pourquoi ne pas rejeter tous les efforts d'humains faillibles,
qui veulent enchaîner notre conscience et empêcher toute recherche ? — non
seulement les efforts d'un passé lointain, des âges des ténèbres, mais les
efforts des divers réformateurs d'un passé plus récent ? Pourquoi ne pas
vouloir en revenir à ce qu'était l'Eglise des apôtres ? — libre de croître
en connaissance, aussi bien qu'en grâce et en amour lorsque “le temps
marqué” du Seigneur révèle de plus en plus pleinement son plan gracieux ?
Chacun sait certainement qu'en
s'unissant à une de ces organisations humaines, en acceptant sa Confession
de Foi il s'engage à croire ce qui est exprimé dans cette confession, rien
de plus, rien de moins. Si malgré l'esclavage ainsi accepté volontairement,
il voulait penser pour soi-même et recevoir la lumière d'autres sources, et
plus développée que la lumière dont jouit la secte à laquelle il s'est
joint, ou bien il doit se prouver malhonnête à l'égard de celle-ci et envers
son alliance avec elle de ne rien croire de contraire à sa Confession, ou
bien il doit en toute honnêteté abandonner et rejeter la Confession qu'il a
dépassée et sortir d'une telle secte. Pour faire cela, la grâce est
nécessaire et les efforts sont coûteux, entraînant souvent la rupture de
relations agréables, et le chercheur honnête de la vérité se voit sottement
accusé d'être un “traître” à sa secte, un “renégat”, un “mal affermi”, etc.
Lorsque quelqu'un se joint à une secte, son esprit est censé s'abandonner
entièrement à elle et il ne lui appartient plus. La secte se charge de
décider pour lui ce qui est vérité et ce qui est erreur et s'il veut être un
membre fidèle, sincère et zélé, il doit accepter les décisions de sa secte,
dans le futur comme dans le passé, sur toute question religieuse ; il doit
ignorer ses opinions personnelles, éviter de faire des recherches
personnelles, car il ne doit pas croître en connaissance, de peur que sa
secte ne perde un membre de plus. Cet esclavage de la conscience, à une
secte à une confession est souvent admirablement dépeint lorsque quelqu'un
déclare qu'il “appartient” à telle secte.
195
Loin d'être considérés comme des
fers et des entraves, ce qu'ils sont en réalité, ces liens sont estimés et
portés comme des marques de respect et des signes de caractère. La tromperie
a été si forte que beaucoup d'enfants de Dieu seraient honteux d’être connus
comme dépourvus de quelques-unes de ces chaînes légères ou pesantes, longues
ou courtes en ce qui concerne la liberté personnelle accordée. Ils ont honte
d'avouer qu'ils ne sont esclaves dans aucune secte ou confession, mais
qu'ils “appartiennent” à Christ seulement.
196
C'est pourquoi nous voyons parfois
un enfant de Dieu honnête et chercheur de vérité qui progresse
graduellement, passant d'une secte à l'autre, comme un enfant passe de
classe en classe dans une école. S'il est dans l'Eglise romaine, lorsque ses
yeux commencent à s'ouvrir il en sort, pour tomber probablement dans quelque
branche des systèmes méthodiste ou presbytérien. Si sa soif de la vérité
n'est pas complètement apaisée, si ses sens spirituels ne sont pas engourdis
par l'esprit du monde, vous pouvez le trouver quelques années plus tard dans
quelqu'une des branches baptistes ; et s'il continue encore à croître en
grâce et en connaissance, et aime la vérité, s'il apprend à apprécier la
liberté par laquelle Christ nous a affranchis, il se peut que vous le
trouviez bientôt en dehors de toute organisation humaine, associé simplement
au Seigneur et à ses saints, lié seulement par les liens tendres mais
solides de l'amour et de la vérité, comme l'Eglise primitive. — 1 Cor. 6 :
15, 17 ; Eph. 4 : 15, 16.
Le sentiment de malaise et
d'insécurité, S'il n'est pas lié par les chaînes d'une secte quelconque, est
général. Il provient, à l'origine, de la fausse idée romaine, promulguée par
la papauté, qu'il est nécessaire, vital même, d'être membre d'une
organisation terrestre si l'on veut plaire au Seigneur et obtenir la vie
éternelle. Ces diverses organisations terrestres et humaines, si différentes
des simples associations sans entraves, du temps des apôtres, sont
considérées involontairement et presque inconsciemment par les chrétiens
comme autant de compagnies d'assurance pour le ciel ; l'on croît qu'il faut
régulièrement payer, consacrer à l'une de ces compagnies, quelque argent, un
peu de temps et de respect, etc., pour obtenir le repos du ciel et la paix
après la mort. Avec des idées aussi fausses et aussi ancrées dans le cœur,
la plupart des gens qui sortent d'une secte n'ont rien de plus pressé que de
s'enchaîner à une autre secte, comme si, à l'expiration d'une police
d'assurance, il fallait se dépêcher de la renouveler auprès d'une autre
compagnie respectable.
197
Il n'appartient cependant à aucune
organisation terrestre de garantir un passeport pour la gloire céleste. Même
le sectaire le plus bigot (en dehors du catholique romain) ne prétend pas
que le fait d'appartenir à sa secte procurera la gloire céleste. Tous sont
forcés d'admettre que la véritable Eglise est celle dont les membres ont
leur nom inscrit dans les cieux et non sur la terre. Les systèmes religieux
trompent le monde en prétendant qu'il est nécessaire de venir à Christ par
eux, qu'il est nécessaire de devenir membre de quelque corps ou organisation
sectaire pour devenir membre du “corps de Christ”, la véritable Eglise. Au
contraire, si le Seigneur n'a jamais refusé d'accepter aucun disciple qui
vint à Lui en passant par une secte, il n'a jamais renvoyé à vide un
véritable chercheur de la vérité, et il nous dit que nous n'avons pas besoin
de telles entraves, que nous aurions pu venir à Lui directement et beaucoup
plus aisément. Il dit : “Venez à moi”. “Prenez mon joug sur vous, et
apprenez de moi” ; “mon joug est doux et mon fardeau léger, et vous
trouverez du repos pour vos âmes”. Nous aurions dû avoir écouté ses
avertissements plus tôt, nous aurions évité les lourds fardeaux de ces
sectes, leurs impasses du désespoir, leurs châteaux du doute, leurs foires
de vanité, leurs lions de l'esprit du monde, etc.
Beaucoup de personnes, ayant
toujours vécu dans les différentes sectes, sans s'informer sur ces systèmes,
ne sont cependant pas entièrement asservies, elles sont restées libres de
cœur et, inconsciemment, elles ont franchi les limites et les liens des
confessions auxquelles elles déclarent appartenir et qu'elles appuient de
leurs moyens et de leur influence. Un petit nombre de ces personnes ont
reconnu les avantages de la pleine liberté ou les entraves de
l'asservissement sectaire. La pleine séparation n'avait jamais été ordonnée
aux fidèles avant le temps de la moisson actuelle. Maintenant on entend
retentir les paroles du Seigneur : “Sortez du milieu d'eux, purifiez-vous
(de toute fausse doctrine, de toute œuvre mauvaise) vous qui portez les
vases (les vérités, doctrines) de l'Eternel. — Es. 52 : 11(*)(*) Devant le
fait que certains ne comprennent pas, et que d'autres dénaturent
volontairement la position de ceux qui tiennent pour le Seigneur et pour la
vérité, nous avons préparé des “Lettres de Démission”, qu'il suffit de
dater, de signer et d'envoyer. Nous fournissons lettres, enveloppes et
tracts à joindre, gratuitement une pour chaque membre de l'assemblée.
Demandez-nous en un exemplaire, ou autant qui peuvent être employés.
198
Déjà la cognée est mise à la
racine du système chrétien nominal — Babylone, la “chrétienté” — comme elle
le fut pour le système judaïque nominal au premier avènement. Ce grand
système, que les “oiseaux du ciel” habitent et souillent profondément, est
devenu en fait le repaire de tout oiseau impur et odieux (Luc 13 : 18, 19 ;
Apoc. 18 : 2) ; il va être abattu et ne trompera plus le monde. A sa place,
il y aura le véritable olivier, dont les racines sont les promesses de Dieu,
dont les branches sont les vrais et fidèles consacrés de l'Age de l'Evangile
dont les noms sont “écrits dans les cieux” ; chacun verra qu'ils sont les
seuls véritables cohéritiers et la femme de l'Agneau. Apoc. 17 : 14.
L'ÉPREUVE
ET LE CRIBLAGE
DE LA CLASSE DU SANCTUAIRE
Sortit de Babylone est un pas et un
long, vers la victoire complète, mais ce n'est en aucun sens le dernier et
gardons-nous de nous reposer sur nos lauriers après chaque pas en avant dans
cette voie.
199
“Au gain tu ne dois croire,
Au repos te livrer,
Tant que ton front, de la
victoire,
N'ait porté le laurier.”
“Toute une foule de témoins
Vigilamment te garde
:
Le chemin fait importe
moins,
Mais, devant toi, regarde !” |
La sortie de Babylone a été
généralement précédée par d'autres étapes d'obéissance, qui avaient à leur
tour exercé et fortifié le caractère en vue des batailles et des victoires
subséquentes. D'autres possibilités, d'autres épreuves suivent encore pour
que nous ayons la possibilité d'en triompher. Paul dit à cet égard : “Christ
nous a placés dans la liberté en nous affranchissant ; tenez-vous donc
fermes et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude” (Gal. 5
: 1). Toute personne qui comprend ce qu'est la liberté des enfants de Dieu
et l'affranchissement complet des liens de Babylone, doit s'attendre à ce
que le grand adversaire essaie de le mettre dans d'autres chaînes ou de le
faire trébucher. Le Seigneur permet ces dures épreuves afin que la classe
qu'Il choisit maintenant puisse être manifestée et préparée pour son service
dans le Royaume de gloire.
Dans la moisson judaïque, il y a
un bel exemple de cette épreuve et de ce criblage préfigurant ce que nous
pouvons attendre au temps actuel. Au premier avènement, notre Seigneur et
ses disciples représentaient le temple ou le sanctuaire duquel il dit :
“Vous n'êtes pas tous purs”. Lorsque Israël nominal eût été rejeté, en l'an
33, alors une dure épreuve vint frapper ceux qui représentaient le temple de
Dieu, afin de séparer les purs d'avec les impurs. Pierre fut criblé et fut
sur le point de succomber (Luc 22 : 31 ; Matth. 26 : 74, 75 ; Jean 21 :
15-17), mais comme il était “pur”, honnête de cœur, il put finalement
triompher. Judas également fut éprouvé, montra qu'il était impur, disposé à
vendre la vérité pour un avantage terrestre, qu'il était prêt à renier son
Maître pour de l'argent, alors même qu'il l'embrassait pour faire croire
qu'il l'aimait.
200
Il y a précisément ici dans cette
moisson, un sanctuaire purifié auquel sont étroitement associés quelques
éléments impurs. Depuis le rejet de Babylone en 1878 et l'appel qui fut
adressé aux fidèles encore en elle pour en sortir, une oeuvre d'épreuve et
de criblage s'est poursuivie parmi ceux qui sont sortis d'elle. Sans aucun
doute, Pierre et Judas étaient des types des classes correspondantes dans la
moisson actuelle, parmi ceux qui sont sortis de Babylone et ont été purifiés
de beaucoup de ses souillures doctrinales — une classe de ceux qui restent
fidèles au Seigneur et à la vérité, et une autre classe dont les membres se
prouvent infidèles et ne cherchent plus à connaître le Seigneur, mais
s'engagent dans de mauvaises et fausses doctrines, souvent pires que celles
d'où ils sont sortis autrefois.
Cette épreuve et ce criblage de
ceux qui forment le temple dans la moisson actuelle, depuis 1878, furent
préfigurés par l’œuvre-type de purification accomplie par notre Seigneur
dans le temple-type d'Israël, après être entré comme Roi à Jérusalem et
après avoir annoncé le jugement contre l'Eglise juive nominale. Après avoir
déclaré à Israël que sa maison lui serait laissée déserte, Jésus se rendit
au temple, qui était un type du temple véritable ou sanctuaire, il prit un
fouet de cordes, chassa les changeurs d'argent et renversa les tables de
ceux qui vendaient des colombes.
Le fouet de cordes employé dans
cet acte-type représentait les diverses vérités qui, dans la moisson
actuelle, corrigent, éprouvent ceux qui forment la classe du temple afin de
séparer les éléments impurs. Les vérités, qui maintenant se manifestent,
révèlent avec clarté la parfaite volonté de Dieu, l'importance d'une pleine
consécration à son service ainsi que les difficultés du chemin qu'il faut
parcourir pour suivre les traces du Maître ; ceux qui se sont associés aux
véritables consacrés avec des mobiles impurs sont continuellement flagellés
par la vérité, jusqu'à ce qu'ils soient forcés de se séparer de la classe du
sanctuaire.
201
Bien que plusieurs des paraboles de
notre Seigneur montrent la séparation générale de la classe du “sanctuaire”
de “l'armée” ou la grande masse de la prétendue chrétienté, il y en a deux
qui vont plus loin et montrent une nouvelle séparation, l'épreuve et le
criblage ultérieurs de ceux qui forment le sanctuaire, la séparation des
vainqueurs qui hériteront le Royaume (Apoc. 3 : 21), d'avec d'autres des
consacrés honnêtes qui, vaincus par l'esprit du monde, ont négligé de
sacrifier les présents avantages et honneurs des hommes en faveur des
honneurs plus élevés de Dieu.
La parabole des Dix Vierges
montre, il est vrai, la classe consacrée tout entière ou des vierges,
séparée d'avec Babylone, mais elle montre surtout une épreuve et une
séparation qui doivent intervenir aussi dans cette classe : des vierges
sages, remplies de foi, d'un amour ardent et de l'esprit de prompte
obéissance d'avec les vierges folles qui laissent refroidir leur premier
amour, leur esprit de zèle ardent et, par suite, se réduire leur foi et leur
promptitude à obéir. Les sages vivant en pleine harmonie avec leur alliance
d'entière consécration à Dieu, et veillant avec vigilance en ce qui concerne
le retour promis du Seigneur, sont prêtes à apprécier le joyeux message de
la moisson à reconnaître les indications prophétiques de la présence du
Maître, et à supporter toutes les épreuves que le Seigneur juge bon de leur
imposer pour prouver le degré de leur loyauté et de leur fidélité. Ces
vierges sages qui veillent, entendent le Maître frapper à la porte à travers
les paroles des prophètes annonçant sa présence ; elles acceptent avec joie
les pertes et les croix actuelles et les supportent humblement à cause de la
vérité, les considérant comme des indices précurseurs d'une paix, d'une
joie, de la gloire et de la bénédiction à venir plus durables.
202
Lorsque le frappement de la
prophétie fut entendu annonçant la présence du Seigneur en automne 1874, il
commença presque immédiatement à être reconnu et rapidement le cri fut
poussé : “Voici l'Epoux ! allez à sa rencontre”. Ce cri retentit toujours et
retentira jusqu'à ce que toute la classe des vierges consacrées aient
entendu et jusqu'à ce que leur foi et leur loyauté aient été éprouvées par
lui. Les sages, avec leur lampe (la Parole de Dieu) préparée et allumée, et
de l'huile (le saint esprit) dans leur vase (leur cœur), reconnaîtront
toutes la présence de notre Seigneur. Disposant leurs affaires et leur
conduite en accord avec leur foi, elles iront à la rencontre de l'Epoux
bien-aimé et elles prendront place avec lui au festin des noces.
La coutume du mariage chez les
Juifs constituait une belle illustration des fiançailles et du mariage de
l'Eglise avec Christ, son Seigneur. Les fiançailles étaient un contrat
formel réciproque avec de solennels serments de fidélité de part et d'autre.
La femme demeurait chez son père jusqu'au moment où elle était conduite à la
demeure de son époux, soit environ une année après les fiançailles ou
mariage. La consommation de l'union consistait dans la réception de la femme
par l'époux dans la demeure préparée pour elle par ce dernier ; on la
célébrait par une grande fête qui durait plusieurs jours qu'on appelait la
Fête Nuptiale. A une heure déterminée, l'époux allait chercher son épouse,
qui l'attendait, prête à le recevoir, à le suivre dans leur future demeure
et à participer à la fête qu'il avait préparée, suivie de ses compagnes qui
étaient d'autres vierges portant des lampes et tous les apprêts nécessaires.
203
Dans la parabole, il n'est pas
parlé de l'épouse, mais il est dit que l'Epoux vient pour les “vierges
sages” et que celles-ci l'accompagnent et entrent avec Lui dans la salle des
réjouissances préparées. Combien cette figure est appropriée et nécessaire ;
en effet, l’épouse de Christ est composée de nombreux membres ou personnes
fort bien représentées par les vierges sages. Les vierges folles qui
recevront la lumière et l'expérience plus tard, mais ne pourront obtenir
l'élévation glorieuse des “sages”, la classe de l'épouse fidèle, formeront
la classe mentionnée dans le Ps. 45 : 14,15 (D.), comme les vierges ses
compagnes qui la suivent et qui, au temps marqué, seront favorisées, mais
moins hautement par le Roi.
L'attitude des vierges sages
prêtes, veillant et attendant la venue de l'Epoux, représente à propos la
seule attitude convenable de la fiancée du Seigneur, l'Eglise vraiment
consacrée. Une épouse qui négligerait ses préparatifs pour l'événement le
plus important de sa vie, montrerait qu'elle n'est pas digne de cet honneur
; il en est de même pour l'Eglise : “Quiconque a cette [si grande] espérance
en, lui se purifie”, S'efforce d'être dans une attitude de cœur et de vie
agréable à l'Epoux, et attend et désire ardemment l'union et la fête bénies
promises par celui qui a dit: “Je vais vous préparer une place, je
reviendrai et je vous prendrai avec moi”.
Dans cette parabole, deux choses
sont évidentes tout d'abord que cet aspect spécial de la vérité (la
connaissance de la présence de l'Epoux) n'est pas destiné au monde en
général, ni à l'Eglise nominale en général, mais seulement aux vierges ou
classe consacrée ; ensuite, il est évident que ce message de la présence de
l'Epoux causera la séparation qui éprouvera chaque membre de la classe des
vierges et manifestera les sages, les fidèles et les dignes d'avec les
vierges folles, infidèles.
204
Oh ! que de trésors de grâce sont
renfermés dans ce glorieux message: “Voici l'Epoux !” Jusqu'ici, c'est un
grand secret connu seulement des saints, car le monde ne peut pas le
recevoir. C'est une folie pour lui et il en sera ainsi jusqu'au moment où
toutes les vierges auront entendu l'appel et où les sages parmi elles seront
toutes entrées dans la salle des noces jusqu'à ce que “la porte soit fermée”
et que “le feu dévorant” du grand temps de détresse qui s'ensuivra fasse
voir (reconnaître) à chacun que le Seigneur est présent et son règne
commencé.
Avec quelle grâce royale le
message de Jéhovah vient à ses humbles serviteurs et servantes : “Ecoute,
fille ! et vois et incline ton oreille, et oublie ton peuple et la maison
[la parenté, les espérances, les ambitions, les projets humains] de ton père
[d'Adam]. Et le Roi [le Seigneur Jésus] désirera ta beauté ; car il est ton
Seigneur, adore-le” (Ps. 45 : 10,11-D.). Quels sont donc ceux qui recevront
une telle faveur ? Ce sont “les appelés, et élus, et fidèles”. “La fille du
Roi [la fille de Jéhovah car tel est le titre possédé par l'épouse de
Christ] est toute gloire à l'intérieur”. Sa beauté est celle de la sainteté.
Extérieurement, aux yeux du monde, elle n'est pas glorieuse et comme son
Seigneur dans son humiliation, elle est méprisée et rejetée des hommes. Mais
il n'en sera pas toujours ainsi, et comme son Seigneur, l'ayant suivi dans
l'humiliation, elle aura aussi part à sa gloire. Comme nouvelle créature,
elle sera au propre temps revêtue de sa nature divine. “Son vêtement [quand
elle sera glorifiée] est de broderies d'or” — l'or étant le symbole de la
nature divine. “Elle sera amenée au Roi en vêtements de brocart” — dans la
simple robe blanche de la propre collection du Seigneur, la robe de sa
justice, sur laquelle elle aura brodé avec beaucoup de soin les magnifiques
ornements des grâces chrétiennes. Grande sera la joie dans les cieux et sur
la terre lorsque l'entrée dans le palais du Roi lui sera richement accordée
(2 Pi. 1 : 5-8, 11). Plusieurs diront : “Réjouissons-nous et tressaillons de
joie et donnons lui gloire ; car les noces de l'Agneau sont venues et sa
femme s'est préparée” (Apoc. 19 : 7). “Et, avec une offrande, la fille de
Tyr [les puissants de la terre], les plus riches du peuple rechercheront ta
faveur... Je rappellerai ton nom dans toutes les générations : c'est
pourquoi les peuples te célébreront à toujours et à perpétuité.” — Ps. 45 :
12-17 - D.).
205
Combien se prouveront
véritablement “sages” les consacrés qui, laissant de côté les attraits du
monde, les espérances et les valeurs terrestres, attendant le Bien-aimé et
le désirant de tout leur cœur, seront prêts et jugés dignes de la grandiose
élévation promise comme l'Epouse, la femme de l'Agneau.
“Oh ! puissions-nous, Epouse de
l’Agneau
Avoir une part de tes charmes.”
Puisque prendre leur lampe et
suivre l'Epoux, signifie pour eux tout abandonner pour suivre Christ au
temps actuel de sa présence, cela équivaut à quitter Babylone où,
jusqu'alors, les vierges étaient principalement demeurées ; car la vérité
manifestée à la lumière de la moisson indique clairement cette séparation du
froment d'avec l'ivraie. Une préparation soigneuse de la lampe révèle ce
fait aux vierges sages qui possèdent le saint esprit de consécration et
d'obéissance. Celles qui possèdent cette “huile” auront aussi la lumière et,
appréciant leur privilège, suivront joyeusement et promptement “l'Agneau
partout où il va”.
206
Les vierges folles, au contraire,
manquant d'huile, n'obtiennent pas une claire lumière au sujet de la
présence de l'Epoux et étant surchargées par les soucis et les plans, etc.,
de la vie présente, n'approfondissent pas pleinement ce sujet, et, en
conséquence, s'arrêtent, hésitent à quitter Babylone, et sont, dans une
certaine mesure, indifférentes, ne croyant guère à la présence de l'Epoux.
Si d'autres les pressent d'accélérer le pas, elles partent avec regret ;
telle la femme de Lot, elles sont constamment disposées à regarder en
arrière. C'est à celles-là que le Seigneur dit : “Souvenez-vous de la femme
de Lot” (Luc 17 : 32). Il leur dit encore : “Quiconque met la main à la
charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au Royaume de Dieu”.
Dans la parabole, rien n'indique
que les vierges folles se rendent compte de leur “folie” (*),(*) [ Dans le
sens moins fort de “sottise”. – Trad. ] jusqu'au moment où il n'est plus
possible d'entrer au festin. Alors elles comprennent toute leur sottise
d'avoir pu croire que le Seigneur voulait les reconnaître comme des membres
de son épouse, des cohéritiers, alors qu'elles étaient tout au plus des
disciples tièdes et indifférents. Beaucoup de gens, aujourd'hui, “hautement
estimés des hommes” et connus pour leurs “miracles”, seront au nombre des
désappointés.
ET LA PORTE FUT FERMÉE
La proclamation de la présence de
l'Epoux, le départ pour aller à sa rencontre, l'entrée avec lui dans la
salle des noces, se poursuivent toujours et se poursuivront jusqu'à ce que
toutes les vierges sages soient “marquées du sceau sur leurs fronts” par une
connaissance suffisante de la vérité de la moisson pour les séparer de
Babylone, et pour les rendre capables d'entrer avec l'Epoux au festin
préparé. A ce moment là, lorsque toutes les vierges auront été éprouvées par
cette vérité présente, la porte de l'opportunité sera fermée, et personne
désormais ne pourra entrer au festin, car dit le Maître, je suis celui “qui
ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n'ouvrira” (Apoc. 3 : 7). Et
lorsque les vierges folles viendront frapper à la porte après sa fermeture,
cherchant à entrer, elles diront : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous”. Il leur
répondra : “Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.” De ceux qui
ont honte du Maître et de sa Parole maintenant, et sont en somme
indifférents à leur égard, il aura aussi honte d'eux lorsqu'il paraîtra en
gloire et en puissance, avec tous ses saints et fidèles messagers, les
vierges sages élevées et glorifiées avec lui.
207
La porte fermée, comme on le voit,
ne concerne en rien les gens du monde. C'est la porte du banquet des noces ;
elle ne fut jamais ouverte qu'à des consacrés, à la classe des vierges.
Aucune autre classe ne fut jamais invitée à y entrer et la porte se ferme
lorsque les vérités de la moisson ont criblé et séparé tous les bouillants
et les sincères qui ont observé leur contrat d'alliance des froids, des
tièdes, de ceux qui sont surchargés de soucis et qui négligent de remplir
les obligations de leur contrat. Grâce à Dieu, cette porte n'est pas celle
de la miséricorde divine, ni même la porte de toute faveur, mais c'est la
porte d'accès à la plus haute et unique faveur du cohéritage avec Christ
comme son Epouse. Mais lorsque cette porte se ferme pour ne plus jamais
s'ouvrir à leur frappement devant les vierges folles, bien qu'elles restent
ainsi au dehors, exposées à la grande tribulation du “mauvais jour”, où il y
aura des pleurs, des lamentations et des grincements de dents, elle les
laisse toujours dans les bras de l'amour et de la miséricorde de Dieu et
même dans sa faveur et à son soin spécial car les grandes tribulations par
lesquelles elles passeront sont destinées à purifier et à nettoyer ces
vierges alors repentantes et par là, à les rendre propres comme vases
d'honneur pour l'usage du Maître, mais pas du principal honneur auquel elles
avaient été appelées à l'origine mais duquel elles se montrèrent indignes.
Participant à un certain degré à l'esprit de Babylone, lui accordant une
certaine mesure, si petite soit-elle, de leur influence, Dieu les reconnaît
comme ayant part à ses péchés et, de ce fait, comme indignes d'échapper aux
plaies qui viennent sur elle. Ces plaies sont nécessaires non seulement pour
la destruction de Babylone, mais aussi pour la purification et la séparation
du “froment” imparfaitement mûr jusqu'ici restant en elle, les vierges
folles, intoxiquées et accablées à un certain degré par le vin de Babylone.
208
L'entrée avec le Seigneur dans la
salle des noces fut magnifiquement illustrée par le joyeux cortège nuptial
qui escortait l'épouse juive jusqu'à la demeure de son époux, au son de la
musique, les lampes allumées au milieu des démonstrations de joie. C'est
ainsi que l'épouse entrait dans la joie de son Seigneur et au festin qu'il
avait préparé pour elle. C'est ainsi que les vierges sages y entrent
maintenant. Leur joie commence lorsqu'elles apprennent pour la première fois
la présence de l'Epoux. Dès lors elles abandonnent avec joie toute autre
chose pour jouir de sa compagnie et du festin préparé. Par la foi elles
jouissent déjà du festin qui vient où l'Epoux présent leur fait savoir ce
que sont les très grandes et très précieuses choses qu'Il a en réserve pour
son Epouse élue et leur révèle la grande oeuvre consistant à bénir et à
rétablir le monde à laquelle l'Epouse aura le privilège de participer.
Certainement, alors que nous pénétrons dans la salle de réception et que
nous voyons ce que sera le festin des faveurs du Royaume, nous entrons déjà
dans les joies de notre Seigneur. Déjà, nous avons un avant-goût des bonnes
choses à venir. Déjà, nous nous délectons par la pensée, des riches trésors
de sa grâce. Par la foi, nous sommes déjà assis à la table du Maître, et
lui-même, selon sa promesse (Luc 12 : 37) est venu et nous sert.
209
Ce festin par la foi dans les
vérités précieuses découvertes dans cette moisson commença en 1875 [1874], à
la fin des 1335 jours (Dan. 12 : 12), au début de la moisson. Il est la
félicité prédite par le prophète disant : “Bienheureux celui qui attend et
parvient à mille trois cent trente-cinq jours !”
L'ÉPREUVE DE LA ROBE DE NOCE
Une autre des paraboles de notre
Seigneur (Matth. 22 : 1-14) montre une épreuve plus poussée encore de la
classe du sanctuaire, une épreuve et une séparation même parmi ceux qui ont
entendu et reconnu le message de la moisson. Les “vierges sages”, d'une des
paraboles, qui entrent aux noces avec l'Epoux et les “invités” de cette
parabole sont la même classe de consacrés qui, jusque là, sont restés
fidèles et obéissants. En fait, cette classe est représentée sous de
nombreuses figures différentes dont chacune a sa propre force particulière
d'illustration. Ils sont représentés comme des vierges sages, comme des
serviteurs attendant le retour des noces de leur Maître, comme des convives
à une noce, et comme une épouse. Ils sont le Corps de Christ, l'épouse
future de Christ, les soldats de Christ sous la direction de leur Chef, des
sarments en Christ, le cep, des rameaux d'olivier en Christ, des pierres
vivantes du temple dont Christ est la principale pierre angulaire, des
élèves dont Christ est le Maître, des brebis dont Il est le Berger, etc. En
examinant ces figures, nous devons nous souvenir que toutes sont des
illustrations distinctes entièrement indépendantes les unes des autres, et
nous devons chercher à découvrir dans chacune l'enseignement qui y est
contenu. Si nous essayons de mélanger ces figures, de nous demander comment
une pierre dans le Temple peut être un sarment de cep, comment des brebis
peuvent être des soldats, ou comment des convives d'une noce peuvent être
les serviteurs, ou l'épouse, nous n'arriverons jamais à les comprendre. En
réalité, nous ne sommes pas appelés à être des convives au banquet des noces
de l'Agneau, ni des serviteurs attendant son retour des noces, mais nous
sommes appelés à être l'épouse, quoique, à certains égards, nous dussions
être comme des serviteurs et comme ces convives — comme de fidèles
serviteurs par notre vigilance, par notre zèle attentif, et comme des
convives à d'autres égards.
210
Cette parabole sert à montrer ce
qui ne pourrait pas être bien illustré sous la figure de l'épouse qui
représente l'Eglise élue dans son ensemble comme la cohéritière de Christ.
Cette parabole montre à la fois le caractère de la préparation requise ainsi
que l'inspection personnelle des convives, inspection par laquelle
quelques-uns sont éliminés et d'autres acceptés. Ceux qui sont ainsi
inspectés sont représentés comme étant déjà dans la salle des invités. Ils
sont le froment rassemblé ou séparé de l'ivraie, les vierges sages séparées
d'avec les folles. Ils ont entendu et accepté les vérités de la moisson, et
par la foi ils se réjouissent à l'avance de la gloire et de la bénédiction
qui feront suite à leur union complète avec le Seigneur. Jusqu'à ce
moment-là, ils ont tous bien couru, mais jusqu'à ce qu'ils aient atteint la
fin de cette course : “Que celui qui croit être debout, prenne garde de
tomber”.
Dans cette parabole, la condition
imposée pour être accepté, pour être reconnu prêt est symbolisée par la robe
de noces. Dans les noces juives, l'hôte, selon la coutume, fournissait à
tous les convives l'habit de cérémonie — des robes blanches de lin. Le
convive qui aurait mis de côté la robe de noces offerte par l'hôte et se
serait présenté dans ses propres vêtements, aurait commis une grave
inconvenance, faisant preuve d'orgueil et de manque de respect à l'égard de
son hôte.
Comme symbole, la robe ou habit de
noces illustre clairement la justification de Christ à laquelle notre hôte,
Jéhovah Lui-même (Rom. 8 : 30-34), a pourvu ; elle est imputée à tous ceux
qui croient en Lui ; sans elle, nul ne peut être accepté aux noces de
l'Agneau, et sans elle aucun convive ne sera admis. L'invitation et la robe
de noces sont toutes deux nécessaires et la parabole montre que, seuls ceux
qui sont ainsi attirés sont admis même dans l'antichambre de la préparation
spéciale, dans la lumière de la vérité où l'épouse se prépare définitivement
(Apoc. 19 : 7). La robe et l'invitation, reçues et acceptées, ces convives
passent le court laps de temps (le temps de la moisson) qui précède le
festin du mariage, à ajuster leurs robes et à se donner mutuellement les
dernières retouches. Pendant qu'ils sont ainsi au travail, ils se délectent
déjà, par la foi, de la perspective qu'ils ont devant eux. L'Epoux, la
grande oeuvre future, leur héritage glorieux et leur travail de préparation
actuel, sont les thèmes constants de leurs pensées et de leur conversation.
211
Dans cette antichambre (ce temps
et cette condition de faveur), brillamment illuminée par l'exposition claire
de la vérité divine maintenant du temps marqué, à la fois les facilités et
les suggestions en vue de la pose finale de la parure et de la mise au point
complète pour le festin de noces sont accordées. Néanmoins malgré ces
conditions spécialement favorables, la parabole indique que quelques-uns,
sous la figure “d'un homme” feront affront à leur hôte, le Roi, en méprisant
et en enlevant leur robe de noces.
212
L'enseignement clair de cette
parabole est alors que l'épreuve générale et finale de ces “vierges sages”
qui, jusqu'alors, avaient été prêtes et dignes de leur appel, qui avaient
donc eu accès à une grande partie de la lumière de la moisson, sera une
épreuve de l'appréciation qu'elles ont du fait souvent rappelé dans les
Ecritures, à savoir qu'elles sont acceptées au festin non dans leur propre
mérite, uniquement, mais, en premier lieu parce que leur nudité et leurs
nombreuses imperfections sont couvertes par le mérite de celui qui donna sa
vie pour leur rançon, et dont la justice imputée, telle une robe, leur
permet seule d'être présentables et acceptables devant le Roi. Toutes
doivent porter la robe. Chacun peut broder la sienne avec bonnes oeuvres.
N'est-il pas remarquable et
significatif que cette épreuve soit l'épreuve générale, la plus importante
et la dernière ? Notre Père Céleste veut évidemment que personne ne fasse
partie de la phalange épouse de Son Fils si, auparavant il ne se rend
parfaitement compte de sa propre nullité, et s'il ne discerne pas clairement
que le grand Epoux est son Rédempteur, comme aussi son Seigneur et son
Instructeur.
213
Il semble étrange, aussi, que
quiconque a bien couru jusqu'ici dans la lice, puisse tomber lorsqu'il est à
la veille de voir ses espérances se réaliser ; pourtant, quand on est averti
qu'une telle possibilité existe, il appartient à tous les consacrés de
veiller et de prier, de peur de tomber dans la tentation ; car dans ces
derniers jours, il y aura les temps périlleux prédits par l'Apôtre (1 Tim. 4
: 1 ; 2 Tim. 3 : 1 ; 4 : 3-5). Néanmoins le danger ne sera pas tel que la
grâce divine soit incapable de soutenir tous ceux qui s'appuient avec
confiance sur le Bras Tout-Puissant. En effet, ceux qui suivent humblement
la voie étroite du sacrifice ne furent jamais mieux soutenus qu'en ces
derniers temps, ou mieux équipés avec toute l'armure de Dieu. Cependant,
aussi étrange que cela puisse paraître, les abondantes faveurs divines, la
révélation claire des plans gracieux de Dieu (en vue d'employer l'Eglise à
bénir toutes les familles de la terre pendant, le Millénium), au lieu de les
conduire à l'humilité et à une plus grande appréciation du merveilleux prix
de rançon par lequel la libération de la condamnation est accomplie et notre
appel à la nature divine et au cohéritage avec Christ assuré, paraissent
avoir un effet opposé sur certains. Ceux-ci perdent de vue leur indignité
personnelle aussi bien que la perfection sans tache du Seigneur ; au lieu de
comprendre qu'ils sont tout au plus des serviteurs inutiles”, ils semblent
voir dans leurs petits renoncements personnels pour la cause de la vérité,
quelque chose de — remarquable l'équivalent de ce que fit notre Seigneur
Jésus — et trouvent qu'autant que lui ils sont devenus indispensables à
l'exécution du grand plan des âges révélé par les Ecritures. Ceux-là sont
coupables de ne pas “tenir ferme la tête” (Col. 2 : 19 D. note - trad.) et
sa grande oeuvre de rédemption dans un respect convenable. Ils sont
condamnés parce qu'ils ont “tenu pour profane le sang de l'alliance par
lequel ils ont été sanctifiés” (et acceptés) (Héb. 10 : 29). Ils méprisent
l'esprit même de la faveur divine lorsqu'ils rejettent le “chemin” — le seul
chemin — et le seul nom donné sous le ciel et parmi les hommes, par lequel
nous devons être sauvés de la condamnation adamique et pleinement
réconciliés avec Dieu.
214
Ces gens sont représentés dans la
parabole par celui qui fut lié, empêché de faire un pas de plus vers le
banquet des noces, ou même vers plus d'appréciation de sa valeur et de ses
bénédictions et joies. Ils seront en fin de compte, entièrement rejetés de
la lumière et tomberont dans les “ténèbres du dehors” du monde et
participeront à l'inquiétude et aux désagréments du grand temps de détresse.
C'est pourquoi les vérités mêmes qui se développent maintenant en vue de
notre bien et de notre développement deviennent pour eux une occasion de
chute du fait qu'ils ne les exercent pas droitement. De même qu'Israël si
longtemps spécialement favorisé par Dieu devint orgueilleux, commença par se
croire réellement digne de ces faveurs, et indispensable au plan divin, de
sorte que Dieu lui retira toute faveur, il en sera de même de ceux qui,
aujourd'hui, après avoir bien couru un certain moment, ne restent plus
humbles, commencent à se croire dignes de se présenter devant Dieu dans leur
propre justice et prétendent avoir le droit de participer aux noces sans la
robe de noces de la justice imputée de Christ.
Si particulièrement triste qu'il
soit, ce trait prophétique montré dans la parabole que nous examinons
maintenant, nous le voyons s'accomplir actuellement et être avec beaucoup
d'autres une nouvelle preuve du fait que nous sommes dans la “moisson”.
Certains de ceux qui jouissaient des présentes faveurs spirituelles ont
ainsi dédaigné et mis de côté la robe de noces; ils parlent toujours de
Christ comme le Seigneur, mais ils méprisent et renient l'importance et
l'efficacité de l'acte même par lequel il devint leur Seigneur, et par
lequel ils furent jugés dignes de recevoir une invitation au mariage (Rom.
14 : 9 ; 5 : 2). Ils prétendent impudemment n'avoir pas besoin de Rédempteur
; puis, par des sophismes subtils et des textes bibliques tordus, ils se
persuadent et persuadent d'autres qu'ils peuvent entrer dans la bergerie par
une autre porte que par celle de la rançon, se revêtent de leur propre
justice que les Ecritures appellent un “vêtement souillé” ; et certains
prétendent qu'ils n'ont besoin ni d'Avocat ni de rançon, mais qu'ils ont été
immuablement élus par Dieu à la gloire céleste.
215
L'enlèvement de la robe de noces
par le rejet de la valeur du sacrifice — rançon payée par Christ, fit son
apparition pour la première fois au cours de l'été 1878 parmi ceux qui
étaient dans la lumière de la vérité présente. Depuis ce moment-là, tous
ceux qui sont entrés dans la lumière de la chambre des convives, la lumière
de la moisson, ont été mis à l'épreuve sur ce point-là. En présence même de
l'Epoux, l'erreur a pris pied et quelques-uns rejettent les robes de noces
indispensables. Quel émoi parmi les convives ! quelle division ! quel
criblage ! Ceux qui rejettent la robe désirent que d'autres fassent de même
; ils contestent quand les fidèles font des remontrances et la division
continue dans la chambre même des convives et, sans doute, se poursuivra
jusqu'à la dernière heure avant le mariage.
Pendant ce temps, le Roi-Epoux
invisible, mais présent, marque du sceau les fidèles méritants qui prendront
part à son festin ; et il permet cette épreuve finale que, dans la parabole,
il avait prédite. Le Roi s’informe auprès de chacun de ceux qui ont
abandonné la robe, disant : “Mon ami [camarade], comment es-tu entré ici en
habit de noces ?” C’est là un rappel bienveillant mais énergique à savoir
que le port de la robe était la condition même de son admission aux faveurs
reçues, et qu’il avait été fourni gratuitement. Nous mettons au défi ceux
qui, aujourd'hui, nient la valeur de la mort de Christ comme leur rançon, de
dire qu'ils sont arrivés à la lumière actuelle — la connaissance de la
présence du Seigneur et les autres choses profondes de Dieu, vues si
clairement aujourd'hui — sans avoir été revêtus de la robe au moment de leur
entrée dans la vérité. Personne n'a jamais pu entrer sans la robe : les
autres ne peuvent pas voir les choses profondes de Dieu (1 Cor. 2 : 7-14).
Aujourd'hui, comme dans la parabole, si l'on pose la question à ceux qui ne
portent plus la robe, ils restent “la bouche fermée”. Ils ne peuvent nier
que c'était pendant qu'ils portaient la robe qu'ils furent admis, et ils
n'aiment pas avouer cela.
216
“Alors le Roi dit aux serviteurs :
Liez-le pieds et mains, emportez-le et jetez-le dans les ténèbres du
dehors”. Les “ténèbres du dehors” sont celles qui enveloppent les sages de
ce monde, les ténèbres du raisonnement humain qui n'est pas guidé par la
Parole de Dieu, et qui n'est pas réglé par son Plan révélé de la rançon et
du rétablissement. Les chaînes ou entraves dont ils sont liés font de
ceux-là un exemple pour les consacrés, et cela aide tous ceux qui sont
vraiment fidèles à voir plus clairement la nécessité et la valeur de la robe
aux yeux du Roi. Les serviteurs chargés de lier le serviteur sans robe sont
ceux qui possèdent la vérité sur le sujet, et qui peuvent lier l'influence
de telles gens au moyen des témoignages des Ecritures sur la valeur et la
nécessité du précieux sang et de la robe de justice qu'il a achetée pour
nous. En luttant contre ces arguments des Ecritures, ceux qui ont ôté la
robe sont poussés hors de la lumière et jetés dans “ les ténèbres du dehors
” par leurs propres arguments et par leurs tentatives de se justifier
eux-mêmes. Pour eux, comme pour le monde, la croix de Christ est désormais
une pierre d'achoppement et une folie ; mais pour les fidèles, pour le
consacrés, par contre la croix est toujours “la puissance de Dieu et la
sagesse de Dieu”.
217
Ne perdons cependant pas de vue
que ceux de la parabole qui sont “liés” et “jetés dans les ténèbres du
dehors”, doivent d'abord avoir été dans la lumière de la vérité de la
moisson, et qu'ainsi, leur responsabilité et leur châtiment sont plus grands
que la responsabilité et le châtiment de personnes n'ayant jamais possédé
une telle faveur. Dans l'église nominale, des milliers suivent les
enseignements de leurs principaux conducteurs spirituels et mettent de côté
toute foi dans l'efficacité du précieux sang de Christ, qui est le prix de
la rançon du pécheur ; ces personnes-là ne sont pas entièrement responsables
de la chose, parce qu'elles n'ont pas été suffisamment éclairées sur ces
questions-là.”
Des milliers de prétendus
chrétiens n'ont jamais cru en Christ comme étant leur rançon ou comme celui
qui se substitua à eux pour payer leur dette à la justice divine qui les
condamnait à mort ; ces gens-là n'ont jamais porté la robe de sa justice
imputée, aussi n'est-il pas question d'eux dans la parabole. Dans cette
dernière en effet, il est parlé uniquement de personnes qui avaient
auparavant clairement apprécié la valeur de la rançon et qui, de ce fait,
avaient obtenu la grâce d'entrer dans la lumière spéciale du temps de la
moisson — temps de la présence du Roi, juste avant le festin des noces. Avec
quel soin ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté la bonne parole
de Dieu et les puissances de l'âge à venir, devraient-ils se garder de la
moindre suggestion à s'engager dans une voie qui est celle de la déloyauté,
de l'injustice et de la destruction. — Héb. 10 : 26-31 ; 6 : 4-8.
218
Dans l'étude de ces paraboles,
nous ne devons pas commettre l'erreur de supposer que toutes les vierges
sages sont déjà entrées pour le mariage — qu'elles ont pénétré dans la
chambre des convives où s'achèvent les derniers préparatifs spéciaux ;
n'allons pas croire, non plus, que la porte est fermée avant que
l'inspection générale dont parle la parabole ait commencé. La porte de
l'opportunité reste encore ouverte à tous les consacrés, revêtus par la foi
de la robe de noces de la justice de Christ, car le message “voici l'Epoux
!” retentit toujours ; les vierges sages sortent encore à la rencontre de
l'Epoux et entrent avec Lui pour le mariage ; quant aux vierges folles,
elles ne sont pas encore de retour avec de l'huile dans leurs vases. Mais,
depuis le moment où le “Roi entra” (depuis 1878, date parallèle
correspondant à celle où notre Seigneur prit possession de ses fonctions de
Roi des Juifs — Matth. 21 : 1-13), l'inspection des convives et leur mise à
l'épreuve relativement à la manière dont ils apprécient leur robe de noce,
se sont poursuivies sans interruption. De nouvelles vierges sages apprennent
encore que l'Epoux est présent et se rendent joyeusement à la fête. Par
contre, quelques-unes de celles qui étaient déjà entrées dans la salle, ont
montré qu'elles étaient indignes de rester dans cette chambre des convives
et ont été liées pieds et poings. On s'aperçoit, en effet, que leur
connaissance et leur compréhension de la vérité présente — de la présence du
Seigneur, de son oeuvre présente et future — commencent par devenir toujours
plus vagues ; ces personnes sont de plus en plus entraînées dans de faux
raisonnements reposant sur des bases fausses, elles retombent graduellement
ou rapidement, selon leur tempérament, dans la manière de voir et les
conceptions du monde ; ce sont bien là les “ténèbres du dehors” du monde
lorsqu'on les compare à la lumière intérieure, maintenant accessible aux
saints décemment vêtus de la robe de noces. Il est certain que toutes les
vierges qui entrent doivent être mises à l'épreuve sur ce point fondamental.
Ils sont heureux et sans crainte pendant cette épreuve, ceux qui peuvent
dire du fond du cœur :
219
“Mon espoir a son édifice
Sur Jésus, son sang, sa
justice
Je ne me fie en rien de
plus
Qu'au sûr et seul nom de
Jésus.”
“Je tiens sur Christ le Roc
puissant,
Autre sol est sable
mouvant.”
Et ceux là peuvent chanter
avec allégresse
“Le Prince de ma paix est
présent,
Sur moi son visage rayonne
;
Bien-aimé, dit-il
attendrissant,
Ma douce paix, je te la
donne
La croix couvre ma misère,
Le passé est sous le sang ;
En Jésus, ma foi est
entière
Et j'obéis au Dieu vivant.” |
220
Une “Porte” ouverte symbolise une
occasion d'avoir accès à certaines conditions, à certains privilèges ; une
porte fermée représente la fin, le terme de ces privilèges ou opportunités.
Le privilège, l'invitation ou l'opportunité de l'Age de l'Evangile
accordant, sous certaines conditions, aux croyants en Christ, l'entrée dans
un héritage commun avec lui dans le Royaume céleste et à la nature divine
constitue la “porte” par laquelle nous “avons accès à cette grâce [faveur],
dans laquelle nous demeurons fermes”, à savoir, l'espérance d'avoir part à
la gloire de Dieu (Rom. 5 : 2). Cette porte, qui est restée ouverte pendant
l'Age tout entier, doit se fermer à un moment donné, et la parabole des
vierges marque cette fermeture ; — la fin de toutes ces faveurs et
opportunités, Cette parabole des vierges dépeint simplement les événements
qui se déroulent à la fin de l'Age actuel parmi les membres de la véritable
Eglise vivant à ce moment là. La “porte” dans cette parabole représente
certains privilèges spéciaux, l'accomplissement final et le but de toutes
les faveurs de l'Age de l'Evangile, seront ouverts aux “vierges sages” au
temps de la moisson ; la fermeture de la porte, lorsque tous les membres de
cette classe auront eux-mêmes profité de ces privilèges, représente la
cessation de toute la faveur et de tous les privilèges de l'Age de
l'Evangile, car le festin représente en totalité les avantages et privilèges
de l'Evangile, étant une figure de la grande consommation à laquelle toutes
les autres faveurs aboutissent — les gloires promises du Royaume.
Considérez cette “porte”
d'occasion et de privilège qui doit bientôt se fermer. Notre Seigneur
l'appela une porte, et déclara que, pendant l'Age de l'Evangile, il serait
difficile de la trouver et d'y entrer; il nous recommanda de faire tous nos
efforts pour y entrer, si nous voulons avoir part à l'immortalité et aux
honneurs du Royaume auxquels elle mène, car nulle autre porte n'y conduit.
“Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, beaucoup, je vous le dis
chercheront à entrer, et ne le pourront pas quand le Maître de la maison se
sera levé et aura fermé la porte” (Luc 13 : 24, 25). Comme nous l'avons
déjà vu, (*)(*) [ Vol. 1. p. 244.] la voie étroite est celle du sacrifice de
soi-même au service et du plan et de l’œuvre de Dieu. Ce chemin est rendu
étroit par les circonstances du temps actuel, par l'opposition de l'esprit
du monde contre la vérité et la justice, de sorte que tous ceux qui veulent
suivre les traces de notre Conducteur et Précurseur trouveront le chemin
étroit ou difficile et doivent souffrir la persécution. Suivre les traces de
notre Seigneur dans cette voie étroite implique non seulement une conformité
passive à sa disposition ou esprit, mais aussi déployer un zèle actif et
énergique pour proclamer sa vérité en toute circonstance. Tous ceux qui
suivent ce chemin étroit, qui sont fidèles comme le fut Jésus, jusqu'à la
mort, participent à ses souffrances et, au temps marqué, ils auront part à
sa gloire lors du festin des noces, dans la gloire qui sera révélée à son
apparition et à son Royaume. – Phil. 3 : 10 ; 1 Pi. 4 : 13.
221
Lorsque nous contemplons son
achèvement glorieux, l'occasion de marcher dans le chemin étroit du
sacrifice de soi-même pour la cause de la vérité est la plus grande faveur
qui fût jamais offerte à une créature quelconque. Le privilège de souffrir
avec Christ et pour sa cause après l'avoir d'abord reconnu comme notre
Rédempteur, est donc la porte et la seule porte d'accès par laquelle la
gloire future réservée à l'épouse et cohéritière Christ peut être atteinte.
La fermeture de cette porte
pourrait être indiquée de trois manières : tout d'abord par une déclaration
définie de la Bible indiquant la date exacte ; secondement par un changement
complet du sentiment public à l'égard de la vérité, changement qui ferait
cesser toute opposition à la vérité et supprimerait toute souffrance avec
Christ pour la cause de la vérité (Rom. 8 : 17) ou troisièmement, par un
état de choses survenant dans le monde et empêchant toute occasion d'un tel
travail, ne permettant plus à des candidats d'entrer dans l’œuvre de
développer et de prouver leur amour et leur fidélité par leur activité et
leur endurance.
222
Bien que nous soyons informés avec
précision que la porte se fermera à un certain moment au cours de cette
période de la moisson ou fin de l'Age, la Bible n'en fixe pas la date exacte
; et bien qu'après le grand temps de détresse, il y aura un grand changement
du sentiment public à l'égard de la vérité et de la justice, cependant,
nulle part il n'est indiqué qu'un tel état de choses sera réalisé avant
l'achèvement complet de la moisson. Nous avons cependant tout lieu de croire
que la porte sera fermée par le temps de grande détresse, car, selon, les
Ecritures, avant que le jour millénaire soit véritablement levé, il y aura
une sombre nuit où personne ne petit travailler : “Le matin vient et la nuit
aussi”. — Es. 21 : 12. Voir aussi Vol. 2, chap. 8.
Le chemin étroit qui nous est
ouvert est le privilège et l'occasion de travailler avec notre Seigneur
maintenant, pendant que la mise en pratique de son esprit de douceur, de
zèle et de fidélité envers Dieu et la vérité nous coûtera nos avantages
terrestres, pendant que la défense de sa cause et des vérités qu'il
enseigna, nous rendront, pour dire le moins, impopulaires, pendant que nous
serons blâmés, censurés, calomniés et persécutés sous une forme ou sous une
autre, parce que nous nous serons efforcés d'honorer son nom, de bénir nos
semblables par la vérité, le faire luire notre lumière. Si la porte étroite
ouverte indique le privilège de tout sacrifier fidèlement jusqu'à la mort,
il s'ensuit que la fermeture de toute opportunité semblable d'une telle
communion dans le service et la souffrance doit être aussi la fermeture de
la porte, la fermeture du chemin étroit qui conduit à la gloire et au
cohéritage futurs, notre règne avec Christ étant conditionné par notre
fidélité à son service qui, aujourd'hui, signifie souffrir avec Lui. — Rom.
8 : 17 ; 6 : 8.
223
Souffrir avec Christ, nous l'avons
vu, n'a rien de commun avec les souffrances ordinaires qui sont le partage
de tous les humains déchus ; il s'agit seulement des souffrances qui
résultent, plus ou moins directement, du fait de suivre l'exemple de Christ,
en proclamant des vérités impopulaires et en démasquant des erreurs
populaires. Telles furent les causes des souffrances de Christ, et telles
seront les causes des persécutions, des souffrances et des pertes
qu'éprouveront tous ceux qui suivent ses traces. Ils auront part à ses
souffrances maintenant et, à la fin, ils seront jugés dignes d'avoir part à
la récompense d'une telle fidélité au principe. Pendant tout l'Age de
l'Evangile, c'est avec une telle fidélité qu'ils ont semé et arrosé la bonne
semence des doctrines de Christ par un travail de sacrifice et ont fait
preuve d'endurance sous l'opprobre. De nos jours, à la fin de l'âge, ils
doivent faire preuve d'une fidélité et d'une endurance analogues dans
l’œuvre de la moisson qui suit son cours, à savoir, donner leur vie, soit
selon les exigences d'une manière graduelle jusqu'à l'épuisement complet au
service du Maître, une mort journalière, soit d'une manière plus rapide, une
mort soudaine en martyrs.
Le mérite pour l'Eglise vierge de
devenir l'épouse, la femme de l'Agneau, consiste non simplement dams
l'innocence quoiqu'elle sera sainte et “sans tache, ni ride, ni rien de
semblable” (Eph. 5 : 27), rendue “plus blanche que la neige” dans la source
débordante de l'amour qui rachète, le mérite de son Rédempteur. Ceci est
nécessaire à tous ceux qui seront jugés dignes d'obtenir la vie éternelle,
sur quelque plan que ce soit. Cependant, pour être l'épouse de l'Agneau,
l'Eglise doit être non seulement une vierge par sa pureté, elle doit être
non seulement débarrassée de toute alliance et intimité coupables avec le
monde, mais elle doit être plus, -beaucoup plus que tout cela : elle doit
ressembler de si près à son Seigneur, et suivre ses traces et ses
enseignements si complètement qu'elle acceptera à cause de cela de souffrir,
de subir le martyre comme le fit Jésus en défendant les mêmes principe de
vérité et de justice. Elle doit prouver qu'elle est animée d'un amour
dévorant (“consuming”) pour l'Epoux, faire preuve d'un dévouement
infatigable au service de son nom et de ses principes, jusqu'à être
méprisée, rejetée par le monde comme il le fut pour avoir obéi à ses
doctrines.
224
Pour former un tel caractère et le
rendre manifeste, il faut qu'elle soit mise à l'essai et éprouvée. Sa
confiance, son endurance, sa fidélité au Seigneur, dans l'ignominie comme
dans la bonne réputation, doivent être établies et manifestées. Ceux-là
seulement qui auront atteint un tel développement, subi de telles épreuves
et auront été trouvés fidèles, seront pour toujours possédés et reconnus
comme l'épouse et la cohéritière du Seigneur, l'héritier de toutes choses.
Il est écrit en effet: “Heureux l'homme qui supporte patiemment la
tentation ; car après avoir été [ainsi] éprouvé, il recevra la
couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment” - à un
tel degré. Ainsi, si nous avons une juste compréhension de ces choses, nous
devrions accepter avec joie toute mise à l'épreuve de notre fidélité, la
considérant comme une nouvelle occasion de montrer à l'Epoux la profondeur
et la force de notre amour, et aussi une autre preuve que nous sommes dignes
de son amour, de sa confiance et de la glorieuse élévation qu'il nous a
promise. Ceux qui auront part avec le Seigneur à la gloire à venir doivent
non seulement être appelés et acceptés, mais également fidèles jusqu'à la
mort. — Apoc. 17 : 14.
225
Ainsi, la porte de l’opportunité de
s'engager, avec Christ notre Seigneur dans l’œuvre de l'Age de l'Evangile,
sera fermée quand viendra la nuit “où personne ne peut plus travailler”.
Alors, tous ceux dont le caractère n'aura pas été suffisamment développé par
un service fidèle, qui n'auront pas fait la preuve de leur affection, de
leur dévouement, de leur amour et de leur zèle envers le Seigneur et sa
vérité ne pourront plus le faire (Matth. 10 : 37 ; Marc 8 : 38). Selon
l'indication, de la parabole, ils montreront qu'ils sont des “vierges
folles”, car ils ont laissé échapper la grande et glorieuse occasion de
souffrir avec lui et pour la cause de celui avec lequel ils auraient été
heureux de régner. A ce moment-là, le nombre complet, prédestiné par Dieu,
de ceux qui doivent constituer et compléter l'Eglise aura été atteint, tous
ceux qui seront compris dans ce nombre auront été appelés, choisis et auront
démontré, dans les épreuves, qu'ils sont fidèles et “semblables à l'image de
son Fils” (Rom. 8 : 29). La moisson sera alors achevée, la saison de l'été
de faveur sera terminée, et il ne restera plus qu'à brûler l'ivraie, à
nettoyer le champ (le monde, l'humanité) et à le préparer complètement pour
les semailles millénaires beaucoup plus grandes.
La fermeture par cette nuit,
arrêtera évidemment tout travail de diffusion de la vérité ; le public, en
général, ne la comprenant pas, l'accusera probablement d'être la cause
principale de l'anarchie et de la confusion qui règneront alors, au lieu de
la voir sous son jour véritable, comme un signe précurseur de la pensée et
de la révélation divines concernant les prochains troubles du monde et leurs
vraies causes. Nous ne pensons pas non plus que la venue de la nuit et la
fermeture de la porte seront soudaines, mais plutôt que l’œuvre de la
moisson se terminera par le fait d'empêchements et d'obstacles graduels.
226
Le temps présent est consacré à la
marque du sceau sur le front des serviteurs de Dieu avant les bourrasques de
la tempête (Apoc. 7 : 2, 3). Chaque vierge sage devrait apprécier le
privilège de ce temps présent qui lui permet à la fois d'être marquée du
sceau intellectuel de la vérité présente et de s'engager dans l’œuvre de la
moisson qui consiste à sceller d'autres personnes appartenant à la classe du
froment, à les réunir dans le grenier de la sécurité, avant que la nuit soit
arrivée et que la porte de toute occasion de travail soit fermée.
Que l'opportunité favorable
actuelle soit très courte, cela est manifeste du fait qu'il ne reste qu’une
période de vint-quatre ans (*)(*) [Ecrit en 1890. - Trad.] pour que la
moisson soit achevée ; lorsqu'elle sera complètement terminée, le règne du
mal aura pris fin et le glorieux jour millénaire sera inauguré. Après cette
période, nous verrons descendre la sombre nuit et la plus grande détresse du
monde aura lieu. Les ténèbres épaisses qui doivent précéder le jour glorieux
s'approchent : “Le matin vient et la nuit aussi” ; ce sera “un temps de
détresse telle, qu'il n'y en a point eu depuis qu'il existe une nation”.
Observons que lorsque la nuit
viendra, lorsque les moissonneurs devront cesser leur travail, cela prouvera
que l’œuvre finale de l'Age de l'Evangile est achevée, que les membres de
l'Epouse de Christ au nombre élu ont tous été “scellés” et “rassemblés” dans
une condition de séparation d'avec le monde, dans la condition du grenier
(Matt. 13 : 30). Dieu ne permettra pas à quoi que ce soit d'entraver son
oeuvre avant qu'elle soit finie. A ce moment-là, tous les vrais et fidèles
serviteurs de Dieu auront été scellés sur leur front, l’œuvre de l'Age de
l'Evangile étant terminée, personne ne pourra plus désormais entrer dans
cette oeuvre ou récolter sa riche récompense prédite dans les “très grandes
et très précieuses promesses” comme devant être la récompense des fidèles
qui entrent pendant que la “porte” est ouverte. 2 Pier. 1 : 4.
227
Mais il ne faudrait pas conclure
de ceci que tous les élus entreront en possession de leur récompense dès
qu'ils auront fait preuve de leur fidélité. Il est possible que plusieurs
d'entre eux soient appelés à vivre jusqu'à une heure avancée dans la nuit
sombre de la détresse, bien que nous pensions plutôt le contraire. “Ici est
la patience des saints ; [ici], ceux qui gardent les commandements de Dieu
et la foi de Jésus”. Ayant revêtu toute l'armure de Dieu, ayant résisté
hardiment à l'erreur en présentant et en défendant courageusement la vérité
pendant le mauvais jour, lorsque de gigantesques erreurs s'étalent
effrontément partout, l'exhortation adressée aux saints est de “tenir ferme
après avoir tout surmonté”, étant recouverts de l'armure complète, munis de
l'épée de l'esprit toujours prête à la défense, en veillant, en persévérant
et en priant pour tous les saints. Tous auront besoin de patience, afin
qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, ils obtiennent ce qui est
promis. — Apoc. 14 :12 ; Eph. 6 : 13 ; Héb. 10 : 36.
Il doit être clairement compris
que la fin du haut-appel invitant au cohéritage avec notre Seigneur Jésus
dans le Royaume de Dieu n'est pas la fermeture de la porte de la parabole
des vierges. L'“appel” général à cette faveur prit fin il est vrai, en 1881,
néanmoins, la “porte” est encore ouverte. L'appel est l'invitation générale
adressée par Dieu à tous les justifiés croyant au Rédempteur ; ils sont
invités à suivre Jésus dans ses pas de sacrifice de soi-même jusqu'à la mort
et à montrer ainsi qu'ils sont dignes de régner avec Lui dans la gloire.
Cette faveur commença à un moment bien déterminé : les disciples qui étaient
dans l'attente y furent admis le jour de la Pentecôte en l'an 33 de notre
ère. Cette faveur prenait fin, comme nous l'avons déjà vu à un moment
déterminé, en octobre 1881 (*).(*)Voir Vol. Il, Chapitre VII.
228
D'autre part, dans la parabole de
Matth. 25, la fermeture de la “porte” indique la fin de toute opportunité,
même pour les “appelés”, d'obtenir encore le prix du haut-appel. C'est la
fin de toute occasion de prouver sa dignité au prix par la fidélité dans le
service, car, dans la “nuit” où personne ne peut travailler (Jean 9 : 4),
toute occasion de service cessera. On voit par là que la porte, ou
l'occasion d'affermir notre vocation et notre élection, ne se ferme pas
nécessairement quand l'appel, ou invitation générale pour entrer adressé à
tous les croyants, cesse d'être proclamé. Pendant que la porte reste
ouverte, elle indique que tout croyant désireux d'entrer et de remplir les
conditions peut entrer bien que l'“appel” général, ou invitation ne soit
plus adressé. C'est un fait positif que la porte ou l'occasion de
travailler, de se sacrifier n'est pas encore fermée, n'est pas passée, bien
que l'appel général ait cessé en 1881.
L'Age de l'Evangile fut le temps
de l'appel, tout d'abord pour appeler des pécheurs à la repentance et à la
foi en Christ le Rédempteur et, secondement, pour appeler ces justifiés au
privilège considérable du cohéritage avec Christ dans son Royaume, à la
condition de suivre maintenant sa voie du sacrifice de soi-même jusqu'à la
mort, car telle est la condition à remplir pour avoir part à l’œuvre et aux
honneurs du Royaume dans l'âge millénaire. Le Seigneur nous ayant indiqué
que la fin de l'âge serait un temps de moisson, ce fait nous indique
clairement un changement radical — des semailles à la moisson, de l'appel à
l'épreuve des appelés et à l'achèvement de l' oeuvre commencée par l'appel.
229
Pour illustrer le changement
caractéristique de l’œuvre à la fin de l'Age de l'Evangile, notre Seigneur
se servit de la parabole du filet (Matt. 13 : 47-50) : “Le Royaume des cieux
est semblable à une seine jetée dans la mer et rassemblant des poissons de
toute sorte ; et quand elle fut pleine, ils [les pêcheurs] la tirèrent sur
le rivage et s'asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux et
jetèrent dehors les mauvais. Il en sera de même à la consommation du siècle
(âge) [de la moisson, Matth. 13 : 39] : les anges [les messagers, les
serviteurs de Dieu] sortiront et sépareront les méchants du milieu des
Justes et les jetteront dans la fournaise de feu [le grand temps de
détresse] ; là seront les pleurs et les grincements de dents”.
Dans cette parabole, le filet jeté
dans la mer (le monde) représente l'Eglise chrétienne nominale comme le
royaume de Dieu nominal en perspective ; le filet recueillit des poissons
(des hommes — Matt. 4: 19) de toutes espèces (de véritables chrétiens, des
chrétiens à demi-trompés et dupés et une multitude d'hypocrites). Lorsque le
filet est rempli (à la plénitude du temps de Dieu), il est amené sur le
rivage. On voit alors que “toutes les espèces” de poissons réunies dans
l'Eglise nominale ne sont pas propres au Royaume, quelles que soient
d'ailleurs leurs aptitudes ; à d'autres égards ; on voit aussi qu'à la fin
de l'âge — au temps de la moisson — l'appel ou l'invitation à avoir part au
Royaume cesserait, selon l'arrangement de Dieu, ce qui est représenté par le
filet tiré sur le rivage. Les pêcheurs commenceraient alors un travail tout
différent, ils feraient une oeuvre de séparation, réunissant les poissons de
l'espèce désirée, puis rejetant les autres, ceux qui sont indignes de la
faveur à laquelle ils avaient été appelés, car il y a “beaucoup d'appelés,
mais peu d'élus”. — Matt. 22 : 14.
230
L’œuvre séparatrice de cette
parabole est la même que celle de la parabole du froment et de l’ivraie ;
elle nous enseigne qu'il y aura un arrêt complet dans les semailles l'appel
qu'il y aura un changement dans le travail, la moisson ayant succédé aux
semailles. Les serviteurs du Seigneur qui, sous sa direction, changeront
ainsi de travail sont, dans les deux paraboles, appelés des anges,
c'est-à-dire des messagers spéciaux de Dieu. Ce sont ses disciples fidèles
qui, marchant humblement près de leur Seigneur, s'efforçant avec sincérité
de connaître son plan et de collaborer à son oeuvre, ne sont pas laissés
dans les ténèbres au sujet des temps et des saisons de Dieu (Matt. 13 : 11 ;
1 Thess. 5 : 4 ; Jér. 8 : 7-12). Naturellement, cette moisson — ce
rassemblement — ne concerne que ceux qui vivent au temps de la moisson et
non ceux qui moururent auparavant. Chacun de ces derniers, au terme de sa
course, fut noté, mis à part, en attendant sa position convenable dans le
petit troupeau glorifié, le Royaume proprement dit, ou en dehors. — 2 Tim. 4
: 8.
Le filet n'était pas destiné à
recueillir tous les poissons de la mer. Notre Seigneur, le grand Pêcheur en
Chef, voulait attraper un certain nombre de poissons d'une espèce
particulière, sans s'inquiéter de toutes les autres variétés qui entreraient
dans le filet avec eux. Lorsque le nombre des poissons de l'espèce
particulière désirée fut au complet et entré dans le filet, ce dernier fut
tiré au rivage afin de trier et de séparer les poissons. Nous devons
comprendre que la mission donnée au commencement de l'âge de jeter le filet
dans la mer (Matt. 28 : 19 ; 24 : 14) est terminée au moment où l'ordre est
ainsi donné de l'amener sur le rivage. Tous ceux qui veulent travailler
encore avec le Seigneur doivent maintenant obéir à ses directives et ne plus
s'occuper de la pêche en général, mais, par contre, prendre part à l’œuvre
actuelle de sélection et de rassemblement. Comme la vérité d'alors fut
l'agent de l'appel, de nos jours, ainsi c'est la vérité, la “vérité
présente”, la vérité de la moisson qui est l'agent du Seigneur pour éprouver
et séparer.
231
Aussi, lorsque les serviteurs du
Seigneur entendent sa voix par sa Parole, déclarant qu'il est temps
d'arrêter les semailles et de commencer la moisson, d'arrêter la pêche et de
commencer le triage des poissons, de cesser l'appel et de prêcher le message
de la moisson, dont le temps est arrivé, à ceux déjà appelés, c'est avec
joie et promptitude qu'ils suivront cet ordre s'ils sont fidèles. Dès lors,
ceux que le Maître a instruits touchant son plan des âges, ne sont pas dans
les ténèbres quant aux temps et aux saisons dans lesquels nous vivons
aujourd'hui ; ils ne devraient donc plus désormais chercher à semer la bonne
semence du Royaume dans le champ, dans le monde, mais devraient “donner la
nourriture au temps convenable” à “la famille de la foi” répandant parmi
ceux qui prétendent être des enfants du Seigneur, la bonne nouvelle du
Royaume tout proche, et de la grande joie et des bénédictions qu'il va
bientôt apporter à tout le peuple.
Il est étrange de dire que c'est
ce message des mesures d'amour prises par Dieu, dans la rançon, pour le
rétablissement de toutes choses par et au moyen du Christ Jésus et de son
corps glorifié, l'Eglise, le Royaume de Dieu (ce message qui devrait
réjouir, rafraîchir et unir tous les tendres cœurs chrétiens) qui doit
développer et rassembler dans l'union de cœur ceux de la classe fidèle
seulement pour les éprouver et les séparer de la masse nominale.
232
La moisson sera bientôt terminée;
alors celui qui sème et celui qui moissonne se réjouiront ensemble.
Aujourd'hui, les moissonneurs doivent se hâter dans leur travail dont
l'achèvement doit leur tenir tant à cœur, qu'ils prieront le Seigneur de la
moisson, le Moissonneur en Chef d'envoyer plus d'ouvriers dans sa moisson.
Bientôt, le laboureur de la nouvelle dispensation (la grande détresse
annoncée qui préparera le monde pour les semailles millénaires atteindra le
moissonneur de la dispensation actuelle. — Amos. 9 : 13. [Voir note IV].
LA SOIXANTE-DIXIÈME, SEMAINE D'ISRAEL EST UNE FIGURE DE LA FIN DE
LA FAVEUR DE L'AGE DE L'ÉVANGILE
On se souviendra que la
“soixante-dixième semaine” d'Israël — les sept dernières années de leur
temps de faveur — fut très exactement marquée à son début, à son milieu et à
sa fin ; nous croyons qu'il en fut ainsi afin que nous eussions des dates
précises à la fin de l'Age de l'Evangile de faveur à l'égard d'Israël
spirituel. Nous avons vu que le commencement de cette semaine fut pour
Israël charnel la date du commencement de son épreuve pendant sa moisson en
l'an 29. Elle commença par le baptême de notre Seigneur, lorsqu'Il fut
reconnu comme le Messie au Jourdain ; le travail de la moisson commença à ce
moment-là, le parallèle étant la reconnaissance de la présence du Seigneur
en 1874, au commencement de la moisson actuelle.
Le milieu de cette semaine
d'alliance, l'an 33, fut la date à laquelle Israël fut rejeté comme système
ou nation-église ; ce point chronologique fut marqué par la mort de notre
Seigneur sur la croix, et par les paroles qu'il prononça quelques jours
avant sa mort : “Votre maison vous est laissée déserte”. L'événement
correspondant actuel est le rejet, la fin de la faveur et la chute des
systèmes sectaires appelés la chrétienté ou “Babylone”, en 1878.
233
La seconde moitié de la semaine
d'alliance d'Israël charnel (3 ans 1/2, de l'an 33 à l'an 36) ne fut pas une
période de faveur nationale ou sectaire, mais une période de faveur
individuelle, accordant aux Israélites (non plus comme auparavant par les
canaux de l'Eglise nominale, mais individuellement à qui, personnellement,
désirait les recevoir), toutes les faveurs et les privilèges spéciaux de
l'alliance abrahamique jusqu'à la fin des soixante-dix semaines symboliques
qui étaient le terme de leur faveur marqué par le don de la faveur à
Corneille et aux nations (Gentils) en général. Ainsi, dans le parallèle
d'aujourd'hui, les 3 ans 1/2 depuis avril 1878 (date du rejet de la
prétendue chrétienté ou “Babylone”), conduisant à octobre 1881, furent le
terme de la faveur du haut-appel limité aux croyants individuellement [dans
Babylone]. Ainsi “l'appel” général (la faveur de cet Age de l'Evangile)
cessa en octobre 1881, exactement comme cela avait eu lieu à la date
correspondante, en octobre de l'an 36, lorsque la faveur judaïque prit fin.
La faveur judaïque consistait dans
l'offre (exclusive) du Royaume à Israël, l'appel aux enfants charnels
d'Abraham à profiter des privilèges et des opportunités qui leur avaient été
accordés sous l'alliance de la loi. Cet appel, faveur ou privilège cessa
totalement et définitivement au terme de leur semaine d'alliance, La faveur
de l'Evangile consistait dans l'offre du Royaume (faite exclusivement) aux
croyants en Christ — le “haut appel” de tous ceux qui étaient réconciliés
avec Dieu sous l'alliance de la grâce, qui pouvaient profiter de l'occasion
ainsi offerte (et devenir des membres de la “postérité” d' Abraham qui doit
bénir le monde) en s'associant avec Christ Jésus, leur Rédempteur, dans son
alliance par le sacrifice de soi-même, épreuve qui doit démontrer s'ils sont
dignes d'avoir part à l’œuvre et à la gloire à venir de Christ. C'est cette
faveur, cet “appel” ou invitation qui, nous l'avons vu, cessa complètement
et pour toujours en octobre 1881, point de temps parallèle à la fin de
l'appel ou faveur judaïque.
234
Il faut noter que la fin de la
faveur ou appel judaïque fut suivie par un autre appel général qui ne tenait
plus compte des Juifs et de leur faveur passée, mais qui comprit néanmoins
dans la suite, ceux des Juifs qui voulurent profiter de cet appel mondial en
devenant des croyants, en se rendant dignes de l'honneur du Royaume. La fin
de leur faveur passée était aussi réelle que s'ils n'avaient été invités à
quoi que ce soit après la fin de leur faveur ; tout aussi réelle que s'ils
avaient été invités après cela à une faveur inférieure ; mais elle est moins
remarquable du fait que l'appel général de l'Evangile, qui ne les excluait
pas, était le même appel élargi et approfondi, rendu applicable à tous les
croyants en Christ, de toutes les nations.
La fin de la faveur ou “appel”, en
1881, est suivie ou plutôt chevauchée par l'appel général de toute
l'humanité aux bénédictions et aux faveurs millénaires à des conditions de
foi et d’obéissance volontaires (non pas cependant un sacrifice jusqu'à la
mort). Cet appel est toutefois d'une nature inférieure, c'est une faveur
inférieure à celle qui venait de prendre fin, un appel à jouir des
bénédictions sous le Royaume, mais ce n'est plus un appel à faire partie de
la classe ointe du Royaume, Ce changement — cet arrêt, de la faveur élevée
et ce commencement d'une faveur inférieure sera peu remarqué au temps
présent, parce que le grand prix du Royaume et le co-héritage avec Christ
comme participants à la nature divine, ont été généralement perdus de vue
dans l'Eglise. La conception la plus haute des chrétiens relativement à la
récompense future, consiste généralement depuis des siècles, à croire qu’à
leur résurrection il leur sera donné des corps parfaits et qu'alors
affranchis de la maladie, des douleurs et des tristesses, ils jouiront de la
faveur de Dieu et auront la vie éternelle. Cette conception, quoique bien
éloignée des véritables privilèges offerts par le “haut appel” de l'Age de
l'Evangile, est en réalité une juste conception des privilèges bénis qui
seront accordés à l'humanité en général pendant l'âge millénaire, à tous
ceux des humains qui voudront obéir et rentrer en harmonie avec Dieu.
235
Il est un fait certain, c'est que
les seuls qui voient clairement les traits élevés et importants de l'appel
de l'Age de l'Evangile, les seuls qui pourraient annoncer ou exposer cet
appel, sont ceux-là mêmes qui voient dans la Parole de Dieu que la limite du
temps de cet appel fut atteinte en octobre 1881. D'autres, qui citent les
paroles de l'apôtre au sujet d'un “haut-appel de Dieu en Christ”, expliquent
en réalité l'appel inférieur, qui appartient à l'âge millénaire. Il en
résulte que l'appel général de l'Evangile, le vrai, est terminé ; personne
ne peut le prolonger, les uns parce qu'ils ne le comprennent pas et ne
peuvent l'exposer, les autres parce qu'ils savent qu'il doit avoir une fin.
Mais, si l'“appel” général est
terminé, la “ porte ” n'est pas encore fermée, car la fin de l'“appel” et la
fermeture de la “porte” sont deux faits distincts et séparés. La “porte”
reste ouverte pour permettre à certains d'entrer dans la course pour le
grand prix du co-héritage dans le Royaume après que l'“appel” général a
cessé. Dieu avait fixé d'avance le nombre de ceux qui devaient former
l'Eglise le “corps de Christ”. Il n'y aura donc ni un membre de plus ni un
membre de moins (ceci est enseigné dans les types décrits en Lev. 21 :
17-23). Dieu ne pouvait donc appeler ou inviter à cet honneur plus de
personnes que celles qui devaient compléter le nombre fixé d'avance. En
octobre 1881, sa Parole le montre, ce nombre était au complet. Depuis cette
date cependant, certains de ceux qui avaient répondu à l'appel général et
fait alliance avec Dieu, ont manqué d'observer leur contrat ; ils n'ont pas
couru de manière à obtenir le prix. La “porte” reste donc ouverte après la
fin de l'appel général, pour permettre à quelques-uns d'entrer dans la
course, de se sacrifier au service de la vérité, afin de remplacer ceux qui,
pendant l'inspection, peuvent rejeter la robe de noce de la justice de
Christ ; et aussi pour en remplacer d'autres qui, après avoir fait
l'alliance du sacrifice personnel dans le service, aiment le présent monde
et se laissent accaparer par ses préoccupations ou ses plaisirs, et manquent
d'observer les clauses de leur alliance.
236
On remarquera encore que la fin de
l'appel, en 1881, ne supprima en rien les privilèges des milliers de gens
qui avaient déjà accepté l'appel, et étaient devenus des serviteurs
consacrés de Dieu : cette fin d'appel ne mit à la porte aucun de ceux qui
étaient déjà entrés ; elle n'implique pas davantage que personne ne peut
plus entrer : ce fut simplement l'arrêt de l'invitation générale de Dieu.
Si, depuis peu seulement, vous
êtes arrivé à une connaissance très nette des très grandes et très
précieuses promesses des choses que Dieu a en réserve pour ceux qui
l'aiment, cela ne prouve pas que vous n'avez pas été appelé et accepté comme
un coureur pour ce grand prix, longtemps avant que vous eussiez compris la
grandeur et la magnificence de ce prix. Il est certain que personne,
acceptant cet appel, ne comprend au début toute la rugosité et l'étroitesse
du chemin ni la grandeur du prix à obtenir au bout du chemin. La clarté de
notre compréhension des promesses est pour nous la puissance de Dieu
travaillant en nous, pour nous fortifier et nous rendre capables de
surmonter les épreuves et les obstacles présents. Les très grandes et très
précieuses promesses nous sont dévoilées graduellement au fur et à mesure de
notre fidélité et de nos progrès afin que, par la force et par le courage
qu'elles nous donnent, nous devenions capables de courir pour obtenir le
prix. — 2 Pier. 1 : 4.
237
La classe des personnes qui
obtiendront le prix est non seulement appelée et choisie (acceptée), mais
aussi fidèle. Bien que l'appel général ait cessé, il est évident que
l'épreuve de la fidélité des appelés n'est pas encore achevée. Les fidèles
sont scellés et séparés de ceux qui ne sont pas fidèles à leur alliance de
sacrifice de soi-même. Les vierges sages sont séparées d'avec les folles
dont la folie consiste à supposer qu'elles peuvent courir pour les
récompenses d'honneur, de richesses du monde, etc., et en même temps courir
fidèlement pour obtenir le grand prix de gloire, d'honneur et d'immortalité
— conditions mêmes qui rendent Impossible une telle double course :
“L'homme dont le cœur est partagé est inconstant [instable] dans
toutes ses voies” ; “Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon”. — Jacq. 1 :
8 ; Matth. 6 : 24.
Lorsque toutes les fidèles
“vierges sages” auront achevé leur épreuve avec succès, et seront entrées
dans la joie du Seigneur, la “porte” de l'opportunité de faire partie de
cette classe sera fermée, et personne ne pourra plus entrer. Lorsque toutes
les sages seront entrées, le nombre prédestiné sera au complet alors le
Maître se lèvera et fermera la porte (Luc 13 : 24, 25 ; Matth. 25 : 10).
Notre Seigneur lui-même nous dit qu’à ce moment là beaucoup de gens
commenceront à voir les choses différemment — elles verront quels privilèges
et quelles occasions elles avaient autrefois de sacrifier et qu'elles ont
perdus. Lorsqu'elles chercheront à entrer, le Maître leur dira : Je ne vous
reconnais pas comme mon Epouse ; elle est au complet et je n'en ai qu'une
seule. Cependant, grâces à Dieu, d'autres textes des Ecritures montrent que
les vierges folles, bien que rejetées du haut-appel, leur conduite durant
l'épreuve les en ayant prouvées indignes, seront néanmoins favorisées et
seront reconnues dans une plus humble capacité dans la famille du Seigneur.
238
C'est pourquoi avant que la porte
se ferme, avant que le nombre déterminé des fidèles soit au complet, que
chacun s'efforce d'affermir son appel et son élection. A cette fin laissons
le Seigneur produire en nous par ces précieuses promesses et ces paraboles
explicatives le vouloir et le faire selon son bon plaisir.
Quelques-uns diront peut-être :
“Je crains de ne pas être l'un de ces appelés avant la fin de l'appel
général, en 1881, car, à ce moment-là, non seulement j'ignorais totalement
les choses profondes de Dieu mais plus encore : j'étais absolument un
étranger pour Dieu, et même j'étais un de ses ennemis, ne désirant nullement
faire alliance avec Lui et entrer à son service. Depuis peu seulement je
connais Dieu, depuis peu j'ai pris sur moi le joug de Christ pour apprendre
de lui ; et plus récemment encore, j'ai appris le privilège de souffrir avec
Christ, maintenant dans le renoncement à soi pour son service, et j'ai
appris aussi que seuls ceux-là seront faits cohéritiers avec lui dans
l’œuvre glorieuse du Millénium. Et maintenant, après avoir contemplé ces
gloires, admiré ces précieuses choses, après m'être disposé à courir cette
course pour ce merveilleux prix, dois-je conclure que ces merveilles ne sont
pas pour moi parce qu'il y en a déjà suffisamment d'autres déjà appelés pour
compléter le nombre fixé ? Je ne penserais certes pas à contrarier
l'arrangement divin, ou à demander qu'un autre nombre soit ajouté au-delà de
la limite déterminée par la sagesse divine, mais je ressentirais
douloureusement mon infortune.”
239
A ceux-là nous répondons : Courez !
Votre cas n'est pas aussi désespéré que vous le pensez. La “porte” n'est pas
encore “fermée”. N'oubliez pas que si tous ceux qui avaient accepté l’appel
lorsqu'il se termina étaient restés fidèles à leur alliance, il n'y en
aurait pas un de trop, mais juste assez. Souvenez vous aussi que votre
observation, aussi bien que les Ecritures, indiquent que si beaucoup ont
accepté l'appel, peu seront choisis parce qu'il n'y a qu'un petit nombre
seulement qui reste fidèle à l'alliance pendant l'épreuve. Au fur et à
mesure que des appelés deviennent infidèles, leurs opportunités, leurs
places de travail et leurs couronnes de récompense sont transférées à
d'autres. L'une de ces places de labeur et l'une de ces couronnes de
récompense peuvent être transférées à vous-même, et votre nom peut être
inscrit dans le livre de vie comme membre-candidat de l'Epouse de Christ en
remplacement d'un autre effacé comme indigne. — Voir Apoc. 3 : 5 ; Héb. 12 :
23.
Ceux qui peuvent saisir ces
précieuses promesses et qui désirent travailler dans la vigne, ont une forte
preuve qu'ils ont été engendrés de l'esprit (*)(*) [Voir Vol. 1, p. 270.] ;
en effet, l'esprit (“mind”) humain, même justifié, ne peut saisir les choses
profondes que Dieu destine à ceux-là seuls qui se sont consacrés et ont été
acceptés (1 Cor. 2 : 6-16). Le Seigneur est trop plein d'amour, trop juste
pour laisser germer dans n'importe quel cœur des espérances irréalisables.
L'engendrement de l'esprit par la Parole de vérité est un fait qui
logiquement doit être suivi plus tard d'une naissance à la nature
spirituelle, à moins toutefois que la personne qui a été engendrée ne
devienne indigne, infidèle.. “N'abandonnez donc pas votre confiance, qui
doit avoir une si grande récompense”.
240
LA ONZIÈME HEURE
Matth. 20 : 1-16
Cette parabole paraît avoir été
donnée spécialement pour enseigner une leçon pour le temps actuel. Les
ouvriers sont les sérieux enfants consacrés de Dieu qui, pendant tout
l’Age de l'Evangile — le “jour” de la parabole — emploient fidèlement
leur temps et leur énergie au service de Dieu et non au service de leur
propre personne, au service de Mammon. Seuls les fidèles sont donc
représentés par les ouvriers qui, tous, obtiennent la même récompense,
les honneurs du Royaume figurés dans la parabole par le “denier”.
Les quatre appels ou invitations
montrent qu'il y avait bien un appel général et qu’il fallait des ouvriers.
Il y eut un appel le matin de bonne heure, puis un second à neuf heures, un
troisième à midi, et enfin un quatrième à trois heures de l'après-midi.
Quant à la compréhension exacte, claire de ce que serait le salaire, c'est
seulement au début du jour qu'il devait en être parlé : le Maître de la
maison “convint” alors de leur donner un denier pour le service. Ceci nous
explique pourquoi l'Eglise primitive comprit très bien la promesse du
Royaume, mais plus tard celle-ci fut en général perdue de vue et confusément
énoncée. Les membres vivants de l'Eglise de Christ travaillant dans la vigne
au cours de l'Age de l'Evangile, représentent tous les ouvriers. La parabole
montre, comme trait particulier, une classe de serviteurs qui entrent au
service du Seigneur quand le travail de la journée est à peu près terminé,
la “onzième [ou dernière] heure”. Ils sont représentés par quelques-uns
désireux d'entrer au service du Maître ; mais trop tard, l'appel général
étant terminé. Ils disent : “Personne ne nous a loués”, nous sommes arrivés
trop tard pour entrer au service pendant l'appel.
241
Le Maître leur répond que la porte
de l'opportunité de servir et de souffrir à son service n'est pas encore
“fermée”, car cette fermeture n'aura lieu qu'à la venue de “la nuit où
personne ne peut travailler”, mais il ne dit rien de ce que sera la
récompense, bien que pendant l'appel général, il ait dit aux autres ouvriers
: “Et je vous donnerai ce qui sera juste” (*) une partie du salaire
“convenu” au début. (*) Les plus anciens manuscrits grecs, celui du Sinaï et
celui du Vatican, omettent de Matth. 20 : 7 les mots : “et vous recevrez
ce qui sera juste”.
Ainsi, au cours de l'Age de
l'Evangile, notre Seigneur par l'organe de ses porte-parole dans l'Eglise, a
invité tous les croyants à entrer à son service. La récompense complète — la
nature divine et les gloires du Royaume — fut nettement indiquée et
parfaitement comprise au début ; mais bien que répétée au cours de l'âge,
elle n'a pas depuis lors été clairement comprise à cause du grand abandon de
la vérité. Mais à présent nous sommes parvenus à la fin du jour de travail
de l'Age de l'Evangile, — à la “onzième heure”. Le temps est passé pour
appeler des ouvriers pour ce jour-là cependant quelques-uns sont là sur la
place disant : Nous n'avons pas été appelés à ce travail, “personne ne nous
a loués”; personne ne nous offre du travail, ni un salaire au cas où nous en
trouverions ; l'appel est terminé, l’œuvre du jour est presque achevée, il y
a suffisamment d'ouvriers sans nous. Mais, le Maître fait dire à ceux-là par
nous ses porte-parole : “Allez aussi à ma vigne”; je ne vous promets rien,
car l'appel général est terminé, le temps est court,on ne peut bientôt plus
travailler, “la nuit vient où personne ne peut travailler” ; entrez
cependant, montrez votre amour et votre zèle, confiez-vous à ma générosité
en ce qui concerne votre salaire.
242
Et c'est là tout ce que nous
pouvons dire ; la seule espérance que nous pouvons présenter, est que tout
homme qui a travaillé pour notre Maître recevra beaucoup plus qu'il ne
pourrait demander ou espérer. Nous savons aussi qu'un certain nombre de
places dans l’œuvre deviendront vacantes, parce que plusieurs ne resteront
pas fidèles et que les couronnes ou récompenses qui leur étaient destinées
seront données à d'autres qui, par leur fidélité, par le sacrifice
d'eux-mêmes, se prouveront dignes de l’œuvre et de la récompense.
Si donc quelqu'un a appris
récemment à connaître et à aimer notre Seigneur, s'il désire le servir, lui
et sa vérité, qu'il ne se décourage pas du fait que le haut appel prit fin
en 1881. Si vous voyez la “porte” de l'opportunité, de l'occasion de vous
sacrifier, de servir le Seigneur, ouverte devant vous, entrez-y, mais entrez
rapidement, car bientôt une nuit de ténèbres et d'opposition intense à la
vérité descendra sur nous et vous empêchera d'entrer dans le service. “Le
matin vient et la nuit aussi !”, “La nuit vient, où personne ne peut
travailler”. Quand ces faits seront devenus une réalité, vous pourrez
savoir que la porte est fermée, que toutes les vierges sages sont entrées,
que toutes ont été éprouvées et que toutes les places vacantes ont été
pleinement remplies. Tous les “serviteurs” spéciaux “de Dieu” ayant été
“marqués du sceau sur leur front” (auront eu une compréhension
intellectuelle du plan de Dieu), les quatre vents seront déchaînés (Apoc. 7
: 1-3), amenant le formidable “tourbillon” de détresse au milieu duquel les
derniers membres de la classe d'Elie seront “changés” et élevée à la gloire
du Royaume.
243
Quelle grande leçon il y a là pour
ceux qui se sont engagés par leur alliance avec le Seigneur, à le servir
premièrement, par-dessus toutes choses et qui négligent son oeuvre pour
consacrer leur temps, leurs pensées et leurs moyens aux joies passagères et
aux récompenses futiles que le monde offre. Le Seigneur adjure chacun disant
: “Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie”.
“Celui qui vaincra [qui triomphera de l'esprit du monde, qui est en lui]
sera revêtu de vêtements blancs ; je n'effacerai point son nom du livre
de vie, mais je confesserai son nom devant mon Père et devant les
anges”. “Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne”.
Apoc. 2 : 10 ; 3 : 5, 11.