ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
III - QUE
TON RÈGNE VIENNE
ÉTUDE
VII
LA
DÉLIVRANCE ET L'EXALTATION
DE L'ÉGLISE
* * *
La délivrance de l'Eglise est proche. — Elle sera l'avant-coureur de la
délivrance de toute l'Humanité. — Sa date approximative. — Comment les
saints échapperont-ils à ces choses venant sur le monde ? — Comment et quand
Dieu viendra-t-il à son secours ? — Dans quelles circonstances et comment
aura lieu sa délivrance finale. — Ceux qui dorment en Jésus seront délivrés
les premiers. — Changement des membres vivants de l'Eglise. — Mourront-ils ?
— Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur !
* * *
“Redressez-vous
et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche.”
(Luc 21: 28).
LA LAMPE de la prophétie nous a
permis de suivre les événements merveilleux la “moisson” jusqu'en leur point
culminant du grand temps de détresse. Nous nous souvenons que pendant cette
période mouvementée aura lieu la délivrance promise et l'exaltation de
l'Eglise. Dès lors, pour les saints, une question importante se pose :
Quand, comment et dans quelles circonstances seront-ils délivrés ?
Notre Seigneur nous enseigna que
nous devions attendre un accomplissement rapide de notre glorieuse
espérance, lorsque nous verrions se dérouler les événements de la moisson.
Aussi à présent que nous observons les preuves toujours plus évidentes de
ces signes, nous levons nos têtes et nous nous réjouissons dans l'espérance
de la gloire qui suivra, car le matin vient, bien qu'une nuit brève et
sombre doive auparavant survenir. Notre joie n'a rien d'égoïste, car la
délivrance et l'exaltation de l'Eglise de Christ seront l'avant-coureur
d'une prompte délivrance de toute la race de la tyrannie et de l'oppression
du grand esclavagiste, le péché, des tristesses, des douleurs, de la maladie
et de la grande prison de la mort, “car nous savons que jusqu'à ce jour, la
création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement...”
en attendant... la délivrance de notre corps, le “corps de Christ” (Rom. 8 :
22, 23). En effet, selon l'arrangement de Jéhovah, le nouvel ordre de choses
ne peut pas être établi avant que le grand Souverain, le Christ complet,
tête et corps, soit complètement entré au pouvoir.
246
Il est certain que la délivrance
des saints aura lieu très peu de [quelque] temps après 1914, car la
délivrance d'Israël selon la chair doit arriver à ce moment-là comme nous le
verrons ; c'est alors que les nations irritées recevront l'ordre de
s'apaiser et de reconnaître le pouvoir de l'Oint de Jéhovah. Combien de
temps s'écoulera-t-il après 1914, jusqu'au moment ou les derniers membres
vivants du corps de Christ seront élevés à la gloire ? Nous n'en sommes pas
directement informés, mais cela n'aura certainement pas lieu avant que leur
travail dans la chair soit accompli, de même que nous ne pouvons pas
raisonnablement penser qu'ils resteront longtemps encore après l'achèvement
de leur travail. Ayant ces deux pensées présentés à l'esprit, nous pouvons
voir approximativement quand sera le moment de la délivrance.
Si, d'un côté, de nettes
indications montrent que quelques-uns des membres du corps du Christ encore
vivants verront les préparatifs de l'ouragan qui vient et auront part à
quelques-uns des troubles qu'il causera, il y a d'un autre côté des
indications qu'aucun d'eux ne passera au travers de toute la détresse, ni
même qu'aucun n'y demeurerait longtemps. Les paroles suivantes du Maître
semblent l'indiquer : “Veillez donc et priez... afin que vous soyez jugés
dignes échapper à toutes ces choses qui arriveront” (Luc 21 : 36). Nous
savons cependant que nous passons déjà au travers des premiers troubles (qui
accompagnent l'épreuve de l'Eglise nominale) et que nous échappons alors que
beaucoup de personnes tombent dans l'erreur et dans l'incrédulité. Nous
échappons, non parce que nous sommes enlevée du lieu où s'abat cette
détresse, mais parce que nous sommes soutenus, fortifiés et gardés au milieu
même de cette détresse par la Parole de l'Eternel, notre bouclier et notre
rondache (Ps. 91 : 4). Tout en admettant que, de la même manière, certains
membres du corps pourraient rester jusqu'à la fin même du temps de détresse,
le traversant entièrement, et cependant échappant ainsi à tout le trouble
qui vient, il est néanmoins clair, pensons-nous, que tous les membres du
corps seront pleinement délivrés — exaltés à la condition glorieuse avant
que les circonstances les plus tragiques de la détresse surviennent, après
que le corps sera complet et la porte fermée.
247
Nous avons vu la tempête en
formation au cours des années passées : les puissantes armées ont été
passées en revue et préparées pour la bataille ; chaque année à son tour est
témoin de l'avance rapide des progrès vers la crise prédite et, quoique nous
sachions qu'un désastre inouï plongera bientôt toute loi et tout ordre dans
l'abîme de l'anarchie et de la confusion, nous sommes sans crainte ; car
“Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans la détresse toujours
facile à trouver. C'est pourquoi nous ne craindrons point, quand la terre
[l'organisation actuelle de la société] serait transportée de sa place
[agitée et désorganisée], et que les montagnes [les royaumes]
seraient remuées et jetées au cœur des mers [les masses sans frein et
ingouvernables] ; quand les eaux mugiraient, qu'elles écumeraient
[par les querelles des factions adverses] et que les montagnes [les
royaumes] seraient ébranlées [trembleraient de crainte et
d'épouvante] à cause de son emportement [de sa force menaçante et
croissante]” Ps. 46 : 1-3-D).
248
“Il est un fleuve
[la Parole de Dieu, source de vérité et de grâce] dont les ruisseaux
réjouissent la ville de Dieu [le Royaume de Dieu, l'Eglise — même dans
sa condition embryonnaire actuelle, avant son élévation à la puissance et à
la gloire], le saint lieu des demeures du Très-Haut [le sanctuaire —
l'Eglise où le Très-Haut aime à demeurer]. Dieu est au milieu d'elle ;
elle ne sera pas ébranlée : Dieu la secourra dès l'aube du matin.” (Ps.
46 - 4, 5-D)
Aujourd'hui, nous bénéficions de
cette aide promise dans la pleine mesure de nos besoins actuels. Notre Père
céleste, en nous confiant ses secrets, nous a fait connaître ses plans et
nous a assurés de sa faveur et de sa grâce secourables. Il a même fait de
nous ses co-ouvriers. Ce secours nous sera accordé jusqu'au terme de notre
course, et à ce moment-là, nous serons secourus plus complètement encore, en
étant “changés”, élevés à la plus haute position à laquelle nous sommes
appelés, et vers laquelle nous nous hâtons de nous diriger.
Bien que nous puissions être sûrs
que ce “changement” des derniers membres vivants du corps de Christ n'aura
pas lieu avant qu'ils aient achevé dans la chair l’œuvre qui leur avait été
confiée, nous sommes informés, comme on l'a vu précédemment, qu'avant
longtemps, notre travail sera interrompu — graduellement d'abord, puis
complètement et définitivement, lorsque “la nuit vient où personne ne peut
travailler” (Jean 9 : 4). Les tristes brumes de cette “nuit” ne seront
chassées que par le soleil levant millénaire. Lorsque notre travail sera
achevé, lorsque la nuit nous enveloppera, nous pourrons espérer non
seulement voir les nuages orageux devenir beaucoup plus sombres, mais aussi
entendre et sentir les “vents” qui se lèveront et se transformeront en un
violent ouragan de la passion humaine — un tourbillon de détresse. Alors,
notre travail assigné étant achevé, nous devrons “tenir ferme”, être
patients jusqu'à ce que nous soyons “changée”. — Eph. 6 : 13.
249
Combien de temps peut-il plaire au
Seigneur de laisser ses saints dans une inaction forcée en ce qui concerne
son oeuvre ? Nous ne le savons pas, mais ce sera probablement pendant un
temps suffisamment long pour permettre à la foi et à la patience de parfaire
leur œuvre. Là, ces vertus seront pleinement développées, éprouvées et
rendues manifestes. Cette épreuve de patience sera l'épreuve finale de
l'Eglise. Alors “Dieu la secourra dès l'aube de [son] matin”
(Ps. 46 : 5 - Version Leeser). Ce n'est pas le matin qui doit luire sur le
monde, lorsque la radieuse et brillante clarté de l'Eglise, avec son
Seigneur se lèvera sur le monde comme le soleil de justice ; mais à l'aube
de son matin, le moment où elle doit être “changée” à la nature et à la
ressemblance de son Seigneur. Son matin doit précéder le matin millénaire.
Nous voyons cette sombre nuit qui
s'approche déjà, non seulement par les Ecritures, mais aussi par les signes
des temps. Le sort de l'Eglise, en ce qui concerne sa carrière humaine,
semble esquissé dans les dernières étapes de la vie d'Elie et de
Jean-Baptiste dont on a déjà parlé (*). [Voir Vol. Il, pages 266-286
(Edition1953).] La décapitation de l'un, le tourbillon et le chariot de feu
qui enleva l'autre, indiquent probablement que les derniers membres du corps
de Christ subiront la violence. Cependant Sion ne doit avoir aucune crainte,
car Dieu est au milieu d'elle et la secourra. Elle est consacrée à la mort
et son privilège consiste à prouver sa fidélité: “Le disciple n'est pas
plus que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur. Il suffit au
disciple d'être comme son maître et au serviteur comme son seigneur”.
Matth. 10 : 24 25.
250
Lorsque “Babylone, la grande” — la
“chrétienté” —verra l'effondrement de son pouvoir politique et religieux
ainsi que la disparition de la superstition, elle voudra probablement tenter
un effort suprême pour sa conservation en arrêtant l’œuvre de la diffusion
de la vérité, la considérant comme nuisible à son système. Et probablement,
à ce moment-là, la classe d'Elie, persistant à proclamer la vérité jusqu'au
bout, subira la violence, entrera dans la gloire et échappera aux épisodes
les plus tragiques du grand temps de détresse qui vient — au sein même de la
crise des affaires où les hommes s'apercevront qu'ils doivent avoir recours
à des mesures désespérées pour maintenir l'édifice chancelant de la
chrétienté.
Bien que le moment exact de la
délivrance ou du “changement” des derniers membres du corps du Christ ne
soit pas indiqué, le moment approximatif est cependant clairement montré :
c'est peu de temps après que la “porte” est fermée (Matth. 25 : 10) ; après
que la vérité, que Babylone commence maintenant à considérer comme son
ennemie et comme calculée pour effectuer sa destruction, sera beaucoup plus
connue et beaucoup plus répandue, après que la “grêle” aura dans une très
large mesure balayé le refuge du mensonge, et après que la haine de la
vérité qui couve et menace actuellement aura tourné en une opposition si
violente et si générale qu'elle mettra effectivement un terme aux progrès
ultérieurs du grand travail dans lequel les saints sont engagés. Dieu
permettra ces choses aussitôt que les élus auront été “scellés”. Néanmoins,
quels que soient les tribulations ou les désastres apparents qui pourraient
frapper les saints encore dans la chair et arrêter l’œuvre dont
l'accomplissement est pour eux la nourriture et la boisson de chaque jour,
rappelons-nous, pour notre réconfort, que rien ne peut nous arriver sans que
notre Père le sache et le permette. Dans toute épreuve de foi et de
patience, sa grâce suffit à ceux qui demeurent en Lui et en qui sa Parole
demeure. Regardons au-delà du voile : que notre oeil de la foi reste fixé
sur le prix de notre haut-appel que Dieu a en réserve pour ceux qui l'aiment
— les appelés, fidèles et choisis selon son dessein. — Apoc. 17 : 14 ; Rom 8
: 28.
251
Alors que nous pouvons ainsi
estimer approximativement, d'une manière raisonnable et scripturale, le
moment et les circonstances de la délivrance complète de l'Eglise, il est
aussi très intéressant pour nous de savoir comment elle sera glorifiée, de
nouveau nous nous adressons aux oracles de Dieu pour nous informer.
Tout d'abord Paul déclare :
“Nous serons tous changés [les saints vivants comme les saints morts]...
Car il faut que ce corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce mortel
revête l'immortalité, parce que la chair et le sang ne peuvent hériter le
royaume de Dieu et que la corruption non plus n'hérite pas de
l'incorruptibilité”. Paul nous assure que ce “changement” de ce qui est
mortel contre l'immortalité ne sera pas accompli par un développement
graduel ; mais il sera instantané, “en un instant, en un clin d’œil”,
au son de la “dernière trompette” — qui retentit déjà (*) [Voir Vol.
II, Chap. 5.] (1 Cor. 15 : 53, 50, 52).
De plus un certain ordre sera
observé : les uns seront glorifiés ou “changés” les premiers, d'autres le
seront après. Précieuse aux yeux de l'Eternel a été la mort de ses saints
(Ps. 116 : 15), et bien que la plupart d'entre eux ont dormi pendant
longtemps, aucun d'entre eux n'a été oublié. Leurs noms sont inscrits dans
les cieux comme de dignes membres de l'Eglise des Premiers-nés. L'apôtre
déclare que les vivants qui demeureront jusqu'à la présence du Seigneur ne
précéderont pas ceux qui sont endormis (1 Thess. 4 : 15). Ceux qui dorment
en Jésus ne doivent pas attendre dans le sommeil que les derniers membres
encore vivants aient achevé leur course, mais ils sont ressuscités
immédiatement ; c'est l'un des premiers actes du Seigneur lorsqu'il prend
son grand pouvoir. Ainsi, les membres du Christ qui ont dormi dans le
sépulcre entreront dans la gloire les premiers.
252
La date exacte du réveil des saints
qui dorment n'est pas fixée d'une manière directe, mais elle peut être
clairement déduite de la parabole de notre Seigneur sur l'homme de haute
naissance. Après avoir été investi de l'autorité royale, il revint, et le
premier travail de cet homme de haute naissance (qui représentait notre
Seigneur Jésus) consista à régler ses comptes avec ses serviteurs (avec son
Eglise) auxquels il avait confié la vigne pendant son absence et à
récompenser les fidèles. Or, puisque l'apôtre nous dit que les morts en
Christ recevront leur salaire les premiers, il est raisonnable d'en conclure
que le règlement de compte de ces derniers eut lieu aussitôt après le retour
de notre Seigneur, dès qu'il eut pris en mains son grand pouvoir.
Si donc nous avons la date à
laquelle notre Seigneur commença a exercer son autorité, nous saurons alors
du même coup la date à laquelle ses saints qui dormaient furent éveillés
pour la vie et pour la gloire. Pour cela, il nous suffit de nous rappeler le
parallélisme des dispensations judaïques et de l'Evangile. Retournant au
type, nous voyons qu'en l'an 33 de notre ère, trois ans et demi après le
commencement de la moisson judaïque en l'an 29, notre Seigneur prit
possession typiquement de son pouvoir et exerça l'autorité royale (Voir
Matth. 21 : 5-15). Le seul dessein de cet acte du Seigneur fut évidemment
d'indiquer un point parallèle de temps dans la moisson actuelle, où il
assumerait effectivement l'autorité et les fonctions de roi, autrement dit
au printemps de 1878, trois ans et demi après son second avènement, au début
de la période de moisson à l'automne de 1874. L'année 1878 marquant ainsi la
date de la prise de possession du pouvoir par notre Seigneur Jésus, il est
raisonnable d'en déduire que ce fut là le début de l'établissement de son
Royaume dont la première oeuvre serait la délivrance de son corps, l'Eglise,
à commencer par les membres endormis.
253
Puisque la résurrection de l'Eglise
doit avoir lieu pendant cette période de la “fin” ou “moisson” (Apoc. 11 :
18), nous trouvons qu'il est très raisonnable, et conforme à tout le plan de
Dieu, que les saints apôtres et les autres “vainqueurs” de l'Age de
l'Evangile qui dormaient en Jésus fussent ressuscités au printemps de 1878
comme êtres spirituels, semblables à leur Seigneur et Maître. Nous en
concluons donc que leur résurrection est maintenant un fait accompli, et que
par conséquent ils sont présents sur la terre avec le Seigneur ; si nous ne
les voyons pas, c'est qu'ils sont maintenant comme leur Seigneur, des êtres
spirituels, invisibles comme lui aux humains, et rien dans tout cela n'est
contraire à notre foi. Qu'ils soient invisibles, que leurs tombeaux n'aient
pas été trouvés ouverts et vides, et qu' on ne les ait pas vu sortir des
cimetières, ces faits ne sont nullement des objections pour ceux qui ont
appris ce qu'ils devaient attendre, qui discernent que notre Seigneur
ressuscité ne perfora pas les parois de la chambre haute lorsqu'il entra et
sortit alors que les portes étaient fermées, qui se souviennent que personne
ne vit le Rédempteur ressuscité sauf les quelques disciples auxquels il se
montra d'une manière spéciale et miraculeuse, afin qu'ils pussent être des
témoins de sa résurrection, qui se souviennent que notre Sauveur apparut
sous diverses formes charnelles, afin de montrer à ces témoins-là qu'il
n'était plus dans la chair, afin aussi de leur faire comprendre que les
diverses formes charnelles qu'il revêtit n'étaient pas son véritable corps
spirituel glorieux. Ceux qui se souviennent que, seul, Saul de Tarse vit le
corps spirituel de Christ, et cela par un miracle, alors que ceux qui
étaient avec lui ne vivent rien, et que cette vision coûta la vue à Paul,
saisiront rapidement que le fait de n'avoir pas vu, de leurs yeux charnels,
les saints ressuscités, ne constitue pas plus une objection à leur
résurrection que le fait de n'avoir pas vu le Seigneur durant cette moisson,
et de n'avoir jamais vu des anges qui, pendant tout l'Age de l'Evangile, ont
été “des esprits... envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui
doivent hériter du salut”.(*) Voir Vol. II, Chap. 5.
254
Notre croyance que le Royaume
commença à être établi, ou amené au pouvoir en avril 1878 repose, on le
voit, exactement sur le même fondement que notre croyance que le Seigneur
devint présent dès octobre 1874, et que la moisson commença à ce moment-là.
Alors, “la montagne [le royaume] de la maison de l'Eternel”, l'Eglise,
commença à être “exaltée au sommet des montagnes” [les royaumes] de la terre
; alors commença le jugement de “Babylone”, la chrétienté, et de toutes les
nations du monde entier, préalablement à leur renversement final.
255
Rien n'est opposé à la pensée que
la plupart des membres de l'Eglise sont exaltés alors que quelques-uns des
derniers membres de cette sacrificature royale sont encore “vivants et
demeurent”, car, selon la prédiction de l'apôtre, les événements se
succèdent dans cet ordre même. Être parmi ceux qui restent n'est pas un
déshonneur, et être le dernier même de ceux qui doivent être “changés” ne
sera nullement une marque de désapprobation. Plusieurs textes des Ecritures
montrent que les derniers membres du Corps de ce côté-ci du voile ont une
oeuvre importante à accomplir, aussi importante et aussi essentielle que
celle accomplie par les membres glorifiés de l'Eglise, de l'autre côté du
voile. Tandis que le Chef glorifié et les membres de son corps déjà
ressuscitée ont la haute direction des grands changements en cours et sur le
point d'être inaugurés dans le monde, les membres demeurés dans la chair
sont les agents du Royaume qui publient par des imprimés, par la parole, par
la plume, par des livres et des traités, la “bonne nouvelle d'une grande
joie qui sera pour tout le peuple”. Ils disent aux hommes la bonne nouvelle
du gracieux plan divin des âges, et annoncent que le moment du glorieux
achèvement de ce plan est proche ; ils leur montrent non seulement la grande
détresse imminente, mais aussi les bénédictions qui vont la suivre comme
résultat de l'établissement du Royaume de Dieu dans le monde. Une grande
œuvre importante est donc à accomplir par les membres qui, restent : c'est
véritablement l’œuvre du Royaume, accompagnée des joies et des bénédictions
du Royaume. Quoique toujours dans la chair, ces fidèles poursuivent lieur
tâche désignée au prix du sacrifice d'eux-mêmes, et devant beaucoup
d'opposition, ils entrent déjà dans la joie de leur Seigneur — joie d'une
appréciation complète du plan divin et des privilèges d'y collaborer et, en
liaison avec leur Seigneur et Rédempteur, joie d'offrir la vie et les
bénédictions éternelles à toutes les familles de la terre.
256
C'est à eux et à leur message que
fait allusion le prophète Esaïe (52 : 7) lorsqu'il parle des “pieds” ou
derniers membres du corps du Christ dans la chair, proclamant : “Combien
sont beaux sur les montagnes [royaumes] les pieds de celui qui
apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut [la délivrance], qui
dit à Sion : Ton Dieu règne [le règne de Christ commence : c'est lui qui
apportera la délivrance à Sion d'abord, puis à toute la création gémissante]
! La voix de tes sentinelles retentit ; elles élèvent la voix, elles
exultent ensemble avec chants de triomphe elles verront clairement face à
face (litt. oeil à oeil Trad.) quand l'Eternel restaurera Sion”.
Pauvres “pieds” meurtris, méprisés
des hommes d'aujourd'hui, personne, sinon vous-mêmes, ne peut véritablement
apprécier vos privilèges ! Personne ne connaît la joie que vous ressentez en
proclamant la vérité présente, en disant à Sion que le Royaume va bientôt
être établi, en déclarant que le règne de justice d'Emmanuel va bientôt être
inauguré, afin de bénir toutes les familles de la terre. Mais, quoique
méprisés des hommes, les “pieds” de Christ et leur mission actuelle sont
hautement appréciés de l'autre côté du voile par leurs compagnons de service
glorifiés ainsi que par leur glorieux Chef (ou Tête) qui veut confesser de
tels fidèles devant son Père et devant tous ses saints messagers.
La mission des “pieds” qui est une
partie importante de l’œuvre du Royaume sera accomplie. Le message proclamé
est, il est vrai, haï et méprisé du peuple. Le monde les considère comme des
fous “à cause de Christ”. Il en a été de même pour tous ses fidèles
serviteurs pendant tout l'Age de l'Evangile, avant qu'ils soient “changés”,
avant qu'ils aient rejoint, les membres glorifiés au delà du voile. Ils
devront, comme agents du Royaume avoir laissé de tels rapports sur ce
Royaume et son oeuvre présente et future que cela constituera la plus
précieuse information pour le monde et pour les enfants de Dieu non
développés et surchargés qui, bien que consacrés à Dieu auront manqué de
courir ainsi pour obtenir le prix de notre haut-appel.
257
N'oublions pas que tous ceux qui
font partie des “pieds” seront occupés à publier cette bonne nouvelle et à
dire à Sion : “Ton Dieu règne !” Le Royaume de Christ est commencé !
Et tous ceux qui veillent fidèlement peuvent voir alors distinctement comme
un seul homme, et chanter ensemble en parfait accord le nouveau cantique de
Moïse et de l'Agneau — le cantique du Rétablissement de toutes choses si
clairement enseigné non seulement dans la loi de Moïse, “laquelle était
l'ombre des biens à venir”, mais également dans les révélations plus
claires de l'Agneau de Dieu contenues dans les écrits du Nouveau Testament.
Ils peuvent chanter : “Tes voies sont justes et véritables”, “toutes les
nations viendront et se prosterneront devant toi” — Apoc. 15 : 3, 4.
Un à un, les membres de la classe
des “pieds” passeront de la condition présente dans laquelle ils se
réjouissent toujours quoique souvent fatigués, -blessés à celle de l'autre
côté du voile ; — “changés” en un instant, en un clin d’œil, de la condition
mortelle à l'immortalité, de la faiblesse à la puissance, du déshonneur à la
gloire, de la condition humaine à la condition céleste, du corps animal au
corps spirituel. Leur oeuvre ne cessera pas avec ce changement, Car tous
ceux qui seront jugés dignes de ce changement à la gloire seront déjà
enrôlés au service du Royaume de ce côté-ci du voile ; seul, l'aspect
fatigue du labeur, cessera avec le changement. “Ils se reposent de leurs
travaux, mais leurs oeuvres les suivent” — Apoc. 14 : 13.
258
Le “changement” de ces membres -
“pieds” les amènera dans la même communion, la même gloire et le même
pouvoir où sont déjà entrés les membres qui ont dormi. Ils seront “enlevés”
des conditions terrestres, pour être unis “tous ensemble” avec “le Seigneur
en l'air” — dans le gouvernement spirituel du monde. Comme nous l'avons déjà
vu, (*)[Vol. 1, p. 381.] “l'air” dont il est question ici symbolise la
domination ou le pouvoir spirituel. Pendant longtemps, Satan a été le
“prince de la puissance de l'air” (Eph. 2 : 2) ; il a employé comme
collaborateurs et comme associés dans sa domination, beaucoup des grands de
Babylone qui, aveuglés par ses erreurs, sont persuadés de servir Dieu. Au
temps marqué cependant, le “prince” actuel “de l'air” sera lié et ne pourra
plus séduire les humains ; les cieux d'à présent, le grand système de l'Antichrist,
“passeront avec fracas,” et alors le nouveau prince de l'air, le véritable
souverain spirituel, Christ Jésus, prendra complètement possession du
pouvoir et établira les “nouveaux cieux”. Il associera à lui-même, dans
cette puissance de “l'air” son Epouse, les “vainqueurs” de l'Age de
l'Evangile. C'est de cette manière que les “nouveaux cieux” prendront la
place des puissances de l'“air” d'à présent.
Mais tous les membres - “pieds”
qui vivront alors et qui seront restés pour la présence du Seigneur
devront-ils tous mourir ? Oui ; tous se sont consacrés “jusqu'à la mort” et
il est clairement écrit que tous doivent mourir. Aucun texte biblique ne
contredit cette pensée. Dieu déclare par son prophète : “J'ai dit : Vous
êtes des dieux [des puissants]. Vous êtes tous fils du Très-Haut
[Dieu] ! Cependant vous MOURREZ TOUS comme des hommes, vous tomberez
comme un des princes.” — Ps. 82 : 6, 7.
259
Le mot traduit ici par “princes”
signifie chefs ou têtes. Adam et notre Seigneur Jésus sont les deux têtes ou
princes auxquels il est fait allusion. Tous deux moururent, mais pour des
raisons différentes : Adam mourut pour son propre péché, Christ mourut en
sacrifice volontaire pour les péchés du monde. Tous les membres de l'Eglise
de Christ, justifiés par la foi dans son sacrifice, sont considérés par Dieu
comme affranchis du péché d'Adam et aussi de la condamnation à mort frappant
ce péché, afin qu'ils puissent avoir part avec Christ comme co-sacrificateurs.
C'est comme sacrificateurs avec Christ que la mort des saints a du prix aux
yeux de l'Eternel (Ps. 116 : 15). A leur mort, les membres du corps de
Christ sont reconnus comme “morts avec Christ”, devenus “conformes à lui
dans sa mort”. Ils tombent comme l'un des princes, non comme le premier,
mais comme le second Adam, comme membres du corps de Christ, achevant ce qui
manque aux souffrances de Christ (Col. 1 : 24).
Le terme “dieux” dans ce passage
veut dire des puissants. Il désigne tous les Fils du Dieu Très-Haut qui
seront cohéritiers de Christ Jésus, l'héritier de toutes choses ; notre
Seigneur Jésus y fait clairement allusion (Jean 10 : 34-36).
“Vous mourrez tous comme des
hommes”, mais “voici,
je vous dis un mystère : nous ne dormirons pas tous”. Mourir est une
chose, “dormir” ou rester inconscient dans la mort est une tout autre chose.
Selon le témoignage de Dieu, tous les saints doivent donc mourir, mais tous
ne dormiront pas. Notre Seigneur mourut, puis il dormit jusqu'au troisième
jour, et alors le Père le ressuscita. Paul et les autres apôtres moururent
et “s'endormirent” pour se reposer de leurs travaux et de leurs fatigues ;
ils “s'endormirent en Jésus” et attendirent la résurrection promise, ainsi
qu'une part dans le Royaume, au second avènement du Seigneur. En
conséquence, lorsque le temps de l’établissement du Royaume fut arrivé, ce
fut pour eux le moment de leur réveil du sommeil de la mort. Pourquoi
attendraient-ils davantage et dormiraient-ils encore après que le Maître est
présent, lorsque le temps de son Royaume est venu ? Il n'y aurait aucune
raison à cela ; c'est pourquoi nous croyons qu'ils ne “dorment” plus, mais
sont maintenant ressuscités et avec leur Seigneur, rendus semblables à lui.
Si la prolongation de leur sommeil de mort n'est plus nécessaire, il n'est
pas non plus nécessaire qu'un seul des saints qui meurent maintenant, au
temps de la présence du Seigneur et de l'établissement de son Royaume, aille
“dormir” ou attendre dans la mort une résurrection future. Non, grâces à
Dieu, le Dispensateur de vie est présent ; et depuis 1878, depuis le moment
où il prit possession de sa grande puissance et commença à exercer son
autorité, aucun des membres de son corps n'a plus besoin de dormir. C'est
pourquoi tous les membres - “pieds” qui meurent depuis cette date sont
“changés” au moment de leur mort. Ils meurent comme des hommes et à la
manière des hommes ; mais au même instant, ils sont rendus semblables à leur
Seigneur, de glorieux êtres spirituels. Ils sont enlevés des conditions
terrestres pour être à toujours avec leur Seigneur — “en l'air” — dans la
puissance et la gloire du Royaume.
260
Ce fut après que notre Seigneur
eut accompli le sacrifice de sa nature humaine et qu'il eut été ressuscité
des morts et changé en un être-esprit qu'il déclara : “Toute autorité m'a
été donnée, dans le ciel et sur la terre” (Matth. 28 : 18). Et ce n'est
pas avant que tous les membres de Christ aient suivi l'exemple de la Tête et
achevé le sacrifice dans la mort que le Christ sera complet et entièrement
revêtu de l'autorité en vue de la grande oeuvre subséquente de rétablir
toutes choses.
261
En examinant ces choses, nous
comprenons toute la portée de la déclaration : “Bienheureux les morts qui
dorénavant meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l'esprit, afin qu'ils se
reposent de leur travaux, car leurs oeuvres les suivent” (Apoc. 14 :
13). Nulle part dans les Ecritures, la mort n'est représentée comme une
bénédiction, sauf dans ce seul exemple. Nous remarquons même que dans ce
dernier cas, cette promesse bénie est nettement délimitée et circonscrite,
elle ne s'applique qu'à partir d'un moment déterminé, “dorénavant”.
(*)[Quand, dans un volume suivant, nous examinerons les merveilleuses
visions de l'Apocalypse, nous montrerons clairement que le temps indiqué ici
par le mot “dorénavant” marque une date déterminée par les événements en
rapport étroit avec 1878, date notoire dans les prophéties étudiées
jusqu'ici.] Et même alors, remarquons que cette bénédiction n'est destinée
qu'à une classe spéciale : “les morts qui meurent”. Cette expression n'est
pas une bévue, mais une description puissante et concrète de la petite
classe pour les membres de laquelle la mort sera une bénédiction. Ceux-là
forment les “pieds” de Christ. Nous avons déjà vu que chaque membre de corps
de Christ doit achever son sacrifice dans la mort réelle.
Seuls ceux-là sont les morts qui
meurent, Dieu les considère comme déjà morts et la Parole les exhorte à se
considérer comme tels : “Regardez-vous comme morts au péché”. On ne
peut dire d'autres humains morts qu'ils doivent mourir ; cette désignation
ne s'applique donc qu'à cette classe de morts qui doivent achever leur vie
de sacrifice dans la mort effective.
Ainsi Dieu secourra Sion à l'aube
de son matin — au matin du jour éternel du triomphe de Christ. Ainsi
l'aide-t-il déjà maintenant. L'un après l'autre, à l'insu du monde, les
saints sont changés au temps actuel et vont rejoindre l'assemblée de
l'Eglise triomphante. Ceux qui restent jusqu'au bout proclament l'évangile
éternel, jusqu'au moment où la porte sera fermée et où toute opportunité de
travail sera terminée. A ce moment-là, ils auront à “tenir ferme” dans la
foi, dans la patience, et à attendre leur changement. Ils accepteront leur
délivrance avec joie, quelle qu'en soit la forme permise par Dieu.
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Ils seront ainsi épargnés du grand
ouragan de détresse qui suivra leur départ, comme ils le seront dans la
première partie de la bataille, dans laquelle mille tomberont dans
l'infidélité et seront vaincus par les diverses pestes de l'erreur, pour un
seul qui pourra “tenir ferme” (Ps. 91 : 7)
Comme le temps de détresse
s'approche, nous devons donc nous attendre à ce que la véritable Eglise dans
sa condition présente décroisse en nombre et en influence, pendant que le
Christ glorifié et triomphant, le même corps de l'autre côté du voile,
s'accroîtra selon le témoignage prophétique de Jean-Baptiste (Jean 3 : 30).