ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
VOLUME
IV - LE
JOUR DE LA VENGEANCE
« LA BATAILLE D'HARMAGUEDON »
ÉTUDE
XIII
L'ÉTABLISSEMENT DU
ROYAUME
ET COMMENT IL SE MANIFESTERA
Marchons par la foi. — Ceux qui forment le Royaume. — L'établissement
du Royaume spirituel. — L'établissement de « princes sur toute la
terre ». — Le désir de toutes les nations. — La communication
intime entre le Royaume et ses ministres ou « princes ». — L'échelle
de Jacob. — Le voile de Moïse. — De grands changements s'effectuent.
— Y aura-t-il un danger du fait que le nouveau Potentat aura tant de
pouvoir en main ? — Combien durera le gouvernement avec un sceptre
de fer ? — La conversion du monde. — Une nation née en un jour. —
« Tous ceux qui sont dans les sépulcres ». — L'accroissement de
son Royaume. — La remise des pouvoirs par Christ. — La volonté de
Dieu faite sur la terre.
« Et l'objet du désir de toutes les nations viendra ». « Et il
arrivera, à la fin des jours, que la montagne de la maison de l'Éternel
sera établie sur le sommet des montagnes, et sera élevée audessus des
collines ».
« Dans ce temps-là on appellera Jérusalem le trône de l'Éternel : et toutes les nations se rassembleront vers elle,
au nom de l'Éternel, à Jérusalem ; et elles ne marcheront plus suivant
le penchant obstiné de leur mauvais cœur ». — Aggée 2 : 7 ;
Michée 4 : 1, 2 ; Jér. 3 : 17.
* * *
Dans nos études précédentes du plan divin, nous sommes arrivés au terme de la détresse du grand « jour de
la vengeance » et nous avons vu comment l'indignation de Dieu
consumera le péché et l'égoïsme. Nous avons, à présent, la tâche
plus agréable d'examiner, à la lumière de la Bible, comment doit être
établi le Royaume de Dieu par lequel toutes les familles de la terre
doivent être bénies, et qui doit instituer un nouvel ordre de choses
bien meilleur et permanent, au lieu de celui du présent et du passé que
chacun s'accorde à trouver défectueux.
Il est vrai que les terribles événements d'un proche avenir projettent déjà
devant eux leurs ombres et causent la crainte et l'agitation dans le
monde. Pourtant, ceux qui regardent depuis « le lieu secret du Très-Haut
», voient une bordure argentée aux nuées de tribulations ; cela leur
permet de lever les yeux, de redresser la tête et de se réjouir à la
pensée que leur délivrance est proche ainsi que le soulagement pour tous
ceux qui ont été achetés par le sang précieux, lorsque « se lèvera
le soleil de la justice ; et la guérison sera dans ses ailes ». — Mal.
4 : 2.
Beaucoup des sujets qui ont été traités précédemment sont si
ouvertement manifestes que même l'homme naturel peut en être considérablement
impressionné. Mais à présent nous abordons une partie qui exige une vue
plus claire, une étude plus soigneuse de la Parole de Dieu et une plus
forte assurance de foi. Cependant, on s'attend à ce que le peuple de Dieu
marche par la foi et non par la vue, et qu'il ait confiance que ce que
Dieu a promis, il est parfaitement capable de l'accomplir. — Rom. 4 :
18-21.
Personne ne pourrait connaître ces choses par son savoir ou sa sagesse
personnelle, mais tous ceux qui ont reçu l'onction de Celui qui est
Saint, peuvent dire par la foi en la puissance de Dieu : « De toutes
les bonnes paroles qu'il a fait entendre... aucune parole n'est restée
sans effet » (1 Rois 8 : 56 — Cr.) ; ils peuvent attendre avec
patience et confiance implicite de bonnes choses futures.
Dans nos études précédentes du sujet (*), [Vol.
I, chap. 13 et 14
; Vol.
II, chap. 4] nous avons appris que les « Temps des Nations »
qui occupent l'intervalle de temps entre l'enlèvement à Israël du
Royaume-type et le plein établissement du vrai Royaume messianique sur
les ruines des royaumes actuels, se termineront en octobre 1914. Nous
avons vu que la période de la présence de notre Seigneur de 1874
à 1914 est un temps de « moisson » dont la première partie
verra le rassemblement de son épouse choisie, et la dernière partie un
temps de détresse pour le renversement des institutions présentes, préparatoire
au nouveau Royaume. Examinions maintenant, à la lumière de la lampe
prophétique (Ps. 119 : 105 ; 2 Pi. 1 : 19) quelques-uns des détails
relatifs à l'établissement de ce Royaume du Très-Haut qui doit
être le cinquième empire universel sur la terre et n'avoir pas de fin.
Ce Royaume doit apporter des bénédictions à tous ses sujets, alors que
tous les autres royaumes ont trop souvent apporté la désillusion et
l'oppression à la « création gémissante ». Ne nous étonnons pas, dès
lors, que dans le type, il soit déclaré que ce royaume sera inauguré
par la trompette du Jubilé (Lév. 25 : 9). Ne nous étonnons pas non plus
que le prophète Aggée (2 : 7) nous assure qu'à la fin, ce royaume
sera reconnu comme l' « objet du désir de toutes les nations ».
page 683 Comme cela a un rapport pratique avec la manière de l'établissement
du « Royaume de Dieu », le « Royaume des cieux », n'oublions pas
ce que nous avons déjà appris des Écritures (*) [Vol.
1 pp. 345-360] concernant la royauté de ce Royaume et ceux qui
la constitueront.
(1) C'est le Royaume de Dieu dans le sens que le Père céleste en est le
Grand Roi et qu'il a conçu le plan de salut dont le Royaume millénaire
sera une partie. C'est aussi son Royaume dans le sens qu'il sera établi
et perpétué par sa puissance (1 Cor. 15 : 24-26). C'est encore
son Royaume parce qu'il représentera Dieu comme Souverain suprême dont
les lois, et son amour et sa miséricorde, seront manifestés par le Médiateur
qu'il a désigné.
(2) C'est aussi le Royaume de Christ, le Royaume du cher Fils de Dieu,
parce que Christ, en sa qualité de Médiateur de la Nouvelle Alliance,
sera le Souverain actif de ce Royaume millénaire comme le représentant
du Père dans le dessein de vaincre le mal, de détruire le péché et
d'amener dans une pleine et ardente obéissance au Père et à ses lois
tous ceux de la race rachetée qui voudront être pleinement rétablis à
la ressemblance divine, à la faveur et à la vie éternelle.
(3) Ce Royaume sera celui des saints, parce que, formant « une
sacrificature royale » (Apoc. 5 : 10), ils régneront, jugeront et béniront
le monde conjointement avec leur Seigneur, Jésus. — Rom. 8 : 17, 18.
La classe du Royaume proprement dite ne se composera que de notre Seigneur
et de ses « élus » de l'Age de
l'Évangile à qui il dit : « Ne crains pas, petit troupeau, car il
a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12 : 32). De
ce petit troupeau, également, le Seigneur dit au prophète Daniel :
« Et le royaume, et la domination, et la grandeur des royaumes sous
tous les cieux seront donnés au peuple des saints des [lieux] très-hauts.
Son royaume est un royaume éternel, et toutes les dominations le
serviront et lui obéiront ». — (Dan. 7 : 27 — D.)
Rappelons, cependant, que tous ceux-là seront « changés » dans
leur résurrection (la première résurrection — Apoc. 20 : 4, 6 ;
1 Cor. 15 : 42-46, 50-54 ; Jean 3 : 5, 8) et qu'en conséquence, ils ne
seront plus des êtres humains, mais « des participants de la nature
divine », aussi invisibles aux hommes que le sont Dieu et les anges
célestes. Il sera donc nécessaire d'établir certains moyens de
communication entre cette Église glorieuse et ceux qu'elle jugera (*) [Voir
1 Cor. 6 : 2, et Vol.
I, chap. 8.] et relèvera de la déchéance du péché et de la
mort. Dans le passé, une telle communication entre des êtres-esprits et
des humains a été accomplie par les êtres-esprits qui apparurent dans
des corps charnels, et entrèrent ainsi en communion avec certains
personnages importants concernant les arrangements divins. C'est ainsi que
des anges apparurent à Abraham, à Sara, à Lot, à Gédéon, à Daniel,
à Marie, la mère de Jésus, et à d'autres. Une telle communication eut
lieu entre notre Seigneur et les apôtres après sa résurrection comme être-esprit,
parce qu'il était nécessaire qu'il leur communiquât certaines
instructions et que « le saint Esprit n'était pas encore donné, parce
que Jésus n'avait pas encore été glorifié ». — Jean 7 : 39.
Cependant, nous ne nous attendons pas à ce que les dirigeants spirituels
communiqueront avec leurs sujets terrestres de cette manière durant le
Millénium ; nous trouvons en effet que Dieu a pris des dispositions
pour qu’une certaine classe de l'humanité déjà éprouvée (durant la
période qui a précédé l'Age de l'Évangile) et trouvée digne de
recevoir la perfection et la vie éternelle, servira, à travers l'Age
millénaire, d'intermédiaires entre le Royaume spirituel, les
saints, et leurs sujets, le genre humain.
(4) Bien que ne constituant pas le Royaume au sens propre du mot, ces
intermédiaires seront si parfaitement les représentants de ce Royaume
parmi les humains qu'ils seront considérés comme étant le Royaume parmi
les hommes : ils représenteront le Royaume devant les hommes et en seront
les seuls représentants visibles. C'est pourquoi nous les avons
appelés « la phase terrestre du Royaume », visible parmi les
hommes. — Luc 13 : 28.
« Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes » et anciens
Dignes auxquels font allusion notre Seigneur et les Apôtres (Matt. 8 : 11
; Héb. 11 : 4-40), ayant subi leur épreuve, seront réveillés de la
mort, parfaits, pleinement rétablis à la perfection humaine ; ils
n'auront pas besoin d'une « résurrection de jugement » d'une
durée de mille années comme celle des autres humains. Cette perfection
les rendra capables de communiquer directement avec les Rois et les
Sacrificateurs spirituels sans que les êtres-esprits aient besoin de se
manifester dans des corps charnels pour transmettre les lois, etc., au
monde. De même qu'Adam, avant sa transgression, alors qu'il était parfait,
pouvait communiquer directement avec les puissances célestes, ainsi ces
Dignes pourront-ils le faire également lorsqu'ils seront rétablis dans
le même état de perfection.
Cependant, les gouverneurs terrestres ne seront pas les « Rois et
Sacrificateurs », mais, conformément à la nomination du Roi, ils seront
« princes sur toute la terre » — des personnages importants, des
chefs — des gouverneurs, des instructeurs.
COMMUNICATIONS INTIMES ENTRE LE ROYAUME
ET SES REPRÉSENTANTS
Il est évident que la partie terrestre du Royaume sera en communion, en
amitié et en coopération intimes avec le Royaume proprement dit, avec
les gouverneurs spirituels. Leurs relations réciproques seront comme
celles existant entre père et enfants, et comme des services coopératifs
du même gouvernement céleste : le département céleste étant
celui qui donne les lois et le département terrestre celui qui les fait
exécuter. Ainsi qu'il est écrit : « Car de Sion [le Royaume spirituel]
sortira la Loi, et de Jérusalem, la Parole de l'Éternel
[les messages divins, par l'intermédiaire des « princes »] »
— Es. 2 : 3.
L' ÉTABLISSEMENT DU ROYAUME
« Le Royaume de Dieu est annoncé [voir note Darby — Trad.] et chacun
[acceptant le témoignage comme un message de Dieu] use de violence pour y
entrer » (Luc 16 : 16). Depuis plus de dix-huit siècles, ce
message, cette offre du Royaume a fait son œuvre de sélection des « élus », des « vainqueurs » parmi les
humains. Durant tout l'Age actuel, ceux-ci ont attendu le temps marqué du
Père pour être, par Lui, établis ou élevés au pouvoir, comme
ses Rois et sacrificateurs, en vue de gouverner et d'instruire le peuple
racheté de la terre, et leur donner ainsi l'occasion favorable d'obtenir
la vie éternelle par la foi et l'obéissance. Cependant, durant tout ce
temps, cette classe du Royaume a souffert la violence des mains de la
classe d'Ismaël et d'Ésaü, de celles de Satan, le prince de ce monde,
et de ses serviteurs aveuglés. Comme l'exprime notre Seigneur : « Le
Royaume des cieux est pris par violence, et les violents le ravissent »
(Matt. 11 : 12). Notre Seigneur, la tête du Royaume, souffrit jusqu'à la
mort même, et tous ses disciples ont souffert quelque perte terrestre
comme conséquence de leur transfert de la puissance des ténèbres dans
le Royaume du Fils bien aimé de Dieu. — Col. 1 : 13.
Ce n'est pas que notre Seigneur ressuscité, élevé et glorifié ait
manqué de puissance pour protéger son peuple en laissant pendant
plus de dix-huit siècles dominer la violence du mal car, après sa résurrection,
il déclara : « Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et
sur la terre » (Matt. 28 : 18). L'exercice de la pleine autorité est
retardée à dessein. Dans le plan du Père, il y a eu un « temps
convenable » pour que le grand sacrifice pour les péchés fût accompli,
et un autre temps convenable pour que le Royaume fût établi en puissance
et en grande gloire afin de gouverner et de bénir le monde ; l'intervalle
entre ces deux choses fut suffisamment long pour permettre l'appel et la
préparation des membres de l'Église « élue » en vue d'être les
héritiers du Royaume avec Christ. Les influences mauvaises et
l'opposition de la part des pécheurs ont été permises pour la
purification, la mise à l'épreuve et le polissage de ceux qui étaient
« appelés » à faire partie de la classe du Royaume. Comme pour la
Tête, ainsi en est-il du corps ; c'est le dessein de Dieu que chaque
membre soit, comme nouvelle-créature, « rendu parfait par la
souffrance ». — Héb. 5 : 9.
Or, nous voici à la fin de cet Age de l'Évangile, et le Royaume est en
train de s'établir. Notre Seigneur, le Roi désigné par Dieu, est
maintenant présent, et cela depuis octobre 1874 ap. J.-C., conformément
au témoignage des prophètes pour ceux qui ont des oreilles pour
l'entendre ; l'inauguration officielle de sa charge royale date d'avril
1878. La première œuvre du Royaume, comme
l'a montré notre Seigneur dans ses paraboles et prophéties (le
rassemblement de « ses élus »), est maintenant en cours. « Les morts
en Christ ressusciteront premièrement » a expliqué le Seigneur
par le moyen de son Apôtre ; la résurrection de l'Église se fera
en un instant (*) [Écrit en 1897 — Trad.]. En conséquence, le Royaume,
tel qu'il est représenté par notre Seigneur et par les saints endormis déjà
qualifiés, préparés et trouvés dignes d'être des membres de « son
corps », l' « épouse », fut établi en 1878, et tout ce
qui reste à faire pour son achèvement est le « rassemblement auprès du
Seigneur » de ceux des « élus » qui sont encore vivants et
sur la terre, dont le temps d'épreuve n'est pas encore achevé (*) [Vol.
III, chap. 6.]
Cependant, au lieu que le Royaume attende que les membres vivants achèvent
leur course, l’œuvre du Royaume commença tout de suite ; les membres
vivants de ce côté du voile, ont le privilège de connaître « les mystères
du Royaume » et de s'engager dans l’œuvre du Royaume avant leur
« changement » ; à leur mort, ils (ne s' « endormiront » pas,
mais) seront « changés » en un instant, ressuscités comme faisant
partie de la sainte première résurrection bénie ; comme il est écrit :
« Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur dorénavant.
Oui, dit l'Esprit afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car
leurs œuvres les suivent ». — Apoc.
14 : 13.
Tout cela s'accorde avec les Écritures qui déclarent que le Royaume de
Dieu doit d'abord être établi avant que son influence et son œuvre ne produisent la
destruction complète « des autorités qui existent » de « ce présent
monde mauvais », politique, financier, ecclésiastique, vers la fin
des « Temps des nations », octobre 1914 ap. J.-C. Examinons
quelques passages bibliques relatifs à ce sujet.
Dans la description des événements qui se déroulent tandis que retentit
la Septième Trompette, nous observons qu'ils se succèdent dans l'ordre
suivant : (1) Le Seigneur prend en mains sa puissance comme Roi de la
Terre, et son règne commence ; (2) L'une des conséquences est le grand
jugement-détresse qui s'abat sur le monde. La prophétie nous dit que le
règne commence avant le temps de détresse et avant la résurrection des
saints et des prophètes, mais qu'il continuera longtemps après ces événements
(pour une durée de mille ans), jusqu'à ce qu'il ait « jugé »
toute l'humanité, récompensant ceux qui vénéreront l'Éternel, et détruisant
ceux dont l'influence sera corruptrice. Remarquez ces points dans la
citation suivante :
« Nous te rendons grâces, Éternel Dieu, Tout-puissant, celui qui est et
qui était, de ce que tu as pris ta grande puissance et de ce que tu es
entré dans ton règne [représenté en Christ : « Toutes choses sont du
Père », et « toutes choses sont par le Fils », son représentant
honoré]. Et [comme l'un des résultats de l'inauguration de ce règne]
les nations se sont irritées ; et ta colère est venue, et le temps des
morts pour être jugés, et pour donner la récompense à tes esclaves les
prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent ton nom, petits et
grands, et pour détruire ceux qui corrompent la terre ». — Apoc. 11 :
17, 18.
Nous lisons d'une manière semblable que le règne du Royaume commencera
avant que « Babylone » ne tombe, et que Babylone tombera comme l'un
des résultats des jugements du Royaume : certains de ceux qui se trouvent
en Babylone le discerneront plus tard ; ils sont représentés comme
recevant la lumière et la liberté par le moyen de Christ, après la
chute de Babylone. Ils disent :
« Ses jugements sont véritables et justes ; car il a jugé la grande
prostituée qui corrompait la terre par sa fornication, et il a vengé le
sang de ses esclaves [le réclamant] de sa main ». — Apoc. 18 ; 19
: 2-7.
Le prophète Daniel fut divinement inspiré pour répéter et expliquer au
Roi Nébucadnetsar sa vision de la puissance des nations, représentée
par une grande statue. Dans la vision, une pierre vint frapper les pieds
de la statue, provoquant l'écroulement total de la puissance des nations
(des Gentils) ; ensuite, la pierre s'agrandit jusqu'à remplir toute la
terre. L'explication donnée montre que le Royaume de Dieu sera établi et
recevra toute puissance, et que la ruine des gouvernements terrestres sera
le résultat direct de l'énergie déployée par ce Royaume. Voici le témoignage
inspiré de Daniel :
« Et dans les jours de ces rois [la dernière période du pouvoir des
nations représenté par les orteils de la statue] le Dieu des cieux établira
un Royaume [présent d'une manière représentative à travers l'Age
de l'Évangile, mais que le monde ne reconnut pas comme royaume] qui [au
contraire des royaumes changeants des nations, représentés dans la
statue] ne sera jamais détruit ; et ce Royaume ne passera point à
un autre peuple [comme la puissance de la statue transférée d'un peuple
à un autre peuple] ; il broiera et détruira tous ces royaumes,
mais lui, il subsistera à jamais ». — Dan. 2 : 44, 45.
Notre seigneur a donné l'assurance à ses fidèles qu'au moment de l'établissement
de son Royaume et de la destruction de la puissance des nations, l'Église
triomphante serait avec lui et aurait une part à cette œuvre.
Voici ses propres paroles :
« Et celui qui vaincra, et celui qui gardera mes œuvres jusqu'à la fin,
— je lui donnerai autorité sur les nations ; et il les paîtra
avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, selon que
moi aussi j'ai reçu de mon père ». — Apoc. 2 : 26, 27. Comparer
avec le Ps. 149 : 8, 9.
II ne nous est pas possible de juger avec précision quels sont les points
importants du grand travail qui sont maintenant exécutés par le Seigneur
et ses saints glorifiés au-delà du voile, mais nous pouvons être sûrs
qu'ils participent activement au travail affecté aux membres de la même
classe du Royaume dont la course et le service ne sont pas encore achevés
de ce côté-ci du voile, savoir : l’œuvre de la moisson
consistant (1) à rassembler les « élus » vivants ; (2) à dire à
Sion « Ton Dieu règne » (le Royaume est en train de s'établir)
et (3) à proclamer le Jour de la vengeance de notre Dieu.
L'ÉTABLISSEMENT DU GOUVERNEMENT TERRESTRE
Nous ne devons pas attendre la phase terrestre du Royaume de Dieu avant la
fin complète du Temps des nations (octobre 1914), car, en donnant aux
nations (Gentils) un bail de domination jusqu'à cette date, Dieu n'a
commis aucune erreur et ses plans ne changent pas. Lorsque la phase
terrestre du Royaume de Dieu sera établie, elle sera israélite, car Dieu
s'y est engagé, l'a promis à Abraham et à sa postérité naturelle. Même
la principale faveur, le Royaume spirituel, fut offerte en premier lieu à
Israël selon la chair et lui aurait été donnée s'il avait été prêt
à la recevoir dans les conditions de cœur imposées par Dieu, savoir : de
souffrir avec Christ pour être ensuite glorifié avec lui (Rom. 8 :
17). En vérité, Israël désirait et cherchait ce que Dieu avait de meilleur
à donner, mais « ce qu'Israël recherche, il ne l'a pas obtenu, mais l'élection
[le « petit troupeau » choisi à la fois d'entre les Juifs et les
Gentils] l'a obtenu, et les autres ont été aveuglés » ; non à
jamais, mais jusqu'à ce que l'élection de la semence spirituelle, le
Royaume proprement dit, soit achevée. — Rom. 9 : 31-33 ; 11 :
7, 23, 25-32.
Tandis que les Israélites, encore incrédules à des degrés divers,
seront rassemblés en Palestine sous la faveur divine, selon la promesse,
aucun d'eux cependant ne sera considéré à un degré quelconque, comme
faisant partie, ou même comme soutien ou associé de la phase terrestre
du Royaume avant d'avoir tout d'abord reconnu Christ Jésus comme Fils de
Dieu, seul Rédempteur et Libérateur d'Israël et du monde.
Le commencement de la phase terrestre du Royaume — après 1914 (*) [Voir
note fin de l’introduction — Trad.] — consistera entièrement, d'après
notre compréhension, des saints ressuscités des temps anciens, depuis
Jean-Baptiste en remontant jusqu'à Abel, « Abraham, Isaac, Jacob et
tous les saints prophètes » (Comparer Matt. 11 : 11 ; Luc 13 : 28 ;
Héb. 11 : 39, 40). Certes, ces anciens Dignes n'auront ni part, ni lot
dans le Royaume spirituel, parce qu'ils n'y furent pas « appelés »,
étant donné que le « haut-appel » ou « appel céleste »
n'était pas possible avant que la rançon eût été payée par notre
Seigneur Jésus. Cependant, ils occuperont une position de promotion au-dessus
du monde, car ils ont témoigné de leur foi et de leur amour durant le règne
du mal, et cela d'une manière approuvée de Dieu. Ainsi furent-ils préparés
et trouvés dignes d'être les ministres et les représentants terrestres
du Royaume spirituel. En accord avec cette pensée, il est écrit dans les
Psaumes, s'adressant au Christ : « Au lieu de tes pères [au lieu qu'ils
soient encore considérés comme tes pères], tu auras tes fils ; tu
les établiras pour princes [chefs, capitaines] dans tout le pays [terre
— note D.] ». — Ps. 45 : 16.
Ces Anciens Dignes seront autrement que le reste des humains, non
seulement du fait que leur épreuve est passée tandis que celle du monde
en général sera juste en cours, mais ils seront différents d'eux également
du fait qu'ils auront obtenu la récompense de leur fidélité —
ils seront des hommes parfaits, ayant complètement reçu en eux
tout ce qui avait été perdu en Adam de la ressemblance mentale et morale
avec Dieu, et la perfection de leurs facultés physiques. Ainsi,
seront-ils non seulement les « princes » ou chefs de la terre
(les représentants terrestres du Royaume céleste — Christ et son Église),
mais, individuellement, ils seront des représentants de tout ce que les
humains volontairement obéissants pourront obtenir sous la Nouvelle
Alliance.
Lorsque Abraham, Isaac, Jacob et tous les Anciens Dignes auront été
ressuscités et qu'ils paraîtront parmi les Israélites rassemblés, vers
la fin du temps de la détresse finale de Jacob avec Gog et Magog, leurs
facultés mentales supérieures les distingueront rapidement des autres.
De plus, leur intelligence parfaite saisira promptement la connaissance et
les inventions d'aujourd'hui ; ils seront remarquables de nombreuses manières,
comme le fut l'homme Christ Jésus dont le peuple disait : Comment cet
homme connaît-il les lettres, vu qu'il ne les a point apprises ? (Jean 7 :
15). De même que Jésus enseigna le peuple d'une manière positive, précise,
claire, et non en hésitant et d'une manière confuse, comme le faisaient
les scribes, ainsi en sera-t-il pour les Anciens Dignes rendus parfaits,
quand ils paraîtront parmi les hommes. En outre, ces dignes, ces «
princes », seront en communion directe avec le Royaume spirituel
(Christ et l'Église) comme le fut notre Seigneur avec les anges, et comme
Adam jouit d'une communion personnelle similaire avant de tomber sous la
condamnation divine comme transgresseur. Ces « princes » de la
nouvelle terre (le nouvel ordre de la société) seront parfaitement
qualifiés pour occuper l'honorable position qui leur sera assignée.
Ainsi voyons-nous que lorsqu'arrivera le temps de Dieu pour inaugurer son
Royaume parmi les hommes, ses agents seront tous suffisamment prêts pour
servir ; leurs hauts faits de sage politique, leur modération, leur noble
maîtrise et leur exemple personnel de toutes les grâces et vertus,
attireront les hommes et engageront rapidement ces derniers — alors
qu'ils auront été châtiés sous la grande tribulation — dans une
active coopération. Même avant que leur identité soit révélée, il
est hors de doute que le peuple d'Israël aura remarqué leur prééminence
sur les autres hommes.
En outre, souvenons-nous que le dessein même du grand temps de détresse
qui approche maintenant de son point culminant, est de briser les cœurs
de pierre du monde entier, d'abaisser dans la poussière les orgueilleux,
et de creuser le sol aride des cœurs avec de profonds sillons de peines,
d'afflictions, de chagrin, afin de préparer ainsi le monde pour les
grandes bénédictions du Royaume millénaire. Ce grand temps de détresse
servira le dessein projeté : ainsi que le déclare le prophète, «
Lorsque tes jugements [Éternel] sont sur [toute] la terre, les habitants
du monde apprennent la justice » (Es. 26 : 9). A ce moment-là, tous
auront appris que des plans égoïstes et tous les plans que peuvent
concevoir et mettre à exécution des hommes déchus sont défectueux et
conduisent seulement à des degrés divers de difficultés et de
confusion. Tous, à ce moment-là, désireront vivement, mais sans espoir,
un règne de justice, et peu de gens se rendront compte combien ce règne
est proche.
Dans l'intervalle, les espérances du Royaume, longtemps nourries par Israël,
renaîtront parmi ceux qui, à cause du respect des promesses, se seront
rassemblés en Palestine. Lorsqu'à ceux-là les Anciens Dignes
annonceront leur résurrection et la forme de gouvernement juste qui doit
être établi, ce plan sera sans nul doute reconnu promptement comme
venant de l'Éternel. Et lorsque les Israélites apprendront que le véritable
Royaume qui les dirige est le Royaume spirituel, que Jésus le crucifié
est leur Roi, qu'ils verront mentalement, par les yeux de la foi « celui
qu'ils ont percé », alors, « ils pleureront sur lui comme on
pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on
pleure sur son premier-né. En ce jour-là, il y aura une grande
lamentation à Jérusalem ». Et Dieu « répandra sur la maison de
David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de
supplications ». — Zach. 12 : 10, 11.
La nouvelle de la défaite des armées de Gog et de Magog et de la
merveilleuse délivrance d'Israël des mains de leurs ennemis, sera
rapidement suivie de celle de l'apparition de leurs « pères » de grand
renom, ressuscités, de l'établissement d'un gouvernement avec ces
derniers à la tête, et de la conversion générale d'Israël au Messie
longtemps rejeté. Nul doute qu'une grande partie de ces nouvelles ne sera
pas crue parmi les Gentils : ils se moqueront des Juifs d'être aussi crédules,
et ils classeront les Anciens Dignes parmi les subtils imposteurs.
Cependant, la bénédiction qui accompagnera la réorganisation du
gouvernement sous les nouveaux auspices en Palestine, opérera de tels
changements merveilleux et rapides dans le bien-être d'Israël qu'elle étonnera
le monde anarchiste et découragé d'alors, et en amènera beaucoup à
penser et à dire : Qu'ils soient des imposteurs ou non, le travail de ces
hommes qui prétendent être les prophètes ressuscités est celui-là même
dont le monde a besoin ! Plaise à Dieu qu'ils veuillent prendre la
direction du monde entier et apporter l'ordre et la paix au lieu de notre
désordre universel. C'est alors qu'ils enverront demander à ces
merveilleux « princes » d'étendre partout leur gouvernement, leur
domination de justice si bénéfique pour Israël. C'est ce que déclare
le prophète comme suit :
« Et il arrivera, à la fin des jours, que la montagne [Royaume] de la
maison de l'Éternel sera établie sur le sommet des montagnes [comme un
Royaume surpassant ou dominant tous les royaumes], et sera élevé au-dessus
des collines [les sommets les plus élevés] ; et toutes les nations y
afflueront ; et beaucoup de peuples iront, et diront : Venez, et montons
à la montagne [Royaume] de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob ; et
il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses
sentiers. Car de Sion [le Royaume spirituel — le Christ glorifié, tête
et corps] sortira la loi, et de Jérusalem [le siège du gouvernement
terrestre représentatif entre les mains des « princes »]. Et [auparavant
— dans le grand temps de détresse] il jugera au milieu des nations, et
prononcera le droit à beaucoup de peuples ; et [comme résultat des réprimandes
du Seigneur et par la suite de sa loi et de sa Parole] de leurs épées
ils forgeront des socs, et de leurs lances, des serpes : une nation ne lèvera
pas l'épée contre une [autre] nation, et on n'apprendra plus la guerre
». — Es. 2 : 2-4 ; Michée 4 : 1-4.
L'INTIMITÉ ENTRE LE ROYAUME
ET SES « PRINCES » TERRESTRES
Comme nous pouvons le supposer, la communication entre les deux phases ou
parties du Royaume sera facile et directe, et de ce fait, la direction et
l'instruction des humains seront complètes, les « princes » étant les
« canaux » de la communication divine. C'est ce que semblent donner
à entendre à Nathanaël les paroles de notre Seigneur : « Désormais
vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur
le Fils de l'Homme » (Jean 1 : 51-52 en D. — Trad.). Le songe de Jacob
dans lequel il vit une échelle entre ciel et terre, sur laquelle
montaient et descendaient des messagers, n'était-il pas une prophétie
aussi bien qu'un songe, préfigurant la prochaine communication étroite
entre le Royaume céleste et le monde ? Dans cette œuvre, Jacob lui-même comme étant l'un de ces messagers informateurs
ne devait-il pas avoir part à la bénédiction du monde ? Nous croyons
que si. — Gen. 28 : 10-12.
Les Écritures enseignent clairement, et cela est reconnu en général par
ceux qui étudient la Bible, que Moïse, le médiateur de l'Alliance de la
Loi, fut un type de Christ, le Médiateur de la Nouvelle Alliance ;
pourtant, tous n'ont pas reconnu que Moïse fut un type du Christ complet
— tête et corps — et que, dans ce sens, l'Age de l'Évangile tout
entier a été la période de l'édification de Christ. Cependant, c'est
la seule application du type qui conviendra dans un grand nombre de cas,
comme par exemple, en Actes 3 : 22, 23.
Lorsque l'Alliance de la Loi fut instituée au Mont Sinaï, Moïse semble
avoir été un type du Christ au complet (Tête et corps) inaugurant l'Age
millénaire par l'institution de la Nouvelle Alliance pour le monde. Cet
événement aura lieu après « le retentissement de la grande [septième]
trompette », « après que les épaisses ténèbres » et « le grand
tremblement de terre », etc., du Jour de Vengeance auront épouvanté
l'humanité et l'auront rendue prête à écouter la voix du Grand
Instructeur, et heureuse d'accepter sa Nouvelle Alliance. Ceci est
clairement signalé par l'Apôtre en Hébreux 12 : 18-22, où il semble
indiquer chaque degré du parallélisme. Les Israélites s'étaient
approchés du Mont Sinaï et finalement l’avaient atteint au point de
pouvoir le toucher ; de ce mont ils avaient vu des choses si terrifiantes
et entendu des sons si épouvantables qu'ils en avaient été tous effrayés
et tremblants ; par contre, nous nous approchons de la montagne de Sion et
de ses merveilleuses gloires et bénédictions bien supérieures à celles
du Sinaï ; toutefois, avec ces plus grandes bénédictions, il y aura,
plus terribles, la trompette, les ténèbres et l'ébranlement par le
tremblement de terre, l'ébranlement final de tout ce qui peut être ébranlé
(tout ce qui est péché et contraire à la volonté divine) ; seul, ce
qui est vrai et durable pourra demeurer. C'est en Héb. 12 : 28 que
nous trouvons la solution de toutes ces choses : « C'est pourquoi,
recevant [par anticipation] un Royaume inébranlable, retenons la grâce
par laquelle nous servions Dieu d'une manière qui lui soit agréable ».
Poursuivant l'examen de cette illustration, nous remarquons qu'après cela,
Moïse monta sur la montagne (Royaume) et fut typiquement glorifié : la
peau de son visage rayonnait de sorte que les Israélites ne pouvaient
voir Moïse. Cela semblerait typifier l'achèvement de l'Église (Christ,
tête et corps) en gloire ; le voile que, par la suite, Moïse
porta devant le peuple, mais qu'il enlevait quand il se trouvait dans la
montagne avec l'Éternel, semblerait typifier la phase terrestre de son
Royaume, les « princes sur toute la terre » par qui le Christ
parlera au peuple et sera représenté, l'être glorieux étant invisible.
Il semble que ce soit là une illustration frappante des relations étroites
qui existeront entre les « princes » terrestres et les Rois et
Sacrificateurs (Prêtres) célestes. L'ascension de Moïse sur la montagne
pour communiquer avec Dieu pendant que la montagne était enveloppée de
nuages et illuminée d'éclairs, que la terre tremblait alors que le
tonnerre grondait, représentait le fait que le Corps de Christ sera au
complet, les derniers membres « changés » et reçus dans le
Royaume au moment où le présent ordre de choses est en voie de
changement, au milieu d'un grand temps de détresse tel que la terre n'en
a jamais connu.
De même que les premières tables de la Loi qui furent brisées représentaient
l'échec de l'Alliance de la Loi à cause de la « faiblesse de la chairs »,
ainsi les secondes tables représentent la Nouvelle Alliance dont Christ
est le Médiateur, et qui, elle, ne faillira pas. Cette Nouvelle Alliance
entrera en vigueur concernant le monde après que le « Corps de
Christ » sera au complet. Dans l'intervalle, l'élection des membres
du Grand Prophète semblable à Moïse continue (Actes 3 : 23). Remarquez
maintenant le fait que ce fut lorsque les secondes tables de la Loi (représentant
la Nouvelle Alliance) furent remises que Moïse fut changé, de
sorte que désormais il porta un voile devant le peuple parce que son
visage rayonnait.
L'inauguration du Royaume sera accompagnée de tels spectacles effrayants
que le monde entier en tremblera de terreur et sera heureux d'accepter
l'Oint de l'Éternel comme Roi de toute la terre. De même que les Israélites
supplièrent l'Éternel de ne plus leur parler — par les terribles
spectacles et bruits au Sinaï — ainsi, de nos jours, tous les peuples désireront
que l'Éternel (Jéhovah) cesse de leur parler dans sa colère et de les
affliger dans sa violente et juste colère ; ils seront heureux d'entendre
plutôt le grand Médiateur, de le reconnaître comme Roi, établi sur eux
par l'Éternel — Emmanuel, le grand antitype de Moïse — le Prophète,
Sacrificateur et Roi voilé (caché). — Comparer Hébr. 12 : 19 et Ps. 2
: 5, 6.
Israël sera bien disposé, désirant ardemment le nouveau Royaume ; ainsi
qu'il est écrit : « Ton peuple sera [un peuple] de franche volonté, au
jour de ta puissance » (Ps. 110 : 3). Ce sera exactement ce qu'Israël
a tant attendu (aveuglé quant à l'appel spirituel plus élevé de l'Age
de l'Évangile) : toutefois, ce sera bien plus magnifique et plus durable
que tout ce qu'il ait jamais pu concevoir. Ensuite, un très grand nombre
de plus ou moins croyants en Christ, informés d'une façon déplorable,
diront : « N'avons-nous pas prophétisé [prêché] en ton nom, et
n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? » (Matt. 7 :
21, 22). Tous ceux-là ne seront pas reconnus comme étant l'épouse de
Christ, mais seront laissés pour avoir part aux pleurs et aux grincements
de dents du grand temps de détresse ; au lieu d'être des sectaires, ils
deviendront indubitablement des membres du peuple de Dieu, et seront « de
franche volonté, au jour de sa puissance ». En vérité, comme le déclare
notre texte, très bientôt, le Royaume de Dieu sera reconnu comme « l’
objet du désir de tous les peuples ».
RÉFORMES MORALES ET SOCIALES
La Loi de I'Éternel qui sortira alors de la montagne de Sion (le Royaume)
et sera, de Jérusalem, la nouvelle Capitale du monde, promulguée par des
« princes » à tout le peuple comme étant la Parole de l'Éternel,
s'occupera tout de suite des choses déjà considérées comme étant de
« mauvaises choses criantes ». Des réformes morales seront
apportées dans tous les domaines ; les questions financières,
sociales et religieuses seront toutes remaniées en accord, à la fois
avec la Justice et avec l'Amour. Le jugement sera mis pour cordeau et la
justice pour plomb (Es. 28 : 17) ; toutes les affaires de la terre seront
arrangées et réglées avec droiture, elles seront exactement conformes
à la droiture.
Les conséquences en seront considérables en ce qui concerne la
suppression de toutes catégories d'affaires qui tentent les humains en
les alléchant et en les séduisant à cause des faiblesses de leur nature
déchue et du déséquilibre de leurs qualités mentales et morales. La
distillerie, la brasserie, le débit de boissons, la maison de
prostitution, la salle de jeux, tout commerce destiné à tuer le temps et
à corrompre le caractère, seront supprimés, et ceux qui s'en occupaient
auront autre chose à faire qui sera avantageux pour eux-mêmes et pour
les autres.
De même, la construction des navires de guerre, la fabrication de matériel
de guerre, offensif et défensif, cessera, et les armées seront
licenciées. Le Nouveau Royaume n'en aura nullement besoin, mais il
aura toute puissance pour faire prompte justice dans le châtiment des
malfaiteurs alors qu'ils sont déterminés à agir, mais avant qu'ils
aient pu nuire aux autres ainsi que le déclare Esaïe (11 : 9) : « On ne
fera pas de tort, et on ne détruira pas dans toute la sainte montagne (Royaume) »,
sauf lorsque les juges, compétents et justes, infligeront la Seconde Mort
aux incorrigibles. — Es. 32 : 1-8 ; 65 : 20-25 ; Ps. 149 : 9 ; 1
Cor, 6 : 2.
Les affaires bancaires et de courtage, et d'autres emplois semblables, très
utiles dans les conditions actuelles, n'auront plus de raison d'être, car
sous les conditions nouvelles les membres de la race humaine devront se
traiter mutuellement comme des membres d'une seule famille, et le capital
et l'argent personnels à prêter et à emprunter seront des choses du
passé. Les propriétaires et les agences de location trouveront également
de nouveaux emplois, parce que le nouveau Roi ne reconnaîtra pas comme
valides les privilèges et les actes enregistrés maintenant. Il déclarera
que, lorsqu'au Calvaire, il racheta Adam et sa race, il racheta
aussi le domaine d'Adam, la terre (Eph. 1 : 14) : il la répartira non pas
tout bonnement aux égoïstes, aux avares et aux cupides, mais les
endroits les plus fertiles, il les donnera aux « débonnaires », conformément
à la promesse qu'il fit dans le sermon sur la montagne. — Matt. 5 : 5.
C'est en parlant de ce grand Roi et Juge (tête et corps), typifié par Moïse,
que l'Éternel déclare :
« L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui, l'esprit de sagesse et
d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de connaissance
et de crainte de l'Éternel ; et il ne jugera pas d'après la vue de ses
yeux, et ne reprendra pas selon l'ouïe de ses oreilles ; mais il jugera
avec justice les misérables, et reprendra avec droiture les débonnaires
de la terre ; et il frappera la terre avec la verge de sa bouche, et par
le souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. Et la justice sera
la ceinture de ses reins, et la fidélité, la ceinture de ses flancs ».
— Es. 11 :1-5.
A certains, il pourrait sembler que ce divin programme fera de la terre un
Paradis pour les pauvres, mais un lieu d'angoisse pour ceux qui,
actuellement, sont habitués au luxe et qui ont un avantage sur la majorité,
soit à cause de la bonne fortune ou de talents et d'occasions favorables,
soit à cause de pratiques malhonnêtes. Ces personnes devraient pourtant
se souvenir des paroles du Juge, prononcées il y a dix-huit siècles :
« Mais malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation ;
malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim [vous serez peu
satisfaits] » (Luc 6 : 24, 25). Tout d'abord, ceux-ci seront disposés
à pleurer la perte de leurs avantages, et de même que, maintenant, les
riches pieux trouvent qu'il est difficile pour eux d'entrer dans la
condition de cœur et d'esprit qui sera récompensée par une
participation au Royaume de Christ, alors ceux qui furent ainsi accoutumés
autrefois aux richesses auront des difficultés que n'expérimenteront pas
ceux qui furent, eux, disciplinés à l'école de l'adversité.
Cependant, le nivellement inévitable de la société qui sera accompli
par l'anarchie du Jour de Vengeance devra être accepté ; plus tard
(lentement chez les uns, plus rapidement chez les autres), les avantages
du règne de l'Amour seront reconnus et appréciés d'une manière générale.
On trouvera que, sous l'arrangement divin, tous pourront, s'ils le veulent,
être bénis, être vraiment heureux, et « monter » sur le grand
chemin de sainteté vers la grandiose perfection humaine (l'image de Dieu),
et vers la vie éternelle (Es. 35 : 8). Ce que déjà, l'on admet en général,
on le trouvera absolument convenable : par exemple, qu'avec les commodités
actuelles, si l'on mettait tout le monde au travail d'une manière systématique
et sage, il suffirait de trois heures de travail individuel. Sous
la direction du Royaume céleste, les heures de libération du travail ne
seront pas employées au détriment des gens, comme ce serait sûrement le
cas dans les conditions actuelles avec le mal et la tentation de tous côtés
de profiter des faiblesses héréditaires.
Au contraire, lorsque Satan sera lié (le mal entravé) et les tentations
extérieures disparues, les heures de libération seront passées, sous la
direction de l'Église glorifiée, dans des études qui deviendront de
plus en plus attrayantes et intéressantes : l'étude de la Nature et du
Dieu de la Nature et ses glorieux attributs : sa Sagesse, sa Justice,
son Amour et sa Puissance. Et ainsi, d'une manière agréable, ils
pourront progresser vers la perfection humaine, la fin de leur course ou
épreuve ; il faut se souvenir, en effet, que le nouveau gouvernement
prendra connaissance, non seulement des grandes affaires et des grands intérêts
de ses sujets, mais également de ses plus petites affaires. Ce sera un
« gouvernement paternel » dans le sens le plus complet de
cette expression.
C'est bien avec une sérieuse appréhension que les hommes auraient pu
envisager l'établissement du gouvernement le plus autocratique que le
monde ait jamais connu, dans lequel les vies, les propriétés et tous les
intérêts de tous les humains reposeront d'une manière absolue dans les
mains du Roi, et sans appel, si nous n'avions pas par ailleurs les preuves
les plus absolues et les plus convaincantes que tous les règlements et
arrangements du Royaume sont conçus pour le bien de ses sujets. Le Roi de
ce Royaume de médiation a tant aimé ceux sur qui il doit régner qu'il a
donné sa propre vie comme prix de leur rançon, afin de leur
assurer le droit pour chacun d'une épreuve en vue de la vie éternelle,
et l'objet même de son règne millénaire est de les aider dans cette épreuve.
Que pourrait-on demander de plus ? En tant que Rédempteur, il a, à juste
titre, le droit de diriger de manière absolue ceux qu'il a rachetés avec
son propre sang, et nul doute que si la question était laissée à leur
vote (ce qui ne sera pas, cependant), tous ceux qui apprécient cet amour
qu'il a manifesté, lui accorderaient joyeusement tout pouvoir et toute
autorité et obéiraient promptement à sa juste volonté.
Mais les « saints » qui seront des cohéritiers dans le
Royaume, et des juges associés, peuvent-ils être chargés sans danger
d'un pouvoir absolu, autocratique ?
Eh bien, oui ! De même que Christ a prouvé qu'il avait l'esprit du Père
céleste et qu"il est « l'empreinte de la personne du Père »,
ainsi, tous ceux qui seront du « petit troupeau », ses cohéritiers
dans le Royaume, auront fait la preuve qu'ils ont « l'esprit de
Christ », le saint esprit d'Amour. L'une des conditions de leur
« appel » est qu'ils doivent devenir des « copies de la
ressemblance du cher Fils de Dieu » (voir Rom. 8 : 29 — Diaglott),
et personne d'autre ne sera accepté comme ayant assuré leur appel et
leur élection. En vérité, c'est afin qu'ils puissent sympathiser avec
ceux dont ils prendront soin et qu'ils instruiront, que ces membres du
Petit Troupeau sont choisis parmi les faibles et les imparfaits, et qu'ils
apprennent à combattre un bon combat pour le droit et la vérité contre
l'erreur et le péché. Oui, on peut avoir, sans crainte, toute confiance
dans les sous-sacrificateurs aussi bien que dans le Souverain
Sacrificateur de la Sacrificature Royale. Dieu leur remettra la puissance
et c'est bien là la meilleure des garanties que cette puissance sera
employée avec justice, sagesse et amour, pour la bénédiction du monde.
LE RÈGNE DE LA VERGE DE FER
Les nations seront gouvernées par la force, une force irrésistible,
jusqu'à ce qu'un ordre juste soit établi par une soumission générale ;
tout genou fléchira, toute langue confessera la puissance et la gloire
divines, et l'obéissance extérieure sera obligatoire. Ainsi qu'il est écrit
: « Il paîtra les nations avec une verge de fer, comme sont brisés les
vases de poterie » (Apoc. 2 : 27). Ce frappement et ce bris appartiennent
bien au Jour de la Vengeance, et bien que la puissance et la verge
demeureront encore pendant tout l'Age millénaire, il ne sera probablement
pas nécessaire de s'en servir, car toute opposition ouverte sera entièrement
maîtrisée dans le grand temps de détresse. Selon les indications du
prophète, Dieu dans cette période de châtiment, dira à l'humanité
confuse, vociférante, arrogante : « Tenez-vous tranquilles, et
sachez que je suis Dieu : je serai exalté parmi les nations, je
serai exalté sur la terre » (Ps. 46 : 10). Il faudra cependant
tout l'Age millénaire pour « faire de la droiture une règle et
de la justice un niveau » dans toutes affaires — petites et grandes —
de chaque individu de la race qui sera ainsi « enseigné de Dieu »
grâce à son Serviteur « élu » de l'Alliance, le grand Prophète,
le grand Sacrificateur (Prêtre) et le grand Roi (tête et corps) : Prophète,
dans le sens d'instructeur ; Roi, dans le sens de gouverneur ;
Sacrificateur (Prêtre), dans le sens de médiateur qui, après avoir
racheté les humains, est leur avocat et le dispensateur de la faveur
divine. Les fonctions sont réunies : « Tu es sacrificateur pour l'éternité,
selon l'ordre de Melchisédec » ; « qui fut un sacrificateur sur
son trône ». — Héb. 7 : 17 ; Zach. 6 : 13 ; Actes 3 : 22 ;
Deut. 18 : 15.
Personnifiant la sagesse, le nouveau Roi déclare :
« A moi le conseil et le savoir-faire ; je suis l'intelligence ; à moi
la force. Par moi les rois règnent, et les princes statuent la justice.
Par moi les princes dominent, et les nobles, tous les juges de la terre
[la phase terrestre du Royaume]. J'aime ceux qui m'aiment ; et ceux qui me
recherchent me trouveront. A moi sont les richesses et les honneurs, les
biens durables et la justice. Mon fruit est meilleur que l'or fin, même
que l’or pur ; et mon revenu meilleur que l'argent choisi. Je marche
dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de juste jugement,
pour faire hériter les biens réels à ceux qui m'aiment, et pour que je
remplisse leurs trésors... Car celui qui m'a trouvée a trouvé la vie,
et acquiert faveur de la part de l'Éternel ; mais celui qui pèche contre
moi fait tort à son âme ; tous ceux qui me haïssent aiment la mort
». — Prov. 8 : 14-21, 35, 36.
UNE ILLUSTRATION : ISRAËL
Selon toute apparence, le monde aura l'occasion de voir, pendant un
certain temps, le fonctionnement et la mise en œuvre du gouvernement divin au sein du peuple d'Israël : il en verra
tous les avantages pratiques et pourra les comparer à l'anarchie qui régnera
encore. C'est alors que la majorité de toutes les nations « désirera »
le gouvernement du Royaume. Les paroles prophétiques, adressées à Israël
en ce temps-là, confirment puissamment la chose :
« Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire de l'Éternel
s'est levée sur toi. Car, voici, les ténèbres couvriront la terre, et
l'obscurité profonde, les peuples ; mais sur toi se lèvera l'Éternel,
et sa gloire sera vue sur toi. Et les nations viendront vers ta lumière
[voir note D. — Trad.], et les rois [les principaux de la terre], à la
splendeur de ton lever [Ceci s'appliquera à Israël selon l'esprit, le
Soleil de justice, mais également à ses représentants terrestres —
Israël selon la chair rétabli à la faveur divine].
« Lève autour de toi tes yeux, et regarde : ils se rassemblent tous, ils
viennent vers toi ; tes fils viennent de loin, et tes filles sont
portées sur les bras [ou sur les côtés — v. Note D. — Trad.].
Comparer Ezéch. 16 : 61. Alors tu verras, et tu seras rayonnante,
et ton cœur frissonnera et s'élargira ; car l'abondance de la mer [les
masses populaires anarchistes — voir Apoc. 21 : 1] se tournera vers toi,
les richesses des nations viendront vers toi... Et ils annonceront avec
joie les louanges de l'Éternel ». — Es. 60 : 1-6, 11-20.
En vérité, ce sera un beau jour que celui où les yeux aveuglés de
l'esprit s'ouvriront et où beaucoup de gens se tourneront vers la
droiture ! Ce sera un jour de conversions et de réveils dans les voies de
la vérité et non plus dans celles de la crainte et de l'erreur. Ce sera
le temps dont parle le prophète, où « une nation naîtra en une fois »
(Ésaïe 66 : 8). Israël sera cette nation-là : (1) Israël selon
l'esprit, la « nation sainte » ; (2) Israël selon la chair, son représentant
terrestre. C'est d'Israël que resplendira la lumière qui amènera les
humains châtiés à plier les genoux ; c'est alors que l'Éternel
accomplira sa promesse et répandra son esprit de sainteté « sur
toute chair après ces jours-là », comme il l'a fait sur ses véritables
serviteurs et servantes pendant ces jours-là. — Joël 2 : 28.
Tel est le jour du Salut que le prophète David chanta (Ps. 118 :
18-27) :
« C’est ici
le jour que l’Éternel a fait ;
Égayons-nous et réjouissons-nous
en lui !
La pierre que ceux
qui bâtissaient avaient rejetée,
Est devenue la maîtresse pierre du coin.
Béni soit celui qui
vient au nom de l’Éternel !
(*) [Comp. Matt. 23 :
39.]
O Éternel, sauve,
je te prie !
Éternel, je te prie,
donne la prospérité !
Jah m’a sévèrement
châtié,
Mais il ne m'a pas
livré à la mort,
Ouvrez-moi les
portes de la justice :
J’y entrerai, je célébrerai
Jah.
C’est ici la porte
de l’Éternel,
Les justes y
entreront.
Je te célébrerai,
car tu m’as entendu
Et tu as été mon
salut :
L’Éternel est
Dieu, et il nous a donné la lumière. »
|
Nous voyons ainsi que les réformes et les instructions éducatives de
l'avenir commenceront par le cœur de l'homme. Les humains commenceront
par la leçon : « La crainte [révérence] de l'Éternel est le
commencement de la sagesse » (Prov. 9 : 10). L'une des grandes
difficultés de l'enseignement d'aujourd'hui qui tend à l'orgueil, à
l'arrogance et au mécontentement, c'est qu'il manque de cette élémentaire
sagesse. Sous l'organisation du Royaume, toute œuvre de grâce
commencera bien et s'accomplira parfaitement.
Aucune créature de la race rachetée ne sera si petite que la grâce
divine ne puisse l'atteindre par l'action toute puissante et bénie du
Royaume. Aucune déchéance du péché ne sera trop profonde pour que la
main de la miséricorde ne puisse la sonder, afin d'en délivrer l'âme
rachetée par le sang ; la lumière de la vérité divine et de
l'amour divin pénétrera au fond du cœur le plus obscurci, le plus
ignorant et le plus superstitieux pour lui apporter ses rayons
bienfaisants de connaissance, de joie et de réjouissance du jour nouveau,
ainsi qu'une occasion favorable d'y avoir part par l'obéissance. Aucune
maladie pouvant attaquer et corrompre l'organisme physique ne pourra résister
à la prompte intervention du Grand Médecin. De même, aucune difformité,
ou monstruosité, ou excroissance, ou débilité mentale ne pourront résister
à sa guérison.
TOUS CEUX QUI SONT DANS LES SÉPULCRES EN SORTIRONT
L’œuvre grandiose du rétablissement commencera ainsi par les nations
vivantes ; elle s'étendra ensuite à toutes les familles de la terre qui
dorment encore dans les sépulcres, car l'heure vient, oui, elle est même
proche, où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du
Fils de l'Homme, et en sortiront ; où « la mer rendra ses
morts qui étaient en elle, et la mort et le hadès [le sépulcre]
rendront les morts qui étaient en eux » (Jean 5 : 28, 29 ; Apoc. 20
:13). Oui, même les armées de Gog et les pécheurs en Israël qui auront
péri dans la bataille du grand jour, sortiront du sépulcre au temps
marqué ; mais ce ne sera plus une armée d'anarchistes et de révoltés ;
tous, ils seront alors des hommes humiliés et repentants, remplis de
honte et de confusion à la lumière de ce jour-là ; cependant, tous
pourront recevoir miséricorde, et auront une occasion favorable
d'atteindre l'honneur et la vertu.
La résurrection des anciens dignes, les fréquentes guérisons des
malades en réponse à la prière de la foi, suggéreront probablement aux
hommes (quand ils auront eu le temps de réfléchir et de se remettre des
ravages du grand temps de détresse) qu'il est possible d'obtenir la résurrection
de leurs amis, de leurs parents d'entre les morts et hors de la tombe, grâce
à la promesse de Christ, affirmant que tous ceux qui sont dans les
sépulcres entendront la voix du Fils de l'Homme et en sortiront. Il n'est
pas du tout déraisonnable de suggérer qu'ainsi, cette œuvre grandiose puisse commencer et progresser en réponse à la prière
faite avec foi pour que les amis disparus puissent revenir à la vie
[Matt. 25 : 36, 43]. Par son caractère raisonnable, une telle méthode
semble s'imposer sur toutes celles auxquelles nous pourrions penser. Par
exemple, les morts seraient rappelés d'une manière graduelle et dans
I'ordre inverse de celui dans lequel ils descendirent dans la tombe ; à
cet effet, il serait pourvu de suite à des foyers, à un accueil
chaleureux et aux commodités nécessaires de la vie pour les réveillés
dès leur retour à la vie ; ces derniers seraient ainsi mis au courant
des langues, des mœurs et coutumes de ceux qui les environnent, tandis
que si l'ordre du rétablissement était inverse, les humains réveillés
ne seraient pas du tout préparés à cet égard aux conditions nouvelles,
et seraient complètement étrangers et peu sympathiques à la génération
au milieu de laquelle ils devraient désormais vivre. Toutefois, ces
objections ne sont pas valables en ce qui concerne les prophètes et
d'autres anciens dignes lesquels, ayant satisfait à leur épreuve, seront
ressuscités parfaits et comme tels, seront supérieurs à tous les autres
hommes des points de vue intellectuel, moral et physique.
Il est probable que toutes Ies prières faites en vue de rétablir tous
les amis disparus ne seront pas promptement exaucées, car l'Éternel aura
pour leur rétablissement, des plans bien définis avec lesquels certaines
de ces requêtes pourraient ne pas être en harmonie. Selon toute
probabilité, comme l'indiquent clairement la résurrection de l'Église
et celle des anciens dignes, le Seigneur procédera selon l'aptitude —
l'aptitude à la fois des sujets à ressusciter et celle des amis et des
conditions au milieu desquelles commencera leur nouvelle vie. Ceux qui
feraient de telles requêtes, devraient donc d'abord préparer leur propre
cœur et leur vie, et préparer des conditions favorables à leur
avancement sur le grand chemin de la sainteté. De cette manière, de tels
rétablissements deviendraient des récompenses à la fidélité des
vivants, et assureraient des conditions favorables à ceux qui seraient réveillés.
LA MAGNIFIQUE PERSPECTIVE
Quelle magnifique perspective s'offrira aux yeux de tous, lorsque la nouvelle dispensation sera pleinement établie ! Dans le passé, les
changements d'une dispensation à une autre dispensation ont été
frappants et importants, mais celui-ci sera, en événements, le plus
fertile de tous.
Il n'est pas surprenant que la pensée d'un tel spectacle — celui d'une
race tout entière retournant à Dieu avec des chants de louange et
couronnée de joie éternelle — doive paraître trop belle pour y croire,
mais celui qui a fait de telles promesses est également capable de les
accomplir selon son bon plaisir. Bien que l'affliction et les soupirs
semblent presque inséparables de notre existence, cependant l'affliction
et les soupirs disparaîtront ; bien que les pleurs sous le sac et
les cendres aient duré à travers la longue nuit de la domination du péché
et de la mort, cependant la joie attend le matin millénaire et toutes les
larmes seront essuyées sur tous les visages, la beauté remplacera les
cendres, et l'huile de joie l'esprit de tristesse.
L’ EXTENSION DU ROYAUME
Le Royaume de Dieu s'étendra ou augmentera, dans ses diverses parties ou
divisions, comme le font des gouvernements terrestres, jusqu'à ce qu'il
devienne « une grande montagne [Royaume] et remplisse toute la terre »
(Dan. 2 : 35). Prenons un exemple : le Royaume de Grande-Bretagne est
en premier lieu le Souverain régnant et sa famille seulement ; en second
lieu, il comprend le Parlement et les divers ministres du gouvernement ;
dans un sens plus large encore, il comprend chaque sujet britannique et
chaque soldat qui a prêté le serment de fidélité à ce royaume ; et à
un degré plus éloigné encore, il comprend tous les sujets des pays
assujettis au royaume, dans l'lnde et ailleurs, et qui ne sont pas en rébellion
ouverte contre les lois de ce royaume.
Ainsi en est-il avec le Royaume de Dieu : en premier lieu, c'est le
Royaume du Père qui règne sur tous (Matt. 13 : 43 ; 26 : 29) ; mais
le Père en a bien voulu placer la domination sur la terre, pendant mille
ans, entre les mains d'un Vice-roi, un Représentant — Christ et son Épouse
élevée avec lui à la nature et à la majesté divines — pour
subjuguer et détruire le mal et pour relever tous ceux qui viendront en
harmonie avec le Père, selon les conditions bienveillantes de la Nouvelle
Alliance. En second lieu, il comprendra les ministres ou « princes »
terrestres qui seront ses représentants visibles parmi les hommes. Dans
un sens plus large encore, il comprendra tous ceux qui, tant les Juifs que
les Gentils, en reconnaissant son établissement, s'y soumettront
loyalement et avec dévouement. Dans le sens le plus large, il comprendra
graduellement tous les sujets qui obéiront à ses lois, tandis que tous
les autres seront détruits. — Actes 3 : 23 ; Apoc. 11 : 18.
Tel sera l'état du Royaume vice-royal de Dieu à la fin de son règne fixé
à mille ans : une paix de conquête et un règne imposé de justice
prévaudront, tous les adversaires obstinés ayant été détruits sous le
règne de la verge de fer (Apoc. 2 : 27) ; comme l'écrit le
prophète Esaïe, en décrivant cette période : « Le pécheur âgé de
cent ans sera maudit [retranché] » ; bien que mourant à cet âge,
il ne serait qu'un enfant, car même avec un semblant d'obéissance aux
arrangements raisonnables et justes du Royaume, il pourrait vivre au moins
jusqu'à la fin du Millénium. — Esaïe 65 : 20 ; Actes 3 : 23.
Pourtant, une telle paix — une paix et une obéissance obtenues par la
soumission imposée — bien qu'étant à propos afin de prouver par
l'exemple les bénédictions et les avantages d'un gouvernement juste et
équitable, est loin d'être l'idéal divin. Le Royaume idéal de Dieu est
celui dans lequel chaque individu est libre de faire sa propre volonté, parce
que chacun a une volonté qui est strictement en conformité avec le
modèle divin : l'amour de la droiture et la haine de l'iniquité. Il faut
que ce modèle (« standard ») prévale en définitive à travers tout
l'univers ; en ce qui concerne le genre humain, ce modèle sera adopté à
la fin du Royaume vice-royal millénaire.
page 712 En conséquence, Apoc. 20 : 7-10 nous montre qu'à la fin de
l'Age millénaire, il y aura une « moisson », afin de faire un travail
de criblage et de séparation parmi les milliards d'êtres humains vivant
en ce temps-là ; tous auront eu une pleine occasion favorable d'atteindre
la perfection. Ce criblage sera similaire au présent criblage de «
Babylone », dans la « moisson » actuelle, et similaire également
au travail de criblage de la « moisson » de l'Age judaïque. La moisson
de l'Age millénaire verra la séparation complète des « boucs »
d'avec les « brebis » du Seigneur, selon la parabole de notre
Seigneur. — Matt. 25 : 31-46.
La « moisson » de l'Age judaïque et celle de l'Age de l'Évangile
n'eurent chacune pour résultat que le rassemblement d'un petit troupeau
et le rejet de grandes masses indignes, parce que jusqu'à l'époque
actuelle Satan trompe et aveugle la masse des humains. Cependant, nous
pouvons raisonnablement nous attendre à ce que les résultats de la «
moisson » de l'Age millénaire accusent des résultats inverses : les
masses étant des « brebis » fidèles qui pourront entrer dans la vie éternelle,
et, en comparaison, une minorité de « boucs » qui seront détruits.
Toutefois, ce n'est pas la quantité que recherche le Seigneur, mais la
qualité. Il donne l'assurance que le péché et les pécheurs et ceux qui
éprouvent de la sympathie pour le mal ne subsisteront pas au-delà du
Millénium, car ils constitueraient un danger pour le bonheur, la paix et
la félicité de la grande éternité qui suivra — où « la mort ne
sera plus ; et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières
choses sont passées » — Apoc. 21 : 4.
C'est ainsi que viendra le Royaume de Dieu, et que sa volonté sera faite
sur la terre comme elle est faite au ciel. C'est ainsi que régnera le
Christ comme Représentant du Père, jusqu'à ce qu'il ait abattu toute
autorité et toute puissance antagonistes, et obligé tout genou à se
plier et toute langue à confesser la Sagesse, la Justice, l'Amour et la
Puissance de Dieu le Père. Finalement, ayant manifesté, par la dernière
épreuve cruciale à la fin du Millénium, tous ceux qui ont quelque
sympathie pour le péché, même si, apparemment, ils sont obéissants, et
les ayant détruits du milieu du peuple (Apoc. 20 : 9), Christ remettra au
Père le domaine vice-royal. Ainsi s'exprime l'Apôtre :
« Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis
sous ses pieds : le dernier ennemi qui sera aboli, c'est la mort [adamique].
Ensuite la fin [de son règne, après avoir accompli sa mission], quand il
[Christ] aura remis le Royaume à Dieu le Père [voir note D. — Trad.],
quand il [Christ] aura aboli toute principauté [opposée au Royaume] et
toute autorité, et toute puissance... Quand toutes choses lui [le Père]
auront été assujetties, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à
celui [le Père] qui lui a assujetti toutes choses [pour les mille ans] ».
— 1 Cor. 15 : 24-28.
Lorsque sera terminé le Règne millénaire de Christ, la volonté de Dieu
cessera-t-elle d'être faite sur la terre comme au ciel ? Oh non ! Bien au
contraire, ce ne sera qu'à ce moment-là que cette condition sera
atteinte, comme résultat du règne de Christ. A ce moment-là, non
seulement tous les hommes seront parfaits, comme l'était Adam lorsqu'il
fut créé (les pécheurs volontaires ayant été détruits), mais en
outre, ils sauront combien est bonne la droiture, et exécrable et
nuisible le péché ; ils auront passé leur épreuve avec succès et démontré
qu'ils ont pleinement et définitivement formé des caractères dans
l'harmonie la plus complète avec le caractère divin et à sa
ressemblance.
Le Royaume de Dieu sera alors sur la terre, comme il l'est maintenant au
ciel parmi les anges. Les dispositions spéciales du règne de Christ
comme Médiateur, avec ses clauses de miséricorde sous la Nouvelle
Alliance, à cause des faiblesses des pécheurs, prendront fin ; elles
seront devenues inutiles parce qu'il n'y aura plus désormais d'êtres
faibles et imparfaits qui puissent en bénéficier.
Nous pouvons aisément supposer, cependant, que même lorsque tous les
humains seront parfaits et à l’image de Dieu, l'ordre devra encore être
maintenu, car de même que « l'ordre est la première loi du ciel »,
il devra être également la première loi de la terre. Cela impliquera
des principautés et des puissances justes. Ce sera là la première République
qui aura réussi parfaitement. Les essais actuels pour reconnaître en
chaque homme un souverain, l'égal de tous, et pour considérer le représentant
ou le Président choisi comme étant un serviteur de ses compagnons-rois,
plutôt qu'un seigneur, ont été des échecs patents à des degrés
variables, parce que les hommes ne sont pas égaux mentalement,
physiquement et moralement, et pas davantage au point de vue financier ou
à d'autres égards ; aucun non plus n'est capable d'être un souverain,
mais à cause de leurs faiblesses, tous ont maintenant besoin d'être
assujettis à des lois et à des contraintes.
Cependant, quand, par le Royaume de médiation, les humains auront atteint
la perfection, ils seront tous des rois comme Adam l'était avant sa
chute. C'est à ces rois, en union, qu'après le règne millénaire, sera
remis le Royaume de Dieu ; tous régneront en parfait accord sous la loi
d'Amour, et leur Président les servira et les représentera. O Seigneur,
nous prions : Que Ton Règne vienne ! pour le bien de tes saints
actuels et pour celui du monde.