ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
Volume
V —
RÉCONCILIATION ENTRE DIEU ET L'HOMME
ÉTUDE
VIII
LE CANAL DE LA RÉCONCILIATION LE
SAINT ESPRIT DE DIEU
L'action du saint Esprit. — Maintenant et pendant le Millénium. —
Divers noms descriptifs du saint Esprit : « Esprit d'amour »,
« Esprit de Vérité », etc.
— En contraste avec l'« esprit impie » « l'esprit d'erreur »,
« l'esprit de crainte », etc. — Application de pronoms personnels. —
Signification du mot « esprit ». — « Dieu est un Esprit ». — « Le
saint Esprit n'avait pas encore été donné ».— Les dons de l'Esprit.
— La puissance de transformation du saint Esprit. — L'Esprit
avec mesure et sans mesure. — « L'esprit du monde »,
Antichrist. — La lutte entre celui-ci et le saint Esprit. — Les
combats de l'Esprit, intérieurs et extérieurs des saints. — L'esprit
qui porte à l'envie. — Enseignés par l'Esprit. — Le parakletos, le
Consolateur. — Il vous conduira dans toute la Vérité et à la Réconciliation
complète. — L'influence directrice de l'Esprit n'a pas diminué depuis
que les dons miraculeux ont cessé d'être accordés.
« Car tous ceux qui
sont conduits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu... Vous
avez reçu l'esprit d'adoption par lequel nous crions : Abba, Père ! L'Esprit lui-même
rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu »
— Rom. 8 : 14-16.
« Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit pour toute
chair »
— Joël 2 : 28.
La grande oeuvre de la Réconciliation ne pourrait pas être considérée
comme il convient, ni clairement comprise, si l'on négligeait ou si l'on
ignorait l’œuvre du saint Esprit sur ce point. Le saint Esprit exerce
sur le croyant une grande influence lorsqu'on lui présente la Réconciliation,
car il lui montre clairement le pardon divin, aussi bien qu'il le conduit
à Dieu par une pleine réconciliation de cœur. Ce fut sous l'influence
de l'engendrement du saint Esprit, reçu par notre Seigneur à son baptême,
au début de son ministère, que son cœur consacré fut rendu capable de
voir clairement et nettement la volonté du Père, la conduite à suivre,
le chemin étroit du sacrifice, et d'apprécier les promesses si grandes
et si précieuses qui devaient s'accomplir après son humiliation, son
ignominie et sa mort au Calvaire. C'est donc grâce au saint Esprit que
notre Rédempteur fut rendu capable d'accomplir sa grande oeuvre, étant
guidé par ce moyen pour faire ce qui était agréable et acceptable au Père,
en donnant la rançon pour toute l'humanité. Le saint Esprit remplit un rôle
analogue à l'égard de l'Église : tous ceux qui ont accepté les mérites
de la grande offrande pour le péché, qui sont venus au Père par le mérite
du sacrifice du Fils, et qui se sont présentés en sacrifices vivants,
selon les conditions du haut-appel à la nature divine à eux offert
durant l'Age de l'Évangile,
ont eu besoin de l'aide du saint Esprit et l'ont reçue. Ce n'est
que dans la mesure où quelqu'un reçoit le saint Esprit de Dieu qu'il
peut entrer dans une communion convenable avec le Père, et avec le Fils,
de manière à être capable d'éprouver « quelle est la volonté de Dieu,
bonne, agréable et parfaite », et de la faire. Ce n'est que par le saint
Esprit que nous sommes guidés au-delà de la compréhension du témoignage
divin selon la lettre ; c'est alors que nous apprécions vraiment « les
choses profondes de Dieu et toutes ces choses que Dieu a en réserve pour
ceux qui l'aiment, que l’œil humain n'a pas vues, que l'oreille humaine
n'a pas entendues et qui ne sont pas montées au cœur de l'homme pour les
comprendre et les apprécier. — 1 Cor. 2 : 9, 10.
Les fonctions du saint Esprit seront également importantes durant l'Age
millénaire pour ramener l'humanité en harmonie avec Dieu, sous les
conditions de la Nouvelle Alliance, par les mérites du sacrifice du cher
Rédempteur. C'est pourquoi, par le prophète Joël (2 : 28, 29), l'Éternel
a attiré l'attention sur ce fait, indiquant que s'il ne répandra son
Esprit que pour ses serviteurs et ses servantes pendant cet Age de l'Évangile,
il le répandra toutefois d'une manière générale, « après
cela, pour le monde, pour « toute chair »
(*). [L'ordre de cette bénédiction est
renversé dans la déclaration
prophétique, très probablement afin de voiler le sujet jusqu'au propre
temps, et de cacher ainsi une partie de la longueur, de la largeur, de la
hauteur et de la profondeur du plan divin, jusqu'au temps convenable pour
le faire connaître et apprécier. ] Pendant l'Age
millénaire, donc, les progrès réalisés par le monde seront en
plein accord avec le saint Esprit, et dans la proportion où les hommes
viendront en pleine harmonie avec le saint Esprit, ils deviendront dignes
d'avoir part aux conditions éternelles de vie, de joie et de bénédiction
qui existeront audelà de l'Age millénaire.
Le fait que le saint Esprit coopérera avec l'Église glorifiée à la bénédiction
de toutes les familles de la terre est également attesté par notre
Seigneur. Après nous avoir dépeint les gloires du Millénium et ses
abondantes sources de vérité, comparées à un puissant fleuve d'eau de
la vie, claire comme le cristal, il dit : « Et l’Esprit et l'Épouse
disent : «Viens ! ... Que celui qui veut prenne gratuitement
de l'eau de la vie ». — Apoc. 22 : 17.
Mais ce sujet du saint Esprit, de ses fonctions et de son action a été
grandement incompris de beaucoup parmi le peuple de Dieu, depuis des siècles
; c'est seulement à la lumière du Soleil de la Justice qui se lève, à
la lumière de la parousie du Fils de l'Homme, que ce sujet est
devenu tout à fait clair et raisonnable, tel qu'il l'était évidemment
pour l'Église primitive, et en harmonie avec tous les divers témoignages
scripturaux qui s'y rapportent. La doctrine de la Trinité qui, nous
l'avons vu, commença à se dessiner au second siècle, et atteignit un développement
considérable au quatrième, est responsable, dans une très grande mesure,
des ténèbres qui se mélangèrent à la Vérité et embrouillèrent
nombre d'esprits chrétiens, en grande partie à leur désavantage, sur
toutes ces questions, en faussant et en mystifiant toutes leurs
convictions religieuses.
Comme nous venons de le voir, les Écritures sont logiques lorsqu'elles
enseignent que le Père et le Fils sont en pleine harmonie et en unité
de dessein et d'action. Également logique est l'enseignement des Écritures
concernant le saint Esprit, savoir qu'il n'est pas un autre Dieu, mais
l'esprit, l'influence ou la puissance exercée par le seul Dieu, notre Père,
et par son Fils, l’Unique Engendré, par suite, en unité absolue avec
les deux qui sont également en plein accord (« at one »).
Mais combien diffère cette unité du Père, du Fils et du saint
Esprit de celle soutenue et enseignée sous le nom de doctrine de la
Trinité qui déclare (dans les questions 5 et 6) selon les termes du Catéchisme
(américain — Trad.) : « Il y a trois personnes en un seul Dieu : le Père,
le Fils, et le saint Esprit ». « Ces trois sont un seul Dieu, ils
sont de la même substance, égaux en pouvoir et en gloire ».
Cette manière de voir convenait bien « aux siècles de ténèbres »
qu'elle a contribué à produire. Le temps (l'époque) où les mystères
étaient adorés au lieu d'être éclaircis, en trouva un des mieux
choisis dans cette doctrine aussi contraire aux Écritures qu'à la
raison. Comment les trois pourraient-ils être un en personne,
en substance ? S'ils sont seulement « un en substance », comment
pourraient-ils être « égaux » ? Toute personne intelligente ne
sait-elle pas que si Dieu est un en personne, il ne peut être trois
? Et que s'il est trois en personne, il ne peut y avoir qu'un seul
sens dans lequel les trois pourraient être un, non pas en
personne, mais en dessein, en pensée, en volonté, en coopération ? En vérité,
n'était le fait que ce non-sens trinitaire nous fut seriné dès notre
plus tendre enfance, et le fait qu'il est sérieusement enseigné dans les
séminaires de théologie par des professeurs aux cheveux gris, qui, à
beaucoup d'autres égards sont apparemment sages, personne ne lui
accorderait un instant de considération. Le mystère réel, qui ne sera
probablement pas dévoilé avant que nous soyons dans la gloire, quand «
nous connaîtrons comme nous avons été connus »,
réside dans l'artifice mis en oeuvre par Satan, le grand
Adversaire, pour introduire avec un tel succès cette erreur dans le
peuple de Dieu afin de l'égarer, de le mystifier, et pour rendre sans
effet une grande partie de la Parole de Dieu.
Celui qui a étudié attentivement les chapitres précédents a trouvé
dans les Écritures un témoignage abondant affirmant qu'il n'y a qu'un
seul Dieu Tout-Puissant, Jéhovah, et qu'il a hautement exalté son
Premier Fils engendré, Son Unique Fils Engendré à sa propre nature et
à son propre trône de l'univers ; et qu'après eux dans l'ordre de préséance
viendra l'Église glorifiée, l'Épouse, la femme cohéritière de
l'Agneau, autrement appelée
« ses frères ». Ceux-ci seront faits les associés de sa gloire,
de même que dans l'Age actuel
il est exigé d'eux d'être associés à ses souffrances. Ceux qui étudient
ont aussi remarqué que toutes les citations s'harmonisent et s'accordent
avec le témoignage ci-dessus, et qu'en outre il n'existe aucun passage de
l'Écriture, quel qu'il soit,
ni directement, ni indirectement, ni réellement ni en apparence,
en contradiction avec ces conclusions. Nous nous demandons alors :
Qui est le Saint Esprit ? Où est le Saint Esprit et qu'est-ce que le
Saint Esprit?
Suivons, pour cette question, la même méthode d'investigation que celle
que nous avons suivie pour les questions
précédentes. Allons à la loi et au témoignage de Dieu pour y
trouver toutes nos informations ! N'allons pas à l'homme. N'acceptons pas
les doutes et les spéculations de braves gens qui ont vécu autrefois ou
qui vivent encore, ni même les nôtres. Souvenons-nous que la Parole de
Dieu, d'après la déclaration de l'Apôtre est donnée avec l'intention,
« que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute
bonne oeuvre » (2 Tim.
3 : 17). Plaçons notre confiance entièrement en l'Éternel,
et cherchons à connaître la signification de ce qu'il déclare
concernant le saint Esprit, en mettant en harmonie chaque témoignage de
l'Écriture, étant assurés
que la vérité, et la vérité seule, résistera à un examen approfondi
de ce genre. Ce faisant, avec prière et avec soin, nos efforts seront récompensés.
A celui qui frappe, la porte de la connaissance sera ouverte ; à celui
qui cherche, la connaissance du saint Esprit sera révélée. — Es. : 8
: 20 ; Matt. 7 : 7, 8.
Le saint Esprit est défini de diverses manières dans les Écritures, et
pour comprendre exactement le sujet, on doit examiner ces diverses définitions
ensemble, afin qu'elles puissent projeter leur lumière les unes sur les
autres. Notons que le saint Esprit est diversement appelé ; il y a «
l'Esprit de Dieu », « l'Esprit de Christ », « l'Esprit de sainteté », « l'Esprit de vérité »,
« l'Esprit de sobre bon sens », « l'Esprit de liberté »,
« l'Esprit du Père », « le saint Esprit de la promesse », « l'Esprit
de douceur », « l'Esprit d'intelligence »,
« l'Esprit de sagesse », «
l'Esprit de gloire », « l'Esprit de conseil », «
l'Esprit de grâce », « l'Esprit d'adoption »,
« l'Esprit de prophétie ».
Ces diverses appellations, répétées maintes fois et employées d'une
manière interchangeable, nous donnent l'assurance complète et convenable
qu'elles se rapportent toutes au même saint Esprit en vérité, le mot «
saint » y est fréquemment ajouté, combiné, comme par exemple : « le
saint Esprit de Dieu », «
le saint Esprit de la promesse », etc.
Il nous faut rechercher une solution à, ces questions, qui ne rejettera
aucune de ces appellations, mais les harmonisera toutes. Il est impossible
d'accorder ces diverses expressions avec l'idée courante d'un troisième
Dieu ; mais il est tout à fait logique de le faire avec chacune
d'elles en comprenant que ces diverses expressions décrivent l'esprit, la
disposition et la puissance d'un seul Dieu, notre Père, ainsi que
l'esprit, la disposition et la puissance de notre Seigneur Jésus-Christ,
parce qu'il est un (« at one ») avec
le Père ; c'est également, à un certain degré, l'esprit ou la
disposition de tous ceux qui sont véritablement au Seigneur, anges ou
hommes, dans la mesure où ils sont venus en unité ou en harmonie avec
lui.
Il peut être utile à certains de remarquer qu'un autre esprit est fréquemment
mentionné par des termes contraires dans toutes les Écritures, à savoir
: « l'Esprit de crainte », « l'Esprit d'esclavage », « l'Esprit du
monde », « l'Esprit d'erreur », « l'Esprit de divination », « l'Esprit de l'Antichrist
», « l'Esprit d'assoupissement ».
Personne ne pense que ces diverses définitions, considérées
ensemble, justifieraient l'idée qu'il existe deux Satans ou davantage. Tous d'une manière naturelle et assez
convenable, reconnaissent la
signification de ces termes qui désignent, en général, le mauvais
esprit, l'esprit, la disposition ou la puissance dont le principal exemple
se trouve en Satan, cet esprit se manifestant chez tous ceux qui vivent en
accord avec le péché et avec Satan. Avec juste raison également,
personne ne pense qu'il s'agit d'esprits en personnes. Personne ne devrait
considérer non plus que les diverses applications du mot « esprit »
dans un bon sens signifient différents êtres-esprits, ni comme
signifiant ensemble un autre Dieu. Ces termes, pris dans leur
ensemble, représentent divers traits du caractère, de la disposition, de
l'Esprit, de notre Dieu, Jéhovah, et, toutes proportions gardées,
l'esprit ou disposition de tous ceux qui ont reçu son Esprit, qui
deviennent participants de sa disposition et qui viennent en accord avec
la pensée (« mind ») divine.
Certaines idées non conformes aux Écritures, et par conséquent de
fausses idées concernant l'esprit de l'homme, que nous examinerons dans
un chapitre suivant, se trouvent à la base même de l'idée non
scripturale et fausse du saint Esprit qui prévaut de nos jours d'une manière
si générale. Les pensées inexactes relatives au saint Esprit et à
l'esprit de l'homme se sont intensifiées et approfondies par le fait que
les traducteurs de la Version Autorisée (angl. — Trad.)
ont, sans la moindre autorité, employé quatre-vingt-douze fois
l'expression « Holy Ghost » comme
traduction du mot grec original pneuma,
esprit. Le mot « ghost » a,
pour les ignorants, une signification très vague qu'on identifie néanmoins,
d'une manière très positive à l'idée de personnalité.
Il est digne de remarque que dans la Version Révisée (angl.
— Trad.) du Nouveau
Testament, vingt et une fois le mot « Ghost »
a été remplacé par le mot « Esprit », et que le Comité
américain de Révision consigna par écrit sa protestation au
sujet de l'emploi du mot « Ghost »
dans les soixante et onze autres cas. Et pourtant , à la fois le
Comité anglais et le Comité américain étaient composés de trinitaires
rigides.
Il n'y a absolument aucune raison de penser ou d'affirmer que le saint
esprit est un autre Dieu, une autre personnalité distincte du Père et du
Fils. Tout au contraire, remarquez le fait que ce fut l'Esprit du Père
qui fut communiqué à notre Seigneur Jésus, comme il est écrit : « L'Esprit
de l'Éternel Dieu est sur moi parce qu'il m'a oint pour annoncer de bonnes
nouvelles » (Luc 4 : 18).
Allant à la prophétie qui renferme cette citation, nous y lisons, dans
l'hébreu : « l'Esprit du Seigneur, Jéhovah, est sur moi, parce que Jéhovah
m'a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires »
(Es. 61 : 1). C'est dans un sens analogue que nous lisons encore :
« L'Esprit de Jéhovah reposera sur lui, l'esprit de
sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit
de connaissance et de crainte (révérence) de Jéhovah » (Es. 11 :
2, 3). De la même manière, le même Esprit en Christ est appelé «
l'Esprit de Christ », la
pensée (« mind ») de Christ : « Qu'il y ait donc en vous cette
pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus ». — Phil. 2 : 5.
Quelques personnes croient que les paroles de notre Seigneur, en
Jean 14 : 26 prouvent que le saint Esprit est une personne
nous lisons : « Mais le Consolateur, l'Esprit saint, que le Père
enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout
ce que je vous ai dit ». Certaines
versions remplacent le pronom que par les termes celui-là
ou lui qui font croire à une personne. Un seul regard sur le texte
grec fait voir que les traducteurs ont été influencés par leurs propres
conceptions. La même critique est applicable au verset 17, du même
chapitre, ainsi qu'aux passages de Jean 16 : 13 et 14 et à d'autres
passages (voir note en bas de page) et rien ne justifie l'emploi de
pronoms personnels équivoques (*). [Note du traducteur : Les trois
pages (170 à 172) qui suivent dans le texte anglais sont consacrées à
une critique grammaticale très intéressante du procédé de traduction
qu'ont employé les traducteurs influencés par leurs préjugés
trinitaires. Contrairement à la langue française, la langue anglaise
comporte trois genres, le masculin, le féminin pour les personnes,
et le neutre pour les animaux et les objets inanimés à quelques
exceptions près. Les pronoms personnels neutres sont, en conséquence,
différents des pronoms personnels masculins et féminins. Or, imbus de
l'idée de personne attribuée au saint Esprit, les traducteurs ont
substitué aux pronoms neutres, des pronoms personnels. La version Diagoltt
corrige cette grave erreur. Les pronoms français sont les mêmes pour les
personnes, les animaux et les choses, ce qui ajoute encore à la
confusion. Les questions béréennes
relatives à ces trois pages seront donc supprimées dans
la présente édition française. La critique porte sur la
traduction des textes suivants : Jean 14 : 26, 17 ; 16 : 13, 14 ; 1 Cor.
11 : 5 ; Apoc. 2 : 20 ; 1 Cor. 13 : 5 ; 1 Cor. 11 : 31; 16 : 15 ;
Luc 22 : 17 ; Jean : 6 : 53 ; Matt. 6 : 34 ; Marc 3
: 24, 25 ; Jean 15 : 4 ; Rom. 14 : 14 ; Eph, 4 :
16 ; Jacq. 2 : 17 ; Luc 10 : 12 ; Jean 20 : 15 ;
Matt. 24 : 43 ;1 Jean 5
: 16 ; Luc 20 : 1 Jean 5 : 9 ; Matt.
17 : 18, et comment sont rendus les mots grecs heautou et ékinos.
SIGNIFICATION DU MOT « ESPRIT »
La question se pose donc naturellement quels sens ou significations
s'attachent aux mots « saint Esprit »
tels qu'ils sont employés dans les Écritures
? Quelles qualités ou qualifications du caractère divin ou de la
puissance divine sont-elles représentées par le mot « esprit » ? On
trouvera le mieux la réponse en examinant tout d'abord la signification
exacte du mot « esprit », et en considérant ensuite toutes les
différentes méthodes de son emploi d'un bout à l'autre des Écritures.
(1) Le mot « esprit », dans l'Ancien Testament, est la traduction
du mot hébreu ruach (Strong l'écrit « rûwach ». Voir références
7306 et 7307 — Trad.) dont la signification première ou le sens étymologique
est vent (ou souffle — Trad.). Le mot « esprit », dans
le Nouveau Testament, vient du mot grec pneuma dont la
signification première ou le sens étymologique est également vent
(ou souffle — Trad.). Que personne ne se hâte cependant de
conclure que nous allons essayer de prouver que le saint esprit est un
vent ou souffle sacré, saint, car rien ne pourrait être plus éloigné
de notre pensée ! Nous désirons présenter ce sujet obscur d'une manière
utile à la fois au savant et à l'ignorant ; c'est pourquoi nous commençons
par la signification admise de la racine de ces mots, afin que nous
puissions déterminer comment et pourquoi ils furent employés dans cet
ordre d'idées.
Le vent étant à la fois invisible et puissant, ces mots ruach
et pneuma prirent graduellement des significations
plus étendues, et en vinrent à signifier toute force ou influence
invisible, bonne ou mauvaise. Et du fait que la puissance divine
est exercée par des voies et moyens hors de portée de la vue humaine, ce
mot « esprit » fut de plus en plus appliqué à toutes les transactions
de l'Éternel. Par extension,
son usage commun en vint à se rapporter à toutes les influences
invisibles humaines, comme le « souffle (respiration) de vie » ;
la puissance par laquelle l'homme vit et qui est invisible désigne
l'« esprit » ou « souffle de vie », également la puissance de
l'intelligence (« mind »)
qui est invisible, appelée « l'esprit d'intelligence ».
La vie elle-même est une puissance (force) invisible, et de ce
fait fut appelée esprit par les anciens. Quelques illustrations de ces
divers emplois du mot hébreu ruach et du mot grec pneuma
peuvent être utiles.
Dans l'Ancien Testament, ruach est traduit par « souffle »,
« esprit », « flairer »,
« sentir », « vent
», « haleine »
et « tempête » (selon les versions françaises — Trad.)
dans chacun des cas, la pensée renfermée dans ce mot est celle de puissance
(force) ou influence invisible. Voici des exemples de ces
traduction de ruach :
« Par le souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées ».
— Ex. 15 : 8.
« Toute chair en laquelle il y a un esprit de vie ». — Gen. 6 :
17 ; 7 :15.
« Lui, dans la main duquel est... l'esprit de toute chair d'homme
». — Job 12 : 10.
« Ils ont tous un même souffle, et l'homme n'a point d'avantage
sur la bête». — Eccl. 3 :
19.
« Elles furent une amertume d'esprit pour Isaac ».
Gen. 26 : 35.
« Et l'Éternel flaira une odeur agréable ».
— Gen. 8 : 2 1.
« Elles ont un nez et ne sentent pas ».
— Ps. 115 : 6.
« Dieu fit passer un vent sur la terre ». — Gen. 8 : 1.
« Tu as soufflé de ton souffle ».
— Ex. 15 : 10.
« ... vent de tempête qui exécutes sa parole ».
— Ps. 148 : 8.
« Les arbres de la forêt sont agités devant le vent ». —
Es. 7 : 2.
Pneuma,
dans le Nouveau Testament, est traduit (indépendamment de « ghost
» en anglais et « esprit » en français), par « respiration », «
spirituel » et « vent ». En voici quelques exemples:
« De donner la « respiration » (ou « souffle» note Darby —
Trad.) à l'image de la bête.
— Apoc. 13 : 15.
« Puisque vous aspirez aux dons spirituels (S),
de l'esprit (D.) ». —
1 Cor. 14 : 12.
« Le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit ». —
Jean 3 : 8.
N'oublions pas que toutes ces diverses traductions furent faites par des
trinitaires. Nous ne soulevons pas d'objections à ces traductions qui
sont tout à fait exactes, mais nous attirons l'attention sur elles comme
étant des preuves que les mots ruach
et pneuma rendus par « esprit», ne signifient pas une
personnalité, mais bien une force ou influence invisible.
« DIEU EST UN ESPRIT »
(2) « Dieu est un Esprit », c'est-à-dire un être puissant mais
invisible de même, les anges sont appelés des esprits parce que, dans
leur condition naturelle, ils sont eux aussi invisibles aux hommes, à
moins de se révéler par un pouvoir miraculeux, Pendant qu'il était
homme, notre Seigneur Jésus ne fut pas désigné comme un être-esprit
(*), [Anglais littéral : « spirit being » (non « spiritual
being ») = Un être-esprit
dont le corps est fait de substance d'origine céleste, de
substance esprit (immatérielle), par opposition à un être-chair,
d'origine terrestre (matérielle) —1 Pi. 3 :
18 : ...mis à mort (être « de) chair (et d'os » ; Gen 2 :
23, 24), rendu vivant (être « d')esprit
». — Jean 3 : 6 ; « ce qui est né de la chair est chair
; ce qui est né de l'esprit
est esprit ». —
Voir 1 Cor. 15 : 40-44. La traduction française,
comme la traduction anglaise, perpétue l'erreur de la résurrection
de la chair, l'être ressuscité recevant seulement des dispositions
spirituelles, alors que le corps est esprit et les dispositions spirituelles,
de même que l'homme est chair et ses dispositions charnelles.
Voir aussi E. Vol. 2, pp. 72-73
— Trad.) ] mais depuis son
élévation, il est écrit de lui « Or, le Seigneur est cet Esprit » ;
il est maintenant un être puissant et invisible, l'Église
de cet Age de l'Évangile a
la promesse d'un changement de nature, à la ressemblance de son Seigneur,
ainsi qu'il est écrit :
«
Nous serons semblables à lui, car nous le verrons tel qu'il
est ». Il est parlé de l'Église comme
étant spirituelle, étant donné qu'elle est en harmonie avec le
Seigneur, et déclarée être engendrée de nouveau par l'Esprit à une
nouvelle nature, une nature d'esprit, avec l'assurance que ce qui
est engendré de l'Esprit, naîtra de l'Esprit à la résurrection. Cet
usage du mot esprit, on le voit, se rapporte à la personnalité — aux
êtres-esprits. — 2 Cor. 3 : 17 (*) [« Or, le Seigneur est esprit » (Sa.)
Or, le Seigneur est cet esprit-là » (M.). Note du N.T.
Goguel et Monnier :
« Paul identifie nettement le Seigneur et l'Esprit. On sait qu'il ne veut
pas connaître le Christ selon la chair (2 Cor. 5 : 16), mais seulement le
Christ spirituel dont l'action se confond avec celle de l'Esprit de Dieu
» — Trad. ] ; 1 Jean 3 : 2
; Jean 3 : 6.
(3) Le mot esprit est encore employé dans le sens de pouvoir générateur
ou de fécondité, comme en Gen. 1: 2 : « L'Esprit
de Dieu se mouvait sur les eaux », autrement dit, la puissance de Dieu, son « véhicule »
d’énergie fécondait les eaux ou les rendait fécondes,
prolifiques. De même « Des saints hommes de Dieu ont parlé, étant
poussés (mus) par le saint Esprit » ; la sainte influence, ou
puissance de Dieu, féconda leurs esprits, leur faisant exprimer des pensées
que Dieu souhaitait voir exprimer (2
Pi. 1 : 21). D'une manière similaire, les ouvriers habiles, que Moïse
choisit pour préparer les ornements du Tabernacle, furent placés sous
l'influence de la puissance de Dieu qui excita ou vivifia leurs facultés
naturelles sans les affecter en aucun sens moral, de même que les eaux
des abîmes ne furent pas affectées au sens moral. Ainsi, il est écrit:
« L'Éternel a appelé
Bethsaléel... et il l'a rempli de l'Esprit de Dieu, en sagesse, en
intelligence, et en connaissance et pour toute espèce d'ouvrages ; et
pour faire des inventions, pour travailler en or, en argent et en airain ;
et pour tailler des pierres à enchâsser, et pour tailler le bois, afin
d'exécuter des dessins de toutes sortes d'ouvrages. Et il (lui) a mis au
cœur d'enseigner et il les a remplis (lui et Oholiab) de sagesse de cœur
pour faire tout ouvrage de graveur et d'inventeur et de brodeur ». —
Ex. 35 : 30-35 ; 28 : 3 ; 31 : 3, 4.
Nous sommes aussi informés que Jéhovah Dieu mit son Esprit sur Moïse
et sur les anciens d'Israël avec le pouvoir spécial de juger les
affaires d'Israël, de maintenir l'ordre, etc. (Nomb. 11 : 17-26).
L'Esprit de Dieu fut de même
sur les rois d'Israël, aussi longtemps qu'ils lui restèrent fidèles.
Remarquez, par exemple, le cas de Saül (1 Sam. 11 : 6) : cet Esprit de
sagesse ou de jugement se rapportant au gouvernement d'Israël fut retiré
à Saül, et conféré à David dont on remarque spécialement le jugement
sage dès ce moment-là (1
Sam. 16 : 13, 14). Après cela, au lieu de l'Esprit de sagesse, de
courage et de confiance, comme serviteur de l'Éternel,
Saül eut un mauvais esprit, plus littéralement un esprit de
tristesse, de découragement, une perte de confiance en constatant qu'il
n'était plus reconnu comme le représentant de l'Éternel
sur le trône. Il est dit que cet esprit d'abattement, qui ne
songeait qu'aux calamités, provenait
de l'Éternel —
probablement dans le sens que Dieu ne reconnaissait plus Saül et lui
avait enlevé son puissant soutien ainsi que la direction des affaires
d’Israël.
« L'ESPRIT N'ÉTAIT PAS ENCORE
[DONNÉ.] »
Pourtant, aucune des manifestations de l'Esprit de Dieu, avant la première
venue de notre Seigneur Jésus, ne fut exactement la même que la
manifestation et l'action de l'Esprit de l'Éternel sur notre Seigneur Jésus
depuis le moment de son baptême jusqu'à sa crucifixion, et sur l'Église
de Christ depuis le jour de la Pentecôte jusqu'à maintenant — jusqu’à
l'extrême fin de cet Age de l'Évangile,
et l'achèvement de la course de l'Église
dans la première résurrection. D'accord avec ceci, nous lisons
que : « Le saint Esprit n'était pas encore donné [sauf à notre
Seigneur Jésus], parce que Jésus n'avait pas encore été «
glorifié ». — Jean 7 :
39.
L'action de l'Esprit de Dieu durant cet Age de l'Évangile
est grandement différente de celle qui fut exercée au cours des
temps antérieurs, et cette différence est exprimée par les expressions
« Esprit d'adoption », «
Esprit de filiation », « Esprit
de sainteté », « Esprit
de vérité » et autres
expressions semblables. Ainsi que nous l'avons déjà vu, après la chute
d'Adam, pas un seul de ses descendants ne fut accepté comme fils
de Dieu avant la première venue : le plus haut titre donné au père des
fidèles, Abraham, fut celui d'ami : « Abraham fut appelé « ami de
Dieu ». Mais comme
l'explique l'Apôtre Jean,
lorsque le Logos fut fait chair, il se présenta à son propre
peuple, Israël, et à tous ceux qui le récurent (alors et depuis) il
leur a donné le pouvoir (le privilège, l'occasion) de devenir
enfants de Dieu ; de ceux-là, il déclare qu'ils ont été engendrés
de Dieu,‑engendrés de l’Esprit, car « ce qui est né
de l'Esprit est esprit ». — Jean 1 :12, 13 ; 3 : 3-8
(S.)
Le saint Esprit, dans ce sens, n'est assuré qu'à la maison des fils, et
celle-ci demeura inconnue jusqu'à ce que le Fils Bien-Aimé eût été
manifesté dans la chair et qu'il eût racheté le monde, conférant
à ceux qui l'acceptent l'occasion de recevoir la filiation (Gal. 4 : 5 ; Eph. 1 : 5). Cet état de fils, nous dit l'Apôtre,
fut tout d'abord l'héritage d'Israël, mais il ne se trouva pas en Israël
un nombre suffisant de personnes prêtes pour compléter le nombre prédestiné
des fils à adopter ; c'est pourquoi après avoir accepté le « reste »
d'Israël, « Dieu a visité les nations pour en tirer un peuple
pour son nom », pour être
fils de Dieu, cohéritiers de Christ, et cela fut connu d'avance et prédit
par les prophètes. — Rom. 9 : 4, 29-33 ; Actes 15 : 14.
Mais à quels points de vue cette manifestation de la puissance (ou de
l'influence ou de l'Esprit de Dieu) durant le présent Age de l'Évangile,
diffère-telle de la manifestation de l'Esprit dans les temps antérieurs ?
L'Apôtre Pierre répond à
cette question en nous assurant que les Anciens Dignes, quoique hautement
honorés de Dieu, et poussés par son saint Esprit, parlèrent et écrivirent
des choses qu'ils ne comprenaient pas. Dieu les employa comme serviteurs
pour écrire des choses qui ne devaient pas être comprises par eux, mais
qui, au temps convenable, seraient révélées à la maison des fils, par
l'action du même saint Esprit ou sainte puissance de Dieu sur ceux
engendrés de Son Esprit. Dans le passé, l'action de l'Esprit fut surtout
machinale ; pour nous, elle est surtout explicative et
compatissante, exposant le plan divin par les apôtres et les instructeurs
spécialement « établis dans l'Église »,
de temps en temps, en vue de permettre aux fils de « comprendre
avec tous les saints, la longueur et la largeur, la hauteur et la
profondeur » de la sagesse et de la miséricorde de Dieu manifestées
dans le plan divin et dans sa révélation. En vérité, d'après les
paroles de l'Apôtre, il est évident que même les anges (qui furent
occasionnellement employé, par L'Éternel
comme ses canaux de communication avec les prophètes, les intermédiaires
de son saint Esprit) ne furent pas autorisés à comprendre la
signification de leurs communications, pas plus que les prophètes qui écrivirent
les révélations pour notre profit. Remarquez les paroles de l'Apôtre:
« Duquel salut les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous
était destinée, se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel
[temps] ou quelle sorte [littérale ou symbolique] de temps l'esprit de
Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des
souffrances de Christ et des gloires qui suivraient et il leur fut révélé
que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour nous (note D.
— Trad.) qu'ils
administraient ces choses qui vous sont maintenant annoncées par ceux qui
vous ont annoncé la bonne nouvelle par le saint Esprit envoyé du ciel,
dans lesquelles les anges désirent de regarder de près ».
— 1 Pi. 1 : 10-12 ; 2 Pi. 1 : 21.
DONS DU MÊME ESPRIT,
DU MÊME SEIGNEUR,
DU MÊME DIEU
« Or, il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit
et il y a diversité de services, et le même Seigneur et il y a
diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en
tous. Or, à chacun [dans l'Église]
est donnée la manifestation de l'Esprit en vue de l'utilité. Car,
à l'un est donnée par l'Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la
parole de connaissance, selon le même Esprit ; et à un autre la foi, par
le même Esprit ; et à un autre des dons de grâce de guérison, par le même
Esprit ; et à un autre des opérations de miracles ; et à un autre la
prophétie ; et à un autre des discernements d'esprits ; et à un autre [diverses]
sortes de langues et à un autre l'interprétation des langues. Mais le
seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en
particulier comme il lui plait ». —
1 Cor. 12 : 4-11.
Ici, sont énumérés quelques-uns des dons concédés à l'Église
par le saint Esprit, mais nous devons distinguer nettement entre le saint
Esprit lui-même et ces dons ou manifestations accordés à l'Église
primitive. De même que les fidèles devaient comprendre qu'il ne
s'agissait pas d'esprits différents agissant dans les différents membres
de l'Église, à cause de la diversité de leurs dons, ainsi devaient-ils
comprendre qu'il n'y avait pas différents Seigneurs ou Maîtres qui
accordaient ces dons, mais que tous ces dons provenaient de la seule
sainte influence répandue par le seul Seigneur, représentant du seul
Dieu au-dessus de tous, Jéhovah, et devaient être expliqués comme des
« diversités de ministères »
ou de modes d'action. Non seulement cela, mais l'Esprit de Dieu, le
saint Esprit, a varié son ministère dans l'Église ; car si les « dons
» de l'espèce mentionnée
ici furent communs dans l'Église primitive,
le jour vint où, selon les indications de l'Apôtre,
la prophétie devait prendre fin, le don des langues devait cesser,
et les inspirations spéciales de la connaissance devaient disparaître (1 Cor. 13 : 8). Tous ces « dons » furent évidemment nécessaires
à l'établissement de l'Église, au début du nouvel Age , mais
ils devinrent inutiles lorsque l'Église fut établie et que le canon des
Écritures inspirées fut complet. Ces dernières, déclare l'Apôtre
sont suffisantes pour « que l'homme de Dieu soit accompli et
parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre ».
2 Tim. 3 : 17.
De ces dons, il est vrai, tous n'ont pas disparu ; et la cessation de ceux
qui disparurent ne prouve pas non plus que l'Éternel soit moins puissant aujourd'hui qu'il y a dix-huit siècles,
pas plus qu'elle ne prouve que les enfants de Dieu soient moins dignes ou
moins favorisés par l'Éternel. Au
contraire, cela indique une « diversité de manifestations » et implique que le peuple de Dieu n'a plus besoin de ces méthodes
rudimentaires d'instruction et de ces preuves de son acceptation par l'Éternel.
Aujourd'hui, au lieu de ces dons miraculeusement accordés,
l'action de l'Esprit ou puissance de Dieu paraît
agir sur chacun des membres de son peuple consacré — d'une part,
en proportion de leurs aptitudes naturelles et d'autre part, dans la
mesure de leur zèle à son service. C'est pourquoi nous trouvons que l'Apôtre,
dans ce texte et dans ses épîtres ultérieures, incite l'Église
à chercher à développer des dons, facultés et capacités
spirituels, dans et pour le service de l'Éternel, de son peuple et de sa Vérité.
Ces dons développés personnellement doivent être estimés
plus hautement que ceux accordés miraculeusement
; et c'est pourquoi l'Apôtre
dit : « Je vous montre encore un chemin bien plus excellent » ;
« Poursuivez l'amour, et désirez et [cultivez] avec ardeur les
dons spirituels, mais surtout de prophétiser [exposer en public] » (1
Cor. 12 : 31 ; 14 : 1). L'Apôtre
fait ressortir que le don des langues était simplement un « signe
», afin d'attirer
l'attention des incrédules sur l'Église et ses méthodes (1
Cor. 14 : 22). Il fait ressortir également que ce don, si
grandement estimé par certains Corinthiens, était l'un des moins
spirituels — servant peu au développement de l'Église spirituelle, et surtout utile dans les rapports avec le monde
non régénéré. Ce don, et d'autres d'une catégorie quelque peu
similaire, disparurent rapidement de l'Église
dès qu'elle eut pris pied dans le monde et fut reconnue par lui.
Au contraire, les « fruits de l'Esprit »
doivent être encouragés et de plus en plus cultivés, afin qu'ils
puissent produire la récolte complète et parfaite de l'amour envers Dieu,
de l'amour les uns pour les autres, et de l'amour compatissant pour le
monde. L'Apôtre déclare que
ces fruits de l’Esprit sont « l'amour, la joie, la paix. la longanimité,
la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance »
(Gal. 5 : 22, 23). On
remarquera que le mot « fruit » comporte une double pensée : c'est
d'abord un don, mais ensuite il y a le travail nécessaire au développement
jusqu'à la maturité. Ainsi en est-il des dons de l'Esprit : « Tout don
parfait et toute grâce excellente descendent d'enhaut, du Père »,
mais de pareils fruits ne sont pas des dons miraculeux, ce sont des
dons graduels et indirects, que font naître et développer en nous les
promesses de notre Père et les instructions de notre Seigneur transmises
par les Apôtres et les prophètes. Plus nous sommes en harmonie avec
l'Esprit de notre Père, plus nous lui obéissons en pensée, en paroles
et dans nos actions, plus aussi nous développerons ces fruits conformes
à l'Esprit du Père, par lequel nous sommes engendrés. Si nous sommes obéissants,
cet Esprit produit de plus en plus en nous les fruits de sainteté, les
fruits du saint Esprit ou la disposition à la ressemblance du cher Fils
de Dieu, notre Seigneur et Rédempteur. C'est ainsi par le ministère du
saint Esprit de la Vérité, que les fidèles sont formés et préparés
pour « naître de l'Esprit » à
la première résurrection, comme êtres‑esprits (*), [Etres-esprits,
par opposition à êtres-chair,
comme dans « mis mort chair, rendu vivant esprit »
(1 Pi. 3 : 18) — Vol. II, note pp.
108, 109 — Trad . ] car ils furent engendrés de l'Esprit lors de
leur consécration. Devenus ainsi des êtres-esprits parfaits, les membres
de l'Église seront héritiers de Dieu, cohéritiers
de Jésus-Christ, notre Seigneur, en plénitude d'unité et de
communion avec le Père et avec le Fils, complets en celui qui est la tête
de toutes principautés et puissances et l'associé du Père dans le
Royaume, et remplis de l'Esprit du Père et du Fils qui est le saint
Esprit.
D'après les conceptions générales qui précédent, on remarquera que
c'est l'Esprit ou puissance du Père céleste, Jéhovah, qui exécuta la
création du monde, et qui opéra d'une manière différente sur ses
serviteurs du passé ; c'est ce même Esprit qui agit encore d'une autre
manière pendant cet Age-ci pour développer l'Église,
pour l'amener en harmonie avec Dieu, et pour la former et la préparer
comme « Corps de Christ » à
une co-participation au
Royaume. Ce sera le même saint Esprit ou influence de Dieu qui agira
encore d'une manière différente pendant l'Age
millénaire, par l'intermédiaire de Christ et l'Église
glorifiés, pour amener le monde en harmonie et en unité avec les
principes de la justice et avec le Roi des rois et le Seigneur des
seigneurs. Rien de ce qui concerne cette oeuvre ne nécessite, en aucun
sens et à aucun degré, un autre Dieu. Tout au contraire. Le fait que
c'est le Dieu unique qui opère dans des circonstances et des conditions
diverses, et par des moyens divers, pour l'accomplissement de son seul
propos, nous donne d'autant plus l'assurance que tous ses bienveillants
desseins seront accomplis, et que, selon ses propres déclarations, «
ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche ; elle ne reviendra pas à moi
sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir et accomplira ce pourquoi je
l'ai envoyée ». — Es. 55
: 11.
VOLONTÉ, INFLUENCE, PUISSANCE, ESPRIT
— DE DIEU
D'après ce qui précède, nous constatons qu'une définition large des
expressions « Esprit de Dieu », ou
« saint Esprit », pourrait être celle de : volonté, influence ou
puissance divine exercée partout, et pour tout dessein en harmonie
avec la volonté divine, laquelle étant sainte, implique que l'action
graduelle et l’œuvre du
saint Esprit seront en accord avec la sainteté. Dieu exerce son Esprit ou
énergie de beaucoup de manières, utilisant divers agents intermédiaires
pour accomplir divers résultats. Tout ce qui est accompli par l'Éternel
au moyen d'agents mécaniques (ou inconscients — Trad.) ou
d'agents intelligents, est aussi véritablement son ouvrage que s'il en était
l'auteur direct, puisque tous ces agents sont sa création. C'est
exactement ce qui se passe chez les hommes : l'entrepreneur de bâtiment
peut ne pas travailler réellement
à chaque partie de la construction, mais chaque ouvrier est son représentant
et travaille sous sa direction ; l'édifice, dans son ensemble, est l’œuvre
de l'entrepreneur, même s'il n'a jamais manié un seul outil pour y
participer. Il le fait avec ses matériaux et par ses représentants et
agents.
Ainsi, par exemple, lorsque nous lisons « Jéhovah Dieu créa les cieux
et la terre » (Gen. 2 : 4) ,
nous ne devons pas supposer qu'il manipula personnellement les éléments.
Il employa divers agents : « Il a parlé et la chose a été faite » [Il
a donné des ordres et ils furent promptement exécutés] ; Il a commandé,
et elle s'est tenue là » (Ps. 33
: 6, 9). La création ne jaillit pas instantanément, complètement ordonnée,
car nous lisons qu'il fallut du temps, soit six jours ou époques. Tandis
que nous sommes clairement informés que « Toutes choses sont du Père »
— par son énergie, sa volonté, son Esprit, cependant cette énergie,
comme nous l'avons vu précédemment,
fut exercée par l'intermédiaire de son Fils, le Logos.
La puissance de transformation du saint Esprit de Dieu, agissant pendant
cette dispensation de l'Évangile pour amener son peuple en parfaite réconciliation
(« atone-ment ») avec le Père, est une action plus
abstruse, moins facile à comprendre que l'exercice de sa puissance
mentionnée en Genèse 1 : 2. Dans ce cas particulier, l'esprit opère
sur un sujet d'ordre plus élevé qui a une mentalité (« mind »)
et un libre arbitre ; il ne s'agit plus de matière inerte.
A la lumière des Écritures, nous
pouvons comprendre que le saint Esprit signifie:
(a) La puissance de Dieu exercée de toutes manières, mais toujours selon
la justice et l'amour, donc toujours une sainte puissance.
(b) Cette puissance peut être une énergie de vie, un pouvoir créateur
dans le domaine physique, ou une puissance de pensée, créant et
inspirant des pensées et des paroles, ou un pouvoir vivifiant ou générateur
de vie, comme celui qui fut manifesté pour la résurrection de notre
Seigneur, et qui le sera (*) [Écrit
en 1899 — Trad ] encore pour celle de l'Église, son corps.
(c) La puissance ou influence d'engendrement ou de transformation due à
la connaissance de la Vérité. Sous cet aspect, on l'appelle « L'Esprit
de Vérité », Dieu règle sa propre conduite conformément
à la vérité et à la droiture ; pour cette raison, la Parole de Dieu,
la révélation de sa conduite s'appelle la Vérité : « Ta Parole est la
Vérité ». On dit aussi,
avec raison, que tous ceux qui viennent sous l'influence du plan et de la
droiture de Dieu sont sous l'influence de l'Esprit ou disposition de la Vérité
: la Parole déclare à juste titre qu'ils sont engendrés de la Vérité
à une nouveauté de vie.
Le Père attire des pécheurs à Christ au moyen d'une illumination générale
de l'intelligence (« mind »), qui les convainc de péché et de
leur besoin d'un Rédempteur. Ceux qui acceptent Christ comme leur Sauveur
et leur Avocat, et en viennent au point de se consacrer entièrement à
Dieu par Christ, sont dénommés des engendrés de Dieu, « engendrés
par la parole de vérité », engendrés par l'Esprit de Dieu à une vie
nouvelle (*) [Écrit en 1899
— Trad.]. Autrement dit, ces personnes étant venues en harmonie avec
des conditions et des règles divines, Dieu accepte cette attitude consacrée
comme étant la bonne et, couvrant la faiblesse de la chair de la robe de
justice de Christ — la justification par la foi, il accepte comme «
nouvelles-créatures en Christ Jésus »,
ceux qui désirent être guidés par son Esprit dans toute la vérité,
et être conduits par cette sainte disposition ou saint Esprit à la
pleine obéissance jusqu'au point du sacrifice de soi-même, même jusqu'à
la mort. La Parole dit de ceux-là qu'ils ont reçu « l'Esprit de
filiation » parce que, dorénavant, Dieu fait une alliance spéciale
avec eux par Christ, les acceptant comme fils. Par le Chef de leur Salut,
le Père leur garantit, que, s'ils demeurent dans l'Esprit de la Vérité,
il fera concourir ensemble toutes les affaires et incidents de la vie pour
leur bien — pour développer en eux, toujours davantage, l'esprit de
justice, de vérité, de paix, de joie ; ils auront de plus en plus le
saint Esprit, au fur et à mesure qu'ils obéissent mieux à l'Esprit de Vérité.
De ce fait, l'exhortation à leur égard se formule ainsi : « Soyez
remplis de l’Esprit », marchez
dans (ou selon) l'Esprit » ; « que l'Esprit de Christ habite
richement en vous, et il ne vous laissera point oisifs, ni stériles ».
Ce saint Esprit, agissant chez le croyant dès le moment de sa consécration
totale au Seigneur, est le même saint Esprit ou disposition sainte du Père
qui agissait en notre Seigneur Jésus‑Christ ; pour cette raison on
l'appelle également « l'Esprit de Christ »,
et nous avons la certitude que « si quelqu'un n'a pas l'Esprit de
Christ, celui-là n'est pas de lui ».
— Rom. 8 : 9.
L’ ESPRIT AVEC « MESURE »
ET « SANS MESURE »
Notre Seigneur Jésus fut engendré du saint Esprit à son baptême, à sa
consécration ; il en est de même des membres de son corps, son Eglise
qui, nous l'avons vu, sont engendrés à leur « baptême en sa mort »
au moment de leur pleine consécration ; mais il y a, cependant,
une distinction dont il faut toujours se souvenir, à savoir que notre
Seigneur, le Chef ou Tête de l'Église, reçut le saint Esprit sans
mesure, d'une manière illimitée (Jean 3 : 34), alors que ses
disciples le reçoivent avec mesure, ou d'une manière limitée — une
mesure de l'Esprit est donnée à chacun (dans l'Église)
(1 Cor. 12 : 7 ; Rom.
12 : 3). Cette différence provient de ce que notre Seigneur était un
homme parfait, tandis que nous, ses disciples, bien que nous ayons été
acceptés par Dieu qui nous considère comme parfaits (justifiés par la
foi), nous sommes en réalité très imparfaits. L'homme parfait, étant
l'image même de Dieu, pouvait être dans la plus complète harmonie avec
Dieu et avec son Esprit de sainteté dans les moindres détails ; par
contre, dans la mesure de la dégradation causée par la chute, notre
harmonie avec Dieu et son Esprit de sainteté s'est trouvée bien altérée
; néanmoins, le devoir et le privilège de chacun est de chercher à
connaître à fond la volonté de Dieu, à la faire et à ne s'y opposer
en aucune circonstance. Aucun membre de la race déchue n'est capable,
toutefois, de recevoir l'Esprit de Dieu dans sa plénitude — d'être en
harmonie absolue avec Dieu sur tous les points. C'est pourquoi nous
trouvons que parmi ceux qui croient, se consacrent et reçoivent le saint
Esprit de filiation, il y a des degrés divers : les uns en ont plus, les
autres moins selon l'intensité plus ou moins grande de notre déchéance
qui nous éloigne plus ou moins de l'image divine, et selon le degré plus
ou moins élevé de grâce et de foi atteint depuis notre entrée dans le
corps de Christ (*). [Écrit en
1899 — Trad. ] Nous pouvons
acquérir avec une certaine rapidité une plus grande mesure du saint
Esprit, pour notre croissance en connaissance et en accord toujours plus
complet avec chacun des détails du plan divin cette rapidité dépend
largement de notre sincérité à reconnaître toutes nos imperfections,
et du degré de notre consécration au Seigneur, qui nous pousse à
chercher sa volonté dans sa Parole, afin de la mettre en pratique dans
les affaires de la vie.
Dans la mesure où les croyants consacrés se soumettent à l'Éternel
et, ignorant leur propre volonté et leurs préférence, cherchent
à marcher dans sa voie, ils sont « conduits par l'Esprit »,
« enseignés par l'Esprit »,
et peuvent « servir l'Éternel
en nouveauté d'Esprit ».
Pour continuer a marcher sous cette direction et cette instruction,
il faut qu'ils aient un « Esprit de douceur »
(Gal. 5 : 22, 23 ; 6 :
1) , afin que le « Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de
gloire », puisse leur donner l'« Esprit de sagesse et de révélation
dans sa connaissance, les yeux de leur intelligence étant éclairés pour
qu'ils sachent quelle est l'espérance de son appel, et quelles sont les
richesses de la gloire de son héritage dans les saints ». Eph. 1 : 17,
18.
Dans ces diverses présentations de l’œuvre du saint Esprit, et dans
beaucoup d'autres, qui viendront à l'attention de ceux qui étudient la
Bible, rien ne saurait être trouvé pour justifier l'existence ou la nécessité
d'un autre Dieu. Tout au contraire, une conception convenable du
Dieu unique montre que sa puissance et ses ressources omnipotentes sont
pleinement suffisantes, et que celui qui a dit à Israël : « Écoute,
Israël, Jéhovah ton Dieu, est un seul Dieu »,
n'a nul besoin d'assistance. Vraiment, pour être logiques, ceux
qui prétendent qu'un autre Dieu est nécessaire pour s'occuper des
questions signalées comme étant l’œuvre du saint Esprit de Dieu,
pourraient avec une égale logique, prétendre à beaucoup de
Dieux-esprits : esprit de filiation, esprit de douceur, esprit de Christ,
esprit du Père, esprit d'amour, esprit de justice, esprit de miséricorde,
esprit de sainteté, esprit de vérité, esprit de patience, esprit de
gloire, esprit de connaissance, esprit de grâce — ce serait autant de
dieux distincts, chacun ayant sa tâche spéciale. Mais, explique l'Apôtre
toutes ces opérations différentes appartiennent au seul Esprit du seul
omnipotent Jéhovah.
L’ESPRIT DU MONDE — L’ ESPRIT DE L’ ANTICHRIST
L'esprit du monde est l'opposé de l'Esprit de Dieu. Le monde entier étant
dans une condition déchue soumis aux influences aveuglantes et séduisantes
de l'Adversaire, son esprit (ou disposition) est nécessairement en
conflit constant avec l'Esprit (ou disposition) saint, vrai, juste et
aimable de Dieu ; cet esprit est donc en conflit avec le Saint Esprit reçu
par son peuple au moyen de Sa Parole, et avec toutes ses saintes
influences diversement exercées sur eux. L'esprit de Satan est un esprit
d'égoïsme, de haine, d'envie et de querelle ; il agit sur les enfants de
ce monde qu'il dirige presque entièrement. Le saint Esprit de Dieu, par
contre, est un Esprit d'amour, de douceur, d'humilité, de patience, de
bonté, d'affection fraternelle qui agit sur les enfants de Dieu et les
dirige dans une large mesure. Ces deux esprits (ou dispositions), l'un
d'amour et de bonté, l'autre d'égoïsme et de mal, sont en antagonisme
continuel, et complètement irréconciliables.
Les Écritures désignent sous le nom d'« esprit de l'antichrist » cet
esprit qui agit dans le monde et s'oppose au saint Esprit ; c'est l'esprit
(ou disposition) qui est opposé à Christ. D'abord, cet esprit veut
l'ignorer totalement, contestant qu'il soit jamais venu dans le monde ;
puis, s'il échoue en cela, il prétendra que notre Seigneur Jésus était
un homme ordinaire, un homme pécheur ; si cette position est désapprouvée,
il prétendra encore que de toute manière, il n'accomplit rien ou qu'il
fut simplement un homme exemplaire et non un Rédempteur. C'est la raison
pour laquelle les Écritures nous enjoignent d'examiner, de mettre à l'épreuve,
d'éprouver les esprits (les
doctrines qu'on nous présente comme étant de l'esprit de vérité). Nous
devons les éprouver, non pas simplement d'après leur apparence extérieure
et leurs prétentions, mais par la Parole de Dieu. «Bien-aimés, ne
croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits [pour voir] s'ils sont
de Dieu... connaissons l'Esprit de vérité et l'esprit d'erreur ».
— 1 Jean 4 : 1, 6.
GUERRE ENTRE INFLUENCES SAINTES ET IMPIES
Les perfections du caractère de Dieu sont les modèles
de sainteté, de justice et de vérité pour toutes ses créatures.
Toute chose et toute créature opposées à ces modèles, ou qui ne sont
pas en plein accord avec eux, sont impies, fausses, injustes. Ces
influences adverses sont parfois attribuées à Satan parce qu'il est
l'ennemi juré de Dieu ; il fut le premier conspirateur contre la droiture
(« righteousness»), la
cause première de l'erreur, « le père du mensonge » et de la
tromperie. Mais nous devons distinguer entre des êtres-esprits méchants
et de mauvaises influences des esprits, de même que nous différencions
de saints êtres-esprits et de saintes influences d'esprits.
La tendance de la pensée évolutionniste des milieux cultivés (y compris
les soi-disant Critiques supérieurs), qui témoignent de l'indifférence
pour la Bible, est de vouloir ignorer la personnalité de Satan et
des esprits mauvais, ses associés dans les lieux célestes (Eph.
6 : 12), de soutenir qu'il n'existe aucune influence mauvaise en
soi, et que l'homme lutte seulement contre sa propre ignorance et la
direction défectueuse de ses bonnes qualités. D'une manière semblable,
d'autres personnes encore plus avancées (dans l'erreur), encore plus
hautement cultivées (dans les contre-vérités), encore plus armées de
philosophies (faussement ainsi appelées) en arrivent à la conclusion
qu'il n'y a aucun Dieu personnel, mais simplement de bonnes
influences qui, prétendent-ils, sont inhérentes à l'homme et évoluent
graduellement jusqu'à la perfection.
Quant à nous, nous prêtons attention à l'oracle de Dieu, Sa Parole,
qui, selon l'Apôtre, peut
nous rendre sages à salut, et qui est une source de vie, de lumière et
de saint Esprit de vérité avec lesquels les théories et les lumières
humaines ne peuvent être comparées. Elle nous montre que Dieu est un Esprit
(être) saint, et que son saint Esprit (influence) s'exerce
toujours d'accord avec la droiture, («righteousness») et que tous
ceux qui sont en harmonie avec Dieu et en unité (« at-onement »)
avec lui, ont obligatoirement son Esprit de sainteté : L'Unique
Fils engendré en qui habite la plénitude de l'Esprit divin, les
saints anges qui n'ont pas d'autre volonté que la sainte volonté (ou
l'Esprit saint) du Père et enfin les membres de l'Église
qui, dans le monde, ont une certaine mesure de la disposition («
mind ») ou Esprit de leur Tête ou Chef (autrement ils ne seraient
pas des siens), et qui s'efforcent d'acquérir une mesure toujours plus
grande de cet Esprit de sainteté et de se dépouiller de toutes
dispositions et influences impies. La Parole nous enseigne de même que
Satan est un esprit (un être) et qu'il a un esprit (ou mentalité ou
disposition) impie qu'il exerce un esprit (ou influence) impie au moyen de
divers canaux et agents (*) [ZION'S WATCH TOWER
(1er août 1894) —Trad. en français. ]. Les anges déchus, des
êtres-esprits également, tombèrent en perdant leur esprit de sainteté
et de dévotion envers Dieu et envers son idéal, son modèle de justice ;
ils sont maintenant animés d'un esprit (ou disposition) impie, et ils
exercent une mauvaise influence (ou esprit) en toute occasion (**) [LE
SPIRITISME ANCIEN ET MODERNE ]. Les
humains, déchus du fait d'Adam, sont devenus des esclaves du péché ;
les uns pèchent volontairement pour le plaisir de pécher, les autres pèchent
involontairement, quoique « cherchant Dieu »
(***) [Actes 17: 27 — Trad.],
mais aveuglés et trompés par l'Adversaire,
et dirigés par l'esprit d'erreur.
L'humanité (la disposition ou le « cœur » humain) constitue le champ
de bataille sur lequel le saint Esprit de lumière, d'amour, de justice,
de vérité, de sainteté, l'Esprit de Jéhovah et de son Fils, le Rédempteur
de l'homme, combat contre l'esprit mauvais de Satan, le péché, les ténèbres,
le mensonge, la haine, l'envie, la malice, etc. Vendus au péché par
notre premier père, Adam, les membres de sa famille devinrent des «
esclaves du péché » en raison de « la vanité », causée par la
faiblesse de l'hérédité (Rom. 5 : 12, 21 ; 6 : 16-23 ; 7 : 14 ;
8 : 20, 21). Dans cette condition de captivité, ils ont été aveuglés
par le dieu (maître) du présent monde (ou état social) mauvais, qui présente
à leur esprit le mal comme étant le bien, et les ténèbres comme étant
la lumière (2 Cor. 4 : 4 ; Eph. 6
: 12 ; Es. 5 : 20) ; Satan a ainsi perverti la grande majorité des humains, ayant rendu le mal
facile à exécuter, et le bien difficile à faire ; il a disposé et rangé
tous les avantages du temps présent du côté du mal et il a créé un état
de choses tel, qu'il est impossible d'obtenir ces avantages sans se
conformer à son esprit impie, à « l'esprit du monde »
; Satan détient la direction générale, d'abord des masses par
l'ignorance, ensuite des plus intelligents par l'orgueil,
l’égoïsme, etc...
Le combat ne commença pas avant la première venue de notre
Seigneur, car l'Esprit de Vérité vint d'abord sur lui, notre Seigneur Jésus,
et à la Pentecôte sur son Église (*) [Le combat de la loi de
justice (ou droiture — Trad.) fut limité à la seule petite nation,
Israël, et comme Dieu l'avait prévu « la Loi n'a rien amené à la perfection
», aucun membre de la race déchue ne pouvait gagner ou n'avait la
perspective d'être victorieux dans ce combat. Le but de cette Loi fut en
réalité de manifester Christ Jésus, le seul observateur de la Loi,
comme étant le canal de la miséricorde divine ;
et incidemment, de discipliner un peuple et d'en faire « un reste
» préparé pour la dispensation de
l'Esprit et ses luttes, en leur montrant Christ.]. Le monde était dans
l'obscurité lorsque notre Seigneur Jésus y apparut rempli de l'Esprit de
Dieu, de la lumière de la vérité divine qui fit de Lui « La lumière
du monde » ; immédiatement,
le combat commença ; la vraie lumière, le saint Esprit, depuis la Pentecôte,
était représenté non par les églises nominales, mais par les véritables
membres du corps de Christ, possédant le saint Esprit de leur Chef ou Tête.
Le combat ne pouvait pas commencer plus tôt, parce qu'aucun des humains (tous
étant pécheurs) ne pouvait être le canal du saint Esprit de Dieu, son
représentant, son ambassadeur de la justice et de la vérité, ou un
soldat de la croix. La réconciliation pour le péché de
l'homme devait être
faite en premier lieu, avant que le saint Esprit eût une oeuvre à
accomplir, avant qu'il eût à combattre pour quelque chose. Les
humains étaient condamnés à mort — à la destruction éternelle,
comme ennemis de la droiture : Pourquoi des condamnés auraient-ils
combattu ? Pourquoi essayer de les pousser vers la justice, quand on ne
pouvait leur offrir aucun espoir de récompense pour leurs efforts ?
Il était donc convenable que la rançon vînt d'abord et ce
fut comme résultat de l'acceptation de cette rançon par le Père que le
saint Esprit fut accordé à ceux qu'il adopta dans sa famille comme des
fils, par Christ.
Mais quelqu'un peut faire observer que le combat, depuis ses débuts,
semble dirigé contre le saint Esprit et en faveur de l'esprit du mal
aujourd'hui en effet, par suite de l'accroissement naturel de la
population, les serviteurs du péché sont considérablement plus nombreux
qu'ils ne l'étaient lorsque le combat commença, et même leur nombre
continue à s'accroître davantage que celui des chrétiens nominaux, bien
que le combat se poursuive depuis près de dix-neuf siècles (*) [Écrit
en 1899 — Trad ].
En outre, l'esprit du mal, de la méchanceté et de l'erreur l'emporta
contre le saint Esprit qui était en notre Seigneur au point de crucifier
ce dernier, et, d'une manière similaire, il a triomphé de tous les fidèles
membres du corps de Christ, les dénigrant, les calomniant et les
maltraitant diversement, selon l'époque, le lieu et les circonstances.
L'objet de ces attaques de l'esprit du mal et de ses serviteurs contre
l'Esprit de sainteté et ses fidèles est toujours le même : détruire
l'influence de l'Esprit de la vérité ; faire paraître impie ce qui est
saint ; faire paraître égoïste et impur ce qui est désintéressé et
pur ; faire passer les ténèbres pour la lumière. Les serviteurs de
l'impiété ne se rendent pas toujours compte de ce qu'ils font ; devenant
pénétrés de l'esprit du mal, haine, malice, envie, querelle), cela les
aveugle au point qu' « ils ne savent ce qu'ils font »
et souvent, évidemment, «
ils pensent rendre un culte à Dieu ».
Pourquoi cette défaite de l'Esprit de sainteté ? En sera-t-il
toujours ainsi?
Nous répondons que cette défaite de l'Esprit de sainteté n'est qu'une défaite
apparente et non une défaite réelle. En réalité, l'Esprit de sainteté
a toujours triomphé depuis le début du combat. Sa double mission durant
cet Age de l'Évangile a bien
été accomplie:
(1) L'Esprit de sainteté
devait exister chez les enfants de Dieu, selon le degré de leur
consécration et de leur zèle pour Dieu et pour sa justice ; à cause de
l'influence et de la puissance de l'esprit du mal dominant dans le monde
autour des chrétiens, cet Esprit de sainteté devait se prouver être une
épreuve de leur caractère, les conditions présentes exigeant que
quiconque veut vivre pieusement au temps actuel doit souffrir la
persécution ; il doit accepter que l'on dise faussement « toute
sorte de mal » contre lui, et néanmoins faire preuve de patience, comme
le fit son Maître, et continuer à rester fidèle au Seigneur et à sa
cause, à n'importe quel prix, n'estimant pas sa vie terrestre comme précieuse.
— 2 Tim. 3 : 12 ; Matt. 5 : 11 ; 1 Pi. 2 : 23 ; Actes 20 : 24.
(2) La lumière de l'Esprit de sainteté chez les enfants de Dieu,
devait tellement briller sur le monde qu'elle attirerait tous ceux
qui ne seraient pas entièrement
aveuglés par l'esprit pervers de l'Adversaire.
Elle devait luire dans les ténèbres du péché pour le réprouver,
en témoignant contre toute injustice, afin de réveiller la conscience
des plus aveuglés mêmes et les amener à se rendre compte de leur
responsabilité devant Dieu, et à savoir qu'il y aura un jour pour le règlement
des comptes. Ainsi, notre Seigneur enseignera à ses disciples qu'après
avoir reçu le saint Esprit, ils devraient rendre témoignage à la Vérité
parmi les nations, que les gens les écoutent ou qu'ils s'en abstiennent.
Le saint Esprit a triomphé dans les deux missions pour lesquelles il fut
envoyé. Il a choisi un fidèle « petit troupeau » de « vainqueurs »,
marchant dans le chemin de la justice et composé de Jésus le Chef
et de sa fidèle troupe de soldats de la croix qui se consacrèrent «
jusqu'à la mort ». La récompense du Royaume leur sera bientôt (*) [Écrit
en 1899 — Trad.] donnée, lorsque les derniers membres auront été
complètement éprouvés et
rendus parfaits par des souffrances pour la cause de la justice. Il a
aussi triomphé en ce qui concerne le témoignage rendu au monde.
Notre Seigneur prédit que l'effet du témoignage serait de convaincre le
monde de péché, de justice et d'un jour de juste jugement à venir, dans
lequel les mauvaises actions de la vie présente recevront une juste rétribution,
selon le degré de lumière dont a joui le transgresseur.
Ce témoignage a été porté au loin et au près, et aujourd’hui,
le monde, dans son ensemble, reconnaît ces trois points que
l'Esprit de sainteté, agissant dans l'Église, a exposés devant le monde
: le péché, la justice et le jugement. En fait, le monde n'a pas une idée
claire et exacte de la justice, ni du péché, et il ne comprend pas non
plus le caractère et le but du jugement à venir ; il ne sait pas que ce
sera un jour de mille ans ; il ne comprend pas d'une manière plus claire
que pendant l'Age actuel,
l'appel de l'Église permet
d'échapper au jugement du monde et de devenir les juges de ce monde au
jour de son jugement. Pour cela il faut sacrifier volontairement,
et maintenant, les intérêts terrestres pour la cause de la justice, en
marchant sur les traces du Rédempteur. Il n'est pas nécessaire que le
monde connaisse ces particularités, car elles ne le concernent pas. Elles
sont au nombre des « choses profondes de Dieu » que nul ne peut apprécier sauf ceux qui deviennent sincèrement
obéissants à l'appel du Seigneur pour la justice. En se consacrant, ces
derniers reçoivent l'Esprit du Père et, comme fils, ils apprennent à
connaître les moindres détails du divin plan. — 1 Cor. 2 : 10, 11.
En réponse à la question : En sera-t-il toujours ainsi ? nous disons :
Non. Aussitôt que le « petit troupeau », appelé à être cohéritier
de Christ, aura été formé au cours de l'Age
actuel, cela cessera. L’œuvre suivante du saint Esprit ou
puissance de Dieu sera l'établissement du Royaume, pendant lequel le
saint Esprit agira selon les règles du Royaume, rendant ses jugements et
faisant régner la justice sur la terre. Le saint Esprit fera de la
droiture une règle et de la justice un niveau, et le mensonge et la tromperie de tout genre
feront place à la claire connaissance de la Vérité. Au lieu de
continuer à témoigner au monde un « jugement à venir »,
le saint Esprit témoignera que le jugement a commencé et que
toute transgression recevra promptement une juste rétribution de
punition. Au lieu du témoignage donné aux membres de l'Église
: « Ne jugez rien avant le temps », l'Esprit saint témoignera au contraire que, dans leur qualité
d'instruments de Dieu, ils ont été spécialement qualifiés pour juger
le monde par un jugement droit. Au lieu qu'il soit requis de ceux qui sont
en harmonie avec Dieu et possesseurs de son Esprit de justice et de vérité,
de souffrir à cause de la justice, ceux-là seront couronnés rois et
sacrificateurs de la justice ; ils seront chargés de régner sur la terre
pour la bénir et la rétablir à la perfection, à la justice, et pour «
retrancher de la vie » dans une « destruction éternelle » tous ceux
qui, volontairement, rejetteront les occasions du bienheureux jour de
Jugement assuré par l'amour de Dieu au moyen de la rançon donnée par
notre Seigneur Jésus. Ce sera ainsi le triomphe définitif du grand Jéhovah,
de son Esprit de sainteté et de tous ceux qui s'y uniront ; le péché,
Satan et l'esprit du mal seront anéantis pour toujours et il n'y aura
plus de malédiction. — Es. 28 : 17 ; 1 Cor. 4 : 5 ; 6 : 2 ;
Actes 3 : 23 ; 2 Thess. 1 : 9 ; Apoc.
22 : 3.
COMBATS SPIRITUELS DES SAINTS AVEC LES ENNEMIS
EXTÉRIEURS ET INTÉRIEURS
Nous avons considéré la bataille dans son aspect général jetons
un regard sur certaines de ses phases actuelles. Bien qu'elle puisse être
considérée comme la lutte de toute l'Église, elle est néanmoins une lutte
individuelle contre le péché. S'il est vrai que l'Église comme un
tout sortira victorieuse, elle ne sera composée seulement que de
vainqueurs individuels. Et comme la victoire dans l'Église est une
victoire du saint Esprit de Dieu (de la puissance ou influence de Dieu)
contre l'esprit du mal, de l'injustice, il en est de même pour la
victoire individuelle de chaque saint.
Dans leur majorité, les chrétiens (les chrétiens nominaux y compris, même les soi-disant «combattants de
l'esprit», «sanctificationnistes», etc.) connaissent peu les réels
combats spirituels et les victoires de l'esprit, parce que la majorité
n'a jamais fait une véritable consécration et n'a jamais reçu le saint
Esprit de la Vérité. Certains se sont consacrés à une secte et ont reçu
un esprit sectaire d'amour pour la secte, de dévotion à la secte, de
service et de sacrifice pour la secte, etc. D'autres ont reconnu un ou
plusieurs principes moraux et se sont consacrés à ne jamais violer
semblables principes : ceux-là reçoivent l'esprit de moralité, un
esprit de satisfaction de soi, un esprit de prétention à la justice
personnelle. D'autres ont choisi une certaine vertu qu'ils adorent et dont
ils reçoivent l'esprit : par ex. la patience, et ils sont
pleinement satisfaits quand ils ont atteint un bon degré de patience et
ont cet esprit-là. D'autres se consacrent à « travailler » pour Jésus
et ne paraissent satisfaits que dans le tourbillon d'une activité fiévreuse
; peu leur importe de quelle sorte de travail il s'agit, pourvu qu'il ne
serve pas ouvertement Satan, et que ce travail soit abondant avec une
place bien en vue pour eux-mêmes ; ce n'est pas tant des résultats
qu'ils recherchent que du travail ; il s'ensuit qu'ils sont tout à fait
contents de « battre l'air », espérant qu'en fin de compte, ils
trouveront qu'ils n'ont pas fait grand mal. Prendre le temps d'étudier la
Parole de Dieu pour connaître quel genre d'ouvriers il cherche et quelle
espèce de travail il désire voir accomplir, serait pour ceux-là une
violation de leur alliance de consécration, car ils se sont consacrés
pour travailler et n'ont le cœur satisfait que dans une fièvre d'activité
débordante. D'autres, plus sages, mais sans l'être véritablement non
plus, se consacrent à un genre particulier de service pour Dieu et pour
l'homme, le service qui, pensent-ils, a le plus besoin d'eux. S'ils se consacrent
à « l’œuvre de la tempérance »,
ils reçoivent l'esprit de cette oeuvre et ont quelque bénédiction
qui s'y rattache. Ou bien, s'ils se consacrent à l’œuvre de réforme
sociale, ils acquièrent l'esprit de réforme sociale et les bénédictions
qui en découlent.
Toutes ces consécrations, et les esprits ou dispositions qui en résultent,
produisent à la fois de bonnes et de mauvaises influences. N'importe
laquelle de ces consécrations est bien meilleure qu'une consécration au
mal et à l'esprit du mal. Chacune d'elles vaut mieux également qu'une
consécration à soi-même et à l'esprit d'égoïsme qui l'accompagne.
L'une ou l'autre vaut beaucoup mieux qu'une vie, sans but, consacrée à
ne rien faire du tout. Mais aucune de ces consécrations ne peut être
comparée en aucun sens à la consécration enseignée dans les Écritures
et dont notre Seigneur Jésus Christ, le Rédempteur du monde, est
l'exemple et le modèle pour son corps, l'Église. Cette consécration —
la vraie — est la seule qui apporte au cœur le saint Esprit,
l'Esprit de la Vérité, que le monde ne peut recevoir.
Cette consécration convenable et véritable diffère de toutes les autres
; elle ne s'incline que devant un seul autel, qui est la volonté de Jéhovah
; elle exige le renoncement à soi-même et à sa propre volonté en un
sacrifice vivant sur l'autel de l'Éternel,
ce qui est un culte raisonnable. Elle ne pose ni conditions, ni réserves.
Le langage du Souverain Sacrificateur est celui de chaque membre de la «
sacrificature royale » : « Je ne suis pas venu pour faire ma volonté,
mais la volonté de celui qui m'a envoyé ».
« Voici, je viens (il est écrit de moi dans le rouleau du livre)
pour faire, ô Dieu, ta volonté ».
Ceux-là sont rendus participants du saint Esprit.
Ceux qui ont consacré leur volonté et accepté sans réserve la Parole
et la volonté de Dieu par Christ, ont des dispositions célestes
ou spirituelles. Ils sont si transformés, si entièrement différents
de ce qu'ils étaient dans leur existence terrestre avant leur consécration,
qu'ils sont appelés de « Nouvelles-Créatures » ; cette appellation ne
serait pas déplacée si elle ne signifiait rien de plus que le changement
radical du cœur (ou de la volonté) qu'ils ont expérimenté, mais, en
fait, elle signifie davantage : à savoir que ceux qui sont maintenant tirés
du monde (*) [Dans le sens de Actes 15 :
14 — Trad. ] par le saint Esprit de Vérité et qui s'approchent de Dieu par
la voie nouvelle et vivante qu'ouvrit le grand sacrifice pour les péchés,
sont réellement de nouvelles-créatures à l'état embryonnaire
lesquelles atteindront la perfection dans la nature divine qui leur sera
donnée à la première résurrection, à la fin de cet âge. Ce
changement est toutefois conditionnel : il dépend de leur fidélité,
comme nouvelles-créatures, aux directions du saint Esprit.
Cependant, cette nouvelle-création mentale (ou cette disposition ou
mentalité transformée, l'embryon de la nouvelle-créature qui viendra
pleinement à l'existence à la résurrection), est toujours unie à un
corps humain et, de ce fait, l'Apôtre
dit de cette classe : « Nous avons ce trésor [la nouvelle
mentalité, la nouvelle nature] dans des vases de terre » (2
Cor. 4 : 7). Parlant du même sujet, l'Apôtre
nous assure que, lorsque la maison terrestre sera dissoute, sacrifiée,
morte avec Christ, nous aurons néanmoins une habitation de Dieu, une
nouvelle maison, un corps glorieux et en tout point approprié pour qu'il
puisse recevoir dans l'harmonie la nouvelle mentalité et son Esprit de
sainteté (2 Cor. 5 : 1) , si
nous faisons partie des fidèles vainqueurs qui persévèrent jusqu'au
terme du pèlerinage dans l'étroit sentier, dans l'empreinte des pas de
notre Chef.
Le mot saint (*) [Holy anglo-saxon, hâtig, de hâl,
anglais whole tout
entier, complet. Notre mot correspondant, l'adjectif saint, est
l'adjectif participial sanctum (du verbe latin sancire)
; il signifie : sans péché, pur, établi, accompli, parfait —
Trad.] signifie complet, d'où il découle que le saint Esprit est
un esprit entier ou complet. Nous constatons ainsi, sans surprise, que
ceux qui ont reçu le saint Esprit ou esprit complet en quelque bonne
mesure ont, de ce fait, leur caractère poli sur tous les points : mieux
équilibrés que jamais auparavant dans leur jugement, ils ont « l'Esprit
de sobre bon sens (D. note),
même si l'esprit aveuglé et adverse du monde peut, en parlant d'eux, déclarer
: « Tu as un démon, tu es fou » parce qu'ils vivent et travaillent
pour les choses jusqu'ici invisibles, mais éternelles dans les cieux et
qu'ils s'en réjouissent. — 2 Tim.
1 : 7 ; Jean 10 : 20 ; 6 : 27.
Considéré du point de vue individuel, l'un des ennemis les plus sérieux
de ceux qui ont été engendrés à la sainteté d'esprit par les
promesses et les desseins divins, c'est le mauvais esprit de crainte. Il
voudrait nous persuader qu'il y a probablement quelque erreur, soit que
Dieu n'inspira pas les plus grandes et les plus précieuses promesses,
soit qu'elles ne sont pas pour nous ou que, pour certaines raisons, nous
ne pourrons jamais les obtenir. Tous les enfants de Dieu sont exposés aux
attaques faites avec plus ou moins de persistance par ce mauvais esprit de
doute et de crainte, et tous ont besoin de terrasser courageusement ce
mauvais esprit et de le détruire, de peur qu'il n'anéantisse les fruits
du saint Esprit et finalement ne l'éteigne (ne l'extirpe complètement
d'eux).
Cependant, « l'esprit de crainte » n'est ni un dieu esprit, ni un diable-esprit
qui serait entré dans nos cœurs ; c'est simplement une influence mentale
naturelle à chaque être humain déchu rempli d'humilité. Cet esprit naît
dans les cœurs qui se rendent compte de leur imperfection personnelle et
de leur indignité d'avoir part aux faveurs divines. L'antidote de cet
esprit de crainte est le saint Esprit de Vérité dont on accepte et
maintient les instructions en pleine assurance de foi. L'Esprit
de Vérité nous montre qu'il y avait de bonnes raisons pour que
nous entretenions l'esprit de crainte ; mais que ces raisons n'existent
plus depuis que nous sommes entrés en Christ comme nouvelles- créatures.
Cet esprit nous fait détourner les yeux de nos faiblesses involontaires
pour les reporter vers la grande Réconciliation accomplie par notre
Seigneur Jésus ; Il nous cite les paroles de l'Apôtre inspiré
: « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Celui même
qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré [à la mort]
pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de
toutes choses [nécessaires] avec lui ? Qui intentera accusation contre
des élus de Dieu ? C'est Dieu qui justifie ; qui est celui qui condamne ?
C'est Christ qui est mort [payant leur condamnation, suppléant à toutes
leurs déficiences], mais plutôt qui [le Christ glorifié et hautement
exalté] est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui
aussi intercède pour nous » — Rom. 8 : 31-34.
Si l'« Esprit de foi », l'une
des manifestations ou modes d'action de l'« Esprit de sainteté »,
de l'« Esprit de la Vérité »,
s'affirme ainsi et qu'il est accepté et entretenu par la nouvelle-créature,
la victoire sur l'esprit de crainte est rapidement gagnée, et il en résulte
la paix et la joie dans le saint Esprit de foi, d'amour et de confiance en
Dieu. Néanmoins, ces luttes doivent être livrées sans cesse dans chaque
expérience du chrétien. En vérité, « l'esprit de crainte »
peut devenir un serviteur précieux de la nouvelle-créature,
alors qu'il ne doit être toléré ni comme un maître, ni comme un ami,
ni comme un habitant du cœur. Faisons-en le chien de garde, que sa niche
soit placée juste en dehors de la porte du cœur, et il pourra nous être
très utile en attirant l'attention sur les larrons et les voleurs qui
s'approchent furtivement pour nous dérober nos trésors de sainteté, de
joie, de paix, d'amour et de communion avec notre Père et avec les frères.
Ainsi que l'Apôtre nous y
exhorte, « craignons » les attaques du dehors, après nous être mis en
règle et en accord avec Dieu, en chassant de notre cœur toutes les
influences adverses et en y recevant à leur place son Esprit. Craignons,
de peur que, au moment d'aller vers l'Epoux,
de grand matin, quelqu'un d'entre nous soit vaincu par un esprit de
paresse, d'insouciance, de sommeil et, qu'ainsi, à l'instar des «
vierges folles », il ne soit pas préparé pour le grand événement, «
le mariage », en vue duquel
tous nos préparatifs ont été faits.
Souvenons-nous donc, que quelque utile qu'il puisse être comme serviteur,
l'esprit de crainte n'est pas de Dieu, et ne doit jamais être admis dans
la citadelle du cœur chrétien ; celle-ci doit être entièrement occupée
par les divers membres de la famille du saint Esprit : l'amour, la joie,
la paix, etc. L'amour parfait bannit en effet la crainte, aussi bien que
tous les membres de la famille de l'esprit impie : la colère, la malice,
la haine, la jalousie, la crainte, le mécontentement, l'orgueil, les
ambitions mondaines, etc... L'Apôtre
déclare « Car Dieu ne nous a, pas donné un esprit de crainte,
mais de puissance, et d'amour et de conseil (de sobre bon sens — note D.
Trad.) ». — 2 Tim.
1 : 7.
Parfois, les attaques viennent par derrière et non de front — c'est la
crainte des amis, la crainte du monde, etc., c'est une répugnance à
admettre que Dieu veut sauver autrui, alors que l'on se confie en lui pour
son propre salut. C'est là aussi une situation sérieuse, car elle chasse
grandement l'esprit de paix et de joie, et dirige mal les énergies. « L'esprit
de crainte » dit : c'est une grave erreur de penser que Christ mourut
pour tous, et c'est une grande présomption de croire que tous pourront
un jour obtenir quelque bénédiction ou possibilité d'obtenir la
vie, grâce à la rançon. Ou bien, si la crainte ne peut nous gagner,
c'est son mauvais compagnon, l’ « esprit d'erreur » qui peut tenter de
nous entraîner dans la direction opposée, de nous amener à croire au
salut universel, à la vie éternelle pour tous, en suggérant que par
orgueil, Dieu ne détruirait pas ceux qui font le mal volontairement.
L'« esprit d'erreur » prétend
être plus sage que la Parole de Dieu, et suggère à la raison humaine
qu'elle devrait juger Dieu selon l'idéal ou les modèles humains, plutôt
que de corriger son propre idéal selon la Parole de la révélation
divine. Ainsi, de diverses manières, l'esprit d'erreur, l'esprit de
crainte et l'esprit de servitude, qui sont autant d'éléments de l'esprit
de l'Adversaire, de l'esprit impie, accusent de mensonges et renient les
affirmations de l'Esprit de Vérité qui déclare que « Christ Jésus,
par la grâce de Dieu, goûta la mort pour tous », et que, sous les
conditions de la Nouvelle Alliance, l'occasion bienheureuse de venir en
harmonie avec Dieu s'étendra finalement à tous les humains ; que lorsque
chacun sera amené à la connaissance de la Vérité, il sera jugé par
elle et, soit approuvé pour la vie éternelle, soit condamné à la
destruction éternelle, la seconde mort : « A cela nous connaissons
l'Esprit de Vérité et l'esprit d'erreur ».
1 Jean 4 : 5,6 ;
Actes 3 : 23.
L'Esprit de Dieu, l’Esprit
de sainteté, est un esprit de joie et de paix chez tous ceux qui le reçoivent,
dans la mesure où ils le reçoivent, — dans la mesure où ils viennent
en accord avec le Père céleste et avec le Rédempteur qui a le même
esprit, la même disposition. L'Esprit
de l'Éternel conduit à la foi dans les promesses de Dieu ;
l'esprit d'erreur mène dans la direction contraire, à l'incrédulité
dans les promesses de Dieu, aux spéculations humaines, à la crédulité
et à la superstition, c'est-à-dire à croire des choses dont Dieu n'a
point parlé, et qui sont déraisonnables pour ceux qui ont le « saint
Esprit, l'Esprit de sobre bon sens ».
L'Esprit de Vérité
conduit à l'activité et à l'énergie au service de la cause de Dieu, en
faisant apprécier le privilège de collaborer avec Dieu à quelque degré
que ce soit ; l'esprit d'erreur, au contraire, est un « esprit
d'assoupissement », de négligence
ou de nonchalance à l’égard des choses célestes, et de sollicitude
pour les choses terrestres ; c'est un esprit de négligence envers la
véritable Église et ses liens d'amour et, au contraire, d'attention pour
les organisations humaines et leurs liens confessionnels. — Rom. 11 : 8.
L'ESPRIT QUI PORTE A L'ENVIE
(*)
[V. Lausanne : « L'esprit... a-t-il des désirs qui tendent à
l'envie ? » — Voir Note Crampon — Trad].
Comme nous l'avons déjà signalé, les enfants consacrés de Dieu, des
nouveIles-créatures engendrées de l'esprit, sont maintenant des
êtres présentant une certaine dualité ; la nouvelle-créature,
non encore « née », n'ayant
aucun corps adéquat, vit dans le vieux corps de chair considéré comme
mort et maintenant captif par la nouvelle volonté pour l'usage et le
service de cette dernière durant la période de son développement. (Toutefois
ceci n'implique pas que les chrétiens possèdent deux natures, car
une telle conception est contraire à la science de la Bible). Le nouvel
esprit (l'Esprit de Christ, la sainte disposition ou volonté) est seul
reconnu par Dieu et devrait seul être reconnu par les « frères saints,
participants du haut-appel ». Néanmoins,
Il y a une lutte continuelle entre cette nouvelle disposition engendrée
par la Parole de Dieu et l'ancienne vieille volonté (esprit ou
disposition de notre chair déchue). Parfois, dans les Écritures, la
volonté, ou la disposition contraire, de notre chair est assimilée à
notre esprit, ainsi, nous lisons : « Pensez-vous que l'Écriture
dise en vain : l'esprit qui demeure en nous [« Rien de parfait
n'habite en notre chair »] désire-t-il
avec envie ? » — Jacq. 4
: 5 (voir note Crampon).
Le nouvel esprit, la nouvelle-créature (celle engendrée du saint Esprit
d'amour) n'envie pas, car il est écrit : « L'amour n'est point
envieux, il ne s'enfle point, etc. » (1
Cor. 13 : 4). Donc, toutes les
fois que nous trouvons l'esprit d'envie, de haine, de querelle ou
de vaine gloire, gouvernant en quelque mesure nos actes, paroles, ou pensées,
c'est un signe certain que notre ancien esprit mauvais remporte une
victoire sur notre nouvelle‑créature.
Dans la mesure où nous pouvons rejeter toutes ces choses, et où
nous le faisons, et où nous sommes remplis des éléments du saint Esprit
(la douceur, la bonté, l'humilité, l'affection fraternelle, la charité),
nous croissons à image de Christ, qui est celle du Père, dans cette
proportion, nous sommes remplis du saint Esprit. Nous ne sommes pas
remplis d'une personne ‑esprit, mais de l'esprit, de
l'influence, de la volonté d'une personne, à savoir de notre Père Jéhovah
; c'est le même esprit qui était et qui demeure encore dans le Fils
Unique engendré.
L'Apôtre Paul écrit aussi
au sujet de ce même combat entre l'esprit (disposition ou mentalité) de
notre chair et le nouvel esprit (disposition ou mentalité) auquel nous
avons été régénérés. Seulement, il traite le sujet comme si notre
chair n'était plus nous-même mais notre ennemie, et nous, « considérés
comme » de nouvelles-créatures, le saint Esprit étant notre seul esprit
ou disposition. Il déclare : « Mais je dis : Marchez selon l'Esprit et
vous n'accomplirez point la convoitise [désir] de la chair. Car la chair
convoite [désire] contre l'Esprit, et l'Esprit contre la chair ; et ces
choses sont opposées l'une à l'autre, afin que vous [les nouvelles
‑créatures] ne pratiquiez pas
les choses que vous voudriez » :
l'opposition et les séductions continuelles de la chair sont en effet un
empêchement à l'accomplissement d'actions parfaites, quoique, par la grâce
de Dieu, ceci n'empêche pas notre acceptation par Dieu comme «
nouvelles-créatures » dont
le cœur, l'esprit, l'intention sont saints et agréables au Père, dans
le Bien-aimé. — Gal. 5 : 16, 17.
ENSEIGNÉS DE DIEU PAR L’ESPRIT
Nous avons maintenant une certaine connaissance de l'Esprit de l'Éternel,
de son action sur ses enfants, par son influence éclairante sur
leur esprit, son enlèvement des erreurs, et son illumination de la Parole
qui donne la vérité vivante ; nous sommes ainsi préparés pour
comprendre et apprécier les paroles de l'Apôtre
: « Ce que l’œil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas
entendu, et qui n'est pas monté au cœur de l'homme [ l'homme naturel],
ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. Mais Dieu nous l'a révélé
par son Esprit, car l'Esprit sonde toutes choses, même les choses
profondes de Dieu » (1 Cor.
2 : 9, 10) ; autrement dit, ayant soumis notre volonté à l'Éternel
afin que nous soyons enseignés de lui et que nous puissions
marcher dans ses voies, nous sommes entrés en harmonie avec sa volonté,
avec ses dispositions, avec son Esprit, et nous sommes ainsi préparés,
de ce nouveau point de vue — celui d'un esprit nouveau, droitement dirigé
— à voir les choses sous un jour nouveau : toutes choses nous
deviennent nouvelles. Le nouvel esprit (la nouvelle volonté) nous pousse
à sonder les choses profondes de Dieu , à étudier la Parole de Dieu,
afin que nous puissions connaître et faire sa volonté, en fils obéissants.
Ayant la mentalité ou l'Esprit de notre Père, nous prêterons attention
à ses instructions, dans tous les détails, et chercherons à marcher en
accord avec lui. « Car, qui des hommes connaît les choses [l'esprit
(*) [Darby donne cette
traduction fort exacte du sens de l'anglais mind :
« la faculté intelligente avec ses pensées »
en note sur 1 Cor. 2 : 16 —
C'est bien ce que signifie notre mot mentalité ou état
d'esprit — Trad. ], la
volonté, les desseins] de l'homme, si ce n'est l'esprit [« mind »]
de l'homme qui est en lui. Ainsi, personne ne connaît les choses
de Dieu non plus, si ce n'est l'Esprit de Dieu » (1 Cor. 2 : 11). En
d'autres termes : de même qu'aucun homme ne peut connaître la pensée et
le plan d'un autre homme, S'ils ne lui sont révélés, ainsi, nul ne peut
comprendre la pensée et le plan de Dieu s'il ne vient en harmonie avec la
pensée de Dieu, s'il ne reçoit le saint Esprit.
« Mais nous, nous avons reçu... l'Esprit [la pensée, disposition
ou volonté] de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui
nous ont été librement données par Dieu ; ... mais l'homme animal ne reçoit
pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne
peut les connaître, parce qu'elles se discernent spirituellement ». Elles ne sont comprises que par ceux qui ont l'Esprit ou la
mentalité de Dieu, l'Esprit de son plan, l'Esprit de la Vérité. Tous
ceux-là doivent avoir des dispositions en accord avec la justice et la vérité,
dans toute la mesure où ils comprennent ces principes, et ils doivent de
même chercher chaque jour à connaître davantage de la pensée de Dieu,
de sa volonté, et à avoir plus de son Esprit, de sa disposition. De
pareils fils obéissants sont de plus en plus «
remplis de l’Esprit » de
Vérité, et de l'Esprit d'obéissance à cet Esprit. Toutefois, ils
n'arrivent pas à cette condition en comparant des choses spirituelles
avec des choses naturelles, ainsi que l'homme naturel est disposé à le
faire, mais en suivant le conseil de Dieu d'exprimer « les choses
spirituelles par des moyens spirituels » (1
Cor. 2 : 13 — Voir
notes Darby et celle de Crampon). « L'homme spirituel [qui a reçu
la sainte mentalité ou le saint Esprit] au contraire juge toutes choses [il
est capable de comprendre et d'estimer convenablement à la fois les
choses humaines et les choses spirituelles à la lumière du plan divin],
mais il n'est lui-même jugé par personne »
(Cr.). Aucun homme naturel (ou charnel — Trad.) ne peut
comprendre ou juger correctement les mobiles qui poussent la nouvelle-créature
spirituellement disposée à sacrifier volontairement des choses ayant de
la valeur aux yeux de l'homme naturel en échange d'espérances et de
perspectives qui, pour ce dernier, paraissent imaginaires et déraisonnables.
C'est la raison pour laquelle les disciples du Seigneur sont « considérés
comme fous » par ceux qui ont la mentalité du monde, par ceux qui
ont l'esprit du monde. — 1 Cor. 2 : 12-16 ; 4 : 10.
LE
PARAKLETOS, LE CONSOLATEUR.
Le terme grec parakletos est rendu par consolateur en Jean 14 : 16,
26, mais l'idée qu'exprime habituellement le mot consoler, c'est-à-dire
celle d'adoucir, d'apaiser, n'est pas ici la pensée véritable. L'idée
juste est celle d'assistance, d'encouragement, d'aide, d'affermissement
(*) [Voir notes D. et Cr. — Trad.]. Ainsi, la promesse de
notre Seigneur impliquait que le saint Esprit que le Père enverrait au
nom de Jésus et en qualité de représentant de Jésus serait, auprès de
ses disciples, une aide présente à tout moment du besoin ; ce serait la
sainte puissance par laquelle il guiderait et dirigerait son peuple et le
rendrait capable de « marcher par la foi et non par la vue ».
En vérité, notre Seigneur nous donne à comprendre que tous les
ministères de l'Esprit sont les siens propres, lorsqu'il dit : « Je
ne vous laisserai point orphelins, je viendrai à vous » (v. 18) :
il identifie ainsi le saint Esprit avec lui-même. « Si quelqu'un n'a pas
l'Esprit de Christ il n'est point à lui »
— et n'a pas le parakletos, l'aide divine.
Cette puissance de Dieu est avec l'Église tout entière ; toutefois
chacun, personnellement, reçoit sa part de la sainte influence — par
relation individuelle avec les canaux de l'Esprit. La Vérité elle-même
est le principal canal de l'Esprit de la Vérité ; mais tous ceux qui
sont étroitement reliés à la Vérité et ont son esprit, sont également
dans cette mesure, des canaux par lesquels l'Esprit exerce son influence
sur d'autres et les aide.
La puissance ou Esprit de Dieu est invisible aux hommes ; mais ses effets
sont tangibles et visibles. On peut très bien comparer cet esprit au
courant électrique, qui passe dans le fil de cuivre ; il est invisible,
mais au moment où le tramway, convenablement équipé d'un moteur, touche
le fil avec son bras ou « trolley »,
la puissance se manifeste dans la mise en mouvement du tram. Grâce
à un autre dispositif le même courant éclaire la voiture, et toujours
par un autre dispositif, lui fournit le chauffage, tandis que par une
autre installation, il permet d'utiliser le télégraphe ou le téléphone.
Avec un fonctionnement normal et favorable, ce sont tout autant de bénédictions
dues au courant électrique ; par contre, ce même courant peut être
utilisé de façon à provoquer la mort, comme c'est le cas pour la chaise
électrique. Ainsi, le saint Esprit est-il l'énergie ou la puissance
spirituelle de Dieu : il fait marcher, éclaire, réchauffe et instruit
tous ceux qui, remplissant en eux-mêmes les conditions, sont mis en
contact avec lui par ses propres canaux ; mais il peut aussi occasionner
la mort — la Seconde mort de tous les pécheurs volontaires. Comme il
est nécessaire alors que chaque membre du peuple de l'Éternel
possède l'équipement convenable et les liaisons ou communications
qu'il faut, afin d'être remplis de l'Esprit et rendus actifs pour toute
bonne oeuvre!
Il n'y a rien dans ce rôle de consolateur, de soutien ou de réconfort
qui indique que le saint Esprit soit un autre Dieu ou une autre personne
d'une trinité de Dieux. Le contexte montre, au contraire, que le saint
Esprit qui console ou fortifie est l'Esprit du Père et l'Esprit du Fils.
Aux versets 18 et 23 il est fait allusion au Père et au Fils comme étant
ceux qui fortifient, guident et réconfortent l'Église par l'Esprit.
Ainsi, notre Seigneur déclare encore : « Voici, je suis avec vous tous
les jours jusqu'à la consommation du siècle (âge — Trad.) »
— par le saint Esprit, et non dans la chair (*). [Le paragraphe
suivant et la note Il de I'Appendice, qui s'y rattache constituent
une discussion intéressant uniquement le lecteur anglais. Elle
porte sur le pronom neutre it
(lui ou elle pour les choses) que les trinitaires ont
remplacé frauduleusement par les pronoms personnels him
(lui) ou her (elle),
laissant croire ainsi qu'il s'agit du saint Esprit (« holy Ghost
») leur troisième personne de Dieu. — Trad. ]
« IL VOUS CONDUIRA DANS TOUTE LA VÉRITÉ »
Notre Seigneur indiqua le canal par lequel cette puissance de Dieu, «
l'Esprit de la Vérité », parviendrait à son peuple, en disant : « Les
paroles que je vous dis sont esprit et vie »,
autrement dit : Mes paroles expriment la pensée, la volonté,
l'Esprit de Dieu. Nous voyons donc qu'il est absolument nécessaire pour
remporter notre victoire, d'étudier la Parole de Vérité. Nous entendons
l'injonction de notre Seigneur « Sondez les Écritures
». Nous entendons
l'Apôtre Paul recommandant
la noble conduite des Béréens, « qui examinaient chaque jour les Écritures
». Nous l'entendons encore, disant que « nous devrions porter une plus
grande attention aux choses que nous avons entendues »,
et nous avons son exhortation à Timothée qui nous assure que «
la Parole de Dieu est utile, afin que l'homme de Dieu soit accompli et
parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre. Nous entendons aussi
l'exhortation de Pierre que « nous avons la parole prophétique plus
ferme [de la révélation divine] à laquelle nous faisons bien de prêter
attention ». — Jean 5 : 39
; Actes 17 : 11 ; Héb. 2 : 1 ; 2 Tim.
3 : 17 ; 2 Pi. 1 : 19.
Pour être « remplis de l'Esprit »
(mentalité ou disposition) de Dieu, selon la promesse, il ne
suffit pas de posséder la Parole de Dieu, ou de la lire simplement, mais
il faut la sonder avec empressement en cherchant à la comprendre, et après
l'avoir comprise, il faut vouloir, et même ardemment, lui obéir. Si nous
voulons être remplis de l'Esprit de Dieu, il faut que nous buvions à
longs traits à la source de Vérité qui est sa Parole. Comme nos vases
terrestres sont imparfaits, félés, il est facile de laisser les choses
spirituelles s'échapper (Héb. 2
: 1) ; dans ce cas, l'esprit du monde qui nous entoure constamment, se précipite
vivement pour combler le vide. En vérité, il y a une pression
constante de l'esprit du monde sur ceux du peuple de l'Éternel, tendant
à supplanter le nouvel esprit, la nouvelle mentalité, l'Esprit ou
disposition de sainteté. En conséquence, il appartient à toutes les
nouvelles-créatures fidèles de l'Éternel
de vivre très près de la source de Vérité, le Seigneur, et très
près de sa Parole, de peur que l'Esprit de Dieu ne s'éteigne et qu'à sa
place nous soyons remplis de l'esprit du monde.
Il paraît opportun de mettre en garde certaines personnes en leur
montrant que, bien qu'une connaissance de la Vérité, une connaissance
des Écritures soit importante, essentielle à la possession de l'Esprit
de la Vérité, néanmoins quelqu'un pourrait avoir une grande connaissance
de la Parole de Dieu sans avoir quoi que ce soit de son Esprit.
Recevoir l'Esprit de la Vérité, c'est entrer de tout cœur en
accord avec la Vérité, venir en accord mental et en collaboration avec
la volonté divine exprimée dans la Parole. Cette condition ne peut être
réalisée que d'une seule manière : il faut d'abord accepter le Seigneur
Jésus comme notre Rédempteur et comme Celui qui nous justifie, et il
faut ensuite nous consacrer sans réserve pour chercher à connaître et
à faire sa volonté.
Mais on ne doit pas confondre cet « Esprit
de la vérité », ce «
saint Esprit » ou
disposition mentale en harmonie avec Dieu et Sa justice, avec les « dons
de l’Esprit », ni encore
avec les « fruits de l'Esprit », bien
que ces derniers soient un produit de cet esprit : « les fruits paisibles
de la justice » (la douceur,
la patience, l'amabilité, l'affection fraternelle, l'amour). Il faut que
l'Esprit de la Vérité soit nôtre, avant qu'il puisse produire
dans notre vie quotidienne ces fruits de l'Esprit : chez certains la période
de développement de fruits mûrs, de
grosseur suffisante et de saveur agréable est plus longue que chez
d'autres ; mais chacun devrait se souvenir des paroles de notre Seigneur :
« C'est en ceci que mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de
fruits afin que vous soyez mes disciples ».
Nous devrions nous souvenir aussi de la parabole de la Vigne dans
laquelle les sarments représentent individuellement ses disciples consacrés.
De ceux-ci, il déclare : « Tout sarment en moi qui porte du fruit, le Père
l'émonde afin qu'il porte plus de fruits, et tout sarment qui ne porte
pas de fruits, il l'ôte ». —
Jean 15 : 8, 2.
Le chrétien est un sarment dès le moment de sa consécration, et il
participe à la sève de la racine, il participe au saint Esprit, et
pourtant on ne doit pas s'attendre à ce qu'il porte instantanément tous
les fruits de l'Esprit, ni aucun d'eux dans leur perfection. Les premières
preuves de la parenté du chrétien avec la Vigne-Eglise seront son
association avec les autres sarments, son attachement au cep, et des
preuves de vie. Ensuite, viendront les antennes ou vrilles au moyen
desquelles les progrès seront cherchés et obtenus. Puis viendront les
feuilles, les professions de foi ; on s'attend ensuite à la fleur, et
plus tard, au fruit. Tout d'abord, celui-ci est extrêmement
petit et vert il lui faut du temps pour former des grappes de
grosseur et de saveur agréables au grand Vigneron. Tels sont « les
fruits de l'Esprit » de Christ, que tout sarment de la Vigne, tout membre
du corps de Christ, l'Église, doit porter. A moins que n'apparaissent au
temps convenable ces fruits de l'Esprit — la douceur, l'amabilité, la
patience, l'affection fraternelle, la foi, l'espérance, l'amour, — le
sarment cessera d'être considéré comme tel et il sera retranché comme
un « gourmand », de toute
association et de tout privilège ultérieurs.
Nous avons déjà vu que « les dons de l'Esprit »
accordés au début de l'Age de
l'Évangile, pour l'établissement de l'Église, différaient « des fruits de l'Esprit ». Les « dons
» étaient conférés par l'imposition des mains des apôtres ; ils ne se
manifestaient spontanément que dans des cas exceptionnels (Actes 2 : 4 ;
10 : 45). Simon le magicien, bien que baptisé et possesseur d'un don pour
son propre usage, était incapable de conférer les dons à d'autres et
fut réprimandé par Pierre pour avoir offert de l'argent afin d'obtenir
ce pouvoir purement apostolique (Actes 8 : 13-21). Le même récit
indique clairement que même Philippe l'Évangéliste, bien que capable
d'accomplir des « prodiges et de grands miracles »,
ne pouvait pas conférer les dons de l'Esprit, mais il était
obligé de quérir les apôtres pour qu'ils accordent ces dons à ses
convertis. Tout ceci est entièrement d'accord avec la déclaration de
l'Apôtre Paul que beaucoup
des dons « cesseraient », «
disparaîtraient »
; il en fut forcément ainsi, lorsque tous les Apôtres étant
morts, tous ceux auxquels ils avaient conféré ces « dons »
moururent aussi. Les dons de la foi, de l'espérance et de l'amour
que l'Apôtre déclarait
devoir demeurer n'étaient pas des dons miraculeux, mais des produits
— des « fruits », ainsi qu'il les décrit ailleurs. — 1 Cor. 13 : 8
; Jean 15 : 16.
Parmi les dons de l'Esprit, l'Apôtre
spécifie celui (1) des Apôtres, (2) des prophètes, (3) des
docteurs (instructeurs — Trad.). Nous avons encore avec nous le don des
Apôtres, en ce sens que nous avons leurs enseignements dans le Nouveau
Testament, si parfaits et si complets qu'ils n'exigent aucune adjonction ;
et c'est pourquoi les douze apôtres n'ont pas de successeurs, et n'en ont
pas besoin, puisqu'il n'y a que « douze apôtres de l'Agneau
» ; ils sont les « douze étoiles »,
la couronne de l'Église ; ils sont les « douze fondements » de l'Église glorifiée,
la Nouvelle Jérusalem (Jean 6 : 70 ; Apoc.
12 : 1 ; 21 : 14). Nous avons encore également, dans l'Église,
les dons de prophètes ou commentateurs
et des instructeurs, des serviteurs de Dieu et de son Église,
parlant diverses langues ; mais désormais l'Esprit ne leur accorde plus
ces dons instantanément et miraculeusement par l'imposition des mains des
Apôtres sans qu'ils soient instruits et possèdent les talents nécessaires.
Ces miracles ne sont plus nécessaires et ne sont plus employés — assurément
plus au même degré qu'autrefois. Au lieu de cela, le Seigneur choisit en
général, certaines personnes qui, par leurs aptitudes naturelles et leur
instruction, sont compétentes pour ce service ; néanmoins, nous devons
nous souvenir que la condition du cœur est beaucoup plus importante aux
yeux du Seigneur que toutes les autres qualifications combinées, et qu'il
est tout à fait capable d'employer ceux qu'il choisit (parce que remplis
de son Esprit) pour être ses serviteurs et ambassadeurs spéciaux ; il
peut leur procurer providentiellement une assistance sous la forme qu'il
lui plaît ; tel fut le cas, par exemple, de Moïse, son serviteur spécial
qui avait une élocution difficile Dieu lui donna Aaron pour être son
porte-parole.
Le peuple du Seigneur ne doit pas oublier que, bien que l'administration
ou la méthode ait changé, le même Seigneur par le moyen du même saint
Esprit, dirige toujours les affaires de son Église d'une manière moins
apparente, moins extérieurement visible, mais non moins réellement, non
moins soigneusement et dans chacun des détails de ses affaires. Tous ceux
qui appartiennent au troupeau du Seigneur, qui sont conduits par son
Esprit et sont enseignés par sa Parole, doivent exercer un jugement
discriminatoire à l'égard de ceux qui paraissent être des instructeurs
et des évangélistes, et se présentent comme tels. Le peuple de Dieu ne
doit pas accepter tels quels tous ceux qui font profession d'être des
instructeurs et des évangélistes, mais seulement ceux chez qui ils
discernent l'empreinte du Seigneur, marquée par la possession de ces dons
; l'une de ces mises à l'épreuve a trait à leur fidélité à la Parole
de Dieu, car ils ne doivent pas se prêcher eux-mêmes, mais prêcher Jésus-Christ
et Jésus-Christ crucifié, la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu
pour tous ceux qui croient. Si quelqu'un vient à nous avec un autre évangile,
il nous est particulièrement enjoint de ne pas le recevoir comme
instructeur de la Vérité, mais de le considérer comme un serviteur
conscient ou inconscient de l'erreur.
Ainsi l'Esprit ou influence de Dieu, le saint Esprit ou influence de la Vérité,
instruit-il son peuple, en guidant les membres (directement ou
indirectement) dans la connaissance de Dieu. C'est ainsi qu'il est le
canal de la réconciliation (« at-one-ment »)
actuellement (*) [Écrit en 1899 —Trad.] pour l'Église, et qu'il
sera d'une manière un peu analogue, le canal de la réconciliation pour
le monde dans l’âge prochain, quand l'Époux
et l'Épouse [l'Église
glorifiée] diront : « Viens... que celui qui veut prenne
gratuitement de l'eau de la vie ». — Apoc.
22 : 17.
Le puissant sauveur
A JÉSUS, soit toute la gloire:
Vie et salut sont
dons gratuits.
Il lave, Il absout
qui veut croire,
Moi-même fus sauvé
par Lui.
CHŒUR
Puissant est Jésus Christ qui sauve,
Son salut est pour
tout pécheur,
Son mérite m'est sûr
et Son sang me rénove,
De la neige, oui,
j'ai la blancheur!
Il m'a porté du sombre abîme
Dans la clarté de
Son amour,
Et fait héritier légitime
Du céleste et royal
séjour.
O sommets bénis de Sa grâce!
De Son amour, vastes
torrents!
Mon cœur ardent que
rien ne lasse
Vers Lui dirige ses
élans !
En Lui, j'ai tout en abondance,
Ici-bas, c'est déjà
mon ciel ;
Son sang me rend par
l'innocence
Blanc comme neige du
Carmel.
(Hymne
9)
*
* *
|