ÉTUDES
DANS LES ÉCRITURES
Volume
V —
RÉCONCILIATION ENTRE DIEU ET L'HOMME
ÉTUDE
IX
LE BAPTÊME, LE TÉMOIGNAGE ET LE SCEAU
DE L'ESPRIT
DE RÉCONCILIATION
Le baptême de l'Esprit : un seul, en trois parties. — La signification
de ce baptême. — « Les clefs du Royaume des Cieux ». —
Un autre baptême de l'Esprit promis « pour toute chair ».
— Sa signification. — Prière pour [recevoir] l'Esprit. — Le témoignage
de l'Esprit. — Son importance. — Pas de paix avec Dieu sans l'Esprit.
— Peu de personnes savent si elles le possèdent ou non. « C'est
un point que je voudrais connaître ». — Comment reconnaître le témoignage
de l'Esprit. — Différences d'administration. — Le témoignage de
l'Esprit. — « Sanctifiés par l'Esprit » . — « Remplis
de l'Esprit ». — « Le sceau de l'Esprit ». — « La
promesse » qu'il scelle. — Jusqu'au jour de la délivrance. —
Parvenir au plus haut degré d'harmonie avec le Père et s'y maintenir,
voilà le but :
« Et comme le jour de la Pentecôte s'accomplissait, ils étaient tous
ensemble dans un même lieu. Et il se fit tout à coup du ciel un son,
comme d'un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où
ils étaient assis. Et il leur apparut des langues divisées, comme de feu
; et elles se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous ensemble
remplis de l'Esprit Saint, et commencèrent à parler d'autres langues,
selon que l'Esprit leur donnait de s'énoncer » — Actes 2 : 1-4.
Le jour de la Pentecôte fut un des jours les plus remarquables
dans l'histoire de l'Église de l'Évangile. Il révélait que
notre Rédempteur avait paru pour nous en la présence de Dieu,
comme notre Souverain Sacrificateur, qu'il avait présenté au Père les mérites
de son sacrifice achevé au Calvaire cinquante jours auparavant ; que le Père
avait pleinement accepté le sacrifice et que, par conséquent, les apôtres
et les croyants qui avaient accepté Jésus, qui étaient désireux de
s'approcher du Père, et de devenir des fils de Dieu (Jean 1 : 12),
étaient maintenant reconnus comme tels — le saint Esprit témoignant
ainsi de leur acceptation. C'est pourquoi on l'appelle « l'Esprit
d'adoption » (ou mieux : « l'Esprit de filiation » (*) [« Sonship »
— DiagIott ] — Trad.) dans la famille de Dieu. Il était juste
qu'une question si importante fût clairement démontrée : il importait
non seulement que les apôtres et les croyants reçussent le saint Esprit,
l'Esprit de la faveur divine dans leur cœur, mais aussi qu'il y eût une
manifestation extérieure qui serait une preuve satisfaisante, non
seulement pour eux-mêmes mais pour tous les croyants après eux, que Dieu
avait pleinement accepté les membres de l'Église comme des fils et des
cohéritiers de Christ.
Rien, pourtant, dans le récit de cet événement, ne nécessite en
aucun sens du mot la pensée d'un saint Esprit en personne, séparé du Père
et du Fils. Tout au contraire, le fait que le saint Esprit était reçu en
eux tous, implique de lui-même que le saint Esprit n'est pas une personne,
mais une influence, un pouvoir exercé par une personne — la puissance
ou l'influence de Dieu exercée dans et sur ceux dont il vient de faire
ses enfants. Ceci est au surplus prouvé par le fait que les diverses
capacités et aptitudes des apôtres furent rendues agissantes, vivifiées
et amplifiées par cette influence. L'Apôtre explique que ce fut ici que
notre Seigneur Jésus « fit des dons aux hommes » — des dons
spirituels (Ps. 68 : 18 ; Eph. 4 : 8 — voir note Cr. — Trad.).
Le grand don de sa propre vie avait déjà été fait et constituait le prix
de la rédemption pour le monde entier ; une portion des myriades
rachetées — un petit troupeau — avait été spécialement donnée à
Christ pour être ses cohéritiers et associés dans le Royaume, et la sélection
de ce petit troupeau avait déjà commencé, ce dernier étant représenté
dans ceux qui attendaient la bénédiction de la Pentecôte ; le temps était
donc venu pour qu'ils fussent reconnus. Ce fut à ce moment-là que le Père
reconnut l'Église de Christ, dans le sens que le don de son saint Esprit,
comme influence et pouvoir, impliquait la réconciliation des croyants, de
sorte qu'ils n'étaient plus désormais considérés comme des pécheurs
et des étrangers, ni même comme des serviteurs ; ils étaient maintenant,
comme des fils, faits « participants
du don céleste ». Nous sommes informés que ce saint Esprit, cette
sainte influence, ce saint pouvoir qui émane de sa source, le Père, fut
néanmoins répandu comme il convenait par le représentant honoré de
Dieu, par qui toutes les bénédictions de Dieu sont venues et viendront,
c'est-à-dire par Christ Jésus notre Seigneur et Chef (Tête).
L'apôtre Pierre, parlant sous l'influence inspiratrice du saint
Esprit, expliqua la chose, que c'était du Père et par le
Fils, disant : « Jésus — ayant été exalté par la droite de Dieu, et
ayant reçu de la part du Père la promesse de l'Esprit saint, il a répandu
ce que vous voyez et entendez » (Actes 2 : 33 — voir note D.). On
ne saurait donc trop faire ressortir l'importance de ce baptême du saint
Esprit, sachant qu'il manifeste l'acceptation de l'Église, et que sans
lui, il n'existerait aucune preuve de l'acceptation du Sacrifice de notre
Seigneur et de notre justification.
Il faut pourtant que nous nous opposions très énergiquement
à l'idée commune mais erronée et entièrement antiscripturale qui prévaut
parmi de nombreux chrétiens très sincères, que l'on doit s'attendre à
de fréquents baptêmes du saint Esprit et qu'il faut les rechercher. Non
seulement aucune des promesses de la Parole de Dieu ne nous garantit une
telle attente, mais celle-ci est entièrement en contradiction avec les
dispositions divines prises à ce sujet. On devrait remarquer que les Écritures
ne mentionnent seulement que trois baptêmes du saint Esprit ; la nécessité
que chacun d'eux ait lieu, et pas un de plus, est manifeste : les trois étant
des parties ou divisions du seul baptême : (1) Le baptême de notre
Seigneur Jésus, (2) Le Baptême de la Pentecôte, (3) Le baptême de
Corneille, le premier Gentil converti accepté comme
« fils ». Examinons ces baptêmes de l'Esprit dans le même
ordre:
(1) Le baptême du saint Esprit de notre Seigneur lui était nécessaire
personnellement, afin qu'il pût être participant de la puissance divine,
il l'était aussi comme agent divin, et comme gage de son héritage, son
engendrement à la nature divine; mais en outre, il était convenable également
qu'il y eût une telle manifestation extérieure ou reconnaissance de sa
personnalité qui permît aux autres de le connaître comme l'Oint de Dieu.
La manifestation eut lieu sous la forme d'une colombe qui descendit et se
posa sur lui. Dans ces circonstances, nous serions enclins à comprendre
que le peuple en général fut témoin de cette manifestation de la faveur
divine. La pensée est plutôt que Jean-Baptiste, qui faisait alors une œuvre
de réformation en Israël, et qui était reconnu comme prophète,
serviteur de l'Éternel, fut le seul témoin de la descente de l'Esprit
sur Jésus, et il rendit témoignage du fait. La déclaration est conçue
en ces termes : « Et Jean rendit témoignage, disant : J'ai
vu l'Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui.
Et pour moi, je ne le connaissais pas [je ne savais pas qu'il était le
Messie] mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit : «
Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer sur lui, c'est
celui-là qui baptise du saint Esprit. Et moi, j'ai vu et j'ai rendu témoignage
que celui-ci est le Fils de Dieu »
— Jean 1 : 33.
(2) Le baptême de l'Église
à la Pentecôte, ainsi que Jean l'explique ici, devait être fait par
Christ, « c'est celui-là qui baptise du saint Esprit ».
Pierre le confirme, comme nous l'avons vu, déclarant que Christ répandit
son saint Esprit. Lui seul peut baptiser ainsi, parce qu'il a racheté le
monde, nous ayant tous rachetés par son précieux sang, et que nul ne
peut venir au Père que par lui ; c'est aussi parce que le Père ne juge
personne mais qu'il a remis tout jugement au Fils, et parce que le Fils,
hautement exalté, agit comme le représentant du Père pour introduire
dans la pleine communion avec le Père ceux qui viennent au Père par lui.
Nous avons déjà vu que ce baptême de l'Église avec le saint Esprit était
nécessaire pour être une attestation, un témoignage, comme il avait été
nécessaire que le baptême de l'Esprit sur notre Seigneur Jésus fût témoigné
et attesté.
Le vent impétueux qui remplit la salle, et les « langues
séparées qui semblaient de feu » qui « se posèrent sur
chacun d'eux » (probablement sur les onze apôtres seulement, les désignant
comme les représentants spéciaux du Seigneur, et les porte-parole du
saint Esprit, v. 14) n'étaient pas le saint Esprit, mais simplement des manifestations
visibles de ce qui est invisible. De même, la colombe vue par Jean n'était
pas l'Esprit, mais une manifestation pour ses sens. La colombe, emblème
de la paix et de la pureté, représentait parfaitement la plénitude de
l'esprit d'amour de Jéhovah en Jésus ; de même les flammes en forme de
langues représentaient très bien la mission des apôtres qui, sous le
saint Esprit, étaient chargés de « déposer » comme des
« témoins ». – Actes 2 : 32 ; 3 : 15 ; 5 : 32 ; 10 :
39, 41 ; 13 : 31.
(3) Une manifestation spéciale de la puissance divine à
l'occasion de l'acceptation de Corneille, le premier Gentil converti, était
nécessaire, parce que jusque là les Gentils avaient été des déshérités,
inacceptables par Dieu, même comme serviteurs ; c'est pourquoi les
croyants juifs n'auraient pu admettre que les Gentils fussent acceptés à
la haute position de Fils de Dieu, à moins que ne fût accordée à cet
effet quelque claire manifestation de la faveur divine.
Ainsi que nous l'avons déjà vu, il n'était pas dans le programme divin
qu'aucun des Gentils fût accepté avant la fin des « soixante-dix
semaines » de faveur spéciale accordée aux Juifs, trois ans et
demi après la Pentecôte (*) [Voir Études dans Ies Écritures,
Vol. II, Chap. 7 ] ; par conséquent, le fait que des convertis d'entre
les Gentils étaient appelés à être des co-héritiers (sur un pied d'égalité)
avec des convertis d'entre les Juifs, ne pouvait être indiqué dans le
baptême de l'Esprit à la Pentecôte. En raison des préjugés profondément
enracinés des apôtres aussi bien que d'autres Juifs, il était très à-propos
que l'acceptation de Corneille fût manifestée aux sens des apôtres
par les mêmes preuves que celles données à la Pentecôte. Par
contre, il n'est pas nécessaire de supposer que les
« langues en forme de flammes », se posèrent
sur Corneille : en commun avec les convertis du judaïsme, il reçut
probablement certains des « dons »
de l'Esprit qui vinrent sur tous à la Pentecôte.
Comment donc, aurions-nous jamais pu savoir que les Gentils étaient
acceptés par l'Éternel ? Si le baptême de l'Esprit et les bénédictions
de la Pentecôte n'étaient venus que sur les croyants de la postérité
naturelle d'Abraham, nous aurions pu rester dans le doute à travers tout
l'Age de l'Évangile au sujet de la situation véritable du peuple de Dieu
qui, par descendance naturelle, étaient des Gentils. Mais, par le baptême
de l'Esprit descendu sur Corneille, l'Éternel fit voir manifestement
qu'il n'existait plus désormais aucune différence entre Juif et Gentil,
esclave et libre, homme et femme en ce qui concerne son acceptation en
Christ. Personne n'est acceptable par lui-même, dans sa propre injustice
; c'est pourquoi il n'y a que ceux qui viennent au Père par le Fils
bien-aimé qui sont acceptés en lui. — 1 Cor. 12 : 13.
En dehors de ces trois baptêmes du saint Esprit, il ne se
trouve aucune autre allusion à ce sujet dans les Écritures ; en conséquence,
l'idée de beaucoup de membres du peuple de Dieu, qu'il leur faut
attendre, travailler et prier en vue d'un autre baptême ou de baptêmes
répétés du saint Esprit, est tout à fait injustifiée. De tels
baptêmes sont totalement inutiles parce que le seul baptême
de la Pentecôte, complété par celui de Corneille, satisfait
toute exigence. Ces baptêmes ne vinrent pas simplement sur les
individus qui reçurent la bénédiction, mais, d'une manière représentative,
ils étaient destinés à l'Église et sur l'Église, le Corps de
Christ considéré comme un tout. Le fait que cette œuvre représentative
pour l'Église fut faite en deux parties — sur les premiers croyants
juifs à la Pentecôte, et sur les premiers croyants Gentils dans la
maison de Corneille — est simplement en accord avec la déclaration
de notre Seigneur à Pierre sur ce sujet, avant sa crucifixion,
lorsqu'il dit : « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux »
(Matt. 16 : 19). Une clef implique le pouvoir d'ouvrir une serrure,
d'ouvrir une porte, et les clefs, au pluriel, sous-entendent qu'il y a
plus d'une porte à ouvrir. En fait, il y avait tout juste deux portes, et
tout juste deux clefs ; l'Apôtre Pierre se servit des deux clefs
pour ouvrir à la fois aux Juifs et aux Gentils, comme le Seigneur
l'avait prédit. Il se servit de la première clef à la Pentecôte,
où il fut le premier, le chef, le principal orateur qui ouvrit la
nouvelle dispensation de l'Esprit aux trois mille qui, séance tenante,
crurent et franchirent la porte (Actes 2 : 37-41). De plus,
lorsque le temps convenable pour prêcher l'Évangile aux Gentils fut
arrivé, le Seigneur, selon son choix, envoya Pierre pour faire ce
travail, disant à Corneille de demander Pierre et à Pierre
d'aller vers Corneille, et d'annoncer les paroles de l'Évangile à
lui et à sa famille. A cette occasion, Pierre se servit de la
seconde clef, ouvrant la porte de l'Évangile aux Gentils, Dieu
attestant le fait par les manifestations miraculeuses de son saint Esprit
sur Corneille et sur les autres croyants gentils consacrés qui se
trouvaient avec lui.
La pensée exacte quant au baptême du saint Esprit est celle d'une
effusion, d'un épanchement, d'une onction qui, toutefois, est si
complète, (couvrant chaque membre du corps) qu'elle peut
proprement être appelée une immersion, ou « baptême ».
Cette même onction, ou baptême, continue à descendre sur l'Église
durant tout l'Age, couvrant, pénétrant, sanctifiant, bénissant,
oignant, depuis ce moment-là jusqu'à nos jours chacun de ceux qui
entrent dans le « corps » oint. Et cela se poursuivra
jusqu'à ce que le dernier membre ait été reçu et complètement
oint (*) [Écrit en 1899 — Trad. ]. L'Apôtre Jean, parlant également
de ce baptême, l'appelant une onction, déclare : « L'onction
que vous avez reçue de lui demeure en vous » (1 Jean 2 :
27 ; Ps. 133 : 2). Il ne dit pas : les nombreuses onctions que vous
avez reçues, mais fonction, l'unique onction, toute autre onction
serait tout à fait superflue et contraire à l'arrangement divin.
Du point de vue divin, l'Église entière est reconnue comme une
seule unité — comme un tout, car « de même que le corps
est un, et qu'il a plusieurs membres... ainsi aussi est le
Christ... Vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en
particulier » (1 Cor. 12 : 12, 27). Cette pensée est bien exprimée
également par les Écritures qui nous montrent que si, d'une part, le
Seigneur nous considère individuellement, et agit à maints égards avec
nous individuellement, d'autre part, notre position devant le Père
n'est pas tellement en tant qu'unités, mais comme des membres ou
parties d'une unité qui est le Christ, tête et corps. C'est
pourquoi nous sommes informés qu'après avoir cru, le pas suivant à
faire est d'entrer dans le corps de Christ — d'être baptisé
dans son corps (*) [Écrit en 1899 — Trad.].
Nous ne discuterons pas ici du baptême en général, laissant cela
pour un examen futur, mais nous prenons acte du fait que les croyants sont
invités à être baptisés en Christ, afin qu'ils puissent venir dans ou
sous son baptême du saint Esprit. Le saint Esprit n'étant pas une
personne, mais un saint Esprit ou une sainte puissance possédée par l'Église,
tous ceux qui veulent avoir cette bénédiction, doivent entrer dans la
parenté de cette Église, le corps de Christ. Elle ne peut être
obtenue autrement. Par ceci, nous ne voulons pas dire qu'il faut être membre
d'une église terrestre (d'un corps méthodiste, d'un corps presbytérien,
d'un corps luthérien, d'un corps catholique romain ou de tout
autre corps d'organisation humaine). Nous entendons l'appartenance
à l’ecclésia dont les membres peuvent, d'une manière certaine,
être reconnus seulement par leur possession du saint Esprit d'amour
— attesté par ses divers fruits et dont il est rendu témoignage
comme nous l'avons vu précédemment.
Quiconque devient vraiment uni avec Christ, et par suite vraiment
uni avec tous les membres du corps de Christ, n'a pas besoin de
prier pour obtenir de nouvelles bénédictions présentes ou
futures de la Pentecôte, mais il peut regarder en arrière avec
joie et confiance à la bénédiction de la Pentecôte originale et
à celle qui vint sur Corneille, comme étant les preuves que le Père
donna, par Christ, pour montrer qu'il acceptait l'Église comme un
tout. Et avec ces dispositions divines de Dieu, (ou « arrangement »
— Trad.), tous devraient être pleinement satisfaits. Nous ne
disons pas que notre Seigneur est courroucé contre ceux qui, à
cause de conceptions erronées, demandent contrairement à sa volonté
d'avoir de nombreuses Pentecôtes ; nous voulons plutôt supposer
qu'il aura compassion de leur ignorance et de leurs prières mal
dirigées, et que, sans changer ses plans et arrangements, il leur
accordera une bénédiction — dans la mesure où le permettront leurs
fausses espérances et leur négligence de sa Parole — il acceptera les
soupirs de leur esprit demandant la communion céleste.
Il est étrange que ces chers amis qui prient continuellement pour des
baptêmes de l'Esprit n'aient jamais remarqué que les Apôtres ne prièrent
pas pour d'autres Pentecôtes, et qu'ils n'instruisirent pas l'Église à
le faire. Ces amis pensent-ils être plus sages que les apôtres inspirés,
ou plus saints qu'eux, ou plus désireux qu'eux d'être remplis de
l'Esprit ? Nous voulons croire qu'ils n'ont pas de pareilles idées d'égoïsme
et de présomption, et que leurs sentiments sont simplement ceux d'enfants
ignorants qui, étourdiment et parfois d'une manière irritable,
importunent des parents indulgents pour obtenir des bénédictions et des
grâces inutiles qui n'ont pas été promises, et ne peuvent pas leur être
accordées.
LE BAPTÊME GÉNÉRAL DE L'ESPRIT
« Après cela, je répandrai mon esprit pour (*) [Bien rendu dans le
texte anglais, p. 218, § 1, ligne 7 — Trad. ] toute chair ». —
Joël 2 : 28.
C'est le saint Esprit qui sera le canal (ou « voie »,
« moyen », « intermédiaire » — Trad.) de réconciliation
entre le Tout-Puissant et la race des pécheurs rachetés par la précieuse
vie de Christ. De même que l'objet du sacrifice de Christ fut d'ouvrir la
voie par laquelle Dieu pourrait être juste, et cependant être le
justificateur de tous ceux qui croient en Jésus et qui cherchent à venir
au Père par lui, ainsi, son œuvre, comme Souverain Sacrificateur glorifié,
sera de ramener dans la pleine communion avec Dieu tous les membres de la
race rachetée qui désireront revenir lorsqu'il leur sera accordé la
pleine connaissance et l'occasion pleinement favorable. Nous avons vu que
cette œuvre qui consiste à ramener les membres de la race déchue en
harmonie avec Dieu se divise en deux parties : (1) l'Église de cet Age de
l'Évangile, et (2) tous ceux des autres humains qui le voudront durant
l'Age millénaire prochain.
Nous avons vu que l'accord ne se fonde pas sur le fait que Dieu ferme
les yeux sur le péché, l'excuse et nous permet de revenir à ses faveurs
en restant des pécheurs. Il faut, au contraire, que les pécheurs
rejettent leurs péchés, acceptent de tout cœur le modèle divin de la
droiture (« righteousness ») et reviennent en pleine harmonie avec
Dieu ; dans ce but, ils chercheront et obtiendront, par des canaux désignés,
et sous la surveillance de Christ, le saint Esprit — la mentalité, la
volonté, la disposition — du Père Céleste qu'ils recevront comme leur
propre mentalité, volonté ou disposition, et ils seront ainsi transformés
par le renouvellement de leur mentalité. Tel est, ainsi que nous l'avons
vu, le programme de Dieu pour l'Église d'une part et aussi, d'autre part,
pour la réconciliation du monde avec Dieu par Christ, pendant l'Age
prochain. Pas un iota de la loi divine ne sera modifié : le péché et
l'imperfection ne seront pas excusés ni considérés comme perfection et
justice.
Le monde des humains sera entre les mains du Christ pour être réformé
et rétabli à l'image de Dieu qu'Adam, le père, perdit par sa
transgression. L'un des moyens de ramener le monde en accord avec Dieu,
sera de faire disparaître l'influence de Satan qui agit maintenant sur le
monde, enchaînant et aveuglant les humains (2 Cor. 4 : 4 ; Apoc. 20 : 2)
; après quoi, au lieu que le monde soit sous l'influence ou sous l'esprit
de tromperie, d'erreur, d'ignorance et de superstition, il sera au
contraire sous l'influence ou sous l'esprit de vérité, de justice et
d'amour. Au lieu que les influences extérieures exercent une pression sur
le cœur des hommes pour le remplir de colère, de malice, de haine, de
querelle et d'égoïsme, cette influence ou esprit sera bridée et
finalement détruite, et l'influence ou esprit contraire de justice, de
bonté, de miséricorde, de sympathie, d'amour sera développé.
Ainsi, par Christ, le saint
Esprit de Dieu sera répandu pour le monde des humains — en
premier lieu, afin de leur donner la lumière ; en second lieu, pour leur
assurer l'aide, l'assistance, la force de vaincre leurs propres
penchants hérités et, en troisième lieu pour les instruire et les
ramener à l'image et à la ressemblance de Dieu, perdues par la désobéissance
de leur père Adam.
Alors que ces privilèges et bénédictions futurs pour le monde
sont glorieux et réjouissent nos cœurs bien au-delà de tout ce
que le peuple de l'Éternel a vu dans les temps passés, ils
n'offrent néanmoins aucune cause de satisfaction aux ennemis de l'Éternel,
ni à ceux qui, lorsqu'ils en ont l'occasion, refusent de recevoir
de son Esprit et d'en être remplis. Il sera répandu pour toute
chair, mais il sera nécessaire à ceux qui voudront en jouir et en
profiter, de tirer parti de ses privilèges ; de même qu'il est
nécessaire aux croyants de cet Age de l'Évangile qui voudraient
venir sous le saint Esprit et être bénis par lui, de faire usage
des moyens nécessaires, c'est-à-dire de se consacrer et de manger
la vérité afin d'en acquérir « l'Esprit de la vérité »
. Lorsque le grand Prophète et Dispensateur de Vie, le
Souverain Sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec (le Christ, tête
et corps au complet) se présentera pour bénir le monde, cela
signifiera une bénédiction pour tous ceux qui recevront les
paroles de ce prophète et obéiront ils obtiendront la bénédiction
de la vie éternelle par l'obéissance ; cela signifiera aussi la
destruction par la Seconde Mort de tous ceux qui refuseront de l'écouter,
ainsi qu'il est écrit : « Toute âme qui n'écoutera pas [n'obéira
pas] à ce prophète sera exterminée du milieu du peuple ». —
Actes 3 : 23.
La prophétie de Joël, il faut le remarquer, est
exposée dans l'ordre inverse de son accomplissement ; la bénédiction
pour toute chair est énoncée la première et celle pour l'Église
ensuite.
Ce fut sans nul doute le dessein de l'Éternel de présenter les
choses dans cet ordre, de manière à cacher certains des glorieux
traits de cette grande promesse, jusqu'à ce que le temps soit venu
de la comprendre (Dan. 12 : 9, 10). Bien qu'elle ait été lue
pendant des siècles, elle ne pouvait être ouverte et dévoiler ses
merveilleux trésors avant le « propre temps » de Dieu. Tout
au long de cet Age de l'Évangile, l'Éternel a répandu son Esprit sur
ses serviteurs et ses servantes seulement ; bénie a été l'expérience
de tous ceux qui l'ont reçu, de tous ceux qui ont été immergés dans le
corps de Christ et faits participants de son onction comme fils. C'est à
ce point important que l'Apôtre Pierre en fit allusion dans son discours
de la Pentecôte. Il cita les deux parties de la prophétie, mais, sous la
direction du saint Esprit, il n'expliqua pas, n'éclaira pas la première
partie, parce que le temps où elle devait être comprise n'était pas
encore venu. C'est pourquoi, au lieu d'expliquer la différence entre
le saint Esprit pour les serviteurs et les servantes durant cet Age de l'Évangile
(« en ces jours-là »), et le saint Esprit pour toute
chair « après cela » dans l'Age prochain, il dit
simplement, parlant du saint Esprit sur lui-même et les autres croyants :
« C'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël »
— une partie, le commencement de ce qui fut annoncé. Ce ne sera pas
complet avant l'effusion de l'Esprit pour toute chair, ce qui n'a pas
encore eu lieu. En outre, le prophète mentionne d'autres choses qui ne
sont pas encore accomplies. Il fait allusion à l'obscurcissement du
soleil et de la lune, et à la venue du grand et très important jour de
l'Éternel, événements maintenant (*) [Écrit en 1899 — Trad.]
imminents ; c'est le grand jour de la colère qui intervient et établit
une séparation entre la dispensation où l'effusion du saint Esprit a
lieu pour l'Église, « les
serviteurs et les servantes », « en ces jours-là », et
la dispensation suivante où le saint Esprit sera répandu pour « toute
chair », « après cela ».
Comme nous l'avons vu, il n'y aura aucune différence entre l'Esprit de
Dieu, quand il viendra pour le monde dans l'Age prochain et l'Esprit de
Dieu tel qu'il vient pour l'Église pendant cet Age-ci, parce que c'est le
même Esprit de vérité, de justice, de sainteté, de
sanctification, d'harmonie avec Dieu, c'est-à-dire l'Esprit ou
l'influence que Dieu exercera en faveur de la justice, de la bonté et de
la vérité. Toutefois, cela ne signifiera pas la même chose
qu'aujourd'hui dans tous les détails. Recevoir le saint Esprit de Dieu
maintenant, et vivre en accord avec lui, cela signifie nécessairement
entrer en conflit avec l'esprit du monde qui abonde de toutes parts. C'est
pour cette raison que ceux qui reçoivent le saint Esprit maintenant et
qui marchent en harmonie avec lui, sont avertis de s'attendre à la persécution
et à l'opposition de tous ceux qui n'ont pas l'Esprit, c'est-à-dire la
grande majorité.
Recevoir le saint Esprit dans l'avenir n'impliquera pas la persécution
parce que l'ordre — l'arrangement, le gouvernement — de l'Age
prochain sera très différent du présent ; alors que le prince du monde
actuel est Satan, le prince du monde ou âge à venir sera Christ ; et
alors que la majorité des humains est maintenant sous l'influence de
Satan, volontairement ou involontairement, le sachant ou l'ignorant, dans
l'Age prochain le monde entier sera sous l'influence de Christ et de son
gouvernement juste. La Vérité sera alors rendue libre et tous la posséderont
depuis le plus petit jusqu'au plus grand. Étant donné que la loi de
l'Age prochain sera la loi de justice, de vérité, de bonté, et celle
qui gouvernera, comme Royaume de Dieu, ceux qui se mettront
d'accord avec ce gouvernement et sa loi, et qui auront l'Esprit de Vérité,
ne souffriront pas, de ce fait, la persécution, mais au contraire,
ils connaîtront la faveur et les bénédictions et progresseront selon la
part qu'ils auront de cet Esprit de sainteté.
La possession du saint Esprit, durant l'Age millénaire, ne
signifiera pas, comme durant cet Age-ci, un engendrement de
l'Esprit à une nature-esprit, pas plus qu'une acceptation comme
cohéritiers de Christ dans le Royaume. Cette promesse n'appartient
qu'à cet Age de l'Évangile, à la classe des serviteurs et des
servantes qui reçoivent le saint Esprit et sont animés par lui
durant cet âge où, en raison de la prévalence du mal, ils sont
obligés de souffrir pour la cause de la justice ; c'est pourquoi,
« l'Esprit de gloire et de Dieu repose sur eux » — 1
Pi. 4 : 14.
Avoir le saint Esprit, pendant l'Age millénaire, signifiera
simplement vivre en harmonie avec Christ, le Médiateur, et de ce
fait être en communion avec Dieu ; être digne de recevoir les bénédictions
que Dieu a préparées pour l'humanité en général. Ces bénédictions
ne sont pas un changement de nature (à la nature divine), mais un rétablissement
à tout ce qui a été perdu par la chute du premier Adam (Actes 3 :
19-21). La possession du saint-Esprit par ceux-là sera une preuve que l'œuvre
de régénération exécutée par le second Adam à la perfection de la
nature humaine « rachetée »
pour eux par la grande offrande pour le péché a commencé en eux, et que,
si elle se poursuit, elle apportera en fin de compte la perfection du rétablissement
à la ressemblance humaine du divin Père.
Nous devons nous souvenir que les bénédictions que Christ, en
qualité de régénérateur du monde, donnera aux humains pendant l'Age
millénaire, sont celles qu'il racheta pour eux par son sacrifice. Quand
il se donna, lui « l'homme Christ Jésus », prix correspondant
à l'homme Adam, sur qui reposait la condamnation, ce furent la nature
humaine, les droits, les privilèges, la vie et le royaume d'Adam qui
furent rachetés par le grand sacrifice pour les péchés ; ce sont ces
choses rachetées qui doivent être restituées aux humains régénérés
par leur régénérateur où père. Christ Jésus, notre Seigneur, le
second Adam. — Eph. 1 : 14 ; Actes 3 : 19-23.
Le fait que Jésus ne fut pas le second Adam quand il était en
chair, mais qu'il est le second Adam comme être-esprit (depuis sa résurrection),
n'implique pas que lui, comme second père de la race, donnerait à
l'humanité la vie ou l'existence spirituelle dans leur régénération.
Au contraire, nous devons nous souvenir que la pensée rendue par le mot
« père » est simplement celle de « donateur de vie »,
sans égard à la nature. Ainsi, dans la création d'Adam, le père, il
est appelé un fils de Dieu, parce que créé à la ressemblance et à
l'image morales de Dieu, ce qui n'implique pas, qu'il ait été créé
dans la nature divine, car nous savons qu'il était de la terre, terrestre,
tandis que Dieu est un esprit. Les principes fondamentaux de cette
puissance par laquelle Dieu, comme donateur de vie, est devenu le Père de
toute la création, par l'entreprise de son agent actif, notre Seigneur,
sont exposés plus particulièrement dans un chapitre précédent sous le
titre : « Celui qui fut sans souillure » ; nous
appelons simplement l'attention ici sur la question pour prévenir toute méprise.
Les desseins de Dieu concernant la création du monde, celle de l'homme
qui en est l'habitant et le seigneur, et celle des animaux inférieurs qui
sont ses sujets, n'ont pas été changés par le fait que la désobéissance
et la chute furent permises : le plan original demeure, tel qu'il fut au début.
Après que le mal entrepris par Satan aura été finalement effacé, le
plan de Dieu, tel qu'il a été conçu, sera pleinement accompli par
Christ. L'Église de cet Age de l'Évangile, qui sera comme nous l'avons
vu, hautement élevée et glorifiée comme l'Épouse et cohéritière de
Christ, fait exception au rétablissement de l'humanité : elle est
choisie pour un dessein spécial et elle est spécialement examinée, mise
à l'épreuve, formée et préparée pour une haute exaltation, pour hériter
avec Christ, pour subir un changement de la nature humaine à une nature
supérieure à celle des anges (« bien au-dessus des anges, principautés
et puissances ») ; ses membres seront rendus participants de la
nature divine.
Si nous ne devons pas prier pour de nouveaux baptêmes du
saint Esprit qui n'ont jamais été promis, les Écritures nous enseignent
d'une façon très positive à rechercher le saint Esprit et à prier pour
l'obtenir comme étant une part d'héritage satisfaisante.
PRIEZ POUR OBTENIR LE SAINT ESPRIT.
« Si donc vous, qui êtes méchants, vous savez donner à vos
enfants des bonnes choses, combien plus le Père qui est du ciel
donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent ». —
Luc 11 : 13.
Quoique « toutes choses soient par le Fils », cependant,
ici, comme partout, ce dernier rend la gloire et l'honneur au Père, comme
étant la source de toute bénédiction. Toute l'œuvre de rédemption et
de réconciliation est l'œuvre du Père exécutée par le Fils. Notre
Seigneur déclare que c'est le bon plaisir du Père que nous ayons de plus
en plus de son Esprit de sainteté. Il nous invite à le rechercher et à
le demander comme étant la bénédiction suprême. En ce qui concerne les
bénédictions terrestres, notre Rédempteur nous dit que notre Père, céleste
sait de quoi nous avons besoin. II sait mieux que nous quelles bénédictions
terrestres nous seront utiles, et celles qui nous seraient nuisibles. Nous
n'avons donc pas besoin, comme le font les non-régénérés et les païens,
d'avoir envie de bénédictions terrestres et de prier pour les avoir,
mais plutôt, ayant acquis la parenté de fils et ayant pleine confiance,
en la providence du Père, nous pouvons nous attendre à ce qu'il nous
donne ce qui convient, le mieux, et nous pouvons nous reposer satisfaits
de cette promesse et de cette foi.
Il plaît au Père céleste de nous voir désirer et demander une mesure
de plus en plus grande de saint Esprit — une disposition de plus en plus
en harmonie avec son Esprit. Et tous ceux qui ainsi le désirent, le
demandent et le cherchent, auront leurs désirs convenables satisfaits ;
le Père se fera un plaisir de disposer les choses qui les concernent afin
que tout ce qui, en eux ou dans leur entourage, entravait l'Esprit soit
enlevé et que son Esprit d'amour puisse abonder en eux, c'est-à-dire
qu'ils puissent être remplis de l'Esprit. Mais il n'y a rien en tout cela
qui suggère la nécessité de nouveaux baptêmes du saint Esprit ; le
baptême eut lieu au commencement ; tout ce qui reste à faire est
d'ouvrir les « vannes » dans toutes les directions, de manière
que le saint Esprit d'amour et de vérité pénètre et imprègne chaque
action, parole et pensée de notre être. Nous avons besoin de
l'assistance divine, des indications de la sagesse et de la providence de
l'Éternel pour nous montrer ce qui obstrue les
« vannes », et nous aider à l'enlever.
L'Esprit de sainteté en abondance ne peut être reçu seulement
que par ceux qui le désirent ardemment et le recherchent par la prière
et l'effort. Il faut que l'esprit du monde soit chassé de notre cœur
dans la proportion où nous voulons que ce dernier soit rempli du saint
Esprit, disposition ou influence. La volonté personnelle doit aussi
quitter les lieux, car c'est dans la mesure où nous sommes vidés de
toutes autres choses que nous sommes prêts à recevoir une bonne mesure
du saint Esprit ; le Seigneur voudrait donc que nous venions à cette
condition de désir ardent d'être rempli de son Esprit de sainteté, de
manière que nous puissions être disposés et désireux de supplanter et
d'extirper toute autre influence et volonté contraires.
Telle est évidemment la pensée de l'Apôtre dans sa prière
pour l'Église d'Éphèse que « le Christ [l'Esprit de Christ]
habite dans vos cœurs par la foi [afin que figurativement, il puisse
s'asseoir comme roi, gouverneur, directeur de toute pensée, parole et
acte] ; afin que vous soyez enracinés et fondés dans l'amour [le saint
Esprit ou disposition] ; afin que vous soyez capables de comprendre avec
tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et
la hauteur, et de connaître l'amour du Christ qui surpasse toute
connaissance, afin que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude
de Dieu (Eph. 3 : 17-19). Celui qui est rempli de l'Esprit de Christ,
et de l'appréciation profonde de l'amour qu'il manifesta, aura l'Esprit
du Père dans une mesure abondante.
Rien dans le passage biblique examiné ne veut dire qu'il plairait au
Père céleste que ses enfants lui demandent un autre Dieu — une troisième
personne d'une trinité de Dieux égaux entre eux. Le passage et son
contexte repoussent pareille pensée, et ceux qui entretiennent une vue
erronée de ce genre doivent nécessairement être aveuglés dans la même
mesure sur la vraie beauté et la force de cette promesse. Il
serait étrange, en vérité, qu'un membre d'une trinité de Dieux égaux
entre eux parlât d'un autre Dieu qui aurait la puissance et le désir
de donner le troisième Dieu de la même manière que des parents
terrestres donnent du pain, du poisson ou des œufs à leurs
enfants (Voyez les versets précédents). Le passage entier n'est logique
que si l'on comprend convenablement que le saint Esprit est l'influence ou
la disposition divine accordée de diverses manières pour réconforter
et édifier spirituellement les enfants de Dieu.
Notre texte fait une
comparaison entre de bons parents terrestres qui donnent de la nourriture
naturelle à leurs enfants et notre bon Père céleste qui donne
son saint Esprit à ceux qui le lui demandent. Mais de même que les
parents terrestres placent la nourriture à la portée de leurs enfants,
mais ne les forcent pas à la prendre, ainsi, notre Père céleste a mis
à la portée de sa famille spirituelle les bonnes provisions de sa grâce,
mais il n'oblige personne à en prendre. Il faut que nous ayons faim et
soif d'elles, que nous les cherchions, non avec doute, mais avec foi,
sachant que notre Père céleste veut nous donner de bonnes choses. Quand
donc nous prions pour obtenir le saint Esprit, ou pour être remplis de
l'Esprit du Seigneur, nous devons chercher avec soin et trouver la
disposition qu'il a prise pour répondre à ces prières qu'il a ainsi
inspirées et dirigées.
Nous trouvons cette disposition dans la Parole de Vérité ; mais
il ne suffit pas de trouver où elle est ; si nous désirons
être remplis, il faut que nous mangions ; assurément, nous devons
prendre effectivement part au festin ou bien nous ne ressentirons pas la
satisfaction que la nourriture était destinée à donner. Celui qui ne
veut pas manger à une table abondamment servie gardera l'estomac creux et
sera affamé aussi certainement que s'il n'y avait pas de nourriture. De même
qu'il ne suffit pas de demander la bénédiction sur la nourriture pour
nous restaurer, mais qu'il nous faut ensuite la manger, ainsi il ne suffit
pas de posséder la Parole de Dieu et d'offrir notre prière pour être
remplis de l'Esprit ; il faut que nous mangions la Parole de Dieu, si nous
voulons en puiser l'Esprit.
Notre Maître déclara : « Les paroles que moi je vous dis
sont Esprit et sont vie » (Jean 6 : 63). Ce que dit le prophète est
vrai de tous ceux qui sont remplis de l'Esprit : « Tes paroles se
sont-elles trouvées, je les ai mangées » (Jér. 15 : 16 ;
Apoc. 10 : 9). Il est absolument inutile pour nous de prier : « Seigneur,
Seigneur, donne-nous l'Esprit », si nous négligeons la Parole de Vérité
que l'Esprit a fournie pour que nous en soyons remplis. Si nous nous
bornons à prier pour obtenir l'Esprit et que nous n'employons pas les
moyens convenables pour obtenir l'Esprit de vérité, nous continuerons à
être tout au plus des « petits enfants en Christ », cherchant
des signes extérieurs pour prouver notre parenté avec le Seigneur, au
lieu du témoignage intérieur que donne la Parole de vérité fournie par
lui.
LE TÉMOIGNAGE DU SAINT ESPRIT
« L'Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous
sommes enfants de Dieu ». — (Rom. 8 : 16 — D.).
Peu de doctrines ont une importance plus grande que celle-ci pour
les enfants de Dieu, car c'est de ce témoignage que dépend dans une
grande mesure la possession, pour eux, de « la paix de Dieu qui
surpasse toute connaissance » (Phil. 4 : 7). Comment peuvent-ils
avoir la « pleine assurance de foi »
(Héb. 10 : 22) s'ils manquent du témoignage de l'Esprit attestant
leur filiation, leur adoption dans la famille de Dieu ? Et pourtant,
combien peu ont la moindre idée de ce que signifie l'expression « témoignage
de l'Esprit », ou du genre d'expériences qu'on doit espérer et
auxquelles on doit s'attendre et qui constituent le témoignage de
l'Esprit à notre filiation!
La question est donc très importante. Comment le saint Esprit
nous donne-t-il le témoignage que nous sommes réconciliés avec le Père,
que nous sommes devenus des fils de Dieu et que, sous la divine
providence, nous sommes en préparation pour les glorieuses choses
que Dieu a en réserve pour ceux qui l'aiment et qui doivent être
cohéritiers de Christ notre Seigneur, dans le Royaume millénaire
? Il y a peu de sujets qui aient plus troublé les chrétiens en général
que celui relatif au témoignage de l'Esprit. Ignorant ce qu'est ce témoignage,
beaucoup parmi les meilleurs des enfants du Seigneur sont forcés
de confesser qu'ils ne savent pas s'ils l'ont ou s'ils ne l'ont pas
; D'autres, qui ont plus d'assurance que de connaissance, prétendent
qu'ils ont le témoignage du saint Esprit et s'appuient pour le
prouver sur leurs impressions de bonheur. Mais tôt ou tard, s'ils
sont sincères, ils sont tenus de confesser que le témoignage sur lequel
ils se reposent est des moins satisfaisants ; il leur fait défaut
lorsqu'ils en ont le plus grand besoin. Quand tous les gens disent
du bien d'eux, quand la santé est favorable, quand ils sont financièrement
prospères, quand les amis sont nombreux, ils se sentent heureux ;
mais dans la proportion où l'une quelconque de ces conditions est
renversée, ils se sentent malheureux : ils perdent ce qu'ils
supposaient être le « témoignage de l'Esprit » et s'écrient
dans l'angoisse de leur âme:
« Où donc est le bonheur que je connus
Lorsque j'eus trouvé le Seigneur ? »
Ces gens sont trompés et égarés par leurs impressions : de temps
en temps ils se sentent plus heureux et se pensent plus près de Dieu
alors qu'en réalité, ils sont, sous la conduite de l'Adversaire, entraînés
tout droit dans des tentations. Ceci explique certaines des « chutes
de la grâce » fréquentes
et soudaines éprouvées par certaines personnes qui en sont étonnées
elles-mêmes ainsi que leurs amis. Trompées par un « témoignage »
indigne de confiance, elles se croyaient en sûreté, n'étaient plus sur
leurs gardes et devenaient une proie facile à la tentation, à l'instant
même où elles se sentaient « si heureuses dans le Seigneur »
(?). En outre, les épreuves et les déceptions de la vie qui ont pour but
de nous rapprocher de notre Père et de nous faire apprécier davantage la
tendre sympathie et la sollicitude affectueuse de notre Sauveur, sont en
partie sans résultats pour cette catégorie de personnes, car perdant le
témoignage de leurs impressions qu'elles considéraient faussement comme
étant le témoignage de l'Esprit, elles se sentent si affligées, et si
affamées et assoiffées d'un retour des bonnes impressions qu'elles
perdent beaucoup de précieuses leçons que l'on ne peut apprendre qu'en
se penchant avec confiance sur le sein du Seigneur et en restant en
communion avec lui, lorsqu'on passe par les Gethsémanés de la vie.
Une autre classe de chrétiens, apprenant que le « témoignage »
des impressions est indigne de confiance, paraissent en conclure
que Dieu a refusé toute preuve valable de sa faveur (pour eux du moins),
tout « témoignage » certain de leur acceptation comme
« fils » dans sa famille. Leurs doutes sont exprimés
dans le cantique bien connu:
« II est un point que j'aimerais connaître
Et qui souvent me met dans l'embarras:
Oui ou non, est-ce que j'aime le Maître?
Suis-je sien ou ne le suis-je pas?»
Cette incertitude provient aussi en partie d'une incompréhension
de la doctrine de l'élection ; cependant, ces amis ont tout à fait
raison de conclure que leurs impressions variables ne pourraient être un
critère convenable qui leur permette de juger de leur filiation. D'autres
personnes croient être des fils de Dieu, parce que les Écritures déclarent
: « Tu garderas dans une paix parfaite l’ esprit qui s'appuie sur
toi », et qu'elles-mêmes éprouvent la paix de l'esprit,
mais quand elles considèrent les païens et les gens du monde et qu'elles
voient que beaucoup d’entre eux, ont également, en apparence, la
paix de l'esprit, leur conception du témoignage de l'Esprit se prouve être
insuffisante pour servir de base à leurs espérances, ou pour leur donner
de l'assurance. Alors vient l'heure sombre et elles disent : Qu'il est
facile d'être trompées et elles sont tourmentées par crainte d'avoir
contristé l’esprit, car « la crainte porte avec elle du tourment ».
— 1 Jean 4 : 18.
Des personnes de grande crédulité (appelée à tort foi)
s'imaginent entendre le « chuchotement » de l'Esprit à une
oreille intérieure et elles s'en félicitent en conséquence, même si,
plus tard, elles devaient apprendre avec certitude que l'information
« chuchotée » était absolument fausse. D'antres chrétiens
d'esprit plus logique, qui ne peuvent s'abuser ainsi, sont perplexes en
constatant que leurs amis affirment avec confiance avoir le témoignage de
l'Esprit, alors qu'eux-mêmes n'ont pas une telle assurance.
La difficulté réside surtout dans la croyance erronée affirmant que
l'Esprit est une personne, et cherchant à établir cette (prétendue)
personnalité de l'esprit dans ses témoignages. Lorsque l'on a reconnu
que l'Esprit de Dieu est toute puissance ou toute influence que Dieu peut
trouver bon d'exercer, le sujet devient plus clair et le « témoignage
de l'Esprit » devient une affaire facile à discerner. Ce sera une bénédiction
pour ceux qui ont ce témoignage d'en avoir la certitude absolue ; ce sera
aussi une bénédiction pour ceux qui ne l'ont pas d'en être certains de
manière qu'ils puissent, remplir les conditions requises et obtenir, le témoignage
sans lequel nul n'est autorisé, à se considérer comme fils de Dieu dans
une position acceptable au père.
Quelle joie et quelle paix divines sont par contre pour ceux qui
ont le vrai témoignage — pour ceux qui ont passé par les véritables
expériences et qui ont appris à en comprendre le sens ! C'est pour eux,
en vérité la joie dans la douleur, la lumière dans les ténèbres, la
consolation dans l'affliction, la force dans la faiblesse. Les directives
explicites à ce sujet, comme sur tous les sujets se trouvent dans ce
merveilleux livre, la Parole de notre Père, la Bible. C'est dans cet
ouvrage et par ses témoignages, que l'Esprit de Dieu rend témoignage à
notre esprit.
« Quels fermes fondements, pour vous, saints du Seigneur,
Sont posés pour la foi, dans la Sainte Écriture!
Que vous eût dit de plus son Tout-Puissant Auteur
A vous de qui Jésus fut la retraite sûre?»
COMMENT CONNAÎTRE LE TÉMOIGNAGE DE L'ESPRIT
On peut connaître la pensée (« mind ») ou l'esprit d'un homme par
ses paroles et sa conduite ; ainsi pouvons-nous connaître la pensée ou
l'Esprit de Dieu par ses paroles et par ses actes. Selon le témoignage de
sa Parole, quiconque vient à lui (par la foi, en renonçant aux mauvaises
œuvres et aux œuvres mortes, par Jésus) est accepté (Héb. 7 : 25). Dès
lors, les questions qui se posent d'elles-mêmes à ceux qui cherchent un
témoignage de l'Esprit concernant leur filiation sont:
Ai-je bien été attiré à Christ ? — pour le reconnaître comme
mon Rédempteur par la justice seule duquel je pourrais avoir accès au Père
céleste, et être accepté de lui?
Si l'on peut répondre affirmativement à cette question, la question
suivante serait:
Me suis-je bien entièrement consacré ? — ma vie, mon temps, mes
talents, mon influence, mon tout — à Dieu ? S'il peut répondre aussi
par l'affirmative à cette question, le chercheur peut demeurer
pleinement assuré qu'il a été accepté par le Père, dans le Bien-Aimé,
et que Dieu le reconnaît comme fils. Si, scrutant les désirs
et les sentiments de son propre cœur, il trouve qu'il a toujours
confiance dans les mérites de Jésus, qu'il est toujours consacré pour
faire la volonté de Dieu, il peut permettre à une douce confiance et à
une douce paix, que cette pensée d'harmonie et de parenté avec
Dieu apporte, de posséder entièrement son cœur. Cette conviction de la
grâce de l'Éternel envers nous en Christ, édifiée avec des faits
de notre propre expérience, bâtie sur le caractère inaltérable
de Dieu et de sa Parole, n'est pas instable, ni changeante comme
elle le serait si elle était édifiée sur les sables mouvants des
impressions. Si des doutes ou des craintes s'introduisent à quelque heure
sombre, nous n'avons simplement qu'à prendre la « Lampe »
(la Parole de Dieu) et examiner de nouveau les faits et le
fondement, et si notre cœur est toujours loyal envers Dieu, la foi,
la joie et la paix nous reviendront instantanément ; si nous trouvons,
par contre, que notre foi dans le « précieux sang »
s'effondre, ou que notre consécration disparaît, nous connaissons alors
la vraie condition des choses et nous pouvons faire de suite les réparations
nécessaires et rétablir ainsi notre pleine « assurance de foi »
(Héb. 10 : 22). Mais que l'on remarque bien que quiconque voudrait
avoir cette assurance doit avoir « scellé que Dieu est vrai »
(Jean 3 : 33), que notre Seigneur ne change pas, mais qu'il est
« le même hier, aujourd'hui et éternellement ».
Les membres du peuple du Seigneur peuvent donc rester assurés
qu'une fois entrés dans les conditions de la faveur divine, ils
peuvent y demeurer aussi longtemps que leur cœur est loyal envers Dieu et
leurs désirs en harmonie avec sa volonté ; aussi longtemps qu'ils obéissent
de tout cœur à ses commandements — sommairement renfermés dans le mot
Amour pour Dieu et pour les hommes. — Héb. 11 : 6 ; 13 : 8.
Quiconque a franchi les étapes spécifiées a obtenu l'assurance,
le « témoignage » de la Parole de Dieu, qu'il est un enfant
de Dieu, et pendant l'Age de l'Évangile, cela signifie qu'il est un
sarment du vrai cep, un membre à l'épreuve de la vraie Église (Jean 15
: 1). C'est à ceux-là que la Parole de Dieu témoigne qu'ils sont,
entrés dans la vraie Église qui est le corps de Christ. Ce témoignage
est donné à leur esprit, à leur mental, par l'Esprit de Dieu qui témoigne
au moyen de la Parole. Le même Esprit de Vérité leur certifie que si
leur cœur reste fidèle à l'Éternel jusqu'à la fin de leur épreuve,
s'ils se chargent chaque jour volontairement et joyeusement de leur croix,
en cherchant de leur mieux à suivre les traces du Maître, leur
appartenance provisoire comme membres de l'Église de Christ sera bientôt
changée en appartenance réelle, après qu'ils auront terminé leur
course et été faits participants de la résurrection de Christ, de la
première résurrection. — Phil. 3 : 10.
Cependant, l'Esprit de Dieu témoigne, au moyen de la Parole et avec une
égale clarté, qu'il est possible à ceux qui sont déjà devenus des
sarments de la vraie Vigne d'être retranchés, s'ils sont infidèles,
s'ils ne produisent pas les fruits convenables de l'Esprit d'Amour :
« Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il [le Père] l'ôte
; et tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu'il porte plus
de fruits ». L'Esprit de Dieu, au moyen de la Parole, nous atteste
ou nous témoigne ainsi les règles et lois suivies par notre Père céleste
dans ses rapports avec ses fils : « châtiments, émondages, enlèvement
des scories, et développement des qualités qui porteront des fruits.
Avoir ces expériences après être devenus des sarments de la « Vigne »,
c'est donc avoir le témoignage de l'Esprit que nous sommes toujours dans
la « Vigne », et toujours reconnus comme ses « sarments »,
dont notre Seigneur prend toujours soin et qu'il discipline. Si, au
contraire, quelqu'un ne subit pas ces disciplines, émondages, etc., après
être devenu un sarment de la Vigne, il ne possède pas le « témoignage
de l'Esprit », et par voie de conséquence il a raison de douter de
son acceptation par l'Éternel. — Héb. 12 : 7.
Si nous étions tous absolument parfaits, après avoir été
dûment éprouvés, le cas serait différent. Dieu nous aimerait
alors pour notre perfection et notre harmonie avec lui-même ;
alors, le châtiment et les expériences amères seraient des
signes de sa défaveur. Mais dans la réalité, nous savons tous que tous
sont imparfaits, que nous sommes tous bien loin du modèle divin,
et que notre nouveau cœur, notre nouvelle volonté, notre mentalité
ou notre esprit transformé sont seuls acceptables par Dieu, et
cela grâce au mérite de Christ et d'une manière provisoire
seulement, car nous sommes à l'épreuve pour acquérir notre développement
et notre perfectionnement final. Ce n'est que dans la mesure où
nous apprenons à apprécier les perfections divines, et reconnaissons nos
propres déficiences, que nous pouvons apprécier les nombreuses et
importantes leçons qui doivent être apprises, et la nécessité
des expériences pénibles par lesquelles il nous faut passer afin
de développer en nous la ressemblance divine.
Les Écritures nous informent que le Père céleste prépare un glorieux
Temple spirituel, dans lequel et par lequel le monde doit avoir le
privilège de venir en réconciliation (« at-one-ment ») avec
le Père. Nous voyons dans les Écritures, quel est l'idéal du
Grand Architecte à l'égard de ce temple, à savoir que l'idéal
de l'ensemble fut représenté dans la personne de notre Seigneur Jésus-Christ,
sa pierre angulaire principale, et « pierre du sommet »,
« posée dans les cieux ». Nous pouvons mieux voir, dès lors,
ce qui est exigé de tous ceux qui seront acceptables par Dieu comme
« les pierres vivantes » de ce Temple, pour être édifiés
ensemble avec Christ la Tête, « pour une habitation de Dieu par son
Esprit ». Et nous discernons notre propre rudesse naturelle,
notre discordance avec les lignes gracieuses du Temple, dessinées dans sa
« pierre du sommet » . Nous pouvons rapidement discerner que
beaucoup de ciselage et de polissage nous sont absolument nécessaires si
nous voulons être préparés et adaptés pour la place à laquelle nous
aspirons dans ce temple, par la grâce de Dieu. C'est pourquoi ceux qui
constatent qu'ils ne reçoivent pas de l'Éternel les coups de marteau et
de ciseau, n'ont pas ce « témoignage »
que, selon l'Esprit de Dieu exprimé dans la Parole divine doivent
recevoir toutes les pierres vivantes de son Temple, et à cela, même la
grande Pierre du sommet n'a pas échappé. Si la providence divine ne
trace pas pour nous un « étroit sentier » avec une certaine
somme de difficultés et d'adversité, s'il nous est simplement permis de
demeurer sans afflictions, sans épreuves, etc., nous pouvons alors savoir
avec certitude que Dieu ne traite pas avec nous comme avec les fils, les
pierres vivantes qui formeront quelque partie du Temple, parce que nous manquons de ce « témoignage » de notre
acceptation et de notre préparation. En constatant que telle est notre
condition nous devrions aller promptement au Seigneur et lui demander pourquoi
nous n'avons ni tribulations, ni adversités ; nous nous « examinerons
nous-mêmes » afin de savoir si, oui ou non, nous sommes toujours
dans la foi (2 Cor. 13 : 5), et si oui ou non, nous nous efforçons
toujours de marcher fidèlement sur les traces de notre Maître, par une
complète consécration pour faire la volonté du Père. Mais si, par
contre, nous avons ce « témoignage » de ciselage, de
polissage, d'émondage, de disciplines, de châtiments, acceptons-les avec
patience, avec joie, avec appréciation, comme des preuves de l'amour de
notre Père, essentielles pour gagner notre haut-appel, en plein accord
avec le témoignage ou attestation de l'Esprit, que nous sommes des fils
de Dieu, « des héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus Christ
notre Seigneur, si du moins nous souffrons avec lui afin que nous
soyons aussi glorifiés avec Lui ». — Rom. 8 : 17.
« LES DIFFÉRENCES D'ADMINISTRATION » DE L'ESPRIT
« Car celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette
tout fils qu'il agrée... Si vous êtes sans la discipline... alors vous
êtes des bâtards et non pas des fils » (Héb. 12 : 6, 8). Les afflictions et les tribulations viennent sur le monde
aussi bien que sur les saints du Seigneur, mais ce ne sont pas là des marques
de filiation, sauf pour ceux qui sont entièrement consacrés à la
volonté et à l'œuvre du Père. L'Esprit et la Parole de Dieu ne « témoignent » seulement qu'à ses fils. Les émondages
et les châtiments ne sont pas non plus toujours les mêmes dans la
famille du Seigneur. Il faut aux enfants terrestres divers genres et
divers degrés de corrections, il en est de même pour les enfants de Dieu
: à certains d'entre eux, un regard de désapprobation suffit ; à
d'autres un mot de reproche est nécessaire, tandis qu'à d'autres encore,
il faudra le fouet, et à maintes reprises pour certains. Un père ou une
mère terrestre se réjouit davantage de l'enfant obéissant pour qui le
mot ou le regard désapprobateur suffit à faire disparaître le mal. De même,
notre Père dans les cieux nous dit qu'il approuve ceux qui « tremblent
à sa Parole » — Esaïe 66 : 5.
De tels individus collaborent avec Dieu au développement de leur
propre caractère, en reconnaissant leurs propres défauts et en cherchant
à les corriger ; ils prêtent l'oreille à la voix du Père qui les
dirige, les instruit ou leur adresse un tendre reproche, et ils
recherchent toujours le sourire approbateur du Père ; les paroles
suivantes du poète décrivent bien leurs sentiments:
« Soleil de
mon âme, ô mon Père!
La nuit s'en va
quand tu es près.
Que jamais
brouillard de la terre
A mes yeux ne cache
tes traits ».
Telle est bien la classe de ceux qui, selon l'Apôtre, se jugent
eux-mêmes et qui, de ce fait, ont besoin de moins de châtiments de la
part de l'Éternel (1 Cor. 11 : 31). Pour appartenir à cette classe, il
faut avoir fait une pleine consécration ; ceux-là sont et seront les
vainqueurs qui seront estimés dignes d'hériter avec Christ Jésus leur
Seigneur dans son Royaume. A cette classe obéissante et vigilante, l'Éternel
déclare : « Je te guiderai de mon œil », « Tu me
guideras de ton conseil et tu me recevras dans la gloire ». Ceux qui
ne peuvent être guidés continuellement que par le fouet ne font pas
partie de la classe des vainqueurs ; ils ne seront pas estimés dignes de
faire partie de l'Épouse du Seigneur et d'avoir un tel
« témoignage » du
Seigneur par l'Esprit de la Vérité. — Ps. 32 : 8 ; 73 : 24 (S.) ; en
contraste avec Apoc. 7 : 9, 14.
Les châtiments ne sont pas non plus toujours des preuves de fautes
commises, ou un « témoignage » de la désapprobation de l’Éternel.
Au contraire, comme il en fut pour notre Seigneur, ainsi en est-il aussi
de ses fidèles disciples : la providence divine conduit les fidèles
et les obéissants dans le sentier de la souffrance et du renoncement à
soi ; ce ne sont plus des châtiments frappant une volonté opposée,
mais ce sont des mises à l'épreuve du sacrifice de soi-même, destinées
à mesurer le degré d'amour et de dévouement à la volonté du Père, et
à la cause de la justice. De même que Jésus fut châtié pour nos
transgressions à nous et non pour des transgressions personnelles,
lorsqu'il porta les péchés de beaucoup, ainsi, à beaucoup d'égards,
ses disciples souffrent, non pour leurs propres mauvaises actions, mais à
cause des mauvaises actions des autres, car ils sont appelés, comme le
dit l'Apôtre à « accomplir ce qui reste des afflictions du Christ,
pour son corps qui est l'Église. — Col. 1 : 24 (S.).
CE QUE TÉMOIGNE LE SAINT ESPRIT
A la lumière de ce qui précède, que chacun de ceux qui affirment
être des fils de Dieu s'examine pour savoir s'il a ou non le
« témoignage de l'Esprit », s'il est un des enfants de
Dieu ; renouvelons fréquemment cet examen, et ainsi « veillons »
et demeurons dans l'amour de Dieu, nous réjouissant dans le témoignage
de son Esprit.
Sommes-nous continuellement émondés ? Passons-nous par
des expériences, grandes ou petites, qui nous débarrassent plus ou moins
rapidement des tendances charnelles qui font la guerre à l'âme : la colère,
la malice, la haine, l'envie, la querelle, l'égoïsme, la rudesse
et toutes choses contraires à la loi de l'Esprit de vie en Christ
Jésus qui est l'Esprit d'amour ? S'il en est ainsi, dans la mesure
où nous pouvons nous rendre compte que ce travail d'émondage progresse,
nous serons indubitablement aptes à reconnaître une croissance
dans la bonne direction : dans l'humilité, la patience, l'amabilité,
l'affection fraternelle, l'amour. Quiconque, après un sérieux examen de
toutes ces choses, nettement indiquées dans la Parole de Dieu,
peut se rendre compte du progrès qu'il a fait dans ces expériences, peut
avoir la certitude que Dieu l'accepte encore comme fils, parce
qu'il a
ce témoignage de l'Esprit.
L'Esprit témoigne encore que : « Quiconque est né [engendré]
de Dieu, ne pèche pas » (1 Jean 5 : 18). L'enfant de Dieu peut
parfois être vaincu par sa vieille nature (considérée comme morte,
mais qui ne l'est pas complètement, réellement) ; il peut être
surpris en faute, se tromper dans le jugement ou en paroles, mais
il ne transgressera jamais volontairement la loi divine. Ainsi donc,
si notre cœur peut assurer que nous prenons tout notre plaisir à
faire la volonté de Dieu, que nous ne voudrions pas la violer
volontairement, ni en aucune manière nous y opposer, que nous
aimerions mieux voir la volonté de Dieu et ses plans s'accomplir,
même si cela devait détruire nos espérances les plus chères et
rompre nos liens les plus tendres, nous avons alors ce témoignage
que notre esprit ou mentalité est d'accord avec le témoignage de
l'Esprit de la Vérité dont nous parlons ici.
Un tel témoignage nous indique, non seulement que nous fûmes
acceptés dans la famille de Dieu à un moment donné, mais que
nous y sommes encore.
L'Esprit témoigne, par la Parole de Dieu, que ceux qui sont membres du
peuple de l'Éternel sont séparés du monde : leurs espérances, leurs
buts et leurs dispositions d'esprit sont différents : « Si vous étiez
du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais parce que vous n'êtes
pas du monde... à cause de cela le monde vous hait ». « Tous
ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés ».
— Jean 15 :19 ; 2 Tim 3 : 12.
Notre cœur peut-il témoigner que ces paroles expriment convenablement
notre expérience dans la vie ? S'il en est ainsi, l'Esprit (« mind »
) de Dieu témoigne encore à notre esprit (« mind ») que nous
sommes au Père céleste. Nous ne devrions pas oublier non plus que le
monde, dont parlait notre Seigneur, comprend tous ceux qui ont la mentalité
du monde, en qui l'esprit du monde trouve place. Au temps de notre
Seigneur, cela était vrai de l'Église nominale juive ; en fait, ce
furent les instructeurs religieux qui persécutèrent Jésus. Il ne faut
donc pas nous étonner si tous ceux qui marchent sur ses traces doivent
faire une expérience semblable de déception et trouver que l'esprit du
monde, sous sa forme la plus agressive, sera manifesté dans un milieu où
nous pourrions naturellement nous attendre à le moins trouver, savoir :
parmi ceux qui font profession d'être des enfants de Dieu. Ce furent les
principaux chefs religieux qui, au temps de notre Seigneur, appelèrent le
Maître Béelzébul, prince des démons. Le saint Esprit témoigna par la
Parole de notre Seigneur, disant : « S'ils ont appelé le maître de
la maison Béelzébul, combien plus les gens de sa maison ! » (Matt.
10 : 25). Si, donc, on nous a calomniés parce que nous sommes dans la Vérité
et à son service, nous avons là une preuve ou un témoignage supplémentaire
de l'Esprit que nous sommes dans la bonne voie.
Si notre Seigneur s'était associé aux conducteurs du peuple
dans l'église juive, s'il s'était abstenu de dire la vérité dans
l'amour, s'il n'avait pas dénoncé les fausses doctrines de son temps, il
n'aurait pas été « haï », ni « persécuté » ;
au contraire, il aurait probablement été « hautement estimé parmi
les hommes ». Mais, comme il le déclara lui-même, une grande
partie de « ce qui est haut estimé parmi les hommes est une
abomination devant Dieu ». — Luc 16 : 15.
Si notre Seigneur était simplement resté tranquille, s'abstenant
de démasquer les hypocrisies, les simulacres, les longues prières et les
faux enseignements des scribes et des pharisiens, ces derniers l'auraient
sans aucun doute laissé en paix, ils ne l'auraient pas persécuté, et
notre Seigneur n'aurait pas souffert à cause de la Vérité. Ainsi
en est-il de ses disciples ; il existe de nos jours une classe d'individus
analogues aux scribes et aux pharisiens ; ces gens-là persécuteront
et haïront la Vérité et ceux qui ont l'Esprit de la Vérité,
qui suivent les instructions du Seigneur, et font briller leur lumière.
Si d'aucuns, pour ces raisons et tout en faisant leur mieux pour
parler de la vérité dans l'amour, en souffrent, heureux sont-ils,
car l’Apôtre dit : « L'Esprit
de gloire et de Dieu repose sur vous ». Ils ont ce témoignage
de l'Esprit rendu à leur fidélité dans l'étroit sentier. — 1
Pi. 4 : 14.
Le saint Esprit atteste encore, par le témoignage de notre
Seigneur, que quiconque a honte de lui et de sa Vérité qu'il
enseigna, le Seigneur aura honte lorsqu'il viendra pour rassembler
ses joyaux (Marc 8 : 38). Dès lors, quiconque trouve que son cœur
est tellement plein d'amour pour le Seigneur et pour sa Parole
qu'il prend plaisir, en toute occasion convenable, à reconnaître
Jésus comme son Rédempteur et Maître, et à présenter fidèlement
la Parole de son témoignage a, aussi longtemps qu'il le fait, ceci
comme un autre témoignage de l'Esprit qu'il est un enfant de Dieu
et un héritier du Royaume. Celui-là a raison de se réjouir dans
la promesse du Maître, sachant qu'il est exactement de la catégorie
de ceux qu'il sera heureux de confesser devant son Père et devant
les saints anges. Mais si d'autres n'ont pas ce témoignage, si, au
contraire, leur cœur témoigne qu'ils ont honte du Seigneur, honte de
confesser qu'ils sont ses disciples, honte d'avoir pour « frères »
les membres de son corps, et honte de confesser les doctrines qu'il
enseigna, ceux qui ont de telles expériences ont le témoignage de
l'Esprit que si cet état de choses ne change pas, le Seigneur aura
honte d'eux à sa seconde venue, et ne les reconnaîtra pas devant
le Père et ses saints messagers.
De plus, le saint Esprit témoigne que : « Quiconque est né [engendré]
de Dieu est victorieux du monde : Et c'est ici la victoire qui a
vaincu le monde, savoir votre « foi » (1 Jean 5 : 4).
Examinons notre cœur, notre esprit, nos dispositions, à la lumière de
ce témoignage du saint Esprit. Sommes-nous des vainqueurs, selon l'idéal
présenté par ce témoignage ? L'idéal est que pour appartenir à Dieu,
nous devons nécessairement être en désaccord avec le monde, en conflit
avec lui — avec ses aspirations, ses espérances, ses ambitions.
L'expression « victorieux du monde » renferme l'idée de
conflit. Nous pouvons comprendre aisément que personne ne peut être
« victorieux du monde », s'il éprouve de la sympathie pour
lui, s'il a des affinités avec lui, s'il participe à son esprit général
d'égoïsme, d'orgueil, d'ambition, etc.
Avant de déterminer positivement si nous avons ou non triomphé du monde,
sachons que nous ne devons pas vaincre le monde par la flatterie, ni en
nous associant à lui dans ses démonstrations insensées et en essayant
de donner à celles-ci une apparence religieuse ; nous ne devons pas non
plus vaincre le monde en nous engageant dans une œuvre morale ou
religieuse quelconque, soit en enseignant dans une école du dimanche,
soit en nous occupant de l'assistance aux nécessiteux, soit encore en
nous rattachant à une église sectaire. Le Seigneur ne montre pas ou ne « témoigne »
pas que nous pouvons vaincre le monde par l'une ou l'autre de ces méthodes.
Sa déclaration est catégorique : la victoire qui vainc le monde, c'est
notre foi. L'Esprit témoigne ainsi que, pour être vainqueurs, il
faut que nous « marchions par la foi et non par la vue ».
Nous ne devons pas regarder aux choses visibles comme la popularité,
l'étalage mondain, l'importance des dénominations, etc. ; mais nous
devons regarder aux choses invisibles, aux choses spirituelles et éternelles
(2 Cor. 4 : 18). Nous devons avoir la foi exprimée dans ces paroles:
« Je préfère
marcher dans la nuit avec Dieu,
Que de suivre la
foule en des flots de lumière ».
Le saint Esprit nous témoigne encore, par la Parole, que si nous
sommes les fils de Dieu, nous ne serons pas dans l'ignorance des choses présentes
ni des « choses à venir », parce que nous serons éclairés
et enseignés de Dieu, par la Parole de sa grâce, la Parole de son
Esprit. Au fur et à mesure que nous arrivons à une certaine maturité,
que nous « croissons en grâce », nous désirons, cherchons et
obtenons, outre le lait de la Parole, « la nourriture solide »
qui, selon l'Apôtre est pour ceux dont le développement est plus
avancé (1 Pi. 2 : 2 ; Héb. 5 : 13, 14). La croissance dans les grâces
de l'Esprit, la foi, la force d'âme, la connaissance, le contrôle de
soi-même, la patience, la piété, l'amour fraternel, l'amour, nous amènera
à une communion plus étroite avec le Père et avec le Seigneur Jésus,
de sorte que l'Éternel pourra et désirera nous communiquer de plus en
plus clairement une connaissance de ses plans miséricordieux aussi bien
que de son propre caractère tout de grâce.
Faisant allusion à cette croissance, l'Apôtre Pierre dit : «
Si ces choses sont en vous et y abondent, elles font que vous ne serez ni
oisifs, ni stériles pour ce qui regarde la connaissance de notre
Seigneur Jésus Christ ; car celui en qui ces choses ne sont point
est aveugle et ne voit pas loin... car en faisant ces choses, vous
ne faillirez jamais ; car ainsi l'entrée dans le royaume éternel
de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera richement donnée ».
— 2 Pi. 1 : 5-11.
Chacun devrait se demander s'il a ou non ce témoignage de l'Esprit,
ce témoignage de sa croissance comme nouvelle-créature en Christ Jésus
et si, oui ou non, il est en train de développer et de mûrir l'espèce
de fruit spécifiée ici. Souvenons-nous aussi que notre croissance dans
l'amour et dans tous les fruits de l'Esprit dépend beaucoup de notre
croissance en connaissance, et que notre croissance en connaissance des
choses divines dépend également de notre croissance dans les fruits de
l'Esprit. Chaque pas dans la connaissance entraîne un pas correspondant
dans le devoir et l'obéissance, et chaque pas accompli dans le devoir et
l'obéissance sera suivi d'un autre pas dans la connaissance, car — l'Esprit
le témoigne — ainsi sera l'expérience de tous ceux qui sont
enseignés de Dieu à l'école de Christ. Si nous avons ce témoignage de
l'Esprit de croissance, à la fois en grâce et en connaissance, réjouissons-nous-en
et suivons le même sentier, jusqu'à ce qu'il nous amène, sous la
direction divine, à ce qui est parfait, à la fois en connaissance
et en grâce.
LE FUTUR TÉMOIGNAGE DU SAINT ESPRIT
Dans l'Age prochain, le saint Esprit rendra aux humains réconciliés
un témoignage très semblable quant à la manière, mais très différent
quant aux faits. Ceux qui posséderont le saint Esprit ne seront plus les
quelques serviteurs et servantes spéciaux, mais ainsi que le prophète Joël
le déclare, ce sera « toute chair » (Joël 2 : 28). Le
« témoignage » de l'Esprit ne sera plus désormais : « Quiconque
vivra pieusement sera persécuté », car aucune persécution ne sera
alors permise. Il ne « témoignera » plus désormais qu'il y a
un « sentier étroit » de
sacrifice, car le jour du sacrifice sera passé : « Et il y aura là une grande route », sur
laquelle il n'y aura pas de pierres d'achoppement (Es. 35 : 8 ; 62 : 10).
Il « témoignera » que « ceux qui font le mal seront
retranchés, et ceux qui s'attendent à l'Éternel, ceux-là posséderont
le pays » (Actes 3 : 23 ; Ps. 37 : 7-11). Il « témoignera » des
bénédictions accordées à ceux qui feront le bien, et des châtiments
et de la destruction qui frapperont ceux qui feront le mal volontairement.
C'est le même Esprit de Dieu mais exerçant des ministères différents.
Ayant appris comment le saint Esprit
« témoigne » et quels sont certains de ses témoignages
par la sainte Parole de Dieu, nous trouvons vraiment ceux-ci
combien plus satisfaisants que toutes les craintes et les doutes
inspirés par des conditions mentales et physiques et qui ne
sont que des sensations faussement appelées par certains le témoignage
du saint Esprit. Néanmoins, nous devons attirer l'attention sur le
fait que tous les chrétiens ne peuvent avoir, avec leur esprit ou
disposition, les mêmes témoignages de l'Esprit de Dieu. Tous les chrétiens
ayant une grande expérience et une grande maturité, devraient avoir le témoignage
ou l'attestation sur tous ces points, et sur d'autres mentionnés
encore dans les Écritures ; mais il y a de jeunes chrétiens qui,
par contre, n'ont pas encore assez progressé pour avoir tous ces
témoignages — il est possible que certains puissent être
vraiment engendrés de l'Éternel (*) [Écrit en 1899 — Trad. ], et
n'avoir reçu jusqu'ici que quelques-uns de ces témoignages. Le
grand Vigneron n'espère aucune récolte, pas plus de fruits verts
que de fruits développés et mûrs, d'une jeune et tendre pousse
d'un sarment.
Le premier témoignage que les nouveaux engendrés peuvent
avoir de leur acceptation par le Seigneur, de leur existence comme
jeunes sarments dans la vraie Vigne, et de la présence en
eux de l'Esprit de la Vigne, est le désir de croître et d'être
comme la Vigne et de porter beaucoup de fruits. Il ne devrait pas
non plus s'écouler beaucoup de temps après la pousse des sarments,
avant que ne se manifestent les feuilles et les bourgeons
prometteurs du fruit. L'enfant nouveau-né dans la famille
spirituelle manifeste sa parenté avec les membres plus anciens et
plus développés de la famille, non en mangeant de la nourriture
solide qui pourrait l'étouffer, mais en désirant absorber le lait
fortifiant, qui le fera grandir. — 1 Pi. 2 : 2.
Ceux qui se trouvent être possesseurs de l'un ou l'autre des témoignages
précités de l'Esprit devraient s'en réjouir à l'avenant ; ils
devraient chercher à développer chaque trait particulier qui leur manque,
de manière qu'ils puissent en définitive avoir le témoignage de
l'Esprit en leur faveur sur tous les points où le témoignage des Écritures
indique le sentier à suivre et les expériences à subir par le peuple
fidèle de Dieu. Ceux-là n'auront plus besoin désormais de chanter :
« Voilà un point que j'aimerais connaître ». Au contraire,
ils auront la connaissance, auront la pleine assurance de foi et seront
enracinés, fondés, édifiés et établis dans la foi. Telle est la voie
que Dieu a disposée : en la suivant, nous échappons complètement à la
crainte, nous nous évadons « du Château du Doute » car notre
confiance repose en sécurité sur les promesses divines qui ne font
jamais défaut. Cela est vrai en temps d'épreuve, d'adversité et de ténèbres
aussi bien que lorsque nous jouissons plus spécialement de la lumière du
sourire de notre Père céleste. Le poète exprime la pensée exacte en
ces termes:
« Lorsque la
nuit paraît voiler sa face,
Je me repose en sa
constante grâce.
Son serment, son
contrat et le sceau de son sang
Sont mon rocher au
sein de l'ouragan.
Quand mon âme voit
tout à la dérive
II est mon espoir et
ma force vive ».
SANCTIFIÉS PAR L'ESPRIT
« Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés,
mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l'Esprit
de notre Dieu » . — 1 Cor. 6 : 11
Sanctification signifie mise à part ou séparation. Tous
ceux qui sont sanctifiés, mis à part, pleinement consacrés à Dieu,
doivent tout d'abord être lavés ou justifiés — étant soit réellement,
effectivement purifiés du péché, soit considérés comme, purifiés —
« justifiés par la foi ». La justification réelle
sera la voie suivie par le monde pendant le Millénium pour aller à Dieu,
sous la direction du grand Médiateur et avec son assistance ; cette
justification fera partie de l'œuvre progressive de la Réconciliation.
La justification supposée (considérée comme telle (« reckoned »
—Trad.), c'est-à-dire la justification par la foi, constitue
l'arrangement qui opère pendant cet Age de l'Évangile, et par lequel
nous qui sommes des pécheurs par nature, n'ayant aucune perfection dans
la chair, nous sommes considérés comme étant purs, saints, justifiés,
et agréables à Dieu parce que nous avons accepté Christ comme notre Rédempteur.
Nous croyons le témoignage scriptural disant que « Christ mourut
pour nos péchés selon les Écritures » ; et croyant cela,
et désirant échapper au péché, nous sommes acceptés par Dieu comme si
nous étions parfaits, sans péché, comme si nous étions justifiés par
les mérites du précieux sang. Étant ainsi justifiés par la foi, nous
avons la paix avec Dieu, nous pouvons nous approcher de lui, et nous
serons reçus par lui ; nous pouvons alors commencer à faire des œuvres
agréables au Père par les mérites de notre Seigneur Jésus Christ.
La preuve que nous avons de notre justification et de notre sanctification
nous vient par le moyen de la Parole ; elle est appelée le « sceau »
et le « témoignage » de l'Esprit en nous.
La puissance qui nous permet de vivre à la hauteur de nos vœux
de consécration est le saint Esprit ou la sainte disposition de Dieu que
nous recevons comme résultat de notre foi en Christ, et de notre consécration
faite pour être « morts
avec lui ». L'Esprit de la vérité que nous obtenons par l'étude
de la Parole de notre Père, en nous soumettant à elle par notre esprit
d'obéissance, nous procure la force nécessaire pour vaincre le monde et
nos propres appétits pervertis. Voilà pourquoi le texte que nous étudions
déclare que toute la purification que nous avons expérimentée, toute
notre justification et toute notre mise à part pour la justice (« righteousness »),
et notre séparation du péché — toutes les victoires et bénédictions
dans ces directions nous sont venues par les mérites de notre Seigneur Jésus
et par le canal de l'Esprit de sainteté, de l'Esprit de Dieu, que nous
avons reçu.
D'autres passages des Écritures sont en parfait accord avec ces
constatations. Le même Apôtre Paul priait pour l'Église : « Que
le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement » (1 Thess. 5
: 23). Il ne contredit pas l'affirmation précédente que c'est le saint
Esprit de Dieu qui sanctifie. C'est Dieu qui sanctifie, et le moyen, la méthode
ou le canal qu'il emploie est son saint Esprit et non pas une autre
personne.
L'Apôtre Pierre déclara que l'Église est
« élue [choisie] par la sanctification [en sainteté — D.
Trad.], [mise à part] de l'Esprit pour l'obéissance » (1 Pi. 1 :
2). Selon la pensée exprimée ici, ceux que Dieu reconnaît maintenant
comme ses élus (qui sont exhortés à assurer leur appel et leur élection)
sont choisis, non pas arbitrairement, mais selon des principes fixés ;
autrement dit, si le saint Esprit (l'influence de la Vérité) de Dieu opérant
sur eux les conduit à une entière obéissance (sanctification) la volonté,
au plan et à la Providence du Père, alors, ils constitueront les élus.
L'Apôtre Paul, dans une autre de ses épîtres (Eph. 5 : 26),
attribue à la Parole de Dieu, cette puissance de sanctification et de
purification agissant dans l'Église, disant : « Christ a aimé l'Église
et s'est donné lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifiât en
la purifiant par le lavage d'eau par la parole ». Nous ne
devons pas supposer que l'Apôtre contredit ici sa déclaration antérieure,
selon laquelle c'est Dieu qui sanctifie l'Église, pas plus qu'il
ne contredit son autre affirmation à savoir que c'est l'Esprit de
Dieu qui sanctifie l'Église. Dans chacun de ces exemples, la pensée
claire et sûre de l'Apôtre est que Dieu a voulu que ce fût son saint
Esprit, agissant par la Parole de sa vérité, qui produise en nous
la purification, la justification, la sanctification.
Ainsi, Jésus également pria-t-il : « Sanctifie-les par ta
Vérité : « Ta
Parole est la vérité « (Jean 17 : 17) ; Nous voyons donc que les
divers passages de l'Écriture à ce sujet, pris ensemble, enseignent que
la sanctification de l'Église est accomplie par l'Esprit de la Vérité,
communiqué aux consacrés par la Parole de Dieu donnée par Dieu dans ce
dessein même.
Tous ceux qui sont ainsi sanctifiés sont désormais de
« nouvelles-créatures en Christ Jésus », et
c'est à eux qu'il est parlé comme à des gens qui « sont sanctifiés
en Christ » (1 Cor. 1 : 2). Toutefois, cette sanctification en
Christ ne se fait pas sans le concours de l'Esprit de Dieu, ni sans celui
de la Parole de Dieu ; car c'est parce que nous avons accepté le plan de
Dieu et ses dispositions, c'est parce que nous sommes venus à la
sanctification de l'Esprit, que nous sommes un avec Christ, notre
Seigneur. Ceci est encore confirmé par l'Écriture qui dit : « Car celui
qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d'un [ un esprit, une
disposition, engendrés de l'Esprit de Vérité] ; c'est pourquoi il n'a
pas honte de les appeler frères » (Héb. 2 : 11). C'est ainsi que
nous sommes « lavés, sanctifiés, justifiés, au nom de notre
Seigneur Jésus et par l'Esprit de notre Dieu », l'Esprit de
Vérité.
SOYEZ REMPLIS DE L'ESPRIT
« Soyez remplis de l'Esprit, vous entretenant par des psaumes, des
hymnes, et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur
au Seigneur, rendant toujours grâces pour toutes choses ». — Eph.
5 : 18-20.
Ce passage donne à entendre que le peuple du Seigneur peut avoir
un plus ou moins grand degré de son Esprit ou la plénitude de son
Esprit. Pour lui appartenir, il faut avoir quelque peu de son Esprit, car
« si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est
pas de lui » (Rom. 8 : 9). Il dépend largement de nous, si nous
utilisons les moyens que Dieu nous a fournis, d'être plus ou moins
remplis de son Esprit, de sa disposition, de son influence, l'Esprit ou
influence de sa Vérité qu'il a révélée dans le dessein même de
sanctifier notre cœur et notre vie, et de nous séparer de ceux qui ont
l'esprit du monde.
Rien dans ce texte et dans d'autres semblables ne renferme la pensée d'un
saint Esprit en personne, mais bien le contraire. Si le saint Esprit était
une personne, il serait illogique d'exhorter le bénéficiaire à en être
plus ou moins rempli. La personne qui pourrait entrer dans une autre
pourrait seule faire le remplissage ; si elle est grande, elle remplira
d'autant plus ; si elle est petite, elle remplira d'autant moins. Si le
saint Esprit était conçu comme étant une personne, une des personnes
d'une trinité de Dieux, égale au Plus Grand, on ne peut imaginer comment
il pourrait s'introduire tout entier dans le petit réceptacle d'un homme
imparfait, et comment il ne remplirait encore que partiellement ce petit cœur
humain. Mais lorsque l'on comprend la pensée exacte que le saint Esprit
est la puissance, l'influence de Dieu, alors l'exhortation de l'Apôtre
est tout à fait raisonnable. Nous devons toujours nous efforcer d'être
remplis du saint Esprit ou de la sainte disposition de notre Dieu, selon
l'exemple merveilleux que nous avons dans la personne et l'obéissance de
notre cher Rédempteur, son Fils Unique engendré.
Cette pensée d'être rempli du saint Esprit est
d'accord avec la suggestion de l'Apôtre en un autre passage, à
savoir que notre corps mortel est comme un vase fêlé, fendu,
défectueux auquel Dieu accorde sa grâce d'être rempli de Son
saint Esprit. Connaissant donc toutes nos imperfections et la
possibilité de laisser échapper de nous-mêmes la sainte influence
inspirée de Dieu par l'Évangile, nous devons donc, selon la
suggestion de Paul, prêter davantage attention, de crainte que ces choses
ne glissent loin de nous, parce que « nous avons ce trésor [le
saint Esprit, l'esprit renouvelé en harmonie avec Dieu] dans des vases de
terre » (Héb. 2 : 1 ; 2 Cor. 4 : 7). Il appartient à tous ceux qui
veulent, marcher sur les traces de notre Maître, qui désirent participer
aux souffrances de Christ, et à la gloire qui suivra, de chercher dans la
voie du Seigneur, à être remplis de son Esprit. A cette fin, nous
devons nous tenir intimement auprès du Seigneur et des compagnons membres
de son corps — intimement en sympathie, en amour, en collaboration ; et
nous avons aussi besoin de nous tenir près de la Parole, qui est la
source de l'influence sanctifiante pour toute l'Église, « Sanctifie-les
par ta Vérité : Ta Parole est la Vérité ».
C'est en vain que nous cherchons à être remplis de l'Esprit, si nous
négligeons de prêter attention à l'arrangement divin prévu à cette
fin même. Si nous négligeons la Parole de Dieu, nous négligeons cette
puissance sanctifiante. Si nous négligeons la prière, nous négligeons
un autre privilège, et l'assistance qu'elle apporte. Si nous négligeons
de nous rassembler avec ceux qui constituent le peuple du Seigneur, et
dans lesquels nous voyons le « sceau » de cet Esprit, nous
manquerons de tirer les bienfaits et les secours que « chaque
jointure fournit », y compris l'appui que Dieu a promis à l'Église,
dans son ensemble, par divers membres qu'il a placés dans le corps pour
exposer sa parole et obtenir par elle son pouvoir ou Esprit sanctifiant.
— 1 Cor. 12 : 25-28 ; Eph. 4 : 16.
L'exhortation : « Soyez remplis de l'Esprit » veut donc
dire beaucoup : elle implique que nous devrions faire usage des diverses
dispositions (ou « arrangements » — Trad.) et ressources que
le Seigneur a préparées pour notre développement spirituel. Bien que
nous ne puissions avoir de contact personnel avec le Seigneur, nous
pouvons avoir des rapports avec lui par la prière, par les membres de son
corps, et par les Écritures. Quoique nous ne puissions avoir de contact réel
avec les Apôtres, nous pouvons en avoir avec leurs écrits. Si nous ne
pouvons avoir de contact effectif et de communion, personnelle avec
les membres de l'Église, nous pouvons avoir des rapports avec eux par la
poste et par le moyen des imprimés. Si nous désirons être remplis
de l'Esprit du Seigneur, nous devons obéir à ces instructions, les
siennes.
LE SCEAU DE L'ESPRIT
« En qui [Christ] vous avez espéré, ayant entendu la Parole
de la Vérité, l'évangile de votre salut ; auquel aussi ayant
cru, vous avez été scellés du saint Esprit de la promesse, qui
est les arrhes de notre héritage ». — Eph. 1 : 13, 14.
Autrefois, on utilisait les sceaux à plusieurs fins : (1) comme
cachet ou signature, comme marque d'authenticité ou de ratification. (2)
Pour rendre quelque chose secret, pour garantir contre l'indiscrétion,
comme par exemple en Matth. 27 : 66 ; Apoc. 10 : 4 ; 20 : 3.
C'est dans le premier de ces sens qu'il est dit des membres du
peuple de Dieu qu'ils sont « scellés
du saint Esprit de la promesse ». L'Apôtre ne dit pas, comme
certains semblent le supposer, que nous avons été scellés par le
saint Esprit sous forme d'une personne, la soi-disant troisième personne
d'une trinité de Dieux égaux : il déclare que nous avons été scellés
« du saint Esprit de la promesse », ce qui est
une pensée tout à fait différente, comme chacun s'en rendra compte. Le
saint Esprit vient du Père qui, par Christ, marque du sceau avec
le saint Esprit, lequel est lui-même le sceau. Ceci est attesté
par l'Apôtre (Actes 2 : 33) et est en plein accord avec l'exposé de la
Parole que notre Seigneur Jésus fut le premier membre de la maison des
fils à être marqué du sceau de cette manière. Nous lisons en effet :
« C'est lui que le Père, Dieu, a scellé » (*) [Segond : « marqué
de son sceau » — Trad. ] avec le saint
Esprit. — Jean 6 : 27.
L'expression « Esprit
de la promesse » a un sens descriptif comme d'autres termes désignant
la sainte influence de Dieu, tels que, l’« Esprit de sainteté »,
« l'Esprit de Vérité » : elle montre qu'il y a une
relation ou liaison entre cette marque du sceau et la promesse que
Dieu nous a donnée. C'est une preuve ou attestation faite à l'avance, de
l'alliance de Dieu avec celui qui est « scellé » , que
« les excessivement grandes et précieuses promesses » des
choses « que Dieu a en réserve pour ceux qui l'aiment
[suprêmement] » sont vraies et qu'il héritera ces bénédictions
promises après qu'il aura enduré fidèlement les mises à l'épreuve
auxquelles son amour et son dévouement auront été soumis par Dieu.
L'Apôtre fait encore allusion à cette même marque du sceau plus
loin dans la même épître et là, il identifie la « promesse »
avec « le jour de la délivrance »
(Eph. 4 : 30). En d'autres termes, donc, le sceau de l'Esprit de la
promesse jusqu'au jour de la délivrance n'est qu'une autre forme
d'expression de la pensée que nous (l'Église) « avons les prémices
de l'Esprit » — les arrhes pour ainsi dire ratifiant le contrat ou
alliance entre l'Éternel et nous, nous assurant que si nous ne nous relâchons
point, nous hériterons intégralement de la promesse.
Ce sceau de parenté
par alliance, ce sceau de la filiation donnant droit à l'héritage, n'est
pas un signe extérieur apposé sur notre front, ni une marque ou,
manifestation de la faveur de Dieu dans les affaires terrestres, la prospérité
selon le monde ; ce n'est pas non plus maintenant, ni ne fut jamais la
possession des « dons » de guérir, ou de parler en langues,
etc., car beaucoup de ceux qui possédèrent ces « dons »
miraculeux manquaient du sceau et du témoignage de l'Esprit. — Actes 8
: 13-23 ; 1 Cor. 13 : 1-3.
Le sceau ou gage du saint Esprit est dans le cœur de celui qui est
scellé ; c'est pourquoi nul ne le sait, si ce n'est celui qui le reçoit
(Apoc. 2 : 17), sauf que les autres peuvent en voir les fruits dans sa vie
quotidienne. « Or, celui qui nous lie fortement à vous en
Christ et qui nous a oints, c'est Dieu qui aussi nous a scellés et nous a
donné les arrhes de l'Esprit dans nos cœurs ». — 2 Cor. 1 : 21,
22.
Ces arrhes ou ce sceau de filiation, c'est l'Esprit d'amour
qui est d'accord avec le Père et tous ses saints arrangements, criant :
Abba, Père ! mes délices sont de faire ta volonté, ô mon Dieu !
Celui qui a ce sceau ou cette marque de filiation est quelqu'un qui, non
seulement cherche à faire la volonté du Père, mais qui, en la faisant,
ne la trouve « point pénible » mais agréable. — 1
Jean 5 : 3.
L'Esprit de filiation ou l'esprit qui scelle les fils (la possession
des prémices ou des arrhes de l'héritage futur), c'est donc un
des témoignages les plus formels, (« advanced ») de
l'Esprit — le meilleur même des expériences chrétiennes de la vie présente.
Avant d'atteindre ce degré d'expérience, il faut que nous recevions une
part de l'onction en entrant dans le corps oint de Christ, l'Église,
en étant engendrés de l'Esprit de Vérité pour la sanctification
de notre esprit afin de connaître et de faire la volonté de l'Éternel.
Cette expérience vient après que nous avons été vivifiés de
l'Esprit pour le service de la justice : cela constitue une preuve, pour
ainsi dire, que nous sommes passés de la condition d'embryon à
celle où Dieu peut nous considérer comme les Fils et nous sceller
comme tels.
Comme tous les croyants devraient chercher à venir sous
l'influence de l'onction et de l'engendrement du saint Esprit de
Dieu, l'Esprit de la Vérité, de même tous ceux qui ont ainsi été
engendrés de l'Esprit comme fils devraient chercher à atteindre
cette position de l'harmonie parfaite avec le Père, qu'il peut reconnaître
et marquer de son sceau. Étant parvenus à cette position, que
tous aient soin de ne pas endommager ou obscurcir le sceau, de ne
pas éteindre ou détruire ce précieux trésor, ni de changer cet esprit
d'amour et de joie dans le saint Esprit d'association et de communion en
un esprit d'assoupissement, d'obscurité, de chagrin. L'effort constant de
tous ceux qui le reçoivent devrait être de ne pas détériorer ce sceau,
mais de le garder toujours brillant et intact.
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