LA NOUVELLE CRÉATION
ÉTUDE I
“A UN
COMMENCEMENT”
* * *
—
Divers commencements. — La terre était. — Une semaine de création nécessaire
à son agencement. — Durée des jours époques. — Considérations du professeur
Dana au sujet des conjectures incertaines émises par des savants. — La
continuité des espèces réfute la Théorie (ou Hypothèse - Trad.), de
Evolution. — Les pigeons de M. Darwin. — Une hypothèse cosmogonique. —
Témoignages fidèles des professeurs Silliman et Dana. — Le premier
jour-époque de la Création. — Le second. — Le troisième. — Le quatrième. —
Le cinquième. — Le sixième. — L'homme, seigneur de la terre, créé à l'aube
du septième jour-époque. — “Le lieu de rencontre de la géologie et de
l'histoire” d'après Sir J.W Dawson, LL.D. (Doctor of Laws), F.R.S. (Fellow
of the Royal Society). — Le septième jour-époque de la semaine de la
création. — Sa durée. — Son repos. — Son objet et son résultat. — Sa fin
sera le temps du Grand Jubilé céleste et terrestre.
* * *
Nombreux sont les agents de l’Eternel et innombrables les moyens dont il
dispose ainsi qu'en témoigne chaque détail de sa création ; toutefois,
derrière tout cela se retrouvent sa sagesse et sa puissance personnelles
créatrices. Il est le seul Créateur et, comme l’Ecriture l'affirme
[12] “Toute son œuvre est parfaite”. Il
se peut qu'il laisse des anges déchus, des hommes pervers abîmer ou utiliser
à de mauvaises fins son œuvre parfaite. Il nous assure cependant qu'il ne
sera pas toujours toléré que le mal détruise et nuise, et que finalement,
lorsqu'il l'aura jugulé puis détruit, nous discernerons qu'il ne l'a permis
que pour mettre à l'épreuve, examiner, affiner, polir certains êtres
humains, tout en faisant resplendir devant toutes ses créatures
intelligentes sa sainteté propre, son caractère miséricordieux et son plan.
Lorsque dans le livre de la Genèse, nous lisons : “A un commencement Dieu
créa les cieux et la terre” il convient de se souvenir que le
commencement dont il est question n'est pas celui de l'Univers mais, plus
simplement celui de notre planète.
Ce
fut à ce moment-là que “les étoiles du matin éclatèrent en chants
d'allégresse” et que tous les fils angéliques de Dieu “poussèrent des cris
de joie” -- quand le Seigneur fonda la terre, qu'il “fit de la nuée son
vêtement et de l'obscurité ses langes” (Job
38 : 4-11) (*). (*) Comme pour les volumes précédents, nous
nous servons de la version Darby sauf indication contraire – Trad.
La
Bible, cependant, parle d'un commencement antérieur à celui-là, d'un
commencement précédant la création des fils angéliques de Dieu ainsi qu'il
est écrit : “Dans un commencement était la Parole [Logos] et le Logos était
avec le Dieu et le Logos était un dieu. Il était au commencement avec le
Dieu. Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n'a
été fait sans lui” (Jean
1 : 1-3). Voir Diaglott , sous le texte grec ; voir volume V,
chap. 3). L'Eternel (**)(**)Version catholique romaine Crampon : “Yahweh” ;
version anglaise : “Jéhovah”. Versions françaises protestantes : “l'Eternel”
Trad. - étant lui-même de toute éternité n'a pas eu de commencement,
“L'Unique Engendré” détient par rapport à toutes les autres créatures, la
haute distinction d'être “le commencement de la création de Dieu”, “le
premier-né de toute la création” (Apoc.
3 : 14 ;
Col. 1 : 15). D'autres commencements vinrent par la suite à
mesure que furent créés un par un les divers ordres angéliques. Tous ces
commencements appartenaient au passé, de sorte que les armées angéliques
purent en effet exulter lorsque les créations de notre terre décrites en
Genèse, eurent, elles aussi, leur commencement.
[13]
En
examinant avec soin les expressions de la Genèse, nous discernons qu'une
distinction y est faite entre la création des cieux et de la terre (verset
1) et leur organisation ultérieure, et les créations qui
suivirent de la vie végétale et de la vie animale. Ce sont ces opérations
subséquentes qui sont décrites comme étant le travail que Dieu fit au cours
de six époques appelées jours. Le
verset 2 nous apprend que tout au début du commencement du
premier jour de cette semaine de création, la terre était, quoique sans
forme (sans ordre) et vide, désolée, obscure. On doit noter clairement ce
détail important. Si on le saisit, on discerne aussitôt qu'il corrobore les
conclusions actuelles de la géologie, et comme nous serons obligés de
contester les déductions de géologues sur certains points, il est bien que
nous reconnaissions promptement et laissions de côte tout ce qui n'a pas
besoin d'être discuté pour défendre la Bible. La Bible n'apporte aucune
précision sur le temps qui s'est écoulé entre le commencement où Dieu créa
les cieux et la terre et le commencement de la semaine de la création au
cours de laquelle la terre fut rendue habitable pour l'homme. Les géologues
ne sont pas d'accord entre eux sur la durée de cet intervalle. Quelques
extrémistes vont, dans leurs spéculations extravagantes, jusqu'à parler de
millions d'années.
Venons-en à la période de création — à l'agencement, la préparation de nos
cieux et de la terre pour en faire le Paradis de Dieu destiné à devenir la
demeure éternelle de l'homme. Remarquons tout d'abord qu'il n'est déclaré
nulle part que ces “jours” sont des jours de vingt-quatre heures. Nous ne
sommes donc pas obligés de les limiter dans leur durée. Nous trouvons dans
la Bible que le mot jour signifie époque ou période. Le fait que la plupart
du temps ce mot exprime une durée de vingt-quatre heures, ne prouve rien.
N'est-il pas parlé dans la Bible du “jour de la tentation dans le désert” ?
Ce jour, pourtant, dura quarante ans (Psaume
95 : 8-10). Quelquefois, un “Jour” ou un “temps” représente une
période d'un an (Nomb.
14 : 33,34 ;
Ezéch. 4 : 1-8). L'Apôtre affirme de son côté “qu'un jour est,
devant le Seigneur, comme mille ans” (2
Pi. 3 : 8).
Très
certainement ces jours époques ne furent pas des jours solaires, car d'après
le récit, le soleil ne fut visible que le quatrième jour — qu'à la quatrième
époque.
[14]
Bien
que la durée de ces jours-époques ne soit pas indiquée, nous croyons que nos
lecteurs conviendront que nous sommes autorisé à supposer que ce furent des
périodes uniformes, puisqu'elles sont des parties identiques de la seule
semaine de création. Si, donc, nous pouvons obtenir une preuve raisonnable
quant à la durée de l'un de ces jours, nous serons pleinement justifié en
admettant que les autres furent de la même durée. Nous avons acquis une
preuve satisfaisante que l'un de ces “jours” de la création fut une période
de sept mille ans et que, par conséquent, la semaine entière de la création
serait de 7000 x 7 = 49 000 ans. Ce nombre, infime en comparaison de ceux
avancés et supposés par les diverses théories géologiques, est,
croyons-nous, amplement raisonnable pour réaliser ce qui est montré comme
ayant été accompli, c'est-à-dire pour aménager et emplir la terre qui
existait déjà, mais “sans forme (sans ordre) et vide (nue)”.
Parlant des données qu'utilisent les savants pour former leurs conjectures,
et de la méthode de calcul qu'ils emploient, le Prof. Dana dit :
“Une
grande incertitude plane toujours sur tous les calculs effectués pour
déterminer la durée d'une époque à partir de l'épaisseur des formations (ou
couches géologiques - Trad.). Il faut en effet tenir compte du tassement
progressif [affaissement régulier] des terrains. Si l'on tire des
conclusions d'après les estimations de l'épaisseur des alluvions [terre
déposée par les eaux], au cours d'un nombre donné d'années — disons au cours
des 2000 dernières années — cette source de doute affecte le calcul tout
entier à partir de sa base même et le rend presque (sinon complètement) sans
valeur... Lorsqu'on base l'estimation sur la quantité de détritus [fins
résidus] déversés par un fleuve, cette estimation est de plus grande valeur,
mais dans ce cas, il y a là une source de grande incertitude”.
Examinons la question du point de vue de la Bible : nous croyons qu'elle est
la révélation divine. Nous sommes pleinement persuadé que toutes divergences
entre son témoignage [15] et les conjectures
des géologues sont autant d'erreurs de ces derniers dont les philosophies
n'ont pas encore atteint une base ou un développement complètement
scientifique.
Il
n'est pas besoin non plus de supposer que celui qui a écrit la Genèse
connaissait à fond les sujets qu'il rapporte : la durée de ces jours et le
résultat précis [de chacune des créations successives - Trad.] : nous
acceptons le récit de la Genèse comme une partie de la grande révélation
divine — la Bible —, et nous trouvons que son exposé sublime en quelques
phrases se trouve remarquablement corroboré par la plupart des recherches
scientifiques exactes, alors qu'au contraire les “livres religieux” des
païens ne contiennent que des déclarations absurdes sur ce sujet.
Il y
a une sorte de grandeur dans la simplicité de cette première phrase de la
révélation : “Au commencement Dieu créa.” Elle répond à la première question
de la raison : D'ou suis-je venu et à qui dois-je mon origine ? Il est bien
regrettable en vérité que certains des plus brillants esprits de notre
époque de lumière se soient détournés de cette idée d'un Créateur
intelligent pour admettre une force aveugle régie par une loi d'évolution et
de survivance des plus aptes. Hélas ! non seulement cette théorie a
rencontré adhésion générale dans les plus hautes institutions du savoir,
mais graduellement on l'incorpore dans les livres le classe de nos écoles
primaires.
A la
vérité, ils ne sont pas bien nombreux ceux qui sont assez imprudents pour
nier absolument l'existence d'un Créateur. Cependant, même les fervents,
sous l'influence de cette théorie, sapent l'édifice de leur propre foi aussi
bien que celui des autres lorsqu'ils affirment que la création est
simplement le règne de la Loi naturelle. Sans remonter trop loin en arrière,
ils supposent que notre soleil a lancé dans l'espace d'énormes quantités de
gaz qui finirent par se solidifier et formèrent notre terre, puis que, plus
tard, un protoplasme se forma ; une petite larve (un microbe) surgit, ils ne
savent pas comment. Il leur faut bien concéder qu'un pouvoir divin a été
nécessaire pour donner l'impulsion première à ce petit commencement de vie,
mais ils cherchent activement quelque loi naturelle pour expliquer cela
également, de façon à ne plus avoir aucun besoin d'un Dieu-Créateur.
[16]
On
affirme même qu'ils sont sur le point de la découvrir. Ces “savants” songent
à la nature et en parlent comme si elle était Dieu : “ses” œuvres, “ses”
lois, “ses” bienfaits (*), etc., un Dieu aveugle et sourd en vérité ! (*)
Les œuvres, les lois, les bienfaits, etc., de la Nature - Trad.
Ils
prétendent qu'en vertu des lois de la Nature, le protoplasme évolua en
microbe ou en larve ou en ver qui se tortilla, se tordit et se reproduisit
et, ensuite trouvant qu'une queue lui serait utile, en développa une. Plus
tard, un autre ver issu du premier et encore plus intelligent que lui trouva
que des nageoires lui viendraient à point et en produisit. Plus tard encore,
un autre, pourchassé par un de ses semblables affamé, et sautant hors de
l'eau pour lui échapper, eut l'idée que ses nageoires plus développées
seraient des ailes ; il aima le nouveau genre et se tint donc hors de l'eau,
puis il décida que des jambes et des orteils feraient bien son affaire et il
les développa. D'autres membres de la famille “ver” suivirent d'autres
“notions” dont il semble qu'ils aient eu à leur disposition une provision
inépuisable ainsi qu'en témoigne la prodigieuse variété d'animaux qui nous
entoure. Cependant, le moment vint où l'un des descendants du premier ver
parvenu au stade de développement du singe, conçut une idée géniale. Il se
dit : Je supprimerai ma queue, je ne me servirai plus de mes mains en guise
de pieds, je me débarrasserai de mes poils, je me formerai un nez, un front,
un cerveau ayant le sens moral et la capacité de réfléchir. Je porterai un
complet fait par un tailleur, un chapeau haut de forme en soie, je me
nommerai Prof. Darwin, L.L.D., et j'écrirai l'histoire de mon évolution.
Bien
sûr M. Darwin fut un homme capable puisqu'il sut imposer sa théorie à ses
semblables. Néanmoins, le fidèle enfant de Dieu qui a confiance en un
Créateur personnel et qui n'est pas si prompt à mettre de côté la Bible qui
Le révèle, ne tarde pas à discerner le sophisme de la théorie de M. Darwin.
[17]
Il ne
suffit pas en effet que M. Darwin ait remarqué que parmi ses pigeons il lui
était possible de provoquer l'éclosion de jeunes présentant certaines
particularités : plumes aux pattes, huppes, en forme de couronnes sur la
tête, gorges proéminentes, etc. D'autres que lui s'étaient livrés à des
expériences analogues sur des volailles, des chiens, des chevaux etc. Des
horticulteurs avaient aussi fait des expériences sur des fleurs et des
arbustes, etc. et obtenu des résultats semblables. Ce qu'il avait de nouveau
chez M. Darwin — c'était la théorie d'après laquelle toutes les formes de
vie ont évolué à partir d'un même commencement (ou d'un commencement
commun — Trad.).
Or,
les expériences de M. Darwin avec ses pigeons, tout comme celles d'autres
éleveurs fantaisistes, n'ont fait que confirmer la déclaration biblique
d'après laquelle Dieu a fait chaque créature selon son espèce. Il y a de
prodigieuses possibilités de variétés dans chaque espèce, mais on ne peut
mélanger des espèces ni former de nouvelles espèces. L'hybridation n'est
possible qu'entre espèces voisines et chacun sait que la nouvelle espèce
ainsi formée n'est pas apte à se reproduire. En outre, M. Darwin doit avoir
remarqué, comme d'autres expérimentateurs l'ont fait, que ses pigeons
“phénomènes” devaient être rigoureusement tenus à l'écart des autres de leur
espèce sous peine de les voir perdre rapidement leurs particularités.
Cependant, dans la nature, nous voyons les diverses espèces, chacune “selon
son espèce”, entièrement séparées les unes des autres et tenues séparées
sans aucune clôture artificielle, etc., — tenues séparées par la loi de leur
Créateur. En tant que croyants en un Créateur personnel, nous pouvons être
certains que la spéculation humaine est passée à côté de la vérité dans la
proportion où elle a ignoré notre Dieu, sa sagesse et sa puissance exposées
dans la Genèse.
Il
n'est peut-être rien, qui ait fait plus pour obscurcir et saper la foi en un
Dieu Créateur et au récit de la Genèse comme [18]
révélation, que l'idée d'après laquelle les jours époques du premier livre
de la Bible auraient été des jours de vingt-quatre heures. Les diverses
couches stratifiées de roche, et de limons prouvent sans conteste, que de
longues périodes furent nécessaires pour aboutir aux changements
considérables qu'elles accusent. Aussi, lorsque nous avons compris que la
Bible enseigne qu’un jour biblique est une ère ou époque, tout s'éclaire :
le témoignage des roches géologiques vient confirmer exactement l'exposé de
la Bible, notre foi s'en trouve grandement affermie ; nous sentons que cette
foi n'est pas plus liée à nos conceptions personnelles qu'à celles d'autres
hommes, mais qu'elle repose sur la Parole du Créateur abondamment attestée
par la nature elle-même.
UNE HYPOTHÈSE COSMOGONIQUE
Pour
aider certains de nos lecteurs, nous allons exposer brièvement l'une des
conceptions formulées à propos de la période de la Création, et connue sous
le nom de “Théorie de Vail” ou “Théorie de la voûte” qui intéresse
spécialement l'auteur. Nous tacherons, par la suite, de découvrir l'harmonie
qui existe entre cette hypothèse et le compte rendu de
Genèse 1 : 1 à 2 : 3 .
Et
tout d'abord, commençons par la condition indiquée en
Genèse 1 : 2 ; “La terre était” désolée, vide, ténébreuse.
L'homme sage n'essaiera pas de deviner ce que Dieu n'a pas révélé sur la
manière dont il a procédé pour rassembler les atomes de la terre. Ce qui
n'est pas révélé appartient à Dieu et il est prudent d'attendre patiemment
ce qu'il dévoilera par la suite quand le moment sera venu. Armé du pic et de
la pelle, l'homme à l’œil scrutateur a trouvé que la croûte terrestre est
formée de diverses couches ou strates superposées, toutes témoignant
qu'elles furent jadis malléables et humides, sauf les roches primitives sur
lesquelles ces couches, ou strates, sont construites avec plus ou moins de
régularité. Ces roches de base indiquent clairement qu'elles furent jadis
malléables et fluides à cause d'une chaleur intense. Les savants sont même
généralement d'accord pour affirmer que, à peu de profondeur sous la
“croûte” terrestre, la terre est encore brûlante et en état de fusion.
[19]
Ces
roches primitives ou ignées (granit, basalte, etc.) doivent avoir été, à un
certain moment, portées à une température si élevée que tous les éléments
combustibles qu'elles contenaient ont dû être brûlés. Et puisque ces roches
de profondeur constituent la partie inférieure de l'écorce terrestre, nous
avons toute raison de penser qu'il fut un temps où la terre entière était
une masse d'un blanc incandescent. A ce moment, l'eau et les minéraux (qu'on
trouve maintenant dans les couches supérieures, ou strates, déposées dans
l'eau, doivent avoir été changés à l'état gazeux et ont entouré la terre
d'une voûte impénétrable atteignant des kilomètres d'épaisseur dans toutes
les directions. La rotation de la terre sur son axe doit avoir imprimé à
cette masse gazeuse un mouvement semblable en même temps qu'elle la
concentrait plus particulièrement dans la région de l'équateur. A mesure que
la terre se refroidissait, la température de cette masse gazeuse allait
aussi en diminuant et ses éléments constitutifs passaient de l'état gazeux à
l'état solide et liquide, les minéraux plus lourds gravitant en strates vers
le bas. A cette phase de sa formation, la terre devait probablement
ressembler à la façon dont se présente actuellement la planète Saturne
entourée de ses “anneaux”.
Tandis que le refroidissement s'accentuait, ces anneaux, séparés et plus ou
moins éloignés les uns des autres acquirent un mouvement de rotation
différent de celui de la terre et gravitèrent ainsi de plus en plus près
d'elle. L'un après l'autre, ils furent précipités sur la surface de la
terre. Après la formation du “firmament” ou “étendue” ou “atmosphère”, ces
déluges provenant des “anneaux” qui descendaient, atteignirent naturellement
la terre à partir des deux pôles, points les plus distants de l'équateur,
points ou la force centrifuge se fait le moins sentir en opposition à la
région de l'équateur où elle atteint son maximum.
[20]
Le
brisement de ces “anneaux”, à de longs intervalles, provoqua de nombreux
déluges et accumula couches stratifiées après couches stratifiées à la
surface de la terre. L'afflux des eaux des pôles vers l'équateur dispersa
inégalement les sables siliceux, les limons ou alluvions et les minéraux.
Ces eaux, fortement minéralisées, couvraient ainsi toute la surface de la
terre exactement comme cela est décrit au début du récit de la Genèse.
Au
cours de chacun de ces longs “jours” de sept mille ans, un certain travail
se développa ainsi que le relate Genèse. Il est possible que chacun d'eux se
termina par un déluge apportant des changements radicaux et préparant la
voie à d'autres étapes de création et de préparation pour l'homme. Cette
théorie de Vail avance que le dernier de ces “anneaux” n'était formé que par
de l'eau ne contenant ni impuretés ni minéraux en dissolution, une eau pure.
Ce dernier “anneau” ne s'était pas encore rompu ni abattu sur la terre
lorsque Adam fut créé, mais entourait complètement notre planète tel un
voile translucide au-dessus de l'atmosphère. Il servait, comme le fait le
verre blanchi d'une serre, à égaliser la température en sorte que le climat
aux pôles devait être très peu différent (s'il l'était) de l'équateur. Dans
de telles conditions, les plantes tropicales poussaient partout comme le
montre la géologie. Les orages, qui résultent des changements rapides de la
température devaient être inconnus à cette époque et, pour des raisons
analogues, il ne devait pas pleuvoir.
Le
récit des Écritures s'accorde avec ces données, disant qu'il n'y eut pas de
pluie avant le déluge, que la végétation était arrosée par une vapeur
s'élevant de la terre, autrement dit que le climat était celui d'une serre
chaude et humide (Genèse
2 : 5,6). Après le déluge qui survint au temps de Noé, de
grandes modifications s'opérèrent et en particulier une diminution
importante de la durée de la vie humaine.
[21]
Lorsque se rompit le voile d'eau en suspension dans l'air, la condition de
serre chaude cessa : la région de l'équateur, la ligne imaginaire suivie par
le soleil, devint plus chaude, en même temps qu'aux pôles le changement dut
être terrible, une transition presque instantanée de la température d'une
serre chaude à celle du froid polaire.
On a
trouvé, dans la région arctique, des preuves de ce refroidissement subit de
la température. Deux mastodontes complets ont été retrouvés enveloppés
complètement d'une glace solide et claire qui a dû les surprendre et les
geler sur le champ. On a trouvé aussi des tonnes de défenses d'éléphants
dans les mêmes plaines gelées de la Sibérie qui n’est pas précisément un
lieu d'habitat rêvé pour les éléphants et les mastodontes, etc. Dans la même
contrée et toujours dans, la glace, on a également retrouvé une antilope.
Mais ce qui montre que l'effet de surprise a dû être immédiat, c'est qu'on a
trouvé dans l’estomac de l'animal de l'herbe non digérée, de l'herbe qui
venait d'être mangée par la bête quelques instants seulement avant d'être
gelée à mort — et cela dans un pays où à l'heure actuelle, aucune herbe ne
peut pousser.
Cette
soudaine chute torrentielle d'eau — cette rupture soudaine de l'enveloppe
qui maintenait l'équilibre entre la chaleur de la terre et celle du soleil —
produisit les immenses champs de glace et les banquises des régions polaires
desquels se détachent chaque année des centaines d'icebergs flottant jusque
vers l'équateur. Pour autant qu'on puisse en juger, tel a été le processus
pendant des siècles pour aller maintenant en diminuant. A ce stade nous en
sommes à l'époque glaciaire des géologues lorsque d'énormes icebergs portés
par des courants rapides, creusèrent de profondes crevasses, à travers
l'Amérique du Nord et qu'on peut encore observer dans les collines ;
l'Europe du nord-ouest porte le même témoignage dans les siennes. Cependant,
il n'en a pas été de même dans l'Europe du sud-est, en Arménie et dans les
pays limitrophes — [22] le berceau de notre
race, là où l'arche fut également construite, et près duquel, sur le Mont
Ararat, elle se posa finalement. D'après les professeurs Wright et Sir T.W.
Dawson L.L.D., FRS. et d'autres géologues, toutes ces contrées de l'Arabie
auraient été l'objet d'un affaissement général du sol suivi d'un relèvement
de celui-ci. Il semblerait que ce témoignage implique que l'arche ait flotté
dans un remous relativement calme par rapport à la ruée générale des eaux.
C'est ce que paraissent indiquer les couches de sédiments extrêmement
épaisses que l’on retrouve dans toute cette contrée. Il est évident que
toute la terre fut submergée par les eaux arrivant des pôles Nord et Sud,
tandis que le berceau de la race fut d'abord le siège d'une dépression
suivie au moment convenable d'un relèvement de terrain. Voici ce qu'a écrit
sur cette question le Prof. G.F. Wright, géologue bien connu du collège
d'Oberlin (O.) tel que le journal de New-York en date du 30 mars 1901 l'a
publié.
CONFIRMATION DU DÉLUGE
“Le
Prof. George Frédéric Wright, du Collège d'Oberlin, bien connu pour ses
travaux en géologie, est rentré d'un voyage en Europe. Il est l'auteur des
“Glaciers de l'Amérique du Nord” et d'autres traités de géologie se
rapportant à l'époque glaciaire. Il vient d'achever un voyage d'étude, au
cours, duquel il s’est surtout préoccupé d’examiner certaines formations
géologiques et de relever des indices en particulier en Sibérie, bien que
ses explorations l'aient conduit dans d'autres parties de l’Asie et en
Afrique.
Le
but principal du voyage du Professeur Wright était de répondre, si possible,
à une question très controversée entre géologues, savoir si la Sibérie avait
été, à l'époque glaciaire, recouverte de glaces tout comme l'Amérique du
Nord et des parties de l'Europe.
“De
très nombreux géologues, y compris bon nombre d'éminents savants russes,
croient que la Sibérie était recouverte de glace.”
[23]
“Comme résultat de ses études actuelles, le Prof. Wright croit, au
contraire, qu'aux temps très reculés où l'Amérique du Nord était couverte de
glace, la Sibérie était couverte d'eau.”
“Or,
l'eau et la glace furent pratiquement des moments du déluge biblique.”
“Lisez d'abord un condensé de la description du déluge d'après la Genèse.”
“Et
le déluge fut sur la terre quarante jours ; et les eaux crûrent et
soulevèrent l'arche, et elle fut élevée au-dessus de la terre.”
“Et,
les eaux se renforcèrent et crûrent beaucoup, sur la terre ; et toutes les
hautes montagnes qui sont sous tous les cieux furent couvertes.”
“Tout
ce qui avait le souffle de vie dans ses narines, de tout ce qui était sur la
terre sèche, mourut... Il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans
l'arche.”
“Les
eaux se renforcèrent sur la terre, cent cinquante jours”
Genèse 7 : 17-24 .
Écoutez maintenant ce que dit le Prof. Wright : “Je n'ai trouvé aucune trace
du phénomène glaciaire au sud du 56e parallèle. Je ne suis pas allé plus au
nord ; mais d'après d'autres choses, je suis convaincu que, là, le pays fut
couvert de glace comme le fut l'Amérique où l'on en trouve des traces
jusqu'à la latitude de New-York.”
“Nous
n'avons pu relever d'indication accusant un affaissement étendu de toute
cette région comme ici par exemple.”
“A
Trébizonde, sur les bords de la Mer Noire on relève la preuve d'une
dépression d'environ 210 mètres comme l'indiquent certaines couches de sable
sur les collines.”
“Ce
fut au centre du Turkestan que les eaux atteignirent leur plus grande
hauteur puisque là nous retrouvons les mêmes couches de sable à plus de 600
mètres au-dessus du niveau de la mer.”
[24]
“La
partie sud de la Russie est recouverte du même dépôt de terre noire que nous
trouvons au Turkestan.”
“Il
existe d'autres preuves encore que les eaux ont autrefois recouvert cette
partie du globe. En particulier, la présence de phoques dans le lac Baïkal
(Sibérie) situé à 480 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les phoques que
nous y avons trouvés sont de la même espèce que ceux qu'on rencontre dans
l'Arctique et qu'on retrouve aussi dans la Mer Caspienne.”
“La
seule hypothèse qui s'impose donc est que ces phoques sont restés pris
lorsque les eaux se sont retirées. La découverte la plus sensationnelle de
toutes fut petit-être celle qui fut faite à Kiev sur le Dniepr où l'on
retrouva des outils de pierre 16 mètres au-dessous du dépôt de terre noire
ce qui montre que l'eau y vint après la création de l'homme.”
“Ceci
nous a donc permis de déterminer l'époque où cette dépression a eu lieu.
Après que l'homme eut paru dans cette partie du globe, il s'est produit un
affaissement de 250 mètres à Trébizonde, tandis que dans le Turkestan du sud
des eaux montèrent jusqu'à plus de 600 mètres. Les outils trouvés étaient du
même genre que ceux découverts en Amérique du Nord avant la période
glaciaire ce qui semble établir que la dépression se produisit là quand
l'avalanche de glace arrivait ici.”
“En
fait, c'était pratiquement le déluge.”
Connaissant la fin dès le commencement, l'Eternel plaça l'homme sur la terre
en temps opportun. Le dernier des anneaux s'abattit au temps convenable en
un déluge qui détruisit la race perverse aux jours de Noé et fut le point de
départ de notre économie actuelle connue dans les Écritures sous le nom de :
“présent monde mauvais”. La disparition de cette gaine d'eau qui entourait
la terre, non seulement introduisit les saisons très différentes de l'été et
de l'hiver et rendit possibles les violentes tempêtes, mais l'arc-en-ciel
put aussi paraître.
[25]
On ne
l'aperçut en effet pour la première fois qu'après le déluge, puisque,
auparavant, les rayons directs du soleil ne pouvant pas pénétrer la voûte,
ne pouvaient former d'arc-en-ciel. —
Genèse 9 : 12-17 .
Depuis que nous avons écrit ce qui précède, nous avons relevé dans la revue
“Scientific American” la lettre suivante du Prof. Vail lui-même :
“A PROPOS DU MAMMOUTH GELÉ”
“A Monsieur le Rédacteur du
“Scientific American”
“J'ai
lu avec grand intérêt dans votre numéro du 12 avril la note concernant la
découverte récente, par le Docteur Herz, du corps d'un mammouth pris dans
les glaces en Sibérie orientale. Cette découverte est, à mon sens, plus
qu'une “pierre de Rosette” (*) sur le sentier du géologue Elle constitue le
témoignage le plus convaincant à l'appui du l'hypothèse suivante : toutes
les époques glaciaires et tous les déluges que la terre ait jamais vus,
furent provoqués par l'abaissement progressif et successif des premières
vapeurs de la terre qui demeuraient autour de notre planète, comme des
nuages vaporeux demeurent actuellement autour des planètes Jupiter et
Saturne.”
(*)Pierre trouvée au cours de l'expédition de Bonaparte en Egypte, et qui
permit à J. François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens -
Trad.
“Permettez-moi de suggérer à mes collègues géologues que les restes des
vapeurs d'eau terrestre peuvent avoir tourné autour de la terre, comme la
voûte de la planète Jupiter, et cela jusqu'à des époques géologiques très
récentes. Ces vapeurs doivent s'être condensées plus particulièrement au
niveau des régions polaires en raison d'une résistance moindre et d'une
attraction plus grande s'y exerçant, et cela très certainement sous forme
d'immenses avalanches de neiges tellurio-cosmiques. Une voûte comme
celle-là, véritable toit du monde, doit avoir tempéré le climat jusqu'aux
pôles et procuré ainsi des pâturages au mammouth et à ses congénères de la
région arctique, faisant de cette partie du globe une terre de serre sous un
toit de serre.”
[26]
Si
l'on admet ceci, il faut conclure aux proportions énormes et à l'efficacité
des avalanches qui s'abattirent de la voûte et désolèrent un monde exubérant
de vie. Il semble que le mammouth du Dr Herz (comme pour beaucoup d'autres
retrouvés dans la glace et ayant encore de l'herbe non digérée dans
l'estomac) prouve qu'il fut soudainement surpris par une chute écrasante de
neige. Dans ce cas, la présence d'herbe non encore mâchée dans la bouche
établit sans équivoque que l'animal a été frappé à mort dans un tombeau de
neige. Si cela est admis, nous avons là ce qui peut avoir été une source
tout à fait possible de neiges glaciaires, et nous pouvons avec joie mettre
de côté l'idée peu philosophique que la terre se serait refroidie afin
d'avoir son manteau de neige, alors qu'au contraire les neiges s'abattirent
sur elle provoquant son refroidissement.
“Au
temps où la terre était encore une masse fluide incandescente, l'eau des
océans devait exister sous forme de vapeurs très haut dans le ciel ainsi
qu'une quantité incommensurable de minéraux et de métaux à l'état de
sublimation. Si nous admettons que ces vapeurs formèrent un système
d'anneaux qui reprirent contact avec la terre au cours des âges, certains
d'entre eux, alors même que l'homme avait déjà paru, nous pouvons expliquer
beaucoup de choses demeurées à ce jour obscures et mystérieuses.”
“Déjà, en 1874, j'ai exposé quelques-unes de ces idées sous forme de
brochure, et c'est dans l'espoir que les penseurs de ce vingtième siècle
voudront bien les examiner que je rappelle ici la “Théorie de la Voûte”.
Isaac N. Vail.”
LA SEMAINE DE LA CRÉATION
Avec
cette vue générale de la création présente à l'esprit, tournons-nous
maintenant vers le récit de la Genèse et essayons de le mettre en accord
avec ces hypothèses. Et tout d'abord, remarquons que la Semaine de la
Création comporte quatre parties :
(1)
Deux jours ou époques (d'après nos calculs 2 fois 7 000 ans soit 14 000 ans)
furent employés à préparer la terre pour la vie animale.
[27]
(2)
Les deux jours suivants ou époques (soit 2 fois 7 000 ans = 14000 ans
également) furent employés pour produire la végétation et les formes
inférieures de la vie (coquillages, etc.) et déposer le calcaire, le charbon
et d'autres minéraux.
(3)
Les deux jours-époques, suivants (encore 7 000 x 2 = 14 000 ans de plus
selon nos calculs) virent apparaître des êtres vivants qui se meuvent (dans
la mer et sur la terre), la végétation, etc. continuant à se développer, le
tout préparant l'introduction de l'homme, l'image terrestre de son Créateur,
“couronne de gloire et d'honneur”, pour être le roi de la terre.
(4)
La création de l'homme, l'acte final, eut lieu à la fin du sixième jour ou
époque, et au commencement du septième, selon qu'il est écrit “Et Dieu eut
achevé au septième jour son œuvre qu'il fit et il se reposa”.
DEUX TÉMOIGNAGES FIDÈLES
Le
professeur Silliman déclare :
“Chaque aspect important de la planète dans sa structure correspond à
l'ordre des événements rapportés dans l'histoire sacrée... Cette histoire
[la Bible] fournit une explication d'importance égale à celle de la
philosophie et de la religion et nous trouvons dans la planète elle-même la
preuve que le récit [de la Bible] est vrai.”
A
propos de l'exposé de la création d'après la Genèse, le Prof. Dana déclare :
“Dans
cette succession, nous n'observons pas simplement un ordre dans les
événements semblable à celui que nous fournit la science, mais il y a dans
cet arrangement [ou disposition Trad.] une organisation et une prophétie à
longue portée qu'aucune philosophie n'aurait pu atteindre, même en ayant été
mise au courant des faits.”
Plus
loin, il ajoute :
“Aucun esprit humain ne fut témoin des événements, et personne, à cette
aurore du monde, à moins d'être doté d'une [28]
intelligence supra-humaine, n'aurait pu concevoir un tel plan ni n'aurait
placé la création du soleil, source de lumière pour la terre, si longtemps
après la création de la lumière, au quatrième jour, et ce qui est également
singulier entre la création des plantes et celle des animaux alors que cette
lumière solaire est d'importance vitale aux unes comme aux autres. Personne
n'aurait pu atteindre aux profondeurs de la philosophie qui se dégage du
plan tout entier.”
LE PREMIER JOUR-ÉPOQUE DE LA
CRÉATION
Et
l'esprit de Dieu planait (*) sur la face des eaux. Et Dieu dit : Que la
lumière soit ! Et la lumière fut.
[(*)
Cr., Seg., Martin “se mouvait” (voir Note Cr.) ; Zadoc Kahn “planait”
Maredsous : id. ; Ref. Concordance Strong 7 363 (racine primitive :
“couver”) ]
La
nature et la cause physique de la lumière elle-même ne sont encore
qu'imparfaitement connues. On n'a pu encore [écrit en 1904 (copyright) -
Trad.] apporter de solution vraiment satisfaisante à la question : Qu'est-ce
que la lumière ? (**) (**)
Voir
Volume 2 “Création”, Chap. VI - Trad, Nous savons cependant qu'elle est
essentielle à toute la nature. Nous ne sommes donc pas surpris de la trouver
à l'origine de l'activité divine lorsque celle-ci commença à œuvrer sur la
terre désolée et nue afin de la préparer pour l'homme. La nature de
l’énergie divine que représente le mot “ couvait ”, paraît avoir été un
principe vitalisateur (“vitalizing”), peut-être des forces électriques
lumineuses comme les aurores boréales ou lumières polaires. Il est également
possible que l'énergie ait précipité quelques-uns des lourds anneaux
composés d'eau et de minéraux, en sorte qu'on put commencer à distinguer la
lumière et l'obscurité, le jour et la nuit sans toutefois pouvoir discerner
encore ni les étoiles ni la lune ni le soleil à travers les lourds anneaux,
ou sortes de “maillots” qui entouraient encore la terre.
[29]
“Et
il y eut soir, Il y eut matin — premier jour”. comme pour les jours solaires
hébreux, il en fut ainsi pour ces jours-époques, le soir vint d'abord,
accomplissant graduellement le dessein divin jusqu'à son achèvement, puis un
autre jour de 7 000 ans, assigné à une autre œuvre commencerait obscurément
et progresserait jusqu'à son achèvement. Cette période (ou ce “jour”), la
science la qualifie de période Azoïque, ou sans vie.
LE SECOND JOUR-ÉPOQUE- DE LA
CRÉATION
Et
Dieu dit : Qu'il y ait une étendue [firmament atmosphère] entre les eaux, et
qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux. Et Dieu fit l'étendue, et sépara
les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au dessus
de l’étendue. Et Dieu appela l'étendue [ firmament ou atmosphère] Cieux.
Ce
second jour-époque de 7 000 ans fut entièrement consacré à la formation
d’une atmosphère. Celle-ci, selon toute probabilité, se développa d'une
manière parfaitement naturelle comme le font la plupart des œuvres
merveilleuses de Dieu, bien qu'elles n'en soient pas moins des œuvres qu'il
a conçues, ordonnées, créées. La chute de l' “anneau” d'eau et de minéraux
permit à la lumière d'arriver à la terre au cours du premier jour-époque.
Cet “anneau” entrant en contact avec la terre encore chauffée et recouverte
d'eaux bouillantes et fumantes, produisit divers gaz qui, en s'élevant,
formèrent une masse gazeuse, ou firmament, ou atmosphère, tout autour de la
terre, tendant à retenir vers le haut les eaux des “anneaux” encore
existants. Ce “jour” pour autant que les Écritures l'indiquent,
appartiendrait aussi à la période azoïque où la vie est absente.
Cependant, la géologie conteste cela, en prétendant que les roches formées à
cette époque portent la trace de l'existence de vers et d'immenses quantités
de coquillages ainsi qu'en témoignent les énormes bancs de calcaires.
[30]
Les
géologues appellent cela l'Age paléozoïque des premières formes de la vie,
la période silurienne. Ceci n'est pas en contradiction avec le récit
biblique qui ne tient tout simplement pas compte de ces formes inférieures
de la vie.
Et il
y eut soir, et il y eut matin : le second jour s'acheva sur la réalisation
complète de la volonté divine de séparer par une atmosphère les eaux
constituant les nuages et les vapeurs, etc. des eaux recouvrant la surface
de la terre.
LE TROISIÈME JOUR-ÉPOQUE DE LA
CRÉATION
Et
Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous des cieux se rassemblent en un
lieu et que le sec paraisse. Et il fut ainsi. Et Dieu appela le sec Terre,
et le rassemblement des eaux Mers. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu
dit : Que la terre produise l'herbe, la plante portant de la semence,
l'arbre fruitier produisant du fruit selon son espèce, avant sa semence en
soi sur la terre. Et il fut ainsi.
La
géologie confirme pleinement ce récit. Elle nous fait remarquer que la
croûte terrestre se refroidissant, le poids des eaux tendait à la faire se
crevasser, se boursoufler, se plisser. Certaines parties s'affaissant
formèrent des dépressions et devinrent les profondeurs des mers ; d'autres
parties furent soulevées de force et constituèrent des chaînes de montagnes,
non pas soudainement, mais d'une manière graduelle, une chaîne surgissant
après une autre. Nous ne devons pas supposer que tous ces changements eurent
lieu dans les sept mille ans de ce troisième jour-époque, mais plutôt qu'ils
commencèrent nécessairement à ce moment pour préparer la végétation. Il est
évident que la géologie a raison lorsqu'elle affirme que certaines grandes
modifications de cette nature sont comparativement de date récente.
[31]
Même
depuis un siècle nous avons eu de petits exemples de cette puissance et nous
ne serions pas surpris si, au cours des prochaines années, il se produisait
d'autres secousses de la nature, car nous vivons une époque de transition, à
l'aurore de l'Age millénaire, pour lequel des changements de conditions sont
l’indispensable.
A
mesure que les eaux s'écoulèrent dans les mers, la végétation s'entendit —
chaque plante selon son espèce portant sa graine destinée à assurer la
reproduction de son espèce seulement. Cette règle est si rigoureusement
établie par les lois du Créateur que, en horticulture, bien qu'on puisse
créer et porter à la perfection de superbes variétés, on ne peut cependant
arriver à modifier l'espèce. Les différentes familles de plantes, ne se
mélangeront, ne fusionneront pas plus que les diverses familles d'animaux.
Ceci témoige non seulement d'un Créateur, mais d'un Créateur intelligent.
La
géologie reconnaît que la végétation a précédé l'apparition des formes plus
élevées de la vie animale. Elle reconnaît également qu'à cette époque la
végétation fut extrêmement exubérante, que des mousses, des fougères et des
vignes atteignaient alors des dimensions considérables et croissaient plus
rapidement que maintenant, parce que l'atmosphère était extrêmement chargée
en gaz carbonique et en azote qu'elle ne l'est de nos jours ce qui explique
pourquoi des animaux qui respirent n'auraient pas pu vivre alors. Les
plantes qui mesurent actuellement quelques centimètres seulement dans nos
contrées et à peine un mètre même à l'équateur, atteignaient alors des
hauteurs de douze à vingt-quatre mètres avec parfois des troncs de soixante
à quatre vingt dix centimètres de diamètre ainsi qu'en font foi les
fossiles. Sous les conditions qui doivent avoir caractérisé cette époque,
leur croissance a dû non seulement atteindre des proportions énormes mais
encore avoir été très rapide.
C'est
à cette période, prétendent les géologues, que nos gisements de houille se
sont formés : les plantes et les mousses, ayant une grande affinité pour le
gaz carbonique, mirent en réserve le carbone constituant le charbon,
[32] préparant ainsi elles-mêmes nos gisements
actuels de houille, tout en purifiant l'atmosphère en vue de la vie animale
des jours-époques à venir. Ces immenses tourbières et lits de mousses furent
à leur tour recouverts de sable, d'argile, etc., bouleversés par de nouveaux
soulèvements et de nouveaux affaissements de l'écorce terrestre, submergés
par les vagues des marées et par d'autres “anneaux” d'eau venant à se rompre
et à se précipiter sur la terre. En fait, le même processus a dû souvent se
reproduire aussi, car nous trouvons des couches de houille séparées par
diverses strates d'argile, de sable, de calcaire, etc.
Et il
y eut un soir, et il y eut un matin, le troisième jour époque de 7 000 ans
accomplit sa part de préparation du monde suivant le dessein de Dieu. Les
géologues appellent cette période le Carboniférien en raison de ses
gisements de charbon, de pétrole, etc.
LE QUATRIÈME JOUR-ÉPOQUE DE LA
CRÉATION
Et
Dieu dit : Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue des cieux [le
firmament, l'atmosphère] pour séparer le jour d'avec la nuit, et qu'ils
soient pour signes et pour saisons [déterminées] et pour jours et pour
années ; et qu'ils soient pour luminaires dans l'étendue des cieux pour
donner de la lumière sur la terre. Et il fut ainsi. Et Dieu fit [briller —
il s'agit d'un verbe différent de celui qui signifie créer] les deux grands
luminaires, le grand luminaire pour dominer sur le jour [pour indiquer le
jour] et le petit luminaire pour dominer sur la nuit ; et les étoiles.
Les
travaux commencés dans un jour-époque se poursuivaient dans le jour-époque
suivant. Il nous parait raisonnable de supposer que la lumière du premier
jour devint de plus en plus distincte durant les deux jours suivants, à
mesure que, anneau après anneau, les eaux situées au-dessus du firmament (ou
atmosphère) rejoignaient celles qui étaient déjà à la surface du globe.
[33]
Ainsi, vers le quatrième jour-époque on pouvait apercevoir le soleil, la
lune et les étoiles — non pas aussi nettement qu'aujourd'hui, par un beau
temps clair, après qu'au déluge de Noé, le dernier “anneau” se fût rompu et
fût précipité sur la terre mais assez distinctement quand même, comme au
travers d'un voile de vapeur d'eau, comme maintenant par un temps de brume
ou de brouillard. Depuis longtemps, le soleil, la lune et les étoiles
éclairaient le voile extérieur de la terre. Maintenant, le moment était venu
de rendre ces lumières visibles au firmament, de laisser devenir plus
distincts les jours marqués auparavant par une lumière grisâtre et blafarde
comme nous voyons certains matins pluvieux où le soleil, la lune et les
étoiles sont cachés par des nuages. Ainsi par sa course, l'astre du jour
pourrait-il indiquer les moments du jour pour l'homme et la bête lorsqu'ils
seraient créés, et en attendant, commencer à oxygéner l'air pour le rendre
respirable aux animaux à respiration. Plus tard, au cours de ce même jour de
7 000 ans, la lune et les étoiles parurent à leur tour pour influencer les
marées et servir à indiquer le moment de la nuit pour la commodité de
l'homme.
Nous
ne devons pas supposer que le développement de la vie végétale cessa pendant
le quatrième jour, mais plutôt qu'il alla en s'intensifiant, l'influence
accrue du soleil et de la lune contribuant à produire encore d'autres
variétés de plantes, d'arbustes et d'arbres. La géologie indique aussi des
progrès à cette période : des insectes, des mollusques, des crabes etc. On
retrouve des empreintes de poissons arêtes et écailles — également dans les
couches de houille. Mais tout cela n'apporte aucune contradiction. Il est
bien évident en effet, que les couches de charbon continuèrent à se former
après le troisième jour et à se prolonger jusque dans l'époque appelée
Reptilienne. Ce “jour” correspond surtout à ce que la géologie désigne sous
le nom des “Trias”. “Et il y eut soir, et il y eut matin” — le quatrième
jour de sept mille ans, soit 28 000 ans depuis le début de cette œuvre,
s'achevait, témoin d'un grand progrès dans la préparation de la terre pour
l'homme.
[34]
LE CINQUIÈME JOUR-ÉPOQUE DE LA
CRÉATION
Et
Dieu dit : Que les eaux fourmillent d'une pullulation d'êtres (*) vivants,
et que les oiseaux volent au-dessus de la terre devant l'étendue des cieux.
Et Dieu créa les grands animaux des eaux (**), et tout être vivant qui se
meut dont les eaux four- -millent, selon leurs ESPECES, et tout oiseau ailé
selon son ESPÈCE. Et Dieu vit que cela était bon. (*) Note Darby :
“hébreu [nephesh] : âme, ici et
vers. 21, 24 et
2 : 19” - Trad.
(**) Ou monstres marins - Trad. Note D. : “ailleurs aussi : serpents,
crocodiles”.
La
profusion de vie qu'on trouve de nos jours dans les eaux chaudes des mers du
sud permet d'imaginer ce que fut la prolifération des créatures vivantes (de
la méduse à la baleine) dans les eaux chaudes des océans de la terre. Les
reptiles (amphibies), vivant en partie dans l'eau et en partie sur la terre,
appartiennent à cette époque. Alors les îles et les continents actuels
apparaissaient graduellement, puis disparaissaient parfois, tantôt recevant
de nouveaux déluges d'anneaux plus ou moins importants se rompant encore,
tantôt lavés par les vagues de la marée. Il n'est pas étonnant qu'on trouve
des restes de coquillages, etc., même sur les montagnes les plus élevées. Il
n'est pas étonnant non plus que les immenses couches de calcaire qu'on
rencontre dans toutes les parties du monde soient parfois appelées
“Cimetières de coquillages” parce qu'elles sont formées presque
exclusivement de coquillages conglomérés. Quel fourmillement doit avoir
représenté la reproduction intensive de ces inimaginables trillons de
petites créatures naissant et mourant en abandonnant leurs imperceptibles
coquilles ! Nous lisons que Dieu les bénit en favorisant leur
multiplication. Oui, même une existence si inférieure et si éphémère est une
faveur, une bénédiction.
N'allons pas au-delà des affirmations scripturales. La Bible n'affirme pas
que Dieu créa séparément et individuellement les myriades d'espèces de
poissons et de reptiles. Elle dit simplement que l'influence (l'esprit) de
Dieu, couvait au-dessus des eaux et, selon le dessein divin, rendait
celles-ci fécondes, en sorte que la mer produisait ses créatures de diverses
espèces.
[35]
Rien
de précis n'est dit à ce sujet. Une espèce peut, sous des conditions
différentes s'être développée et en avoir constitué une autre, ou même,
partant du même protoplasme original des ordres différents peuvent avoir été
formés sous des conditions différentes. Aucun humain ne le sait, et il est
peu sage d'être dogmatique sur ce sujet. Il ne nous appartient pas de
contester que même le protoplasme du limon paléozoïque ait pu ou n'ait pu se
former sous une action chimique exercée par les eaux marines très riches en
minéraux. Ce que nous prétendons, par contre, c'est que tout ce qui est venu
à l'existence a été le résultat d'intentions ou de dispositions prises par
Dieu, et par conséquent fut de création divine, quels que fussent les moyens
et les agents utilisés. Et nous affirmons que ceci est démontré tant par les
faits de la nature que par les déclarations de la Genèse : de quelque
manière qu'aient été produites les créatures de la mer, elles furent amenées
à la condition où chacune se trouve fixée, de sa propre espèce. Telle est
l’œuvre de Dieu, quels qu'aient été les moyens employés.
Ce
jour, ou époque, correspond très bien à “l'ère des reptiles” des savants. Et
il y eut soir, et il y eut matin cinquième jour — soit 35 000 ans depuis le
début de cette œuvre de préparation de la terre pour en faire la demeure de
l'homme et son royaume.
LE SIXIÈME JOUR-ÉPOQUE DE LA
CRÉATION
Et
Dieu dit : Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, le
bétail, et [ tout ] ce qui rampe, et les bêtes de la terre selon leur
espèce. Et il fut ainsi. Et Dieu fit les bêtes de la terre selon leur espèce
et le bétail selon son espèce, et tous reptiles du sol selon leur espèce. Et
Dieu vit que cela était bon (D.).
[36]
A
cette époque les choses sur la terre se stabilisaient; la croûte terrestre
s'était épaissie de centaines de pieds [1 pied = 30 cm environ - Trad.] de
sables, d'argiles, de coquilles, de charbon et de divers autres minéraux
rassemblés, certains provenant de roches réduites en miettes, rejetées par
des tremblements de terre, d'autres provenant des “anneaux” qui avaient
autrefois entouré la terre ; d'autres enfin provenant de dépôts animaux et
végétaux ; en outre, au cours de ces 35 000 années, la terre avait dû se
refroidir considérablement. Une étendue suffisante de la surface de la terre
émergeait maintenant de la mer, bien drainée par des chaînes de montagnes et
des vallées et prête à recevoir les animaux inférieurs qui sont divisés ici
en trois catégories : (1) les reptiles terrestres, les créatures à sang
froid et qui respirent à température variable (lézards, serpents, etc.) ;
(2) les bêtes de la terre ou bêtes sauvages, par opposition aux animaux
domestiques, particulièrement destinés à devenir les compagnons de l'homme
désignés ici sous l'appellation de : (3) bétail. A cette époque aussi, l'air
devait être débarrassé des éléments impropres à des animaux qui respirent.
Ces éléments avaient été absorbés par la végétation luxuriante de la période
carbonifère, tout comme les hydrocarbones contenus en excès dans les eaux
des océans avaient été fixés par les coquillages minuscules, de façon à
préparer ces eaux pour la multitude des créatures marines qui respirent.
Ici
encore, il n'est nul besoin de nous quereller inutilement avec les
Évolutionnistes. Nous concéderons que si Dieu l'avait choisi ainsi, il
aurait pu amener à l'existence toutes les différentes espèces de la vie
animale en les transformant de l'une à l'autre, de même qu'il aurait pu
développer chaque espèce séparément en partant des masses gluantes de
protozoaires.
Nous
ignorons quelle méthode il a adoptée, car ni la Bible ni les roches ne nous
renseignent à ce sujet. Par contre, ce qui est clairement révélé, quel que
soit le moyen choisi par Dieu pour le faire, c'est qu'il a fixé les espèces
animales chacune “selon son espèce” de telle manière qu'elles ne changent
pas — d'une manière telle que tout le génie de l'esprit humain n'a jamais,
réussi à les aider à changer.
[37]
Telle
est la marque, le sceau du Créateur intelligent sur son ouvrage. Si la
“Nature” ou “force aveugle” avait été le créateur, nous la verrions encore
travaillant laborieusement et aveuglément, tantôt évoluant vers un plan plus
élevé ou tantôt rétrogradant; nous ne verrions pas une fixité des espèces
telle que nous la voyons tout autour de nous dans la nature.
Nous
pouvons raisonnablement admettre que ce fut tout à la fin du sixième
jour-époque que Dieu créa l'homme, parce que cette création fut la dernière
et il est en effet bien précisé que l'Eternel acheva son œuvre créatrice,
non pas le sixième mais le “septième jour” — le partage de l'homme en deux
personnes, deux sexes, constituant, évidemment, l'acte final.
Et
Dieu dit : Faisons [l']homme à notre image, selon notre ressemblance, et
qu'ils dominent sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et
sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout [animal] rampant qui rampe
sur la terre. Et Dieu créa l'homme [voir note Darby à son image, il le créa
à l'image de Dieu, il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit ; et Dieu
leur dit : Fructifiez, et multipliez, et remplissez [emplissez : Trad.] la
terre et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, et sur les
oiseaux des cieux et sur tout être vivant qui se meut sur la terre (D.).
Si,
comme nous l'avons remarqué précédemment, les termes du récit biblique
n'interdisent pas la possibilité pour les plantes, les créatures aquatiques
et terrestres de s'être plus ou moins développées ou d'avoir évolué dans
leurs diverses espèces, il peut être bon que nous remarquions combien les
termes sont différents en ce qui concerne la création de l'homme.
Il
ressort clairement du récit que cette dernière est due à l'exercice direct
du pouvoir créateur divin, tandis que touchant les autres créatures, le
récit implique plutôt un développement :
“Que
la terre produise l'herbe”, etc.
“Que
les eaux foisonnent d'un fourmillement d'êtres vivants”, etc.
“Que
la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, le bétail”, etc.
Il y
a deux récits de la création : celui que nous venons juste de considérer,
qui traite le sujet d'une manière brève et dans son jour-époque, et un autre
qui lui fait suite en
Genèse 2 : 4-25 .
[38]
En
d'autres termes, la division des chapitres n'a pas été faite à la bonne
place. Les deux récits auraient dû constituer chacun un chapitre. Le second
est un commentaire du premier et explique certains détails. “Ce sont ici les
générations” ou développements des cieux, de la terre et de leurs créatures,
à partir d'un temps où il n'y avait encore aucun arbrisseau [Cr. - Trad.] ni
herbe. Le premier récit, qui est aussi le principal, emploie le mot “Dieu”
pour désigner le Créateur. Le second récit ou récit-commentaire fait
ressortir que ce fut l'Éternel (*) Dieu qui réalisa l’œuvre entière —
“lorsqu’” il fit les cieux et la terre — bloquant le tout en un seul
jour-époque plus long encore renfermant l’œuvre des six jours-époques déjà
énumérés.
(*) La version cathol. rom. Crampon “Yahweh Dieu” ; la version anglaise :
“The Lord God ” [ Le Seigneur Dieu] ou “Jéhovah” ; les versions françaises
protestantes. : “L'Éternel Dieu” - Trad.
Le
mot Dieu du premier chapitre vient du mot hébreu ordinairement employé
Élohim, mot collectif pluriel qu'on pourrait traduire par Dieux, et qui
signifie, comme nous l'avons déjà vu : “des puissants” (**). L'“Unique
Engendré” du Père était sûrement son agent exécutif dans cette œuvre
créatrice et il peut avoir eu comme associée une armée d'anges pour exécuter
les détails et à qui le nom d'élohim pourrait être appliqué ici comme en
d'autres passages des Écritures (**).
(**)
[Voir volume V, pages 63 et 64.] Il est donc convenable que le second récit,
ou commentaire, attire notre attention sur le fait que Jéhovah, le Père de
tous, fut le Créateur, quels qu'aient pu être ses représentants ou
instruments honorés. Il peut être utile d'examiner ici les détails
supplémentaires donnés dans le second récit relatif à la création de
l'homme.
On
lit :
Et
l'Eternel Dieu forma l'homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines
une respiration de vie et l'homme devint une âme vivante (D.).
Dieu
fut glorifié dans toutes ses œuvres antérieures et dans chaque créature, si
humble fût-elle, même si aucune d'entre elles n'était pas à même de le
remercier, ou de l'apprécier, ou même de le connaître.
[39]
Dieu,
dans son plan, avait prévu tout cela dès le commencement et faisait des
préparatifs pour l'homme dont il se proposait de faire le chef-d’œuvre de la
création terrestre, ou animale. Il n'est pas dit à propos de l'homme comme
au sujet des créatures de la mer — Que les eaux foisonnent ”, ni quant aux
animaux terrestres inférieurs “Que la terre produise”, mais au contraire
qu'il était une création spéciale de son auteur, “faite à son image”. Peu
importe de savoir s'il fut fait à l'image des Élohim ou à l'image de
Jéhovah, car les Élohim n'étaient-ils pas également des “fils de Dieu”, à sa
ressemblance par leur faculté de raisonnement et leur sens moral ?
Nous
ne devons pas comprendre cette “image” comme étant une reproduction de forme
physique, mais plutôt une image morale et intellectuelle du grand Esprit,
adaptée convenablement à ses conditions terrestres et à sa nature terrestre.
Quant
à la “ressemblance”, elle se rapporterait plutôt à la domination de l'homme
qui devait être le roi de la terre et des créatures qui y fourmillent, à
l'instar de Dieu qui est le Roi de l'univers entier. Ici se situe le champ
de bataille entre la Parole de Dieu et la prétendue Science moderne devant
laquelle le monde entier et plus particulièrement les érudits, les maîtres
de la pensée dans tous les séminaires de théologie et les ecclésiastiques
occupant les chaires les plus doctes, plient le genou, adorent le Dieu
scientifique appelé “Evolution”. Les deux conceptions sont diamétralement
opposées : si la théorie de l’évolution est exacte, la Bible est fausse
depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse. Si la Bible est vraie, comme nous le
soutenons, la théorie de l’évolution est totalement fausse dans toutes ses
déductions concernant l'homme.
Ce
n'est pas le seul récit de la création de l'homme à l'image de Dieu d'après
la Genèse qui doit régler la contestation, si fortes que soient les
déclarations de la Parole : la conception tout entière de la Bible soutient
le récit de la Genèse ; elle doit donc ou bien rester valable comme le récit
lui-même, ou bien s'écrouler avec lui.
[40]
En
effet, si l'homme avait été créé autrement que pur, parfait et mentalement
bien doué, il n'aurait pas pu être, sincèrement, appelé une “image de Dieu”.
Son Créateur n'aurait pu le mettre à l'épreuve en Eden pour manifester sa
dignité à la vie éternelle sa désobéissance en mangeant le fruit défendu
n'aurait pu être considérée comme péché et condamnée, comme elle le fut, par
une sentence de mort ; il n'aurait pas été nécessaire non plus de l'avoir
racheté de cette sentence.
En
outre, “l'homme Christ-Jésus” est représenté comme avant été l'“anti-lutron”,
le prix de la rançon (ou prix correspondant) pour la culpabilité du premier
homme. Il faut donc qu'il soit considéré comme un exemple, ou illustration,
de ce que fut le premier homme avant de pécher et d'être condamné à mort par
Dieu.
Nous
n'ignorons pas qu'il existe de nos jours, comme par le passé, beaucoup
d'hommes naturels au caractère noble que, malgré cela, Dieu ne reconnaît que
comme pécheurs, sans aucune position devant lui, à moins que, repentants,
ils s'approchent de lui dans le mérite du sacrifice de Christ et qu'ils
obtiennent son pardon. Ceux qui viennent vers lui dans ces conditions ne
sont admis que par un effet de sa grâce, couverts par la robe de la justice
de Christ. Nous sommes informés que l'issue doit être une résurrection, ou
rétablissement dans la perfection avant que quiconque puisse être
personnellement et entièrement acceptable par le Créateur. Pourtant c'est ce
même Créateur, qui communiait avec Adam avant sa chute et l'appelait son
fils, qui déclare qu'Adam et nous, ses enfants devinrent des “enfants de
colère” condamnables en raison du péché. Adam n'était pas cela quand il fut
créé “fils de Dieu”.
Luc 3 : 38.
Aussi
sûrement que “tous les saints prophètes, depuis le commencement du monde”
ont annoncé que le Millénium à venir sera le temps de rétablissement de
toutes choses, aussi sûrement la théorie de l’évolution s'oppose violemment
aux déclarations de Dieu par l'intermédiaire de tous les saints prophètes.
En effet, si la théorie de l’évolution était exacte, le rétablissement, loin
d'être un bienfait pour la race humaine, serait un crime contre elle.
[41]
Si,
par une force aveugle ou tout autre processus évolutif, l’homme s'est
d'abord par de sérieux et laborieux efforts du protoplasme à l'huître, de
l'huître au poisson, du poisson au reptile, du reptile au singe, du singe à
l’homme primitif et de l'homme primitif à ce que nous sommes alors ce
serait, pour Dieu, faire à la race humaine un tort effroyable que de la
rétablir dans ce qu' Adam était , ou peut-être même à pousser le
rétablissement loin encore jusqu' au retour au protoplasme. Dans cette
affaire il n'est pas de solution de moyen terme, et plus tôt les enfants de
Dieu se décideront d'une manière positive en faveur de sa Parole, mieux cela
vaudra pour eux. Ainsi ne risqueront-ils pas d'être entraînés par l'une ou
l'autre des théories négatrices de la rançon et évolutionnistes, répandues
maintenant et qui tendent à tromper les élus mêmes, s'il était possible. Que
Dieu soit reconnu pour vrai, même si cela prouve que tout Evolutionniste est
un menteur —
Romains 3 : 4.
Nous
ne pouvons entrer ici dans les détails de la création d'Adam pour discuter
de son organisme ou corps, de son esprit ou souffle de vie et voir comment
l'union de ces deux parties a fait de lui un être vivant ou âme. Cette
question a déjà été examinée dans un volume précédent (*).
(*)Volume V Chap. XII.
La
multiplication de la postérité du premier couple humain n'a évidemment aucun
rapport avec la transgression comme certains l'ont affirmé, mais elle
constituait au contraire un des aspects de la bénédiction divine. L'unique
relation entre la descendance adamique, la chute et le châtiment qui a
suivi, a consisté, comme cela est déclaré, en une augmentation des
conceptions et des douleurs de la mère correspondant au labeur et à la sueur
du visage de l'homme. Cela a pesé d'autant plus lourdement que la race
dégénérait et s'affaiblissait de plus en plus au mental comme au physique.
Le but de cette fécondité aura été atteint quand il sera né un nombre
suffisant d'êtres pour peupler (et non remplir) la terre. Il en est déjà né
assurément un nombre considérable — [42]
peut-être cinquante [vingt (**) milliards (**) Volume I, édition anglaise
de 1914. Appendice : “Examen d'une critique des espérances du Millénium,
(édition française du Vol. 1, p. 430). — dont une bonne partie dort
maintenant dans, la grande prison de la mort. Ce nombre n'est nullement
excessif, car la surface actuelle des terres, si elle était aménagée pour
l'homme, comme en définitive elle le sera, contiendrait le double ou le
triple de cette population. Et encore, nous ne faisons pas entrer en ligne
de compte l'apparition éventuelle de nouveaux continents surgis des
profondeurs de la mer tout comme les continents actuels ont émergé dans le
passé.
Des
savants à l'esprit sceptique cherchent depuis longtemps à prouver que
l'homme existait déjà sur la terre bien avant la période fixée par le récit
de la Genèse. Le moindre ossement retrouvé dans les couches profondes
d'argile ou de graviers est examiné avec minutie dans l'intention d'apporter
au savant une réputation mondiale comme étant l'homme qui a donné un démenti
à la Parole de Dieu. Nous avons signalé le caractère problématique de telles
preuves (*) comme la découverte de pointes de flèches dans les graviers
d'une époque primitive. (*)
[43]
Nous n'ignorons pas la théorie de l'homme pré-adamite et la tentative
d'expliquer ainsi l'existence (les races différentes de la famille humaine.
Cependant, nous restons fidèle à la Bible comme révélation de Dieu et par
conséquent à toutes les conjectures des hommes. Elle affirme la solidarité
de la famille humaine dans des termes qui ne prêtent à aucune équivoque
disant : “Dieu a fait d'un seul sang toutes les nations” (Actes
17 : 26). Elle déclare aussi qu'Adam fut le “PREMIER HOMME” (1
Cor. 15 : 45,47). L'histoire du déluge est des plus explicites pour
indiquer que huit personnes seulement furent sauvées dans l'arche, toutes
(la famille de Noé) descendaient d'Adam. Il tant plutôt rechercher
l'explication des différents types humains ou races humaines, dans les
différents climats, coutumes, alimentation, etc et plus particulièrement
dans le fait que des familles humaines se sont cantonnées dans certaines
contrées, éloignées les unes des autres et que des modes de vie différents
se sont implantés et fixés avec le temps. On sait, par exemple, que des
Européens vivant depuis longtemps parmi les peuples de l'Inde ou de la Chine
acquièrent certaines ressemblances à leurs voisins, et que leurs enfants,
nés dans ces pays ressemblent davantage encore aux autochtones tant par la
pigmentation de la peau que par des traits caractéristiques. L'entourage de
la mère pendant la période de gestation n'est sûrement pas sans exercer une
influence. Ainsi il existe en Chine un groupement dont les membres se disent
être les descendants ; de Juifs dispersés lors des tribulations qui
terminèrent l'Age judaïque en l’an 70 environ après J.C. Ces Juifs sont
devenus si complètement chinois qu'il est impossible de retrouver en eux le
caractère juif — la race la plus tenace. Dans certains cas, au moins, on a
pu établir qu'il s’agissait du travail d'Indiens contemporains qui les
avaient fabriquées là où ils avaient trouvé des silex appropriés.(**) (**)
Voir volume II, pp. 26, 27.
Il
n'y a pas très longtemps, lors d'une réunion de l'Institut de philosophie
Victoria, on déclara “qu'une analyse très sérieuse des diverses théories de
l’évolution avait été entreprise par le Professeur Stokes, F.R.S. [Fellow of
the Royal Society - Trad.] Sir J.R. Bennett, Vice-Président R.S. [Royal
Society - Trad.] et le Professeur Beale F.R.S. et d'autres, et qu'aucune
preuve scientifique n'avait pu être fournie qui pût accréditer la théorie
d'après laquelle l'homme aurait évolué à partir d'un règne inférieur
d'animaux. Le Professeur Virchow avait déclaré pour sa part qu'il n'existe
aucun fossile-type qui soit le témoin d'un stade inférieur dans le
développement de l'homme et qu’en fait les progrès réalisés dans
l'anthropologie préhistorique ont, en réalité, établi une séparation plus
nette encore entre l'homme et le reste du règne animal. Le Professeur
Barraude, paléontologiste distingué, fut d'accord pour dire que dans aucune
de ses recherches il n'avait trouvé de fossile attestant une transformation
d'une espèce en une autre. Il semblerait donc qu'aucun homme de science
n'ait jusqu'à présent découvert un maillon qui unisse l'homme au singe, le
poisson à la grenouille, le vertébré à l'invertébré. Il n'existe pas non
plus de preuve qu'une espèce quelconque, fossile ou autre, ait perdu ses
caractéristiques particulières pour en acquérir de nouvelles appartenant à
d'autres espèces.
[44]
Ainsi
par exemple, bien que le chien et le loup se ressemblent, il n'existe aucun
lien entre eux, et parmi des espèces éteintes, il en fut de même : il n'y
eut aucun passage graduel de l'une à l'autre. En outre, on ne doit pas
considérer en aucune façon que les premiers animaux qui existèrent sur la
terre étaient inférieurs à ceux d'aujourd'hui ou plus dégradés”.
Nous
citons brièvement l'extrait suivant d'un résumé que fait Sir J.W. Dawson,
L.L.D., F.R.S. Doctor of Laws ; Fellow of Royal Society - Trad.] de ses
récentes découvertes concernant “Le lieu de rencontre de la Géologie et de
l'Histoire”. Il dit :
“Nous
n'avons trouvé aucun maillon de dérivation reliant l'homme avec les animaux
inférieurs qui l'ont précédé. Il nous apparaît comme un nouveau point de
départ dans la création, sans aucune liaison directe avec la vie instinctive
des animaux inférieurs. Les premiers hommes ne sont pas moins hommes que
leurs descendants, et dans la mesure des moyens dont ils disposaient, ils
ont été, autant qu'eux, des inventeurs, des innovateurs, des créateurs de
nouveaux modes de vie. Nous n'avons même pas été capables de retracer son
histoire jusqu'à l'âge d'or de son innocence [celui du Paradis. Lorsque nous
le trouvons dans les cavernes et dans les couches de gravier, il est déjà un
homme déchu, en désaccord avec tout ce qui l'entoure, il est déjà
l'adversaire des autres créatures et se forge contre elles des armes de
destruction plus efficaces que celles dont la nature a doté les bêtes
sauvages carnivores... Pour ce qui est de son organisme, l'homme est
incontestablement un animal, il est de la terre, terrestre. Il appartient
également à l'embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères mais,
dans cette classe, il constitue non seulement une espèce et un genre
complets, mais même une famille (ou ordre) distincte. Ainsi, un “abîme” le
séparera-t-il de tous les animaux qui se rapprochent le plus de lui. Même si
nous admettons — ce qui n'est pas encore prouvé — que dans le cas d'animaux
inférieurs une espèce ait dérivé d'une autre, nous sommes incapables de
produire “les maillons qui manquent” pour rattacher l'homme à un groupe
quelconque d'animaux aux inférieurs... Il n'est peut-être pas de fait établi
avec plus de certitude par la science que celui de l'existence relativement
récente de l'homme par rapport aux âges géologiques.
[45]
Non
seulement nous ne trouvons aucune trace de ses restes dans les plus
anciennes formations géologiques, mais nous ne trouvons aucun reste des
animaux qui se rapprochent le plus de lui, et les conditions du monde dans
ces périodes rendaient celui-ci impropre à la résidence de l'homme. Si,
suivant le système géologique conventionnel, nous divisons l'histoire de la
terre en quatre grandes périodes ou époques qui vont depuis les roches les
plus anciennes qui nous soient connues, l'époque éocène ou archéenne,
jusqu'à l'époque moderne, nous ne trouvons des restes humains, ou de ses
œuvres, que dans la dernière des quatre périodes, et dans sa dernière
partie. A vrai dire, il n'y a de preuve indiscutable de la présence de
l'homme qu'à partir du début de la période moderne... Il n'y a qu'une seule
espèce humaine, bien qu'il y ait de nombreuses races et variétés. Ces races
ou variétés, semblent s'être développées très tôt et ont montré une fixité
remarquable dans leur découverte ultérieure... Le récit de la Genèse a
anticipé l'histoire moderne, Ce livre ancien est à tous égards, digne de
confiance. Il est aussi éloigné que possible des mythes et légendes du
paganisme antique.”
Le
Professeur Pasteur, le grand bactériologue, fut un adversaire déclaré du
Darwinisme. Voici comment il s'exprimait :
“Un
jour, la postérité rira de la folie des philosophes matérialistes modernes.
Plus j'étudie la nature, plus je suis stupéfait devant les œuvres du
Créateur. Je prie pendant que je suis occupé à mon travail dans le
laboratoire.”
Virchow, le savant russe, bien que n'étant pas un chrétien déclaré, était
également opposé à la théorie de Darwin qui prétend expliquer la formation
d'êtres organisés en partant d'une matière inorganique. Il déclara : “Tout
essai de constituer une chaîne de transition allant de l'animal à l'homme a
abouti à un échec complet. Le fameux chaînon [ou maillon - Trad.]
intermédiaire n'a pas été trouvé et ne sera pas trouvé. L'homme ne descend
pas du singe.
[46]
On a
établi au delà de tout doute possible, qu'au cours des cinq derniers mille
ans il ne s'est produit aucun changement appréciable dans l'espèce humaine.”
D'autres naturalistes ont également élevé la voix contre les conceptions
darwiniennes.
Face
à tous ces faits, comme elles apparaissent stupides ces tentatives
occasionnelles de tel ou tel “Docteur” ou “Professeur” jouant à l’érudition
en discutant des “maillons qui manquent” ou en suggérant que les petits
orteils du pied humain deviennent inutiles et “tomberont” bientôt
“naturellement” tout comme la queue des singes est déjà tombée !
N'avons-nous pas des momies bien conservées depuis près de quatre mille ans
? N'avons-nous pas des statues grandeur nature presque aussi anciennes ? Les
sujets portent-ils une queue ? Leurs petits orteils sont-ils différents des
nôtres d'aujourd'hui ? La tendance générale de toute la nature n'est-elle
pas à la dégénérescence ? La sagesse de l'homme et son aide ne sont-elles
pas nécessaires pour conserver le plus possible la perfection des plantes et
des races d'animaux ? Et pour ce qui concerne l'homme, la grâce de Dieu
n'est-elle pas nécessaire à son élévation, ne constitue-t-elle pas une
barrière contre cette déchéance profonde qu'on peut constater dans “les
ténèbres de l'Afrique” ? Et ceci n'est-il pas d'accord avec l'Écriture ?
Rom. 1 : 21, 24, 28.
Il
est opportun que le peuple du Seigneur garde bien à l'esprit cette
exhortation de l'apôtre Paul à Timothée : “Timothée... fuis les discours
vains et profanes et l'opposition de la connaissance faussement ainsi
nommée” (1
Tim. 6 : 20).
Pour
comprendre clairement n'importe quelle vérité, il nous faut la considérer du
point de vue de la révélation divine. Il nous faut “voir la lumière à Sa
lumière”. Alors, considérant toutes choses dans la nature sous la direction
du Dieu de la nature, l'esprit et le cœur en seront comme élargis, nous
serons remplis d'admiration et d'adoration à mesure que nous découvrirons,
comme en une vue panoramique, la gloire, la majesté et l'empire de notre
Créateur Tout-Puissant.
[47]
“Et
il y eut soir et il y eut matin.” Le sixième jour, à son terme, 42 000 ans
après que “l'ouvrage” fut commencé, la terre était prête à recevoir l'homme
qui devait l'assujettir, bien que, dans l'ensemble, elle dût encore être
améliorée.
Connaissant par avance la désobéissance de sa créature (ainsi que son plan
tout entier en relation avec la sentence de mort la rédemption et la
libération définitive du péché et de la mort pour tous ceux qui auront
profité de leurs expériences), Dieu n'attendit pas que la terre fût tout à
fait prête pour créer l'homme, mais il prépara simplement un Paradis, un
jardin d'Eden qu'il rendit parfait à tous égards en vue de la courte épreuve
du premier couple parfait, laissant aux hommes, condamnés au travail, le
soin “d'assujettir” la terre et d'apprendre en même temps de précieuses
leçons et de faire des expériences utiles.
LE SEPTIÈME JOUR-ÉPOQUE
DE LA SEMAINE DE LA CRÉATION
Et
Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu'il fit ; et il se reposa au
septième jour de toute son œuvre qu'il fit.
En
remarquant la succession progressive des six jours et en nous souvenant que
le nombre sept représente en lui-même l'achèvement et la perfection, il est
tout naturel que nous nous attendions à ce que le septième Jour- Époque soit
plus merveilleux que les autres. Et nous l'estimons ainsi ; mais notre
compréhension quant à sa mission importante se trouve limitée — jusqu'au
“temps convenable” — par la déclaration générale que Dieu se reposa de toute
son œuvre au septième jour. Qu'il est étrange qu'il dût laisser l’œuvre
créatrice au moment où elle semblait justement prête à s'achever, comme si
un ouvrier après avoir préparé tous les matériaux d'une construction,
renonçait à son activité future, en ne mettant pas à exécution ses
intentions premières !
[48]
Cependant, le sujet tout entier se dévoile dans sa grandeur lorsque nous
saisissons que l'Eternel Dieu se reposa de son œuvre créatrice, cessa de la
poursuivre, parce que, dans sa sagesse il avait prévu que ses desseins
pourraient être mieux exécutés par d'autres moyens. Dieu vit qu'il valait
mieux permettre à sa créature Adam d'exercer son libre arbitre, de succomber
à la tentation dans le péché et d'en subir le juste châtiment, la mort, avec
sa longue période de 6 000 ans de vie mourante, de luttes, tel un condamné,
dans un mauvais milieu. Dieu vit qu'il était préférable de le laisser en
tant que condamné, faire sa part dans l'assujettissement de la terre ;
qu'étant donné les circonstances il serait profitable à l'homme d'amener la
terre, par le travail, à la condition paradisiaque promise, qu'il serait
utile que l'homme discernât les principes fondamentaux de la justice divine,
l'excessive culpabilité du péché, et qu'il serait ainsi préparé à recevoir
la grâce qui sera offerte au monde au temps convenable.
Toutefois, l'une des raisons majeures pour lesquelles l'Eternel cessa
l’œuvre créatrice, fut sans nul doute qu'elle pourrait être accomplie par un
autre — par son Unique Engendré, d'une manière telle qu'elle glorifierait
non seulement le Fils, mais le Père également, en révélant la perfection des
attributs divins comme aucun autre moyen ne pourrait le faire. En donnant
son Fils pour être le Rédempteur de l'homme, Dieu mit en relief non
seulement sa Justice divine qui en aucune manière ne pouvait violer le
principe : “le salaire du péché c'est la mort”, mais il fit ressortir
également son Amour, sa compassion pour ses créatures déchues allant
jusqu'au sacrifice de son Fils en faveur de l'homme. A la fin, sa Sagesse et
sa Puissance seront également révélées, lorsque chaque détail de son plan
aura été réalisé.
On
pourrait faire remarquer que le fait pour le Père de cesser d'achever le
plan de création afin que le Fils puisse accomplir cette œuvre durant le
Millénium par la voie du “rétablissement” ne diffère en rien des opérations
créatrices antérieures puisque toutes celles-ci étaient du Père et par le
Fils, sans qui “pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait”. A
cela, nous répondons : Si, il y a une différence. La fonction du Fils dans
l’œuvre du rétablissement par lequel ce septième Jour-Époque se terminera et
apportera la perfection terrestre, sera totalement différente de celle qu'il
eut dans ses œuvres antérieures.
[49]
Dans
toutes les créations antérieures, le Fils agit simplement en lieu et place
de l’Eternel [Jéhovah - Trad.], faisant usage de forces et d'énergies qui
n'étaient en aucun sens les siennes, mais dans cette œuvre grandiose future,
il emploiera une puissance et une autorité qui lui appartiennent, qui lui
ont coûté 34 années d'humiliation dont le terme fut sa crucifixion. Par
cette transaction, que la sagesse et l'amour du Père avaient préparée dans
son plan, le Fils “acheta” le monde, acheta le père Adam et toute sa race,
sa propriété (la terre) ainsi que son titre de monarque “à la ressemblance
de Dieu”. Le Père trouva son plaisir à honorer le “Premier Engendré” et fit
donc son plan dans ce sens, il se reposa, c'est-à-dire cessa de créer afin
que le Fils pût ainsi l'honorer et être honoré par lui.
Dieu
se reposa, non dans le sens de récupérer des forces après une fatigue, mais
dans celui de cesser de créer. Il assista à la ruine a la chute, à cause du
péché, de sa créature terrestre la plus noble et cependant il ne fit rien
pour empêcher le déroulement de l'exécution de la sentence de mort ni
amorcer le moindre acheminement vers un rétablissement. En vérité, par la
loi qu'il imposa, il empêcha toute occasion pour sa miséricorde et sa
clémence de s'exercer envers Adam et sa race, sauf par l'entremise d'un
rédempteur. Le châtiment étant la mort, et cela sans limite (la mort
éternelle, la “destruction éternelle”), et étant donné l'impossibilité que
Dieu mente, que le Juge Suprême de l'univers revienne sur son propre et
juste décret, il était dès lors impossible que le Créateur devînt
directement le restaurateur de la race, ou qu'à un sens ou degré quelconque,
il continuât son œuvre créatrice à l'égard de l'homme condamné ou de son
domaine, la terre.
Ainsi
donc l'Eternel, Dieu, manifesta sa confiance en son propre grand plan des
Ages et en son Fils Unique engendré à qui il en confia la pleine exécution.
Cette confiance du Père en son Fils, l'Apôtre la prend en exemple pour nous
montrer comment notre foi devrait étreindre l'Oint au point de lui confier
tout ce qui nous touche de près, tant nous-mêmes que nos amis et le monde en
général.
[50]
“Nous
qui avons cru, dit l'Apôtre, nous entrons dans le repos... Celui qui est
entré dans son repos lui aussi s'est reposé de ses œuvres, comme Dieu s'est
reposé des siennes propres.” Les croyants, à l'exemple de Dieu, ont en
Christ, cette parfaite confiance qu'il dispose à la fois de la capacité et
de la volonté d'exécuter tous les grands projets de l'Eternel en faveur de
notre race et, en conséquence, reposent non pas d'une fatigue physique mais
de toute inquiétude, de toute anxiété, de tout désir d'agir en lieu et place
de Christ ou d'essayer d'atteindre au résultat par tout autre moyen.
Si le
repos de notre Créateur, ou son renoncement à venir promptement au secours
de ses créatures déchues, peuvent plus ou moins apparaître comme une marque
d'indifférence ou de négligence, il n'en fut réellement pas ainsi ;
l'intervention en faveur de l'homme par un Médiateur a été tout simplement
jugée être le mode le meilleur et le plus sage. A ceux qui pourraient
suggérer que l’œuvre du rétablissement aurait dû commencer plus tôt, nous
répondons que le règne du Péché et de la Mort, soit une période de 6 000
ans, n'a pas été trop long pour que naisse un nombre suffisant d'individus
pour “peupler la terre”, pas trop long pour apprendre à tous combien le
péché est excessivement pécheur [Rom.
7 : 13] et extrêmement lourd le salaire qu'il porte en lui, pas
trop long pour que les hommes essayent de se relever par eux-mêmes et
éprouvent l'inutilité de leurs tentatives et de leurs moyens. Bien que ce
fût plus de 4 000 ans après que le péché et la mort furent entrés dans le
monde que le Seigneur vint à son premier avènement pour racheter (*)(*)
Ed. 1937 : “pour fournir le prix de la rançon...” - Voir Reprints, p. 5880 (W.T.
1er avril 1916) - Trad. le monde et s'assurer le droit juste et
équitable d’intervenir pour bénir, relever et rétablir tous ceux qui
accepteraient sa grâce, cependant l’Ecriture déclare que cet événement se
produisit au temps marqué par Dieu : “Au temps marqué Dieu a envoyé son
Fils.” De fait, on pourrait encore avancer que ce moment ne devait pas
davantage être le réel temps marqué, à moins de considérer les
[51]
choses dans l'optique divine qui envisageait d'appeler, de rassembler, de
préparer une Église élue destinée à participer avec le Rédempteur à cette
grande œuvre millénaire de bénédiction du monde. Dieu, prévoyant que cette
élection exigerait cet Age de l'Évangile tout entier, envoya son Fils pour
l’œuvre rédemptrice juste au temps convenable afin de l'accomplir à temps.
LA PÉRIODE DU REPOS OU CESSATION
D'ACTIVITÉ
CRÉATRICE ÉNERGÉTIQUE
DIVINE RELATIVEMENT A LA TERRE
Combien de temps s'est écoulé depuis que l’Eternel a cessé de créer ou s'est
reposé de son œuvre créatrice ? Nous répondons qu'il y a maintenant un peu
plus de six mille ans. Combien de temps durera encore son repos (ou
interruption) ? Jusqu'à la fin du Millénium — règne de mille ans du grand
Médiateur procédant au “rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé
par la bouche de ses saints prophètes de tout temps” (Actes
3 : 21). La confiance de l'Eternel dans l'exécution de son plan,
qui l'a conduit ainsi à le remettre entièrement aux soins de Jésus,
s'avérera-t-elle avoir été pleinement justifiée ? La conclusion sera-t-elle
satisfaisante ? L’Eternel qui connaît la fin dès le commencement nous assure
qu'elle le sera et que le Fils, aux frais duquel le plan est en voie
d'exécution “verra du fruit du travail de son âme [et] sera satisfait” (Esaïe
53 : 11 D). En vérité, tous les croyants qui se reposent, par la
foi, dans l’œuvre (passée et future) de leur Rédempteur, peuvent avoir une
entière assurance de foi que Dieu tient en réserve pour ceux qui l'aiment,
et spécialement pour l'Église, “des choses que l’œil n'a point vues, que
l'oreille n'a point entendues, qui ne sont point montées au cœur de
l'homme”. Ils peuvent également avoir l'assurance de foi qu'il a en réserve
la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l'amour, de la
miséricorde et des bénédictions du rétablissement pour tous ceux du monde
non-élu qui, dans leurs jours de grâce du Millénium, accepteront de tout
cœur les merveilleuses dispositions divines.
[52]
Six
milliers d'années passées, et un millier d'années à venir, ces sept mille
ans de “repos” de l'Eternel nous conduiront au temps où le règne millénaire
du Fils prendra fin parce qu'il aura accompli ses desseins : le
rétablissement à l'image divine de ceux des humains qui seront bien disposés
et obéissants, et la restitution à l'homme, redevenu parfait, de la terre
son domaine, son royaume. Lorsque le trône et le règne du Médiateur auront
atteint leur but, et que tous ceux qui corrompent la terre auront été
anéantis, le Fils remettra le Royaume à “Dieu le Père” — en le remettant à
l'humanité à laquelle il était destiné à l'origine selon qu'il est décrit
(*)(*) Voir volume 1, 365 ; vol. V, p. 558 ; vol. IV, pp. 683, 712-713 (1re
éd. française complète, 1968) (Matthieu
25 : 31, 34). “Alors le Roi leur dira... Venez, les bénis
[approuvés] de mon Père ; héritez du Royaume qui vous est préparé dès la
fondation du monde” — dès la création du monde.
1 Cor. 15 : 25 - 28 .
C'est
la durée de ce Septième Jour-Epoque, si distinctement marquée par l'histoire
et la prophétie, qui nous permet de trouver celle de tous les autres
Jours-époques de la Semaine de la création. La période entière de sept fois
sept mille ans, soit quarante neuf mille ans conduira, lorsqu'elle sera
échue au grand cinquantième millénaire qu'elle introduira ; comme nous
l'avons déjà montré (*),(*) [Voir volume II, chap. VI.], ce grand
cinquantenaire est important dans les Écritures parce qu'il indique de
grands points culminants dans le divin plan. Les jours de sabbat d'Israël se
multipliant par 7 (7 x 7= 49) conduisaient au cinquantième jour,
c'est-à-dire à la Pentecôte avec son repos dans la foi ; les années
sabbatiques d'Israël, soit 7 x 7= 49 années, introduisaient la cinquantième
année ou année du Jubilé ; le cycle plus large encore de 50 x 50 marquera le
Millénium comme Grand Jubilé de la Terre. Et maintenant, nous trouvons
finalement que le Sabbat (ou système des sept jours), appliqué sur une
échelle plus vaste encore, à propos de la création de la terre, depuis le
début de son aménagement jusqu'à son parfait achèvement, est de 7 fois 7000
ans ou 49 000 ans, aboutissant à l'introduction de la grande époque où il
n'y aura plus ni soupirs, ni pleurs, ni peines et ni mort, parce que l’œuvre
créatrice de Dieu sera alors achevée, tout au moins en ce qui concerne cette
terre.
[53]
Il
n'est pas surprenant que cette date soit marquée comme celle d'un Jubilé.
Les fils angéliques de Dieu “éclataient de joie” (Job
38 : 7) à l'aurore de la semaine de la création de la terre, et
après avoir assisté degré par degré à son développement, ils virent
finalement l'homme, son roi, créé à l'image de Dieu. Puis, par la
désobéissance, vint la chute dans le péché et dans la mort, ensuite les
terribles expériences des anges déchus qui ne gardèrent pas leur état
primitif, et l'histoire sanglante et égoïste de l'homme sous le règne du
Péché et de la Mort. Alors se succèdent la rédemption, le choix de l' “Oint”
(tête et corps) par le sacrifice, et l'établissement du Royaume messianique
avec son merveilleux rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par
la bouche de ses saints prophètes de tout temps. Il n'est pas surprenant, en
vérité, que, lorsque toutes les créatures intelligentes de l'Eternel auront
ainsi compris toute la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur non
seulement de l'Amour de Dieu, mais encore de sa Justice, de sa Sagesse et de
sa Puissance, il y ait une Jubilation dans le ciel et sur la terre.
C'est
alors que toutes les créatures de Dieu, tant au ciel que sur la terre,
pourront entonner le Cantique nouveau :
“Grandes et merveilleuses sont tes
œuvres
Seigneur Dieu Tout-Puissant !
Justes et véritables sont les voies,
O Roi des nations !
Qui ne te craindrait, Seigneur,
Et qui ne glorifierait ton nom ?
Car seul tu es saint.”
“Car toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi ;
Parce que tes faits justes ont été manifestés.”
Apoc. 15 : 3 et 4
(D.).
[54]
“Car
ainsi dit l'Eternel qui a créé les cieux, le Dieu qui a formé la terre et
qui l'a faite, celui qui l'a établie, qui ne l'a pas créée [ pour être ]
vide qui l'a formée pour être habitée.”
Esaïe 45 : 18 .
“Et
j'entendis toutes les créatures, qui sont dans le ciel, et sur la terre...
et sur la mer disant : A celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau, la
bénédiction, et l'honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des
siècles.” —
Apoc 5 : 13 .
Depuis que nous avons ce qui précède, a paru, en date du 19 nov. 1902, sous
la signature du Prof. G. Frédéric Wright D.D., L.L.D. [Doctor of Divinitv,
Doctor of Laws] l'article suivant traitant de la création d'après le récit
de la Genèse.
LE RÉCIT HISTORIQUE (*) DE LA
GENÈSE
(*) “Record” - Trad.
“Le
premier chapitre de la Genèse, qui traite de la création du monde, est un
document des plus remarquables. Il est remarquable, tant par l'habileté avec
laquelle il évite tout conflit possible avec les découvertes scientifiques
que par son bon effet au point de vue littéraire. Si l'on en juge par
l'influence qu'il a exercée, il est peu probable qu'aucune autre page de
littérature puisse lui être comparée. Son but évident est de discréditer le
polythéisme et de faire ressortir l'unité de la Divinité. Il le fait en
niant l'existence d'une pluralité de dieux, tant en général qu'en
particulier, et en affirmant que c'est l'unique éternel Dieu d'Israël qui a
fait les cieux, la terre et tout ce qu'elle renferme, et que les idolâtres
ont l'habitude d'adorer.”
“On
peut constater que ce chapitre est sublime dans le fait que le polythéisme
et l'idolâtrie prévalent partout où son influence ne se fait pas sentir.
L'unité de Dieu et son adoration comme étant le seul Créateur de toutes
choses ne se sont maintenues que par celles des nations qui ont accepté ce
chapitre comme une révélation vraie et divine.”
[55]
COMPATIBLE AVEC LA SCIENCE
“En
même temps, les progrès de la science ont servi à augmenter plutôt qu'à
diminuer l'admiration que nous avons pour cette remarquable partie du grand
livre de la révélation divine. Les authentiques découvertes de la science
trouvent toutes à s'inscrire dans ce cadre à la fois vaste et large. Les
termes de ce chapitre ont été choisis avec une sagesse si remarquable pour
éviter tout conflit avec la science moderne qu'un géologue aussi réputé que
le Prof. J. D. Dana, du Yale Collège, a affirmé avec force qu'il était
impossible de l'expliquer autrement que par le principe de l'inspiration
divine.”
“Dès
le tout premier verset, toute controverse sur l'âge de la terre, et à vrai
dire du système solaire, se trouve réglée par la déclaration toute simple
que le ciel et la terre furent créés au “commencement” sans préciser
aucunement à quel moment remonte ce commencement. Or, que le système solaire
ait eu un commencement, la science moderne le prouve si clairement que
l'évolutionniste le plus impertinent ne peut le contredire. La doctrine
moderne de la conservation de l'énergie prouve que l'actuel ordre de choses
n'a pas toujours existé. Le soleil se refroidit. Sa chaleur s'irradie
rapidement et va se perdre dans l'espace vide. En un mot, le système solaire
est en déclin et il est aussi clair que le plein midi que le processus ne
peut avoir existé depuis toujours. Même l'hypothèse des nébuleuses implique
un commencement et aucune intelligence humaine n'a jamais pu mieux exprimer
ce fait que le premier verset de la Bible.”
LA CRÉATION FUT GRADUELLE
Ce
premier chapitre tout entier de la Genèse est basé sur le principe d'un
développement progressif dans cette méthode de création. L'univers n'est pas
venu à l'existence d'une manière instantanée. Il n'a pas été achevé dès le
début. Au commencement, nous avons simplement les forces physiques qui
doivent servir à former la structure grandiose par un développement graduel,
ou si l'on préfère le dire ainsi :
[56]
par
un processus évolutif (-!-) (-!-) voir volume 2 : Création (en anglais, à
paraître en français —Trad. Et ceci est également vrai, quel que soit le
sens qu'on puisse attribuer au mot “jour” (en hébreu “yom”). Pourquoi un
Créateur Tout-Puissant aurait-il besoin du six jours même de vingt-quatre
heures pour créer le monde ?
La
réponse est que le Créateur non seulement possède une puissance souveraine
mais il est aussi infiniment sage et il a jugé bon de choisir une méthode de
création qui part du blé en herbe, puis de l'épi, puis du grain mûr dans
l'épi.
“Qu'il y ait un plan divin d'évolution (*)(*) Comme cela a déjà été
indiqué, ce n'est qu'au sujet de la création de l'homme que la théorie de
l'Évolution s'oppose à la Bible, et ce n'est que pour attaquer ce point
précis que cette théorie existe ou trouve des partisans. c'est ce que
fait ressortir ce chapitre tout entier. La création commence en amenant à
l'existence les formes les plus simples de la matière et se poursuit en
exerçant sur elles l'énergie qui engendre la lumière(**)(**)Voir volume 2
. Création (à paraître) - Trad.. Viennent ensuite la séparation de la
matière qui constitue la terre, la délimitation entre la terre et l'eau,
l'isolement de l'eau répartie à la surface du globe d'avec celle qui se
trouve en suspension dans l’air. Si quelqu'un désire ergoter sur le mot
“firmament” et insister sur sa signification littérale, il se trouve
immédiatement arrêté par la définition du texte (Genèse
1 : 20) qui précise que les oiseaux sont faits pour voler
au-dessus de la terre dans la pleine étendue du ciel [ou firmament (***)(***)
Voir volume 2, chap. VIl - Trad. du ciel ]. L'élément qui retient l'eau
des nuages est celui dans lequel les oiseaux peuvent voler.”
[57]
CRÉATION DE LA VÉGÉTATION
“A la
troisième époque, la terre se couvrit de végétation, la forme la plus simple
de la vie, laquelle une fois introduite, porte en elle la possibilité de
développement ultérieur de toutes les familles végétales. Les termes dans
lesquels est annoncée la création des plantes ont un sens si large qu'ils
laissent même le champ libre à la théorie de la génération spontanée,
laquelle est encore une des questions controversées en biologie. Considérées
sous cet angle, comme elles sont remarquables ces paroles : “Et Dieu dit :
Que la terre produise l'herbe... et la terre produisit l'herbe.””
“Cette manière d'expression remarquable se trouve à propos de l'introduction
du cinquième jour de développement au sujet duquel on peut lire (Genèse
1 : 20). “Et Dieu dit : Que les eaux foisonnent d'un
fourmillement d'êtres vivants [voir note D.]...” Et encore pour introduire
l’œuvre du sixième jour, la même phrase apparaît (Genèse
1 : 24). “Et Dieu dit aussi : Que la terre produise des êtres
[note D. : héb. : âme, ici et
vers. 21] vivants selon leur espèce”. Si l'on persistait à
interpréter ces paroles au pied de la lettre, nous trouverions ce que ni la
science ni la théorie ne voudraient accepter.
UN CRÉATEUR SPÉCIAL
“Lorsqu'il s'agit de la création de l'homme, la Bible ne s'exprime plus de
la même manière. Il y est dit que Dieu fit l'homme à sa propre image et
souffla en lui le souffle de vie. Il n'est pas nécessaire de discuter ici de
ce que peut sous-entendre cette expression quant au mode de création de
l'homme. Toutefois, elle correspond bien à la haute dignité de l'être humain
comparé au reste de la création animale. Les traits les plus
caractéristiques de l'homme sont mis en lumière par les deux récits qui nous
parlent du début de son entrée dans la vie. Non seulement il est dit que
l'homme est fait à l'image de Dieu, mais aussi qu'il est apte à dominer sur
les bêtes des champs et qu'il a le don de la parole, par lequel il peut les
nommer. De plus il a son libre arbitre qui connaît la différence entre le
bien et le mal ; bref, il possède une nature morale qui le place dans une
classe à part.”
[58]
“Si
tant de choses ont pu nous être dites au sujet de la création sans que rien
ne fût absurde ni fantastique, et sans que rien ne créât le moindre heurt
avec la science moderne, c'est bien la preuve la plus évidente qu'elles
furent données par inspiration divine. Même Milton, avec toute son érudition
et l'avantage que lui procurait ce récit, ne put suffisamment mettre un
frein à son imagination pour ne pas donner quelque chose de grotesque à son
entière conception de la création du règne animal. Hormis la main de
l'inspiration, qu'est-ce qui aurait pu diriger et guider ainsi celui qui
écrivit lu premier chapitre de la Genèse ?”
L'HOMME CREE ET NON ÉVOLUE
“Il y
a une différence considérable entre le volume et le développement du cerveau
de l'homme et ceux du cerveau des représentants inférieurs de l'ordre des
“primates””.
“Plus
grande encore est la différence au point de vue physiologique et
psychologique. L'homme possède un langage grammatical. Il peut exprimer ses
pensées par des phrases ordonnées qu'il peut transcrire par des signes de
son propre choix sur le papier ou sur quelque autre substance. L'homme
dispose d'une oreille sensible aux harmonies musicales ce que n'a aucun
animal. Ceci implique dans la structure des organes de l'ouïe une
délicatesse qui n'est rien de moins que merveilleuse. Parmi ses qualités
mentales, celle du raisonnement scientifique ou inductif est des plus
remarquables, comparée avec les capacités mentales de la création animale.”
“Dans
son important ouvrage sur “Evolution mentale”, Romanes croit trouver chez
les animaux inférieurs tous les rudiments de la capacité mentale de l'homme,
mais ils sont tellement rudimentaires qu'ils laissent l'abîme entre l'homme
et l'animal aussi considérable qu'auparavant. En rassemblant toutes les
manifestations d'intelligence chez les animaux, il trouve que ces derniers
manifestent autant d'intelligence qu'un enfant de l'âge de 15 mois.”
[59]
Or
cette intelligence ne se trouve pas dans une seule même espèce, une espèce
étant avancée à ce degré sur tel point, une autre l'étant sur tel autre...
RAISON CONTRE INSTINCT
“Quel
que puisse être, chez le chien, le développement du sens de l'odorat, il ne
servirait à rien à celui qui entreprendrait de lui enseigner la géologie. Si
perçante que soit la vue de l'aigle, elle ne lui permet pas d'étudier
l'astronomie. Ce serait en vain qu'on conduirait un chien de par le monde
pour lui apprendre jusqu'où s'étendait la calotte de glace à l'époque
glaciaire. Il n'a pas la faculté de pensée qui lui permette de faire des
rapprochements entre les blocs erratiques des États-Unis et les bancs de
rochers du Canada, ou entre les pierres rayées des plaines de Russie et les
montagnes des pays scandinaves d'où elles ont été entraînées par les
raclages des glaces. De telles déductions sont entièrement au-dessus de la
capacité de la gent canine.”
APTITUDE POUR LA RELIGION
“Nulle part cette supériorité de l'esprit humain n'apparaît d'une façon plus
frappante que dans son aptitude à s'élever aux idées religieuses par le
moyen de la lecture. Il y a bien des représentations extraordinaires de
cochons savants auxquels on peut, par quelque procédé, enseigner à choisir
sur des cubes quelques lettres afin de déchiffrer quelques mots simples,
mais on ne peut enseigner à aucun animal à parler d'une manière
intelligible. Le perroquet lui-même ne fait pas exception à cette règle car,
en fait, ses paroles sont une simple répétition de sons qu'il ne comprend
pas. On pourrait encore bien moins enseigner à un animal à lire ou à écouter
avec intelligence un discours ou un sermon.”
“D'un
autre côté, la Bible est un livre aux genres littéraires extrêmement variés
: elle contient les plus hautes et les plus éloquentes envolées poétiques
qui aient jamais été écrites, et présente les plus sublimes conceptions de
Dieu et de la vie future auxquelles on ait jamais pensé.
[60]
Elle
a été traduite dans presque toutes les langues de la terre et elle y a
trouvé, dans toutes, les figures de langage appropriées pour présenter
effectivement ses idées...”
“C'est ainsi que, considéré du point de vue intellectuel le plus élevé, on
voit le mieux la position unique de l'homme dans la création animale.
Intellectuellement, il est unique en son genre. Le nom scientifique du genre
auquel l'homme appartient est “homo”, mais il est de l'espèce “homo
sapiens”, c'est-à-dire un corps humain possédant une sagesse humaine...
“Alfred Russell Wallace, qui découvrit le principe de la sélection
naturelle, et la publia en même temps et indépendamment de Darwin, signalait
diverses particularités physiques chez l'homme qui ne pouvaient provenir de
la sélection naturelle seule, mais qui indiquaient l'intervention d'une
puissance supérieure directrice.”
VÊTEMENTS ET OUTILS
“Au
nombre de ces particularités, il cite chez l'homme l'absence de toute
couverture protectrice naturelle. De tous les animaux, seul l'homme porte
des vêtements. Il tisse les fibres des plantes pour en faire une couverture
ou bien il dépouille d'autres animaux de leurs peaux et s'en sert pour
protéger son propre corps nu contre les inclémences du temps. Les oiseaux
ont des plumes, les moutons portent des toisons, les autres bêtes ont des
fourrures qui les protègent admirablement, L'homme seulement est sans cette
protection à moins qu'il ne se la procure par l'usage de son intelligence.
Ce n'est qu'en y réfléchissant que nous nous rendons compte de toute
l'intelligence qu'impliquent les efforts de l'homme pour se vêtir. Même pour
une chose aussi simple que celle de dépouiller un animal de sa peau pour
s'en faire un vêtement, il lui faut d'abord inventer des outils. Il n'a
jamais été possible d'enlever la peau d'un animal quelconque sans avoir à se
servir de quelque couteau.”
[61]
“Et
ceci nous amène à donner une autre bonne définition de l'homme : un animal
qui se sert d'outils. A ce point de vue, l'éléphant et le singe sont des
animaux qui s'en approchent le plus. On a vu un éléphant saisir une brosse
avec sa trompe et arriver ainsi à brosser des parties de son corps qu'il ne
pouvait atteindre autrement. On a vu le singe soulever une porte en se
servant d'un bâton comme d'un levier. Toutefois, jamais aucun animal n'a su
comment façonner un outil alors qu'il n'y a aucune tribu humaine si arriérée
soit-elle, qui ne façonne des outils les plus curieux et les plus
compliqués.”
“Les
pirogues des races les plus inférieures sont façonnées d'une manière la plus
ingénieuse, et parfaitement adaptées à leurs besoins. L'instrument à tailler
le silex implique un esprit inventif et l'exercice d'une grande habileté
pour sculpter. Les méthodes ingénieuses grâce auxquelles les peuples
sauvages obtiennent du feu à volonté par frottement feraient honneur à
l'homme civilisé, tandis que l'usage de l'arc, de la fronde et du boomerang
démontre une capacité inventive et un degré très élevé qui n'a pas son
équivalent chez les animaux.”
APTITUDE MUSICALE
“En
outre, Wallace présente la voix humaine comme un développement qui surpasse,
et de loin, tout ce que peut produire la sélection naturelle. Les singes
n'ont pas le sens musical et leurs organes vocaux n'ont pas de capacité
musicale, tandis que les races humaines, même les plus primitives, possèdent
les deux. Les “chants folkloriques” sont la grande source où nos grands
compositeurs vont chercher leurs thèmes. Feu Théodore F. Seward commentant,
après les avoir transcrits, les complaintes et les chants des nègres dans
les plantations, dit que, dans leur harmonie et leur développement, ils sont
tous conformes aux règles scientifiques de la composition musicale.
[62]
Quel
que puisse être le grand avantage de cette capacité musicale pour l'homme
pleinement développé, nous ne pouvons concevoir quelle en aurait été
l'utilité pour un animal au stade de développement inférieur où nous
trouvons le singe. La voix musicale qui attire le singe n'a pas la moindre
ressemblance avec celle qui charme l'homme ou la femme.”
“En
outre, le volume du cerveau humain est hors de toute proportion avec les
besoins intellectuels de la création animale la plus élevée au-dessous de
l'homme, et sans l'intelligence de l'homme, serait plutôt un embarras qu'une
aide. C'est pourquoi cerveau et intelligence ont dû exister simultanément
dès l'origine afin de présenter un avantage que la sélection naturelle
pouvait saisir, garder et développer.
Il
est difficile de voir quel avantage il y aurait eu pour un singe d'avoir le
pouce de son membre postérieur transformé en gros orteil qui ne pourrait
plus être employé à saisir des choses, mais ne lui serait utile que s'il
marchait dans une position verticale. On ne voit pas bien quel avantage ce
serait pour un singe d'avoir ses membres de devant raccourcis, comme ils le
seraient s'ils étaient transformés en bras humains. Il est difficile de voir
quel avantage aurait tiré le singe des changements dans l'emplacement de
l'os de la hanche et du cou qui auraient entravé sa marche à quatre pattes
et l'auraient obligé à marcher debout sur deux jambes.”
“A
tous ces égards, la difficulté pour nous de comprendre l'origine de l'homme
par la sélection naturelle se trouve accrue si nous sommes obligés de
supposer que ce fut un développement très graduel et que ces changements
conduisant a la perfection de l'organisation de l'homme commencèrent à un
degré imperceptible ou presque, car des modifications aussi lentes
n'auraient pu être d'aucun avantage. Pour avoir un sens, il faudrait
qu'elles aient été importantes, que les transformations au mental comme au
physique aient marché de pair suivant quelque loi d'harmonie pré-établie.”
“Le
mystère de l'origine de l'homme n'a pas été le moins du monde éclairci par
l'hypothèse darwinienne ni par aucune lumière nouvelle projetée par des
théories évolutionnistes.
[63]
Dans
le domaine de la géologie, chacun reconnaît que l'homme est la plus récente
des espèces qui sont venues grossir la population terrestre, tandis que,
mentalement, il domine tellement les animaux inférieurs, que pour cette
raison même sinon pour une autre, il est unique en son genre. Le mystère est
de savoir comment il vint en possession de ce degré élevé de pouvoir mental
avec un corps physique et une constitution physiologique si parfaitement
adaptés à son usage. Ceux qui prétendent qu'il provient de quelque manière
des couches intérieures d'êtres intelligents vont au devant de difficultés
philosophiques dix fois plus grandes que ceux qui acceptent la simple
déclaration de la Bible, savoir que son âme est le souffle divin — l'image
même de Dieu”.
DIEU révélera son œuvre
Dieu met un mystère troublant,
Autour de son ouvrage ;
Ses pas marquent le flot tremblant,
Il chevauche l'orage.
Du fond de l'insondable sein
De son art infaillible,
Il sort dessein après dessein
Et tout lui est possible.
Vous, saints craintifs, levez le front
Le ciel vous inquiète ?...
Les noirs nuages couvriront
De bienfaits votre tête.
Ne jugez pas Dieu par vos sens
Mais croyez en sa grâce ;
Sous des abords durs et glaçants,
Règne une douce face.
Ses plans voient le jour arriver
De leur fin graduelle ;
Si le bouton âcre est trouvé,
La fleur sera plus belle,
L'impie est sûr d'égarement,
Devant Son œuvre il erre ;
Dieu est son propre truchement,
Lui seul la rendra claire.
(Hymne 63)