LA NOUVELLE CREATION
ETUDE Il
LA NOUVELLE
CREATION
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— La Nouvelle Création séparée et distincte de toutes les autres.
Pourquoi choisie au sein de la création humaine plutôt que parmi les
autres. Objet de son élection. Mission présente et Mission future.
Comment engendrée et née à la nouvelle nature — L’union intime de tous
ses membres, ensemble et avec leur Chef, Tête et Epoux — Développement
et épreuves des membres — Le sixième sens ou sens spirituel de la
Nouvelle Création au sujet du discernement. Dans les choses spirituelles
— A quel nom 1a Nouvelle Création doit elle répondre pour être loyale à
son Seigneur et ne se séparer d’aucun de ses frères ?
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Les
Ecritures présentent souvent l’Eglise de l’Age de l’Evangile comme une
Nouvelle Création. Ses membres définitifs, les vainqueurs, sont
spécifiquement désignés comme “nouvelles créatures” en Jésus-Christ (2
Corinthiens 5 : 17).
Malheureusement, il est devenu courant chez certains chrétiens consacrés
comme chez d’autres, de lire les paroles de l’inspiration divine d’une
manière confuse et
[66] embrouillée en
sorte qu’on ne perçoit plus guère leur réelle importance et que le lecteur
lui-même ne retire qu’une faible partie du bien de la consolation et de
l’instruction qu’il aurait pu y puiser s’il disait plus raisonnablement, en
se disciplinant davantage, avec le désir de mieux pénétrer le sens de la
révélation divine. Il apparaît que, dans une large mesure, celui qui lit la
Parole ne le fait pas dans le but d’être instruit par elle, mais pour la
forme, comme pour s’acquitter d’un devoir ou prendre un peu de repos.
Lorsqu’on veut plus ample explication on a recours à des commentaires ou à
des catéchismes. Ces derniers, ainsi que les ecclésiastiques, instructeurs
vivants, devraient être des aides propres à communiquer aux pèlerins en
route vers Sion une connaissance plus approfondie du caractère de Dieu et de
son Plan. Or, par malheur et très souvent ils sont l’inverse. Très souvent
ils obscurcissent le jugement, apportent la perplexité, interprètent mal la
divine Parole en sorte que ceux qui s’en rapportent à eux s’éloignent de la
lumière plutôt qu’ils ne s’en approchent.
Ces
errements ne sont certes pas intentionnels. Les auteurs de livres comme ceux
qui enseignent font sans doute de leur mieux et donnent ce qu’ils ont de
meilleur. Le commencement de ces confusions a de lointaines origines. Il y a
plus de 1800 ans, lorsque les apôtres “furent endormis”, l’ennemi, Satan,
eut la haute main dans l’Eglise, le champ du Seigneur et conformément à la
parabole, il sema l’ivraie de l’erreur à profusion (Matthieu
13 : 24, 36 à 43). Ces erreurs tordirent plus ou moins le sens
et mélangèrent chaque notion vraie de la révélation divine en sorte que
avant que le quatrième siècle n’eut pointé le champ du Seigneur était
pratiquement devenu un champ d’ivraie dans lequel ne se trouvait plus qu’une
faible proportion de froment véritable. Les ténèbres de l’erreur
s’appesantirent de plus en plus sur l’Eglise. Pendant dix siècles le
“Mystère de l’Iniquité” prévalut et d’épaisses ténèbres recouvrirent les
peuples. La plupart des gens instruits du “monde chrétien” appellent
aujourd’hui ces dix siècles “l’âge des ténèbres”. Ce fut au milieu de cette
obscurité que
[67] le Mouvement de la
Réformation prit naissance. La lumière que les Réformateurs firent briller
commença à éclairer les ténèbres et Dieu merci, est allée s’intensifiant
depuis lors! Cependant, il n’est pas étonnant que les Réformateurs
eux-mêmes, nés et élevés au milieu de ces ténèbres épaisses, plus ou moins
intoxiqués par elles, n’aient pas réussi à se débarrasser instantanément des
erreurs grossières de leur époque. Au contraire, passer de l’obscurité
complète dans la pleine et claire lumière eut plutôt relevé du miracle.
Le
malheur pour ceux qui ont suivi les Réformateurs pendant les trois siècles
derniers, a été de penser qu’il leur suffisait d’accepter les dogmes
formulés pendant cette période de la Réformation, de s’y tenir, et de
refuser d’aller de l’avant vers une luminosité plus grande. Tant pour eux
que pour nous, tout en honorant les Réformateurs et nous réjouissant de leur
fidélité, il convient de se rappeler qu’ils n’étaient pas les lumières de
l’Eglise, qu’ils n’étaient pas donnés à l’Eglise pour lui servir, de guides
mais n’étaient tout au plus que des aides. Les guides établis par Dieu sont,
d’abord, notre Seigneur lui-même ; ensuite ses apôtres choisis et inspirés ;
finalement les hommes de Dieu qui, dans le passé, ont parlé et écrit sous la
direction de l’Esprit Saint pour notre instruction. Ce fut parce que les
Réformateurs reçurent, de par le Seigneur, un éclair de véritable lumière
qu’ils purent se rendre compte, en partie, de l’opacité des ténèbres qui les
entouraient. Par là même, ils furent rendus capables de f aire l’héroïque
effort par lequel ils se sont signalés pour y échapper et retrouver la
lumière de la connaissance de Dieu qui brille sur la face de Christ et qui,
par ses paroles et celles de ses apôtres, devient une lampe à nos pieds, une
clarté sur notre sentier, et illumine le chemin des justes “jusqu’à ce que
le jour soit à sa perfection”. Si donc, maintenant, on veut suivre le
Seigneur et marcher avec la lumière, il convient sans ignorer pour autant
les moyens dont on peut bénéficier, soit oralement soit par la page imprimée
— de ne retenir de ces derniers que ce qui permet de mieux
[68] apprécier le
message inspiré des Ecritures. “S’ils ne parlent pas selon cette Parole,
c’est parce qu’il n’y a pas de lumière en eux”.
Dans
des études précédentes nous avons vu que notre Seigneur Jésus, longtemps
avant de devenir “l’homme Jésus-Christ” avait été “le commencement de la
création de Dieu”. Nous avons compris que les créations successives de Dieu
avaient été faites par ce Fils Bien-aimé — les chérubins, les séraphins, les
anges et Tous les différents échelons, d’êtres spirituels à propos desquels
peu de chose, à la vérité, a été révélé. Nous venons de terminer l’étude de
la création terrestre et, à la lumière de la révélation divine, nous avons
perçu la grandeur de son achèvement pendant “1e temps de rétablissement de
toutes choses” Cependant les Ecritures parlent d’une Nouvelle Création, que
nous allons considérer maintenant, et qui est entièrement séparée et
distincte à la fois des ordres angéliques et de la nature humaine. Le Père
Céleste trouva bonne toute l’œuvre qu’il avait faite. Comme il est dit
“Toute son œuvre est parfaite”, et chaque nature d’être, chaque degré dans
l’échelle des êtres en général, est parfait en lui-même ou le deviendra
lorsque arrivera le temps du grand Jubilé dont il a été question dans de
chapitre précédent. Le fait qu’il y ait plusieurs ordres ou sortes d’êtres
ne signifie pas que le Créateur n’ait pas été satisfait de son ouvrage et
qu’il ait essayé de faire quelque chose de plus relevé ou de mieux adapté.
Il convient plutôt d’y voir un effet de “la sagesse infiniment variée de
Dieu”. La profusion que nous constatons dans la nature à propos des variétés
de fleurs, de verdures, d’arbres et même d’animaux le montre assez, ce qui
n’empêche pas que chaque plante, chaque animal soit parfait à son propre
niveau. Ce n’est pas parce que Dieu ne fut pas satisfait d’avoir fait la
rose qu’il fit l’œillet ou la pensée. Toutes les fleurs sont belles en
forme, en coloris, en parfum et montrent à quel degré de diversité peut
atteindre la conception et le génie divins. Ainsi en est-il, parmi les
créatures intelligentes — toutes des fils de Dieu — sur des plans
d’existence différents.
[69]
Considéré à ce point de vue on comprend que, quelque soit le nombre de
créatures que Dieu puisse appeler à l’existence, il ne saurait germer de
jalousie entre elles. Chacune étant parfaite à l’échelon et dans la sphère
qu’elle occupe, ne peut qu’être satisfaite de sa condition qu’elle préfère à
toute autre. De même qu’un poisson doit sans doute être plus heureux d’être
poisson qu’oiseau, inversement l’oiseau se trouve bien comme il est, de
même, lorsque l’humanité aura recouvré la perfection humaine dans des
conditions édéniennes, elle en sera absolument comblée et ne souhaitera pas
connaître la vie angélique à quelque degré que ce soit pas plus qu’elle ne
convoitera la plus élevée de toutes les natures d’êtres, celle qui sera
attribuée à la nouvelle création, la “nature divine” (2
Pierre 1 : 4).
Les
anges non plus d’ailleurs ne rêveront pas de devenir chérubin, séraphin ou
homme ni d’être promus à la nature divine. Tous en fin de compte,
comprendront que la nature divine est la plus élevée de toutes, qu’elle
détient des possibilités et des capacités qui la classe au dessus de toutes
les autres. Pourtant, Dieu a arrangé les choses de telle manière que chaque
être se sente à l’aise dans sa perfection, dans le cadre qui lui est propre
et soit satisfait de sa condition.
Lorsque l’Eternel se proposa la Nouvelle Création participant à la nature
divine (2
Pierre 1 : 4) — participant à sa “gloire, honneur et
immortalité” (Romains
2 : 7) il détermina que nul ne pourrait accéder à une position
aussi élevée et être éprouvé ENSUITE ; mais qu’au contraire tout membre de
cette Nouvelle Création devrait d’abord soutenir l’épreuve, faire la preuve
de sa loyauté au Créateur et aux principes fondamentaux de sa juste
seigneurie avant d’être exalté et admis dans cette Nouvelle Création, à la
nature divine. Nous venons de voir que l’épreuve de l’homme, pour ce qui est
de sa dignité à jouir de la vie éternelle, avait été préparée : la
perfection dans laquelle il fut créé à l’origine, sa chute, sa rédemption,
son relèvement et le rétablissement de tous les membres de sa race qui en
seront trouvés dignes.
[70]
Nous
avons vu également que les anges ont été créés dans la perfection propre à
leur nature et furent de même par la suite éprouvés et testés. Or, il
est évident qu’un arrangement semblable, c’est-à-dire création parfaite
d’abord et épreuve ensuite, ne pouvait être retenu au sujet des
Nouvelles Créatures. Pourquoi ? Parce qu’un des éléments les plus importants
de la nature divine consiste dans l’immortalité. Or l’immortalité est une
condition dans laquelle la mort est impossible (1). Ainsi créer des êtres
sur le plan divin, immortels, pour les éprouver ensuite, ce serait — au cas
où l’un d’entre eux ne demeurerait pas absolument intègre devant Dieu —
créer des êtres qui seraient devenus d’immortels transgresseurs qu’il eut
été impossible de supprimer et dont l'Eternelle existence aurait fait tache
dans le bel univers que Dieu veut. Considérons donc la grande sagesse de
Dieu dans son comportement à l’égard de cette classe —la plus favorisée
parmi toutes ses créatures — qu’il éprouve parfois à l’extrême tandis
qu’elle se trouve dans une situation où la mort demeure possible.
Supposons nous en pensée près du grand Créateur, amis intimes vivant dans
son entourage. L’Eternel s’interroge au sujet de cette Création Nouvelle.
Parmi tous ces fils, à quelle nature d’être ferai-je appel, et à qui
proposerai-je ce privilège à nul autre pareil d’être promu à cet échelon
suprême ? Déjà tous sont à mon image — homme, anges, chérubins, séraphins et
l’archange —tous seront heureux dans leur propre sphère lorsque mon Plan
sera exécuté et que les épreuves auront pris fin. Mais à qui donc
offrirai-je cette bénédiction supérieure de “participer à la nature divine”?
Naturellement l’Unique Engendré a dû se présenter tout le premier à la
pensée du Père. Déjà il était le plus haut placé, le chef de toutes les
myriades venant immédiatement après lui, le dieu, le puissant par qui tout
fut fait et qui, dans les moindre détails, avait manifesté sa fidélité et
son attachement à son Père et Créateur.
[71]
A lui
donc d’abord serait offerte l’occasion d’atteindre à la nature divine, à la
gloire, l’honneur et l’immortalité. “Dieu a voulu que toute plénitude
habitât en lui” — “qu’il soit en tout le premier” (Colossiens
1 : 18, 19). Déjà il était premier par rapport à toutes les
autres créatures. Etant demeuré fidèle il était naturellement premier sur le
tableau d’avancement pour tout honneur et dignité qu’il plairait au Père
d’attribuer. “Il sera donné à celui qui a et il sera dans l’abondance”
et la fidélité aura sa récompense même ai elle passe par le chemin de
l’épreuve, de l’expérience et de la discipline la plus rigoureuse. Même en
ayant été un fils particulièrement loyal et dévoué il ne pouvait accéder à
cette nature divine sans que sa foi et son loyalisme aient été soumis à
l’épreuve la plus dure.
Cette
esquisse de la Nouvelle Création, le choix de l’Unique Engendré pour en
devenir le chef — soumis aux épreuves, disciplines, humiliations et autres
expériences nécessaires pour démontrer son excellence — tout cela avait déjà
été déterminé dans le conseil divin avant que l’homme fut créé. Dieu savait
d’avance que sa créature humaine faillirait ; il avait décidé que la
sentence en serait la mort ; et il avait envisagé d’imposer comme épreuve à
son Fils, de devenir, de son propre consentement, le Rédempteur de
l’humanité. Grâce à un sacrifice aussi immense que celui-là il manifesterait
jusqu’à l’évidence son loyalisme et sa confiance dans le Père. Il devenait
ainsi dans le programme divin “l’Agneau immolé avant la fondation du
monde”. Loin de l’obliger à devenir le sauveur de l’homme, loin d’être
injuste envers son Fils dans une telle exigence, le Père le préparait à la
souveraine exaltation — bien au-dessus des anges, des principautés, des
puissances et de tout nom qui se puisse nommer, partageant à la fois sa
propre nature et son trône.
Hébreux 1 : 4 ;
Ephésiens 1 : 21.
Considéré sous cet angle on peut comprendre, conformément à ce que dit
l’Apôtre, que notre Seigneur ait entrepris d’être notre Rédempteur “en
vue de la joie qui lui était réservée” (Hébreux
12 : 2). Cette joie n’était
[72] pas seulement la
perspective d’occuper la position la plus en vue dans la Nouvelle Création,
au-dessus de toutes les autres, bien qu’on puisse raisonnablement supposer
que cela en fut une partie. Remarquons cependant que dans la prière qu’il
adressa à son Père, notre Rédempteur, sous le poids de l’épreuve mais dans
une modestie exemplaire, ne fit aucune allusion à cette haute dignité, à la
gloire et à l’immortalité qui lui avaient été promises et qu’il anticipait.
Au contraire, dans une simplicité et une humilité touchantes il demanda à
retrouver la position qu’il occupait précédemment comme s’il avait estimé
suffisamment honorable d’avoir été choisi par le Père pour continuer la
réalisation du plan divin comme il avait déjà été l’agent réalisateur de
tout ce qui avait été créé (Jean
1 : 3). Ses simples paroles furent : “Père, glorifie moi de
la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fut” (Jean
17 : 5). Mais la réponse du Père était lourde de sens quand il
dit : “Je t’ai glorifié (honoré) et je te glorifierai
(honorerai) encore” —
Jean 12 : 28 .
Mais
il y a plus. Le Père avait déterminé en lui-même que la Nouvelle Création ne
serait pas formée d’un seul être mais qu’il aurait des “frères” (Hébreux
2 : 17). Qui seraient ces frères? D’où proviendraient-ils ? des
chérubins? des séraphins ? des anges? ou de l’homme? A quelque classe
d’êtres qu’ils appartiennent il leur faudra être soumis aux mêmes épreuves
que l’Unique Engendré parce qu’ils sont appelés à partager sa gloire, son
honneur et l’immortalité. L’épreuve est celle de l’obéissance “jusqu’à la
mort” (Philippiens
2 : 8). Or, tous ceux qui doivent avoir part comme lui à la
nature divine doivent connaître les mêmes épreuves, les mêmes souffrances et
demeurer fidèles jusqu’à la mort. Si la proposition avait été
formulée à une classe d’anges quelconque il eut fallu envisager un autre
mode d’exécution du plan divin que celui que nous voyons en cours
d’accomplissement. Les anges — nous l’avons vu — ont eu leur expérience et
ont appris par l’observation plutôt que par contact direct avec le péché et
la mort. Pour que des anges
[73] puissent mourir, il
faudrait qu’une condition de péché réel, persécution de l’un par l’autre,
etc. ou toute autre situation susceptible de créer des conditions de
mortalité possible, existe vraiment parmi eux. Ou encore il faudrait que,
comme notre Seigneur, ils abandonnent leur nature et deviennent des hommes
“pour souffrir la mort”. Dieu n’a pas adopté ce mode d’action.
Selon
son dessein le péché et son châtiment, la mort, devaient être expérimentés
par l’humanité, il détermina de choisir le reste de la Nouvelle Création
parmi les hommes. Ainsi, non seulement l’épreuve de son Unique Engendré se
trouverait liée à l’humanité, au péché et à la mort qui y règnent, mais
encore tous ceux qui deviendraient co-participants avec lui dans la Nouvelle
Nature auraient connu de semblables expériences, de pareilles épreuves.
L’Unique Engendré, appelé Jésus, puis plus tard le Christ c’est-à-dire
l’Oint, deviendrait un modèle, un exemple à suivre par les autres membres de
la Nouvelle Création qui devraient imiter son caractère, être des “COPIES de
l’image de Son Fils” (Romains
8 : 29). Dans le cas dont nous discutons comme en d’autres on
peut remarquer qu’une idée directrice d’économie conduit le
déroulement de l’action divine. L’installation du péché et de la mort à un
seul étage de la création suffit : elle apporte aux hommes une grande
expérience et un enseignement ; elle donne aux anges une leçon visuelle ;
elle constitue l’épreuve cruciale de ceux qui seront admis dans la Nouvelle
Création.
Le
fait que les écrits du Nouveau Testament — autrement dit, les enseignements
de Jésus et des apôtres s’adressent à cette classe de “nouvelles créatures”
et à ceux qui, par la foi et l’obéissance prennent la même orientation,
en a induit bon nombre à supposer — ce qui est contraire aux Ecritures — que
ces déclarations concernaient toute l’humanité. On a perdu de vue que
l’appel de l’actuel Age de l’Evangile était un “haut appel”, un “appel
céleste” (Philippiens
3 : 14 ;
Hébreux 3 : 1). Ne pas discerner que Dieu a un plan de salut
pour le monde
[74] entier et un autre
plan de salut spécial quelque peu différent du précédent pour l’Eglise de
cet Age de l’Evangile, a créé de grandes confusions dans l’esprit des
commentateurs. Ils ne distinguent pas la classe élue et les bénédictions qui
lui sont particulières, de la beaucoup plus nombreuse classe non-élue et les
bienfaits qui doivent lui venir par l’intermédiaire des élus. Ils ont
supposé que, une fois l’élection achevée, le Plan de Dieu était terminé
alors qu’en réalité il ne faisait que commencer à intéresser plus
directement le reste de l’humanité et le salut de rétablissement concernant
le monde entier — tout au moins ceux qui accepteront les conditions du
Seigneur.
Ce
flottement dans la pensée, ne pas se rendre compte qu’il existe deux saluts
ayant des objectifs différents celui de l’Eglise, pour une nature nouvelle,
la nature divine, et celui du monde pour le retour à la perfection intégrale
de la nature humaine — ont conduit et ont contribué à créer une grande
confusion dans l’esprit au point de mélanger ce qui, dans les Ecritures,
s’applique à ces deux saluts différents. On parle de ceux qui sont sauvés
tantôt d’un point de vue, tantôt d’un autre. On en parle comme d’êtres
spirituels dans la gloire, l’honneur et l’immortalité en même temps qu’on
les confond avec des êtres humains, de chair, d’os, etc. vivant dans la
condition spirituelle. D’autres concentrent leur pensée sur le
rétablissement humain et imaginent une terre —paradis retrouvé où le
Seigneur et les siens demeureraient dans ce qu’ils appellent des corps
spirituels sans bien se rendre compte de ce que veut dire le mot spirituel.
Ils devraient savoir en effet qu’un corps spirituel — ou comme l’on dit un
“esprit” — est organisé pour la vie dans des conditions d’ordre
spirituel et qu’un corps matériel, formé d’éléments terrestres ne pourrait
être pour lui qu’une entrave. De même le corps humain est organisé en vue de
la vie dans les conditions terrestres et serait un monstre s’il était éthéré
à quelque degré que ce soit. Il ne semble d’ailleurs pas que le Créateur ait
voulu de tels mélanges.
[75]
On ne
peut se rendre compte de la beauté et de l’équilibre du plan divin qu’en
comprenant la Nouvelle Création. Ses membres en perspective sont appelés par
Dieu à se tenir en marge, à part de l’humaine nature, étant l’objet d’un
“appel céleste” ou “haut appel”. Outre qu’ils ont à affermir leur vocation
et leur élection, ils ont à effectuer à l’égard de l’humanité hors de
laquelle ils sont choisis, un double travail. 1) Tout d’abord ils doivent
collaborer avec Dieu au rassemblement de la classe élue en apportant au
monde un message ayant valeur de témoignage et en souffrant, au titre de
membres du sacerdoce de propitiation, en raison de leur propre fidélité et
de l’aveuglement des hommes.
2)
Ensuite avec leur Seigneur et Chef, ils doivent former un sacerdoce divin,
royal, spirituel, à qui seront remis les intérêts et les affaires du monde
en vue du redressement et du relèvement de tout être humain de bonne
volonté, en assurant la médiation entre Dieu et l’homme, en établissant
parmi les hommes un royaume de justice conformément au programme divin qui
veut l’éducation et le rétablissement de la créature humaine.
On
comprendra facilement qu’aucune autre classe d’êtres n’est plus désignée
pour répondre à l’intention divine de gouverner et de bénir le monde. Leur
communauté d’origine avec l’humanité, “enfants de colère comme les autres”,
leur permet de connaître les faiblesses, les imperfections, les tentations
et les épreuves auxquelles l’humanité a été soumise en raison du péché et
des lois de l’hérédité. Ils sont ainsi préparés à devenir des conducteurs
pondérés et miséricordieux d’autant plus que leur perfection dans la nature
divine les qualifiera pour prendre des décisions à la fois justes et
indulgentes en tant que juges du monde au jour du jugement (1).
Tandis que ce grand œuvre de redressement, de gouvernement, de bénédiction
et de jugement des hommes et des anges déchus sera confié plus
particulièrement à
Voyez volume 1, chapitre VIII —
Le jour du Jugement.
[76]
ces
Nouvelles Créatures, mieux préparées à ce travail qu’aucune autre classe
d’êtres dans tout l’univers parce que préparées par le Seigneur lui-même,
néanmoins leur mission ne s’arrête pas là. Au contraire, les mille ans du
règne Millénial ne seront qu’un commencement dans le domaine de l’activité
de ces Nouvelles Créatures. A la fin, lorsque le Royaume sera remis à “Dieu
le Père” et aux hommes qui seront redevenus les représentants de Dieu dans
l’administration de la terre, un champ d’action plus vaste s’ouvrira devant
la Nouvelle Création. N’est-il pas écrit que le Père Céleste a non seulement
élevé Son Fils à la nature divine comme lui-même mais a également partagé
son trône avec lui et que le Fils s’est assis avec le Père sur son trône ? (Apocalypse
3 : 21). Et quand bien même — c’est une façon de parler — il
abandonnerait cette position officielle pendant l’âge du Millenium pour
s’occuper plus spécialement des affaires de la terre qu’il s’est acquise, il
ne s’ensuivrait nullement qu’après avoir achevé complètement l’œuvre que de
Père lui avait donnée à faire, il soit moins glorieux ou occupe une position
moins digne que celle qui lui fût attribuée lorsque, après avoir payé par
son sacrifice, la rançon du péché il monta au ciel.
Nous
ignorons quels autres grands travaux futurs le Créateur peut projeter pour
son Unique Engendré et Fils bien-aimé qu’il “a établi héritier de toutes
choses”, mais nous tenons de notre Maître lui-même que lorsque nous
aurons été glorifiés, nous lui serons semblables, que nous le verrons tel
qu’il est, que nous partagerons se gloire et que “nous serons toujours
avec le Seigneur”. Ainsi donc, quelle que soit l’activité future
réservée à l’Unique Engendré et “héritier de toutes choses” nous serons avec
lui, nous auront part à son œuvre, à sa gloire, comme nous aurons aussi eu
part à sa nature. Ce qui précède repose sur les déclarations de la Parole
écrite de Dieu. Cependant il n’est pas sacrilège de consulter le grand livre
de la nature à la lumière du plan divin. Les différentes planètes ou mondes
qui gravitent comme nous dans l’immensité ne sont certes pas en formation en
[77] vain. Il arrivera
que d’autres créations s’y opéreront. Lorsque viendra le temps, celui qui a
été premier en toutes choses le sera encore quand il s’agira d’utiliser la
divine puissance là où elle sera nécessaire. Pas n’est besoin de supposer
qu’il faudra, sur les autres planètes, renouveler l’expérience du péché. Au
contraire, soyons assurés que de règne du péché sur la terre, ainsi que ses
affreuses conséquences, pourront et seront utilisés par le Seigneur comme
une leçon éternelle au profit même d’êtres qui sont encore à créer dans les
autres mondes et qui apprendront par oui dire plutôt que par expérience.
Une
fois Satan, tous ses émissaires, toutes les influences mauvaises et
trompeuses supprimés ; avec l’Eglise glorifiée, rendue sage par
l’expérience, occupée à instruire les créatures parfaites des autres mondes
; avec le concours d’instructeurs, pris sur cette terre, et mis au fait pour
avoir connu un contact personnel avec le péché ainsi que le relèvement et la
bénédiction du Seigneur, comment ces êtres n’apprendraient-ils pas à
connaître le bien, le mal et les salaires différents qui les accompagnent !
Ceux qui les enseigneront pourront leur parler de la grande rébellion de
Satan, de celui qui a égaré l’humanité à l’extrême, de la terrible chute
dans le péché et la misère, de la rédemption de la haute récompense
attribuée au Rédempteur et à ses co-héritiers, des heureux privilèges, de
rétablissement accordés aux humains. Ils leur apprendront que tout cela doit
servir de leçons et d’exemples pour toute la création de Dieu et pour
toujours. Ces indications exerceront sans doute une retenue et seront un
frein contre le péché en même temps qu’une invitation à garder un caractère
conforme à la divine loi d’amour.
Comme
il a déjà été montré (1), l’œuvre de ces “Nouvelles Créatures”,
actuellement, revêt un aspect double. Leur engendrement par l’esprit saint
fait d’elles des sacrificateurs. Cependant l’entendement seul est engendré;
le corps est encore de la terre, terrestre, et, comme le
[78] dit l’apôtre
“Nous portons ce trésor (la Nouvelle Nature) dans des vases de terre
afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous”
(2
Corinthiens 4 : 7). L’esprit ou volonté nouvellement engendré,
c’est tout ce qu’il y a à présent pour représenter la nouvelle nature et
c’est tout ce qu’il y aura jusqu’à la Première Résurrection où cette
nouvelle volonté devenue un nouveau caractère, recevra un corps convenable,
un corps céleste, un corps spirituel parfait, complet, d’une conformité
absolue à la volonté divine. En même temps, la puissance divine, l’esprit
saint, opérant dans nos esprits et faisant de nous des “Nouvelles
Créatures”, des sacrificateurs, nous achemine vers le sacrifice et nous fait
comprendre que nos intérêts humains, nos visées humaines, nos préférences
humaines, etc... sont les choses qu’il convient de sacrifier chaque fois
qu’elles s’opposent aux aspirations et aux normes telles que Dieu les a
fixées aux “Nouvelles Créatures”. C’est ainsi que la victoire de la
Nouvelle Créature s’obtient au prix du sacrifice de sa propre nature
humaine. Cette victoire glorifie Dieu ainsi que son pouvoir de “créer
en nous le vouloir et le faire” par ses promesses, d’une manière telle qu’il
ne pourrait l’être davantage même si tous nos efforts naturels s’accordaient
à ses exigences au point qu’aucun sacrifice ne serait nécessaire. De même
que la foi, la consécration et le sacrifice des “Nouvelles Créatures” répond
à, correspond à et se trouvait représenté dans le corps sacerdotal Aaronique
d’Israël et dans ses sacrifices figuratifs, ainsi, explique l’apôtre, le
sacerdoce futur de ces nouvelles créatures était illustré par le glorieux
sacerdoce de Melchisédek.
Melchisédek n’était pas un sacrificateur qui officiait en tunique de lin ;
c’était un prêtre qui était en même temps un roi “Un prêtre sur son trône”.
Comme tel, sa position était figurativement plus élevée que celle d’Aaron.
Car Aaron était fils d’Abraham et Abraham, si grand qu’il fût, paya la dîme
à Melchisédek qui le bénit. L’apôtre s’appuie sur cette allégorie pour
expliquer que le sacerdoce du sacrifice est inférieur au sacerdoce qui
[79] se double de
l’office royal, en gloire et en honneur. Melchisédek représentait donc ces
nouvelles créatures engagées dans l’œuvre du Royaume Millénial (Christ, le
chef et les membres de son corps). Pour lors, la phase sacrificielle de
l’œuvres sera close ; l’aspect régalien, souverain, éducateur, aura
commencé. Et ce sacerdoce royal sera tout à fait compétent pour réaliser la
promesse divine : “toutes les familles de la terre seront bénies”, et
tous ceux qui le voudront pourront rentrer dans la communauté d’idées et de
sentiments qui unissent indissolublement le Créateur aux lois de son empire.
Genèse 22 : 18 ;
Galates 3 : 16, 29.
Tous
les symboles et les types par lesquels le Seigneur illustre (la relation
intime qui unit son Unique Engendré, le Sauveur, à l’Eglise élue, appelée et
préparée à devenir de “Nouvelles Créatures” jointes à lui dans la nature
divine, font tous ressortir au plus haut point l’affinité, l’intimité,
l’unité qui existera entre eux. Il semble que le Seigneur se soit rendu
compte que sa créature humaine d’esprit humble ait peine à croire en un
intérêt aussi marqué, en un amour aussi profond de la part du Créateur, au
point de proposer une invitation à occuper une position aussi excellente
dans toute la création, immédiatement après Son Fils et après lui-même.
C’est pourquoi, à plusieurs reprises et par plusieurs allégories il réitère
cette proposition de façon à faire taire tout scepticisme, doute ou
incertitude quant à la réalité et à la vérité de ce “haut appel”.
Rafraîchissons-nous la mémoire par quelques-unes d’entre elles. Dans l’une
notre Seigneur est figuré sous les traits d’une “pierre angulaire” de
pyramide tandis que l’Eglise élue est composée de pierres vivantes, amenées
vers lui, façonnées conformément aux lignes directrices du sommet et dans le
même caractère de manière à constituer, avec lui, la grande structure
pyramidale que Dieu érige pendant cet Age de l’Evangile, qui doit bénir le
monde dans l’âge prochain, et par laquelle il sera glorifié à toute
éternité.
Cette
image de la pyramide se trouve en relation étroite avec une autre figure:
celle du Temple.
[80]
Le
Temple bâti par Salomon était un type du plus grand temple spirituel qu’avec
une sagesse plus grande encore Dieu est en train de construire (1
Pierre 2 : 5). Il est rapporté que dans la construction du
Temple, chaque poutre, chaque pierre avait sa place marquée d’avance et
était préparée en conséquence. Ainsi en est-il des membres de l’Eglise de la
Nouvelle Création ses membres sont spécialement préparés en vue de la place
qu’ils auront à occuper dans l’avenir. De même que cette manière de faire
permit de construire le Temple sans qu’on entendît “le bruit du marteau”,
sans choc ni heurt, ainsi, sous la direction du divin architecte, l’Eglise,
la Nouvelle Création, à la fin de cet Age de l’Evangile naîtra d’entre les
morts comme son Seigneur, à sa résurrection, au début de l’âge, fut le
“premier-né d’entre les morts”.
1 Rois 6 : 7.
Une
autre figure est celle du corps humain et de ses membres. C’est l’apôtre
Paul qui se sert de cette illustration pour établir l’étroitesse des liens
qui unissent les élus au Seigneur, la Tête de l’Eglise qui est son corps (Romains
12 : 4,5 ;
1 Corinthiens 12 : 12). De même que la tête commande au corps,
pense pour lui, projette pour lui, veille sur lui et se sert de l’un ou
l’autre membre pour aider les autres, ainsi de Seigneur agit-il dans son
Eglise. Il surveille et place les différents membres du corps comme il lui
plaît de manière à apporter un soutien à ceux qui travaillent à “affermir
leur vocation et leur élection” en les assurant d’autre part que, tant
qu’ils demeurent dans cette attitude correcte du cœur dans l’humilité et la
fidélité, “toutes choses concourront à leur plus grand bien” parce “qu’ils
aiment Dieu et sont appelés selon son dessein”.
Une
autre figure encore représentant l’accord existant entre Christ et son
Eglise est celle d’un capitaine et de ses soldats, d’un berger et de son
troupeau. Mais parmi toutes ces images qui suscitent en nous l’heureuse idée
d’une union étroite entre le chef de la Nouvelle Création et ses frères,
l’Eglise, il n’en est peut-être pas une qui fasse mieux ressortir l’intérêt
et l’amour que
[81] nous porte le
Maître sinon celle de l’Epoux et de l’Epouse. C’est un noble Epoux en effet
que l’Unique Engendré pour tous ceux qui discernent la grandeur de son
caractère et sa fidélité! Le sentiment de l’Eglise qui est son corps a bien
été exprimé prophétiquement: “Il se distingue entre dix mille et toute sa
personne est pleine de charme”. Reprenant cette illustration l’apôtre
s’adresse à l’Eglise et dit: “Je vous ai fiancés à un seul époux, pour
vous présenter à Christ comme une vierge pure” (2
Corinthiens 11 : 2). Il fait allusion ici à la coutume juive
dans le mariage, tout à fait différente de celle que nous connaissons dans
nos pays. De nos jours on considère les fiançailles comme un engagement
susceptible d’être modifié au cas où l’une ou l’autre des parties venait à
s’apercevoir que l’union n’est pas heureuse ou bénéfique. Mais le mariage
juif, ordonné par le Seigneur, était sans doute un type de l’union entre
Christ, l’Epoux, et l’Eglise son Epouse. Chez les Juifs, les fiançailles
équivalaient au mariage réel; elles donnaient lieu à un contrat écrit dans
lequel les témoins de l’époux et de l’épouse faisaient état de la dot,
etc... Les fiançailles avaient valeur de mariage bien que la coutume ait
voulu que la noce proprement dite ainsi que l’union réelle n’ait lieu
qu’environ une année plus tard. Ainsi en est-il des promesses échangées, ou
contrat, entre le Seigneur, le céleste époux, et ceux qu’il accepte comme
siens. Ni de son côté ni du nôtre il ne saurait être question de contrat
plus ou moins sérieux. Il s’agit au contraire d’une union réelle du cœur
d’amour, de dévouement. Toute résiliation de notre contrat d’alliance
revêtirait une sérieuse importance. A propos de l’Epoux l’apôtre déclare:
“Celui qui vous a appelés est fidèle et c’est lui qui le fera”
(1
Thessaloniciens 5 : 24). C’est donc sur nous que tout repose.
A la
fin de l’âge notre Seigneur, l’Epoux, vient chercher son Epouse. Mais il
n’accepte que les “vierges sages” Ceux qui, après avoir conclu une alliance,
sont devenus insensés dans le sens qu’ils auront vécu dans l’insouciance, ne
seront pas estimés dignes d’être
[82] acceptés; ils
seront ignorés sur le chapitre du mariage la porte sera fermée pour eux
comme l’indique la parabole (Matthieu
25 : 1 - 12) ils seront tenus à l’écart des grands privilèges et
des bénédictions qui fussent devenus leur s’ils étaient demeurés fidèles.
Cependant, bien que leur infidélité puisse leur valoir de passer par le
grand temps de trouble et leur fasse manquer de prendre part au Royaume et à
la nature divine, il n’y aura pas lieu d’envisager pour eux — et nous nous
en réjouissons —une éternité de tourments. Dieu merci, la lumière de Sa
Parole est devenue plus claire maintenant ! Le fait “d’affermir sa
vocation et son élection” vaudra de grandes et éternelles richesses de
grâce à ceux qui auront été sérieux dans leur comportement. Quant aux autres
qui auront vécu leur alliance dans le laisser-aller et qui se seront laissés
contaminer par le monde et son esprit, la perte de ces avantages ne sers pas
un châtiment négligeable.
Pour
la plupart ces “nouvelles créatures en Jésus-Christ” se dégagent des classes
sociales les plus humbles plutôt que des classes supérieures et l’on peut
dire à ce sujet que le monde ne nous connaît pas comme il ne l’a pas connu.
Cependant, l’Eternel, qui regarde au cœur et non à l’apparence extérieure,
apprécie à un très haut degré les fidèles de cette phalange qui doit former
la Nouvelle Création. Non seulement il affirme que tout ce qui les concerne
est dirigé d’En haut et que tout concourt en définitive à leur bien mais il
explique dans les grandes lignes comment s’effectue cette direction.
N’est-il pas écrit que les anges sont des esprits envoyés pour exercer un
ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut et que “l’ange de
l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent et les arrache au danger” ?
Ces anges gardiens du petit troupeau ont toujours accès auprès du Père et
même, figurativement parlant, il ne peut tomber un cheveu de la tête des
élus que le Père n’en soit informé. C’est en complet accord avec ces tendres
assurances que l’Ecriture déclare: “Le Seigneur connaît ceux qui sont
siens” et encore: “Ils seront à moi
[83]
dit l’Eternel au jour où je
rassemblerai mes plus précieux joyaux”.
—
2 Timothée 2 : 19 ;
Malachie 3 : 17 :
En
raison de son appel à une nouveauté de vie, il est dit au sujet de la
Nouvelle Création : “Il faut que vous naissiez de nouveau” il
convient d’envisager ce sujet voisin. La naissance naturelle de l’être
humain suggère la pensée de la nouvelle naissance de la Nouvelle Création.
La naissance naturelle débute par un engendrement suivi d’une période de
formation et, finalement la naissance intervient. Ainsi en est-il en ce qui
concerne la Nouvelle Création (1) tout d’abord, nous devons être engendrés
par la Parole et l’Esprit de Dieu ; (2) ensuite nous devons prendre
vie, être activé par l’esprit de vérité reçu ; (3) et si le développement
progressif se poursuit, si la Parole de Dieu abonde en nous, si nous ne
devenons pas oisifs ni stériles ni infructueux, nous parviendrons à la
naissance, — à une participation à la Première résurrection comme membres du
corps de Christ. Au sujet de cette résurrection, de cette mutation complète
de la condition humaine et terrestre aux conditions célestes et spirituelles
de la nature divine, nous aurons bientôt (1) davantage à dire. Pour
l’instant nous considérons plus particulièrement la question de
l’engendrement. La Parole précise que l’engendrement de ces fils de Dieu
provient “non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de
l’homme, mais de Dieu” (Jean
1 : 13). L’apôtre Paul également souligne la même pensée
lorsque, parlant de la classe élue des “Nouvelles Créatures”, de leur Tête.
Jésus-Christ et de l’honorable condition à laquelle elles ont été appelées,
il dit : “Nul ne s’attribue cette dignité s’il n’est appelé de Dieu comme
le fut Aaron”. -
Hébreux 5 : 4.
Les
Ecritures distinguent toujours entre ces “Nouvelles Créatures” élues et le
reste de la famille humaine en général. Ici nous pouvons envisager les deux
côtés de l’a question. 1) Traitant de la rédemption du monde,
[84] l’apôtre
fait du sacrifice de propitiation deux parts, l’une intéressant l’Eglise,
l’autre concernant le monde. Il dit: “Il est une victime
expiatoire pour nos péchés (les péchés de l’Eglise) et non seulement
pour les nôtres mais aussi pour ceux du monde entier” (1
Jean 2 : 2). 2) Le même apôtre établit une distinction entre les
épreuves et les difficultés que connaît l’Eglise dans la vie présente et
celles du reste du monde entre l’espérance de l’Eglise élue et l’espérance
du monde. Il dit : “Nous aussi qui avons les prémices de l’esprit, nous
soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption
(délivrance) de notre corps” du corps unique, l’Eglise, dont Christ
est la Tète et dont la délivrance est promise lors de la Première
Résurrection à sa seconde venue (Romains
8 : 23). Nous ne gémissons pas au même titre que le monde car
nous avons reçu du Seigneur et par notre engendrement par son esprit ce qui
neutralise l’effet des déceptions, des épreuves et des difficultés du temps
présent. Nous avons reçu les glorieuses espérances et promesses qui sont une
ancre à nos âmes pénétrant au delà du voile. Dans nos malheurs et nos
chagrins nous ne nous désolons pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Au
sujet du monde et de ce qu’il espère l’apôtre écrit “Toute la
création soupire et est comme en travail jusqu’à maintenant”. Les humains
n’ont que peu de choses pour panser ou améliorer les blessures, les coups,
les maux qui sont leur lot actuel et qui ne font que leur faire sentir toute
l’acuité du péché et ses funestes conséquences : la dégénérescence et la
mort. Mais au delà de l’espoir du monde, comme le dit l’apôtre, la création
“attend la manifestation des fils de Dieu” (Romains
8 : 19, 22). Les hommes n’attendent pas et n’espèrent pas être
du nombre des fils de Dieu, mais ils attendent les bienfaits que ces fils de
la Nouvelle Création, investis de la gloire et de la puissance du Royaume
Millénial, apporteront à la terre d’après la promesse divine de bénir toutes
les familles humaines.
L’appartenance à la Nouvelle
Création n’est garantie en aucun sens par l’appartenance à une organisation
[85]
humaine quelconque.
Seule l’union avec le Seigneur en tant que membre de son corps mystique
entre en ligne de compte. Comme il est écrit: “Si quelqu’un est en
Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ;
voici, toutes choses sont devenues nouvelles” (2
Corinthiens 5 : 17). Pour devenir membre du Corps de Christ il
est indispensable que les choses anciennes c’est-à-dire les choses de la
terre — les ambitions, les visées, les espoirs, l’orgueil sous toutes ses
formes, les vanités et les folies — soient passées et n’aient plus droit de
cité dans la volonté bien qu’à l’occasion elles exercent encore une
attraction sur nous. C’est le nouvel esprit que le Seigneur considère comme
“Nouvelle Créature” ; c’est le progrès, le développement de ce nouvel esprit
qui l’intéresse et qu’il promet de récompenser.
Les
Ecritures montrent que, pour demeurer en Christ, il faut plus que le simple
fait de se consacrer. La consécration ouvre la porte et ne fait que nous
mettre dans le chemin en nous assurant des promesses divines, pour cultiver
les fruits de l’esprit et atteindre finalement à la gloire céleste avec
notre Seigneur. Mais pour conserver cette position dans le corps de Christ
il faut dès maintenant produire des fruits, donner des preuves d’amour et de
dévouement, ainsi que le Maître l’a exprimé lui-même dans sa parabole du
vrai cep: “Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il
le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il
porte encore plus de fruit” (Jean
15 : 2). Il semblerait donc que le fait d’avoir été accepté par
le Seigneur comme Nouvelle Créature en Jésus-Christ depuis un certain nombre
d’années, impliquerait une croissance plus ou moins régulière en grâce, en
connaissance et an fruits de l’esprit. S’il en était autrement notre
position devant lui serait compromise, un autre pourrait prendre notre place
parmi les élus et la couronne qui nous était destinée pourrait être
attribuée à un autre qui apprécierait davantage les privilèges qui lui sont
offerts, qui manifesterait plus de zèle à obtenir les choses glorieuses que
Dieu a promises à ceux qui l’aiment et
[86] qui serait par
conséquent plus disposé à compter les choses de cette terre connue une perte
afin de gagner Christ — obtenir une place dans la compagnie des élus. L’idée
de cette position en Christ, illustrée par l’image d’une croissance dans les
fruits de l’esprit, est repris par l’apôtre Pierre lorsqu’il dit : “En
faisant cela vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que l’entrée
dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera
pleinement accordée” (2
Pierre 1 : 10, 11). En d’autres termes et comme l’exprime
l’apôtre Paul, tout ceci veut dire que le nouvel esprit, la “Nouvelle
Créature” doit se conformer si entièrement à la volonté de Dieu,
qu’elle cherchera jour après jour à “dépouiller le vieil homme, ses
affections et ses désirs”. Car la Nouvelle Création est représentée sous
la figure d’un homme nouveau — Christ, la Tête ; l’Eglise, le Corps — qui
doit croître et parvenir — toujours figurativement parlant — à la parfaite
stature de l’homme en Jésus-Christ. Chaque membre de ce Corps doit se
fortifier et se développer complètement — se fortifier non pas d’une force
personnelle mais se fortifier en celui qui est notre Tête vivante dont la
justice compense nos fautes involontaires.
L’homme garde le contact avec ce qui l’entoure au moyen de ses cinq sens :
la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût. Les Nouvelles Créatures
disposent également de ces sens tant que le nouvel esprit demeure dans son
vase de terre. Néanmoins, ces sens ne suffisent pas à la Nouvelle Création
qui a besoin de percevoir les choses spirituelles qui ne se voient pas, qui
ne se sentent pas, qui ne se touchent pas et que l’organisme humain ne goûte
ni n’entend. A cela le Seigneur a pourvu par son esprit comme le dit
l’apôtre : “L’homme animal ne reçoit pas les choses de l’esprit de
Dieu”, et il ne peut les connaître parce que “c’est
spirituellement qu’on les discerne”. “Des choses que l’œil n’a point
vues, que l’oreille n’a point entendues et qui ne sont point montées au cœur
de l’HOMME (par un sens quelconque ou pouvoir de perception) des
choses que Dieu
[87]
a préparées pour ceux qui l’aiment.
Dieu nous les a révélées
(à la Nouvelle Création) par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les
profondeurs de Dieu”
1 Corinthiens 2 : 9, 10, 14 .
Ce
sens spirituel peut être considéré comme un sixième sens attribué à
ces engendrés à la Nouvelle Création. On peut aussi penser qu’ils ont reçu
une série complète de sens spirituels — cinq sens supplémentaires
correspondant à leurs sens naturels. Petit à petit “les yeux de
leur intelligence” s’ouvrent et de plus en plus aux choses que l’œil
naturel ne peut voir. L’oreille de la foi enregistre et celle-ci
augmente au point que chacune des promesses de la Parole divine devient des
plus significatives et prend corps. L’enfant de Dieu. en arrive même comme à
toucher le Seigneur et son invisible puissance; il goûte
combien le Seigneur est bon et aime à offrir ses sacrifices, ces prières
d’encens qui sont d’une agréable odeur à l’Eternel. De même que les
sens naturels peuvent être améliorés, ainsi en est-il des sens spirituels.
Cette amplification de l’acuité des sens spirituels (ou tout au moins les
efforts faite pour y parvenir) sont antan d’étapes marquant notre élévation
en grâce, notre croissance comme nouvelle créature embryonnaire jusqu’à la
naissance dans la résurrection, jusqu’à la formation de nouveaux nous-mêmes
dans la gloire, l’honneur et l’immortalité de la nature divine.
QUEL NOM DONNER A LA NOUVELLE
CREATION ?
A un
certain point de vue voici une question bien particulière et étrange.
L’Eglise étant fiancée au Seigneur, unie à lui comme épouse, il peut
paraître extravagant de se demander quel nom elle portera. Aucun nom ne peut
mieux convenir à une épouse que celui de son époux. Le fait même de proposer
un autre nom que celui-là montre qu’on se fait une fausse idée de la nature
du sentiment qui unit le Seigneur à ceux qui lui sont fidèles, aux “membres
de son Corps”, à “l’Epouse, la
[88] Femme de
l’Agneau”. Le nom que donne l’Ecriture l’Ecclésia c’est-à-dire l’Assemblée,
le Corps, l’Eglise de Christ, paraît suffire amplement. Si l’on veut autre
chose, les Ecritures donnent encore: “L’Ecclésia de Christ”
ou Eglise de Christ, “L’Ecclésia de Dieu”ou Eglise de Dieu
(Romains
16 : 16 ;
Actes 20 : 28). Les deux noms sont synonymes parce que notre
Seigneur et le Père ont un seul et même intérêt en nous. Comme l’Eglise est
le Corps de Christ dont il est la Tête, ainsi l’Eglise tout entière, Tête et
Corps, est la formation ointe par le Père et par laquelle il lui pliait
d’accomplir toute l’œuvre rédemptrice exposée dans les plus grandes et plus
précieuses promesses de sa Parole. D’un autre côté l’apôtre précise un nom
et désigne les fidèles comme “L’Eglise du Dieu vivant” comme
s’il voulait opposer cette Eglise, corps ou groupement dont Christ est le
chef à d’autres corps, groupements ou systèmes religieux qui ne
reconnaissent pas le vrai Dieu et que le vrai Dieu ne reconnaît pas
davantage comme son Ecclésia ou Eglise.
La
tendance à se donner d’autres noms que ceux qu’ont donnés le Seigneur et les
apôtres remonte assez loin dans le passé. Tout comme de nos jours certains
sont disposés à dire “Je suis de Luther”, “Je suis de Calvin”, “Je suis de
Wesley”, ou “Je suis de Knox” tout en prétendant tous être de Christ,
le même penchant existait déjà dans l’église primitive ainsi qu’en témoigne
l’apôtre dans sa Lettre aux Corinthiens (1
Corinthiens 3 : 4 à 6). L’esprit de parti ou sectaire s’était
infiltré parmi les frères de Corinthe. Non satisfaits de porter les noms de
Christ et de Dieu ils cherchaient à y ajouter quelque chose et se
déclaraient chrétiens d’après Paul, chrétiens selon Pierre et chrétiens
d’après Apollos. L’apôtre, par inspiration, réprouve cet esprit et signale
que ce n’est pas l’esprit saint mais l’esprit charnel qui conduit à diviser
le corps en suivant tel ou tel autre serviteur du Seigneur au lieu de Christ
lui-même. L’argumentation de l’apôtre se rapporte aussi bien à notre époque.
Sa question : “Christ est-il divisé !” revient à dire : Y a-t-il
plusieurs corps [89]
de Christ ? Y a-t-il plusieurs
églises de Christ ou une seule? Et s’il n’y en a qu’une pourquoi la
subdiviser? “Qui donc est Paul ? Qui est Apollos ? Qui est Pierre ?”.
De simples serviteurs de la Tête de l’Eglise dont il s’est servi pour le
bien de son corps son Ecclésia. S’ils n’avaient pas accepté, il en aurait
trouvé d’autres qui auraient accompli le travail. Ainsi la louange,
l’honneur pour tous les bienfaits dispensés par le ministère des apôtres,
reviennent en réalité à la Tête de l’Eglise qui a pourvu de cette manière
aux nécessités des siens. Ce n’est pas à dire que nous ne devions ni
reconnaître ni estimer ceux que le Seigneur reconnaît et honore. Ce qu’il ne
faut faire à aucun prix c’est les admettre comme chefs de l’Eglise ni
diviser l’Eglise en sectes ou partis — suivre des hommes. L’utilisation, par
le Seigneur, des apôtres ou tous autres serviteurs, n’a jamais eu pour effet
de diviser l’Eglise mais au contraire d’en rassembler les membres, d’agréger
les croyants consacrés à la seule Tête, au seul Seigneur, par la seule foi
et le seul baptême.
Que
dirait l’apôtre s’il vivait de nos jours devant les multiples divisions et
les dénominations de toutes sortes ? Sans doute dirait-il que cela témoigne
d’un esprit charnel très accentué, autrement dit d’une assez large mesure de
l’esprit du monde. Ce qui ne veut pas dire que tous ceux qui se trouvent
dans ces systèmes soient charnels et tout à fait dépourvus de l’esprit du
Seigneur. Mais, dans la proportion où nous sommes animés de l’esprit du
Seigneur, dans la proportion où nous sommes libérés de cet esprit charnel et
de ses tendances, dans la même proportion nous nous sentirons en désaccord
avec tous les clivages sectaires qui nous entourent. Selon que l’esprit du
Seigneur abonde en nous, il nous conduira à accepter de moins en moins tout
antre nom qui ne soit pas celui du Seigneur lui-même jusqu’à ce que, sous sa
direction, nous trouvions l’unique Eglise, l’Eglise des premiers-nés
dont les noms sont écrits dans les cieux et l’unique moyen d’être introduit
dans cette Eglise, par le baptême, clans le corps du Maître, son Ecclésia,
par le baptême dans sa mort qui nous unit à lui et à chacun de ses membres
en un seul esprit.
[90]
Il ne
nous appartient pas de modifier le sentiment de toute la chrétienté sur ce
chapitre. C’est une affaire qui dépasse le cadre du pouvoir humain. Mais il
nous appartient, individuellement, d’être personnellement fidèle à l’Epoux.
Celui qui prononce le nom du Seigneur doit s’éloigner de l’iniquité sous
toutes ses formes, dans sa foi comme dans son comportement et dans ses
habitudes. Celui-là ne cherchera pas une étiquette différente du nom de
l’Epoux, et si on l’interroge à ce propos il aura plaisir à ne connaître que
son nom et son nom seul le seul nom qui soit donné sous le ciel et parmi les
hommes par lequel nous puissions être sauvés. Ceci étant, nous ignorerons
tout nom de secte et toute institution sectaire pour demeurer libres dans le
Seigneur. Bien sûr, nous ne devons pas rejeter ceux qui ont l’esprit du
Seigneur et demeurent attachés aux systèmes sectaires. Au contraire, si le
Seigneur dit “Sortez du milieu d’elle, mon peuple, de peur que, ne
participant à ses péchés vous ne participiez aussi à ses fléaux”, c’est
que plusieurs de ses enfants se trouvent dans Babylone, égarés a propos de
sectes et de leurs noms. C’est à nous de faire briller notre lumière,
laissant tout au Seigneur quant aux résultats.
Non
seulement nous désavouons tout nom rappelant celui d’un homme mais nous
désavouons aussi tout nom qui soit effectivement ou soit susceptible de
devenir un nom de secte ou de parti dont l’effet serait de séparer certains
enfants de Dieu d’autres qui sont également siens. Evitons les appellations
de “Eglise chrétienne” ou “Eglise de Dieu” déjà employées pour
identifier des fois et des communions particulières. Employons plutôt et
répondons à tous les noms en usage dans les Ecritures Disciples,
Eglise de Dieu, Eglise de Christ. Eglise du Dieu vivant, Eglise qui est à
Corinthe, Eglise qui est à... etc... Nous ne pouvons éviter que certains
nous comprennent mal, pas plus que nous n’avons [91] à leur en
vouloir s’ils nous appliquent des désignations qu’ils trouvent judicieuses
suivant la coutume en usage. Ils peuvent par exemple nous appeler les “Restitutionnistes”,
les “Auroristes”, les “Milllénaristes”, etc... Nous ne devons pas
RECONNAITRE ces noms dans le sens de nous les appliquer à nous-mêmes.
L’esprit de douceur, de patience, de paix et d’amour nous empêchera de
prendre ombrage si l’on nous applique des noms comme ceux- là. Nous
présumerons au contraire qu’il n’y a là nulle malveillance et y répondrons
gentiment et sans esprit de combativité. Nous ferons comprendre que nous
pensons être mis en cause mais que nous préférons décliner toute
revendication de nom de secte ou de parti pour nous on tenir au seul nom de
chrétien pris dans son sens le plus large et le plus complet c’est-à-dire
que nous ne reconnaissons d’autre chef que notre Seigneur Jésus-Christ et
d’autre organisation que celle qu’il a instituée — l’Eglise du Dieu vivant,
Ecclésia ou Corps de Christ dont les noms sont écrits dans les cieux.