LA NOUVELLE CRÉATION
ÉTUDE XV
LES ENNEMIS DE
LA NOUVELLE-CRÉATION ET LEURS ATTAQUES
* * *
“Le vieil homme.” — Le monde, ennemi de la Nouvelle-Création. — Le grand
Adversaire. — Il a été menteur et meurtrier dès le commencement. — Les
associés de Satan dans le mal. — Légions de démons. — Comment se perpétue le
premier mensonge de Satan. — La Science chrétienne et la Théosophie. — “Nous
n'avons pas à lutter [seulement] contre la chair et le sang.” — Le ministère
du mal. — Les attaques de l'Adversaire. — “La prière de la foi sauvera le
malade.” — “Si Satan chasse Satan”, son royaume ne peut subsister. — Aimer
la droiture. — Haïr l'iniquité. —
Marc 16 : 9 - 20. — L'église nominale, adversaire de la
Nouvelle-Création. — L'armure de Dieu.
* * *
[678]
L'ennemi N°1 de la Nouvelle-Création est le “ vieil homme ”, la vieille
volonté. Évitons l'erreur si communément faite à ce sujet. Ne pensons pas
que la Nouvelle-Créature a deux entendements (“minds”), deux volontés. “Un
homme double d'esprit [“double-minded”] est inconstant dans toutes ses
voies” [Jacques
1 : 8] ; c'est une condition peu satisfaisante pour lui et
inacceptable pour l'Eternel. La Nouvelle-Créature n'est pas double d'esprit.
Elle n'a qu'un seul entendement, qu'un seul esprit, qu'une seule intention,
qu'une seule volonté, qui est la nouvelle volonté, l'Esprit de Christ, le
saint Esprit. Au lieu d'accepter en partie la pensée (“mind”) de Christ et
de maintenir en partie sa propre volonté, la Nouvelle-Créature a fait une
pleine consécration de sa vieille volonté à l'Eternel ; cette vieille
volonté a été considérée comme morte, et privée de la direction des affaires
de la Nouvelle-Créature. C'est de cette manière que celle-ci fut acceptée
comme membre du corps de Christ : n'avoir aucune volonté personnelle, mais
permettre d'être dirigée par la volonté du Chef (Tête). C'est ainsi qu'elle
est devenue une Nouvelle-Créature en Christ Jésus, et qu'elle a trouvé que
“les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites
nouvelles”. Ceux qui n'ont pas fait cet abandon total ne sont pas devenus
des membres de l'Ecclésia, du corps de Christ, bien qu'ils puissent faire
partie de la “maison de la foi” d'où proviennent tous les membres du
“corps”, les “élus”.
Pourtant, quoique la vieille volonté ait été abandonnée entièrement et pour
toujours, qu'elle ait été considérée comme morte (par l'Eternel et par tous
ceux qui considèrent les choses de son point de vue), alors que la chair a
été considérée aussi comme morte au péché, mais vivante pour Dieu, vivifiée
par les promesses et assujettie à la nouvelle volonté (Rom.
6 : 11 ;
8 : 11),
[679]
néanmoins, cette mort de la chair et de sa volonté, et cette résurrection de
la chair comme servante de la nouvelle volonté pour servir le Seigneur, la
Vérité conformément à la Règle d'or, toutes ces choses sont seulement
considérées comme telles (“reckoned matters”). Les conditions de “mort” et
de “vie” ont besoin d'être continuellement maintenues par l'opposition de la
nouvelle volonté à toute vie ou activité de la vieille volonté et à son
influence sur la chair. Si la nouvelle volonté devient indifférente et
qu'elle ne se sert pas continuellement de la chair mortelle comme d'une
servante pour des choses plus élevées et spirituelles, la chair ne tardera
pas à se réaffirmer et à se manifester par les actions et les désirs qui lui
sont propres, qui sont opposés au nouvel entendement et aux intérêts de la
Nouvelle-Créature. Celle-ci doit donc prendre constamment garde aux
rebellions de la chair et, ainsi que l'exprime l'Apôtre, elle doit
maîtriser, maintenir morte la vieille volonté avec ses affections et ses
désirs ; il faut qu'elle mortifie ou qu'elle mette à mort continuellement
les ambitions et les désirs de la chair. L'Apôtre explique cela en parlant
de lui-même : “Je mortifie mon corps [je le maintiens dans la mort,
c'est-à-dire mort à l'influence et à tous les ordres de la vieille volonté
égoïste de la chair] ... de peur qu'après avoir prêché à d'autres, je ne
sois moi-même réprouvé” — que je ne puisse affermir mon appel et mon
élection —
1 Cor. 9 : 27.
La
Parole inspirée déclare que “Le cœur [naturel] est trompeur par-dessus tout,
et incurable” (Jér.
17 : 9) — non pas l'organe qu'on appelle “cœur”, mais ce que le
cœur représente dans l'Écriture, à savoir : les affections naturelles. La
Nouvelle-Créature possède un nouveau cœur, une nouvelle volonté, un nouvel
idéal d'affection où Dieu, sa droiture, sa vérité, son plan et sa volonté
occupent la première place, et où toutes les autres choses occupent une
place d'honneur et d'amour en rapport avec le degré d'harmonie qu'elles
présentent avec l'Eternel et sa droiture. A ceux qui possèdent ce cœur
nouveau, tous les membres de la Nouvelle-Création sont nécessairement les
premiers et les plus proches ; c'est pourquoi l'Apôtre dit que l'amour des
frères est l'une des meilleures preuves de notre parenté avec le Seigneur
comme Nouvelles-Créatures. Mais, comme nous l'avons déjà montré, ceci ne
doit pas nous empêcher de reconnaître en toute justice les obligations que
nous avons envers d'autres.
[680]
La
Nouvelle-Créature, le nouveau cœur, avec ses nouvelles affections, est
continuellement assaillie par ses ennemis, le vieux cœur, les vieilles
affections, la disposition égoïste ; le vieux cœur , trouvant que la
Nouvelle Créature est liée, par ordre divin, à être prévenante et généreuse
envers d'autres, use fréquemment de tromperies envers le nouveau cœur ,
disant en réalité : Eh bien ! tu me considères comme étant mort ; tu m'as
chassé, et je suis mort au regard de ce que j'étais auparavant. Je ne suis
pas le même vieux cœur que j'étais autrefois, aussi me dois-tu une certaine
considération. Tu ne dois pas me traiter trop brutalement ; tu dois convenir
que j'ai fait beaucoup de progrès, et tu ne dois pas me charger d'un fardeau
trop lourd ; ce ne serait pas juste. Tu dois être égoïste dans une certaine
mesure. Tu devrais penser à toi et à ta famille, non pas purement et
simplement concernant leurs besoins, mais davantage encore : tu devrais
t'efforcer de leur donner la richesse et des avantages sociaux. Tu devrais
te sacrifier pour elle.
Comme
il est trompeur ce vieux cœur ! Comme ses faux raisonnements sont spécieux !
Combien [de Nouvelles-Créatures — Trad.] l'ont appris à leur chagrin !
Combien d'entre elles ont été séduites et ont eu leur nouvel entendement
asservi par l'ancien ! Combien d'entre elles se sont retrouvées sous le joug
de la servitude à cause de la tromperie du vieux cœur ! L'un des arguments
favoris est de rappeler l'ordre que la Nouvelle-Création a reçu : “Autant
que cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes” [Rom.
12 : 18]. Le vieux cœur cherche à attribuer à ce conseil
général, donné par l'Apôtre, une portée bien plus grande qu'il ne l'a voulu,
et à le rendre supérieur à l'ordre divin (1) d'aimer, de servir, d'honorer
le Seigneur et de lui obéir de tout notre cœur, de toute notre pensée, de
toute notre âme et de toute notre force, et
[681]
(2) d'aimer notre prochain comme nous-même. Ce commandement divin ne permet
pas la paix à tout prix. Si le vieux cœur, le vieil entendement, la vieille
volonté, peut obtenir du nouveau cœur qu'il compromette la vérité ou le
devoir pour avoir la paix, il n'y aura pas de fin à ses exigences, et il en
résultera que, bientôt, dans l'intérêt de la paix, la Nouvelle-Créature
violera la nature même de son alliance avec le Seigneur, et qu'elle se
soumettra entièrement à la vieille volonté, tout en ne le désirant pas ; en
fait, elle aura lutté contre la vieille volonté, mais aura été circonvenue
par elle, grâce à ses tromperies et à ses interprétations fausses et
subtiles de la Parole divine.
Lorsque la nouvelle volonté subit de tels assauts, elle devrait franchement
se dire que, si la paix est désirable au foyer et partout, cependant, selon
la promesse du Seigneur, cette paix ne constitue pas la condition
essentielle. En vérité, le Seigneur a prévenu les membres de la
Nouvelle-Création que s'ils voulaient vivre pieusement, il leur faudrait
sûrement souffrir la persécution ; or, la persécution ne signifie pas la
paix avec tous, mais le contraire. Il leur donna l'assurance que, s'ils font
luire la lumière, les ténèbres haïront sûrement la lumière et la
combattront, et si possible, persuaderont celui qui possède la lumière de la
mettre sous le boisseau, de la cacher. Pour arriver à ce résultat, les
ténèbres engageront un combat qui n'aura rien de commun avec la paix.
Toutefois, le Seigneur nous assure que ce sont là des mises à l'épreuve pour
la Nouvelle-Créature : il faut qu'elle se rende compte que la paix, qui est
de la plus grande importance pour elle, n'est pas celle de la chair, mais la
paix du cœur, “la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence”.
Il
faut que la Nouvelle-Créature apprenne qu'il lui est possible d'avoir dans
son cœur cette paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, même si les
conditions du dehors sont loin d'être pacifiques ; l'état de complète
harmonie avec le Seigneur est la récompense de la fidélité qu'on lui
témoigne, quel qu'en soit le prix, quel qu'en soit le sacrifice.
[682]
En
conséquence, lorsque la Nouvelle-Créature se trouve sollicitée par les
désirs de la chair et par les arguments de ceux qui lui sont proches et
chers par des liens terrestres, elle doit, en tout premier lieu, prendre en
considération son obligation essentielle, celle d'aimer et de servir le
Seigneur de tout son cœur, de toute sa pensée, de tout son être, de toute sa
force ; ensuite, de considérer que tous ses agissements envers sa famille ou
avec sa chair ou avec son prochain doivent être soumis à cette loi
essentielle d'obéissance à Dieu.
D'un
autre côté, la Nouvelle-Créature doit éviter le fanatisme, éviter de faire
des choses purement et simplement parce qu'elles sont désagréables pour elle
ou pour d'autres, éviter de juger que la pensée du Seigneur est toujours le
contraire de ses propres inclinations. Cela exige une étude sérieuse et
patiente de la Parole divine, de l'esprit et des principes qui sont à la
base des exigences divines, pour que la Nouvelle-Créature soit capable
d'appliquer convenablement les directives de la Parole à toutes les affaires
de la vie quotidienne. Cependant, il en est comparativement peu qui soient
tentés sur ce point. La majorité l'est davantage sous le rapport des
satisfactions accordées à la chair et, en conséquence, a besoin de prendre
spécialement garde à cet égard, afin de ne pas marcher selon la chair, de la
satisfaire, de la servir, de se soumettre à elle, et ainsi, de marcher dans
la direction opposée à celle qu'on s'est engagé à suivre par la
consécration. Ou bien, s'ils ne marchent pas selon la chair dans le sens de
la suivre et de la servir, ils ont besoin de se tenir spécialement sur leurs
gardes afin que la chair ne les empêche pas de marcher selon l'Esprit, de
faire des progrès dans les choses spirituelles, ne s'efforce pas d'arrêter
leur progrès spirituel, et ne les empêche ainsi de produire des fruits, de
croître et de se développer en utilité de service, et en fin de compte, ne
les empêche de vaincre et de gagner le grand prix comme cohéritiers de
Christ dans le Royaume, et membres du petit troupeau.
[683]
La
pensée que les Nouvelles-Créatures devraient toujours avoir à l'esprit est
qu'elles ont consacré en sacrifice tous leurs intérêts terrestres, charnels,
et que rien de moins que ce sacrifice total ne leur permettra, comme
Nouvelles-Créatures, de se développer complètement et d'être “rendues
capables de participer au lot des saints dans la lumière” [Col.
1 : 12], d'avoir une place dans la première résurrection à la
gloire, l'honneur et l'immortalité, comme membres du corps de Christ. La
seule restriction, que nous devons admettre sous le rapport du sacrifice
total, est celle où les intérêts d'autres vies sont mêlés aux nôtres, et où
la Règle d'or imposerait ses limites au sacrifice et insisterait pour qu'on
tienne raisonnablement compte de ceux qui nous sont chers selon la chair
mais qui ne sont pas joints à nous dans la consécration au sacrifice.
LE MONDE EN TANT QU'ENNEMI
DE LA NOUVELLE-CRÉATION
Tout
ce qui se rattache à ce présent monde mauvais est plus ou moins contraire à
la Nouvelle-Création et à son idéal de justice. On pourrait, d'une manière
générale, résumer la loi du monde en un mot, l'Égoïsme, bien que le monde
réclame, à juste titre, plus d'équité. Nous ne sommes pas de ceux qui
croient que toutes les ordonnances du monde civilisé sont mauvaises ; au
contraire, nous avons été souvent surpris de remarquer combien les lois de
la Chrétienté sont d'un esprit élevé — combien elles sont sages, justes,
nobles — beaucoup d'entre elles ayant été, à l'évidence, promulguées en vue
de protéger les intérêts des faibles contre les forts, et de faire justice à
tous. Néanmoins, chaque pensée, chaque parole et chaque action du monde
entier étant entremêlées d'égoïsme, il n'est pas surprenant que ses
conceptions de la justice les plus élevées soient parfois faussées et
tordues — dénaturées.
[684]
Nous
sommes surpris, au contraire, que la pauvre humanité déchue ait jamais pu
atteindre à un système de lois aussi imposant que celui qu'on peut trouver
dans les codes de la Grande-Bretagne, des États-Unis et d'autres pays. Nous
ne pouvons pas douter que la loi donnée par l'intermédiaire de Moïse et
donnée en exemple, développée, respectée et expliquée par notre Seigneur
Jésus et ses apôtres, ait eu une grande influence sur ces lois humaines,
qu'elle leur ait servi de base. Néanmoins, comme tous en conviendront,
l'égoïsme de l'homme est continuellement en lutte avec ses propres
définitions de la justice, cherchant à les mettre de côté, soit en partie,
soit en totalité. Cette manière de faire, qui ne cesse de progresser sur une
vaste échelle dans le monde, est l'une des principales difficultés et luttes
de la Nouvelle-Création.
On
doit reconnaître que le monde (et son esprit d'orgueil, d'égoïsme, etc.) est
l'un des principaux ennemis de la Nouvelle-Création. Le monde tout entier
des humains, agissant sous cet “esprit du monde” général, se meut dans une
seule direction générale, tel un grand fleuve dont certaines parties coulent
très rapidement, et d'autres très paresseusement, mais dont toutes,
néanmoins, suivent la même direction générale de l'égoïsme. Par sa
consécration, par l'esprit de son nouvel entendement, la Nouvelle-Créature
est obligée de prendre une direction contraire ; c'est pourquoi elle
rencontre l'opposition de tout le courant du sentiment populaire, de sa
théorie, de sa tradition, etc., et on la considère comme étant bizarre. La
lutte ne va pas sans frottements. La Nouvelle-Créature est nécessairement en
antagonisme avec ceux qui vont dans la direction opposée, et qui entrent en
contact avec elle. Cette collision ne peut être évitée ; elle ne peut
vouloir dire paix extérieure, mais conflit extérieur. Par contre, ce conflit
extérieur peut signifier paix et joie intérieures parce que la
Nouvelle-Créature obtient l'approbation divine.
Les
aspirations du monde, ses buts poursuivis et ses moyens d'y parvenir, ne
sont pas toujours vils et injustes, mais même ses plus nobles aspirations et
buts sont généralement contraires à ceux de la Nouvelle-Création, parce que
le monde agit sous l'impulsion de la sagesse humaine, tandis que la
Nouvelle-Création est animée par la sagesse d'en haut.
[685]
La
sagesse du monde a ses propres conceptions de la religion, qu'elle considère
comme un moyen de tenir les mauvaises gens en échec. Elle a ses idées
propres sur la moralité, la bienveillance, la foi, l'espérance, l'amour ;
elle ne peut saisir le point de vue différent de la Nouvelle-Création, et
elle est portée à juger ses vues extrêmes, déraisonnables, etc., parce
qu'elle ne comprend pas le plan divin et qu'elle n'apprécie pas du point de
vue divin, l'insignifiance de la vie présente comparée à la vie future. La
sagesse du monde n'apprécie pas non plus l'impuissance de tous les efforts
humains pour le relèvement réel de l'humanité, quand on les compare aux
grands et nobles arrangements que Dieu a en réserve et qui seront mis
pleinement en lumière et appliqués avec succès dans le Royaume, dès que
l'œuvre divine de l'Age actuel aura été achevée — dès que l'Église élue aura
été choisie, polie, approuvée, glorifiée.
La
Nouvelle-Création ne doit donc pas être surprise si le monde la hait, même
ceux qui, parmi le monde, sont bien disposés sur le plan moral et sur le
plan religieux. Cette haine et cette opposition du monde, qui parfois,
contrarient tant et mettent tant à l'épreuve la fidélité et la patience,
doivent être supportées avec douceur, en se souvenant que le monde est
encore aveuglé par le “dieu de ce monde” ; il ne discerne pas les “grandes
et précieuses promesses”, “les choses profondes de l'Esprit” à la lumière
desquelles, par la grâce de Dieu, nous sommes rendus capables de regarder
toutes choses — pertes, épreuves, etc. — comme “une perte et de la boue”,
afin de pouvoir gagner les merveilleuses choses qui nous sont promises dans
la Parole. Céder à l'esprit du monde, permettre aux sentiments qui l'animent
de nous dominer pour avoir la paix avec lui, serait donner la preuve que
nous estimons moins le Seigneur, sa Vérité, et les privilèges de son
service. Il s'ensuivrait que, si nous ne perdions pas tout en retournant
complètement dans le monde, nous pourrions au moins perdre le prix, faire
partie de la “grande foule” [ou multitude — Trad.] et accéder, en passant à
travers la grande tribulation, à une place inférieure par rapport aux
gloires à venir.
[686]
L'Apôtre donne l'injonction précise suivante : “N'aimez pas le monde ni les
choses qui sont dans le monde : si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père
n'est pas en lui” (1
Jean 2 : 15). Nous devrions donc être sur nos gardes contre tout
indice de sympathie ou d'inclination vers l'esprit du monde. Cela ne veut
pas dire que nous devrions abandonner toute sympathie à l'égard de nos amis
que nous appelons “mondains” , que nous devrions être indifférents à leurs
intérêts, etc. ; mais cela signifie que, tout en veillant à remplir nos
obligations envers les mondains, tout en rendant l'honneur à qui il est dû,
le tribut à qui il est dû, le soutien à qui est dû le soutien, la bonté à
qui elle est nécessaire, la sympathie à qui en a besoin, nous devons
néanmoins faire une distinction entre nos amis et nos voisins qui sont
encore soumis à l'influence de l'Adversaire, et l'esprit, ou disposition,
qui les fait agir et les trompe.
Nous
ne devons pas être portés vers l'une quelconque des institutions actuelles
toutes fondées sur l'égoïsme, et plus ou moins opposées à la loi divise, à
la Règle d'or. Il peut être nécessaire que nous dirigions nos affaires dans
une large mesure selon les méthodes égoïstes qui prévalent dans le monde ;
mais sans s'arrêter à discuter continuellement, notre cœur devrait être
maintenu étranger à des principes égoïstes et aspirer au règne absolu de la
Règle d'or dans toutes les affaires de la vie, et dans toute la mesure du
possible, dans nos rapports personnels avec le monde.
Ce
n'est pas à nous d'essayer de transformer le monde et de bouleverser la
société et ses méthodes. Le Seigneur s'est réservé pour lui ce travail
d'hercule qu'il accomplira totalement dans le “grand jour” qui approche
rapidement. En attendant, les enfants de Dieu, guidés par sa Parole (quoique
étant dans le monde et nécessairement au contact de ses affaires et de ses
usages), ne doivent ni les aimer, ni avoir de sympathie pour eux. Au
contraire, ils doivent se rendre compte que, pour demeurer en contact étroit
avec le Seigneur et en sympathie intime avec les principes de sa droiture,
ils devront nécessairement, dans le même esprit, s'opposer, comme Dieu le
fait, à toute forme et à tout degré d'injustice, d'iniquité, de dérèglement
— dans l'église, dans l'état, dans la finance, dans la politique et dans les
coutumes et les usages de la société.
[687]
Comprenant cela d'une manière plus ou moins claire, certains, croyons-nous,
sont allés à l'extrême en condamnant les institutions actuelles d'une façon
que, ni le Seigneur, ni les apôtres n'ont ni commandée, ni approuvée, ni
illustrée dans leurs paroles et dans leur conduite. Nous devrions nous
souvenir que le monde, dans son ensemble, conforme sa vie à l'idéal le plus
élevé qu'il peut concevoir, et que ne faire simplement que critiquer des
choses que d'autres, pas plus que nous-mêmes, ne peuvent corriger, est pire
qu'inutile, parce que cela ne produit purement et simplement que la
tristesse, le tourment, etc., sans accomplir les résultats désirés. A ce
propos, Jean-Baptiste donna un bon conseil lorsque les soldats romains
l'interrogèrent sur leur conduite à tenir : “Abstenez-vous de toute violence
et de toute fraude [ne violez pas les lois et les règlements sous lesquels
vous êtes placés par votre gouvernement] et contentez-vous de votre solde” [Luc
3 : 14 — Cr.]. Rendre simplement les gens mécontents de leur
situation actuelle et de leur milieu est loin d'être sage. Au contraire,
l'influence, l'esprit, la disposition de la Nouvelle-Création, devraient
toujours s'exercer dans le sens de la paix ; si nous ne pouvons louer
hautement les institutions actuelles, nous n'avons pas besoin non plus de
les condamner.
En
pareil cas, nous ferons bien de suivre l'exemple de l'archange Michel qui ne
porta même pas une accusation injurieuse contre Satan, mais déclara : “Que
l'Éternel te censure” — en son propre temps et de la manière qu'il le jugera
bon (Jude
9). Faisons de même. Nous rendant compte que le Seigneur
réprimandera les institutions actuelles en son propre temps et à sa manière,
nous pouvons nous dire, avec l'Apôtre : “Soyez patients, frères, la venue du
Seigneur est proche” — l'établissement de son Royaume, tout proche, réglera
toutes ces difficultés.
[688]
La
discussion [ou agitation — Trad.] de ces sujets avant le temps sera, non
seulement inutile, mais pire — préjudiciable, nuisible — tant pour les
agitateurs que pour les agités, en engendrant du mécontentement. Parmi les
enfants de ce monde, il se trouvera une quantité d'agitateurs lorsque le
temps du Seigneur sera venu pour que ces questions soient discutées. En
attendant, tous les membres de la Nouvelle-Création agiront sagement en
évitant tout sujet de nature à produire de l'irritation et du mécontentement
; ils parleront surtout au sein du peuple de Dieu et à ceux qui “ont une
oreille pour entendre” des choses profondes du plan divin et, aussi, bien
entendu, lorsque des occasions favorables se présentent, du temps de
détresse par lequel le Royaume sera établi.
La
Nouvelle-Création, la Sacrificature royale, a une tâche spéciale tout à fait
en marge du monde et de l'agitation de ses éléments. Son travail actuel (*
Écrit en 1904 — Trad.), comme nous l'avons déjà montré, consiste à sonner
les trompettes d'argent, c'est-à-dire à proclamer la vérité du plan divin
pour ceux qui ont une oreille pour entendre, pour ceux qui ne sont pas
aveuglés et rendus sourds par les artifices de l'Adversaire. Sa mission
s'exerce spécialement parmi les enfants de Dieu, achevant l'œuvre de cet Age
de l'Évangile, la rentrée du froment au grenier —
Matt. 13 : 37 - 43 .
Une
autre image montre quelle est l'œuvre actuelle de l'Église : l'Épouse se
prépare pour le mariage (2
Cor. 11 : 2 ;
Apoc. 19 : 7). Ayant de telles préoccupations qui absorbent tout
leur temps, toute leur influence, tous leurs moyens, etc., les
Nouvelles-Créatures n'ont ni l'amour du monde pour chercher à perpétuer ses
arrangements, institutions, etc., ni le désir d'anticiper sur les
dispositions pleines de sagesse et de bienveillance du Seigneur en vue de
transformer ce présent monde mauvais en “monde à venir”, “où la justice
habitera” —
Héb. 2 : 5 ;
2 Pi. 3 : 13.
[689]
LE GRAND ADVERSAIRE, SATAN
L'Apôtre écrit : “Votre adversaire, le diable”, comme s'il voulait nous
faire comprendre que nous avons beaucoup plus à lutter contre lui que contre
les faiblesses de notre propre chair et les imperfections de nos semblables.
Il voudrait que nous nous rendions bien compte que nous avons en Satan un
ennemi rusé et “astucieux”, et qu'il faut nous tenir tout près de notre
Berger si nous voulons être délivrés de la tentation et de la puissance du
Malin. Remarquons quelques-uns des nombreux passages bibliques qui se
rapportent à cet Adversaire, dont l'existence même est aujourd'hui niée par
beaucoup de gens :
“Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour [de
vous], cherchant qui il pourra dévorer.” —
1 Pi. 5 : 8 .
“Alors Jésus fut emmené dans le désert par l'Esprit pour être tenté par le
diable.” —
Matt. 4 : 1 .
“Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : Allez-vous en loin de moi,
maudits, dans le feu éternel [la Géhenne, la destruction] qui est préparé
pour le diable et ses anges.” —
Matt. 25 : 41 .
“Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises
de votre père. Lui a été meurtrier dès le commencement, et il n'a pas
persévéré dans la vérité, car il n'y a pas de vérité en lui. Quand il
profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le
père du mensonge.”
Jean 8 : 44 .
[690]
“Et
pendant qu'ils étaient à souper (*), le diable ayant déjà mis dans le cœur
de Judas Iscariote de le livrer.” —
Jean 13 : 2 .
(*)
Bible commentée : “Le souper étant servi, le repas allait commencer.” —
Trad.
“Et
ne donnez pas occasion au diable.” —
Eph. 4 : 27.
“Revêtez-vous de l'armure complète de Dieu ; afin que vous puissiez tenir
ferme contre les artifices du diable.” —
Eph. 6 : 11 .
“Il
ne faut pas ... il ne tombe sous le jugement du diable.” —
1 Tim. 3 : 6, 7 (Seg.).
“Ils
se dégageront des pièges du diable.” —
2 Tim. 2 : 26 (Seg.).
“Afin
que, par la mort, il rendit impuissant celui qui avait le pouvoir de la
mort, c'est-à-dire le diable.” —
Héb. 2 : 14 .
“Résistez au diable, et il s'enfuira de vous.” —
Jacques 4 : 7 .
“Celui qui pratique le péché est du diable car, dès le commencement, le
diable pèche. C'est pour ceci que le Fils de Dieu a été manifesté, afin
qu'il détruisît les œuvres du diable ... Par ceci sont [rendus] manifestes
les enfants de Dieu et les enfants du diable : quiconque ne pratique pas la
justice n'est pas de Dieu, et celui qui n'aime pas son frère.” —
1 Jean 3 : 8,10 .
“Mais
Michel, l'archange, quand, discutant avec le diable, il contestait touchant
le corps de Moïse, n'osa pas proférer de jugement injurieux contre [lui] ;
mais il dit : Que le Seigneur te censure !” —
Jude 9 .
“Le
diable va jeter [quelques-uns] d'entre vous en prison, afin que vous soyez
éprouvés.” —
Apoc. 2 : 10 .
[691]
“Et
le grand dragon fut précipité, le serpent ancien, celui qui est appelé
diable et Satan, celui qui séduit la terre habitée tout entière ; il fut
précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.” —
Apoc. 12 : 9,12 .
“Et
il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et le
lia pour mille ans ... afin qu'il ne séduisît plus les nations jusqu'à ce
que les mille ans fussent accomplis.” —
Apoc. 20 : 2, 3 .
“Et
le diable qui les avait égarés fut jeté dans l'étang de feu et de soufre...
; c'est ici la seconde mort.” —
Apoc. 20 : 10, 14 .
“Maintenant est le jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde
sera jeté dehors.” —
Jean 12 : 31 .
“Je
ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le chef de ce monde vient, et il
n'a rien en moi.” —
Jean 14 : 30 .
“Et
quand celui-là sera venu, il convaincra le monde ... de jugement, parce que
le chef de ce monde est jugé.” —
Jean 16 : 8,11 .
“Dans
lesquels vous avez marché autrefois, selon 1e train de ce monde, selon le
chef de l'autorité de l'air, de l'esprit qui opère maintenant dans les fils
de la désobéissance.” —
Eph. 2: 2 .
“Et
si aussi notre évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, en
lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que
la lumière de l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu, ne
resplendît pas pour eux.” —
2 Cor. 4 : 3 - 4 .
“Mais
les pharisiens, ayant entendu cela, dirent : Celui-ci ne chasse les démons
que par Béelzébul, chef des démons. Et Jésus dit ... Et si Satan chasse
Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume
subsistera-t-il ?” —
Matt. 12 : 24 - 26.
[692]
“Comment es-tu tombé des cieux, astre brillant (ou “Lucifer”, note D.), fils
de l'aurore ?” —
Esaïe 14 : 12 - 14 .
“Satan lui-même se transforme en ange de lumière.” —
2 Cor. 11 : 14 .
“Duquel la venue est selon l'opération de Satan, en toute sorte de miracles
et signes et prodiges de mensonge, et en toute séduction d'injustice pour
ceux qui périssent.” —
2 Thess. 2 : 9, 10 (voir Bible commentée — Trad.).
“Afin
que nous ne soyons pas circonvenus par Satan, car nous n'ignorons pas ses
desseins.” —
2 Cor. 2 : 11 .
“Car
nous n'avons pas à lutter contre le sang et la chair, mais contre les
principautés, contre les autorités, contre les princes de ce monde de
ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes (*).” —
Eph. 6 : 12 .
(*)
Diaglott : “... contre les choses spirituelles du Malin dans les lieux
célestes”.
“Celui qui est engendré de Dieu se conserve lui-même, et le Malin ne le
touche pas. Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier gît
dans le Malin.” —
1 Jean 5 : 18, 19 .
“Or,
un jour, il arriva que les fils de Dieu vinrent se présenter devant
l'Eternel, et Satan aussi vint au milieu d'eux.” —
Job 1 : 6 - 12 ;
2 : 1 - 7.
“Et
il me fit voir Joshua, le grand sacrificateur, debout devant l'Ange de
l'Eternel, et Satan se tenant à sa droite pour s'opposer à lui. Et l'Éternel
dit à Satan : Que l'Eternel te tance, Satan ; que l'Eternel, qui a choisi
Jérusalem, te tance !” —
Zach. 3 : 1, 2 .
[693]
“Je
voyais Satan tombant du ciel comme un éclair.” —
Luc 10 : 18 .
“Je
te suis apparu afin de te désigner ... je t'envoie pour ouvrir leurs yeux,
pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à
Dieu.” —
Actes 26 : 16, 18 .
“Le
Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds.” —
Rom. 16 : 20 .
“...
de livrer un tel homme à Satan pour la destruction de la chair.” —
1 Cor. 5 : 5 ;
1 Tim. 1 : 20.
“...
ne donnant aucune occasion à l'Adversaire à cause des mauvais propos ; car
déjà quelques-unes se sont détournées après Satan.” —
1 Tim. 5 : 14, 15 .
Lorsque notre Seigneur dit : “Retire-toi, Satan” [esprit adversaire, opposé
— Young] et encore lorsqu'il dit à Pierre : “Va arrière de moi Satan
[adversaire, etc.] ; tu m'es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux
choses de Dieu” (Matt.
4 : 10 ;
16 : 23), ce fut dans l'intention de bien marquer que,
s'opposant à Dieu, il s'opposait également à tous ceux qui étaient en accord
avec Dieu. Lorsque Pierre déclare que Satan rôde comme un “lion rugissant,
cherchant qui il pourra dévorer”, il semble vouloir enseigner qu' “il n'est
pas votre adversaire [celui de l'Église]” seulement, mais de toute
l'humanité. Notre Seigneur fait une déclaration positive à ce propos —
Jean 12 : 31 ;
14 : 30 ;
16 : 11.
La
déclaration que fait notre Seigneur, savoir, que Satan est le grand
Adversaire, non seulement de Dieu, mais de l'humanité, n'est en aucune
manière une image fantaisiste, mais une vérité absolue. Il est notre
Adversaire ; le monde et notre propre chair ne sont pas nos adversaires dans
la même acception du terme.
[694]
Notre
propre chair s'oppose à la Nouvelle-Création, non par amertume ou par haine,
ni avec l'intention de lui causer un préjudice temporaire ou éternel, mais
simplement dans le sens que les désirs ardents de la chair déchue vont dans
une direction qui est en désaccord avec les meilleurs intérêts de la
Nouvelle-Créature et avec les espérances qui l'ont engendrée. De même,
l'opposition du monde n'est pas faite de méchanceté, mais simplement
d'égoïsme, parce qu'il voit les choses sous un autre angle et à cause des
différences égoïstes d'intérêts. Seul Satan est le comploteur, l'intrigant
obstiné, intelligent qui se sert d'une intelligence surhumaine, et dans la
limite permise, de facultés surhumaines, pour séduire notre chair déchue par
des convoitises dépravées, etc., et qui se sert fréquemment des gens du
monde comme d'outils et d'instruments inconscients pour s'opposer à la
droiture et à la vérité, et à ceux qui sont pour la
Vérité.
“IL A ÉTÉ MEURTRIER DES LE
COMMENCEMENT”
—
Jean 8 : 44 —
Le
récit inspiré affirme avec persistance et avec logique que Satan fut le
premier à se rebeller contre la loi divine, qu'il entraîna nos premiers
parents à la désobéissance pour satisfaire son ambition personnelle à
vouloir la puissance ; et que depuis la chute de l'homme, ce même Adversaire
s'est opposé d'une manière implacable à Dieu, à la droiture et à la vérité.
Non seulement il a séduit l'humanité, mais il s'est opposé au grand plan de
réconciliation que Dieu a élaboré et qu'il réalise par Christ. D'après le
récit des Écritures, il ne semble pas que Satan ait eu des sympathisants ou
des conjurés parmi les anges au temps où il se sépara de Dieu et tenta
d'établir sa propre autorité ou domination sur la terre, en prenant pour
sujets la dernière création de Dieu: l'humanité. Aussi sûrement que Satan
lui-même était une partie de la création générale de Dieu, aussi sûrement il
est possible pour nous de savoir qu'il fut créé parfait et droit, à l'image
de Dieu, car toute l'œuvre de Dieu est parfaite (Eph.
3 : 9 ;
Deut. 32 : 4). Dieu n'a qu'un seul modèle de droiture, de
justice, de perfection, et il est lui-même ce modèle.
[695]
Cependant, être créé parfait, et demeurer parfait, sont deux questions
entièrement différentes. Il n'a pas plu à Dieu de créer aucune de ses
créatures intelligentes comme de simples machines, incapables de changer les
mobiles de leurs actes et de leur conduite. Au contraire, il lui a plu de
créer toutes ses créatures moralement intelligentes, à sa propre
ressemblance ou image, étant parfaitement libres de suivre ce qui est droit,
vrai, pur, bon, conformément à son propre exemple et à ses préceptes, mais
également avec la faculté de modifier leur ligne de conduite ou de la
changer complètement et de se rebeller contre sa loi de justice. Cependant,
Dieu a pris ses mesures en prévision de cette éventualité ; il a conservé
pour lui-même le pouvoir de la vie éternelle de sorte qu'il est absolument
maître de la situation et qu'il peut détruire toute créature qui refuse de
se conformer et d'obéir à ses justes exigences. Il se propose de les
exterminer comme si elles n'avaient jamais existé, et de ne laisser
subsister éternellement que celles qui ont le cœur en harmonie avec ses
commandements.
Parmi
les anges de haut rang (Satan était l'un de ceux-là à l'origine), il y eut
apparemment dès le commencement, et il y a encore, différents ordres ou
grades mais tous soumis à la règle d'amour et qui, par obéissance à la
volonté du Créateur ont, probablement pendant des âges, agi à l'unisson et
en harmonie. Pendant longtemps, leurs seules expériences furent la bonté,
l'amour, la bienveillance, l'obéissance aux commandements du Père céleste et
le bonheur qui en résulte. Mais au temps voulu, un autre point important du
plan divin se développa. L'homme fut créé d'une nature différente de celle
des anges, d'une nature un peu inférieure — humaine et non angélique,
terrestre et non céleste, chair et non esprit.
[696]
En
outre, l'humanité eut une demeure séparée — la terre — avec une organisation
familiale, par couples, l'un homme l'autre femme avec des pouvoirs de
procréer (capables de reproduire leur propre espèce). En tout ceci, ils
différaient des anges qui, eux, n'ont pas de sexe, n'ont pas l'arrangement
familial et ne se reproduisent pas. La toute dernière création de Dieu fut
sans aucun doute une merveille aux yeux de toutes les armées d'anges dont
les facultés de raisonnement trouvèrent d'abondantes occasions de s'exercer.
Ce
fut alors que l'un de ceux qui appartenaient à un rang élevé, raisonnant et
supputant les choses possibles en cette affaire et nourrissant des pensées
égoïstes et ambitieuses, en vint à conclure que si, de quelque manière, il
pouvait seulement s'emparer du couple humain nouvellement créé et les
séparer de Dieu, alors par leur moyen il pourrait établir à son compte un
royaume ou une puissance dont il serait le dieu ou le seigneur, usurpant
ainsi la place et l'honneur de l'Eternel (Jéhovah — Trad.) concernant
l’humanité et la terre. Ce fut l’exécution de cette ambition criminelle qui
lui valut le nom de Satan, l'adversaire de Dieu. I1 ne se proposa pas ni
n'essaya d'usurper la domination de Dieu sur les anges. Une telle tentative
aurait été absurde, étant donné que tous les anges étaient en communion
intime avec Dieu et savaient que Satan était l'un des leurs. C'est pourquoi,
ils n'auraient pas pensé à devenir ses serviteurs et ses disciples,
préférant de beaucoup l’administration juste, aimante et sage de l'Eternel
Tout-Puissant qui les satisfaisait entièrement et contre laquelle ils
n'avaient nulle envie de se rebeller.
A
peine ses desseins égoïstes et ambitieux avaient-ils trouvé place dans le
cœur de Satan qu'il commença à jauger l’Éternel d'après sa propre fausse
mesure — et à supposer que l'Eternel (Jéhovah) ne faisait, dans toute son
œuvre, qu'accomplir des desseins ambitieux et égoïstes. C'est ainsi que le
cœur mauvais est toujours prêt à imputer le mal aux autres, même si ces
derniers sont purs, honorables et bienveillants. Nul doute qu'au
commencement, tout au moins, Satan justifia sa ligne de conduite
personnelle, par un faux raisonnement : en créant l’humanité sur un plan
inférieur aux êtres-esprits (les anges), Dieu, selon lui, aurait été poussé
par des mobiles mauvais et égoïstes, et ce devait être pour mieux asservir
les humains qu'il avait limité leur habitat à la terre. Une fois qu'il eut
permis à cette pensée d'envie, de rébellion et d'impiété d'entrer dans son
cœur, ce ne fut qu'une question de temps pour que le mal se développât
davantage sous forme de suggestion et de manifestation ouverte du péché et
d'opposition aux arrangements divins.
[697]
Ce
fut peut être vraiment avec l’idée fausse qu'il rendait justice à l’opprimé
que Satan s'approcha de mère Ève en Eden et lui suggéra que les règlements
rigoureux qui lui étaient imposés ainsi qu'à Adam par le décret divin
touchant l'un des arbres du jardin, étaient, de la part de Dieu, l'exercice
de pouvoirs injustifiés et autocratiques ; cela, suggéra-t-il, pour limiter
leurs libertés légitimes dont l'exercice serait manifestement à leur
avantage. II suggéra même à mère Ève, et peut-être exprima-t-il vraiment
l’opinion qu'il avait à ce moment-là dans son jugement déjà perverti, que
Dieu les trompait lorsqu'il déclarait que s'ils mangeaient du fruit de
l'arbre interdit, ils seraient détruits — ils mourraient. Satan n'avait
jamais vu la mort parmi aucune des créatures de Dieu faites à la
ressemblance divine et douées de raison. En conséquence, dans sa perversion
mentale, non seulement il attribuait à Dieu des mobiles criminels touchant
la création, mais, à présent, il prétendait qu'il avait délibérément menti à
ses créatures à seule fin d'accomplir l’exécution de ses propres desseins,
de les maintenir dans une certaine mesure d'ignorance, ce que Satan prit
sans doute à ce moment-là, comme étant une autorité despotique.
La
mauvaise suggestion produisit son effet. Jusque-là, mère Ève avait été
reconnaissante envers Dieu et avait apprécié toutes ses compassions et
toutes ses bénédictions ; elle l’avait reconnu comme étant la source de
grâce et de vérité, de bienveillance et d'amour ; dès ce moment-là, son
esprit fut empoisonné par l’idée qu'on la trompait, qu'on la privait de
libertés légitimes afin qu'elle ne pût acquérir de plus grandes
connaissances alors que c'était bien son droit ; elle pensa que Dieu étant
déterminé à les maintenir dans l’esclavage de l’ignorance, leur présentait
ses connaissances sous un faux jour, en les menaçant qu'elles vaudraient
leur mort, tandis que l'ami, nouvellement trouvé, Satan, qui les aimait
mieux et défendait jalousement leur bien-être et leur liberté, les assurait
que s'ils mangeaient du fruit défendu, non seulement ils n'auraient pas de
malheur et ne mourraient pas, mais ils acquerraient plus de connaissance,
plus de liberté et plus d'applications de toutes leurs facultés.
[698]
L'effet du poison fut rapide ; l'égoïsme et le désir d'acquérir furent
éveillés dans le cœur de mère Ève qui n'avait jamais eu auparavant pareils
sentiments parce que rien, dans son expérience antérieure, n'avait jamais
suggéré de telles pensées ou de tels sentiments.
Bien
entendu, la position prise par Satan sur ce sujet, le sépara de l'Eternel.
II risqua le tout pour le tout sur sa capacité de s'assujettir la nouvelle
race pour en faire son esclave, son royaume ; ou bien, comme peut-être il
aurait voulu l'exprimer, il avait porté tout son effort pour libérer la
nouvelle famille humaine du despotisme divin. Lorsqu'il vit l'effet de la
transgression, savoir que le couple humain fut chassé hors d'Eden, privé de
ses arbres qui entretenaient sa vie, et que graduellement il commença à
dépérir et à s'affaiblir, nul doute qu'il fut déçu comme le fut aussi Ève.
Comme nous l'apprenons, Adam ne fut pas séduit : il savait ce qu'il devait
attendre s'il désobéissait. Sa participation dans cette affaire fut donc
volontaire de sa part ; nous pourrions dire que ce fut un suicide. A l'idée
que sa femme devait mourir parce qu'elle avait goûté au fruit défendu, et
sentant que toute sa joie personnelle disparaîtrait ainsi, il résolut de
mourir avec elle. S'il avait mieux compris le caractère divin, tel que
depuis il a été manifesté par les transactions de Dieu en rapport avec la
Réconciliation, il aurait sans aucun doute fait confiance à Dieu pour
l'aider à sortir de la difficulté, et aurait obéi au décret divin quel qu'en
fût le prix.
Mais
revenons-en à Satan : Ayant choisi une mauvaise ligne de conduite, il semble
que depuis, chaque étape de son voyage ne fait que l'éloigner de plus en
plus de tout principe de droiture, de sorte que s'il a pu proférer son
premier mensonge “ Vous ne mourrez nullement ” avec une certaine franchise,
cependant depuis lors et jusqu'à aujourd'hui, il essaie par tous les moyens
concevables de perpétuer sa fausse déclaration et de tromper les humains en
leur faisant accroire que la mort n'existe pas, que lorsqu'ils meurent ils
sont plus vivants que jamais auparavant.
[699]
II
s'agit du vieux mensonge “Vous ne mourrez point certainement” adapté aux
conditions actuelles. Personne mieux que Satan ne sait que la mort est bien
réelle, qu'elle a frappé la famille humaine tout entière, et personne mieux
que lui ne sait que si la famille humaine comprenait d'une manière claire et
distincte le sujet du péché, son châtiment, la rançon, et le rétablissement
qui en résultera, elle serait attirée sous l'influence de la Vérité vers son
Créateur juste et cependant miséricordieux.
Or,
c'est ce que Satan désire empêcher. C'est pourquoi il s'efforce d'aveugler
l'entendement des humains touchant le vrai caractère et le vrai plan de
Dieu, et de remplir au contraire leur esprit de pensées fausses et
blasphématoires concernant le caractère et le plan divins. Au lieu de
montrer aux hommes que la mort et toutes les souffrances qui l'accompagnent,
c'est-à-dire la déchéance et la maladie mentales, morales et physiques, sont
le résultat d'avoir désobéi à Dieu, et d'avoir suivi son conseil mensonger à
lui, il voudrait au contraire leur faire penser et il a réussi à en
convaincre beaucoup, que le grand Éternel (Jéhovah), qui se déclare être la
personnification même de la justice et de l'amour, en créant la famille
humaine, l'a fait sans la moindre justice et le moindre amour avec des
intentions malveillantes à l'égard du plus grand nombre : il aurait, selon
Satan, décidé et prédestiné dans son cœur, avant de commencer la création de
l'homme, que des milliers de millions d'humains devraient être tourmentés
éternellement, et qu'un “petit troupeau” serait glorifié pour servir
d'exemple de ce que Dieu aurait pu faire pour tous s'il avait été
favorablement disposé. Ainsi, et par de nombreuses autres tromperies et
pièges quelque peu semblables, l'adversaire a, pendant six mille ans,
perverti le jugement des hommes, et éloigné de Dieu et du message de sa
Vérité le cœur des hommes. L'Apôtre le confirme et l'explique, disant : “Le
dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière
dans l'Évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu, ne
resplendît pas pour eux” — pour qu'elle ne les éclairât point et qu'elle ne
les fît point sortir des ténèbres de l'ignorance et des idées fausses et
qu'elle ne leur permît point de discerner le vrai caractère et le plan
miséricordieux du Père céleste —
2 Cor. 4 : 4 .
[700]
Partout où pénètre la lumière de la révélation divine (non pas simplement la
Bible, mais également “l'esprit de la Vérité”), cela signifie plus ou moins
un danger pour l'obscurité des faux rapports de Satan. La Vérité est mille
fois plus raisonnable que l'erreur de Satan, et aurait rapidement raison de
lui, sans sa tactique de ruse, d' “artifices”, qui se renouvelle constamment
par des changements de scènes et par de nouvelles tromperies destinées à
soutenir son vieux mensonge et à “tromper les élus mêmes, s'il était
possible”. L'un de ses premiers efforts, l'un des plus considérables et des
plus prospères de ses efforts pour démentir la Vérité, et pour faire
apparaître l'erreur vraisemblable et plausible, fut le développement du
système du grand Antichrist, la Papauté. Par elle, il a exercé une influence
des plus prodigieuses à travers le monde, de sorte qu'à la lumière de nos
jours, et avec une mesure d'indépendance à l'égard de cette monstrueuse
institution, l'humanité regarde en arrière au temps de sa domination et en
parle comme des “Siècles de ténèbres” : ténèbres de l'injustice, ténèbres de
l'erreur et de la superstition, ténèbres de la persécution implacable et
terrible contre ceux qui cherchaient à adorer Dieu selon les exigences de
leur conscience, féroce contre eux dans la proportion où ils obtenaient la
vraie lumière et où ils la présentaient fidèlement devant les gens. Cette
grande institution fut si diabolique dans ses méthodes et dans son
influence, et elle représentait si complètement la ruse, l'ambition et
l'astuce de Satan, que le Seigneur la décrit symboliquement comme si elle
était Satan lui-même. Elle fut, dans le sens le plus large du terme, son
représentant tout en prétendant être le représentant de Dieu (*).
(*)
Voir vol. 2, Chap. 9.
[701]
Tout
au long des prophéties, nous trouvons ce mélange de description et de
condamnation entre Satan et son principal représentant parmi ceux qui ont
reçu la lumière. Par exemple, après avoir décrit la destruction de la
puissance de Babylone — description qu'on peut appliquer en partie à la
Babylone au sens propre, et à l'esclavage d'Israël naturel, et qu'on peut
appliquer plus particulièrement à l'esclavage de la Babylone mystique sur
Israël selon l'esprit — le prophète continue par une description qui, en
premier lieu, convient à la voie suivie par Satan, et en second lieu, peut
s'appliquer à l'élévation et à la chute de la Babylone naturelle, et même
dans un autre sens, à l'élévation et à la chute de la Babylone mystique,
disant :
“Comment es-tu tombé des cieux, astre brillant [ou Lucifer — Note D.], fils
de l'aurore ? Tu es abattu jusqu'à terre, toi qui subjuguais les nations !
Et toi, tu as dit dans ton cœur : Je monterai aux cieux, j'élèverai mon
trône au-dessus des étoiles de Dieu, et je m'assiérai sur la montagne de
l'assignation [voir Note D. — Trad.] [le Royaume du peuple de Dieu], au fond
du Nord [on a longtemps estimé que les Pléiades, au Nord, sont le Centre de
l'Univers, le Trône de l'Eternel] : Je monterai sur les hauteurs des nues,
je serai semblable au Très-haut. Toutefois, on t'a fait descendre dans le
shéol — l'oubli — au fond de la fosse. Ceux qui te voient fixent leurs
regards sur toi, ils te considèrent [disant] : Est-ce ici l'homme qui a fait
trembler la terre, qui ébranlait les royaumes, qui a fait du monde un
désert, et qui ruinait ses villes ? Ses prisonniers, il ne les relâchait
pas” —
Esaïe 14 : 12 - 17 .
S'il
est vrai que Babylone s'éleva hautement au-dessus des autres royaumes du
monde, ce fut également vrai que la Papauté, l'Antichrist, s'éleva comme
royaume au-dessus des nations de la terre, et s'efforça de les gouverner
avec une verge de fer, prétendant avoir l'autorité de le faire au nom du
vrai Christ. Et, de même que la première fut détruite, combien plus
devons-nous attendre la chute définitive de Babylone la Grande, la Mère des
Prostituées, telle une grande meule qu'on jette dans la mer et qui ne
reparaîtra pas.
[702]
Pourtant, si l'ambition de ces Babylones de posséder la domination sur les
autres fut grande, celle de Satan fut plus grande encore d'être supérieur à
toutes les autres créatures de Dieu, en vue d'avoir un royaume à lui, des
sujets à lui — un royaume rival de celui de l'Eternel sur la terre, comme
celui de l'Eternel est au ciel. Cependant, ces desseins échoueront, et Satan
lui-même sera d'abord lié durant les mille ans du règne du Rédempteur et de
la levée de la condamnation, et la bénédiction du monde, mais par la suite,
ainsi que le montrent clairement les Écritures, il doit être détruit avec
tous ses anges — ses messagers, tous ceux qui suivent sa direction et sa
ligne de conduite —
Matt. 25 : 41 ;
Héb. 2 : 14 ;
Apoc. 20 : 10 .
ASSOCIES DE SATAN DANS LE MAL
— DES LÉGIONS DE DÉMONS —
Comme
nous l'avons déjà vu, d'après le récit des Écritures, Satan n'avait pas
d'associés angéliques au début de sa conspiration et de sa rébellion. Au
contraire, il nous est possible de comprendre que tous les saints anges
étaient en pleine harmonie avec le gouvernement divin et que certains
d'entre eux furent chargés de régner sur l'homme déchu, et d'aider si
possible les humains à revenir en accord avec Dieu et à les empêcher de
tomber davantage dans la dégradation. Ceci se passait avant le déluge du
temps de Noé. C'était la première expérience que les anges faisaient avec le
péché, l'infidélité envers Dieu, l'obliquité morale. Cela devint pour eux
une mise à l'épreuve parce qu'ils virent la possibilité de suivre la voie du
mal, contraire à la volonté divine. Cette voie leur suggérait des plaisirs
et des avantages si l'on y cédait, et devint ainsi une mise à l'épreuve de
leur loyauté et de leur obéissance à l'Eternel. Les Écritures nous informent
que, dans cette mise à l'épreuve, certains des anges qui, jusque-là, avaient
été saints et obéissants, devinrent des transgresseurs, tombèrent dans le
péché et subirent sa contamination. Jude et Pierre parlent tous deux de “
ces anges qui n'ont pas gardé leur origine ”, à qui en conséquence Dieu a
limité les libertés, les enchaînant dans les ténèbres jusqu'à un grand jour
de jugement, encore futur, où leur cause sera entendue —
2 Pi. 2 : 4 ;
Jude 6.
[703]
Isolés des saints anges, ces anges déchus ont été depuis appelés démons, ou
diables, et Satan est reconnu comme le “prince des démons”, leur conducteur
avec qui ils coopèrent en tant qu'ouvriers de malfaisance parmi les hommes.
Ne pouvant plus participer à de bonnes œuvres, abandonnés à eux-mêmes dans
le mal, il n'est pas étonnant si, chez ces anges, le mal a atteint des
proportions considérables, et s'ils sont de fidèles alliés de Satan pour
propager son mensonge a originel “Tu ne mourras certainement pas”. Selon
toute apparence, très peu de temps après le déluge, ces anges déchus, ces
démons, commencèrent à débaucher les humains sous le manteau de la religion.
Bien qu'enchaînés, ou emprisonnés dans le sens d'être incapables
d'apparaître parmi les hommes dans un corps charnel, ils découvrirent vite
dans la race déchue les humains qui étaient disposés à se soumettre à eux
comme leurs agents ou médiums. Ils opérèrent en se servant du corps de ces
derniers, au lieu du leur propre. Ces “médiums” ou intermédiaires humains
pour permettre aux démons de communiquer avec les humains furent, dans les
temps anciens, connus sous le nom de “fétiches”, de “magiciens”, de
“sorciers”, de “nécromanciens”, de “médecins-sorciers” et de “prêtres” de
fausses religions. Leurs divers efforts pour obtenir la domination du peuple
d'Israël que Dieu avait choisi pour le représenter dans le monde pour un
temps, sont clairement rapportés dans les Écritures, et le peuple fut
sérieusement mis en garde contre eux. Des lois furent décrétées et
appliquées dans une large mesure contre ceux qui devinrent les agents de
communication entre les démons et Israël : le châtiment était la mort.
[704]
De
par sa constitution, l'homme est une image de Dieu, et, comme tel, un être
libre, indépendant. Cette idée s'étend à son action morale, d'où
l'expression : l'homme est un “libre agent moral”. Quel que soit le degré de
privation de sa liberté qu'il peut subir, ou quel que soit le degré de
l'esclavage dans lequel il peut tomber soit envers les personnes, soit
envers ses propres appétits, néanmoins, son action morale est libre : il est
libre de vouloir, d'employer son esprit de la manière dont il l'entend. S'il
veut soumettre son esprit à la volonté de l'Éternel, il peut le faire ; s'il
veut se soumettre à une influence mauvaise, il le peut, et s'il veut être
indépendant à la fois de Dieu et des influences mauvaises, il le peut
encore, dans la mesure où ses facultés physiques et son jugement mental le
permettront ; toutefois, affaiblis par la chute et par ses faiblesses
héritées, son jugement aussi bien que sa connaissance et sa capacité à
raisonner sont grandement diminués, et en conséquence, son indépendance
morale est en danger dans la même proportion lorsqu'il est assailli par “des
esprits séducteurs et des doctrines de démons” comme les Écritures appellent
l'influence néfaste à l’œuvre dans le monde (1
Tim. 4 : 1). Il n'est donc pas surprenant que ces anges déchus,
ces démons, aient pu, dans chaque pays et à chaque époque, posséder de
nombreux médiums. Ils choisissent avec soin quels seront leurs médiums,
cherchant, autant que possible, ceux qui sont bien doués mentalement, afin
que, par leurs qualités et capacités naturelles, ils puissent agir le plus
efficacement possible sur les masses en général. C'est pourquoi nous
trouvons que, dans les pays païens et parmi les Indiens, ces médiums, ces
prêtres, ces sorciers, ces magiciens, ces nécromanciens, ces astrologues et
ces devins étaient parmi les plus sages et les plus capables. A notre
époque, dans la chrétienté, ces médiums de démons sont souvent connus sous
ce nom particulier de “médium”, comme c'est le cas parmi les spirites. C'est
l'un des noms les plus exacts qui aient jamais été appliqués, car ceux qui
se soumettent à ces influences mauvaises pour être leurs moyens de
communication avec les hommes, ne sont purement et simplement que des
médiums par lesquels les esprits mauvais communiquent, soit par des paroles
soit par petits frappements, soit par des écrits, ou de toute autre manière.
[705]
Les
méthodes générales et l'enseignement général de ces démons, par le moyen de
ces médiums, ont été pratiquement les mêmes de tous temps et dans tous les
pays. Ils se présentent sous un faux jour, personnifient les morts, sauf
dans des occasions exceptionnelles où ils admettent effrontément qu'ils sont
des démons, comme par exemple, chez les Chinois. Voyez également en
1 Cor. 10 : 20 . En se faisant passer pour des êtres humains
morts, ils accomplissent une œuvre multiple avec un plein succès:
(1)
Ils confirment le mensonge originel prononcé par Satan en Eden : “Tu ne
mourras certainement pas”.
(2)
Par cette affirmation fausse, ils indisposent l'esprit des humains contre
l'Évangile et contre tous ses arrangements.
(3)
Ils donnent ainsi aux dispositions divines prises pour racheter l'homme et
le sauver du péché et de son salaire, la mort, une apparence contradictoire,
déraisonnable, absurde. Niant que le salaire du péché soit la mort, et
prétendant que le salaire du péché c'est le tourment éternel, non seulement
leur théorie blasphème contre le caractère divin en le représentant comme la
personnification de l'injustice et de la cruauté, mais elle ridiculise la
doctrine scripturaire d'une rançon. En effet, même la raison déchue est
capable de discerner que la mort de notre Seigneur au Calvaire ne pouvait
pas racheter la race de la torture éternelle et qu'il n'y aurait aucune
équivalence entre ce châtiment et le prix de la rançon.
[706]
(4)
Leur théorie fait apparaître la doctrine de la résurrection inutile et
déraisonnable, car si personne n'est mort, comment pourrait-il y avoir une
résurrection des morts ? Si en mourant, tous deviennent plus vivants que
jamais et se trouvent dans une condition beaucoup meilleure qu'auparavant, à
quoi pourrait bien servir une résurrection ? Ou encore, pourquoi serait-elle
présentée comme étant l'espérance, l'unique espérance qui nous soit
présentée dans l'Évangile ?
(5)
Leur théorie prépare la voie à des erreurs séductrices. Ainsi, parmi les
païens, ce sera dans une très large mesure, sous la forme de culte des
parents et de croyance dans la transmigration des âmes ; selon cette
croyance, ceux qui meurent comme hommes, après être restés pour un temps
sans corps, renaîtront au monde sous forme de chiens ou de chats, de chevaux
ou de vaches, de rats ou de souris, et passeront par les diverses
expériences de ces bêtes (muettes), ou, s'ils en sont dignes, passeront à
des conditions plus nobles.
(6)
Dans la chrétienté, ce mal revêtit une forme des plus sataniques et la
fausse doctrine devint le fondement de toutes les monstrueuses erreurs et
superstitions avec lesquelles le christianisme s'est débattu. Il n'aurait
pas pu y avoir de théorie de torture éternelle s'il n'y avait pas eu cette
doctrine de démons sur laquelle elle s'édifie, à savoir que les morts sont
vivants, capables de souffrir. Sans le même enseignement, il n'y aurait pas
eu de théorie et de doctrine du purgatoire ; en conséquence, il n'y aurait
pas eu de prières pour les morts, ni de messes payées pour les morts ; les
grandes institutions ecclésiastiques qui se sont enrichies grâce à ces
mensonges n'auraient pas pu non plus se développer pour asservir les humains
avec leurs erreurs et leurs fausses présentations du caractère et du plan
divins.
[707]
(7)
Bien que la puissance de la Papauté ait été brisée dans le grand mouvement
de la Réformation du seizième siècle, cette erreur fondamentale, enseignée
par les démons et soutenue par eux parmi toutes les nations avec diverses
preuves, démonstrations et manifestations, fut gardée avec soin ; les
Réformateurs progressèrent, toujours liés par ce mensonge originel enseigné
par le père du mensonge et soutenu par ses légions d'esprits mauvais. Ainsi
devint-il aussi dans le protestantisme la base de toutes les difficultés et
erreurs avec lesquelles les diverses dénominations ont eu à se débattre
depuis. Il les a aveuglées dans une grande mesure quant à la lumière de la
Parole divine, les empêchant de “comprendre avec tous les saints, la
longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l'amour de Dieu” —
Eph. 3 : 18 .
(8)
S'adaptant aux conditions nouvelles, ce mensonge s'est, dans ces cinquante
dernières années, arrogé le rôle de porte-flambeau de l'Église, et a
prétendu diriger tous ceux qui désirent la vérité. En cela, il est conforme
au personnage signalé à ce propos dans la Parole inspirée, car l'Apôtre
déclare : “Satan lui-même se transforme en ange de lumière” —
2 Cor. 11 : 14 .
(9)
Le spiritisme n'a pas réussi à séduire la majorité des chrétiens. Bien
qu'étant handicapés par la fausse théorie que leurs amis défunts sont
vivants, les chrétiens en général ont, de quelque manière, discerné
instinctivement que les médiums (les meilleurs que Satan pouvait avoir)
n'étaient pas de ceux que Dieu aurait désignés pour communiquer des
renseignements et pour être des agents entre lui et leurs amis qu'ils
croyaient à tort être vivants et fréquemment près d'eux, bien qu'invisibles.
En conséquence, tout en permettant au spiritisme de rassembler, de maintenir
et d'entraîner au mal autant d'individus que possible, le grand Adversaire a
trouvé nécessaire d'avoir recours à des tentations plus subtiles encore, des
imitations plus habiles du vrai christianisme sous les noms de :
[708]
SCIENCE CHRÉTIENNE ET THÉOSOPHIE
Ces
systèmes prétendent révérer la Parole divine, et prennent le nom de Christ
en vain, alors qu'ils ne croient pas en lui comme étant le Rédempteur ; aux
chrétiens qui s'éveillent actuellement, ils servent d'appâts pour satisfaire
leurs aspirations à quelque chose de nouveau et de mieux que les déchets des
traditions humaines qui les ont nourris si longtemps. Ils prétendent nourrir
leurs adeptes avec une vérité scientifique, tout en ne tenant pas compte de
la vérité, la science dans tous les sens du terme.
(10)
Étant donné que le rétablissement est prévu dans le plan divin pour un
proche avenir, l'Adversaire est en train d'essayer d'en distraire
l'attention des humains par des guérisons mentales en se servant de
Scientistes chrétiens, de Théosophes et de clairvoyants. Tout en niant le
fondement même de la vérité scripturaire (la Rançon), ces contrefaçons
trompeuses de la vérité sont pour nous des preuves que la puissance de Satan
pour tromper la chrétienté est en train de décliner (du moins aux yeux de
toute personne intelligente), que sa maison menace ruine. La lumière de
l'aurore millénaire se lève sur le genre humain, et le grand défenseur de
l'erreur est à sa fin. Dieu soit loué ! Satan sera bientôt lié et empêché de
tromper le monde pendant les mille ans du règne millénaire de Christ, au
cours duquel la lumière de la connaissance remplira toute la terre, comme
les eaux recouvrent les grandes profondeurs !
Si
nous considérons le monde païen, nous voyons clairement l'œuvre terrible et
dégradante de ces démons, comment ils ont rivé leurs chaînes sur les gens en
exerçant des pouvoirs miraculeux par l'intermédiaire de leurs agents
humains, comme, par exemple, les fakirs de l'Inde aujourd'hui, et comme la
“Magie Noire” pratiquée d'une façon générale à travers le monde dans les
jours ténébreux du passé. Les Écritures nous montrent l'effet de l'Évangile
sur ces œuvres du diable, et indiquent que la lumière de la vérité divine
est “la lumière du monde”, laquelle sera seule capable de dissiper les
ténèbres de l'Adversaire. Remarquez le conflit qui existe entre la lumière
et les ténèbres comme le rapportent les expériences de l'Apôtre Paul,
lorsqu'il voyageait à travers l'Asie et l'Europe, faisant luire la vraie
lumière, lorsque “plusieurs de ceux qui avaient cru, venaient, confessant et
déclarant ce qu'ils avaient fait.
[709]
Plusieurs aussi de ceux qui s'étaient adonnés à des pratiques curieuses,
apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tous ; et ils en comptèrent
le prix et ils trouvèrent [qu'il se montait à] cinquante mille pièces
d'argent. C'est avec une telle puissance que la parole du Seigneur croissait
et montrait sa force” —
Actes 19 : 18 - 20 .
Les
apôtres furent continuellement en conflit avec ces mauvais esprits qui
cherchèrent parfois à s'opposer à l'Évangile mais se rendirent compte en
général qu'ils étaient totalement incapables de se mesurer avec les
puissances spirituelles supérieures qui agissaient par l'intermédiaire des
apôtres. En une certaine occasion, nous lisons que l'esprit mauvais chercha
à s'affilier à l'Évangile, et incita le médium à suivre l'Apôtre et ceux qui
l'accompagnaient, en criant : “Ces hommes sont les serviteurs du Dieu
Très-Haut, qui vous annoncent la voie du salut.” Était-ce là une tentative
d'associer l'Évangile au spiritisme et à la fonction de médium, ou était-ce
une ruse habile par laquelle les démons espéraient accomplir le résultat
même qui s'ensuivit, c'est-à-dire une agitation populaire et une
manifestation hostile aux apôtres ? Nous ne pouvons pas juger. De toute
manière, un point ressort à l'évidence : l'Apôtre identifia ces médiums, non
comme les médiums des morts, mais comme ceux des démons, les anges
déchus. D'ailleurs, dans leur conférence avec les apôtres, ces
démons ne nièrent jamais leur propre identité — Voyez
Actes 16 : 16 - 19 ;
19 : 15 ;
Jacques 2 : 19 .
De
même, pendant le ministère de notre Seigneur, ces esprits mauvais avaient
trouvé nombre de Juifs disposés à les accueillir : ces derniers étaient
connus comme étant “possédés des démons”. Lorsque la victime était possédée
de beaucoup de ces démons, comme ce fut fréquemment le cas, elle n'avait
presque plus la maîtrise d'elle-même.
[710]
Ses
pensées, ses paroles et ses actions étaient dirigées par nombre de ces
esprits mauvais ; et son comportement était celui d'un fou. Beaucoup de
possédés des démons furent guéris au temps de notre Seigneur, à la fois par
lui-même et par ceux qu'il envoyait, armés de son esprit, de sa puissance,
de son influence. On trouve en
Luc 4 : 34 - 37 et en
Matt. 8 : 28 - 33, un récit intéressant de l'un de ces exemples
où des esprits mauvais furent chassés ; non seulement les démons
n'essayèrent pas de nier leur véritable identité lorsqu'ils conversaient
avec le Seigneur, mais ils reconnurent son autorité et son pouvoir sur eux
ainsi que leur espoir de voir prendre fin, un jour ou l'autre, leur
limitation de pouvoir actuelle (ou emprisonnement) — une décision ou
jugement de leur cas personnel (*).
(*)
Pour une discussion plus complète du Spiritisme — Démonisme, voir la
brochure: Le spiritisme — ancien et moderne.
“NOTRE LUTTE N'EST PAS [SIMPLEMENT]
CONTRE LA CHAIR ET LE SANG”
D'après ce qui précède, nous voyons que Satan lui-même, et les démons, ses
associés dans le mal, sont réellement la grande puissance qui agit dans,
sur, et par le genre humain, en opposition à Dieu, et en opposition au plan
de réconciliation qu'il a prévu et qui commença à être exécuté lors du
premier avènement et de la mort de notre Seigneur, lui, le prix de la rançon
des pécheurs. Ce n'est que de ce point de vue seulement que nous saisissons
clairement ce que signifient les paroles de l'Apôtre : “Notre lutte n'est
pas contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les
autorités, contre la puissance spirituelle de méchanceté dans les lieux
célestes (Eph.
6 : 12). Étant donné que l'homme déchu est si incompétent à se
défendre contre ce rusé Adversaire, et que les membres du peuple de
l'Eternel ne peuvent échapper à ses machinations que dans la mesure où leur
cœur est entièrement loyal à l'Éternel et attentif à sa Parole, étant donné
qu'à ceux-là seront accordées une assistance spéciale et la délivrance hors
du mal qui, sans cela, séduirait les élus mêmes, nous sommes amenés à nous
demander : “Pourquoi Dieu permet-il à ce grand Adversaire d'entourer ainsi
l'homme d'erreurs trompeuses, de fausses doctrines, et jusqu'à un certain
point, de miracles pour les confirmer ?”.
[711]
La
réponse à cette question, et la seule réponse satisfaisante qu'on puisse
trouver, est que Dieu, au temps présent, ne cherche pas à se réconcilier
avec le monde entier, il n'essaie pas d'amener tout le genre humain en
harmonie avec lui-même, mais au contraire, il choisit simplement d'entre la
race rachetée, le petit troupeau prédestiné, les membres de la
Nouvelle-Création qui affermiront leur appel et leur élection grâce à la
providence divine, en devenant, par le cœur, des images du cher Fils de
Dieu, leur Rédempteur, leur Seigneur, leur Époux. Les expériences du monde
faites sous les tromperies de l'Adversaire seront complètement dévoilées au
cours de l’Age millénaire. Tous verront alors et apprécieront pleinement
quelles sont les influences trompeuses, perfides et corruptrices de toute
voie qui n'est pas conforme à la justice, et de tout esprit, toute influence
qui n'est pas l'Esprit de Dieu, l'esprit de Vérité. Tous trouveront alors à
quel point ils ont été pris au piège “du diable pour faire sa volonté” (2
Tim. 2 : 26 — Voir note Goguel et Monnier — Trad.), à quel point
ils ont été aveuglés par le dieu de ce monde contre la vraie lumière du
caractère de Dieu, brillant par Christ (2
Cor. 4 : 4) ; tous auront appris une leçon qui comporte
plusieurs points : (1) Que Dieu est l'ami vrai de toutes ses créatures, et
que ses lois ont en vue leur intérêt et leur bien-être. (2) Ils auront
appris à connaître le caractère insidieux du mal par l'exemple de Satan, des
anges déchus et par leurs propres expériences personnelles. (3) Ils auront
appris qu'ils ne peuvent pas se fier implicitement à leur propre jugement,
et qu'en raison de la connaissance limitée de l'homme, dans de telles
conditions, il est possible que la lumière ait l'apparence des ténèbres et
les ténèbres celle de la lumière — que le bien ait l'apparence du mal et le
mal l'apparence du bien. Cette leçon aura une valeur éternelle, de sorte que
toute l'humanité apprendra à se confier plus implicitement à la sagesse
divine, comme à la bonté et à la puissance divines.
[712]
LE MINISTÈRE DU MAL
En
attendant, ces erreurs et ces superstitions parmi les hommes servent
néanmoins à les maintenir dans une condition d'esclavage, à une époque où
ils seraient incapables de faire un bon usage de la liberté ; en effet, il
n'y a que des hommes parfaits, que ceux-là seuls qui sont entièrement à
l'“image de Dieu” et qui sont guidés par lui, qui soient convenablement
préparés pour avoir une maîtrise de soi qui leur soit bénéfique. En
attendant, aussi, ces oppositions de Satan et de ses associés dans le mal,
et l'opposition du monde poussé par leurs erreurs et leurs tromperies, sont
dirigées contre la Vérité, contre ceux qui deviennent ses serviteurs, dans
la proportion où ils sont fidèles à la Vérité, et énergiques à son service.
Ce fut notre Maître royal, le plus fidèle serviteur du Dieu vivant, qui
déclara à ceux qui voulaient être ses disciples: “Si le monde vous hait,
sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait
ce qui est sien ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais que moi je
vous ai choisis du monde, à cause de cela, le monde vous hait” (Jean
15 : 18,19). En conséquence, par l'opération d'une loi
naturelle, nous pourrions dire : il s'ensuit que “tous ceux qui veulent
vivre pieusement en Christ Jésus seront persécutés” (2
Tim. 3 : 12). Ces persécutions et ces oppositions de la part du
monde, de la chair et du diable sont le marteau, le ciseau et le matériel de
polissage que l'Éternel emploie pour développer la Nouvelle-Création.
[713]
Dieu
se sert même de ces moyens d'opposition que l'Adversaire fournit lui-même,
et il fait tourner à sa louange, la colère et l'opposition (à la fois des
hommes et des démons) dans le sens que ces expériences et ces tribulations
mêmes de son Église élue produisent pour nous “en mesure surabondante,
un poids éternel de gloire” (2
Cor. 4 : 17). Tels sont les outils avec lesquels les pierres
vivantes du grand Temple de Dieu sont formées et taillées, polies et
façonnées en accord avec le dessein du grand Architecte, afin que bientôt,
de et par ce Temple vivant, toutes les familles de la terre puissent être
bénies, et que tous ceux qui le voudront soient réconciliés avec l'Éternel.
Lorsqu'ils se rendent ainsi compte que les oppositions de la part des hommes
sont en grande partie le résultat de leur condition déchue, de leurs erreurs
et de leur aveuglement qui les frappent à cause des machinations du grand
adversaire de Dieu et de la droiture, les enfants de Dieu peuvent éprouver
plus de sympathie, non seulement pour le monde en général, mais également
pour ceux qui sont leurs adversaires et leurs persécuteurs. Bien loin de
désirer se venger d'eux, ils peuvent à bon droit aimer leurs ennemis, et
faire du bien à ceux qui les persécutent, en discernant pendant ce temps et
dans le sens le plus complet et le plus vrai du terme qu' : “ils ne savent
pas ce qu'ils font”.
Parmi
les hommes qui sont opposés à la Réconciliation, nous en trouvons beaucoup
qui, de diverses manières et pour divers motifs, coopèrent tous avec le
grand Adversaire pour s'opposer à Dieu et à l'œuvre de Réconciliation. Si
nous devions mentionner, comme étant les premiers de ces opposants, les
tenanciers de maisons de prostitution, les débitants de boissons
alcooliques, de maisons de jeux, les fétiches, les médiums, les sorciers et
les prêtres, nous présenterions la chose telle qu'elle serait vue,
probablement, de la majorité des gens. Mais du point de vue divin qui est
celui que nous nous efforçons d'adopter, il semblerait que ce soit le
contraire, que ceux qui forment l'opinion dans les pays civilisés, et qui
s'opposent à la lumière de la Vérité, tout en prétendant la servir, occupent
une place de plus grande responsabilité aux yeux de Dieu, et sont bien plus
complètement les instruments terrestres de Satan, et souvent à leur insu —
Actes 3 : 17 .
[714]
Nous
espérons que nombre de ceux qui sont venus en contact avec la lumière de la
Vérité à travers l’Age de l'Évangile et maintenant à la fin de l'Age, et qui
s'y sont opposés, l'ont fait en partie du moins à cause de leur aveuglement
partiel, ainsi que le déclare l'Apôtre à propos de ceux qui crucifièrent
notre Seigneur : “Je sais que vous l'avez fait par ignorance, de même que
vos chefs aussi” (Actes
3 : 17). De ce point de vue, il nous est permis d'avoir quelque
espérance pour certains des opposants les plus violents de la Vérité :
Évolutionnistes, Théosophes, Spirites, Scientistes chrétiens, Catholiques
romains et Protestants. Nous avons forcément moins d'espoir pour l'avenir de
ceux qui ont été éclairés sur ces sujets par la Vérité présente, mais qui,
par ambition ou par jalousie, ou par orgueil dans leur désir de devenir
quelqu'un, sont devenus des opposants à l’œuvre de l'Eternel. Ceux-là
tombent généralement dans les erreurs de l'Universalisme, étant devenus
aveugles quant à la présence du Seigneur, et même touchant la rançon. Il ne
nous appartient pas de les juger, mais nous avons toute raison de craindre
pour eux, et de remarquer que, dans leur cas, s'applique l'Écriture qui
déclare : “Il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, et qui
ont goûté du don céleste, et qui sont devenus participants de l'Esprit
saint, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les miracles du siècle à
venir, et qui sont tombés, soient renouvelés encore à la repentance,
crucifiant pour eux-mêmes le Fils de Dieu, et l'exposant à l'opprobre” (Héb.
6 : 4 - 6). Il nous appartient de connaître l'accomplissement de
ces passages bibliques, et de n'avoir aucune part aux œuvres infructueuses
des ténèbres, mais plutôt de les condamner et de cesser toute relation avec
ceux qui ne marchent pas selon les enseignements de l'Apôtre, et qui ne
gardent pas la foi transmise une fois aux saints, ni son esprit ; car tous
ceux-là sont du côté de Satan, des adversaires de l'Éternel et de son plan
dont la Réconciliation, la Rançon, forme le centre ou moyeu —
2 Pi. 2 : 21 ;
2 Thess. 3 : 6 ;
Jude 3 .
En
examinant ce sujet des attaques, il est bon de se souvenir que les
tentations de notre Seigneur dans le désert (*) nous fournissent une
illustration des plus claires de toutes les tentations auxquelles peut être
soumise la Nouvelle-Création.
(*)
Vol. 5, p. 120.
[715]
ASSAUTS DE L'ADVERSAIRE
L'une
des attaques de l'Adversaire qui paraît convenir au mieux aux aspirations de
la chair, consiste dans l'argument que la Nouvelle-Création devrait se
trouver tellement sous la protection divine que ses intérêts matériels
devraient être tous prospères. Cependant, ce raisonnement est celui de
l'homme naturel et ne trouve aucune confirmation dans la Parole de Dieu qui
doit guider le jugement de la Nouvelle-Créature. Le vieil entendement (“mind”)
affirme avec insistance que, certainement, l'étroite parenté de l'“adoption”
et la promesse d'un cohéritage futur dans le Royaume, doivent apporter avec
elles des bénédictions, des protections et des faveurs dans toutes les
affaires temporelles. L'argument principal porte sur la santé : Pourquoi
notre corps mortel consacré doit-il être malade ou doit-il souffrir ? Ce
n'est sûrement pas Dieu qui voudrait envoyer les maux et les souffrances :
ils doivent donc provenir du diable. Tels sont les arguments, et s'ils
viennent de notre Adversaire, ne devrions-nous pas considérer cela comme une
preuve de la désapprobation divine, y prendre garde et prier pour en être
délivrés ?
L'Adversaire, par divers moyens, suggère ces questions aujourd'hui avec une
grande persistance. Il suggère une réponse affirmative que beaucoup de gens
ne suspectent pas comme étant due à son instigation, à savoir que la maladie
manifestée dans le corps des enfants de Dieu est une marque de la défaveur
de Dieu, que faire usage de médicaments serait la preuve d'un manque de foi
en Dieu, et qu'il faut, au lieu de cela, avoir recours à la prière de la foi
; que même des Israélites naturels avaient de tels privilèges et s'en
servaient, et qu'à plus forte raison des Israélites selon l'esprit devraient
s'attendre à Dieu pour être guéris. Les Mormons, les Scientistes chrétiens,
les adeptes de l'Alliance chrétienne et les Dowieites [adeptes de John Alex
Dowie — Trad.] emploient tous ces arguments de la manière la plus
persuasive, pour induire en erreur et pour séduire “même les élus s'il était
possible”, pour détourner leur attention de la Vérité.
[716]
Le
fait est que les véritables intérêts des Nouvelles-Créatures et leurs
conditions et intérêts physiques sont souvent en opposition. Parlant à ce
sujet, le prophète David déclare : “Avant que je fusse affligé, je
m'égarais”. Les Nouvelles-Créatures — et non leur corps mortel — sont les
fils adoptifs de Dieu ; en vérité, comme nous l'avons déjà vu, Dieu fit du
sacrifice de la chair (même après qu'elle était justifiée) une condition
préalable à notre engendrement, ou adoption (*). Ceci ne fut pas le cas pour
Israël selon la chair, dont les faveurs physiques et les bénédictions
temporelles, etc., typifiaient les termes et les conditions qui prévaudront
durant l'Age millénaire, lorsque le Roi et le Royaume-antitypes seront à
l'œuvre —
Exode 15 : 26 ;
Lév. 26 : 3 - 15 ;
Deut. 28 : 1 - 14 .
(*)
“Ou acceptation” — Édit.
Au
contraire, une partie importante de la mise à l'épreuve des
Nouvelles-Créatures concernant les choses terrestres, c'est qu'il faut
qu'elles “marchent par la foi et non par la vue”. Plus encore, elles doivent
souffrir la persécution, pratiquer le renoncement à soi-même, être
considérées comme imposteurs quoique véridiques, comme n'ayant rien bien que
(par la foi) possédant réellement toutes choses, comme insensées, quoique
sages en réalité aux yeux de Dieu. A tel point que la description
prophétique du Maître doit être, dans une grande mesure, applicable à tous
ceux qui marchent sur ses traces : “Nous l'avons estimé battu, frappé de
Dieu, et affligé”. Le prophète déclare : “Le châtiment qui nous donne la
paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes
guéris [comme pécheurs]”. N'oublions pas que notre guérison, ou
justification, a précédé notre acceptation comme membres du corps de Christ
— comme membres de la Nouvelle-Création, et que notre admission à ce degré
supérieur de filiation et de cohéritage fut accordée à la condition spéciale
que “nous souffrions avec lui” ou, en d'autres termes, que “ce qui manque
aux souffrances de Christ, nous l'achevions” —
Esaïe 53 : 4, 5 ;
Rom. 8 : 17 ;
Col. 1 : 24 .
[717]
Il
est bien vrai que, personnellement, notre Seigneur n'eut aucune maladie
parce qu'il était parfait, mais il est écrit néanmoins, qu'“il put compatir
à nos infirmités (*) [d'homme]” et que lui-même “prit nos infirmités”, les
faiblesses s'emparant de lui à mesure que “sortait de lui de la puissance
qui les guérissait tous” —
Héb. 4 : 15 ;
Matt. 8 : 17 ;
Luc 6 : 19.
(*)
Ou “faiblesses” (Seg.).
Il
faut que nous, comme sous-sacrificateurs, “compatissions” et ayons de la
sympathie pour le monde dont nous serons bientôt les rois, les prêtres et
les juges. Cependant, il n'est ni nécessaire, ni possible que nous donnions
largement de notre force physique, ou que nous prenions les faiblesses et
les maladies des autres, car nous avons tous quelques expériences de ce
genre étant donné que nous participons à la chute, parce que, selon la
chair, nous étions “ des enfants de colère comme les autres ”, participant
aux afflictions de la création gémissante. Notre Seigneur ne dépensa pas sa
vitalité en faveur de l'Église, car elle (l'Église) ne pouvait être reconnue
comme telle avant que le sacrifice de notre Seigneur ait été complet et
présenté au Père, c'est-à-dire pas avant la Pentecôte. Tant que l'Esprit ne
fut pas descendu sur les disciples, il était inutile d'essayer de leur
parler de choses célestes (Jean
3 : 12 ;
16 : 13 ;
1 Cor. 2 : 10 - 12). C'est pourquoi notre Seigneur dépensa en
grande partie son énergie à parler en paraboles et en énigmes qui devaient
être comprises plus tard à l'aide de l'Esprit, mais surtout à guérir des
infirmités physiques et à montrer ainsi, en figure, les œuvres plus grandes
et les guérisons plus importantes dans lesquelles il nous est permis de
participer maintenant et dans le Royaume ouvrir les yeux de l'intelligence
[ou de la compréhension — Trad.], faire que ceux qui sont morts moralement
entendent la voix du Seigneur et qu'ils commencent même la vie nouvelle
maintenant. Ainsi, déclare l'Apôtre, nous avons le privilège de “déposer
notre vie pour les frères”, d'“achever les afflictions de Christ pour son
corps, qui est l'Église” —
1 Jean 3 : 16 ;
Col. 1 : 24.
[718]
Il ne
faut pas enlever à ces paroles leur véritable signification et prétendre que
déposer notre vie pour les frères ne coûtera aucun sacrifice de vigueur
physique, et que les “afflictions de Christ” ne coûtent aucune souffrance
physique. La fatigue de notre Seigneur, la diminution de sa “puissance” (*)
(vitalité) et le fait qu'il compatit à nos infirmités, contredisent toute
idée semblable. C'est pourquoi nous ne devons pas nous attendre à être plus
favorisés que le monde dans nos intérêts matériels, mais plutôt à subir des
pertes afin que “nous souffrions avec lui”. Nous admettons franchement de
telles pertes en ce qui concerne l'honneur parmi les hommes, et la
prospérité financière, à l'exemple de notre Maître qui s'est “dépouillé
lui-même”, et “s'est fait pauvre” dans sa volonté d'enrichir les autres, et
des Apôtres qui eurent de semblables expériences et nous montrent l'exemple.
Dès lors, pourquoi tous ne peuvent-ils comprendre que les “fréquentes
indispositions” de Timothée, l'“écharde dans la chair” de Paul, et la
“maladie” d'Epaphrodite furent des maux physiques semblables à ceux qui
peuvent atteindre maintenant les fidèles du Seigneur ? II est bien vrai que
tous ces maux viennent du diable, dans le sens que le péché fut introduit
dans le monde par Satan, et que tous ces maux sont quelques-uns de ses
résultats, mais ils n'étaient pas plus du diable que ne l'étaient leurs
emprisonnements, leurs coups reçus, le naufrage et la mort.
(*)
D'autres versions : “force”, “vertu” — Trad.
Satan
a été probablement l'instigateur indirect, sinon direct, de toutes ces
souffrances physiques qui sont le lot de l'homme. Pourtant, l'Apôtre
n'estimait pas qu'il était désavoué par Dieu dans de telles expériences,
mais il s'en glorifiait comme faisant partie du sacrifice qu'il lui était
accordé de faire, une partie des souffrances qu'il lui était accordé
d'endurer pour la cause du Seigneur, pour la cause de la Vérité, et plus ces
souffrances dépassaient celles des autres hommes, plus il se réjouissait et
estimait que sa gloire future en serait accrue.
Cependant, nous devons faire une distinction entre souffrir pour la cause de
la droiture et souffrir pour avoir mal fait. L'Apôtre fait ressortir que
beaucoup de souffrances causées à des personnes proviennent de l'ingérence
de ces dernières dans les affaires d'autrui, et d'autres mauvaises actions ;
nous pourrions spécifier les excès de table (Phil.
3 : 19), le manque de maîtrise de soi comme étant des maux qui
causent des souffrances que l'on ne peut admettre comme étant des
souffrances pour la cause de la droiture.
[719]
Que
personne ne se réjouisse de telles souffrances, mais plutôt qu'on s'en
attriste, qu'on prie et qu'on jeûne (que l'on pratique la maîtrise de soi).
Mais si, selon son meilleur jugement, la Nouvelle-Créature voit s'ouvrir
providentiellement devant elle la porte d'une occasion favorable, qu'elle
s'y engage avec zèle et avec abnégation, et s'il en résulte des maux
physiques que les gens du monde pourraient considérer comme des marques
d'imprudences, qu'elle n'en ait point honte, mais qu'elle glorifie Dieu à
cause de telles afflictions, qu'elle se réjouisse d'être estimée “digne de
souffrir” pour la cause de Christ.
En
vérité, si des maux nous arrivent qui ne soient pas dus au péché ou à
l'égoïsme, on peut les recevoir avec patience et action de grâce ; on peut
en tirer des leçons de sympathie pour la création gémissante et d'espérance
et de confiance dans la levée promise de la malédiction au matin millénaire.
La grâce dans le cœur exerce certainement une influence très favorable sur
chacune de nos fonctions organiques de la vie ; cependant, elle ne pourrait
pas (sans intervention miraculeuse) reconstituer ou réparer notre corps
mortel. Or, Dieu ne propose aucun miracle de ce genre, qui nous porterait
préjudice en nous amenant à marcher par la vue et non par la foi, et
attirerait dans l'Église une classe de personnes que Dieu ne cherche pas
maintenant. Comme nous l'avons vu, au lieu de cela, il nous justifie par la
foi, il nous considère comme étant complets tout en nous laissant
effectivement imparfaits comme auparavant. La grâce dans le cœur ne nous
rend pas insensibles à l'influence de la chaleur et du froid, ou de la faim
et de la soif, bien qu'elle nous donne la patience de les endurer quand on
ne peut les éviter, et de le faire en nous confiant aux soins de notre Père
céleste, et dans sa promesse que toutes choses concourent finalement
ensemble à notre bien si nous les recevons avec patience et avec foi.
[720]
Ceci
implique-t-il que la Nouvelle-Création doive supporter la douleur pour
manifester sa foi, au lieu de rechercher des racines, des plantes et des
baumes, ainsi que peuvent le faire les gens du monde pour traiter leurs
maladies ? Pas du tout. Souvenons-nous et persuadons-nous bien que pendant
cet Age-ci de l'Évangile, Dieu agit avec ses enfants, non selon la chair,
mais selon la Nouvelle-Créature. “La chair ne profite de rien” — de toutes
manières, nous l'avons consacrée à la mort, à la destruction, et ce sont nos
intérêts comme Nouvelle-Créature qui constituent notre principale
préoccupation. Néanmoins, nous avons un privilège, touchant notre corps
mortel, de faire ce que nous pouvons raisonnablement pour le garder en bon
état, exempt des troubles de la maladie (des malaises — manque d'aise), mais
en le considérant toujours comme étant notre serviteur pour nous permettre
d'accomplir notre alliance de service en sacrifice. A-t-il faim, et
exige-t-il de la nourriture et de la boisson ? Il nous est permis de
satisfaire ses exigences, dans des limites raisonnables, en lui fournissant
les aliments que nous croyons approuvés de notre Seigneur, et qui nous
permettront d'accomplir au mieux son œuvre avec fidélité. Notre corps a-t-il
froid ou se sent-il mal à l'aise ? Il nous appartient de le vêtir d'une
manière que nous croyons approuvée du Seigneur. Brûle-t-il de fièvre ? Ou
est-il perclus de douleurs ? II nous appartient de réduire la fièvre et de
soulager les douleurs en nous servant de tout médicament que nous croyons
efficace, mais sans nous soumettre à des médiums guérisseurs, à des
Scientistes chrétiens, à des hypnotiseurs, ou à toute personne qui fait
usage de sortilèges pour éloigner les maux avec l'aide de notre Adversaire,
lequel séduirait ainsi notre esprit. Les Nouvelles-Créatures ont tous les
privilèges que possède l'homme naturel touchant leur pauvre corps fragile et
mourant. Bien plus, il est du devoir de toute créature de prendre
raisonnablement soin de son corps ; ce devoir est même plus grand encore
dans le cas des Nouvelles-Créatures, du fait que leur corps a été voué en
sacrifice à l'Eternel — même jusqu'à la mort — et parce qu'elles doivent
accomplir avec lui un service de sacrifice aussi grand que possible.
[721]
Certains s'empresseront de dire : Oui, j’“appliquerais rapidement une crème
ou un autre onguent simple de ma composition sur une brûlure, ou bien je
réglerais mon organisme en prenant soin à mon alimentation, mais je ne
serais pas du tout d'accord d'acheter des médicaments et des onguents, ou
d'appeler un médecin”. Mais de telles distinctions n'ont pas de sens. Cela
reviendrait à dire quand nous avons froid : “Je mettrai des vêtements pour
me réchauffer si je peux posséder des moutons, les tondre, carder la laine
et la tisser, l'apprêter et confectionner les vêtements nécessaires pour me
protéger du froid ; mais je ne veux pas me servir de vêtements faits par
d'autres, même s'ils sont de qualité supérieure ou plus agréables à porter”.
Ou encore, si nous avons faim, allons-nous nous persuader qu'il nous faille
semer, faucher, battre, moudre du blé et cuire notre pain avant qu'il soit
convenable d'en manger ? Nous est-il permis de profiter du travail et de
l'habileté des fermiers, des bouchers, des boulangers et des tailleurs pour
donner les soins matériels nécessaires à notre corps, et de considérer comme
un péché le fait d'employer l'habileté d'un frère ou d'un voisin ou d'un
étranger pour soulager une douleur corporelle ? Assurément pas. Qu'on
n'aille pas comprendre que nous recommandons l'usage de drogues ; nous
recommandons d'employer le bon sens. Indubitablement, on peut se droguer au
point de devenir un fou ou même un criminel. Régler notre organisme en
soignant notre alimentation est de beaucoup préférable, toutes les fois que
cela est possible. On lit dans les instructions données aux
Nouvelles-Créatures : “Que notre modération soit connue de tous”, et ceci
s'applique à la médecine aussi bien qu'à l'alimentation, etc., etc.
Que
fit Jésus ? Et quelle fut la ligne de conduite de ses apôtres qui suivirent
ses traces ? Nous répondons qu'il n'est mentionné nulle part que Jésus ou
les apôtres aient jamais guéri un membre quelconque de l'Église. Si l'on
prétend que la guérison des malades indiquait la volonté divine sur ce
sujet, nous répondons que notre modèle est celui qui guérissait et non ceux
qui furent guéris.
[722]
Notre
Seigneur pourvut à la nourriture de la multitude par un miracle ;
devons-nous, en conséquence, nous attendre à être nourris d'une manière
miraculeuse ? Non ! Au contraire. De même que le Chef de la
Nouvelle-Création refusa de se servir de la puissance divine pour son
bien-être personnel, ainsi devons-nous faire de même (Matt.
4 : 24 ;
26 : 53). Si, lorsqu'il avait faim, il envoyait ses disciples
acheter du pain et si, lorsqu'il était fatigué, il s'asseyait sur la
margelle d'un puits ou ailleurs, et si la perte ou le sacrifice de sa
vitalité le “touchait”, cependant il ne pria jamais pour être délivré de ces
maux naturels, mais il les endurait de bon cœur comme faisant partie de son
sacrifice ; nous devons faire de même.
Bien
plus : notre Seigneur nous donne à entendre que c'eût été pour lui un abus
coupable de pouvoir, s'il s'était servi de l'aide du saint Esprit pour
subvenir à de tels besoins matériels, car il lui avait été confié pour un
autre usage. Faire appel à la puissance divine pour se fortifier ou se
protéger de toute atteinte du processus de la mort aurait été un péché,
parce qu'il avait conclu une alliance de sacrifice, et que tout appel pour
en atténuer les effets aurait signifié un “recul”. “Si quelqu'un se retire,
mon âme ne prend pas plaisir en lui” —
Héb. 10 : 38 ;
Matt. 26 : 53.
Les
conditions sont exactement les mêmes pour l'Église, car nous suivons notre
Chef. En ce qui nous concerne, si nous faisions appel à l'aide divine en
faveur de notre corps mortel que nous avons consacré jusqu'à la mort, ce
serait déroger à notre alliance par laquelle nous avons abandonné tous nos
avantages et droits terrestres, comme hommes (dans les privilèges du
rétablissement achetés par le précieux sang) en échange du privilège de
courir, comme Nouvelles-Créatures, la course pour le grand prix de “gloire,
d'honneur et d'immortalité”. Réclamer ce que nous avons abandonné implique
que nous désirons renoncer au sacrifice, annuler l'alliance et abandonner
notre héritage comme Nouvelles-Créatures.
[723]
Pour
certaines personnes, cette manière de considérer la prière pour obtenir des
choses terrestres sera nouvelle, et quelques-unes d'entre elles éprouveront
sans doute un choc en pensant qu'elles-mêmes ont pratiqué inconsciemment
cette manière de prier, et que Dieu les a exaucées. Peut-on dire qu'ainsi
elles ont été rejetées de la course pour le prix ? Nous ne le pensons pas.
Nous croyons qu'à l'exemple d'un père (ou d'une mère) terrestre qui serait
patient à l'égard de son petit enfant ignorant, l'Eternel est patient à
l'égard de son peuple en excusant ses erreurs involontaires et en prenant en
considération l'intention au lieu des paroles. Et de même qu'un père (ou une
mère) accède parfois à la demande déraisonnable de son petit, de même nous
croyons que l'Eternel a souvent répondu à la foi de son peuple même
maladroitement exercée. Cependant, le cas devient différent avec notre
croissance en grâce et en connaissance ; car ce serait alors un péché et
cela pourrait signifier un retrait de la faveur divine — un rejet de
l'alliance.
LA PRIÈRE DE LA FOI SAUVERA LE
MALADE
—
Jacques 5 : 14 - 16 —
Ce
passage et celui de
Marc 16 : 17, 18 , sont utilisés comme textes à l'appui pour
démontrer que, selon la volonté divine, la Nouvelle-Création devrait se
reposer sur la puissance divine pour la guérison des maladies (*). En ce qui
concerne le passage en Marc, il n'y a pas lieu de s'arrêter, car il n'existe
pas dans les plus anciens MSS grecs ; il faut donc le considérer comme une
interpolation faite vers le cinquième siècle environ.
(*)
[Les valeurs numériques bibliques prouvent l'authenticité de ce passage. Il
s'applique seulement au temps où il y eut des dons de l'Esprit — Éditeur].
[724]
En ce
qui concerne le texte de Jacques, il est évident, d'après le verset seize,
que la maladie dont il est question est reconnue comme étant un châtiment
pour des péchés commis — non pas une maladie bénigne, mais sérieuse,
nécessitant la convocation des anciens de l'Ecclésia. Cela semble impliquer
que le péché “couchait si près de la porte” que le pécheur malade se sentait
comme pratiquement retranché de la communion avec Dieu. Dans de telles
circonstances, nous devrions nous attendre à ce que les péchés fussent
confessés et que l'on dût prier pour en être pardonné ; et c'est exactement
ce que nous lisons dans le récit : “La prière de la foi sauvera le malade
[de la condamnation qui le frappait] et le Seigneur le relèvera [à la santé
— le rétablissement étant un signe du pardon du péché] ; et s'il a commis
[bien qu’il ait commis] des péchés, ils lui seront pardonnés” — Voyez le
verset 15 .
SI SATAN CHASSE SATAN,
SON ROYAUME NE PEUT SUBSISTER
—
Matt. 12 : 26 —
Lorsque les Pharisiens, au premier avènement de notre Seigneur, l'accusèrent
de chasser des démons par une puissance satanique, sa réponse exprima
clairement qu'une telle action de la part de Satan était possible, mais
qu'elle ne devait pas être considérée comme probable, et que si cela devait
avoir lieu, ce serait une preuve que son pouvoir était sur le déclin, qu'il
était serré de près, et qu'il en était réduit à ce dernier recours plutôt
que de relâcher son étreinte sur ses dupes. Nous ne sommes pas partisan de
rejeter en bloc toutes les guérisons et tous les miracles comme venant de
Satan, mais nous conseillons d'examiner de près toute personne ou toute
organisation qui cherche à s'établir par des miracles. La NouvelleCréation
devrait se rappeler la directive inspirée : “Éprouvez les esprits [pour
voir] s'ils sont de Dieu” — ou de Satan. Éprouvez-les et agissez avec eux en
conséquence —
1 Jean 4 : 1.
[725]
Il
est juste, à propos de cette recherche, de nous souvenir que les miracles
servirent, au début de cet Age, à établir l'Église, mais qu'on ne peut
vouloir un tel but maintenant puisque l'Église est établie depuis près de
dix-neuf siècles et qu'elle est sur le point d'être au complet [écrit en
1904 — Trad.]. Il est bon aussi d'avoir à l'esprit que l'Apôtre inspiré
désignait notre fin de l'Age quand il montrait que Satan se transformerait
lui-même en ange de lumière (un messager de paix, de santé et de science
ainsi faussement nommée) avec toutes les subtilités de l'erreur. L'Apôtre
implique même que Dieu veut permettre à cette conduite un certain succès, de
manière à séduire sur la terre tous ceux dont les noms ne sont pas écrits
dans le livre de vie de l'Agneau. Il déclare : “Et à cause de cela, il leur
enverra une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous
ceux-là soient jugés qui n'ont pas cru la vérité, mais qui ont pris part à
l'iniquité”. Il faut s'attendre à ce moment-là à “ toute sorte de miracles
et signes et prodiges de mensonge ” qui doivent servir d'épreuves dans ce
temps de la “moisson” de l'Age (2
Thess. 2 : 9 - 12). N'oublions pas non plus les paroles de notre
Seigneur : “Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur,
n'avons-nous pas prophétisé [prêché] en ton nom ? et n'avons-nous pas chassé
les démons en ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles
[guérisons] en ton nom ? Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais
connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l'iniquité” —
Matt. 7 : 22, 23.
Il
est sûrement temps que tous ceux dont les yeux de la compréhension ont été
ouverts et qui se rendent compte que nous vivons à la fin de l’Age où l'on
devrait s'attendre à ce que toutes ces prédictions s'accomplissent, soient
sur le qui-vive pour pouvoir les identifier dans les enseignements
séducteurs et dans les œuvres miraculeuses qui se manifestent de tous les
côtés à travers la chrétienté.
[726]
Mais
comment pouvons-nous avoir la certitude que toutes ces œuvres sont des
tromperies de Satan ? Qu'aucune d'entre elles ne vient de Dieu ? Nous
répondons par la parole inspirée : “S'ils ne parlent pas selon cette Parole,
il n'y a pas de lumière en eux” (Esaïe
8 : 20). Diverses sont leurs digressions de (“from”) la Parole —
certaines dans un sens, certaines dans un autre sens. On peut voir
rapidement que la plupart d'entre elles sont apocryphes en remarquant
qu'elles sont en désaccord avec la doctrine fondamentale de l'Évangile,
savoir : la rançon. Ils peuvent prétendre ne pas nier la rançon, ils peuvent
même prétendre qu'ils croient en la nécessité et en l'efficacité de la
grande offrande pour le péché achevée au Calvaire, comme étant la rançon
pour tous et la base de tout pardon des péchés et de la réconciliation avec
le Père. Cependant, cet effort pour séduire ne confondra pas longtemps ceux
qui se souviennent que le terme grec rendu par rançon est anti-lutron et
qu'il signifie “un prix correspondant”. Cette pierre de touche de la Vérité
divine montrera vite que l'évolution rejette la chute et tout besoin de
rédemption pour cette chute. Elle condamne promptement la Science chrétienne
comme étant totalement non-chrétienne en ce qu'elle nie le péché, la mort et
tout mal, prétendant que ce sont des illusions mentales. Elle condamne la
théorie suivant laquelle Dieu fut l'instigateur, l'auteur du péché et de la
méchanceté, en montrant qu'il s'est toujours opposé au péché et qu'il a, en
voie d'exécution, un plan pour libérer l'homme de son esclavage grâce à la
rédemption, dont on verra bientôt les fruits dans les “temps de
rétablissement”.
Mais
que dirons-nous de ceux qui blasphèment le saint nom de Dieu en enseignant
des doctrines de démons selon lesquelles une éternité de tourment attend la
plus grande partie des humains vivants, et est déjà le lot de la grande
majorité des 50 (*) milliards que les Écritures déclarent, au contraire,
être “dans leurs sépulcres”, attendant la bénédiction promise de toutes les
familles de la terre ? Si de telles personnes opèrent des guérisons “en mon
nom”, devons-nous estimer que le Seigneur approuve maintenant leurs fausses
doctrines ?
[727]
Nous
ne le pouvons, maintenant que l'aurore millénaire apparaît, et qu'avec elle,
toute excuse pour de telles épaisses ténèbres disparaît. Nous ne pouvons
admettre que de telles personnes fassent partie de celles à qui écrivait
l'Apôtre : “Vous frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour
vous surprenne comme un voleur”. II importe peu qu'avec leurs “prodiges”,
elles prétendent avoir foi en Christ leur Roi qui vient bientôt. Si elles
ont de telles doctrines de démons dans la bouche et dans le cœur, il nous
faut en conclure que leurs guérisons par la foi et leurs prodiges sont des
œuvres du diable à aussi juste titre que le sont les guérisons similaires
opérées par le Spiritisme, la Science chrétienne, le Mormonisme, etc.
(*)
“20” — Édit.
Cependant, dit quelqu'un, supposez que les adeptes de ces fausses doctrines
fassent preuve d'un grand zèle en envoyant des missionnaires vers les païens
? Nous répondons que cela ne doit pas modifier notre point de vue général
sur le mouvement pris dans son ensemble (nous admettons avec plaisir, et
même nous espérons sincèrement que certains “attrapés”, “pris au piège” par
ce mouvement, sont de vrais enfants de Dieu qu'il délivrera de cette partie
de la Babylone mystique. Rappelons-nous comment notre Seigneur apprécie les
efforts zélés des missionnaires de son temps. Il dit aux Pharisiens (le
“peuple saint” de cette époque et de cette nation) : “Vous parcourez la mer
et la terre pour faire un prosélyte ; et quand il l'est devenu, vous le
rendez fils de la géhenne [la Seconde Mort] deux fois plus que vous” (Matt.
23 : 15). Quel avantage peuvent bien retirer les païens des
fausses doctrines de l'Adversaire qu'on leur donna ? Le petit nombre d'entre
eux qu'on aura pu atteindre auront d'autant plus à désapprendre lorsque les
temps de rétablissement commenceront. Il est aussi vrai aujourd'hui que ce
l'était au premier avènement que “Vous êtes esclaves de celui à qui vous
obéissez”. Aussi, Satan exerce-t-il sûrement une grande activité dans les
églises nominales de la chrétienté, et spécialement dans leurs chaires.
[728]
Il
n'est pas étonnant que les souverains sacrificateurs, les scribes et les
docteurs en théologie d'aujourd'hui haïssent la Vérité, haïssent la lumière
et la combattent de toutes les manières possibles. “Sortez du milieu d'elle
[Babylone], mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés, et
que vous ne receviez pas de ses plaies” —
Apoc. 18 : 4 .
Satan
en est exactement réduit à la situation très critique décrite dans les
paroles de notre Seigneur citées plus haut (Matt.
12 : 26). L'enlèvement du voile de l'ignorance (l'augmentation
générale de la connaissance sur tous les sujets) rend impossible l'emploi
des superstitions comme autrefois. Il faut introduire de nouvelles
illusions, sinon les gens obtiendraient la Vérité et échapperaient à Satan.
Il est très affairé “comme un ange de lumière”, comme propagateur de
l'Évolution pour certains, comme missionnaire du tourment éternel, de la
mauvaise nouvelle, aux païens, comme un Élie se proclamant celui qui
rétablit l'humanité, comme un Scientiste (?) persuadant les gens de nier la
réalité de leurs maux et de leurs souffrances, et récompensant leur mensonge
en les guérissant d'une indisposition physique tout en les rendant
incapables, en corrompant la vérité, de discerner désormais la Vérité d'avec
le mensonge. Il est possible que Satan croie qu'il est en train de réussir,
mais selon la parole de notre Seigneur, sa maison va bientôt tomber, et
cette nécessité pour lui de jouer au réformateur et au bon médecin est une
preuve que la chute est proche. Dieu merci, le temps vient où il sera
entièrement “lié”, “entravé”, “afin qu'il ne puisse plus séduire les
nations” ! —
Apoc. 20 : 3 .
[729]
AIMEZ LA DROITURE — HAÏSSEZ
L'INIQUITÉ
Si
nous voulons comprendre la philosophie des relations de Dieu avec la
Nouvelle-Création actuellement, nous ne devons pas oublier que, selon le
dessein divin, tous ceux qui voudraient être parfaits sur ce divin plan
d'existence seront, non seulement bien intentionnés, dans le sens de
préférer le bien au mal, mais qu'en plus, grâce à une grande expérience, ils
comprendront clairement et apprécieront parfaitement les satisfactions et
les avantages de faire le bien et la confusion et les inconvénients de faire
le mal. C'est pour cette raison que cette Nouvelle-Création est soumise à
des épreuves et à des examens particuliers, plus marqués de toutes manières
que ceux auxquels ont été soumis les anges, plus marqués aussi que ceux
auxquels sera soumis le genre humain au jour de son jugement, pendant l’Age
millénaire. Pour autant que nous le sachions, les saints anges ne subirent
jamais aucun examen particulier avant la rébellion de Satan et sa tentative
ambitieuse d'usurper le gouvernement de la terre ; mais nous avons toute
raison de supposer que sa chute dans le péché et la chute de l'humanité qui
s'ensuivit, devinrent l'occasion d'éprouver, non seulement ceux des anges
qui ne conservèrent pas leur premier état et devinrent des démons, mais que
ce fut également une mise à l'épreuve de tous les saints anges. Leur foi en
la puissance de l'Eternel dut être mise à l'épreuve du fait qu'ils virent le
développement du mal et l'insuffisance apparente de la puissance de Dieu à
l'enrayer et à le détruire. Voyant cela, chacun des anges et tous doivent
avoir été tentés, ou éprouvés, à la pensée qu'ils pouvaient également pécher
impunément ; le fait qu'ils restèrent fidèles à l'Éternel prouve que leur
cœur était dans une bonne condition d'humilité et d'obéissance aux principes
de droiture. Ils assistent déjà au développement grandiose du plan divin par
l'intermédiaire de Christ, et sous peu, ils trouveront que leur confiance en
la sagesse, l'amour, la justice et la puissance de l'Eternel est plus que
justifiée par la magnifique consommation de son plan par Christ Jésus et
l'Église glorifiée.
[730]
Cependant, cette mise à l'épreuve des saints anges ne fut pas, à certains
égards, aussi cruciale que le fut celle des Nouvelles-Créatures en Christ
Jésus, dans le contact continuel avec l'imperfection humaine, les épreuves
de foi, de patience, d'amour et de zèle, même jusqu'à la mort. D'une manière
analogue, la mise à l'épreuve du monde pendant l'Age millénaire, tout en
étant cruciale et complète, tout en démontrant d'une manière absolue ceux
qui sont et ceux qui ne sont pas entièrement fidèles de cœur à l'Eternel et
aux principes de justice [ou droiture : “righteousness” — Trad.], sera
néanmoins différente des mises à l'épreuve de l'Église dans l'Age actuel,
parce que, pour les humains, toutes choses seront favorables à une pleine et
juste appréciation de la droiture et de l'obéissance à sa règle. Au
contraire, au temps présent, la Nouvelle-Créature trouve, comme le déclarait
l'Apôtre, que “Tous ceux qui veulent vivre pieusement” souffriront. Ce
consentement à souffrir à cause de la fidélité à l'Eternel, aux principes de
son gouvernement, et la foi que cela implique, sont acceptables par Dieu
comme des preuves d'un caractère exceptionnel. Pendant l'Age actuel, Dieu
agit avec les Nouvelles-Créatures en vue de perfectionner ce caractère dans
la sainteté, jusqu'au point même le plus élevé, au point de souffrir
joyeusement des inconvénients pour la cause du Seigneur et pour celle de la
Vérité ; oui, de chercher à servir la Vérité au prix des aises, des
honneurs, des traitements et, même, de la vie.
C'est
parce que cette philosophie du plan divin n'est pas clairement discernée que
tant de gens sont dans la confusion touchant les agissements providentiels
de Dieu avec le “petit troupeau”. Ils ne comprennent pas que, de même que
des procédés spéciaux de chauffage et de refroidissement sont nécessaires
pour tremper l'outil d'acier fin, ainsi, des épreuves ardentes spéciales et
des expériences de refroidissement sont nécessaires à la préparation de ceux
que l'Éternel a pour dessein d'employer sous peu comme ses représentants et
instruments spéciaux dans la grande œuvre du rétablissement de l'homme, etc.
Le mal n'est jamais bon et Dieu n'est jamais l'auteur du mal moral, du
péché, dans aucun sens ni à aucun degré.
[731]
Néanmoins, sa sagesse et sa puissance sont telles qu'il est capable de
dominer ses effets pour en faire sortir du bien. Comme nous l'avons vu, par
exemple, Dieu n'a pas fait pécher Satan. Il le créa parfait, droit, pur, et
l'une des bénédictions mêmes qu'il lui accorda fut celle de la liberté de
volonté. C'est cette liberté de volonté qui, exercée contrairement à l'ordre
divin, fit de cet ange, saint auparavant, un adversaire : Satan. Le
Tout-Puissant aurait pu détruire son adversaire immédiatement, mais il
prévit les plus grandes leçons d’expérience qui pouvaient en résulter, non
seulement aux anges, mais à l'humanité, concernant le bien et le mal, par la
contamination exercée par ce dernier et le fruit amer qu'il produit. Il en
est de même pour le péché au sein de l'humanité : Dieu était parfaitement
capable de l'extirper à n'importe quel moment, comme il le fera finalement,
mais pour l'instant, sa sagesse a prévu comment la colère de l'homme
pourrait tourner à sa glorification. Dès lors, les enfants de Dieu n'ont pas
besoin d'éprouver de la crainte sur le triomphe final de l'Eternel sur les
pécheurs et sur le péché dans tous les sens de ce terme. Ils peuvent avoir
confiance que ni le rusé conspirateur, ni aucun de ses disciples plus ou
moins volontaires ou plus ou moins séduits dans la voie du mal, ne pourront
acquérir la maîtrise finale. Le plan de Dieu est déjà si avancé qu'il fait
connaître la fin du grand mystère concernant la permission accordée pour un
temps au triomphe du péché et des pécheurs et au succès de leur opposition à
l'Eternel et à ses fidèles.
N'oublions pas de remarquer que, si toutes les maladies et la mort dans le
monde peuvent être plus ou moins directement imputées au grand Adversaire
qui introduisit le péché dans l'esprit (“mind”) de l'homme pour sa souillure
et sa déchéance, cependant, en ce qui concerne le monde aussi bien que la
Nouvelle-Création, Dieu dirige, pour instruire et éduquer l'homme, les
divers éléments de la malédiction qui s'est abattue sur la race à cause du
péché. Pour ce qui est du monde, dans un sens général tout au moins, la
création gémissante entière est en train d'apprendre combien le péché est
pervers et peu désirable ; quant à l'Église, la Nouvelle-Création, la
permission qui lui est accordée de participer aux souffrances de Christ
comprend et implique une participation aux souffrances communes au reste de
l'humanité.
[732]
Dans
le cas de notre Seigneur, nous sommes particulièrement informés qu'il était
utile que, pour être le Souverain-Sacrificateur de l'humanité, il compatît à
nos infirmités, et ceci doit être également vrai pour chacun des membres du
corps de ce Sacrificateur, aussi bien que pour la Tête, le Seigneur. Il n'y
aura sûrement pas un seul membre de tout le corps de Christ qui ne soit pas
compatissant. Tous auront été touchés par l'expérience et sauront pleinement
comment sympathiser avec le pauvre monde lorsque sera venu le temps de son
rétablissement par des jugements, par l'obéissance dans les épreuves, les
mises à l'épreuve et les corrections de l'Age futur. Notre Seigneur, qui
était parfait dans la chair, et qui, par conséquent, n'aurait pu ainsi
compatir s'il n'avait pas dépensé sa vitalité pour guérir les malades,
ressentit chez ceux qu'il guérissait un sens de leur faiblesse et de leur
souffrance au lieu de vitalité ; ainsi qu'il est écrit : “Lui-même a pris
nos langueurs, et a porté nos maladies” (Matt.
8 : 17). Ceux qui sont appelés à faire partie du corps de Christ
ont généralement peu de vitalité à dépenser d'une manière miraculeuse, mais
en partageant les expériences communes avec le monde, sous le rapport de
leur propre organisme humain imparfait, ils peuvent également compatir aux
infirmités de la race, ce qui leur permet de sympathiser pleinement dans la
détresse générale.
On
verra d'après ceci, que nous ne partageons pas du tout l'idée avancée par
quelques-uns, d'après laquelle le corps de Christ devrait s'attendre à être
exempté des épreuves et des difficultés du monde, physiques, sociales et
financières. Il est vrai que ce fut le cas pour les Israélites-types. S'ils
demeuraient fidèles à l'Éternel et à sa Loi, leur récompense consistait à
être épargnés des souffrances, des épreuves, etc., mais pour la
Nouvelle-Création, c'est tout à fait le contraire, car ses membres ne sont
pas des Israélites selon la chair, mais selon l'esprit : ils font partie de
la semence spirituelle d’Abraham. Les antitypes des bénédictions d'Israël
sont spirituels. Toutes choses concourent ensemble pour leur bien spirituel.
[733]
Les
bénédictions de Dieu leur sont garanties aussi longtemps qu'ils demeurent
dans la foi et dans l'obéissance à Christ, de sorte que rien de mal ne peut
les atteindre dans le lieu secret où ils habitent, protégés contre tout ce
qui pourrait leur nuire. Néanmoins, l'appréciation qu'ils ont de cette
parenté spirituelle est continuellement mise à l'épreuve afin de montrer si,
oui ou non, ils placent le spirituel au-dessus du naturel, afin qu'ils
puissent jouir plus abondamment du spirituel et, finalement, être rendus
parfaits comme Nouvelles-Créatures lorsque les sacrifices terrestres auront
été pleinement achevés.
Quand, donc, les Nouvelles-Créatures en Christ Jésus trouvent qu'elles ont
de nombreuses épreuves ardentes, quelle qu'en puisse être la cause, elles
doivent les accepter comme des preuves de leur fidélité, comme des preuves
que Dieu les considère comme des “fils” et qu'elles sont mises à l'épreuve
conformément à leur parenté d'alliance, afin qu'elles puissent être adaptées
et préparées à la perfection d'esprit et aux gloires à venir. Si, par
conséquent, l'Eternel permet à des calamités de s'abattre sur elles, que ces
malheurs ne soient pas considérés sous le même angle que s'ils s'abattaient
sur le monde. Celui-ci, sous la sentence divine de mort, est sujet à divers
accidents et changements, avec lesquels l'Éternel n'a absolument rien à
faire ; ainsi l'expliquait notre Seigneur lorsqu'il parla des dix-huit sur
qui était tombée la tour de Siloé et de ceux dont Pilate mêla le sang avec
celui des sacrifices ; ils ne devaient pas, déclara notre Seigneur, être
considérés comme ayant péché plus que d'autres et comme étant sous la
réprobation divine (Luc
13 : 1 - 5). Dieu laisse agir la colère des hommes et de Satan,
dans certaines limites, en rapport avec le monde des humains, mais en ce qui
concerne son Église élue, la chose est différente. Rien de ce qui lui arrive
n'est accidentel. “Précieuse, aux yeux de l'Éternel, est la mort de ses
saints”. Pas même un cheveu de leur tête ne peut tomber sans qu'il le
remarque (Ps.
116 : 15 ;
Matt. 10 : 30). Comme notre Seigneur le déclara à Pilate qui lui
demandait : “Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir ?” — “Tu n'aurais aucun
pouvoir contre moi, s'il ne t'était donné de mon Père” (Jean
19 : 10, 11).
[734]
Et
ceci est également vrai de chaque membre du corps de Christ, à partir du
moment où il a été engendré comme Nouvelle-Créature. Oui, nous avons toute
raison de croire que, dans une certaine mesure, la providence divine s'étend
même au-delà des Nouvelles-Créatures, à ceux dont la vie et les intérêts
sont étroitement liés aux leurs. Si, donc, les Nouvelles-Créatures
expérimentent des épreuves ardentes, elles ne doivent pas trouver cela
extraordinaire, comme si quelque chose d'étrange leur arrivait, mais elles
doivent savoir que des épreuves analogues ont été le lot de tous les membres
du corps de Christ depuis la Tête jusqu'en bas, et qu'elles continueront à
l'être jusqu'à ce que les derniers membres formant les “pieds” auront été
mis à l'épreuve, polis, acceptés, glorifiés. Si donc ces épreuves se
présentent sous la forme d'oppositions et de persécutions au foyer, ou de la
part d'anciens amis ou des voisins, ou des gens de l'église nominale, ou
encore sous la forme de désastre financier et de pauvreté, ou sous la forme
de maladie, de souffrances, d'accident physique, etc., peu importe, les
enfants du Seigneur doivent être contents, conscients de l'amour et des
soins providentiels du Père touchant tous leurs intérêts. Avoir une telle
confiance fait partie de l'épreuve de la foi. Avoir l'assurance de l'Eternel
que nous sommes ses enfants et ses héritiers, qu'il veille sur nous, et
qu'en même temps il soit permis que nous souffrions des tribulations,
constitue une sérieuse mise à l'épreuve de la foi pour ceux à qui est
demandé de marcher par la foi et non par la vue s'ils veulent finalement
être acceptés comme vainqueurs. Recevons donc avec confiance, amour et
espérance, tous les bienfaits ou toutes les difficultés que la providence de
l'Eternel peut nous envoyer, et profitons-en pour en tirer les leçons
qu'elles comportent.
Cette
juste compréhension du soin que Dieu prend de tous les intérêts de la vie,
terrestres aussi bien que célestes, ne devrait pas nous conduire à
l'indifférence touchant nos affaires temporelles. Au contraire, nous devons
nous souvenir que nous sommes les intendants de privilèges, d'occasions
favorables et de responsabilités, au point de vue social, pécuniaire, et
concernant notre santé.
[735]
Il
est donc de notre devoir de faire ce que nous pouvons pour réparer toute
brèche sociale qui peut se produire. Nous devons être aimables et avoir de
la considération pour les autres, nous devons nous expliquer, et faire
raisonnablement tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter toute mauvaise
compréhension de nos mobiles et de nos intentions. Nous devons chercher
sagement à éviter tout ce qui pourrait apparaître comme superstitieux et
fanatique ; nous recommanderons ainsi notre Dieu, son caractère, son livre
et son Église à d'autres. C'est de cette manière que nous devons laisser
briller notre lumière. Dans les questions pécuniaires, nous devons être
prudents et économes, et ne pas être paresseux dans nos affaires, exactement
comme si nous n'avions pas de Dieu, comme si tout dépendait de nos propres
efforts ; néanmoins, dans notre cœur et quand nous en discutons dans la
famille de la foi, nous devons être pénétrés de notre confiance en
l'Eternel, et le proclamer, et cela parce que nous lui appartenons et que
tous nos intérêts sont sous sa vigilante protection. Si donc, malgré la
sagesse et la prudence, etc., que nous exerçons de notre mieux, il en
résulte la pauvreté ou des pertes d'argent, nous devons estimer que notre
Père céleste a vu que de telles expériences seraient meilleures pour nous,
comme Nouvelles-Créatures, que ne le serait une plus grande prospérité. Nous
devons admettre la surveillance bénie qu'il assure de nos affaires, quelles
que soient ses instructions et nos expériences. Il en est de même en ce qui
concerne notre santé : si nous sommes frappés par la maladie, le soin que
nous devons à notre corps mortel exige que nous employions toute l'énergie
nécessaire pour appliquer les remèdes dans la mesure de notre connaissance
et de notre jugement. Si les efforts sont couronnés de succès, nos
sentiments de gratitude devraient aller à l'Éternel, et non pas simplement à
la médecine. Si les efforts sont vains, nous ne devons pas douter de sa
puissance, mais plutôt nous attendre à une autre bénédiction en rapport avec
les épreuves que nous endurons. En vérité, pour chaque détresse ou calamité,
les Nouvelles-Créatures, tout en s'efforçant avec diligence d'y porter
remède, devraient élever leur cœur à l'Eternel, dans la confiance et dans
l'espérance, désirant connaître quelle leçon elles peuvent apprendre de
leurs expériences, et si oui ou non ces leçons comportent un châtiment pour
de mauvaises actions ou la verge et la houlette destinées à ramener les
brebis de la mauvaise direction dans laquelle elles s'étaient égarées, loin
des traces du Berger.
[736]
“Ta
houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent”. La joie, la paix et le
réconfort du peuple de l'Eternel ne dépendent pas simplement d'un minimum de
santé, de prospérité pécuniaire et sociale ; mais les enfants de Dieu
peuvent se réjouir dans la paix de Dieu dans toutes les circonstances et
dans toutes les conditions et être rendus capables de se réjouir de bon cœur
à la fois sous le bâton et sous la houlette du Berger. Bien des
Nouvelles-Créatures peuvent dire avec le prophète d'antan : “Avant que je
fusse affligé, j'errais” [Ps.
119 : 67]. Nombre d'entre elles ont appris que les afflictions
s'accompagnent de grandes bénédictions.
Il
est écrit prophétiquement de l'Église et du soin que l'Eternel prend d'elle
: “Qui guérit toutes tes maladies” (Ps.
103 : 3). Toute tentative d'appliquer cela aux conditions
physiques de l'Église de l'Évangile doit être nécessairement défectueuse et
futile. Qui ignore que depuis la Tête (Chef) de l'Église jusqu'aux derniers
membres des “pieds”, il n'a pas plu à l'Eternel de guérir leurs maladies
physiques ? Qui ne sait pas que beaucoup, beaucoup de saints sont morts de
maladie physique ? D'après la science médicale, notre cher Rédempteur, bien
que physiquement parfait, fut frappé d'une maladie connue des savants,
lorsqu'à Gethsémané, il sua des grumeaux de sang. D'après la même science,
et en plein accord avec les faits, celui qui était parfait dans la chair
mourut d'une maladie, la rupture du cœur, plus rapidement que les deux
malfaiteurs crucifiés avec lui. Qui ne sait pas que, jusqu'à sa mort,
l'Apôtre Paul porta une “écharde dans la chair”, et que le Seigneur refusa
de la lui enlever, en lui donnant l'assurance qu'en la supportant avec
patience une bénédiction de grâce plus que compensatrice lui serait accordée
? Qui ignore qu'à travers tout l'Age, nombre des saints les plus nobles de
Dieu ont souffert de maladie et que, loin d'en être guéris et d'être rendus
parfaits, ils moururent ? Appliquer le texte examiné à des maladies
physiques, serait donc inconséquent avec les Écritures, mais l'appliquer
comme prophétie à la condition spirituelle de la Nouvelle-Créature est
vraiment très approprié.
[737]
Les
Nouvelles-Créatures doivent lutter contre les indispositions spirituelles,
les maladies spirituelles, et ce texte nous autorise à espérer que chacune
de ces maladies peut être si complètement guérie par le Baume de Galaad, si
allégée par les “très grandes et précieuses promesses” de la Parole de Dieu,
si compensée par la paix et la joie que l'homme ne peut ni donner ni
enlever, que la maladie du cœur (l'inquiétude) ne peut désormais s'imposer
là où l'amour, la joie et la paix du saint Esprit demeurent et règnent.
MARC 16 : 9-20
EST APOCRYPHE
Tous
les érudits admettent que ces versets sont une interpolation. On ne les
trouve dans aucun des plus anciens manuscrits (MSS) grecs et ils ne sont
certainement pas authentiques. Il n'est pas vrai que tous ceux qui croient
au Seigneur Jésus peuvent boire des poisons, toucher des serpents venimeux,
affronter des maladies contagieuses, etc., sans en ressentir les effets ;
ils n'ont pas non plus possédé tous le pouvoir de guérir des maladies ni de
chasser les démons. On remarquera que le passage ne figure pas dans la
Version révisée ni dans certaines versions françaises (*) [voir notes Goguel
et Monnier, Crampon, Stapfer]. C'est pourquoi l'accepter ou le citer comme
Écriture serait ajouter à la Parole de Dieu et ajouter à la confusion
générale sur un sujet important.
(*)
Sauf Martin, Ostervald, Darby, Glaire et Vigouroux ; Bible de Jérusalem [v.
Note], Buzy [v. Note], Liénart [v. Note], Maredsous [voir Note], Lausanne
[v. Note], Synodale [place ce passage entre crochets], Saci, Segond, Osty
[v. Note].
La
pensée que le peuple de l'Éternel puisse être spécialement favorisé quant à
la santé physique et à d'autres avantages de la créature (et ce, plus que ne
l'est le monde) est une illusion et un piège, et contraire à tout ce que
peut attendre à juste titre la Nouvelle-Création, comme nous l'avons montré.
Le Seigneur et les apôtres furent les modèles de l'Église, et au lieu de
s'attendre à être exempts des difficultés générales qui assaillent la
création gémissante, ils prirent — du fait de leur consécration — part à ces
afflictions afin qu'ils pussent compatir aux infirmités humaines.
[738]
Notre
Seigneur rejeta, comme étant une tentation de l'Adversaire, la suggestion de
se servir de la puissance divine pour apaiser sa faim pendant ses quarante
jours de jeûne dans le désert (Matt.
4 : 3, 4). Fatigué, il se reposa près du puits de Samarie
pendant que ses disciples étaient allés chercher de la nourriture, alors
qu'il aurait pu appeler la puissance divine pour rétablir sa vigueur (Jean
4 : 6). Dans ces exemples, la nourriture était le remède
convenable aux souffrances de la faim, et le repos le remède convenable pour
la fatigue de son corps, et notre Seigneur se servit de ces remèdes. Nous ne
sommes pas informés qu'il ait eu une maladie chronique quelconque, mais nous
ne doutons pas qu'il aurait fait usage de toute racine, ou de toute plante
médicinale ou d'autres remèdes aussi librement qu'il employait la nourriture
et le repos. La tension nerveuse qui provoqua les grumeaux de sang dans la
sueur, et le malaise final de la rupture du cœur se produirent à la fin de
son ministère. Il savait que son heure était venue. Celui qui avait refusé
de faire appel à la puissance céleste pour obtenir la protection des anges (Matt.
26 : 53), qui avait refusé d'invoquer la même puissance pour
satisfaire sa faim ou soulager sa fatigue, eut néanmoins la liberté la plus
complète de faire appel à ces puissances en faveur de ses disciples, comme
par exemple lorsqu'il nourrit les multitudes, apaisa la tempête et pourvut
au paiement des impôts —
Matt. 14 : 15 - 21 ;
Marc 4 : 36 - 41 ;
Matt. 17 : 24 - 27 .
Nous
trouvons d'une manière semblable que les apôtres n'usèrent pas des
privilèges spéciaux et des bénédictions spéciales qu'ils possédaient pour
soulager leurs maux et leurs besoins temporels. Il est vrai que nous n'avons
aucun compte rendu de la maladie de l'un quelconque des douze sauf Paul dont
les yeux étaient affaiblis (Actes
9 : 8, 18 ;
Gal. 4 : 15 ;
6 : 11). Il ne plut pas au Seigneur de le soulager, même après
en avoir été sollicité. Le Seigneur l'assura que cette infirmité qui devint
un messager de Satan pour le souffleter, mettre à l'épreuve sa patience, son
humilité, etc., serait plus que compensée par la “grâce suffisante” du
Seigneur (2
Cor. 12 : 7 - 9).
[739]
La
foi de l'Apôtre et sa confiance en l'Eternel ont été une source de réconfort
pour tous dans le chemin étroit depuis ce temps-là jusqu'à maintenant, et
pourtant, à l'encontre de certains de ceux-ci, il n'alla jamais à l'Eternel
pour lui demander de bonnes choses temporelles, de l'argent, des maisons,
des terres, de la nourriture, des vêtements, etc. Nous savons par lui-même,
qu'il fut parfois dans le besoin, et qu'alors il travaillait, confectionnant
de ses mains des voiles et des tentes. Certains, bien moins saints que lui,
et beaucoup moins dans la communion du Seigneur, auraient non seulement
dédaigné une occupation aussi humble, mais repoussant tout travail, auraient
cherché à faire ce qu'ils appellent “vivre par la foi”, c'est-à-dire vivre
sans travailler, chose que ce même Apôtre désapprouve très énergiquement,
disant : “Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus”.
“Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu'il travaille en
faisant de ses propres mains ce qu'il est bon, afin qu'il ait de quoi donner
à celui qui est dans le besoin” (Eph.
4 : 28 ;
2 Thess. 3 : 10). Bon nombre de ceux qui pensent à tort qu'ils
doivent vivre par la foi, selon la volonté divine, pendant que d'autres
vivent par leur travail et les entretiennent, ont souvent l'audace de prier
pour obtenir de l'argent, de la nourriture, des vêtements, etc., qu'ils ne
veulent pas se procurer par le travail. Nous ne voulons pas dire que toutes
ces personnes sont mauvaises ; nous croyons que certains du peuple de
l'Éternel sont dans cette mauvaise disposition d'esprit à cause des faux
enseignements et de la mauvaise compréhension de la manière d'agir de Dieu
et du caractère de leur appel. Nous ne contestons pas non plus que l'Eternel
entende parfois des prières de ceux-là et y réponde, même lorsque ces
prières ne sont pas en complet accord avec la volonté divine.
[740]
Nous croyons que la conduite convenable pour les Nouvelles-Créatures —
celle qui plaît au Seigneur, est celle qui suit le plus directement et le
plus particulièrement les instructions et les applications pratiques de
notre Seigneur et des apôtres. Le fait d'être considérées comme de
Nouvelles-Créatures implique qu'elles ont admis que les bénédictions
terrestres appartiennent à bon droit à l'homme naturel en accord avec son
Créateur, et qu'elles sont considérées comme appartenant à des croyants
justifiés devant Dieu par la foi en Christ ; elles ont admis également que
ces droits humains, elles les ont offerts, consacrés, voués, déposés sur
l'autel, en échange des bénédictions et des privilèges célestes, spirituels,
plus élevés de la Nouvelle-Création, auxquels les croyants sont appelés
durant cet Age-ci de l'Évangile. Or, si ces droits terrestres ont été ainsi
voués à l'Eternel, en échange de privilèges, d'espérances, etc., d'ordre
spirituel, en vertu de quel raisonnement les Nouvelles-Créatures
pourraient-elles demander, pour ne pas dire “exiger”, ces bénédictions
terrestres, déjà consacrées, ou déposées ? C'est une chose de demander à
l'Eternel des bénédictions temporelles pour nous, selon qu'il le juge bon
dans sa sagesse, et une autre chose entièrement différente de demander des
bénédictions pour d'autres, y compris nos bien-aimés selon la chair et non
selon l'esprit. Néanmoins, dans toutes nos requêtes, nous devrions
reconnaître que l'amour et la sagesse de l'Eternel sont supérieurs aux
nôtres, et non seulement nous devrions nous rendre compte que, en toutes
choses, notre volonté doit être soumise à la sienne, mais nous devrions le
lui exprimer dans de telles supplications. Il faut que la Nouvelle-Créature,
droitement instruite par la Parole de Dieu, et appréciant son esprit, estime
ses intérêts spirituels bien au-dessus de son bien-être temporel, et qu'elle
désire fermement et ne désire comme expériences dans la chair que celles qui
lui seraient le plus profitable pour le développement de la nouvelle nature
et sa préparation pour le Royaume. Le Nouveau Testament s'étend davantage
sur les expériences de l'Apôtre choisi par le Seigneur pour remplacer Judas,
que sur celles de tous les autres réunis. Il commence à les relater dès le
moment où Paul accepta Christ sur le chemin de Damas. En examinant avec soin
ses diverses expériences, nous discernons qu'en exerçant le don des miracles
que l'Église possédait alors, il s'en servit dans de nombreux cas en faveur
de ceux qui venaient à la Vérité. Cependant, dans la mesure où le rapporte
l'Écriture, jamais une seule fois il n'employa ce pouvoir de guérir à son
propre profit, ni à celui d'aucun de ceux qui nous sont présentés comme
étant les saints, les pleinement consacrés. Or, ce n'était pas parce que les
saints de cette époque étaient exempts de maladies : au contraire, nous
savons que Timothée souffrait de ce que nous appellerions maintenant une
dyspepsie chronique (difficulté à digérer) ;
[741]
et Epaphrodite ne fut pas épargné par la maladie, étant même “fort près de
la mort”, non à cause du péché, mais comme l'explique l'Apôtre, “pour
l'œuvre du Christ, il a été proche de la mort”, ayant exposé sa vie (Phil.
2 : 25 - 30 ; voir Note D.). Nous ne savons pas quels aliments
ou médicaments spéciaux il plut au Seigneur de bénir dans ce dernier cas,
mais en ce qui concerne le premier, l'Apôtre ne pria pas ni n'envoya de
mouchoir ou de linge pour guérir le malaise, mais il écrivit à Timothée,
disant : “Use d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes
indispositions” (1
Tim. 5 : 23). Le vin était recommandé, non comme une boisson
courante ou comme boisson enivrante, mais uniquement comme médicament. Le
point sur lequel nous devons spécialement porter notre attention, d’après
les renseignements que nous possédons, c'est que la puissance divine ne fut
ni invoquée, ni exercée en faveur de l'un ou de l'autre de ces deux frères
consacrés. Ils supportèrent leurs infirmités et leurs afflictions, et en
retirèrent des bénédictions, tout en se servant des aliments et des
médicaments les meilleurs à leur connaissance. Nous croyons que c'est là un
exemple convenable de la ligne de conduite que devraient suivre tous les
consacrés, toutes les Nouvelles-Créatures ; elles ne devraient pas demander
la guérison physique, les superfluités de la vie, etc. Tout au plus, le
modèle de requête donné par notre Seigneur lui-même les autorise-t-il à
demander ce que l'Éternel peut juger comme étant la meilleure nourriture
quotidienne pour elles, et même en priant pour obtenir la nourriture
quotidienne elles doivent travailler de leurs mains en espérant que
l'Eternel bénira leur travail selon sa sagesse pour qu'elles en retirent le
plus grand profit dans le développement du caractère au moyen de leurs
expériences, etc. Si le Seigneur juge bon de ne leur accorder que le strict
nécessaire en fait de nourriture et de vêtement, ce sera pour elles une
épreuve d'amour, de patience et de foi en lui. S'il le leur accorde en
abondance, ce sera pour elles une preuve de la même foi, du même amour et du
même dévouement, mais dans une direction opposée, pour démontrer dans quelle
proportion elles sont disposées à sacrifier ces dons généreux dans l'intérêt
de sa cause, dans le service de ses frères.
[742]
De
même, si la sagesse divine juge à propos d'accorder une santé robuste et une
grande vigueur, l'épreuve de fidélité sera de montrer si oui ou non l'amour
et le dévouement sacrifieront et emploieront totalement cette vigueur au
service de la cause du Seigneur, ou si oui ou non, elle servira à des fins
égoïstes ; d'autre part, si, dans sa providence, l'Eternel n'accorde qu'une
vitalité et une vigueur restreintes, l'épreuve de foi et de dévotion aura
lieu d'un point de vue inverse : il s'agira de manifester l'amour et
l'obéissance, la soumission et la patience, et le zèle qui seront apportés à
rechercher toutes les petites occasions de service et à les employer avec
persistance.
L'ÉGLISE NOMINALE,
ADVERSAIRE DE LA NOUVELLE-CREATION
Parce
que leur première connaissance de l'Éternel leur est venue alors quelles se
trouvaient dans l'église nominale, ou par l’intermédiaire de certains de ses
représentants ou serviteurs, beaucoup de personnes sont portées à considérer
des organisations sectaires comme leurs mères spirituelles, et à éprouver en
conséquence un certain amour et une certaine obligation envers elles.
Certaines d'entre elles éprouvent des difficultés à se rendre compte que ces
organisations sont des systèmes humains — Babylone — et, en réalité, des
adversaires de la Nouvelle-Création. Leur difficulté provient d’une vue trop
limitée et trop étroite du sujet. Elles ont besoin de lever les yeux plus
haut et de discerner que, du point de vue divin, il y a une grande
différence entre l’église nominale et la vraie Église, entre l’ivraie et le
froment. L'ivraie ne peut pas produire du froment, pas plus que la
chrétienté nominale ne peut produire de vrais chrétiens. Ses tendances sont
en sens inverse. Les Écritures déclarent que c'est la puissance de Dieu qui
opère en nous “le vouloir et le faire selon son bon plaisir”. C'est la
puissance de la nouvelle vie qui se développe par la suite, grâce aux soins
de la Providence. Ce n'est pas l'engendrement de l'esprit du monde qui
produira ce résultat. L'église nominale, [ou de nom — Trad.], pour la
distinguer de la vraie Église, est formée de cette classe de gens qui ont vu
et entendu certains aspects de la Vérité divine, qui ont été plus ou moins
éclairés sur ce qui est bien et sur ce qui est mal et donc parvenus à une
certaine conviction sur ce sujet.
[743]
Malgré cette connaissance, ils sont insouciants, indifférents à la volonté
divine, disposés à bénéficier de la miséricorde divine selon leur bon
plaisir, et en particulier dans la mesure où elle servira à leur avantage
personnel et social dans le temps présent, et rien de plus. Au contraire, la
vraie Église, comme nous l'avons vu, comprend ceux qui ont non seulement
entendu parler de la Vérité, mais ont consacré leur tout à celui qui les a
aimés et rachetés, ceux qui ont poursuivi leurs recherches pour connaître le
Seigneur, lui obéir au mieux de leur capacité et qui, en persévérant ainsi,
ne font aucun cas de leur vie. L'église nominale n'est pas la lumière du
monde, mais simplement une classe de gens qui préfèrent la lumière aux
ténèbres et qui aiment à avoir un peu de la lumière provenant de vrais
chrétiens, mêlée aux lumières du paganisme et des diverses sciences. Les
membres de la vraie Église sont chacun une lumière ardente et
resplendissante partout où ils peuvent se trouver.
Plus
la différence entre ces deux classes est grande, mieux cela vaudra en
général pour la vraie Église ; en vérité, les flambeaux des fidèles ont, en
général, brillé davantage dans la proportion où le système nominal était
plongé dans des ténèbres épaisses et dans la superstition, et dans la
proportion où la vraie Église était persécutée par le système nominal, d'où,
en vérité, sont venues toutes les persécutions.
Lorsque nous nous sommes rendu compte que Dieu est à la barre du gouvernail,
qu'il dirige les affaires de la Nouvelle-Création en tous points, non
seulement dans leur appel, mais également dans les difficultés, les épreuves
et les persécutions nécessaires à leur polissage et à leur préparation pour
le Royaume, nous avons une appréciation moins élevée du rôle joué dans ce
plan divin par des institutions humaines que l'Eternel n'a jamais organisées
ni autorisé à être organisées mais que, en accord avec la suggestion du
Seigneur, nous savons être mondaines, charnelles, contraires à l'esprit.
[744]
Nous
ne prétendons pas par là que la vraie Église n'ait pas été dans une certaine
mesure en association étroite avec les systèmes nominaux, mais nous
prétendons que même étant dans ces systèmes, les membres de la vraie Église
ont été séparés d'eux, dans le sens qu'ils ont toujours été d'un esprit
différent. L'engendrement de ces enfants spirituels de Dieu, par la Parole
de sa grâce, et le fait qu'ils sont dans une certaine mesure chéris, nourris
et élevés par ces systèmes humains, sectaires, formant l'ivraie, sont bien
illustrés par certains insectes dont les larves sont injectées dans le corps
de leurs ennemis ; là elles sont chauffées, nourries et développées jusqu'au
moment de leur complète naissance et délivrance laquelle, ordinairement,
signifie la mort de l'insecte qui les a portées pour un temps. Ainsi en
est-il maintenant ; les Nouvelles-Créatures, engendrées de l'Eternel, sont
plus ou moins étroitement associées aux institutions de Babylone et ont été
plus ou moins développées contre la volonté de Babylone, mais sous la
surveillance et les dispositions divines ; à présent, le moment de leur
délivrance est arrivé, et celui qui a engendré la Nouvelle-Création les
appelle : “Sortez du milieu d'elle mon peuple, afin que vous ne participiez
pas à ses péchés, et que vous ne receviez pas de ses plaies” —
Apoc. 18 : 4 .
La
Nouvelle-Création est soumise à une tentation continuelle de la part de
l'organisation de l'église nominale, non seulement à cause des fausses
doctrines, mais aussi à cause d'une piété formaliste, d'une hypocrisie qui
fait qu'on s'approche de l'Eternel des lèvres alors que le cœur est éloigné
de lui, tandis que les pensées, les sentiments, les paroles et les actions
sont totalement en désaccord avec l'esprit de vérité et la consécration
qu'il inculque. Les tentations qui s'offrent à la Nouvelle-Création de la
part du monde, seraient relativement impuissantes si l'église nominale ne
mélangeait cet esprit du monde, ses desseins et ses ambitions avec le nom de
Christ en lui rendant un humble service. L'aisance, les distinctions
honorifiques, les émoluments confortables, le fait de n'être astreint à
aucun sacrifice, et la certitude d'obtenir ce que le monde peut offrir de
meilleur, constituent les appâts et les séductions, les pièges et les
embûches que Babylone tend continuellement à la Nouvelle-Création. De tous
les pièges de l'Adversaire, ce dernier est le plus attrayant, le plus
trompeur, le plus puissant.
[745]
L'ARMURE DE DIEU
—
Eph. 6 : 11-13 —
“Revêtez-vous de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez tenir
ferme contre les artifices du diable ... au mauvais jour.”
Ici
encore, l'Apôtre nous prévient que notre jour, à la fin de l'Age, serait
spécialement le “mauvais jour” où Satan exercerait d'une manière toute
particulière tous ses moyens “de manière à séduire, si possible, même les
élus”. Il nous parle d'une armure qui est à l'épreuve de toutes les
tromperies de Satan. Ce n'est pas une armure pour la chair, mais pour
l'entendement (“mind”) — pour la Nouvelle-Créature. Dieu en est l'auteur par
l'intermédiaire d'agents humains. Ce sont les mesures qu'il a prises, sa
Parole, son message, sa Vérité. Aucune autre armure ne sera aussi efficace
dans ce “jour mauvais”, car dans cette situation très critique, l'armure
tout entière sera nécessaire — alors qu'à des époques antérieures, d'autres
ne se servirent que de certaines parties seulement.
La
ceinture pour les reins représente la consécration au service, et l'Apôtre
nous exhorte à nous assurer que nous ne sommes pas consacrés au service de
l'erreur, mais à celui de la Vérité. Que chacun examine sa ceinture, qu'il
vérifie si c'est celle qui convient, qu'il s'en ceigne lui-même, et devienne
un serviteur de la Vérité ou, au moins, qu'il ait l'esprit de service.
[746]
La
cuirasse de la justice (ou justification) vient ensuite dans l'ordre, car le
Seigneur ne peut admettre comme soldats de la croix ceux qui ne discernent
pas et ne reconnaissent pas son idéal de justice, ou qui rejettent ses
dispositions miséricordieuses de justification (par la foi) (*) grâce au
sang précieux de son fils.
(*)
L'Éditeur ajoute : “et la consécration” — Trad.
Les
chaussures de paix ne doivent pas être oubliées : le soldat de la croix qui
se met en campagne sans avoir la paix de Dieu pour l'aider dans les endroits
difficiles, fera moins de travail et avec de plus grandes difficultés que
celui qui cherche à être en paix avec tous, à vivre en paix avec tous, dans
toute la mesure du possible, sans compromettre la Vérité. Ceux qui marchent
déchaussés vont au devant des difficultés et sont certains de ne trouver
guère autre chose.
Le
bouclier de la foi est indispensable pour se protéger des traits enflammés
de l'Adversaire : scepticisme, haute-critique, évolution et démonologie.
“Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu”. “C'est ici la victoire qui
a vaincu le monde, savoir notre foi” —
Héb. 11 : 6 ;
1 Jean 5 : 4.
Le
casque du salut représente l'appréciation ou la compréhension intellectuelle
ou philosophique du plan divin. Évidemment, cela était moins nécessaire dans
le passé que maintenant, mais à présent, dans la “Moisson”, alors que
l'Adversaire attaque la Vérité avec furie et transforme tout ce qui est
scientifique et éducatif en armes de destruction, maintenant donc, le casque
est indispensable. Maintenant, et maintenant seulement, il est fourni en
pointure et en forme telles que le soldat de la croix le plus humble peut
s'en coiffer. Autrefois, le Seigneur retenait l'assaillant dans la limite où
le bouclier de la foi suffisait à la protection, mais à présent, nous avons
l'armure entière, et il en était temps pour les besoins de ses fidèles (*).
(*)
Les publications de La Vérité Présente sont, croyons-nous, employées par le
Seigneur pour équiper complètement ses fidèles — intellectuellement aussi
bien que sous d'autres rapports — Éditeur (1937).
[747]
L'épée de l'Esprit — La Parole de Dieu — est la seule arme offensive de la
petite troupe du Seigneur. Le Capitaine a prévalu dans son “bon combat”
contre l'Adversaire, en disant : “Il est écrit”, et tel est le cri de guerre
de ses disciples. D'autres soldats que les vrais soldats ont combattu pour
le Seigneur avec des armes charnelles, avec des philosophies humaines, avec
la sagesse et l'organisation mondaines, avec des décrets de concile, avec
des synodes et des conseils d'anciens, mais dans le combat de ce “mauvais
jour”, il faut que nous, nous comptions absolument sur la Parole de Dieu —
“Il est écrit” — Nous ne devons pas nous servir des traits comme ceux de
Satan : la colère, la malice, la haine, la querelle. Et l'on ne peut
posséder “l'Épée de l'Esprit” que par une étude attentive et sous la
direction de l'Esprit après la consécration — après notre enrôlement dans
cette armée.